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00:00Et bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:14Bonjour Renaud.
00:15Bonjour Sadia.
00:16Et bonjour à nos informés qui vont nous aider à comprendre l'actualité aujourd'hui.
00:20Myriam Mankawa, présentatrice de l'émission Savo Regarde sur LCP, du mardi au vendredi
00:24à 19h30.
00:25Exactement.
00:26J'ai tout bon.
00:27Bonjour Myriam.
00:28Bonjour Sadia.
00:29Et bienvenu à nous à la salle Terre.
00:30Journaliste au service politique du Figaro, bonjour Louis.
00:33Bonjour Sadia.
00:34Parce que Renaud Delis, sur cette menace russe évoquée par Emmanuel Macron, la classe
00:39politique se divise.
00:40Effectivement, le chef de l'État a donc pointé cette menace la semaine dernière
00:45à la télévision.
00:46Le ministre des armées Sébastien Lecornu, lui, veut croire, dit-il, il le disait hier
00:49dans la tribune dimanche, à l'union nationale autour de nos armées.
00:52Il réunira d'ailleurs cette semaine les présidents des groupes parlementaires avec
00:55l'état-major et les services d'enseignement pour partager un certain nombre d'informations
00:58justement avec l'ensemble des forces politiques, y compris l'opposition, pour que, dit Sébastien
01:03Lecornu, les forces politiques et les futurs candidats à la présidentielle soient le
01:07moins possible tenus à l'écart des réalités du monde.
01:09C'est son expression.
01:10Mais quel est véritablement l'état de cette menace russe ? Certains, dont l'opposition
01:14a commencé par le Rassemblement national, accusent Emmanuel Macron de caricaturer cette
01:18menace, en quelque sorte d'être un va-t-en-guerre et d'ailleurs de se préparer à faire la
01:22guerre.
01:23Voici ce qu'on disait il y a quelques minutes sur ce plateau, Gaël Vessières, ambassadeur
01:26de France en Ukraine, qui était votre invité.
01:29Ce qui est très clair, c'est qu'à aucun moment il n'est question de préparer la guerre.
01:33La question c'est comment est-ce que la France, le Royaume-Uni, d'autres Européens ou d'autres
01:37partenaires d'ailleurs, pourraient créer des conditions pour permettre qu'une paix
01:42soit une paix durable.
01:43Donc la question c'est comment constituer des garanties de sécurité qui pourraient
01:47rendre un accord, un accord de cessez-le-feu ou un accord de paix, soutenable, durable.
01:52On s'organise militairement pour donner des garanties de sécurité à l'Ukraine dans
01:56le cadre d'un cessez-le-feu.
01:57Il ne s'agit pas d'aller se battre aux côtés de l'Ukraine maintenant.
02:00Il s'agit aussi à terme, si jamais un accord survenait, de pouvoir éventuellement déployer
02:05des forces européennes après un accord de paix.
02:08Position d'ailleurs à laquelle s'opposent Vladimir Poutine et la Russie dès maintenant.
02:13Alors Emmanuel Macron est-il un va-t'en-guerre, comme l'en accusent certaines oppositions
02:17au moment d'ailleurs où Vladimir Poutine intensifie son offensive et notamment ses
02:21bombardements, ou est-ce qu'il s'agit de mettre en garde et de prendre des précautions
02:25par rapport à une menace russe réelle qui, au-delà de l'Ukraine, menace d'autres pays
02:31européens ?
02:32Louis, en fait la question c'est de savoir si Emmanuel Macron a eu le bon discours, le
02:36bon curseur.
02:37Oui, s'il a mis le curseur au bon endroit.
02:39On a pu souligner que dans la posture, dans le vocabulaire utilisé, c'était très dramatisant.
02:45Ce qui n'est pas étonnant de la part d'Emmanuel Macron, mais là le fait est qu'il n'est
02:49pas le seul.
02:50C'est-à-dire que plusieurs dirigeants européens sont à l'unisson et surtout le fait que l'Allemagne,
02:55avec son futur chancelier conservateur Frédéric Meurs, ait complètement changé de logiciel
03:00vis-à-vis des Etats-Unis, se réarme, ce qui est quand même pour l'Allemagne un tabou
03:05et c'est quelque chose qui est historique chez eux, que le chancelier, le futur chancelier
03:10ouvre la discussion sur l'éventualité d'une dissuasion nucléaire avec une discussion
03:14stratégique européenne.
03:15Tout ça est un véritable tournant.
03:17Au fond, le tournant, ce n'est pas que la France dise qu'il faut s'émanciper des Etats-Unis,
03:21qu'il faille augmenter le budget de la défense, qu'il faille acheter Européens.
03:25Ce sont des positions françaises qui sont assez constantes, même avant la guerre en
03:28Ukraine, même avant qu'Emmanuel Macron soit au pouvoir.
03:30La France a toujours intimé à ses partenaires européens de prendre en main leur défense
03:35parce qu'elle parle aussi du haut d'une armée qui est souveraine, indépendante et qui est
03:39plus importante que les autres armées du continent européen.
03:41Le vrai tournant, il vient des autres partenaires de la France, il vient des autres partenaires
03:46européens qui n'avaient pas ce logiciel original et ça doit nous interpeller.
03:49Ensuite, sur l'appréciation de la menace russe.
03:51Moi, je pense que c'est ça le sujet.
03:52Le débat public en France est assez éloigné de la réalité de la menace parce qu'il n'est
03:59pas assez informé.
04:00Et c'est normal, une partie des informations sont complexes à saisir, une partie sont
04:03confidentielles, une partie sont du renseignement que l'on n'a pas.
04:06On ne sait, par exemple, pas combien il y a de morts, combien de morts cette guerre a
04:09fait à la fois du côté russe et du côté ukrainien.
04:11Donc, l'initiative qui consiste à essayer de mettre au parfum un maximum les acteurs
04:16politiques et puis même les acteurs du débat public, nous sommes aussi y compris, est intéressante
04:21parce que c'est assez sain qu'il y ait un débat sur la guerre en elle-même.
04:25C'est normal qu'il n'y ait pas une union nationale spontanée parce qu'Emmanuel Macron
04:27a fait une allocution.
04:28On est en démocratie.
04:29C'est normal qu'il y ait un débat sur l'appréciation de la menace, sur la guerre, mais il faut
04:32que ce débat soit informé, qu'il soit nourri, qu'il soit irrigué par des informations
04:36exactes.
04:37Il me semble, pour l'instant, on en est assez éloigné.
04:38Alors, si je vous écoute, je me dis que les autres formations politiques, en fait, elles
04:43ont réagi beaucoup trop vite puisqu'elles n'ont pas les informations en leur possession.
04:46Elles vont les avoir cette semaine.
04:47Donc, en disant qu'Emmanuel Macron, c'est un va-t'en-guerre qui caricature la menace
04:51russe, tout ça.
04:52Elles font de la politique.
04:53Elles font de la politique.
04:54On aurait pu espérer quand même une forme d'unité nationale parce qu'on est dans un
05:00véritable renversement d'alliances.
05:02On traverse un moment historique et il me semble que ce n'était pas complètement idiot
05:08de se dire, tiens, toutes les forces politiques sont alignées.
05:12Quand on se compare avec la Grande-Bretagne, quand même, c'est très impressionnant la
05:17différence entre la France et la Grande-Bretagne sur la réalité de la menace, sur la manière
05:22dont toute la classe politique britannique, y compris Nigel Farage, qui a été, vous
05:27savez, le populiste de droite dure, soutenu par Donald Trump, soutenu, s'il faut, vraiment,
05:34avec des moyens numériques et importants de la part d'Elon Musk, lui, il dit non, non,
05:41ce n'est pas bien de se comporter comme ça avec Zelensky.
05:43Ce n'est vraiment pas la même culture historique et culture politique et je trouve que c'est
05:49assez dommage, même s'il faut le souligner, le débat à l'Assemblée nationale était
05:52de bonne tenue, qu'on n'arrive pas, quand même, à se dire, attention, la France n'est
05:57pas en guerre contre la Russie, ce qui change, c'est que l'allié se désengage.
06:02Ça change d'où ? Alors nous, effectivement, je suis d'accord avec Louis Gauzalter, c'est
06:06très différent grâce au général de Gaulle, on a l'arme nucléaire de longue date, on
06:10a toujours eu une indépendance stratégique, la révolution mentale, elle se fait vers
06:15les pays frontaliers de la Russie, la Pologne, les Pays-Baltes, l'Allemagne, mais quand
06:20même, évidemment, on n'est pas en guerre contre la Russie, mais pour préparer la paix,
06:27pour faire la paix, il faut préparer la guerre.
06:30On est, au fond, le mot qui manque, le mot qu'il faudra expliquer, réexpliquer de façon
06:35claire, c'est la dissuasion.
06:37Elle n'est pas que nucléaire, la dissuasion, elle est militaire.
06:40Dire à la Russie, dont on comprend que la menace est hybride, là encore, il faut beaucoup
06:45de pédagogie, parce que faire des listes, expliquer qu'est-ce qui se passe, et d'ailleurs,
06:50le ministère des Armées commence à le faire très clairement, quand il dévoile des informations
06:54classées confidentielles, avec des vidéos à l'appui d'un avion de chasse russe qui
06:59attaque un drone, alors qu'on est dans l'espace aérien.
07:06Évidemment qu'elle est multiple, donc attention aux instrumentalisations, parce que pour l'instant
07:11il y a un effet de rapport dans l'opinion, il n'y a pas de division, très clairement
07:15pas, et tous ceux qui jouent la surenchère de la peur, à mon avis, se trompent, parce
07:20qu'il ne s'agit pas de faire peur aux Français, il s'agit de les préparer à leur dire
07:26qu'il va y avoir des efforts à faire, parce qu'il va falloir hausser le niveau de l'effort
07:31pour signifier à celui qui est clairement, celui qui se désigne comme étant notre ennemi,
07:36la Russie, que la défense elle est là, et on peut riposter, et ça c'est pas ce que
07:40disent toutes les formations politiques, clairement.
07:41Non mais il y a plusieurs dimensions dans ce débat, il y a un débat de fond, et puis
07:45il y a des circonstances politiques ou des arrières-pensées politiciennes.
07:48Le débat de fond, comme le disait Louis Vesselter, il est sain d'aller sur le fond de la nature
07:52de la menace, et donc de la façon, les méthodes pour y faire face, et c'est d'ailleurs ce
07:59que disait Sébastien Lecornu aussi dans cet entretien hier à la Tribune Dimanche,
08:02il explique le ministre des Armées, qu'il est normal d'aller sur un débat politique,
08:07y compris que ce débat n'est pas réservé aux experts de la chose militaire, il est
08:09légitime d'avoir un débat politique, et lui-même évoque d'ailleurs des méthodes
08:13russes, la déstabilisation de flux maritimes par une flotte fantôme civile russe qui s'en
08:17prend aux câbles sous-marins, aux infrastructures énergétiques, la cyber-attaque, les dimensions
08:22des cyber-attaques, ou aussi des assassinats ciblés de personnages clés dans le monde
08:26économique, tout ça ce sont des formes que peut prendre la menace russe, mais le
08:31gouvernement est aussi favorable à un débat sur le fond.
08:33Miriam Mankawa a raison de dire que le débat de l'Assemblée Nationale était un débat
08:37de bonne tenue, mais devant un hémicycle clairsemé, ce qui était là aussi très
08:42significatif.
08:43Tous les mardis ou tous les mercredis, tous les mardis au moment des séances de questions
08:47au gouvernement, l'hémicycle déborde parce que tout le monde est là, et nombre de députés,
08:52il faut bien le dire, pour faire du cirque, simplement, et contribuer à démonétiser
08:55un peu plus la parole publique, il suffit de voir l'ambiance à l'Assemblée Nationale
08:59lors des questions au gouvernement désormais, et lors d'un débat aussi important que celui-ci
09:03la semaine dernière sur le réarmement et la menace russe, on a vu à quel point les
09:08orateurs qui tenaient des discours fort intéressants, extrêmement riches, s'exprimaient devant
09:13un hémicycle clairsemé.
09:14Pourquoi ? Parce que dans ce contexte, nombre de responsables politiques, notamment dans
09:17l'opposition, pas seulement, mais notamment dans l'opposition, font passer des arrière-pensées
09:21politiques, et tout de suite, dès qu'Emmanuel Macron veut mettre en garde contre la menace
09:26russe, et ensuite qu'il convient de définir plus précisément, suppute tout de suite
09:30d'éventuelles arrière-pensées politiques, il fait ça pour justement jouer de l'effet
09:34drapeau, remonter sa code de popularité, etc.
09:36Ca me rappelle l'histoire de la lune et du doigt, vous savez, il ne faut pas regarder
09:41forcément le doigt, il faut essayer de voir la lune aussi, et en l'occurrence, il y a
09:45un élément en tout cas, dont on peut dédouaner Emmanuel Macron, c'est que contrairement
09:50à la plupart de ceux qui lui font ce procès, lui ne sera pas candidat en 2027, donc peut-être
09:54qu'il veut, sans aucun doute, terminer son mandat, mais ce n'est pas pour être de nouveau
09:57candidat en 2027, donc commencer par accuser le pouvoir d'arrière-pensées politiques
10:03à des fins de code de popularité d'un Président de la République extrêmement affaibli, sans
10:07regarder la réalité des enjeux géopolitiques qui dépassent bien largement l'échéance
10:12présidentielle de 2027, je pense que c'est faire fausse route.
10:149h16 sur France Info, on les informait, continue après le Fil Info de Maureen Suignard.
10:20Cela concerne plus de 100 000 étudiants en France, le patron de Galiléo est convoqué
10:24par la ministre de l'Éducation Nationale, aujourd'hui, son groupe, un géant de l'enseignement
10:28supérieur privé, est soupçonné de mettre la rentabilité devant la réussite et le
10:33bien-être des élèves.
10:34L'accès de l'Ukraine à Starlink ne sera jamais coupé, affirme le patron de SpaceX
10:39Elon Musk, Starlink qui fournit du réseau internet par satellite, Kiev craint la coupure
10:44après déjà la suspension des aides américaines à l'Ukraine, le Président ukrainien est
10:48aujourd'hui en Arabie Saoudite pour rencontrer le prince héritier avant des rencontres entre
10:53américains et ukrainiens demain.
10:55Et alors, faut-il travailler plus longtemps pour financer le budget de la défense française
10:59et européenne ? Le Président du Conseil d'Orientation des Retraites estime en tout
11:03cas que l'entrée progressive dans une économie de guerre rendra secondaire sinon dérisoire
11:08les débats actuels sur l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, des négociations
11:13sont en cours entre les partenaires sociaux, des accusations de harcèlement moral et sexuel
11:18systémiques.
11:19Trois anciens au cadre d'Ubisoft sont jugés cette semaine par le tribunal correctionnel
11:24de Bobigny, notamment l'ex numéro 2 de la société de jeux vidéo.
11:27Et les informer continue avec Mireille Mankawa, journaliste présentatrice pour LCP, Louis
11:44Salter, journaliste au service politique du Figaro, et Renaud Delis face à cette menace
11:48russe qu'on évoquait avant le Fil-Info, il faut renforcer notre sécurité et donc
11:52la financer.
11:53Comment financer cet investissement massif en matière de défense ? Sébastien Lecornu
11:58évoque désormais un horizon d'un budget, la défense de l'ordre de 100 milliards d'euros,
12:03donc presque 50 milliards d'euros à trouver, Emmanuel Macron évoquait la semaine dernière
12:08des choix, des réformes, du courage, certains redoutent déjà une remise en cause du modèle
12:13social français, c'est ce que dénonce la gauche.
12:15Le président du conseil d'orientation des retraites, Gilbert Cet, lui, évoque le caractère
12:21dérisoire du conclave sur les retraites qui est en cours, attention le corps, le conseil
12:25d'orientation des retraites, ce n'est pas le gouvernement, et d'ailleurs le gouvernement
12:29par la voix d'Éric Lombard ou François Bayrou ces derniers jours se sont montrés rassurants
12:33quant à la sauvegarde du modèle social français, reste qu'il va donc falloir trouver de l'argent,
12:37où peut-on en trouver ? Il y a une piste qui a été évoquée ce matin par la secrétaire
12:41générale de la CFDT, Marie-Lise Léon, chez nos confrères de RTL.
12:45Dans la période, il va falloir que chacun et chacune laisse tomber un peu les dogmes
12:50qu'on peut avoir.
12:51Vous pensez à quoi ? Je pense notamment à la fin de la phrase du président de la République
12:56qui disait sans hausse d'impôts, il va falloir travailler sur un nouveau modèle de développement,
13:02le pacte social doit aussi être revu, sans hausse d'impôts ça ne va pas être possible.
13:08Et voilà, ça ne va pas être possible dit Marie-Lise Léon, alors faut-il lever ce dogme,
13:12ce tabou du macronisme et finalement augmenter les impôts de certaines catégories et puis
13:17sinon recourir à l'épargne populaire, on sait que c'est une piste envisagée par le
13:21gouvernement, ou la mobilisation des fonds d'investissement et de fonds privés.
13:26D'ailleurs, Éric Lombard réunira un certain nombre d'acteurs le 20 mars à Bercy en ce sens.
13:31C'est possible sans hausse d'impôts comme le veut le président de la République,
13:34Myriam Alsoury.
13:36Je ne suis pas spécialiste, mais ça semble extrêmement difficile, 50 milliards, il faut
13:40se rendre compte quand même qu'on cherchait déjà 50 milliards d'euros d'économie dans
13:43le précédent budget, tout le monde dit que l'Himalaya va être deux fois plus haut pour
13:472026, ne serait-ce qu'avec la trajectoire à maintenir, donc là viennent se rajouter
13:5350 milliards à peu près supplémentaires pour hausser l'effort de défense.
13:57Sans toucher au modèle social, parce que c'est ça.
13:59Sans toucher au modèle social et sans augmenter les impôts, donc il y a deux leviers qui
14:04se sont mis en avant, le livret A, l'épargne des Français, alors il faut être très très
14:09très prudent, parce que s'il faut de la pédagogie, c'est bien en matière d'épargne, ça fait
14:13des années et des années que les politiques essayent de débloquer l'épargne, de donner
14:18un peu le goût du risque aux Français, on est les champions à la matière, donc il
14:21faut être extrêmement prudent, mais c'est vrai que la ministre du Budget, Amélie de
14:25Montchalin, a commencé à expliquer qu'il était curieux que les questions de défense
14:29soient toujours exclues du fléchage de l'épargne dans notre pays.
14:32On peut imaginer aussi un grand emprunt français pour la défense française, les war bonds,
14:39ça peut être une piste, à ce moment-là, l'endettement serait pris en charge par les
14:45Français eux-mêmes, ceux qui le souhaiteraient, donc ça peut être une piste, et puis il
14:48y a le financement privé, mais je ne suis pas sûre qu'en sortant la calculette on arrive
14:52aux 50 milliards in fine, et d'une certaine façon, la CFDT est dans son rôle en disant
14:58bas les masques, il va falloir faire des choix, il y aura des choix fiscaux aussi à faire,
15:03ou en tout cas des niches fiscales peut-être à supprimer, réfléchir à la question du
15:08modèle social.
15:09L'autre grande piste, c'est travailler plus, ça c'est vraiment le débat qui monte,
15:13travailler plus, ça veut dire faire en sorte que les chômeurs retournent vers l'emploi,
15:18donc peut-être avancer sur l'épargne.
15:19Roland Sélactivité, c'est ce que disait Réconfort, ministre de l'économie.
15:22Elle disait que si vous avez à peu près un million d'actifs en plus, vous trouvez
15:2620 milliards d'euros, donc maintenir les seniors dans l'emploi, faire en sorte que
15:31les jeunes entrent plus tôt dans le marché du travail, en gros augmenter le nombre d'actifs,
15:35parler debout.
15:36Là encore, ce n'est pas facile à mettre en œuvre, mais ça, ça peut être quand même
15:41une façon active en termes d'enrichissement, de la croissance directement, pour trouver
15:46des économies qui pourraient faire l'objet d'un consensus, mais là encore, il va falloir
15:51un grand débat, un grand débat démocratique.
15:54Oui, donc ça va prendre du temps, en fait, relancer l'activité, ça risque de prendre
15:56du temps.
15:57La solution facile, c'est le président Ducor qui l'a dit, le conseiller d'orientation
16:01des retraites, il a dit, on renonce à toucher aux 64 ans, voire même, il faut même réfléchir
16:07à reculer encore l'âge, et ça, autant vous dire que les syndicats sont choqués
16:10par cette déclaration.
16:11Et puis c'est là que le consensus d'opinion publique dont parlait Myriam s'effritera
16:15tout à fait, dès lors qu'on parle d'hausses d'impôts, d'âge de la retraite, et qu'on
16:18mêle ces débats-là à la chose militaire, parce qu'en plus, ça va être ressenti comme
16:21un prétexte, c'est-à-dire, ah oui, la défense, la guerre, qui sont des sujets sérieux, sont
16:25utilisés pour ouvrir des débats, et ça va réactiver la thèse d'un plan caché pour,
16:29en fait, augmenter la juge des penses à la retraite.
16:31Demander toujours plus d'efforts aux gens, ce serait vraiment un vice démocratique.
16:34En revanche, il est certain qu'on est à la veille d'arbitrages qui sont très vertigineux,
16:37parce qu'on passe, en fait, en France et puis en Europe en général, on va passer d'un
16:42logiciel très axé sur la protection sociale, parce qu'une grande part de notre richesse
16:45nationale passe dans la protection sociale, à la protection tout court.
16:48Ça, c'est ma collègue Anne de Guigny qui l'écrit très bien dans Le Figaro ce matin,
16:52en disant, en fait, avec le financement américain de la défense, la France dans une moindre
16:56mesure, mais les pays européens dans une large mesure, on peut se débarrasser d'une
17:00partie des dépenses qu'il fallait faire, la défense, et concentrer des dépenses d'abord
17:04sur la protection sociale, sur le fait qu'on veut un train de vie qui soit bon, on veut
17:08que ces sociétés européennes vieillissantes puissent avoir des retraités qui ont un niveau
17:13de vie confortable, on veut une assurance santé, et donc on n'a pas eu à se poser
17:16jusqu'ici ce débat de dire, il y a un arbitrage à faire dans nos dépenses, dans notre modèle
17:20social, parce qu'il y a une partie des dépenses qui va être canalisée par l'effort de guerre
17:23et l'effort de défense.
17:25Et donc réactiver ce débat, c'est forcément ouvrir tout ce tiroir qui est le tiroir de
17:28la protection, d'abord, prioritaire maintenant, c'est un, protection intérieure, parce qu'il
17:33y a des insécurités qui sont ressenties par les Français et qui ont demandé une
17:36espèce de choc régalien qui a déjà commencé, c'est-à-dire des forces de l'ordre, de
17:40justice qui marche, des services publics, ça c'est la première chose, et puis maintenant
17:43il y a le volet protection extérieure, c'est-à-dire le régalien dans le sens le plus pur du terme,
17:47qui est la menace extérieure et le fait que l'Europe ne peut plus compter sur le
17:51parapluie américain, parapluie au sens budgétaire, c'est-à-dire que c'est les Etats-Unis avec
17:553,3% de leur richesse nationale consacrée à la défense, là où beaucoup de pays d'Europe
18:02n'arrivent pas à 2%, et c'est le cas de la France entre autres, et bien c'est comme
18:07si les Etats-Unis nous avaient un petit peu permis de financer notre protection sociale
18:11en ne se posant pas cette question du budget des armées.
18:14Ce débat, du coup, il va devoir être ouvert, un petit chiffre que citait ma collègue qui
18:19nous donne d'ailleurs l'idée de l'inversion qu'il y a eu par rapport aux précédentes
18:23guerres, en 1938, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, les dépenses sociales en
18:27France c'est 1%, il n'y a pas de sécurité sociale, donc c'est vraiment rien, et l'effort
18:30de défense c'est 9 fois plus, c'est 9% de la richesse nationale.
18:33Aujourd'hui, les transferts sociaux c'est un tiers de notre richesse nationale, et la
18:37dépense de guerre, on l'a dit, c'est 2%.
18:39Donc on a complètement changé de monde, et on est à la veille d'un nouveau changement
18:42de monde.
18:43Sans dire qu'il va falloir inverser ces chiffres, évidemment, ça demande à reposer ce débat
18:46qui est vertigineux.
18:47C'est vrai que si on dit, comme le disaient Emmanuel Macron et d'autres, d'ailleurs,
18:49nous sommes en train de basculer dans un nouveau monde, avec des bouleversements géopolitiques
18:53auquel on assiste, ce bouleversement, ce changement de monde, il passe aussi par un changement
18:57de mentalité, sans aucun doute.
18:58La nécessité de financer un effort de guerre, c'est quelque chose, ou en tout cas de faire
19:04face à une menace, je veux dire, de se réarmer pour faire face à une menace multiforme et
19:08beaucoup plus précente, c'est quelque chose qui est complètement sorti des mentalités
19:11du débat public en France depuis des décennies, et encore plus depuis la chute du mur de Berlin.
19:15C'était les fameux dividendes de la paix qui avaient été prophétisés à ce moment-là.
19:20Si on est arrivé au bout de cette période, c'est vrai qu'il y a un changement de mentalité
19:25collective, donc un changement de mentalité du débat public, qui vont poser question
19:28sur un certain nombre de tabous, aujourd'hui, la question des impôts, tabou en plus réactivé
19:34par Emmanuel Macron depuis 2017, pas touche aux impôts, la question évidemment se pose,
19:37la question de la contribution éventuelle des retraités, des retraités les plus aisés,
19:40on voit régulièrement ce sujet-là revenir, tous les six mois à peu près, de façon
19:44maintenant un peu plus rapprochée, donc la question va revenir, et la question des retraites,
19:50Gilbert Cet, le président du corps du Conseil d'orientation des retraites, il met les pieds
19:54dans le plat en quelque sorte, tout de suite, le gouvernement extrêmement prudent ne veut
19:58pas s'aventurer sur ce terrain-là aujourd'hui, mais ce n'est pas la première fois que le
20:01corps, d'ailleurs, met les pieds dans le plat, depuis un temps où ces prévisions de déficit
20:05étaient jugées, étaient critiquées par le gouvernement et par le même pouvoir parce
20:09qu'elles étaient insuffisamment alarmantes au regard de ce qu'espérait le gouvernement
20:14pour justifier sa réforme, donc le fait est qu'il ne sert pas à un pouvoir ou l'autre,
20:18c'est qu'il met les pieds dans le plat sur un sujet qu'effectivement, dans ce contexte
20:23de changement de mentalité, on peut s'interroger aujourd'hui sur l'hypothèse d'un retour
20:29à l'âge légal de 62 ans, en juin, ou en juin prochain, ou l'année prochaine, etc.,
20:34au moment où on cherche ces 50 milliards d'euros pour financer l'effort de défense.
20:37Donc si je vous écoute, les Français, là, ils ont raison de s'inquiéter à la fois
20:40pour leur épargne, pour le système social, pour leur retraite, parce que tout est sur
20:44la table.
20:45Il va falloir faire des choix, forcément.
20:46Il va falloir faire des choix.
20:47Le tout sous la contrainte de cette Assemblée nationale-là, et ça rajoute une grosse complication
20:53parce que, souvenez-vous, si les socialistes n'ont pas censuré François Bayrou, c'est
20:58justement à cause des retraites, donc si vous voulez garder cet allié-là, et c'est
21:03très intéressant de voir que les socialistes sont les seules forces véritablement à gauche
21:05très audibles sur cette union sacrée, en disant, effectivement, on est en train de
21:09changer d'air, oui, il va falloir faire un effort supplémentaire sur le militaire, sur
21:13la défense, au niveau européen, au niveau de nos nations, et donc de la France.
21:17Si vous dites à Olivier Faure, attention, finalement, la réforme des retraites, elle
21:22n'est plus trop d'actualité, c'est plus possible, nécessitez faits lois, vous avez
21:26entendu d'hier chez nos confrères de BFMTV, il a très clairement dit non, il n'y a plus
21:31d'alliance possible.
21:33Donc c'est extrêmement compliqué, il nous faut, j'entendais François Hollande dire
21:39attention, il y a une forme d'avachissement de la classe politique, avant on travaillait
21:44les questions internationales dans les partis politiques, on avait une certaine façon de
21:49réfléchir, d'abord au monde, ensuite à l'Europe et à nos pays, oui, il nous faut
21:54hausser le niveau, de façon un petit peu générale, pour essayer de mettre du consensus
22:00au niveau du pays et dans l'Assemblée.
22:02Bon courage.
22:03C'est pour ça que la réunion qui va avoir lieu cette semaine, pour informer les partis
22:06politiques de la réelle menace, est importante, parce qu'en fonction de ça, ils feront leur
22:10choix sur comment financer la défense française.
22:14Merci beaucoup à tous les trois, Myriam Mankawa, présentatrice de l'émission, ça vous regarde
22:18sur LCP, du mardi au vendredi à 19h30, on en profite pour annoncer l'invité de l'indice
22:23politique, l'émission en partenariat avec France Info.
22:25Ce soir, 19h30, avec Patrick Mignola, le ministre en charge des relations avec le Parlement.
22:30Merci beaucoup Myriam, merci à vous, Louis Osalter, journaliste au service politique
22:34du Figaro.
22:35Le Figaro qui fait sa une aujourd'hui sur deux sujets, en France, la révolte contre
22:39les ZF, les zones à faible émission dans plusieurs villes, et en Syrie aussi le massacre
22:44d'Alawites et de chrétiens, c'est à lire dans le Figaro ce matin, merci beaucoup Louis,
22:50merci à vous, on se retrouve demain, les informés du soir, c'est à partir de 20h.