00:007h18 sur RTL, l'édito d'RTL Matin avec vous, Etienne Gernel.
00:08Hier soir, Emmanuel Macron, on l'a vu et entendu, a été très solennel, il nous a parlé de guerre et d'argent.
00:14Sauf que pour vous, il y a un problème, c'est que le chef de l'État a déjà cramé la caisse, comme dirait certain.
00:20Oui, il a en quelque sorte dilapidé le trésor de guerre, avant même que la guerre ne commence.
00:25Le RER Mamon ne sait vraiment pas comment on va le financer, surtout si on n'augmente pas les impôts comme il l'a promis hier.
00:29Alors, soyons juste, ce qu'a annoncé hier Emmanuel Macron est important, ça fera date.
00:34Et je vais vous dire, son analyse était même parfaite, notamment quand il parlait de la fin des dividendes de la paix.
00:40Sauf qu'on se demande où sont passées ces fameux dividendes.
00:45Justement, ils sont où alors, ces dividendes de la paix, comme vous dites ?
00:48Ils sont passés dans tout et n'importe quoi. Je vais prendre un exemple pour bien comprendre les ordres de grandeur.
00:52Vous savez, le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, explique qu'il faudrait aller vers des dépenses militaires
00:57aux alentours de 100 milliards d'euros par an, soit une augmentation de 50 milliards.
01:02Et bien, est-ce que vous savez combien a coûté le fameux quoi qu'il en coûte énergétique, les boucliers, etc. depuis 2022 ?
01:0986 milliards, c'est la cour des comptes qui le dit.
01:12Personne ne les critiquait à l'époque, tout le monde disait qu'ils étaient bien utiles.
01:15Moi, si. Pardon.
01:17C'est de la folie, d'autant qu'une partie de cette somme, il faut le dire, a fini dans les achats de gaz russes.
01:22Ce que vous nous dites finalement ce matin, c'est qu'on a été insouciants.
01:25C'est peu de le dire, et d'ailleurs, avant même l'échir, vous savez, ça commence par les mots.
01:29Est-ce que vous vous souvenez quand Emmanuel Macron a dit pour la première fois « Nous sommes en guerre ».
01:34Pendant le Covid.
01:35Absolument, c'était en mars 2020, et c'était bien bien avant la guerre en Ukraine.
01:39C'est d'ailleurs à ce moment-là aussi qu'il a utilisé l'expression « quoi qu'il en coûte ».
01:43Et alors, notez que le futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a utilisé la même expression « quoi qu'il en coûte ».
01:48Mais lui, c'était seulement avant-hier, et il parlait évidemment de l'effort de défense.
01:53Et alors, ce décalage dans les mots se traduit dans les chiffres.
01:57Au moment où il faut réarmer, l'Allemagne étant détée à hauteur de 62% de son PIB, nous, c'est 113.
02:04Bon d'accord, mais il y a quand même une petite lueur d'espoir, c'est la commission européenne qui va relâcher les taux sur les règles financières, va donner un peu d'air.
02:10Oui, c'est vrai, sauf que nous, nous prévoyons cette année un déficit à 5,4% du PIB.
02:15Et la règle, je la rappelle, normalement c'est 3%.
02:18La règle, on s'assoit dessus depuis tellement longtemps qu'on a oublié où elle était.
02:22Et puis, vous savez, il n'y a pas que l'Union Européenne, c'est vrai qu'il devient plus compréhensif.
02:26Il y a les marchés financiers.
02:27Vendredi dernier, au moment même où Donald Trump étriait Volodymyr Zelensky dans le bureau Oval,
02:32Standard & Poor's a maintenu la note de la France à moins, mais avec désormais une perspective négative.
02:39Ça chauffe !
02:40Et Emmanuel Macron a inventé un concept, le général sur-endetté.
02:44Merci beaucoup Etienne.
02:45L'Europe face à l'histoire, c'est le titre d'un des gros dossiers cette semaine.
02:49Dans le point qui sort aujourd'hui, à la une, le pouvoir des femmes, alors que ce sera samedi.
02:55Dossier spécial, beaucoup de chiffres.
02:58Et alors on est bien ou on n'est pas bien ?
02:59Ça dépend des pays.
03:00Vous allez voir, parce que c'est la France, c'est le monde.
03:02En France, plutôt un peu mieux.
03:03Et dans le reste du monde, ce n'est pas évident.