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Grande journée de mobilisation des Arkema-Vencorex : après 27 ans chez Arkema Jarrie, un salarié témoigne
ici Isère
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05/02/2025
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🗞
News
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00:00
Il est 7h44, comment accompagner les salariés qui perdent leur emploi ?
00:03
Est-ce que vous vous êtes déjà passé par des périodes de chômage ?
00:06
04, 76, 46, 45, 45...
00:09
Nous vous donnons la parole maintenant à un salarié historique,
00:11
Théo H, d'Arkema à Jari.
00:12
Il y travaille depuis près de 30 ans, 27 ans précisément.
00:15
Une vie de travail qui se termine dans la douleur,
00:18
avec ce plan social en cours.
00:20
154 postes vont être supprimés chez Arkema.
00:24
Bonjour Mehdi Renaud.
00:25
Bonjour.
00:25
Merci d'être à notre micro ce matin dans notre studio.
00:28
Vous êtes technicien dans l'unité Chlore-Soud.
00:31
C'est précisément l'unité qu'Arkema s'apprête à fermer.
00:34
Ça fait précisément deux semaines que le couperet est tombé.
00:38
J'ai envie de vous demander d'abord,
00:40
comment vous allez, comment vous vivez la situation aujourd'hui ?
00:43
C'est une situation qu'on ne peut pas vivre bien de toute façon.
00:48
Les choses avancent dans le flou.
00:51
On ne sait pas ce qui nous attend.
00:52
Il y a beaucoup trop de questions qui restent aujourd'hui sans réponse.
00:56
Donc on n'est pas encore dans l'acceptation du projet.
00:59
On va revenir un petit peu dans le temps.
01:01
Vous vous êtes archivé chez Arkema, si j'ai bien calculé, en 1998, c'est ça ?
01:05
C'est ça, fin 97.
01:06
C'était comment à cette époque par rapport à aujourd'hui ?
01:09
C'était complètement différent.
01:10
L'usine avait un autre visage.
01:12
On était déjà beaucoup plus nombreux.
01:16
On avait l'impression d'être gérés par des industriels,
01:18
des personnes qui avaient envie d'investir chez nous,
01:20
de pérenniser notre site.
01:23
Ma foi, jusqu'à présent, ça a été le cas.
01:25
C'est pour ça que l'aspect rapide de l'action actuelle,
01:32
on est dans le choc, en fait.
01:34
Ça a été très violent.
01:35
Voilà, c'est exactement ça, oui.
01:37
Depuis, il y a eu beaucoup d'évolutions, des peines, des joies aussi.
01:41
Vous avez eu des moments de joie entre collègues aussi, j'imagine, en 27 ans ?
01:44
En travaillant en équipe, on a forcément des liens qui se tissent.
01:47
C'est vraiment quelque chose de très familial, en fait, jusqu'à présent.
01:51
Quand je dis familial, c'est qu'Arkema Jari a nourri des familles.
01:55
De plusieurs générations.
01:57
Donc, c'est vraiment quelque chose qui s'arrête trop violemment pour nous.
02:01
Vous me disiez, en préparant cette émission,
02:03
c'est un peu ma deuxième famille.
02:04
Ça va jusque-là ?
02:05
On a été amené, à un certain temps, à passer beaucoup plus de temps
02:09
dans la famille Arkema que dans notre propre famille.
02:11
C'est une évidence.
02:13
Et ça explique, évidemment, la douleur aussi,
02:16
aujourd'hui, de la situation actuelle.
02:18
On va y revenir dans un instant.
02:19
Revenir un peu au présent, Medhi Renon.
02:21
Mais d'abord, un appel au standard d'ici, dirait Mathieu.
02:24
Oui, on partage les témoignages, justement, sur ces situations difficiles à vivre.
02:28
Il n'y a pas d'autre chose à dire.
02:29
Michel nous appelle de Montbonneau-Saint-Martin.
02:30
Bonjour, Michel.
02:31
Bonjour.
02:32
Alors, justement, vous avez vécu, vous, un licenciement.
02:35
C'était il y a 15 ans.
02:36
Oui, il y a très longtemps.
02:37
Moi, j'étais sur la Saône-et-Loire, donc c'était une imprimée.
02:40
On était 500 et on a été licenciés, pratiquement tous.
02:45
Donc, ça a été très compliqué.
02:48
Bon, à l'époque, quand même, si on n'était pas trop...
02:51
Il y avait un peu de travail, quand même.
02:54
Il ne fallait pas être trop exigeant.
02:57
Et moi, bon, voilà, ça a été quand même assez dur.
03:00
Il a fallu tout de suite essayer de trouver un autre travail,
03:03
parce que bon, voilà...
03:05
Oui, il fallait vivre, en l'occurrence, il n'y a pas de choix.
03:07
Voilà, je trouve que là, c'est quand même une histoire humaine.
03:12
Comme me disait monsieur, c'est vrai que c'est quand même...
03:16
Oui, c'est quand même très dur.
03:18
Ce côté humain, il passe complètement à la trappe dans ces cas-là ?
03:21
Comment ?
03:22
Ce côté humain, il passe complètement à la trappe dans ces cas-là ?
03:25
Voilà, je ne vais pas rentrer dans les détails,
03:29
mais bon, j'ai quelqu'un de très proche qui les a contactés,
03:33
qui a été à leur côté de par son métier,
03:37
et qui a beaucoup parlé avec eux, Arkema et Corec.
03:42
Moi, je ne connais pas trop, parce que ça ne fait pas longtemps
03:44
que je suis sur la région de Montpognon.
03:46
Donc, voilà, c'est plutôt humain, parce que bon, je veux dire...
03:51
Vous avez des familles dont le mari et la femme travaillent,
03:54
et les enfants, comment...
03:57
Mais bon, les autres s'en fichent complètement.
04:02
Je veux dire, je ne sais pas ce qu'il faut faire, j'en sais rien.
04:06
Après, ce n'est pas la même génération que la mienne.
04:11
Moi, je suis à la retraite depuis quelques années.
04:15
Mais il y a effectivement des liens, forcément.
04:18
Quand vous avez travaillé, vous, Michel, pendant 15 ans dans une entreprise,
04:21
ça parle, j'imagine, à notre année de ce matin.
04:24
J'ai l'impression que là, par rapport à ce que dit Monsieur,
04:28
eux, c'était vraiment...
04:30
Il y a eu les grands-parents...
04:33
Oui, il y a eu une histoire encore plus grande avec eux.
04:36
Les grands-parents, les parents, les...
04:38
Donc, moi, à l'imprimerie, j'ai l'impression que c'était moins...
04:44
Il y avait moins cet esprit de corps.
04:47
Merci beaucoup, Michel, de votre témoignage et de votre appel ce matin.
04:51
Vous pouvez faire comme Michel, si vous voulez aussi nous raconter, partager ça.
04:55
Et puis partager, peut-être, un message de soutien ou d'accompagnement
04:59
aux salariés de Jarry, d'Arkema.
05:01
Vous n'hésitez pas, 0476 46 45 45.
05:04
Vous avez encore le temps de nous appeler ou de passer sur notre page Facebook.
05:06
S'il y a besoin, il n'y a pas de souci.
05:07
Michel nous racontait qu'elle avait passé 15 ans dans son entreprise avant d'être licenciée.
05:11
Vous, Mehdi Renaud, c'est quasiment le double.
05:13
27 ans de travail chez Arkema, à Jarry.
05:17
Aujourd'hui, vous avez 51 ans.
05:18
Il vous reste donc plus de 10 ans de travail, a priori.
05:21
Vous allez faire quoi pour la suite ?
05:22
Est-ce que vous avez des pistes, aujourd'hui ?
05:24
Actuellement, aucune.
05:26
Actuellement, aucune.
05:27
Le marché du travail dans notre secteur, il est quasi bouché.
05:31
On a fait ça toute une vie.
05:33
Je ne sais pas ce qui va arriver par la suite.
05:35
Arkema ne vous propose pas des conversions, transferts vers d'autres sites, par exemple ?
05:40
Si, bien sûr.
05:41
Mais les sites sont géographiquement très éloignés d'ici.
05:44
Quand une famille est implantée ici, il est compliqué d'admettre de partir à plusieurs centaines de kilomètres.
05:50
Oui, on comprend bien que c'est difficile, effectivement.
05:53
Grosse journée de mobilisation, aujourd'hui.
05:56
Vous prévoyez quoi, exactement ?
05:58
Dans la matinée, on va faire l'accueil des personnes qui viennent nous soutenir.
06:03
Ça va être suivi d'un barbecue, d'un repas, autour d'échanges, bien sûr, et de prises de parole.
06:11
Et puis, on va probablement ensuite faire une marche dans le Jarry, montrer notre détermination.
06:17
Je vous propose, Mehdi Renaud, d'écouter Christophe Ferrari.
06:20
C'est le président de la métropole de Grenoble.
06:22
Il a été reçu hier par le Premier ministre François Bayrou au sujet d'Arkema et de Vancorex, également,
06:28
pour essayer de trouver des solutions aux difficultés de la chimie au sud de Grenoble.
06:34
Il explique comment ça s'est passé. Écoutez.
06:36
Dans la chimie du chlore, un des éléments déterminants sur le prix du chlore,
06:40
c'est le prix de l'électricité.
06:41
Donc, il y a des leviers aussi pour l'État.
06:44
On est là pour défendre l'industrie et ses emplois.
06:46
Et c'est cela que nous devons travailler dans la séquence des 10 jours, des 15 jours qui viennent
06:51
avec les services du Premier ministre pour avancer.
06:53
Il a considéré que l'État ne pouvait pas laisser un territoire comme celui de Grenoble et ses élus sans réponse.
07:00
Il y a un chemin, quoi.
07:01
Il y a un chemin, estime Christophe Ferrari, après ce rendez-vous avec François Bayrou,
07:05
qui doit vous donner une réponse dans les 10-15 jours, des pistes, en tout cas.
07:10
Est-ce que vous avez encore de l'espoir ?
07:12
Est-ce que vous y croyez à ses soutiens, notamment du monde politique ?
07:15
Alors, forcément qu'on va essayer d'y croire, bien évidemment.
07:19
Le problème, c'est toujours l'espoir.
07:21
C'est l'espoir qui fait mal.
07:23
Parce qu'on ne s'attend pas à de grandes surprises aujourd'hui.
07:26
On a eu l'occasion de vivre quelques déboires déjà.
07:31
Oui, oui, ce serait super, mais...
07:34
Optimisme mesuré, on entend.
07:36
Mesuré, exactement.
07:37
Un détour à nouveau par le standard d'ici zéro, parce qu'on a un nouvel appel, Mathieu.
07:41
Tout à fait, Nadia qui nous appelle de Grenoble. Bonjour, Nadia.
07:44
Oui, bonjour.
07:45
Alors, Nadia, si j'ai bien compris, vous, vous êtes directement concernée par la situation à Arkema ?
07:51
Effectivement, mon mari fait probablement partie de la charrette, puisqu'il travaille sur la télé du Sud.
07:58
Et on ne sait pas exactement qui va partir.
08:04
Ça impacte directement notre vie, nos futurs projets, les projets qu'on avait en cours.
08:09
On a deux filles ados.
08:11
Voilà, ça met des points d'interrogation un petit peu partout.
08:15
Et moi, je travaille, mais mon mari...
08:18
Enfin, moi, je mets le beurre dans les épinards.
08:20
C'est mon mari qui assure notre train de vie.
08:26
Donc, ça met un point d'arrêt pour l'ensemble de notre famille.
08:29
Ça met un point d'arrêt, vous dites.
08:31
Est-ce que vous envisagez la suite, même éventuellement déménager ?
08:35
Qu'est-ce qui est dans la balance aujourd'hui, Nadia, pour vous ?
08:38
Nous, aujourd'hui, on a notre appartement qu'on n'a pas fini de payer.
08:43
Donc, on est en train de faire venir des agences immobilières pour le mettre en vente.
08:47
Déjà pour... Oui, oui.
08:49
Parce que je ne vais pas mettre la pression à mon mari qui, aujourd'hui,
08:53
est déjà suffisamment inquiet pour notre avenir.
08:57
Et oui, on va définitivement réduire notre train de vie
09:02
et réduire toutes nos dépenses jusqu'à la décision finale
09:06
pour savoir ce qu'il va en être.
09:09
Donc, ça impacte tout le monde.
09:12
Je ne sais pas comment dire mieux, mais ça impacte la...
09:18
Le futur.
09:19
La vie, les projets.
09:20
Le futur. Tout à fait.
09:22
Merci, Nadia, d'être venue nous partager ça.
09:24
On a senti votre émotion et on la comprend tout à fait.
09:27
Et on aura l'occasion de continuer de parler de cette situation.
09:30
Et la situation de tous ces hommes et ces femmes, effectivement,
09:33
c'est l'objet des négociations en cours.
09:35
Mais dit Renaud, vous êtes aussi élu au CSE, vous êtes dans ces négociations.
09:38
Rapidement, ça se passe comment ?
09:40
On a l'impression, de l'extérieur, que c'est assez houleux.
09:42
C'est très houleux, oui.
09:45
Mais c'est surtout le silence.
09:47
C'est le silence et le manque d'explications qui fait qu'on n'avance pas.
09:50
On est déjà là, on parle du volet social,
09:53
mais on n'a pas encore le volet technique,
09:55
le début, la genèse de ce PSE,
09:58
les justifications de tout ça.
10:00
Et on va suivre ça, évidemment, dans les jours et les semaines qui viennent.
10:03
Merci beaucoup, M. Renaud, d'avoir été à notre micro ce matin,
10:06
salarié depuis 27 ans chez Arkema Jari,
10:09
représentant CGT au CSE de l'entreprise. Merci.
10:12
Merci.
10:13
Merci beaucoup pour vos témoignages.
10:14
Je trouve que ce n'est pas forcément simple de parler de ces situations compliquées.
10:17
Encore une fois, merci de cette confiance que vous nous témoignez
10:20
en venant nous raconter tout ça tous les matins.
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