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  • il y a 11 mois
Donald Trump avait martelé à plusieurs reprises vouloir imposer des droits de douane de 10% à 20% sur l'ensemble des produits étrangers entrant aux États-Unis, l'Europe comprise. De l'autre côté de l'Atlantique, les avertissements trumpistes rappellent les précédentes menaces, elles, déjà concrétisées par le dirigeant républicain au cours de son premier mandat entre 2017 et 2021 –dans le sillage d'une discorde transatlantique sur les aides publiques à l'aéronautique, Donald Trump avait notamment ordonné des surtaxes de 25% sur certains vins européens.

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Transcription
00:00Très simple, est-ce que Donald Trump va écraser l'Europe ?
00:02Oui, question tout en simplicité, tout en subtilité, que vous l'aurez remarqué.
00:06C'est tout moi ça, voilà.
00:08C'est en effet, faute de réaction, le destin que nous prédit le Premier ministre François Bérou,
00:14enfin plutôt qu'il nous l'a prédit hier, devant son conseil municipal à Pau,
00:19auquel il présentait ses voeux, et on peut l'écouter.
00:23Les Etats-Unis ont décidé d'une politique qui est une politique incroyablement dominatrice,
00:32et si nous ne faisons rien, notre destin est très simple, nous allons être dominés, nous allons être écrasés.
00:40Nous ne pouvons nous ressaisir que si nous nous réunissons.
00:43« Écrasés », ce n'est pas mon mot, c'est le mot du Premier ministre ?
00:45Oui, « dominés », il faut se ressaisir.
00:47Et c'est une inquiétude qui est partagée par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin,
00:53qui lui a assuré que les alliés de l'Amérique sont à l'heure de la soumission, de la vassalisation,
01:00et que nous risquons de passer du statut d'allié au statut de vassal.
01:03Et donc, on peut se réjouir d'une chose, en France, on est relativement unis sur le constat,
01:08en revanche, assez désunis, avec la Maison-Blanche, tout autre son de cloche.
01:12Donald Trump, lui, lorsqu'il a signé une partie de ses décrets,
01:16a rappelé à quel point l'Europe vraiment se défend trop bien sur le marché commercial,
01:22et là aussi, on l'écoute, c'était hier, c'était cette nuit, en direct sur BFM, regardez.
01:28Les Européens sont durs, très durs.
01:32Ils n'achètent pas nos voitures, ni nos produits agricoles, ils n'achètent presque rien.
01:40Nous allons donc régler ce problème en imposant des droits de douane
01:43ou en obligeant les Européens à acheter notre pétrole et notre gaz.
01:50Voilà, on n'achète pas ses voitures.
01:51Oui, et je dois reconnaître à mon corps défendant que Donald Trump dit des choses plutôt justes,
01:56parce qu'on en déplaise au soutien du déclinisme européen et français.
02:00En fait, l'Europe s'en sort très, très bien commercialement avec les États-Unis,
02:04puisque les États-Unis nous achètent beaucoup plus de biens qu'ils ne nous en vendent.
02:10Et pour Donald Trump, c'est extrêmement gênant.
02:12C'est pour ça qu'il en est revenu à ce qu'il aime, le mot qu'il préfère dans la langue américaine,
02:17les tarifs, les taxes, douaniers.
02:20Et Stéphane Séjourné a une idée sur ce qu'on peut faire.
02:25Vice-président de la Commission européenne.
02:26Merci. Vice-président de la Commission européenne propose de faire un deal.
02:30On nous dit que Donald Trump est transactionnel.
02:33Allons-y, faisons un deal.
02:34Augmentons les dépenses pour la défense en France, mais aussi en Europe.
02:39Mais dans ce cas-là, obtenons que nous n'entrions pas en guerre économique.
02:44Eh bien, le remède ne plaît pas à un autre homme politique français,
02:47qui est notre ministre de la Défense, Sébastien Lecornu,
02:50qui, lui, a refusé d'échanger la sécurité de la France contre des hamburgers.
02:55Donc, on est d'accord sur le danger, on n'est pas d'accord sur la solution.
02:59C'est souvent comme ça. Le diagnostic, c'est facile, c'est le remède qui est plus compliqué.
03:02Exactement. Mais à Davos, on a vu, c'est ce qui sait quelques discours.
03:05L'unité, eh bien, c'est Volodymyr Zelensky qui nous a appelés à l'unité.
03:09Et puis, c'est Ursula von der Leyen qui a été un petit peu trop silencieuse
03:13au goût de nombreux interlocuteurs ces dernières semaines sur la question Trump.
03:18Eh bien, elle, elle a rappelé quand même quelques données.
03:20En fait, nos économies, l'économie américaine et les économies européennes,
03:24sont extrêmement imbriquées.
03:26L'Europe embauche et fait travailler plus de 3,5 millions d'Américains
03:31qui, eux-mêmes, nous fournissent déjà énormément de leur gaz liquéfié.
03:35Donc, la guerre économique, d'accord, mais à quel prix ?
03:38Je pense que le mot de la fin, c'est la présidente mexicaine
03:41qui aujourd'hui a rappelé qu'il fallait avant tout garder la tête froide.
03:45On garde la tête froide, évidemment.
03:46Et il y a peut-être une chose aussi améliorosique,
03:48c'est quand on regarde ce qu'a fait Trump ces dernières heures,
03:53où il explique régulièrement qu'il y aura des taxes sur les Canadiens,
03:57sur les Mexicains, sur les Européens, etc.
03:59Peut-être que ces électeurs, ça ne les arrangera pas à la fin.
04:02Peut-être que ces électeurs qui doivent acheter des voitures européennes
04:05ou qui doivent acheter des produits qui viennent de l'étranger
04:07vont se dire, attendez, si vous mettez des taxes en plus, on va les acheter comment ?
04:10C'est toujours la question, on va dire le gouffre qu'il peut y avoir
04:13entre l'idéologie politique, l'affichage politique, le bon mot, la bonne parole,
04:18ce que ça vient dire de nous et de la puissance américaine
04:21et derrière la réalité économique.
04:24Et souvent, les hommes politiques, et pas seulement américains,
04:26sont rattrapés par les réalités économiques
04:30et pas ceux qui sont les mains dans le cambouis.
04:31Et là, je pense aux entrepreneurs.
04:33Et je ne pense pas aux grands entrepreneurs de la Silicon Valley et de la tech.
04:37Je pense aux entrepreneurs aux équivalents des PME de chez nous.
04:41Et aux Texas qui ne pourront pas travailler sans cette main-d'oeuvre étrangère.
04:44Demain, dans le journal France Tireur, Antoine Armand,
04:47l'ancien ministre de l'économie et de Michel Barnier,
04:48dit que nous devons inverser nos logiciels.
04:51Nous avons en France un logiciel étatiste qui protège notre modèle en France
04:56et puis au niveau européen, on a tout ouvert.
04:58On est dans la mondialisation la plus sauvage.
05:00Il dit non, il faut être beaucoup plus sévère dans un protectionnisme européen
05:03contre ce type d'attitude économique de l'extérieur.
05:07Chine ou États-Unis, en revanche, dans notre pays,
05:10être beaucoup plus libéral pour faire surgir les entreprises.
05:13C'était un peu le protocole proposé par Emmanuel Macron en 2017.
05:17La mondialisation heureuse, donc contrôlée, et la start-up nation.
05:21Ça n'a pas vraiment fonctionné.
05:22Là, on pourrait presque penser à un choc salutaire en réalité.
05:25Peut-être que le discours de vérité extrêmement brutal,
05:28très loin des pratiques européennes de Donald Trump,
05:30peut nous amener à se dire que le temps nous est compté.
05:33Maintenant, on doit s'unir.
05:34On doit créer un marché et aussi une régulation
05:37qui favorise un protectionnisme européen.
05:39C'est le principe de l'ennemi commun.
05:41On a un ennemi commun et on s'unit autour de ça.
05:43Donc, pourquoi pas, si ça peut aider l'Europe in fine, j'ai un petit doute.
05:46Par ailleurs, on n'a pas de pétrole, mais on a des idées.
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