Des agriculteurs, mobilisés près de Lyon, expriment leur mécontentement face à des politiques agricoles jugées inadaptées. Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, appelle à un dialogue urgent avec le gouvernement, dénonçant des contrôles injustes. Ils demandent des solutions concrètes.
00:00Avec nous Patrick Legras, le porte-parole national de la coordination rurale 2e syndicat agricole de France. Bonjour et merci d'être en direct
00:07avec nous. Gaëtan Mélin, la chef du service éco de BFM TV, est également là et puis nos reporters mobilisés dans les convois d'agriculteurs depuis
00:15tôt ce matin. Cédric Fech est dans la région de Lyon avec ce convoi
00:18qui avance tout doucement vers la ville de Lyon et qui bloque les accès notamment du côté d'Irini. Cédric.
00:24On est à quelques kilomètres simplement des portes sud de Lyon. Le but c'est quoi ? C'est de s'arrêter juste avant Lyon ?
00:34Oui, on va s'arrêter juste avant Lyon pour ne pas contraindre non plus entièrement la circulation qui va rentrer sur Lyon.
00:40On va s'arrêter pour faire un point presse notamment avec tous les médias et un peu expliquer ce qui va mal depuis très longtemps et qui n'a pas été réglé
00:48depuis un an. Pourtant il y a un an on s'était déjà fait entendre.
00:50Et vous allez rester combien de temps ici ?
00:52C'est prévu pour la journée. De toute manière on n'a pas envie d'embêter non plus la population plus longtemps.
00:56Le gouvernement n'est pas tellement en place. Il y a un discours de politique générale qu'on attend aussi.
01:00C'est aussi pour ça qu'on se mobilise aujourd'hui. C'est pour lever le petit doigt et tirer la sonnette d'alarme pour dire qu'il faut bien penser à nous.
01:06Et voilà normalement ça devrait se jouer sur la journée aujourd'hui.
01:10Je vous ai envoyé des images qui ont été tournées à 5h du matin où les policiers alors à 20 km de là au départ ont contrôlé le contenu des tracteurs,
01:20des bennes à l'arrière comme ce tracteur pour être sûr qu'il n'y avait pas de fumier par exemple ou de pneus qui pourraient être déversés,
01:26que ce soit sur l'autoroute là où on est ou même dans Lyon.
01:30Patrick Legras, si on comprend bien ce que l'on voit depuis très tôt ce matin,
01:34l'objectif ce n'est pas de bloquer ni d'enduyer la population. Et au fond c'est quoi votre objectif ?
01:42L'objectif comme on l'a déjà dit il est simple, c'est d'avoir des interlocuteurs courageux
01:48qui enterrinent des demandes que l'on fait depuis des mois pour ne pas dire des années
01:53sur des surtranspositions franco-françaises décidées par des cols blancs à Paris
01:59et ainsi que sur l'office de la biodiversité qui ne contrôle et qui fait chier, excusez-moi du terme, que les agriculteurs français.
02:07On veut aussi que ces contrôles soient liés également sur les industriels ou les agro-industriels
02:13qui rentrent des produits non conformes en France ainsi que les importations qui viennent des pays
02:18où paraît-il il y a des clauses miroirs. Les clauses miroirs ne sont qu'un rêve.
02:22Donc il y a un moment où il faut un peu de courage et si le fait d'envoyer la gendarmerie
02:26et maintenant comme a dit, paraît-il, Monsieur Retailleau, les militaires
02:30ou parce que vous avez un bonnet jaune, vous avez 135 euros à payer vous croyez,
02:34si vous pensez que c'est la solution pour régler ou mater les agriculteurs,
02:38je veux dire que là il y a grosse tromperie sur le dossier.
02:42Vous voulez dire que ce matin il y a des agriculteurs qui ont été verbalisés par les forces de l'ordre dans les convois ?
02:47Absolument. Si les gens sont sur Paris avec un bonnet jaune dans la capitale,
02:54ils ont une prune de 135 euros. Voilà où on en est. On est vraiment hors sol.
03:00Mais bon, on voit bien qu'il y a une entente familiale, ministérielle
03:05pour la mondialisation de notre agriculture française et européenne.
03:09Mais on n'ose pas le dire. Je vous dis, trouvez-moi un ministère aujourd'hui courageux.
03:13Trouvez-en moi un. Ne vous inquiétez pas, il y en a des centaines qui vont arriver.
03:16J'espère que tout sera réglé avant la grosse surprise partie cet après-midi
03:22pour la galette des rois qui se passe à l'Elysée.
03:25Mais l'idée au fond de la coordination urale, c'est d'avancer, de progresser,
03:32d'entrer dans Paris au risque d'un face-à-face peut-être avec les forces de l'ordre.
03:37De toute façon, il y a encore des tracteurs qui arrivent, il y a encore des tracteurs qui se déplacent.
03:43Il y a des gens en voiture. J'espère que ça pose moins de problèmes que des OQTF
03:48qui, oui, vont être dans Paris. Mais on se pose beaucoup de questions.
03:51Je vous dis franchement, est-ce qu'on est une sale race ? Est-ce qu'on a la peste ?
03:55C'est vrai qu'on sort d'un grand nombre de fièvres animales, de fièvres catarales.
04:02On pue à ce point-là de ne pas vouloir nous recevoir alors que cet après-midi,
04:07c'est la grande Java à l'Elysée. Il y a des moments où je me pose des questions.
04:10Est-ce qu'on a encore des mecs qui restent sur terre chez nos politiques ?
04:13Sauf qu'il y a un rendez-vous prévu la semaine prochaine avec vous,
04:17avec les trois autres grands syndicats agricoles.
04:19Ça ne pouvait pas attendre une semaine de plus ?
04:21Vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas de rendez-vous, pas d'échéance prévue ?
04:24Aujourd'hui, des rendez-vous, on en a depuis un an.
04:29Ça fait des années qu'on dit que ça ne va pas.
04:31Aujourd'hui, il n'y a pas besoin de rendez-vous pour prendre un décret.
04:34Quand on veut augmenter les salaires des sénateurs et des députés,
04:38on met beaucoup moins de temps.
04:39Quand on augmente l'argent nécessaire pour l'Elysée et pour recevoir,
04:44ça demande beaucoup moins de temps.
04:45Là, on ne demande pas d'argent, on demande du courage.
04:48On nous a dit qu'il n'y avait pas de problème pour trouver des solutions.
04:53Les solutions, on les a, il n'y a juste qu'à les enteriner.
04:55Le baratin, on en a marre.
04:57Aujourd'hui, sortir des centaures, sortir des blindés pour des agriculteurs
05:04qui sont sans aucune arme, sans aucune violence, c'est tout.
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