00:00On l'a dit évidemment, cette situation elle hérisse le poil des agriculteurs.
00:03Vous qui êtes de ce métier, comment sentez-vous les choses ?
00:06Est-ce qu'on peut repartir sur une mobilisation comme en janvier ?
00:11Je ne sais pas, je suis très partagée.
00:13Je vous avoue qu'il y a deux choses que je sens.
00:15Vous avez parlé de ce sentiment de détresse.
00:19Il est très palpable vraiment dans les campagnes aujourd'hui.
00:22On sent qu'on a des gens qui sont au bord de la rupture,
00:24qui ne s'en sortent plus, qui ne voient pas d'espoir.
00:27Et en même temps, ça je pense que ça peut fortement mobiliser,
00:32mais en même temps je sens presque une résignation.
00:35Je ne sais pas comment vous expliquer ça,
00:37mais ce qu'on sent c'est qu'on a vraiment aujourd'hui des agriculteurs,
00:39des agricultrices qui disent, à quoi bon ?
00:41A quoi bon repartir ? A quoi bon ressortir les tracteurs ?
00:43Donc je ne sais pas ce qui va se passer,
00:45ce qui va se cristalliser au niveau de la colère agricole,
00:48si ça va durer, si ça risque de prendre des proportions très fortes ou pas.
00:52Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui il y a eu beaucoup d'espérance
00:55qui sont nées de la dernière vague, un hiver dernier de manifestations.
00:58Et Gabriel Attal avait fait à cette époque-là beaucoup d'annonces,
01:01derrière sa botte de foin, sa botte de paille.
01:04Et en fait, ça a d'autant plus créé de la frustration
01:06que les solutions qu'il avait promises ne sont pas arrivées dans les cours de ferme.
01:11Donc ça peut aussi générer un surplus de colère.
01:14Je ne sais pas exactement comment tout ça va se cristalliser.
01:17Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui le monde agricole
01:19a encore besoin d'être entendu, a encore besoin d'être soutenu
01:23parce que les situations ne se sont pas améliorées.
01:25Et on a une conjoncture vraiment très compliquée en 2024.
01:28On a eu beaucoup de problèmes sur la viticulture,
01:31sur les céréales notamment liées au climat
01:34et aussi sur l'élevage avec des crises sanitaires très violentes.
01:37Donc voilà, tous les secteurs souffrent aujourd'hui.