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« La relation avec nos bêtes c’est ça qui nous motive », Benoît Toutain, 18 ans, élu meilleur jeune berger du monde nous a raconté sa vie à la ferme et sa relation privilégiée avec ses bêtes.
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11/5/2024
« La relation avec nos bêtes c’est ça qui nous motive », Benoît Toutain, 18 ans, élu meilleur jeune berger du monde nous a raconté sa vie à la ferme et sa relation privilégiée avec ses bêtes.
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00:00
C'est celle-là ma braville préférée.
00:02
Je l'ai levée au biberon, celle-là.
00:05
Moi, je suis né dedans, mes parents...
00:08
Depuis tout petit, je vois des vaches veller,
00:10
donc je me suis dit que des bravilles, c'était un peu pareil.
00:12
Avec mon frère, on aimerait avoir chacun son exploitation.
00:14
Comme ça, je vois que ça ne va pas.
00:16
Chacun repère chez soi et on est tranquille.
00:21
Il en faut des jeunes, parce que quand on regarde les chiffres,
00:23
il y a vraiment beaucoup de places
00:25
et beaucoup de besoins de moutons, enfin d'agneaux.
00:27
C'est une filière où il y a beaucoup d'avenir.
00:29
On ne produit même pas la moitié de ce qu'on consomme.
00:32
La relation avec nos bêtes, c'est ce qui nous motive aussi.
00:34
Je veux dire, si on est sympa avec nos bêtes,
00:36
ils vont nous le rendre et c'est ça qui nous encourage.
00:42
Bonjour Néo, je m'appelle Benoît Toutain.
00:44
J'ai été élu meilleur jeune berger du monde.
00:46
Nous sommes ici dans la ferme de mes parents
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où je lève des bravilles.
00:51
Cette roupe-là, c'est des jeunes que j'ai achetées l'année dernière.
00:54
J'ai eu ma première braville avec mon frère.
00:56
On avait 12 ans et c'était comme ça,
00:58
un cadeau d'anniversaire.
01:00
On a eu un mâle et une femelle élevés au biberon.
01:02
Le troupeau a augmenté comme ça en gardant les femelles.
01:05
On est arrivé à 120.
01:07
Cet hiver, on sera à peu près à 130 mères.
01:09
Les bravilles savent que je m'en occupe, tout ça.
01:11
Vous voyez, on vient, ils ne bougent pas.
01:14
C'est agréable.
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Celle-là s'appelle Gargamel,
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parce qu'elle fait que gueuler.
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Ici, c'est la ferme de mes parents.
01:24
Ils se sont installés en 1997.
01:27
Ils ont repris une exploitation des gens qui partaient à la retraite.
01:30
Tous mes grands-parents, des deux côtés, étaient agriculteurs de vaches laitières.
01:34
Et puis mes arrière-grands-parents aussi.
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Et mon frère, il est dans la passion aussi.
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Lui, c'est plus les vaches laitières.
01:40
Ça tombe bien, ça se complète bien.
01:43
Ici, c'est la bergerie principale,
01:45
où il y a toutes les naissances.
01:47
Il y a 120 barbiers, à peu près.
01:49
Nous, on fait de l'agneau de boucherie.
01:51
Ils mettent bas et puis les agneaux,
01:53
entre 3 et 4 mois, ils s'en vont à l'abattoir.
01:55
Alors là, c'est beaucoup de surveillance qu'il faut.
01:57
Toi, t'as fait ça à quel âge pour la première fois ?
01:59
Je devais avoir...
02:01
13 ans, à peu près.
02:03
Au début, t'apprends.
02:05
Au début, tu sais pas trop faire, mais...
02:07
Moi, je suis né dedans.
02:09
Mes parents...
02:10
Depuis tout petit, je vois des vaches velées,
02:12
donc je me suis dit que des barbiers, c'était un peu pareil.
02:14
C'est comme tout.
02:15
Si on veut monter un pulse et qu'on a pas le notice,
02:17
on n'y arrivera pas.
02:18
Si on veut annuler une barbier,
02:20
il faut qu'on comprenne comment c'est à l'intérieur
02:22
pour qu'on y arrive.
02:25
Au concours, il y avait une épreuve,
02:27
c'était manipulation.
02:28
Essayer de contenir une barbier,
02:30
sans faire mal à la bête,
02:32
sans se faire mal non plus.
02:34
Tout en douceur.
02:40
Et tu pensais te gagner, ce concours ?
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Ben...
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Non, pas...
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Moi, je pensais...
02:45
Pas du tout.
02:46
Même les nationales, je pensais être dernier.
02:48
Au mondial, ben...
02:50
En voyant les Irlandais, l'Australie, tout ça,
02:52
quand on parlait avec eux...
02:54
En Australie, la fille a travaillé dans une ferme
02:56
où il y avait 22 000 barbiers.
02:58
C'est quand même pas rien.
03:00
Moi, j'ai 120 barbiers.
03:02
J'ai commencé à me gratter la tête.
03:04
En ayant mes propres barbiers, c'est vrai que...
03:06
Si j'ai gagné, c'est un peu grâce à ça aussi.
03:08
J'ai appris sur le temps.
03:10
Il a fallu que j'apprenne, j'écoute.
03:12
Ça m'a permis de savoir un peu tout sur la barbier
03:15
et puis d'apprendre par moi-même.
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On lui met une boucle d'oreille.
03:20
Ce qui nous permet de reconnaître l'agneau.
03:23
J'essaie de le mettre entre les deux veines qu'il y a là.
03:26
Puis en le faisant tôt comme ça,
03:28
c'est vrai que c'est moins de souffrance aussi pour les bêtes.
03:31
Faire le Tour de la France
03:33
durant une semaine pour faire le concours,
03:35
si ça se trouve, j'en aurais jamais fait
03:37
parce qu'avec les brabis, tout ça, c'est vrai que c'est pas facile.
03:39
Même pour les jeunes, on n'est pas forcément
03:41
une région où il y a beaucoup de moutons.
03:43
Mais ils peuvent se dire, s'ils y arrivaient,
03:45
eux aussi, ils peuvent y arriver.
03:47
S'il y a des hauts et des bas,
03:49
comme dans beaucoup de professions,
03:51
ça a toujours fait ça.
03:53
Il faut garder la tête haute.
03:55
Tant qu'il y aura du monde sur la terre,
03:57
il faudra bien les nourrir.
03:59
Ils ne vont pas pouvoir manger des insectes.
04:01
C'est vrai, je pense qu'il faut diversifier
04:03
et ne pas mettre tous les oeufs dans le même poignet.
04:07
Là, je vais aller prendre un peu de fumier.
04:09
J'ai dû conduire mon premier traité,
04:11
j'avais 8 ans.
04:13
Si t'arrives à un accident et que t'as pas l'âge de conduire,
04:15
je pense que tous les fils d'agriculteurs le font.
04:18
C'est quoi ça ?
04:20
C'est le poids du fumier.
04:22
Ils n'étaient pas prêts.
04:26
Mon frère adore charger.
04:28
Quand on est pendant du fumier, c'est toujours lui qui charge,
04:30
et moi j'ai pas.
04:32
On se complète bien, c'est ça qui est vachement cool.
04:34
Demain matin, on est capable de partir à 3h du matin
04:36
et prendre du fumier.
04:38
Il y en a de notre âge, ils le feront pas.
04:40
On a peut-être 18 ans, mais on est peut-être pas normal.
04:42
Nous, on aime ça.
04:44
C'est toute notre vie, ça.
04:46
On nous retire ça, on n'a plus rien.
04:50
La relation avec nos bêtes,
04:52
c'est ce qui nous motive aussi.
04:54
Si on est sympa avec nos bêtes,
04:56
ils vont nous le rendre,
04:58
et c'est ça qui nous encourage.
05:00
Je commence cet été à le boulot,
05:02
donc il faut que je fasse mes brebis avant.
05:04
Le soir, je finis vers 21h30, 22h,
05:06
ça dépend des soirs.
05:08
Il y en a, c'est plus long,
05:10
ça dépend si on travaille dans les champs ou pas.
05:12
Sinon, en gros, c'est ça.
05:14
Quand on aime ses bêtes,
05:16
on compte pas les dire.
05:18
C'est sûr que c'est un métier
05:20
qui est peut-être pas trop mis en avant
05:22
par rapport à ce qu'on sert,
05:24
par rapport à la population,
05:26
mais je pense que ça a toujours été
05:28
plus ou moins comme ça.
05:30
C'est pas facile.
05:32
Je suis né dedans,
05:34
donc je ne me ferais pas faire autre chose.
05:36
Mais moi, j'y crois.
05:38
De toute façon, il faut qu'on y arrive.
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