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Allociné
  • il y a 1 an
Transcription
00:00Ça a commencé à la fin d'un été, fin août j'étais enceinte, mais au début du
00:06quatrième mois le verdict tombait. Ce bébé était une petite fille, elle était
00:11malade et elle allait mourir au lieu de naître.
00:14A la brûlure de son absence, s'est vite ajouté l'impossibilité de parler d'elle.
00:20Je me souviens qu'à l'époque, en plein coeur d'un profond désarroi, seul le
00:26geste de commencer à filmer avait réussi à m'apaiser.
00:29Je repense à ces femmes que j'ai rencontrées au groupe de parole des
00:33mères endeuillées et dont les histoires m'ont bouleversée.
00:37Je repense surtout à trois d'entre elles, dont je me suis sentie immédiatement
00:41proche.
00:44C'est fou comment on était heureux avant, maintenant je me dis, je suis pas heureuse en fait,
00:49je suis là, je suis avec toi, je suis heureuse que tu aies là, mais
00:54il y a un truc qui me manque.
00:58Il y a toujours un truc qui me manque, donc c'est le pâtissier.
01:05La première fois où j'ai repris le métro, c'était pour aller au groupe de parole des
01:09mères endeuillées. Je me souviens qu'il y a une dame qui a dû me voir,
01:16elle m'a pris la main, elle ne se connaissait pas, elle n'a pas dit un mot.
01:20Moi non plus, elle m'a tenu la main.
01:24Et c'est marrant, tu fais toute ta vie pour ne pas rentrer dans la normalité,
01:29pour être rebelle, pour être je ne sais pas quoi, pour t'affirmer.
01:32Et puis à un moment donné, quand ça t'arrive vraiment quelque chose d'exceptionnel,
01:36t'as envie de rentrer dans la normalité. On se dit, on est comme tous les parents,
01:39parce qu'on sait très bien qu'on n'est pas comme tous les parents.
01:43Mais bon.
01:51Plus personne ne prononcera le prénom de ma fille si je ne le fais pas.
01:54Alors, quel voyage faire pour toi ma jolie ?
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