00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers, bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Vincent, vous m'avez dit ce matin la gêne que vous aviez à évoquer ce sujet, mais vous considérez
00:12qu'il est impossible de parler d'autre chose que de ce drame
00:15épouvantable aujourd'hui, la mort de Philippine, cette jeune étudiante que l'on a retrouvée enterrée le week-end dernier au bois de Boulogne.
00:21Oui, devant la mort, la souffrance et la peine, on s'incline et on se tait
00:25devant la dépouille de cette jeune fille pour ses parents, sa famille, ses amis.
00:29On voudrait qu'il n'y ait rien que la prière pour ceux qui y croient ou le silence.
00:33Mais Philippine n'est pas morte d'un accident ou d'une catastrophe naturelle, ni d'une maladie grave.
00:39Philippine est morte parce que la politique, c'est à dire la protection de la cité et de ceux qui la peuplent, n'a pas été capable de
00:45la protéger.
00:46Pire encore, la politique a protégé son bourreau. C'est pour cela, Dimitri, que malheureusement on ne peut pas se taire.
00:52Le suspect arrêté en Suisse ne devait pas être en liberté.
00:55Il avait été condamné pour viol il y a trois ans à sept ans de prison.
00:58Il ne devait pas non plus être en France puisque ce Marocain, immigré en situation irrégulière,
01:03faisait l'objet d'une obligation de quitter notre territoire.
01:06Est-ce cela faire preuve, comme on l'entend depuis vingt ans, de fermeté et d'humanité ?
01:11Est-ce cela la supériorité morale de notre soi-disant état de droit ? Est-ce cela respecter les règles et les procédures ?
01:18Laisser en liberté un prédateur et laisser mourir une jeune fille en plein après-midi dans un quartier paisible.
01:22Nos belles consciences mesurent-elles jusqu'où peut mener leur naïveté et leur lâcheté ? Les mots d'harmonie communes, la France a tué mon mari,
01:30résonnent de plus en plus fort à chaque nouveau drame.
01:33Ce drame, il est très vite devenu également, Vincent, un objet de polémique politique.
01:36Mais la polémique n'a pas de place dans cette histoire. Cette tragédie est suffisamment éloquente.
01:41Elle succède à un nombre tellement important de drames comparables.
01:44Un clandestin récidivise sous OQTF, qu'il faut vraiment être profondément malhonnête, pour ne pas voir que le problème se résume en deux phrases.
01:52La politique pénale est défaillante, la politique d'immigration est inexistante.
01:57Les mots de Didier Migaud, le nouveau garde des Sceaux, qui hier a proclamé, je vous l'ai guillemet,
02:00« les peines n'ont jamais été aussi bien exécutées en France », résonnent étrangement aujourd'hui.
02:05Tout comme les plaintes du cœur des belles-âmes, je veux parler de la gauche à l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement,
02:11et de cette large partie du système d'information qui ont dépeint Bruno Retailleau comme une menace pour la République.
02:16Pourquoi ? Parce que le nouveau ministre de l'Intérieur a affirmé qu'il fallait que les peines soient exécutées,
02:21et que les OQTF devaient être effectives.
02:24Aujourd'hui, tous les Français bouleversés par la mort de cette étudiante se tournent vers le ministre de l'Intérieur,
02:29mais ils ont bien compris qu'il ne parviendra pas seul à renverser une logique judiciaire, médiatique, idéologique,
02:35qui se défie de la police, des prisons et des frontières.
02:39Il faut un électrochoc à l'Elysée, et à Matignon, et dans toute la société, sinon il y aura d'autres victimes,
02:45d'autres indignations, et puis on oubliera, et les morts mourront pour la deuxième fois.
02:50Mais Vincent, que peuvent-ils faire concrètement ?
02:52D'abord, ils pourraient construire en urgence, comme ils le promettent depuis dix ans, des milliers de places de prison.
02:56Ensuite, exiger de l'Algérie et du Maroc qu'ils délivrent des laissés-passer consulaires, et dans le cas contraire,
03:01supprimer tous les visas pour les Algériens et les Marocains, renforcer la chaîne pénale,
03:05s'attaquer aux phénomènes criminogènes des mineurs isolés, faire du rétablissement de l'ordre la première cause nationale
03:11à laquelle doivent participer la police, la justice, les autorités morales.
03:15Si ce n'est pas possible, si c'est trop compliqué, qu'ils démissionnent.
03:19Leur mandat est inutile.
03:21Et puis, il faudrait peut-être demander à ces magistrats qui sont politisés quand ils ne sont pas fanatisés,
03:27s'ils parviennent encore à dormir le soir.
03:29Je pense par exemple à ces membres du syndicat de la magistrature qui rigolaient devant le fameux mur des cons
03:34Sur ce mur, on trouvait la photo d'un général, Philippe Schmitt.
03:37Cet homme était le père d'Anne-Laurette Schmitt, jeune étudiante qui s'était défendue d'un violeur,
03:42un dimanche matin dans un train de banlieue.
03:44Elle en était morte, c'était il y a 17 ans.
03:46Le criminel était récidiviste.
03:48L'édito politique sur Europe.
03:50Merci Vincent Tremignet, Amaulette Villers et Alaïne Dufigaro ce matin.
03:53Le Proche-Orient contre le Hezbollah.
03:56Israël choisit l'escalade militaire.
03:58Merci beaucoup Vincent.