Contre-offensive russe à Koursk : Moscou dit avoir repris 10 localités aux Ukrainiens

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00:00Ils sont donc enfin passés à l'action à Koursk, ce territoire que les Ukrainiens ont investi en plein cœur de l'été.
00:06Selon le président Zelensky, une contre-offensive et non pas la contre-offensive a commencé.
00:11L'armée russe confirme également avoir repris 10 localités aux Ukrainiens ces dernières heures ou derniers jours.
00:19Général Trenkamp, bonjour et merci d'être avec nous en plateau.
00:22Il aura donc fallu un mois pour que les Russes passent à l'action dans ce territoire Koursk occupé donc par les Ukrainiens.
00:28Oui, complètement. Et pour moi, ça donne deux leçons. La première, on le savait, c'est l'inertie du système russe.
00:35Le temps de s'organiser, il leur faut un mois quand même. Mais ça, on n'est pas surpris.
00:40En revanche, ce qui nous surprend beaucoup plus, c'est de voir que la Russie ne disposait pas de réserve.
00:44Elle n'a pas de réserve de niveau opératif qui lui aurait permis de contre-attaquer tout de suite avant que les Ukrainiens ne s'installent.
00:51Ils sont allés chercher des unités du niveau de la compagnie, donc 150 hommes à peu près, un peu partout.
00:57À Kaliningrad, dans la région de Kerson, voire même au Burkina Faso avec la brigade Bair.
01:03Donc c'est quand même assez surprenant et ils ont dû improviser une organisation du commandement là-bas.
01:09Donc on va voir ce que donnent ces actions offensives.
01:12Simplement, en un mois, cela a laissé le temps aux Ukrainiens de s'installer, de préparer.
01:18Ils ont cassé beaucoup de ponts pour empêcher les renforts russes.
01:21Donc on va voir à quel rythme les Russes peuvent progresser.
01:25Et les Ukrainiens, du coup, ont tout intérêt à protéger ces conquêtes.
01:29Oui, je pense qu'ils ont pris ces conquêtes, ce n'est pas pour les lâcher tout de suite.
01:33C'est parce qu'ils ont besoin de montrer aux Russes, qui ne sont pas invincibles,
01:38qu'eux aussi arrivent au plafond de leurs capacités.
01:42Parce qu'on parle toujours du Donbass, où les Russes progressent.
01:45Mais ils progressent très lentement et ils ont perdu probablement 36 000 hommes dans les 3 derniers mois.
01:50Donc ils mettent le paquet là, mais ils avancent relativement modérément.
01:55Et puis, ils n'ont pas été capables de réagir avant à Kourts.
01:58Cela veut dire, messieurs les Russes, attention, vous êtes en train d'atteindre votre plafond.
02:02Et si, en plus, on reçoit l'autorisation de frapper dans la profondeur avec des missiles importants,
02:08ça va changer la donne.
02:10Alors, c'est le débat qui agite les Occidentaux depuis des mois maintenant.
02:14Le président Volodymyr Zelensky l'a redit à Antony Blinken, qui était en visite à Kiev.
02:18Il faut vraiment nous donner le feu vert pour utiliser ces missiles longue portée.
02:22D'abord, de quelles armes est-ce qu'on parle ? Rappelez-nous.
02:25Il s'agit essentiellement de missiles à longue portée aérotransportés,
02:30qui pourraient aller sur les F-16, puisqu'il y a des F-16 qui arrivent,
02:33avec des missiles qui portent à 350 ou 400 kilomètres.
02:37Aujourd'hui, ils disposent de missiles terrestres, les Atacoms,
02:40mais qui ne frappent pas vraiment en Russie.
02:43Aujourd'hui, ils disposent de missiles britanniques ou français,
02:46les Storm Shadows ou les Scalps, depuis longtemps.
02:49Simplement, le stock est très faible.
02:51Je crois que la France leur avait donné 40 Scalps.
02:56Donc, ce n'est pas beaucoup.
02:58Et les Américains ?
02:59Les Américains sont des centaines.
03:01Et puis, le gros avantage, c'est que les Scalps et les Storm Shadows
03:03avaient été modifiés pour pouvoir aller sur des avions russes.
03:06Là, il s'agit de F-16.
03:08Et sur les F-16, c'est américain,
03:10et donc ça permet de mettre des missiles américains directement.
03:12Et ces armes, elles frapperaient quelles cibles en Russie ?
03:15Des dépôts d'armes ?
03:17Oui, essentiellement.
03:18Des bases aériennes ?
03:19Oui, bien sûr.
03:20Il s'agit de frapper des cibles militaires intéressantes.
03:23Alors, les aéroports en particulier,
03:26parce que les Russes font la même chose.
03:28Ils font décoller leurs avions,
03:29qui tirent leurs missiles en Ukraine.
03:31Donc, de taper sur les aérodromes où il y a ces avions,
03:34c'est une façon de protéger l'Ukraine.
03:37Donc, pardonnez-moi de couper les cheveux en quatre,
03:39mais ce sont des armes défensives,
03:41puisqu'il s'agit de défendre l'Ukraine.
03:43Donc, voilà.
03:44Je pense que la liste des cibles,
03:46le président Zelensky a dit qu'il allait montrer la liste des cibles,
03:49parce que, vous savez, le ciblage,
03:51c'est un travail qui se fait dans la durée
03:54de planification sur le dire, on va taper sur ces...
03:57Et donc, à ce moment-là, les Américains vont pouvoir dire,
04:00on est sûr, il n'y aura pas de cible civile,
04:02vous pouvez y aller.
04:03Je pense que c'est qu'une question de temps, ça.
04:05Et il existe encore des réticences américaines,
04:08notamment, pour quelles raisons, selon vous ?
04:10Alors, la réticence américaine majeure,
04:13c'est de ne pas se retrouver face à la Russie.
04:16Les Américains face à la Russie.
04:18Mais souvenez-vous de la première ligne rouge,
04:20qui n'était pas de combat en Russie,
04:22elle est tombée avec l'offensive de Kursk.
04:24Et là, les Américains soutiennent.
04:25Donc, au fur et à mesure...
04:26Ils ont été pris de court, les Américains ?
04:28Non, non, moi, je pense qu'ils étaient prévenus,
04:30simplement, on était arrivé à un accord.
04:33Mais je pense que, si vous voulez,
04:35les Américains se rendent compte de plus en plus
04:37de la faiblesse du pouvoir russe.
04:39Qu'est-ce qu'il a derrière ?
04:40Puisqu'il n'a pas ses réserves opérationnelles.
04:42L'arme nucléaire ?
04:43Évidemment qu'il n'utilisera pas l'arme nucléaire.
04:45Donc, il s'aperçoit de ce vide.
04:48Et donc, la nature à hauteur du vide,
04:51il faut le combler.
04:52Il faut le combler par les capacités occidentales.
04:54D'autant qu'il y a eu une évolution dans la doctrine occidentale.
04:57Ces lignes rouges qui ont été repoussées à chaque fois.
05:00Livraison de missiles, livraison d'avions de chasse.
05:03Aujourd'hui, peut-être, l'utilisation de ces armes en territoire russe.
05:07Et face à cela, il n'y a pas eu de réponse, finalement, de Poutine.
05:10Pas de réponse de Russe.
05:11J'ai toujours dit que Poutine était fort de nos faiblesses.
05:14Et donc, si on se montre fort, il sera faible.
05:18Et il arrive à un moment où lui, comme les Ukrainiens,
05:21comprennent qu'il faut négocier.
05:24Les deux l'ont dit.
05:25Les Ukrainiens ont dit, le prochain round, il faut que les Russes soient là.
05:28Les Russes ont dit, nous, on est prêts à négocier.
05:30Suivant leurs conditions, bien sûr.
05:31On est prêts à négocier.
05:32N'oubliez pas que le président Zelensky va à Washington.
05:35Il sera à New York la semaine prochaine.
05:37C'est l'Assemblée Générale des Nations Unies.
05:39Et dans cette Assemblée Générale, que j'ai beaucoup pratiquée,
05:42dans les couloirs, vous savez, on se rencontre beaucoup.
05:44Est-ce que les Russes rencontreront les Ukrainiens ?
05:47Les Iraniens rencontreront les Israéliens ?
05:50Tout ça, ça va discuter.
05:52Et il est temps, parce que chacun des adversaires,
05:55qu'ils soient Ukrainiens ou Russes,
05:58s'aperçoit des limites de son action.
06:00Et donc, il y a un moment où il faut se parler.
06:02Qu'est-ce qu'il faut pour que le projet de plan de paix
06:05que va présenter le président Zelensky à Joe Biden, vendredi,
06:09soit crédible ?
06:11Il faut d'abord que les Russes se rendent compte
06:13qu'ils ne pourront pas conquérir tout ce qu'ils veulent conquérir.
06:17Il faut également que les Ukrainiens soient, pardonnez-moi du terme,
06:21très tristes pour les Ukrainiens de dire ça, mais raisonnables.
06:24Il y a des zones qu'ils n'arriveront plus à conquérir.
06:27Le Donbass, la Crimée ?
06:28Une partie du Donbass ne pourra pas.
06:30Alors, oui, Luhansk et Donetsk, globalement.
06:35En revanche, les Russes, Kherson et Zaporizhia,
06:39ils savent très bien qu'ils ne pourront pas le conquérir.
06:41On voyait bien que ces deux oblats font partie des quatre oblats
06:44qui ont été annexés en septembre 2022.
06:47Donc, voilà, chacun s'aperçoit de ses limites
06:50et ce n'est pas la force armée qui permettra de changer les choses.
06:53Simplement, les Ukrainiens se sont mis en position plus favorable,
06:57il ne faut pas l'oublier,
06:58qu'il l'était il y a trois mois,
07:00où il y a trois mois, on disait globalement, l'Ukraine a perdu.
07:02Grâce à cette offensive à Kursk ?
07:03Oui, exactement.
07:04Grâce à cette offensive à Kursk,
07:06grâce aux frappes dans la profondeur qui continuent,
07:09et si les Américains donnent leur feu vert pour utiliser les missiles
07:13sur des cibles qu'ils auront choisies ensemble,
07:15à ce moment-là, évidemment, l'Ukraine s'est remise en position plus favorable.
07:21Je ne dis pas, le bras de fer est toujours là,
07:23mais voilà, ils auront des atouts.
07:25Mais ça pourrait militairement affaiblir la puissance russe ?
07:28Ah oui, la puissance russe a des problèmes.
07:30Les raffineries qui ont été tapées,
07:32aujourd'hui, ils ont du mal à ravitailler leurs forces.
07:35Le pont de Kerch ne reçoit plus de ravitaillement par la voie ferrée,
07:41les ferries ont été coulées,
07:43donc ils sont obligés de passer par la route intérieure Mariupol, etc.
07:46qui est beaucoup plus longue, plus compliquée.
07:48Donc les Russes aussi ont des problèmes d'acheminement de leur logistique.
07:52Vous parliez des Iraniens tout à l'heure,
07:54rien à voir, mais c'est aussi l'actualité.
07:57Le Pentagone a affirmé il y a quelques jours
08:00que les Iraniens avaient livré des missiles balistiques aux Russes.
08:03Est-ce que ça aussi, ça peut peser dans la balance
08:05pour que Joe Biden donne son feu vert à Zelensky ?
08:08Oui, alors bien sûr.
08:10Premier point, le président Zelensky lui a dit
08:12« je ne les ai pas encore vus utilisés ».
08:14Mais le fait que la Russie
08:16doive s'approvisionner auprès de l'Iran et de la Corée du Nord
08:20doit poser question.
08:22Quand vous dites que la grande puissance russe
08:24ne peut pas être vaincue,
08:25alors pourquoi est-ce qu'ils vont s'approvisionner
08:27auprès de la Corée du Nord ?
08:28Même si la machine russe, la fabrication des armes
08:31tourne, nous dit-on, à plein régime.
08:33Elle tourne à plein régime, mais il leur manque
08:35beaucoup d'éléments, sinon ils n'iraient pas
08:37s'approvisionner ailleurs.
08:38Ils ont été obligés d'aller, je le répète,
08:40en Corée du Nord et en Iran.
08:43Donc ça prouve que ça ne tourne pas
08:45aussi bien qu'ils veulent bien le dire.
08:47Donc pour vous, le feu vert américain,
08:49l'autorisation américaine devrait arriver
08:51peut-être demain, lors de cette visite
08:53entre Biden et Zelensky ?
08:54Moi, je pense que ça va arriver assez rapidement.
08:56Un indice, les néerlandais ont dit
08:58pas de problème pour utiliser.
09:00Les néerlandais fournissent les F-16 américains,
09:02au passage, matériel américain.
09:04Donc les Américains vont avoir du mal,
09:06alors qu'ils ont accepté que les F-16
09:08puissent être utilisés, que l'armement
09:10n'aille pas avec ces F-16.
09:12Et je pense qu'il s'agit de clarifier
09:14les choses avec les Américains
09:16en disant voilà le plan de cible,
09:18ne vous inquiétez pas, on ne va pas taper
09:20sur des immeubles à Moscou, on va taper
09:22sur des objectifs stratégiques
09:24qui permettent aujourd'hui aux Russes
09:26de frapper l'Ukraine et la population ukrainienne.
09:28Diplomatiquement,
09:30on sait qu'Antony Blinken est plutôt favorable
09:32à l'utilisation de ces armes
09:34en territoire russe.
09:36Il l'est aujourd'hui après avoir été
09:38en Ukraine, à Varsovie, en Pologne.
09:40C'est l'un des pays qui dit avoir été
09:42violé par
09:44son espace aérien par
09:46les Russes, tout comme la Lettonie.
09:48On assiste là à un débordement du conflit ukrainien.
09:50Est-ce que c'est
09:52dangereux ? Est-ce que c'est inquiétant ?
09:54Je ne pense pas que c'est dangereux
09:56parce que les Russes n'attaqueront pas
09:58intentionnellement ces pays-là.
10:00Maintenant ces pays, la Pologne en particulier
10:02a dit moi je me
10:04donne le droit
10:06de frapper, y compris en territoire
10:08ukrainien, si je sens qu'il y a
10:10des missiles, des drones
10:12qui se rapprochent de ma frontière.
10:14Et moi je trouve ça parfaitement normal.
10:16Les Russes doivent arrêter de penser
10:18qu'ils peuvent faire n'importe quoi.
10:20Mais l'OTAN n'a pas réagi à ces affirmations.
10:22Non mais c'est normal, c'est pas l'OTAN.
10:24Je rappelle, je le dis en permanence,
10:26l'OTAN n'est pas en guerre dans
10:28cette affaire-là. L'OTAN est faite pour
10:30défendre les pays qui appartiennent
10:32à l'OTAN. Mais les pays de l'OTAN
10:34peuvent avoir des actions bilatérales
10:36pour leur propre protection.
10:38Alors vous me direz, on coupe un peu
10:40les cheveux en quatre, parce qu'il est certain
10:42que les systèmes d'alerte de l'OTAN fonctionnent
10:44avec les Polonais.
10:46Mais c'est aux Polonais de prendre cette décision
10:48et non pas à l'OTAN.

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