00:00Mathieu Croisandre, le président de la République, poursuit donc ses consultations aujourd'hui pour essayer de trouver un successeur ou une successeur à Gabriel Attal.
00:09Toujours pas de fumée blanche, ça commence vraiment à faire long et on se dit que c'est une équation avec tant d'inconnus que le président de la République, on se demande s'il va y arriver.
00:19On se trouve surtout que ça commence à faire long, vous avez raison. Christophe, rendez-vous compte, la semaine prochaine, ça fera deux mois.
00:24On a l'impression d'avoir un Emmanuel Macron qui a un pied sur le frein, un pied sur l'accélérateur.
00:28Quand ça l'arrange, il accélère et quand ça ne l'arrange plus, il prend son temps.
00:32Vous vous souvenez, on n'a eu que trois petites semaines pour faire campagne et organiser des élections législatives, ce qui est quand même un enjeu démocratique majeur.
00:39Et puis alors là, on a quasiment deux mois pour réfléchir à un non à Matignon.
00:44La vérité, en fait, c'est que le président de la République ne sait pas quoi faire ou plutôt comment faire, sinon il l'aurait fait plus tôt.
00:49Résultat, lui qui se rêve en général de Gaulle, me fait plutôt penser à un ancien premier ministre de la Quatrième République, Henri Cueilh, passé à la postérité.
00:57Pour cette petite phrase, il n'est aucun problème assez urgent en politique qu'une absence de décision ne puisse résoudre.
01:03Le problème, c'est que ça ne marche pas comme ça. Au sommet de l'État, on appelle ça la décantation.
01:08Le problème, c'est que la décantation, ça ne change rien au goût du vin quand vous n'avez que de la piquette à offrir.
01:14Pendant que le président de la République joue la carte de l'immobilisme, ses adversaires, eux, choisissent le mouvement.
01:20On l'a vu ce week-end avec Jean-Luc Mélenchon qui a surpris tout le monde en expliquant que les Insoumis pourraient renoncer à rentrer au gouvernement pour faciliter la nomination de Lucie Castex à Matignon.
01:30Oui, alors cette sortie a bousculé les plans du président parce que tout était écrit comme du papier à musique.
01:35Vendredi, le président a commencé des consultations. Son objectif, c'était d'écarter l'éventualité de l'arrivée de Lucie Castex, la candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon.
01:44Le Nouveau Front Populaire arrivait en tête, vous vous souvenez, au soir du second tour des législatives.
01:47Comment il s'y est pris ? Il a commencé par recevoir le Nouveau Front Populaire.
01:50Donc, il a posé beaucoup de questions et puis il a dit, tiens, au fait, est-ce que vous comptez nommer des ministres insoumis au gouvernement ?
01:56Oui, ont répondu les représentants du Nouveau Front Populaire.
01:59Ok, merci, enfin je caricature un peu, a répondu Mme Macron.
02:02Ensuite, il a reçu sa propre majorité, enfin son ex-majorité.
02:06Et il a dit à Gabriel Attal, à Edouard Philippe, à François Bayrou, s'il y a des insoumis au gouvernement, qu'est-ce que vous faites ?
02:11Ah ben non, non, non, ont répondu les trois hommes.
02:14Ensuite, il a reçu Laurent Wauquiez, même réponse non.
02:16Et puis aujourd'hui, Marine Le Pen et Jordan Bardella devaient répondre à leur tour non.
02:20Et puis ce soir, à la télévision, Mme Macron devait dire, ben regardez, je ne peux pas nommer quelqu'un du Nouveau Front Populaire
02:25puisqu'il serait aussitôt démis par une motion de ceinture.
02:30Le problème, c'est que Jean-Luc Mélenchon a mis une sacrée carte sur la table en disant,
02:36qu'à sa maintienne, les insoumis sont prêts à renoncer à entrer au gouvernement.
02:40Ils sont prêts à faire un sacrifice.
02:42Bon, c'est un sacrifice qui les arrange quand même, parce que ça leur permet d'apparaître comme responsable.
02:45C'est une position surtout beaucoup plus confortable d'être dans le soutien sans participation.
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