L'invité France Bleu Orléans : Hugues Saury

ici Orléans

il y a 1 an

Hugues Saury , le sénateur du Loiret et membre des Républicains

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00:00Pour le moment, à 8h20, Arnaud Rosa, quelle place pour la droite dans ces élections législatives.

00:05Nous allons faire le point tout de suite avec votre invité, c'est Huxori, le sénateur du Loiret et membre des Républicains.

00:11Bonjour Huxori.

00:12Bonjour.

00:12La crise se poursuit au sein de votre parti, en témoigne ce départ fracassant d'Aurélien Pradié, le député du Lot,

00:17candidat à sa réélection, qui disait hier, le parti Les Républicains est un parti mort. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui ?

00:24Ecoutez, ce sont des annonces pour avoir la une des journaux et les accroches des radios.

00:30Après, ça dépend de quoi on parle. Si on parle des valeurs et des convictions, moi je suis persuadé que non, le parti n'est pas mort.

00:37Si on parle de la structure elle-même, c'est un parti qui prend ses racines il y a fort longtemps,

00:43qui est un parti gaulliste et libéral, et qui succède à un ensemble de partis.

00:49Ça a commencé par l'UNR, qui s'est transformé en UDR, qui s'est transformé en RPR, puis en UNMP, puis en Les Républicains.

00:57Donc les partis ne meurent pas, ils évoluent.

01:00Et je pense que c'est une clarification, à mon avis, de ce qui se passe en ce moment, qui est importante,

01:06et qui va aller vers, probablement, un nouveau mouvement, et moi, ce que j'appelle dans mes voeux,

01:12parce que, encore une fois, les partis sont destinés à évoluer.

01:15C'est le premier cadre qui s'en va depuis l'accord d'Éric Ciotti avec le Rassemblement National.

01:19Quel regard, vous, vous portez sur cet accord ?

01:22Écoutez, c'est un accord qui est très personnel.

01:25Vous voyez, il y avait 62 députés, il y en a 60 qui ont déjugé Éric Ciotti,

01:30et nous, au Sénat, il y a eu une motion qui a été votée dans le groupe LR,

01:34qui ne comprend pas d'ailleurs que des adhérents LR, et qui a été votée à l'unanimité.

01:38Donc il est extrêmement isolé, d'une part, ce n'est pas l'ADN des Républicains, et puis...

01:44Pour autant, est-ce que ça vous étonne, sincèrement, vous qui êtes chez Les Républicains depuis très longtemps ?

01:48Mais non, pas du tout, parce qu'Éric Ciotti représentait la ligne dure du parti.

01:52On sait que depuis longtemps qu'il est plutôt proche du Rassemblement National,

01:57ce qui n'est pas le cas de la majorité des cadres du parti.

02:00Mais par exemple, quand on voit dans le lexique employé par Éric Ciotti,

02:04qui parle de grand remplacement depuis un certain nombre d'années désormais,

02:07vous disiez qu'il incarne la ligne dure de votre parti.

02:09Mais même une candidate comme Valérie Pécresse, en 2022, employée, le mot de grand remplacement,

02:14c'est un cheminement logique ?

02:16Non, je ne crois pas du tout, ce n'est pas du tout un cheminement logique,

02:19parce que, je vous le dis, les partis Les Républicains est la suite d'un ensemble de partis,

02:25et systématiquement, la ligne a été très claire,

02:27la ligne n'était de aucun rapprochement avec le Front National et maintenant avec le Rassemblement National.

02:33Donc ce n'est absolument pas logique.

02:35Après, il peut y avoir des points communs avec le Rassemblement National,

02:40notamment sur la sécurité et sur l'immigration.

02:43Ce sont aussi des sujets que nous portons, mais il y a d'autres aspects qui sont impossibles pour nous.

02:50Vous auriez peut-être plus plaidé, vous, pour une alliance avec les macronistes, par exemple, pour ces législatives ?

02:55Je ne crois pas. On voit qu'il y a trois blocs.

02:58D'abord, il faut dire que Les Républicains sont un parti important.

03:01Souvent, on identifie un parti au score des présidentielles.

03:07Mais Les Républicains, c'est un parti où il y a de nombreux parlementaires,

03:10bien plus au Sénat qu'à l'Assemblée Nationale.

03:13C'est le parti qui a le plus d'élus locaux et c'est un parti qui continue à avoir de nombreux adhérents.

03:21Donc c'est un parti important et je pense qu'il a une carte à jouer dans le paysage politique aujourd'hui.

03:26Justement, ça doit être quoi la ligne du parti pour continuer d'exister ?

03:30Que doivent faire les Républicains pour être encore présents dans le débat public ?

03:37Mais ils seront présents dans le débat public, j'en suis absolument persuadé,

03:39parce qu'aujourd'hui, ce qui est proposé aux électeurs, c'est le choix entre l'extrême droite, l'extrême gauche et un parti,

03:46dont moi j'entends les gens de la rue, le parti central voulu par Emmanuel Macron,

03:50le mouvement central voulu par Emmanuel Macron.

03:52Il est complètement rejeté après sept ans de pouvoir.

03:54Donc en fait, quand on regarde, que reste-t-il de fiable ?

03:59Que reste-t-il d'expérimenter ? Que reste-t-il de mesurer ?

04:03Il reste Les Républicains ou le mouvement qui va suivre Les Républicains.

04:08Donc il y a une carte à jouer et je pense qu'il ne faut se rapprocher ni de l'extrême droite,

04:12évidemment pas de la gauche, mais pas non plus des mouvements qui sont issus du macronisme.

04:18Vous, ce que vous prenez, c'est peut-être une refondation du parti plutôt que de le quitter ?

04:21Exactement, il y aura, j'en suis persuadé, une refondation du parti avec des gens qui sont de centre et de droite

04:27et qui ont l'expérience du pouvoir, que ce soit le pouvoir local ou le pouvoir national.

04:32Je ne pense pas qu'on puisse devenir premier ministre à 28 ans, sans aucune expérience,

04:37comme on a vu que c'était compliqué de devenir président de la République.

04:40Vous faites référence à Jordan Bardella durant le gouvernement national.

04:42Exactement, et donc je pense que les Français, à un moment ou à un autre,

04:46se tourneront vers des gens qui sont restés conformes à leurs valeurs, qui n'ont pas trahi leurs convictions.

04:51Je suis persuadé que la droite et le centre, celle qui reste autonome et indépendante, sera un recours de main.

04:59Les Républicains ont encore un ancrage local.

05:02Est-ce que c'est ce qui peut vous sauver sur ces élections législatives,

05:05pour ne serait-ce que former un groupe à l'Assemblée nationale le 7 juillet au soir ?

05:08Ne vous déchuez pas Mme Nirma, et vous non plus, je pense, et donc on verra.

05:14Mais aujourd'hui, je pense que nous avons d'excellents candidats dans le département du Loiret,

05:18des candidats implantés, c'est comme ça dans la plupart des départements.

05:22Et moi, je crois qu'autant les sondages ont été fiables pour les Européennes,

05:27je ne suis pas convaincu qu'il le soit, on verra dimanche, qu'il le soit pour les législatives.

05:31Vous pensez quoi, que le Rassemblement national est peut-être trop haut dans les sondages ?

05:35Je ne sais pas, il y aura sans doute une vague,

05:38mais on voit d'abord qu'il y a beaucoup plus de gens qui vont aller voter,

05:42et j'attends de voir.

05:45Et moi, j'ai bon espoir que les candidats LR qui ont l'investiture et les autres,

05:54soient en bonne place au deuxième tour des élections.

05:58Alors Uxori, en quelques secondes,

06:01s'il y a un second tour entre le RN et le FPP,

06:04qu'est-ce que vous faites et qu'est-ce que vous appelez ?

06:06Quels consignes pour les membres des Républicains ?

06:09Moi, je ne voterai ni pour le RN, ni pour le nouveau FPP.

06:14Je pense que le PS est complètement disqualifié en s'associant à LFY,

06:19et donc je suis sur une ligne indépendante et autonome.

06:21Merci beaucoup Uxori d'avoir été notre invité ce matin, très bonne journée à vous.

06:24Merci à vous.

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