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100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
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00:00:00Bonjour à tous, vous êtes les bienvenus sur Public Sénat.
00:00:12Dans quelques secondes, vous allez pouvoir suivre la commission d'enquête sur la financiarisation du foot.
00:00:18Plusieurs grands patrons de clubs ont été auditionnés sur l'intervention des fonds d'investissement dans le football professionnel.
00:00:25Le secteur vit-il au-dessus de ses moyens ? Les réponses tout de suite dans cette émission.
00:00:30Il existe dans le football un certain nombre de schémas économiques et je pense qu'il sera d'un grand intérêt pour vous et pour cette commission
00:00:37d'entendre mes collègues ici présents qui représentent d'autres structures capitalistiques du football.
00:00:43Je vais donc vous parler de mon cas personnel et de l'intérêt qu'il y avait pour nous.
00:00:50Je crois que c'est bon quand même.
00:00:52Et évidemment, comme le rappelle Jean-Michel, mes collègues m'ont fait l'honneur il y a quelques années de me nommer président du Collège de Ligue 1
00:01:00puisque depuis son départ, je suis entre autres le doyen des présidents et ça fait plus de 20 ans que je préside un club professionnel.
00:01:07Je ne suis plus que doyen.
00:01:10Doyen en âge, moi c'est le doyen dans la fonction.
00:01:15Merci Madame, merci messieurs de nous accueillir et nous laisser la possibilité de nous exprimer parce que
00:01:21moi qui suis à la fois président du Stade de Reims mais aussi un chef d'entreprise, d'une entreprise importante de transport et de logistique,
00:01:29je passe d'un secteur à l'autre traditionnellement et tous les jours.
00:01:33Et quand je suis rentré dans le foot, ce que j'ai remarqué, c'est que c'était un secteur et un environnement qui entraînaient beaucoup de passions,
00:01:43beaucoup de témoignages, beaucoup de gens qui parlent sans vraiment savoir, beaucoup de gens qui s'autoproclament des spécialistes d'eux,
00:01:53des gens qui ont momentanément été dans un club en présidence et qui ne sont plus dans les affaires depuis 20 ans
00:02:00et donc auxquels on peut imaginer qu'ils ne soient plus vraiment au fait de ce qui est devenu un club de football 20 ans après
00:02:07puisque la société, le football a changé et que les impératifs et les cas auxquels nous devons intervenir sont aujourd'hui bien différents de ce qu'ils étaient il y a 20 ans.
00:02:18C'est une évidence. Jean-Michel me l'a dit en introduction, je suis un peu le dernier des Mohicans.
00:02:24Je ne suis pas le seul, mais je commence à être très isolé dans cette fonction parce qu'en fait, moi, j'incarne un président qui, il y a 20 ans,
00:02:31a pris un club en national, l'a développé, l'a fait grandir et aujourd'hui a encore un capital qui est maîtrisé, familial et régional.
00:02:41Dans l'intervalle, le football a beaucoup changé. Aujourd'hui, mes compétiteurs dans le championnat de Ligue 1 sont soit des États, soit des milliardaires étrangers,
00:02:50soit des fonds d'investissement, soit des clubs avec des multipropriétés qui leur permettent de jongler avec leurs joueurs d'un État à l'autre.
00:03:00Donc moi, je suis uniquement le Stade de Reims et j'incarne ce type de club. C'est pour ça qu'il est intéressant que mes collègues interviennent sur leur schéma, eux,
00:03:08parce qu'ils sont un peu différents avec le mien. Je voudrais non pas me focaliser sur le Stade de Reims, mais dire que le Stade de Reims a la réputation d'être un club très bien géré,
00:03:18que nous venons de passer devant la Direction nationale du contrôle et de la gestion et que pour la douzième année consécutive, le Stade de Reims avait des résultats positifs.
00:03:27Et comme vous vous intéressez fortement au football, vous devez savoir que c'est assez atypique et que ce n'est pas quelque chose qui se produit régulièrement.
00:03:34Je dis ça parce que quand vous êtes milliardaire et qu'il y a un déficit à combler, c'est plus simple que quand vous êtes un petit chef d'entreprise régional
00:03:43et que vous devez faire appel au complément. En ce qui concerne le schéma que nous avons vécu, je le rappelle en deux mots, le championnat a été arrêté à cause du Covid.
00:03:56Pour des clubs, plus de recettes guichées, plus d'hospitalité, remboursement dans un certain nombre de cas, des avances,
00:04:04puisque évidemment les gens qui étaient abonnés et auxquels on n'offrait plus le spectacle pouvaient demander des remboursements,
00:04:09même si dans un club comme le nôtre, on a constaté que notre aventure convenait à nos partenaires, puisque beaucoup nous ont laissé leurs contributions,
00:04:19même si les matchs n'ont pas eu lieu. Il n'y avait plus de droit TV, vous l'avez rappelé, à la fois parce que le championnat a été arrêté
00:04:27et aussi parce qu'ensuite le diffuseur n'a pas honoré ses règlements. Et puis il y a un autre élément qui aussi fait beaucoup parler dans le football,
00:04:41c'est qu'aujourd'hui, pour des clubs, souvent le trading est un élément essentiel. Moi, quand je suis arrivé dans le schéma de mon club, mon poste numéro un, c'était les droits TV.
00:04:51J'ai imaginé qu'être dépendant que des droits TV, c'était un véritable problème et donc dans le développement de mon club, nous avons développé le trading
00:05:02et on a aujourd'hui un club qui fonctionne énormément au trading et c'est notre recette numéro un aujourd'hui quand je présente mon budget.
00:05:12Je voudrais rappeler qu'au moment où on a affronté le Covid, parce qu'avec le recul, on voit un certain nombre de situations qui sont sorties,
00:05:20mais quand ça s'est arrêté, il fallait faire face. Le football ne pouvait pas vraiment avoir recours au chômage partiel pour ses joueurs,
00:05:27parce qu'ensuite on a repris un championnat sans public. Il y avait une aide qui était donnée pour toutes les entreprises par rapport à un multiple de charges sociales
00:05:36qui s'appliquait en déduction, sauf que, vous le savez très bien, les joueurs de Ligue 1 sont nettement plus payés que 4,5 coefficients.
00:05:46Donc on était out dans tous les sens. Fort de cette situation, le président Macron a organisé une table ronde le 17 novembre avec la plupart des sports pour bien comprendre la problématique
00:06:01et j'y suis allé pour représenter le football français et bien expliquer que, justement, tout type d'entreprise était dans le football
00:06:11et que des gens comme les nôtres ont été assurés de déposer le bilan si des actions n'étaient pas faites.
00:06:17Ça a entraîné derrière un certain nombre de mesures de l'État, comme vous le savez, l'aide aux coups fixes et les aides à la trésorerie.
00:06:22Mais dans un premier temps, tout ça, on n'en avait pas conscience. C'est-à-dire que la Ligue 1, il faut le dire ici, a particulièrement souffert par rapport à nos collègues de Ligue 2,
00:06:32que je respecte puisque j'ai été historiquement, je vous l'ai rappelé, en national en Ligue 2 et président du collège de Ligue 2,
00:06:38sauf que, par exemple, sur les masses salariales, un joueur de Ligue 2 est payé nettement moindre et lui, il rentre dans un certain nombre de cas,
00:06:45dans le multiple des 4,5 dont je vous parlais tout à l'heure sur les charges sociales.
00:06:50Donc c'est vraiment les clubs de Ligue 1 qui ont été les plus touchés et je sais que vous avez audité le président de la Direction nationale du contrôle et de gestion
00:06:59et qui vous a rappelé le déficit que ça avait engendré pour les clubs.
00:07:03Je viens donc à mon propos et à votre commission d'enquête. Ce que nous avons demandé à la Ligue à l'époque, de façon assez unanime, c'était comment allait-on faire
00:07:13pour ne pas déposer le bilan et pour avoir des recettes. Pour avoir des recettes, comme vous le savez, la Ligue a fait appel à un PEG, comme nous l'avons fait dans nos clubs.
00:07:24C'était une mesure qui a sauvé beaucoup d'entreprises, y compris en dehors du football.
00:07:28Et la Ligue a aussi fait un emprunt auprès d'une banque pour qu'on puisse finir notre année et qu'on puisse affronter les échéances que nous avions à faire.
00:07:37Mais ça, c'est une décision sur du très court terme. Il fallait affronter l'avenir.
00:07:45Beaucoup de clubs ont laissé une grosse partie de leur fond propre dans l'épisode que nous étions en train de vivre.
00:07:51Quand vous avez un déficit à la Ligue de football, il y avait plusieurs solutions pour essayer de le résoudre.
00:07:58Le premier était d'avoir affaire à un emprunt classique et traditionnel. Sauf que les conditions d'un emprunt, on les connaît tous.
00:08:07On connaît les taux. Les banques sont assez frileuses avec le monde du football, qui est assez nébuleux vis-à-vis de l'extérieur.
00:08:13Nous, on est dedans. On sait de quoi on parle. Mais souvent, les gens à l'extérieur parlent de choses qu'ils ne connaissent absolument pas.
00:08:18Il suffit d'écouter la plupart des radios pour s'en convaincre. Et donc, on a eu cette solution.
00:08:25Et puis le président de la Ligue a eu l'idée qui existe aujourd'hui dans la plupart du développement de beaucoup d'entreprises
00:08:37de voir si on ne pouvait pas solliciter le marché d'une façon différente et intégrer un fonds d'investissement.
00:08:45Sur ce, toute une procédure a été lancée avec l'unanimité des clubs professionnels.
00:08:51Je n'étais pas au fait des discussions, mais quand même, de par ma fonction, très informé.
00:08:59Comme vous le savez, la plupart des grands fonds d'investissement, les fonds souverains, ont été consultés.
00:09:05À la finale, il y a quatre fonds d'investissement qui ont été retenus.
00:09:11Le fonds CVC avait pour un président – je reprends ma casquette de président de club – un intérêt particulier.
00:09:20D'abord, comme c'était un peu la donne, il amenait un fonds rapidement. Il amenait beaucoup d'argent rapidement, puisqu'il a été rappelé qu'on parle de 1,5 milliard.
00:09:32Ce n'est quand même pas une mince affaire à trouver dans un financement. Il était celui qui demandait une part d'actionnariat la plus faible par rapport aux trois autres.
00:09:46Ça joue sur 0,5 ou sur un point. Mais quand on est sur des sommes comme ça, ceux qui sont ici ou qui ont été chefs d'entreprise savent qu'un demi-point, ça peut valoir beaucoup d'argent.
00:09:55Donc il y avait cet aspect. Et surtout – en tout cas, moi, à titre personnel, c'est ce qui m'a convaincu – c'est que ce sont des gens qui n'étaient pas fonds d'investissement simplement en sleeping partner,
00:10:05mais que ce sont des gens qui avaient une connaissance des droits télé, une connaissance du sport qui était notoirement connue pour avoir révolutionné les médias sur la Formule 1, sur d'autres sports.
00:10:20Et donc ce qu'on y a vu, hormis le fait bassement matérialiste d'avoir une rentrée d'argent dans nos clubs, on y a surtout vu le fait que ces gens-là allaient nous aider à développer notre société
00:10:32et qu'ils allaient participer dans une société – ensuite, on a décidé que ce serait une société commerciale – avec leur savoir-faire à développer notre football et à nous donner des arguments
00:10:44pour que notre football puisse exister sur la scène européenne. Parce qu'aujourd'hui, l'enjeu, ce n'est pas le championnat français. Ce n'est pas que le championnat français.
00:10:53C'est exister sur la scène européenne, où aujourd'hui, notoirement, nos clubs français perdent régulièrement dans des échéances essentielles, alors que notre équipe de France nous fait honneur
00:11:08et que, d'un avis général, le football français est un des meilleurs au monde. Donc voilà, en gros, moi, comment j'ai vécu les choses. Et pour le reste, ce reste à votre disposition pour des détails.
00:11:19– Merci, Président Cailliau. Première question du rapporteur Michel Savin.
00:11:24– Merci, Président. Merci d'abord d'avoir répondu à notre invitation. Et c'est vrai que beaucoup d'entre vous nous avez adressé des courriers dans lesquels vous nous proposiez
00:11:42d'éclairer les travaux de notre mission d'information et de nous apporter le point de vue d'un club professionnel directement concerné par cette nouvelle organisation
00:11:50qui constitue le partenariat avec CBC, que vous venez de préciser. Alors d'abord, je tiens à vous préciser et à vous rassurer peut-être qu'il était bien dans notre intention
00:11:58d'entendre les présidents du club, qui sont les premiers concernés par notre sujet. Nous avons donc un grand nombre de questions à vous poser.
00:12:06Mais permettez-moi tout d'abord une première réaction, notamment suite aux différents courriers que nous avons reçus. Alors, hormis celui de Reims,
00:12:16les courriers que nous avons reçus semblent avoir une démarche qui semble tout à fait concertée, sachant que vos courriers sont quasiment identiques, hormis celui de Reims.
00:12:30C'est ma première question. Est-ce que ces courriers, c'est une initiative de la Ligue ? Est-ce que c'est une initiative de CBC ou est-ce une démarche de chaque club ?
00:12:40Moi, je peux répondre puisqu'on se connaît un petit peu. Nous avions évoqué dans le passé cette rencontre potentielle dans le cadre de l'enquête. Et n'ayant pas été convoquée,
00:13:00je m'en suis surpris. J'ai lu par ailleurs dans la presse l'intégralité des déclarations, et en particulier celle de M. Roussier, qui m'apparaissait complètement en désaccord avec la réalité,
00:13:16et qui plus est, très intéressé par rapport à son propre, non seulement club, mais aussi ses opérations antérieures, puisque vous le savez, il était responsable de la chaîne de la deuxième division à l'époque.
00:13:30Et quand Mediapro a eu les difficultés, il a tenté ce que tente actuellement la Ligue, c'est-à-dire de créer sa propre chaîne, et lui-même avait fait des estimations que j'ai gardées,
00:13:42qui étaient assez fondamentalement proches de celles qui sont présentées aujourd'hui.
00:13:48Oui, cela, ce n'est pas une réponse à ma question, mais allez-y, Président.
00:13:55Non, mais c'est pour dire que j'ai pris l'initiative de vous écrire.
00:13:58Est-ce que c'est une démarche de chaque club, ou est-ce que c'est une démarche commanditée par la CVC ou la Ligue ?
00:14:04C'est une démarche de chaque club, et c'est une démarche concertée.
00:14:08D'accord.
00:14:09Moi, j'ai...
00:14:10Non, parce qu'en gros, il n'est même pas grave d'en vous croyer, c'est pour ça que c'est la question que je me pose.
00:14:13Oui, bon. Le point, c'est que je pense que tous ici, et tous les présidents de club, quand on a vu cette commission se créer,
00:14:22et quand on a vu les premières personnes convoquées à la commission,
00:14:26des gens qui sont soit complètement en dehors du monde du football, comme l'a rappelé Jean-Pierre depuis longtemps,
00:14:34un ex-président de l'OM qui a été président de l'OM pendant une période très courte,
00:14:39puis qui s'est fait virer par Robert Louis-Dreyfus en 2003 ou 2004,
00:14:43on parle d'un autre temps que les moins de 20 ans ne connaissent pas,
00:14:49et d'un président d'un club qui était en L2 il n'y a pas longtemps,
00:14:56et qui surtout a été le dirigeant de plusieurs chaînes de télévision qui n'ont qu'une chose en commun,
00:15:03c'est qu'elles ont toutes fait faillite.
00:15:05Moi-même, j'ai connu Jean-Michel Roussier, puisque quand j'arrive au Racing Club de Lens en 2016,
00:15:11le club, je l'ai racheté devant le tribunal de commerce,
00:15:14je reçois un coup de fil de M. Cayetzo, qui était le président de l'AS Saint-Etienne,
00:15:19il me dit est-ce que tu as un problème si on ferme la chaîne 11éo ?
00:15:22Je lui dis c'est quoi la chaîne 11éo ?
00:15:24Il me dit c'est une chaîne où on retransmet des contenus sur l'AS Saint-Etienne et le Racing Club de Lens.
00:15:32Excusez-moi, mais on n'est pas là pour faire le procès de quiconque.
00:15:36Vous me permettez ?
00:15:39Bon, j'ai regardé ce que c'était que la chaîne 11éo,
00:15:42c'était essentiellement une manière de payer Jean-Michel Roussier,
00:15:47un salaire très grassement rémunéré, et donc avec l'AS Saint-Etienne,
00:15:51on s'est mis d'accord pour fermer la chaîne 11éo.
00:15:54Après on a retrouvé Jean-Michel Roussier, je l'ai retrouvé sur notre chemin,
00:15:58en dirigeant la chaîne Médiapro qui a duré deux mois avant de faire faillite.
00:16:04Et aujourd'hui, ces gens-là viennent nous donner des leçons,
00:16:08viennent dire qu'on a pris des décisions, je cite, absurdes avec CVC,
00:16:13et vous leur donnez toute l'écoute possible ici dans cet endroit très respectable.
00:16:24Donc oui, tous les présidents, on s'est tous émus de cette situation,
00:16:29on s'est concertés, on s'est parlé, on s'est dit mais qu'est-ce qu'on fait ?
00:16:33Et on a décidé conjointement d'envoyer chacun un courrier.
00:16:37Donc peut-être qu'effectivement les courriers sont semblables, mais l'émotion est forte.
00:16:42Ok, donc c'est une démarche concertée.
00:16:45Et ma deuxième question avant de rentrer dans le fond,
00:16:48parce qu'encore une fois j'aime bien que les choses soient très claires,
00:16:51vu que c'est une démarche concertée, avez-vous participé à une prestation
00:16:54délivrée par une agence spécialisée sur les questions de conseil
00:16:58de Mediapre Training pour préparer cette audition ?
00:17:01Moi je veux dire que je n'ai pas besoin de Mediapre Training.
00:17:04Non mais c'est oui ou non ou quoi ?
00:17:05C'est non.
00:17:06D'accord, c'est non aussi pour moi.
00:17:10Non, non, je vais reprendre ce que disait Joseph Lougourgnon à l'instant,
00:17:14c'est-à-dire que pour le cadre, on a tous une longue histoire dans cette activité,
00:17:21Jean-Pierre Cailliau le disait, Jean-Michel Onass aussi,
00:17:24maintenant depuis plus de 25 ans, et c'est vrai que, merci déjà de nous recevoir,
00:17:29vous aviez prévu de le faire, mais c'était important de le faire assez rapidement,
00:17:32semble-t-il, et c'est vrai qu'on a été surpris au départ,
00:17:36parce que finalement il y a eu comme une espèce de procès à charge,
00:17:40avec des gens qui n'ont pas été là au moment des discussions,
00:17:43qui ne sont pas dans les clubs, et finalement c'est toujours facile,
00:17:46c'était aussi dans le propos liminaire, de dire c'est quoi le football ?
00:17:50Finalement personne ne connaît le football,
00:17:52c'est cette activité qui est vraiment très spécifique,
00:17:54et c'est vrai que quand il y a eu cette espèce, je suis désolé de l'expression,
00:17:57de procès à charge, on a tous été émus,
00:18:00à aucun moment il n'y a eu une demande de CVC,
00:18:03zéro contact avec CVC, zéro demande de CVC,
00:18:06que nous intervenions, zéro demande de la Ligue,
00:18:08mais comme l'a dit Joseph, on s'est parlé, on a été émus,
00:18:11on s'est dit effectivement il faut qu'on aille raconter la vérité,
00:18:13on a commencé par ça, par prêter serment.
00:18:15Pour répondre à votre question à être court,
00:18:18sur une demande de médiatraining ou une réunion entre nous,
00:18:21on ne s'est pas réunis avant, il n'y a eu aucun médiatraining,
00:18:24et aucune demande de CVC, voilà.
00:18:27Je préfère que les choses soient claires avant de commencer à discuter,
00:18:31à poser la question sur les sujets qui nous concernent.
00:18:34Donc on va vous proposer plusieurs étapes,
00:18:37plusieurs chapitres, rapidement sur Médiapro,
00:18:40parce que là aussi c'est quelque chose qui est à l'origine
00:18:44un peu des difficultés qu'a connues le football professionnel.
00:18:47À l'époque, le président du PSG avait demandé une enquête interne
00:18:50à la Ligue sur les circonstances du départ de Médiapro.
00:18:54Confirmez-vous d'abord l'existence de cette demande
00:18:57et quelle était votre position par rapport à cette demande
00:19:02du président du PSG à l'époque ?
00:19:05Je veux bien vous répondre parce que sur le sujet,
00:19:11et vous le savez bien parce que vous avez tous reçu des lettres à l'époque,
00:19:15j'étais le seul président à vouloir que le championnat ne s'arrête pas.
00:19:24J'ai mené une action qui était difficile parce que non partagée,
00:19:30mais partagée néanmoins par le président de l'UEFA.
00:19:33J'avais d'ailleurs obtenu de sa part une lettre
00:19:37qui disait qu'il fallait essayer de faire en sorte que le championnat continue.
00:19:45Donc moi je faisais partie des gens et je continue de le dire
00:19:49que le Covid a été à l'origine de ce qui s'est passé par la suite.
00:19:56Bien sûr que Médiapro n'a pas tenu ses engagements,
00:19:59bien sûr qu'il y a eu un enchaînement de choses
00:20:03qui ont été sûrement extrêmement défavorables,
00:20:07mais je rappelle aussi qu'en 2006, j'étais allé à Bruxelles
00:20:11pour défendre l'intérêt que les clubs sportifs
00:20:15puissent avoir accès à la bourse comme tous les autres pays européens.
00:20:19Et il a fallu une injonction de Bruxelles devant l'état français
00:20:24pour que nous ayons la possibilité de faire en sorte
00:20:28que grâce à la construction d'un stade,
00:20:31on puisse avoir accès à des capitaux financiers.
00:20:35Ce qui veut dire que, et je ne fais pas du tout de relation avec ce qui a été évoqué,
00:20:39mais qu'il y a dans le monde, en Europe d'abord puisque c'était l'Europe,
00:20:44des phénomènes qui sont des phénomènes sur lesquels
00:20:48on ne peut pas, malgré les convictions, malgré les bonnes volontés, s'opposer.
00:20:54On est dans une dynamique qui est une dynamique de croissance.
00:20:57Le football est la seule activité que je connaisse,
00:21:01mis à part un certain nombre de choses dans le digital,
00:21:05qui est depuis des années fait plus de 10% de croissance annuelle
00:21:09dans tous les secteurs, créant tout ce qu'on connaît en termes
00:21:14Donc il y a eu, malheureusement, cet arrêt de la compétition,
00:21:21l'enchaînement avec Mediapro,
00:21:24mais Mediapro travaillait dans plein d'autres pays à cette époque
00:21:30et on ne pouvait pas imaginer, évidemment,
00:21:36sauf un point qui avait été remarqué par le conseil d'administration de l'époque,
00:21:41qui était que les garanties financières étaient peut-être limites,
00:21:48mais à ma connaissance, si j'ai bonne mémoire,
00:21:51il y avait un certain nombre de partenaires étrangers
00:21:54qui devaient pouvoir donner la garantie en cas d'arrêt.
00:21:58Voilà, donc pour répondre à votre question,
00:22:03moi je n'ai pas souvenir du détail de l'enquête,
00:22:07si ce n'est que tout le monde s'est interrogé pour savoir
00:22:10si la prise de risque, à l'époque, par rapport aux garanties qui étaient données,
00:22:15était suffisante, mais on pourrait le faire aujourd'hui dans d'autres situations.
00:22:24La demande d'enquête, qui n'a pas été entendue par la AFP,
00:22:28c'est simplement pour, est-ce que, à ce moment-là,
00:22:31la ligue et les clubs professionnels se posent la question sur le système,
00:22:36est-ce que les montants qui étaient affichés à l'époque
00:22:40sont tout à fait les montants que valait le football professionnel à l'époque,
00:22:45c'est ça la question qui est posée, parce qu'on voit que derrière Mediapro,
00:22:50parce que Mediapro arrête avec une soule de 100 millions d'euros,
00:22:53c'est Canal+, qui termine le championnat à hauteur de 35 millions d'euros pour la fin de saison,
00:22:58et une nouvelle appelle d'offres qui est lancée,
00:23:00avec Amazon qui obtient les nouveaux droits TV sur les droits domestiques à 250 millions d'euros,
00:23:05donc très loin des sommes de Mediapro,
00:23:07donc c'est là où on se pose la question, est-ce que la ligue, à un moment où les clubs se sont dit,
00:23:11est-ce que l'épisode Mediapro n'était peut-être pas surévalué par rapport à la valeur du foot,
00:23:17c'est ça la question, et c'est pour ça qu'on se pose la question
00:23:21de savoir si une étude avait été réalisée à l'époque sur ce montage-là.
00:23:26Michel, je vais, monsieur le sénateur, pardon,
00:23:31je vais insister sur un point,
00:23:34le grand bénéficiaire de l'arrêt du championnat, c'est Canal+.
00:23:40C'est-à-dire ?
00:23:41Il n'a pas payé la fin du championnat.
00:23:45Et c'est bizarre que personne ne le dise.
00:23:48Mais ça a été validé par la ligue.
00:23:52Quand vous êtes mis devant le fait accompli de dire le championnat arrête,
00:23:57et Canal dit, puisque le championnat arrête, je ne retransmets plus et je n'assume plus les règlements,
00:24:03donc il faut commencer par le commencement.
00:24:06En complément de ce que dit Jean-Michel Hollas,
00:24:11au moment de l'appel d'offres et au moment où Mediapro sort avec son enveloppe,
00:24:16les chiffres qu'on a par ailleurs sont assez similaires.
00:24:20Ils sont assez proches.
00:24:21Les offres, le marché français, à cette époque, il est estimé dans ces sommes-là.
00:24:27Donc on a un bonus en allant avec Mediapro,
00:24:32mais ce n'était pas trois fois plus que les autres,
00:24:35ce qui, évidemment, nous aurait alerté aussitôt.
00:24:38C'était un écart qui était totalement raisonnable par rapport à l'économique.
00:24:43Et ensuite, il y a eu des tensions avec le diffuseur,
00:24:47qui d'ailleurs, aujourd'hui, manifestement, a encore quelques rancœurs.
00:24:51Et ce qu'il faut rappeler, c'est ce que vient de dire Jean-Michel,
00:24:54on a accepté de brader à 35 millions d'euros la fin du championnat
00:25:00pour dire, bon, ok, d'accord, la dernière fois, vous vous êtes raté en laissant Mediapro prendre le dossier,
00:25:07mais à coups de pas, on remet la balle au centre, on vous donne la fin du championnat,
00:25:12et puis ensuite, on repart sur des bases saines dans nos négociations.
00:25:15Et on était repartis dans des bases saines, et là, pour des raisons qui m'échappent,
00:25:21mais que tout un chacun comprendra, il y a eu une position de leur part
00:25:25de ne plus vouloir intervenir au même niveau qu'ils étaient intervenus par le passé,
00:25:29parce que je crois qu'ils avaient pris des engagements aussi sur d'autres droits.
00:25:33Et ils ont eu une deuxième vexation, c'est que le président de la Ligue et ses équipes
00:25:37ont trouvé un autre diffuseur, qui était Amazon Prime, qui est rentré.
00:25:41Et sur cet appel d'offres, je ne vais pas participer à tous les appels d'offres,
00:25:44puisque j'ai fait un peu le yo-yo entre la Ligue 2 et la Ligue 1,
00:25:47et quand j'étais en Ligue 2, on me disait de rester sur mon strapentin,
00:25:49donc je laissais les grandes personnes gérer.
00:25:51Mais sur cet appel d'offres, j'étais partie prenante.
00:25:56À cette époque-là, Canal+, n'a pas imaginé qu'il allait y avoir des intervenants qui soient américains.
00:26:05Il pensait que ce serait peut-être Bean, qui serait son compétiteur,
00:26:08avec lequel il s'était rapproché en lui rachetant des matchs pour pouvoir diffuser sur l'antenne de Canal+,
00:26:13parce que là aussi, même si les dirigeants de Canal+, aujourd'hui, disent le contraire,
00:26:18il y a beaucoup de gens qui sont abonnés à Canal+, poursuivent aussi le football français.
00:26:22Donc tous ces aspects ont fait qu'on a dévié, mais encore une fois,
00:26:27l'épisode Mediapro, il n'était pas si fou que ça.
00:26:31Parce que croyez-moi, il y a, excuse-moi Jean-Michel, je l'ai dit tout à l'heure,
00:26:35dans les présidents de club, il y a à la fois des gens qui sont dans des fonds d'investissement
00:26:39et qui ont parfois l'habitude de jongler avec une vision économique,
00:26:43mais il y a aussi beaucoup de gens qui ont du bon sens et des présidents de club
00:26:47qui ne seraient pas allés dans cette histoire si on avait considéré que c'était très mauvais.
00:26:52Et quand vous parlez des éléments qu'on prend pour se protéger,
00:27:01évidemment que vu ces sommes-là, il n'y a personne sur aucun marché
00:27:05qui vous financerait en mettant une caution de 5 ans sur 1 milliard,
00:27:09comme ça aurait pu être demandé.
00:27:11Juste pour compléter sur la procédure d'appel d'offres,
00:27:15ce qui a été quand même très marquant, et pour avoir participé à tous les appels d'offres
00:27:21du fait de mon grand âge de la télévision,
00:27:25Canal+, la procédure d'enchaire étant programmée,
00:27:31a fait des enchères après avoir perdu la première, qui était le lot le plus important, à 1 euro.
00:27:37Donc il n'en voulait plus.
00:27:41La question, je pense, qui était derrière l'interrogation de Michel Savin sur cette enquête interne,
00:27:47c'était surtout quels enseignements vous tirez de l'épisode MediaPro,
00:27:52non pas par rapport à Canal, mais de manière plus structurante sur le marché des droits audiovisuels,
00:27:57sur deux points particuliers, c'est est-ce qu'on peut faire ce marché sans un diffuseur,
00:28:03et deuxièmement, quel est le niveau d'abonnés raisonnable qu'on peut attendre,
00:28:10certes avec une progressivité, mais quel est le niveau d'abonnés qu'on peut attendre ?
00:28:14Il faut dépasser l'histoire telle qu'elle est pour partir des technologies,
00:28:20parce que ce qui permet de créer le marché, c'est le fait qu'on passe d'une approche linéaire
00:28:26à une approche d'Internet, où chaque personne individuellement peut avoir accès à un certain nombre de droits.
00:28:33Et donc la valeur, elle est déterminée à un instant donné par le nombre d'utilisateurs potentiels
00:28:40qui peuvent avoir accès à un certain nombre de droits.
00:28:44Regardez ce qui se passe dans d'autres technologies, on parle de TikTok en ce moment,
00:28:51on est passé d'un système linéaire à un système où, grâce à Internet, grâce à ces technologies,
00:29:00n'importe qui peut avoir, grâce à son portable, une partie, et la jeunesse a une approche.
00:29:08Mais à partir du moment où vous vous adressez à un million d'abonnés ou à 100 millions, c'est totalement différent.
00:29:17Et c'est ça qui a changé.
00:29:19Président Letendre, vous vouliez intervenir là-dessus ?
00:29:21Oui, merci. Vous avez posé la question sur la valorisation, finalement, à la période de Médiapro, on le saura jamais.
00:29:28Non, non, excusez-moi, je n'ai pas posé cette question-là, parce qu'effectivement, on ne refait pas l'histoire.
00:29:33Moi, je vous demande quels enseignements vous avez tirés de l'épisode Médiapro,
00:29:37notamment, on sait maintenant avec le recul, mais on sait toujours mieux avec le recul les choses, évidemment,
00:29:42que les difficultés qui ont eu Médiapro, c'est la difficulté de trouver un diffuseur,
00:29:46et puis des prévisions en termes de nombre d'abonnements qui n'étaient pas celles qu'ils avaient escomptées,
00:29:52que vous aviez escomptées collectivement au moment de passer le...
00:29:55Sans refaire l'histoire, c'est aujourd'hui, quels enseignements vous tirez de l'épisode Médiapro ?
00:30:00Est-ce que vous pensez que le marché a fondamentalement changé par rapport à ce qui était en 2020 ?
00:30:07Alors, on l'a dit tout à l'heure, le monde change.
00:30:09Le football d'aujourd'hui n'est plus celui de 2001.
00:30:12Avec la situation de 2018, et ensuite Médiapro, on est dans une situation qui est unique, finalement,
00:30:18parce qu'on a un diffuseur qui est quand même connu, qui opère dans d'autres pays, donc qui a une fiabilité.
00:30:27Et par contre, on est dans une situation absolument extraordinaire avec le Covid, qui est totalement unique.
00:30:33Et nous sommes, la Genèse aussi, il faut le rappeler, le seul pays des cinq grands championnats à avoir arrêté sa compétition.
00:30:41C'est-à-dire que cette décision qui a été prise, à un moment donné, a eu un impact important sur les diffuseurs et donc sur les clubs.
00:30:48Et donc cette situation, on ne peut pas la comparer avec ce qui se passe aujourd'hui.
00:30:51Après, c'est toujours plus facile, effectivement, avec le temps, on a un recul d'expérience.
00:30:56On a une vision aujourd'hui sur l'évolution des droits télé dans les autres pays aussi,
00:31:00avec une évolution qui était forte aujourd'hui, qui a ralenti.
00:31:03La question du distributeur est une vraie question aussi.
00:31:07Mais sur la modélisation aujourd'hui, encore une fois, on était à l'époque dans une situation totalement unique avec le Covid et la fin du championnat.
00:31:18Donc on va essayer d'avancer dans l'agenda.
00:31:23Donc Mediapro, on vient de la situer.
00:31:26Amazon, donc pendant trois ans, à hauteur de 250 millions d'euros.
00:31:30Ce qui aurait pu se poser la question sur le vrai prix de diffusion domestique sur le football français.
00:31:38Arrive donc, ce que vous venez de préciser, Président, la proposition du Président de la Ligue de créer une société commerciale
00:31:46avec l'entrée d'un fonds d'investissement CVC, en contrepartie d'un investissement de 1,5 milliard d'euros.
00:31:54Ce fonds d'investissement détient aujourd'hui 13% du capital de la société.
00:31:59La Ligue a voté, lors de son Assemblée générale, le 25 mars 2022, à l'unanimité des propositions du Collège de Lyon
00:32:08sur l'attribution de l'apport CVC et sur la distribution des revenus récurrents.
00:32:13Au moment de ce vote, il y avait plusieurs documents.
00:32:18Notamment, il y avait le plan d'affaires prévisionnel.
00:32:21Et sur ce point-là, je vais citer quelqu'un que vous avez déjà un peu évoqué, le Président de Canal+,
00:32:28qui déclarait au lendemain de l'attribution des droits de Médiapro que, selon lui,
00:32:33le prix, c'était à peu près 800 millions d'euros des droits domestiques, était complètement déraisonnable.
00:32:38Ce qui a été validé trois ans après avec Amazon, qui a tenu les droits à hauteur de 250 millions d'euros.
00:32:44Quels sont les arguments qui vous ont permis de voter, au moment de la présentation du contrat avec CVC,
00:32:52un plan d'affaires qui prévoit de nouveau des recettes de Droit TV à hauteur de 1,1 milliard pour la saison 2024-2025 ?
00:33:00C'est ça, aujourd'hui, ce qui est inscrit dans le projet économique avec CVC, dont 863 millions d'euros pour les droits domestiques.
00:33:11Quels sont les arguments qui ont été mis en avant pour que vous acceptiez et vous votiez à l'unanimité ce plan d'affaires ?
00:33:22Juste, Monsieur le Sénateur, entre le moment où la déclaration de Canal+, et la réalité,
00:33:30c'est que Canal+, rachète les droits qu'il contestait à Biin pour le même prix, pour 360 millions d'euros.
00:33:40Donc, on ne peut pas dire que d'un côté, ça ne les vaut pas, et de l'autre côté, racheter pour le même prix à Biin ces droits-là.
00:33:48Donc, on voit bien qu'il y a une fluctuation. Et alors, sur la valorisation des droits, regardez ce qui vient de se passer.
00:33:56Sur les droits européens, sur l'insistance de la France pour avoir une quatrième place européenne,
00:34:04parce que les droits européens sont très importants dans l'économie du football.
00:34:08L'UFA décide de changer son système, de passer sur le système dit suisse, c'est-à-dire avec une vingtaine de clubs,
00:34:16et chacun peut tomber les uns contre les autres, etc.
00:34:20Résultat, on va passer de 3,2 milliards à pratiquement 4,1 milliards dans la même époque.
00:34:27Donc, vous avez une croissance qui est de plus de 30%.
00:34:33Donc, on ne peut pas dire qu'il y a une diminution logique des droits.
00:34:42Donc, vous validez la valeur de 863 millions d'euros des droits domestiques du football français, aujourd'hui.
00:34:51– À l'époque où…
00:34:52– Non, non, mais aujourd'hui, puisqu'on est dans une situation, on le voit, c'est pas les personnes qu'on a auditionnées,
00:34:59mais on le voit dans la presse, la difficulté d'arriver à ce bon temps-là.
00:35:02Mais ça a été voté, et on reviendra après sur les questions suivantes,
00:35:06sur les conséquences d'avoir voté ce plan d'affaires à cette hauteur-là,
00:35:11qui risque d'avoir des conséquences lourdes sur certains clubs.
00:35:14Mais on les reviendra plus tard.
00:35:15– Non, mais ça, c'est le marché.
00:35:17L'étude, elle est faite, et après, vous avez des acheteurs, vous n'avez pas d'acheteurs.
00:35:21– Le LOSC va célébrer ses 80 ans au mois de novembre, mais qu'il aurait pu, dû mourir à 77 ans.
00:35:29Puisqu'en décembre 2020, le club est dans une situation de banqueroute pour un certain nombre de raisons.
00:35:34Donc, mauvais management, mauvaise décision économique.
00:35:38Il y a un certain nombre d'autres choses dont on va parler aujourd'hui.
00:35:42La situation par rapport au Covid, la situation par rapport à Mediapro, l'arrêt de la Ligue.
00:35:47Et que M. Peterman disait qu'il n'a pas compris, en fait, pourquoi la Ligue avait choisi Mediapro,
00:35:53dans la mesure où la Serie A n'avait pas accepté de faire un deal, de closer un deal avec Mediapro.
00:36:02Et que depuis, le club avait été sauvé, et qu'il était dans une situation économique aujourd'hui profitable depuis trois ans.
00:36:09Ce qui veut dire qu'il y a un modèle vertueux qui existe.
00:36:12Le monde du football était un monde dans lequel il n'y avait pas forcément beaucoup de capitaux,
00:36:15et qu'y compris l'ouverture d'un compte bancaire était quelque chose qui était très compliqué.
00:36:19Pourquoi le support de CVC ?
00:36:23Ça a été un long process avec un certain nombre d'établissements financiers, comme Lazard ou d'autres,
00:36:28qui ont contribué, participé. Et forcément, dans le milieu de la finance, les gens se connaissent,
00:36:33se sont parlé pour connaître le sérieux des gens qui étaient derrière CVC.
00:36:39Les nouveaux propriétaires dans le football français savent qu'il y a un besoin de financement.
00:36:43Parce que si on veut réduire le gap, la différence que l'on a avec les ligues concurrentes,
00:36:47on sait aujourd'hui qu'on a moins de moyens.
00:36:49Donc il faut effectivement apporter des capitaux pour qu'on réduise ce différentiel.
00:36:55Et concernant CVC, l'idée, c'était beaucoup mieux d'avoir un petit pourcentage de quelque chose qui va grandir
00:37:01qu'un grand pourcentage de quelque chose qui va stagner ou diminuer.
00:37:05Et connaissez aussi l'expérience de CVC à travers la Formule 1,
00:37:10qui a été une formidable expérience et une très belle expérience.
00:37:13Et connaissant les besoins des clubs, aujourd'hui, pour trouver des financements, c'est extrêmement compliqué.
00:37:19Donc avoir des gens fiables, sérieux, qui ont une expérience dans le sport,
00:37:22c'était quelque chose qui semblait tout à fait naturel.
00:37:28Je voulais juste revenir sur la question de Michel Savin.
00:37:30Parce que j'ai oublié de le dire dans mon propos préalable,
00:37:32mais vous êtes tous des grands chefs d'entreprise qui avaient eu une vraie réussite professionnelle.
00:37:37Donc vous connaissez l'économie, vous savez comment faire tourner des boîtes.
00:37:41Comment vous réagissez quand même quand le plan d'affaires qui vous est présenté par CVC et la Ligue
00:37:47établit que les recettes domestiques doivent être à 863 millions, j'arrondis, d'euros,
00:37:53alors même que vous savez que le marché n'est pas tout à fait là.
00:37:57Et maintenant, avec le recul, on voit que ce sera peut-être 500 au maximum, sans doute moins.
00:38:04Tout ça, ça a été négocié il y a 10 ans, c'est il y a 2 ans.
00:38:07Vous vous dites que c'est vraiment crédible ?
00:38:10Si vous me permettez, je voudrais juste faire un pas en arrière, sans vouloir revenir indéfiniment.
00:38:18Parce que j'ai entendu plusieurs choses.
00:38:21Alors, si on reprend le deal Mediapro, moi je pense que c'était une erreur le deal Mediapro.
00:38:26Mais c'est facile pour moi, avec le recul, de le dire.
00:38:28Et je n'étais pas dans le groupe de président de la Ligue qui a pris cette décision.
00:38:34Je dois aussi dire, par souci de transparence, que malheureusement, moi, Mediapro, je ne les connais que trop bien.
00:38:43Puisque, outre être un financier et président du Racing Club de Lampes,
00:38:49je suis surtout le président d'une des plus grosses sociétés de médias espagnoles,
00:38:54du groupe Oprisa, qui contrôle El País, Alas, la plus grosse radio en Espagne,
00:38:58et un certain nombre d'actifs en Colombie et autour de l'Amérique latine.
00:39:02Et donc, je connais très bien les gens de Mediapro.
00:39:05Je connais très bien aussi, malheureusement, leur réputation en Espagne.
00:39:09Et on a eu affaire à eux.
00:39:11Donc, je pense que Mediapro, donner 80% de vos droits à un groupe qui n'a pas une bonne réputation,
00:39:23qui ne vous offre pas la garantie financière et qui n'est pas solide financièrement, on l'a vu,
00:39:28ce n'était pas une bonne idée.
00:39:30Encore une fois, avec le recul, c'est toujours facile de critiquer.
00:39:34Mediapro, j'ajouterais que leurs plans, si vous pensez que nos plans, aujourd'hui, sont trop optimistes,
00:39:42allez regarder le plan de Mediapro en 2018.
00:39:46Il est fantaisiste. Fantaisiste.
00:39:49Attendez, laissez-moi juste...
00:39:51Oui, je vous laisse finir, mais je vous parlais, moi, de CVC Partners, le plan d'affaires que...
00:39:55Oui, mais le plan de Mediapro, il prévoyait, dans 2 ou 3 ans, je crois, 4 millions d'abonnés.
00:40:02Jean-Michel Roussier, qui vient nous donner des leçons aujourd'hui, bah oui.
00:40:07Bon, alors, je veux bien tout entendre, mais il faut aussi recadrer.
00:40:13Alors, il y a aussi autre chose sur ce qui s'est passé en 2018, et Jean-Michel l'a rappelé,
00:40:19c'est que Canal+, n'étaient pas là.
00:40:22Canal+, n'étaient pas là. Ils sont rentrés dans la procédure sur les droits, ils ont mis 1 euro.
00:40:30Pourquoi ils ont fait ça ? Pour, en fait, sortir des enchères.
00:40:35Et pour aller en gré à gré.
00:40:37Et, c'est tout à fait respectable, dans les affaires, il n'y a rien qui vous interdit de faire ça.
00:40:43Ils ont fait le pari, qu'ils ont perdu à l'époque, de dire,
00:40:48BIN, ils ne seront pas là, RMC, ils n'ont plus d'argent,
00:40:54Orange, ça fait longtemps qu'ils ont abandonné l'idée d'aller dans les droits, on est tout seul.
00:41:01Donc, en fait, on va tuer l'enchère.
00:41:05C'est une stratégie. C'est une stratégie.
00:41:08Donc, la Ligue, à l'époque, a choisi ce qu'il y avait.
00:41:11Il y avait Mediapro, et puis, voilà, c'est vrai, Martin l'a rappelé,
00:41:15que la série A a été peut-être plus sage, et elle a dit, vous n'offrez pas la garantie,
00:41:21elle a refusé Mediapro, et ils sont allés sur un autre diffuseur.
00:41:26Monsieur le Président Gourian, on ne parle plus de Mediapro, là, on parlait de CVT.
00:41:29C'est important, tout ça, parce que j'en viens, en fait, à deux choses,
00:41:35qui sont importantes à comprendre.
00:41:37D'abord, vous regardez les déclarations,
00:41:42tant de la Ligue, que de Canal, que des autres joueurs,
00:41:46on est dans le monde des affaires, on envoie de la fumée,
00:41:50on est dans une situation, finalement, où, quand on regarde bien ce qui se passe,
00:41:55on se rend bien compte que tous les chemins mènent à Canal,
00:41:58parce que c'est le diffuseur, c'est eux qui sont là depuis 30 ans dans le football,
00:42:02c'est eux qui ont les abonnés.
00:42:04Et donc, on est dans une situation de monopole naturel et de monopsaune.
00:42:11Donc, vous êtes à une table de poker et vous êtes là en disant
00:42:16« moi, j'ai vraiment une très très bonne main »
00:42:18et l'autre, en face, vous dit « non, moi, j'ai vraiment une très très bonne main ».
00:42:21Et vous voyez bien, avec l'exemple de cette histoire de 2018,
00:42:25que ce n'est pas un endroit d'enfant de cœur
00:42:30où les gens se font des cadeaux et c'est des négociations très âpres et très dures.
00:42:35Et vous, vous regardez ça de l'extérieur et vous vous dites
00:42:38« il dit ça » ou « l'autre, il dit ça ».
00:42:40Mais vous voyez bien que c'est des négociations,
00:42:42il ne faut pas être naïf sur ce côté-là.
00:42:44J'en viens au prix.
00:42:46C'est compliqué de déterminer un prix
00:42:49quand vous avez une situation de monopole naturel ou de monopsaune.
00:42:54Si on regarde, par exemple, le football français en général,
00:42:59on s'aperçoit, Jean-Michel l'a rappelé,
00:43:02qu'il est extrêmement attractif.
00:43:05C'est pour ça que les fonds rentrent et ils investissent dans les clubs.
00:43:08C'est pour ça que CVC rentre et il investit dans le football français.
00:43:11Ça devrait d'ailleurs vous réjouir.
00:43:13Ça devrait vous réjouir de voir des capitaux étrangers,
00:43:17puisque malheureusement trop peu de Français investissent dans le football français,
00:43:21qui viennent s'investir dans le football français.
00:43:25Et, quelque part, quand on n'est pas en situation de monopole,
00:43:31Nike double le contrat de la 3F.
00:43:36Ils passent de 50 à 100 millions.
00:43:39McDonald's double le contrat qui était celui d'Uber Eats sur le sponsoring de la LFP.
00:43:46Ce ne sont pas des petites sociétés qui ne font pas leur boulot,
00:43:50qui ne font pas leurs chiffres, qui ne comprennent rien à rien, McDonald's et Nike.
00:43:53Ce sont des grands sponsors, des gens qui sont spécialisés dans ces choses-là.
00:43:57Et eux, ils trouvent que le football français, ça va deux fois ce que ça valait il y a quelques années.
00:44:02Donc, c'est compliqué de déterminer un prix, de trouver le prix juste,
00:44:12dans ce type de situation de négociation avec un monopole naturel.
00:44:17C'est d'autant plus compliqué que le prix dans notre métier,
00:44:24et ça c'est important que vous compreniez ça, détermine le produit.
00:44:29Je répète, le prix, non non, parce que c'est le plan CVC,
00:44:34le prix détermine le produit.
00:44:37Vous nous donnez plus d'argent pour nos droits, on investit dans nos clubs,
00:44:42nos clubs sont plus performants, ils performent mieux en Europe,
00:44:47ils sont plus attractifs, il y a plus de gens qui regardent la télé, qui regardent les clubs.
00:44:51C'est pour ça que ça marche, ça c'est ce que les Anglais ont compris il y a 30 ans.
00:44:55Sky et la Ligue Anglaise, il y a 30 ans, se sont assis,
00:45:00et Sky a dit, moi je vais mettre un gros paquet sur l'IPL,
00:45:04pour que vous investissiez vous, club, dans le football,
00:45:07et que derrière, le produit soit plus attractif.
00:45:10C'est ça l'idée du deal CVC, c'est la spirale virtueuse,
00:45:14c'est pas un truc nouveau dans notre monde à nous,
00:45:17c'est ce que CVC a essayé de faire avec la Ligue A,
00:45:19qui a réussi, puisqu'ils n'ont pas eu le Real et le Barça,
00:45:21ils ont quand même fait un deal avec la Ligue A,
00:45:23qui est intéressant, et c'est ce que CVC s'apprête à faire au Mexique,
00:45:26puisqu'ils sont en discussion avec la Ligue Mexicaine,
00:45:28d'ailleurs sur des montants très similaires à ceux dont on a parlé sur la Ligue 1.
00:45:33Ils se sont ratés, peut-être, vous savez, la vie est longue, on va voir,
00:45:39mais à court terme, oui, ça semble compliqué pour eux.
00:45:43Nous, quand on a voté pour le deal CVC,
00:45:46on a voté pas tellement pour le plan d'affaires,
00:45:49on a voté surtout pour vendre 13% de la Mediaco,
00:45:53ah ben oui, on a voté pour vendre 13% de la Mediaco,
00:45:56on l'a rappelé ici, on était tous pris à la gorge,
00:45:59les autorités politiques françaises, dans leur grande sagesse,
00:46:03avaient arrêté le football, seul pays en Europe,
00:46:06on a arrêté complètement le football, Jean-Michel l'a rappelé,
00:46:09moi ça m'a mis à la rangée, ça m'a permis de monter en L1,
00:46:12on a arrêté le football à l'époque,
00:46:15ce qui nous a tués sur les droits,
00:46:18et ce qui, derrière, par ricochet, a effectivement tué Mediapro.
00:46:22C'est quand même, moi je trouve paradoxal, voyez,
00:46:29de venir regarder le plan qui a été fait avec CVC,
00:46:33dans l'absolu, comme si on regardait, je sais pas,
00:46:38le prix du sucre ou le prix du lait,
00:46:40et qu'on disait, mais est-ce que c'est le bon prix,
00:46:42est-ce que vous avez pas payé trois fois le prix
00:46:44pour le sucre qu'on payait pour le lait, normalement.
00:46:46Ça marche pas comme ça dans ce métier.
00:46:48Monsieur le Président, on vous rappelle quand même que
00:46:50la Ligue est une subdélégation de la Fédération française,
00:46:53c'est lui-même une délégation du ministère du Sport,
00:46:56donc ce que vous faites est en lien aussi avec un engagement de l'État,
00:47:01et c'est normal qu'en tant que parlementaire,
00:47:04nous nous interrogeons, dans le cadre du contrôle,
00:47:06sur un certain nombre de faits.
00:47:08Je ne questionne pas le fait qu'il y ait une...
00:47:11Non mais c'est pour ça que quand on vous demande...
00:47:13On vient vous voir, donc on a demandé à venir vous voir.
00:47:16Quand on vous demande, il y a deux ans,
00:47:19est-ce que vous croyez vraiment qu'en 2024,
00:47:22il y aurait 863 millions de recettes sur les droits domestiques,
00:47:26c'est une question légitime de vous poser cette question,
00:47:29et c'est aussi légitime de s'étonner que,
00:47:32il y a deux ans, vous vous êtes engagé sur cette somme-là,
00:47:34c'est pas sur différentes hypothèses que vous vous êtes engagé,
00:47:37on aurait pu concevoir des plans d'affaires
00:47:39avec différentes hypothèses.
00:47:41Non, il n'y en avait qu'une, qui était 863 millions,
00:47:43et qu'aujourd'hui, on entend le président de la Ligue nous dire
00:47:46que c'est au maximum 500 millions qui seraient tirés,
00:47:49on peut être étonné de cet écart,
00:47:51sachant que ce plan d'affaires est aussi en lien
00:47:54avec le montage financier qui a été conclu.
00:47:56C'est ça le sens de notre question.
00:47:58Est-ce qu'avec le recul,
00:48:01vous validez toujours ce plan d'affaires
00:48:04et cette montée des droits audiovisuels à cette hauteur-là ?
00:48:07Je voudrais, d'une part,
00:48:10reconnaître que vos questions sont tout à fait légitimes,
00:48:14mais je voudrais aussi apporter un élément
00:48:18qui n'a pas été évoqué du tout,
00:48:21c'est que CVC n'était pas seul
00:48:24à évaluer le football français de cette manière-là.
00:48:29Dans les quatre qui ont été retenus,
00:48:33il y a un des plus grands fonds français en technologie
00:48:38que je connais bien, qui est Silver Lake,
00:48:41parce que je leur ai cédé il y a quelques années mon entreprise.
00:48:45Je suis d'ailleurs toujours président non-exécutif du groupe,
00:48:49donc je continue de travailler.
00:48:51Et ils étaient fort déçus
00:48:54de ne pas avoir été choisis
00:48:57sur les valorisations que vous indiquez.
00:49:00Il y en avait deux autres fonds.
00:49:02Et ces fonds-là sont parmi les meilleurs fonds,
00:49:05indépendamment de CVC,
00:49:08qui financent non seulement de la technologie,
00:49:12mais aussi du sport.
00:49:14Silver Lake, qui a été battu sur le fil par CVC,
00:49:18est l'actionnaire de Manchester City.
00:49:23De Manchester City.
00:49:26Donc on ne peut pas dire qu'on a affaire, comme nous,
00:49:29à des néophytes,
00:49:31ou qui n'auraient pas vu la valorisation,
00:49:33à un instant donné,
00:49:35de ce que représente l'évolution du football.
00:49:38La complexité de la valorisation,
00:49:41elle n'est pas liée uniquement au nombre d'abonnés
00:49:45et à la typologie de ce qui est formé comme produit.
00:49:51Il y a plein de paramètres.
00:49:53Je l'ai dit tout à l'heure,
00:49:55la technologie est importante.
00:49:57Selon la manière dont on va distribuer,
00:50:00vous avez vu qu'Apple est en train de s'intéresser
00:50:03aux droits américains du sport,
00:50:05dans des proportions très supérieures
00:50:07à tout ce qui avait pu être vu par le passé.
00:50:10Mais uniquement parce qu'on n'est plus dans la diffusion linéaire,
00:50:13on est dans la diffusion mondiale,
00:50:16avec des approches qui sont totalement différentes.
00:50:18Donc je persiste à penser
00:50:22que le plan d'affaires de CVC
00:50:24était et est rationnel,
00:50:29dans son approche.
00:50:31Il y a un certain nombre d'éléments
00:50:33qui, dans le contexte,
00:50:35ont été rappelés tout à l'heure par Joseph,
00:50:37font que les alliances
00:50:40pour venir souscrire un tel plan d'affaires
00:50:45sont très importantes.
00:50:49Mais à l'époque, je n'imagine pas un instant
00:50:52que nous ayons fait une erreur d'évaluation.
00:50:57On va laisser parler le président Caillou,
00:50:59puis après on va avancer parce qu'on a d'autres questions.
00:51:01On risque de vous convoquer une deuxième fois.
00:51:03Ce n'est pas grave, on connaît la route.
00:51:05Maintenant on connaît la route, c'est bon.
00:51:07Non, non, mais je ne rigole pas.
00:51:09On risque de vous convoquer une deuxième fois.
00:51:11On a une quarantaine de questions à vous poser,
00:51:14donc à cet âge-là, on vous convoquera une deuxième fois.
00:51:16Avec plaisir.
00:51:18On peut se détendre, c'est bien ici.
00:51:20C'est un bon restaurant.
00:51:22Oui, pour aller dans le sens de la valeur et de l'estimation.
00:51:26Rappelons-nous quand même qu'à l'époque,
00:51:28Canal Plus rachète à Billines les droits
00:51:30de deux matchs pour 360 millions d'euros.
00:51:32Donc c'est le contexte actuel et il faut dire les choses.
00:51:35Aujourd'hui, le diffuseur qui a le monopole en France
00:51:38ne fait rien pour que les autres viennent intervenir.
00:51:41Et le vrai problème, il est là.
00:51:43Vous l'avez lu dans la presse.
00:51:45Quand Billines est prêt à faire une action
00:51:47parce qu'ils sont très intéressés par le football français,
00:51:49quand les autres veulent intervenir,
00:51:51ils se heurtent toujours à la situation de monopole du diffuseur.
00:51:54C'est ça qui fait qu'on n'arrive pas à monter.
00:51:56Parce que la vraie valeur, elle a été dite.
00:51:58Aujourd'hui, le football français,
00:52:00il n'est pas si faible que ça en valeur.
00:52:02Il n'est pas plus faible que les Italiens ou les Espagnols.
00:52:04Je suis désolé.
00:52:06Je crois que c'est clair vos réponses sur ce point.
00:52:08Un mot très rapide.
00:52:10Je vais être très rapide.
00:52:12Pourquoi on est là aujourd'hui ?
00:52:14On est là aujourd'hui parce qu'il y a un problème
00:52:16sur l'appel d'ordre des droits télé.
00:52:18Domestique, oui, pas internationaux.
00:52:20Aujourd'hui, on parle d'un business plan, CVC.
00:52:23Ce sont quand même des grands professionnels.
00:52:25Reconnus, très rationnels.
00:52:27Aujourd'hui, si on parle du football français
00:52:29en termes de valorisation,
00:52:31la formation, on a la meilleure formation au monde.
00:52:33On a un partenaire, CVC,
00:52:35qui est venu, qui a mis 1,5 milliard.
00:52:37Ils étaient trois autres, déçus,
00:52:39qui n'ont pas pu, effectivement, rentrer.
00:52:41On a de plus en plus de monde dans les stades.
00:52:43Donc, on a un spectacle aujourd'hui de qualité.
00:52:45Donc, tout est positif.
00:52:47Aujourd'hui, la vérité, c'est qu'il y a
00:52:49un élément qui est négatif.
00:52:51Ce sont les droits télé, dans un contexte
00:52:53que nous avons appelé domestique,
00:52:55qui est très, très, très particulier,
00:52:57avec un diffuseur
00:52:59qui a le monopole, finalement.
00:53:01Et moi, je ne suis pas là,
00:53:03on va l'appeler, c'est Canal+.
00:53:05Moi, j'ai un profond respect pour Canal+,
00:53:07ce qu'ils ont fait pour le football en 30 ans,
00:53:09ce qu'ils ont réussi à créer en prenant,
00:53:11effectivement, la Champions League, la Formule 1,
00:53:13un certain nombre d'autres choses.
00:53:15C'est la problématique du football français
00:53:17avec les droits domestiques,
00:53:19avec un acteur qui est un acteur bloquant.
00:53:21Encore une fois, ce n'est pas négatif,
00:53:23c'est très positif. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'ils font.
00:53:25Mais finalement, on parle de quoi ?
00:53:27On ne parle pas de fonds publics,
00:53:29on parle de fonds privés qui viennent,
00:53:31effectivement, aider les clubs à se professionnaliser,
00:53:33à grandir et à performer.
00:53:35Mais on a, effectivement, cette problématique
00:53:37sur les droits télé.
00:53:39Et c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui.
00:53:41Michel Sevin.
00:53:43On parle de spirale vertueuse.
00:53:47On a auditionné le président
00:53:49de la Fédération française de foot,
00:53:51qui, lui, aujourd'hui, est très inquiet.
00:53:53Et si on a aussi ses auditions,
00:53:55c'est qu'on est inquiet sur
00:53:57le devenir économique de certains clubs
00:53:59en cas de défaillance.
00:54:01Et si les montants espérés ne sont pas
00:54:03atteints, c'est bien un problème
00:54:05que l'on a à traiter aussi
00:54:07sur la situation de l'ensemble des clubs.
00:54:09Pas tous les clubs.
00:54:11C'est-à-dire que certains clubs
00:54:13bénéficieront encore,
00:54:15notamment grâce aux droits internationaux
00:54:17de ressources importantes.
00:54:19Ce ne sera pas le cas de tous les clubs.
00:54:21Et si les droits domestiques ne sont pas à la hauteur
00:54:23espérée, avec l'accord CVC,
00:54:25parce que l'accord, il y a le plan
00:54:27d'affaires à 863 millions d'euros,
00:54:29il y a aussi, sur l'année 2024-2025,
00:54:31le fait que CVC doit
00:54:33récupérer aussi une partie
00:54:35des fonds qu'il n'a pas pu
00:54:37obtenir sur les deux premières années
00:54:39avec un pourcentage qui n'était pas à 13%.
00:54:41Donc tout ça, c'est ça qui nous
00:54:43inquiète aujourd'hui. Et quand
00:54:45la question
00:54:47qu'on se pose, c'est comment les clubs vont-ils
00:54:49parvenir à équilibrer leur budget
00:54:51avec une diminution des droits TV
00:54:53et tout en
00:54:55ce que ça a été aussi
00:54:57précisé et ça a été aussi dit tout à l'heure,
00:54:59essayer de réduire le nombre
00:55:01de transferts pour avoir un championnat
00:55:03à la hauteur
00:55:05des championnats européens. Donc c'est ça
00:55:07aujourd'hui qui nous inquiète et sur lesquels
00:55:09on s'interroge. Quand on voit
00:55:11et c'est là aussi,
00:55:13je reviens à une des premières questions qu'on a posées
00:55:15sur est-ce que la Ligue
00:55:17avait fait au moment de Mediapro
00:55:19et d'Amazon un point sur
00:55:21peut-être une réflexion
00:55:23sur le montant des droits TV,
00:55:25la vraie réalité,
00:55:27les relations avec le partenaire
00:55:29historique que vous
00:55:31êtes le diffuseur
00:55:33qui est Canal, qui Canal aujourd'hui
00:55:35lorsqu'on voit
00:55:37les propos dans la presse,
00:55:39on voit bien que les montants
00:55:41qui sont affichés aujourd'hui par le président de la Ligue
00:55:43ne sont pas à la hauteur
00:55:45du plan d'affaires. Donc on
00:55:47peut se demander quelle est la vraie valeur
00:55:49du foot professionnel
00:55:51français et est-ce qu'aujourd'hui
00:55:53on n'a pas des clubs, des présidents de clubs
00:55:55qui risquent demain de se retrouver
00:55:57en situation très déficite
00:55:59avec un impact important aussi
00:56:01sur le championnat français. Voilà pourquoi
00:56:03on pose ces questions et quand on voit
00:56:05que de nouveau les présidents
00:56:07de la Ligue et la Ligue ont validé
00:56:09ce plan d'affaires, on se dit mais est-ce qu'ils ont tiré
00:56:11les leçons de l'épisode
00:56:13Mediapro ? On a l'impression que non. Voilà.
00:56:15Donc je vais
00:56:17continuer peut-être.
00:56:19Je voudrais juste
00:56:21réagir à ce que vous venez de dire.
00:56:23Je voudrais juste réagir à ce que vous venez
00:56:25de dire.
00:56:27Le deal CVC, on a tiré
00:56:29les leçons de Mediapro puisqu'on a vendu
00:56:31à un très bon prix
00:56:3313% des droits
00:56:35de la Mediaco.
00:56:37Ce qui m'étonne,
00:56:39je ne sais pas.
00:56:41Attendez, attendez, une question.
00:56:43Si le plan d'affaires
00:56:45n'est pas obtenu, vous savez
00:56:47dans le pacte d'associés,
00:56:49CVC a pris quand même des garanties
00:56:51si les chiffres ne sont pas obtenus.
00:56:53Ils prennent des garanties, ils remontent
00:56:55à la fin des fins quand ils vendront
00:56:57leurs droits peut-être à quelqu'un
00:56:59d'autre de 13 à 14%. Franchement,
00:57:01ce n'est pas ça qui m'empêche de dormir la nuit.
00:57:03Non, ils peuvent aussi remettre en cause le budget
00:57:05si les montants ne sont pas
00:57:07obtenus.
00:57:09On travaille ensemble avec CVC.
00:57:11Vous savez,
00:57:13moi ça fait 30 ans que je suis dans les affaires.
00:57:15Quand vous vendez une affaire à quelqu'un,
00:57:17généralement, vous faites
00:57:19un plan ambitieux, non ?
00:57:21Je ne sais pas, Jean-Michel, quand tu as vendu
00:57:23ton affaire à
00:57:25Silver Lake, est-ce que tu es allé les voir en leur disant
00:57:27je ne sais pas, dans les prochaines années,
00:57:29les perspectives sont compliquées ?
00:57:31Bon, non. Enfin, je veux dire,
00:57:33on est allé voir CVC. Évidemment qu'on a fait un plan ambitieux.
00:57:35Et on a dit,
00:57:37il a été acheté par CVC,
00:57:39il a été acheté par d'autres.
00:57:41Nous, je veux dire, si je vais être un peu
00:57:43dans cette histoire, on a fait une bonne affaire.
00:57:45Le deal avec CVC, il est inespéré.
00:57:47Et tout ce que vous venez de dire,
00:57:49en fait,
00:57:51ne fait que renforcer
00:57:53cette idée que le deal CVC
00:57:55était un très bon deal
00:57:57pour les clubs, finalement.
00:57:59Moi, j'aurais aimé,
00:58:01et on aurait tous aimé, et sans doute
00:58:03vous aussi, que CVC
00:58:05ait fait une bonne affaire.
00:58:07Parce que s'ils avaient fait une bonne affaire, ça voudrait dire
00:58:09que, je ne sais pas, les droits, on serait domestiques,
00:58:11on serait un milliard, on serait tous contents.
00:58:13Là, vous pourriez nous reprocher, à la limite,
00:58:15d'avoir vendu trop bas à CVC,
00:58:17de nous être
00:58:19dilués,
00:58:21et on serait là à nous défendre en disant
00:58:23que, vous savez, c'était un moment difficile pour le football français,
00:58:25il y avait beaucoup d'incertitudes,
00:58:27on a pris l'argent parce qu'on en avait plus,
00:58:29et que certains clubs auraient sans doute
00:58:31mis la clé sous la porte.
00:58:33C'était notre cas.
00:58:35C'était notre cas, le Racing Club de l'Ouest.
00:58:37Et si vous me permettez,
00:58:39il n'a pas du tout été abordé, je pense qu'il est important
00:58:41dans votre réflexion,
00:58:43c'est qu'on parle du football global.
00:58:45Dans le football global,
00:58:47et la Ligue s'est intéressée
00:58:49au football
00:58:51des garçons, des hommes,
00:58:53mais en même temps,
00:58:55le football féminin se développait
00:58:57de manière incroyable,
00:58:59et Cana l'a souscrit, puisque c'est
00:59:01notre diffuseur pour six ans.
00:59:03Ce qui veut dire, quand même,
00:59:05que dans les évaluations qu'on peut faire
00:59:07à un moment ou à un autre,
00:59:09il peut y avoir des appréciations
00:59:11qui sont différentes, donc
00:59:13il ne faut pas être pessimiste.
00:59:15Il va y avoir des solutions.
00:59:17Je pense...
00:59:19On va avancer, les sénateurs ont posé des questions.
00:59:21Juste un...
00:59:23Je suis surpris
00:59:25que vous fassiez un parallèle
00:59:27entre une vente d'affaires, alors que c'est une entrée
00:59:29en capital pour un partenariat.
00:59:31Mais on va avancer, Adel Zia.
00:59:33Non, non, c'est pas du tout... Je pense qu'il y a un malentendu
00:59:35qui vient de...
00:59:37Vous n'avez pas vendu la Ligue.
00:59:39Je pense qu'on a vendu 13%
00:59:41de la Mediaco, des droits
00:59:43audiovisuels. C'est ce qu'on a vendu.
00:59:45C'est-à-dire que vous avez un partenaire
00:59:47à travers un actionnariat.
00:59:49Moi, quand je lis... Je m'en étonne.
00:59:51Monsieur Boucher qui dit
00:59:53qu'on a vendu des droits à l'infini.
00:59:55J'ai l'impression,
00:59:57et j'ai vu beaucoup de questions dans ce sens
00:59:59de votre commission,
01:00:01j'ai l'impression qu'il y a une confusion
01:00:03entre
01:00:05la dette d'un côté et les fonds propres.
01:00:07On a vendu
01:00:09les actions d'une société.
01:00:11On s'est dilué. Voilà ce qu'on a fait.
01:00:13Et ça, c'est la vie de tous les jours
01:00:15dans les affaires.
01:00:17Ça ne nous a pas échappé, mais comme vous faisiez le parallèle avec M. Olaz qui a vendu, par contre,
01:00:19l'OL, il nous semblait que ce n'était pas tout à fait
01:00:21la même... Dans un cas,
01:00:23vous vendez le contrôle et vous vendez toute la société.
01:00:25Dans un autre cas, vous faites rentrer un partenaire.
01:00:27Moi, l'an dernier, au Club de l'Ange, j'ai fait rentrer
01:00:29les actionnaires minoritaires. Je me suis dilué.
01:00:31Si vous permettez, juste avant que vous interveniez,
01:00:33vous êtes en train
01:00:35de parler des droits télé en fonction de ce que vous lisez
01:00:37dans les journaux, alors qu'actuellement
01:00:39on est dans une phase de négociation
01:00:41où on est dans un marché
01:00:43où chacun, évidemment,
01:00:45essaye de défendre son intérêt. Le président de la Ligue
01:00:47a mis la barre à une certaine hauteur
01:00:49parce que, et c'est normal,
01:00:51quand on va vendre quelque chose, on n'essaye pas
01:00:53de le déprécier. Et aujourd'hui,
01:00:55l'un des opérateurs
01:00:57fait tout pour qu'on aille au plus bas.
01:00:59Mais vous dites que vous nous réinviterez.
01:01:01Je pense qu'effectivement, il faudra le faire parce que les droits télé
01:01:03dans cette salle, personne,
01:01:05au moment où on se parle, ne sait où ils vont atterrir.
01:01:07C'est vrai que si on lit
01:01:09la presse et si on lit les grands spécialistes,
01:01:11ils sont plutôt pessimistes.
01:01:13Et je vous rejoins, puisque moi, je me considère
01:01:15dans les clubs qui pourront être en difficulté
01:01:17demain si les droits télé ne sont pas
01:01:19à la hauteur. Mais au moment où on se parle,
01:01:21je ne suis pas utopique,
01:01:23mais je reste optimiste.
01:01:25Je parlais du président de la Fédération
01:01:27qui est inquiet.
01:01:29Pour ma part, effectivement,
01:01:31on a bien entendu
01:01:33toutes les présentations.
01:01:35On ne fait pas que dire à la presse, Président,
01:01:37c'est tout le travail qui est effectué depuis
01:01:39plusieurs mois par le rapporteur Michel Savin
01:01:41et le président Laurent Lafond, de rencontrer
01:01:43des acteurs du football français
01:01:45pour comprendre cette situation,
01:01:47comprendre cet accord, comprendre ce qui s'est passé avec Mediapro.
01:01:49Donc, on lit la presse, bien sûr.
01:01:51Beaucoup de personnes s'expriment. Moi, j'ai pris connaissance
01:01:53aussi des propos du président de Montpellier
01:01:55qui était très inquiet la semaine dernière.
01:01:57Et si je peux me permettre,
01:01:59évidemment, nous sommes là aussi. Vous l'avez dit, Président Létan,
01:02:01parce que nous sommes inquiets collectivement.
01:02:03Inquiets collectivement, on n'est pas dans le business
01:02:05depuis 30 ans, Président Gourlian.
01:02:07On n'est pas dans les affaires, on n'est pas dans le secteur privé.
01:02:09Par contre, on est élu de territoire
01:02:11depuis de nombreuses années. Et ça, je rebondis
01:02:13sur ce que vous disiez, Monsieur le Président Cailliau.
01:02:15Les clubs de foot, en France,
01:02:17ils n'ont pas seulement un rôle économique,
01:02:19ils ont un rôle aussi d'ancrage
01:02:21dans leur territoire auprès des supporters.
01:02:23On le voit à Lyon aussi, c'est toute une région,
01:02:25tout un territoire. Vous parliez de Reims,
01:02:27on parle de Lille, on parle de Lens, ce que je connais bien
01:02:29d'un point de vue professionnel.
01:02:31Ces clubs-là ont un rayonnement beaucoup plus large
01:02:33qu'autour du divertissement du foot.
01:02:35C'est aussi une union autour d'un club.
01:02:37C'est une dynamique économique, c'est une dynamique
01:02:39j'ai envie de dire aussi éducative,
01:02:41sportive. C'est de toucher
01:02:43évidemment nous,
01:02:45pas dans le business, vous avez raison, depuis 30 ans.
01:02:47Par contre, on est élu de notre territoire, on est inquiet
01:02:49de la situation actuelle,
01:02:51que ce soit la séquence avec Mediapro,
01:02:53le deal qui a été signé
01:02:55avec CVC, parce que cette inquiétude
01:02:57elle porte dans le cadre des auditions qu'on a pu mener.
01:02:59Si je me permets un peu de recadrer aussi,
01:03:01si je peux me permettre, chers collègues,
01:03:03je n'hésite pas de donner plus de crédit
01:03:05à telle ou telle personne qui aura été
01:03:07interrogée et que nous aurions rencontré,
01:03:09mais de comprendre globalement vers où
01:03:11va le football français, en particulier
01:03:13le foot professionnel, par rapport
01:03:15aux conséquences que cela peut avoir en termes
01:03:17d'attractivité et d'impact sur le territoire
01:03:19pour les amoureux
01:03:21du football que nous sommes tous.
01:03:23J'ai envie de dire chacun dans nos départements, dans nos régions.
01:03:25Je voulais juste insister sur ce point-là
01:03:27parce que si nous ne sommes pas
01:03:29forcément des spécialistes du monde économique,
01:03:31nous connaissons aussi les implications et le rôle
01:03:33du football dans nos territoires.
01:03:35Et moi, les questions que je voulais évoquer aussi,
01:03:37effectivement, on ne parle pas de fonds publics, vous l'avez dit,
01:03:39on parle de fonds privés, mais avec des conséquences.
01:03:41Le président de la Fédération française de football
01:03:43l'a évoqué. Nous, ce que nous voulons comprendre,
01:03:45c'est qu'effectivement, il y avait peut-être, de votre point de vue,
01:03:47vous l'avez dit, un bondyle à la signature à court terme
01:03:49avec CVC, mais nous,
01:03:51nos interrogations, c'est à l'heure
01:03:53actuelle, par rapport aux données
01:03:55de départ qui ont été données par CVC,
01:03:57et je ne suis pas là pour juger économiquement,
01:03:59en tout cas de mon point de vue,
01:04:01est-ce que c'était les bons chiffres ou ce n'était pas les bons chiffres,
01:04:03mais de comprendre dans la situation actuelle,
01:04:05les clubs que nous avons pu auditionner,
01:04:07le président de la DNCG, aussi le directeur
01:04:09de la DNCG, à qui nous avions demandé,
01:04:11dans la réalisation des budgets,
01:04:13dans la présentation et le passage
01:04:15des clubs de foot à la DNCG, qui nous expliquait
01:04:17que pour certains clubs, enfin pour tous les clubs
01:04:19dont vous êtes tous, vous n'êtes peut-être pas
01:04:21passés encore à la DNCG, c'est chez Lens,
01:04:23si, ça s'est bien passé ? Voilà.
01:04:25En tout cas, sur les droits télé,
01:04:27vous avez évoqué ISO, avec un crash test,
01:04:29enfin un crash, un scénario crash,
01:04:31moins 20%. Quand on connaît
01:04:33le football français, vous le connaissez,
01:04:35nous le connaissons en tant qu'amateurs, par rapport à d'autres clubs
01:04:37européens, la question se pose
01:04:39de comment est-ce que,
01:04:41je prends l'exemple de Montpellier, dont 70%
01:04:43du budget est basé
01:04:45sur des droits télé, comment
01:04:47allons-nous passer collectivement ce cap ?
01:04:49Et comme je le disais, ce n'est pas seulement de notre point de vue
01:04:51un impact sur les investisseurs, les entrepreneurs
01:04:53que vous êtes, qui avaient investi,
01:04:55président Aulas, ici, l'a fait à partir de 1987
01:04:57pour faire progresser Lyon,
01:04:59et on voit ce que ça a donné plusieurs décennies
01:05:01plus tard. Et nous, notre inquiétude, c'est
01:05:03comment les clubs vont réussir
01:05:05en termes de modèles économiques, alors qu'il y a
01:05:07cette dépendance forte en France aux droits télé
01:05:09qui existe. Deuxième point,
01:05:11vous l'avez évoqué, je crois, président Augarlian,
01:05:13dans une interview,
01:05:15sur la VNC,
01:05:17vous avez parlé de l'effectif du club
01:05:19de Lens, qui était évalué à 100 millions
01:05:21d'euros, ça aussi, ça a été une forme d'alerte
01:05:23où, voilà, je vous donne l'opportunité
01:05:25de nous expliquer un peu plus concrètement,
01:05:27mais une autre forme d'alerte qui était
01:05:29ce football à plusieurs vitesses qui existe déjà
01:05:31en France, est-ce que ce deal avec CVC
01:05:33va accélérer ce football
01:05:35à plusieurs vitesses, avec
01:05:37j'ai envie de dire, un accroissement
01:05:39des inégalités en termes de répartition
01:05:41des droits télé, puisqu'on voit bien qu'il y a les droits
01:05:43internationaux et les droits domestiques
01:05:45qui vont, président Caillot, vous l'avez
01:05:47évoqué, vous faites partie peut-être de ces clubs
01:05:49qui vont en souffrir un peu plus,
01:05:51vous l'évoquiez, nous on a
01:05:53cette inquiétude, en tant qu'élus, dans nos
01:05:55territoires, de comprendre vers où va aller ce football
01:05:57français et ne pas se retrouver dans une situation catastrophique.
01:05:59Voilà ce que je voulais dire dans un premier temps pour
01:06:01redonner un petit peu le point de vue,
01:06:03en tout cas de mon point de vue, du travail de cette commission.
01:06:05Je peux, juste deux mots.
01:06:09Je veux pas paraître, pour un rêveur,
01:06:11mais pour répondre à votre question.
01:06:13En fait, on est tous ici des gens passionnés,
01:06:15engagés, rationnels,
01:06:17responsables.
01:06:19Et vous avez raison, on parle depuis tout à l'heure
01:06:21d'argent, de fonds,
01:06:23et en fait,
01:06:25on est là aussi pour deux choses.
01:06:27Passion, émotion.
01:06:29Passion, émotion.
01:06:31Et on l'oublie,
01:06:33on est dans une société aujourd'hui
01:06:35où nos concitoyens souffrent,
01:06:37beaucoup, de plus en plus, je veux pas être anxiogène,
01:06:39avec
01:06:41finalement une succession de choses,
01:06:43depuis les gilets jaunes, on a eu le Covid,
01:06:45on a la guerre en Ukraine, on a l'inflation,
01:06:47on a des élections qui vont approcher.
01:06:49Et finalement, on se rend compte de quoi ?
01:06:51À quel moment,
01:06:53dans la vie d'une nation,
01:06:55on a des dizaines ou des centaines
01:06:57de milliers de personnes dans la rue,
01:06:59pour des raisons positives ?
01:07:01Le sport. Et on veut pas être nombriliste,
01:07:03attention,
01:07:05le football. On espère récupérer beaucoup,
01:07:07beaucoup de médailles aux Jeux Olympiques,
01:07:09mais le football, pour avoir gagné un certain nombre
01:07:11de titres, trouver ces moments-là,
01:07:13dans la vie d'une nation, d'une cité,
01:07:15d'un territoire, c'est extraordinaire.
01:07:17C'est aussi notre responsabilité.
01:07:19Et c'est ce que l'on fait, on prend soin,
01:07:21on a tous des communautés, on en prend soin,
01:07:23et vous avez raison, le rôle
01:07:25d'un club de football, c'est
01:07:27effectivement une entreprise de spectacle, mais ça va bien
01:07:29au-delà. Vous n'imaginez pas tout ce que
01:07:31l'on fait, chacun, on le markete pas suffisamment,
01:07:33on communique pas, on a tous des fonds de dotation,
01:07:35une fondation, et on prend soin
01:07:37du territoire et on prend soin de notre communauté.
01:07:39Et oui, vous avez raison,
01:07:41on est tous garants de l'argent public,
01:07:43c'est pour ça que j'ai bien dit tout à l'heure,
01:07:45CWC ce n'est pas de l'argent public,
01:07:47avec un impact, on est tous
01:07:49inquiets, le président de la fédération a dit,
01:07:51c'était, à propos de
01:07:53CWC, une opération vitale,
01:07:55dans un contexte très particulier.
01:07:57Et je reviens sur le point, Joseph
01:07:59le disait tout à l'heure, finalement, on se rend compte de quoi,
01:08:01on est en train de parler depuis
01:08:03une heure, une heure et demie quasiment,
01:08:05finalement, CWC,
01:08:07le deal il est bon, pas bon, mais ceux qui
01:08:09perdent le plus aujourd'hui, ce sont les gens de CWC.
01:08:11C'est eux qui perdent le plus.
01:08:13Et finalement, ce deal qui est remis
01:08:15en cause, parce que c'est
01:08:17le début finalement de l'audition
01:08:19en disant, mais est-ce que vous avez été,
01:08:21on vous a piloté, finalement, est-ce que vous avez été...
01:08:23Non, mais finalement, ça a été
01:08:25tellement ciblé, fléché,
01:08:27c'est ce qu'on a ressenti, ciblé, fléché
01:08:29au début sur CWC, aujourd'hui,
01:08:31la problématique et l'inquiétude de tout le monde,
01:08:33vous avez raison, dans les territoires,
01:08:35le président de la fédération, le président de l'ADNC
01:08:37et les présidents du club, c'est le montant des
01:08:39droits télé. Avec, encore une fois,
01:08:41une situation tout à fait particulière,
01:08:43il y a un appel d'offres qui est en cours, il y a une situation
01:08:45qui est en cours. Il ne faut pas qu'on en dise trop
01:08:47non plus, il y a des discussions qui se passent, et je pense
01:08:49qu'il faut attendre maintenant le résultat.
01:08:51Il faut que tout le monde, à mon avis, revienne
01:08:53à la raison pour qu'effectivement on ait une situation
01:08:55qui soit juste, équilibrée et bonne
01:08:57pour tout le monde. Parce qu'il y a des impacts, effectivement,
01:08:59sociaux, sociétaux, qui sont
01:09:01très importants. Vous avez raison
01:09:03de remettre le doigt dessus.
01:09:05Michel, ça va ? Oui, alors,
01:09:07peut-être pour bien repositionner.
01:09:09D'abord, je vous rappelle que le Parlement,
01:09:11dont fait partie le Sénat, a voté
01:09:13la possibilité pour
01:09:15les ligues de créer une société commerciale.
01:09:17Donc, ce n'est pas qu'on est
01:09:19opposé au principe de la société
01:09:21commerciale. Deuxième
01:09:23chose que je précise, c'est que
01:09:25notre mission d'information a débuté au mois de mars
01:09:27et on espérait tous,
01:09:29à ce moment-là, que la ligue trouve
01:09:31un partenaire pour avoir les droits
01:09:33télé à hauteur du plan d'affaires.
01:09:35Donc, on n'est pas là
01:09:37en opposition ou à la ligue
01:09:39ou au club. J'ai l'impression que
01:09:41vous pensez... On est là pour
01:09:43se poser des questions. Est-ce que le choix
01:09:45qui a été fait est un bon choix ?
01:09:47Est-ce qu'aujourd'hui, il n'y a pas une crainte vis-à-vis
01:09:49de certains clubs au vu de la situation
01:09:51actuelle ? J'entends et on espère
01:09:53qu'une solution positive,
01:09:55bien meilleure, soit trouvée.
01:09:57Simplement, les éléments qui paraissent dans la presse
01:09:59aujourd'hui, et c'est vrai que comme vous,
01:10:01nous, le seul élément qu'on a,
01:10:03c'est ceux qui paraissent dans la presse.
01:10:05Donc, on peut être inquiet sur le
01:10:07devenir de certains clubs
01:10:09qui risquent de
01:10:11toucher. Et puis, revenir,
01:10:13vous dites que CBC, le grand perdant CBC,
01:10:15lorsqu'on regarde
01:10:17les statuts et le pacte
01:10:19d'associés, un exemple
01:10:21sur les décisions
01:10:23réservées qui sont dans le
01:10:25pacte qui lie la ligue et CBC,
01:10:27il est dit
01:10:29que
01:10:31s'il y a
01:10:33approbation du budget prévisionnel annuel
01:10:35de la société, pour autant que ce budget
01:10:37dévie de plus de 10%
01:10:39du plan d'affaires en vigueur, la désignation
01:10:41donc du directeur général, révocation,
01:10:43que se passe-t-il
01:10:45et quelles seront les conséquences pour la ligue
01:10:47si aucun membre de CBC
01:10:49ne vote ce budget qui dévierait
01:10:51donc de plus de 10% du plan d'affaires en vigueur ?
01:10:53Le plan d'affaires
01:10:55qui annonce
01:10:57des recettes à 1,1 milliard
01:10:59alors j'espère
01:11:01que ce ne sera pas le cas, j'espère qu'il y a des discussions
01:11:03avec CBC, mais on peut
01:11:05aussi être dans une situation
01:11:07où CBC dit, attendez, moi j'ai signé
01:11:09un plan d'affaires,
01:11:11vous vous êtes engagé sur ce plan d'affaires,
01:11:13on est en dessous,
01:11:15il y a plus de 10% des cas,
01:11:17et donc qu'est-ce qui se passe ?
01:11:19Comment la ligue, demain,
01:11:21parce que la ligue s'est aussi engagée
01:11:23à compenser les pertes
01:11:25de CBC si on n'est pas au
01:11:27niveau du plan d'affaires, est-ce que c'est la ligue
01:11:29qui va prendre en charge ces coûts ?
01:11:31C'est pour ça que le CBC,
01:11:33oui, il y a un risque, mais le risque
01:11:35est très mesuré par rapport au risque
01:11:37que prend le football français et la ligue
01:11:39sur les accords qui sont
01:11:41dans ce plan d'affaires et dans ces statuts.
01:11:43Voilà, donc c'est ça qui nous inquiète et qui nous pose
01:11:45question, et aussi notre
01:11:47travail, c'est aussi peut-être,
01:11:49et ce sera le
01:11:51rapport qu'on fera
01:11:53avec l'ensemble des collègues
01:11:55au mois de septembre, c'est de
01:11:57tirer aussi des leçons
01:11:59de cette opération au niveau de
01:12:01la création d'une ligue, pour peut-être corriger
01:12:03certains dispositifs qui nous permettent
01:12:05de mieux peut-être encadrer les choses
01:12:07et de mieux être
01:12:09vigilant
01:12:11sur le montage de ces opérations.
01:12:13Voilà, quel est l'objet de cette...
01:12:15On n'est pas là contre vous,
01:12:17moi, à part le président de Lyon,
01:12:19parce qu'on est proches
01:12:21géographiquement, mais j'ai rien contre vous,
01:12:23ça y est, et je vous rassure.
01:12:25On ne vous rassure pas, peut-être.
01:12:27Non, juste pour vous rassurer, encore une fois,
01:12:29nous on est venus, et merci pour
01:12:31la bienveillance, la transparence, mais encore une fois,
01:12:33pour établir la vérité,
01:12:35et il n'y a pas du tout d'ambiguïté, on est là pour répondre
01:12:37à toutes les questions, vraiment toutes les questions,
01:12:39et on comprend effectivement que vous puissiez
01:12:41avoir des interrogations, mais finalement,
01:12:43je répète ce que vous disiez tout à l'heure, depuis tout à l'heure,
01:12:45finalement, CVC, ok, on répond
01:12:47aux questions, mais la problématique
01:12:49principale, ce sont les droits tels et les domestiques.
01:12:51La Ligue, les clubs et CVC ont le même
01:12:53objectif de faire grandir
01:12:55le football français et développer les revenus.
01:12:57Quand quelqu'un a une
01:12:59participation minoritaire, 13% pour CVC,
01:13:01c'est normal et
01:13:03usuel, en fait, dans ces activités-là,
01:13:05d'avoir un certain nombre de protections
01:13:07pour se protéger si les gens de la Ligue deviennent fous,
01:13:09s'il se passe un certain nombre de choses,
01:13:11donc qu'ils soient quand même protégés,
01:13:13eu égard aussi à l'investissement, 13%, mais 1,5 milliard.
01:13:15Voilà, c'est quelque chose d'assez usuel.
01:13:17Alors moi, j'ai une question précise
01:13:19à vous poser, puisqu'on sait que
01:13:21dans le deal avec CVC,
01:13:23il y a donc un versement d'un milliard et demi
01:13:25qui vise à bonifier
01:13:27le produit Ligue 1
01:13:29pour entraîner un cercle
01:13:31vertueux qui justifie
01:13:33aussi la valorisation des droits
01:13:35de télévision. Il y a donc à peu près un milliard
01:13:37100 répartis sur trois années
01:13:39qui est versé au club
01:13:41et qui participe de cette valorisation du
01:13:43produit. Je voulais vous demander,
01:13:45puisqu'on a trois présidents de club en activité,
01:13:47qu'est-ce que vous, vous avez fait
01:13:49dans chacun de vos clubs, des fonds
01:13:51qui vous ont été versés
01:13:53sur trois années ? Je crois que c'est
01:13:55l'île qui n'a pas encore tout perçu,
01:13:57mais vous allez le percevoir cette année.
01:13:59Mais qu'est-ce que vous faites des 80 millions
01:14:01d'euros
01:14:03qui vous reviennent dans l'attribution des fonds
01:14:05CVC ? Alors la première des choses,
01:14:07j'ai parlé tout à l'heure de responsabilité
01:14:09quand on est arrivé avec Martine
01:14:11au mois de décembre 2020, je le répète,
01:14:13le club était mort économiquement.
01:14:15Ça a peut-être choqué, d'ailleurs, je peux le dire
01:14:17publiquement, mais je suis surpris qu'on ait redonné un club
01:14:19français à une personne qui n'est
01:14:21toujours pas domiciliée fiscale en France et qui a déjà
01:14:23fait couler d'autres clubs à l'étranger.
01:14:25Et quand on voit la situation de ce club
01:14:27aujourd'hui, avec des fonds publics utilisés
01:14:29en tant que citoyen
01:14:31et qui paie mes impôts en France,
01:14:33c'est assez moyen.
01:14:35Ce que l'on fait depuis, c'est que
01:14:37le club, on l'a sauvé.
01:14:39Le club, on lui a permis aujourd'hui de respirer
01:14:41économiquement, donc il est sain financièrement.
01:14:43Et ce que l'on a fait, c'est
01:14:45qu'on ne l'a pas utilisé pour réduire la dette
01:14:47ou retrouver des capitaux
01:14:49propositifs, mais on a investi sur la formation,
01:14:51on a investi sur les infrastructures,
01:14:53on a investi sur le digital.
01:14:55La formation,
01:14:57l'académie. Par exemple, l'académie,
01:14:59ça faisait 5 ans qu'il n'y avait pas de joueurs formés
01:15:01au club, au LOS qui jouaient
01:15:03avec l'équipe professionnelle. On en a eu 8 l'année
01:15:05dernière et 3 qui sont titulaires.
01:15:07Donc on a investi sur les infrastructures,
01:15:09sur les ressources humaines. On a investi dans
01:15:11le digital, par exemple. Les deux dernières
01:15:13années, nous avons battu les records de chiffre d'affaires
01:15:15en termes de ticketing et merchandising
01:15:17parce qu'on a investi sur ces aspects-là.
01:15:19On a réinvesti sur l'infrastructure,
01:15:21le domaine de Luchin. Le stade, on n'est pas propriétaire
01:15:23donc on ne peut pas. D'accord, mais précisément
01:15:25les montants que vous avez investis, sur les
01:15:2780 millions que vous avez reçus ?
01:15:29C'est difficile de
01:15:31flécher, mais peut-être
01:15:3330 millions, mais il y a
01:15:35encore 31 millions qui vont arriver l'année
01:15:37prochaine et qu'on va utiliser de nouveau
01:15:39pour ce que j'ai évoqué, la formation,
01:15:41les infrastructures, les ressources
01:15:43humaines et rendre le club
01:15:45plus fort. Président Cailliau,
01:15:47même question. Vous, vous avez tout perçu ?
01:15:49Oui, on a tout perçu parce qu'on a perçu
01:15:51beaucoup moins. Nous, on a perçu 33 millions d'euros.
01:15:53Comme je vous l'ai dit,
01:15:55on a été, comme notre club
01:15:57était à la réputation
01:15:59d'être bien géré, on a passé un peu
01:16:01mieux la crise que d'autres. Tout à l'heure, par exemple,
01:16:03quand je vous expliquais des actions qu'on avait menées pour
01:16:05le Covid, on est le seul club en France
01:16:07qui a demandé à ses joueurs
01:16:09d'accepter de diminuer leur salaire de 20%.
01:16:11Et l'ensemble du personnel
01:16:13l'a fait. Voilà, c'est toutes ces choses qui font que
01:16:15on n'est pas sortis de cette
01:16:17crise avec des fonds propres négatifs comme un certain
01:16:19nombre de clubs. Pour parler concrètement
01:16:21des 33 millions, quand le président
01:16:23Sarkozy a inauguré le centre
01:16:25de formation et d'entraînement Raymond Coppa
01:16:27à Reims, j'étais persuadé
01:16:29avec ma casquette de premier chef d'entreprise
01:16:31de la logistique que j'étais tranquille.
01:16:33C'était comme si j'avais construit un entrepôt, que j'étais
01:16:35tranquille pour 10 ans. On est aujourd'hui à la phase
01:16:374 de développement de ce plan.
01:16:39Donc on a investi, pour répondre très
01:16:41concrètement, environ la moitié de
01:16:43l'argent que nous avons reçu. Nous l'avons
01:16:45investi dans les infrastructures, dans le développement
01:16:47de la formation et de notre centre de formation
01:16:49puisque là encore, on est obligé
01:16:51d'être vertueux dans la mesure où, comme je vous
01:16:53l'ai dit, la post-formation et la pré-formation
01:16:55est un élément essentiel de l'économie
01:16:57du stade de Reims.
01:16:59Le reste dans le quotidien.
01:17:01C'est-à-dire dans la masse salariale,
01:17:03dans le développement, dans l'amélioration
01:17:05de l'équipe première, en renforçant
01:17:07les staffs, en renforçant
01:17:09les autres aspects qui ont été évoqués
01:17:11comme Olivier, comme le digital,
01:17:13mais ça c'était plutôt à la marge.
01:17:15Président Gourlion. Je peux vous répondre aussi
01:17:17puisque j'étais président en exercice.
01:17:19Donc la moitié
01:17:21a été investie dans le développement du foot
01:17:23féminin, qui vient d'être
01:17:25vendu par mon successeur, plus de 100 millions
01:17:27d'euros, de dollars.
01:17:29Et puis
01:17:31dans la construction d'un équipement
01:17:33qui est une salle
01:17:35de 16 000 places, pour pouvoir
01:17:37développer d'autres activités comme
01:17:39le basket, et qui vient d'être
01:17:41vendu aussi de 160 millions d'euros.
01:17:43Donc effet de levier considérable.
01:17:45Président Gourlion.
01:17:47Nous c'est un peu la même chose.
01:17:49On a un peu investi dans
01:17:51la formation, l'amélioration
01:17:53de l'équipe,
01:17:55de l'équipe première. A l'époque on était
01:17:57un club qui venait juste de passer de L2
01:17:59en L1. Donc il fallait
01:18:01qu'on améliore notre équipe rapidement
01:18:03pour être à la hauteur de la L1.
01:18:05D'ailleurs, ça s'est plutôt bien passé puisqu'on a
01:18:07terminé septième du championnat à l'époque.
01:18:09Et dans nos infrastructures.
01:18:11Quand j'ai repris
01:18:13le club en 2016,
01:18:15j'ai sous-investi
01:18:17depuis plus de
01:18:1912-13 ans, puisque le club
01:18:21avait passé malheureusement
01:18:23l'Eau Claire de cette période
01:18:25en L2. Et donc avait
01:18:27négligé
01:18:29ces infrastructures qui sont assez importantes.
01:18:31En fait le centre d'entraînement de La Gaillette
01:18:33qui était créé en l'an 2000.
01:18:35Président Gourlion. Peut-être un point
01:18:37important, c'est que malgré tout
01:18:39les apports de CVC, nous on les a
01:18:41utilisés sur trois saisons, mais on
01:18:43anticipe déjà en fait l'après
01:18:45CVC. Parce qu'à partir de 25-26
01:18:47on n'a plus ces montants-là dans le compte
01:18:49d'exploitation. Et la question
01:18:51forcément des droits de l'air revient
01:18:53de nouveau centrale.
01:18:55Michel Salat.
01:18:57Oui,
01:18:59vous allez me trouver un petit peu
01:19:03insistant, mais
01:19:05on a quand même bien pris
01:19:07connaissance de l'engagement, encore
01:19:09une fois, entre CVC et
01:19:11la Ligue sur la société commerciale.
01:19:13Et je le rappelle, la Ligue garantit
01:19:15et s'engage donc à indéniser
01:19:17et à quitter les titulaires d'action
01:19:19de préférence à ces
01:19:21CVC, contre
01:19:23toutes les conséquences financières que ces titulaires
01:19:25et la société subiraient.
01:19:27Donc on voit bien que, c'est
01:19:29juste pour terminer sur ce chapitre,
01:19:31que CVC a pris
01:19:33beaucoup de garanties et que
01:19:35à nos yeux aujourd'hui,
01:19:37c'est là où on se pose la question
01:19:39sur ceux qui ont validé,
01:19:41bien sûr il est président, mais
01:19:43on pourrait se demander si
01:19:45on a posé la question à la ministre, si la
01:19:47ministre a eu connaissance du pacte
01:19:49d'associer, mais ne l'a pas eu
01:19:51en sa possession. On voit bien que
01:19:53dans ce document qui lit
01:19:55CVC et la Ligue,
01:19:57il y a quand même des conséquences
01:19:59et vous avez tout à fait raison,
01:20:01CVC a pris des garanties
01:20:03à hauteur
01:20:05par rapport à son investissement de 13%,
01:20:07mais qui peuvent avoir un impact
01:20:09fort sur la Ligue,
01:20:11ce qu'on n'espère pas. On espère
01:20:13qu'il y aura toujours des discussions et puis
01:20:15peut-être des négociations sur
01:20:17cette situation qu'on
01:20:19peut trouver, mais voilà. C'est ça
01:20:21qui nous interroge aujourd'hui, c'est les
01:20:23conséquences que
01:20:25cette situation peut avoir sur l'ensemble
01:20:27des clubs et la Ligue si CVC
01:20:29fait jouer les droits
01:20:31qui sont dans le pacte d'associer
01:20:33et dans les
01:20:35statuts. Une autre question
01:20:37qui n'a rien à voir, mais c'est pour ça que je voulais
01:20:39avoir votre sentiment
01:20:41parce que certains clubs,
01:20:43on le voit, on l'a dit, ce qu'on n'espère
01:20:45pas encore une fois, mais certains
01:20:47clubs risquent de subir
01:20:49non seulement la fin
01:20:51de l'apport de CVC
01:20:53qui doit se terminer cette année,
01:20:55le troisième versement,
01:20:57mais aussi les effets de la nouvelle répartition
01:20:59si malheureusement les droits ne sont pas
01:21:01à la hauteur de ceux obtenus,
01:21:03au détriment, bien sûr,
01:21:05de ceux qui sont non-européens
01:21:07parce que ceux qui sont européens risquent de
01:21:09voir, et on le voit aussi dans la presse,
01:21:11et c'est très bien, les montants
01:21:13des droits européens sont en
01:21:15augmentation importante, mais qui vont être
01:21:17réservés simplement à quelques clubs
01:21:19et pas à la totalité. Donc cette nouvelle
01:21:21répartition,
01:21:23la trouvez-vous équitable ?
01:21:25Et comment expliquer que
01:21:27l'ensemble des clubs ait validé cette proposition
01:21:29qui fait qu'aujourd'hui,
01:21:31on risque d'avoir un championnat
01:21:33à deux vitesses, avec d'un côté notamment le
01:21:35Paris Saint-Germain, qui a d'autres moyens
01:21:37aussi, et les autres clubs.
01:21:39Est-ce une bonne nouvelle pour le football français
01:21:41d'avoir validé ce choix
01:21:43qui fait que, dans la répartition,
01:21:45certains clubs vont être quand même
01:21:47très pénalisés ?
01:21:53Je vais m'exprimer en premier.
01:21:57Les fondements de
01:21:59la répartition qui a été
01:22:01adoptée ont été faits sur
01:22:03un choix d'élitisme,
01:22:05qui a été voté, lui aussi,
01:22:07à l'unanimité, considérant
01:22:09que,
01:22:11derrière, il y avait un ruissellement,
01:22:13c'est un terme à la mode en ce moment,
01:22:15vers l'ensemble des
01:22:17clubs. C'était
01:22:19dans le cas où le
01:22:21plan qui a été proposé réussissait.
01:22:23Si, comme vous l'exprimez
01:22:25de manière tout à fait
01:22:27objective,
01:22:29les choses devenaient
01:22:31différentes, probablement
01:22:33qu'il y aurait matière
01:22:35de manière démocratique
01:22:37à revoir
01:22:39les clés de répartition. Enfin, c'est mon
01:22:41sentiment. Je le dis d'autant plus que je ne suis
01:22:43plus à la Ligue et je ne suis plus président.
01:22:45Mais je suis vice-président de la Fédération,
01:22:47donc évidemment, ça m'intéresse
01:22:49beaucoup. Au demeurant,
01:22:53vous parlez d'un
01:22:55système du
01:22:57football français qui intègre
01:22:59un certain nombre
01:23:01de revenus, un certain nombre
01:23:03d'apports
01:23:05qui sont différents.
01:23:07Il n'y a pas que les répartitions
01:23:09dans le domaine
01:23:11européen
01:23:13qui peuvent poser problème.
01:23:15On a une structure
01:23:17avec des clubs qui ont des moyens
01:23:19totalement différents
01:23:21qui existent.
01:23:23Donc il y a sûrement
01:23:25des réflexions à mener
01:23:27si à un moment donné, on trouve que l'équilibre
01:23:29qui a été atteint, et encore une fois
01:23:31qui a été voté
01:23:33à l'unanimité.
01:23:35J'ai 36 ans d'expérience
01:23:37du football, ça n'était jamais arrivé.
01:23:39Donc il faut rendre quand même à César
01:23:41et à Vincent Labrune
01:23:43ce qui lui revient.
01:23:45Il a su mettre
01:23:47à l'unanimité d'accord
01:23:49deux divisions sur
01:23:51un plan qui est un plan ambitieux
01:23:53qui pour le moment n'a pas
01:23:55échoué.
01:23:57Vous parliez tout à l'heure de la réaction de CVC.
01:23:59Je crois que
01:24:01vous allez les entendre.
01:24:03Ils sont devenus
01:24:05partenaires, actionnaires.
01:24:07Ils ont sûrement aussi
01:24:09des idées qui vont permettre
01:24:11de faire en sorte que le plan
01:24:13réussisse, peut-être avec un décalage.
01:24:15Mais
01:24:17moi je suis convaincu que
01:24:19les cartes ne sont pas jouées.
01:24:21Par contre, ce qui est gênant
01:24:23c'est vrai que, et vous y êtes
01:24:25pour rien, mais la commission
01:24:27d'enquête qui intervient en plein appel d'offres
01:24:29elle perturbe
01:24:31quand même pas mal nos projets.
01:24:33On n'a jamais fait de lobbying
01:24:35pour recevoir
01:24:37une somme plus importante.
01:24:39Est-ce que c'est logique que le PSG
01:24:41reçoive le plus ? Oui, parce que la valeur
01:24:43de la Ligue 1 sans le PSG est forcément
01:24:45beaucoup moindre.
01:24:47Et puis après, il y a eu un certain nombre d'autres
01:24:49items qui ont été décidés.
01:24:51Le fait que
01:24:53les clubs européens performent,
01:24:55ça nous a permis d'avoir des positions
01:24:57supplémentaires en Champions League
01:24:59et en Conference League. Donc c'est quelque chose qui est bien.
01:25:01Valoriser le travail
01:25:03des clubs européens est aussi quelque chose de logique.
01:25:07Aujourd'hui, quand on commence le
01:25:09championnat, on a 40%
01:25:11de possibilités ou de chances
01:25:13de pouvoir faire l'Europe l'année suivante.
01:25:15Actuellement.
01:25:17Et si vous regardez, la clé de répartition
01:25:19que vous évoquez, elle est sur 3 ans d'historique.
01:25:21Donc, non seulement
01:25:23vous avez les 40% qui sont en train de le réaliser,
01:25:25mais vous avez des clubs comme Toulouse qui ont brillé
01:25:27cette année et qui ne seront pas européens l'année prochaine.
01:25:29Comme Nantes qui a brillé et qui ne seront pas européens.
01:25:31Ça veut dire qu'à la fin,
01:25:33la probabilité qu'un club qui travaille
01:25:35bien puisse avoir accès aux droits internationaux,
01:25:37elle est assez importante.
01:25:39En tout cas, moi, c'est ce qui me motive tous les matins.
01:25:43Il y a un choix, effectivement,
01:25:45qui a été fait,
01:25:47qui était un choix d'élitisme.
01:25:49Et de dire, aujourd'hui,
01:25:51une des choses les plus pressantes
01:25:53pour les clubs français, c'est de maintenir
01:25:55et de conforter la position de la France
01:25:57dans les compétitions européennes
01:25:59puisque, en point UEFA, on se faisait rattraper
01:26:01et dépasser par la Hollande
01:26:03et le Portugal.
01:26:05Donc, c'est un choix délibéré pour garder
01:26:07nos places et
01:26:09pour, comme l'a dit Jean-Pierre,
01:26:11avoir une chance, plus de chance
01:26:13pour chaque club de pouvoir
01:26:15jouer des compétitions européennes.
01:26:17On l'a dit, on va mettre de l'argent
01:26:19sur les clubs européens
01:26:21pour qu'ils investissent plus
01:26:23et partant,
01:26:25pour qu'ils aient plus de chance
01:26:27en Europe.
01:26:29Maintenant, sur les droits télé,
01:26:31qui seraient répartis
01:26:33de manière inéquitable.
01:26:37Je vais peut-être vous choquer,
01:26:39mais quand on regarde
01:26:41les audiences,
01:26:43malheureusement,
01:26:45ça n'a pas dans l'intérêt de mon club,
01:26:47mais, on l'a déjà dit,
01:26:49le PSG
01:26:51est très au-dessus,
01:26:53très au-dessus
01:26:55des autres clubs.
01:26:57Après, il y a Marseille,
01:26:59il y a Lyon, nous, on n'est pas mal non plus.
01:27:01Le LOSC,
01:27:03naturellement.
01:27:05Il n'existe pas.
01:27:07Il y a Kroos,
01:27:09mais nous, on n'existe pas.
01:27:13Il faut être
01:27:15assez là-dessus, il faut être réaliste.
01:27:17Et d'ailleurs,
01:27:19là où
01:27:21une autre ligue
01:27:23qui a fait le même type de deal avec
01:27:25CVC a essayé d'être plus équitable
01:27:27avec les petits clubs, c'est-à-dire la Liga,
01:27:29le Real et le Barça
01:27:31ont levé la main et ont dit, non, non, c'est pas pour nous.
01:27:33Voilà pour ces auditions au Sénat.
01:27:35Vous venez de suivre la commission d'enquête
01:27:37sur la financiarisation du football.
01:27:39C'est la fin de ce 100% Sénat.
01:27:41Merci de votre fidélité.
01:27:43Vous pouvez retrouver plus d'informations sur notre site internet
01:27:45publicsénat.fr
01:27:47Très bonne journée sur nos chaînes parlementaires.

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