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  • 21/06/2024
L'édito de Céline Pina, chaque vendredi à 8h10

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##CELINE_PINA-2024-06-21##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:04Sud Radio à 8h15, l'édito tout de suite de Céline Pinard.
00:09Bonjour Céline Pinard.
00:10Bonjour Benjamin.
00:12Vous voulez revenir ce matin sur le temps d'échange à l'école proposé par Emmanuel Macron
00:17pour parler du racisme et de l'antisémitisme.
00:20Oui Benjamin, le viol d'une enfant de 12 ans par des gamins d'un âge similaire,
00:24cela parce qu'elle était juive et le tout en invoquant la Palestine,
00:28était à la fois inimaginable et pourtant pas étonnant.
00:32Une partie de la population a été chauffée à blanc par les envolées lyriques d'une partie de LFI
00:37sur le génocide qu'infligerait Israël aux Palestiniens.
00:40Peu importe qu'il n'y ait pas de génocide,
00:42ces accusations servent à déchaîner la haine des Juifs.
00:45Vous savez quel imaginaire ont invoqué les gamins
00:48qui ont infligé ces horreurs à une enfant de 12 ans ?
00:51Celui du crime contre l'humanité commis le 7 octobre en Israël.
00:55On se souvient tous des jeunes filles dont les pantalons tachés de sang
00:58témoignaient des viols qu'elles avaient subis.
01:00Or, une partie de nos députés ont qualifié les commandos du Hamas,
01:04ayant accompli cela, de « résistants ».
01:06Et à LFI, on a fait même une stratégie de campagne pour conflictualiser la société.
01:11Ainsi, pour de jeunes décérébrés qui vivent dans des banlieues islamisées
01:14ou dans des familles chez qui l'engagement pro-palestinien
01:17masque mal l'antisémitisme virulent,
01:20violer devient donc résister.
01:23Ainsi, le viol n'est pas lié au désir, c'est une arme punitive,
01:26une façon de dépasser toutes les limites que l'on doit au corps de l'autre,
01:29une volonté de détruire et d'humilier.
01:32L'imaginaire que cela invoque est terrible,
01:35mais il vient de notre propre débat public.
01:38Donc la demande du président Macron d'organiser ce temps d'échange à l'école
01:42sur le racisme et l'antisémitisme, il vous paraît légitime ?
01:46Oui, mais l'homme à la main noire, tout ce qu'il entreprend
01:49réveille les fractures de la société.
01:52Mais il y a bien pire, comment avoir un temps d'échange sur ces questions
01:55alors qu'il n'y a plus de consensus sur la façon d'aborder ces notions ?
01:59Antisémitisme et racisme, par exemple, ne relèvent pas des mêmes mécanismes,
02:03les mélanger en permanence est contre-productif.
02:06Le racisme, croyance en ce que les hommes d'une autre couleur
02:09que les blancs sont inférieurs, engendre l'esclavage,
02:12notamment l'exploitation de l'autre, vue comme une bête.
02:15Mais l'antisémitisme, lui, où le juif est vu comme supérieur,
02:18plus rusé, plus calculateur, plus riche,
02:21engendre la Shoah et les pogroms.
02:24La différence, dans le cas des juifs, il n'y a pas de limite
02:27dans ce que l'on peut infliger à un corps, jusqu'à la profanation même.
02:30L'idée de la supériorité a engendré la nécessité
02:33de détruire les juifs en tant que peuple.
02:36Ce n'est pas qu'il n'existe pas de crime raciste,
02:39mais nul n'a théorisé l'idée de détruire les Africains
02:42ni n'en a fait un concept politique qui lui a permis de dominer son environnement.
02:45Or cette réalité devient difficile à dire,
02:48opérée des distinctions et mal ressenties.
02:51Même la définition du racisme a changé.
02:54Pour certains, ce n'est plus refuser à d'autres hommes l'égalité en droit
02:57à raison de leur couleur de peau. Mais cela suppose que les Blancs
03:00détiendraient des privilèges de race qui font d'eux
03:03les créanciers des esclavagistes et les Noirs
03:06les créanciers de ceux qui les ont opprimés.
03:09Il n'y a donc plus de quête d'égalité, mais une escalade
03:12d'exigence de pénitence. Alors aujourd'hui,
03:16comment peut-il se dérouler ? Quelle forme va-t-il prendre ?
03:19Le contexte qui impose cette intervention à l'école
03:22ne peut être ignoré. Mais si c'est la réalité
03:25qui impose d'aborder ces thèmes, les enseignants ressentent-ils
03:28la nécessité ? Le lisent-ils tous de la même manière ?
03:31Que faire si un professeur décide de choisir de traiter
03:34plutôt de l'islamophobie par exemple ?
03:37Que dire si un professeur explique que l'État français
03:40pratique le racisme systémique, comme cela se dit
03:43dans un certain nombre de cadres ? Que faire si cela
03:46suscite en plus des menaces de mort ? Est-ce qu'il ne vaudrait
03:49pas mieux que le professeur lise par exemple une lettre écrite
03:52par le président ? Mais est-ce qu'aujourd'hui les professeurs
03:55l'accepteraient seulement ? Ou est-ce qu'ils le vivraient
03:58comme une atteinte à leur liberté pédagogique ?
04:01En fait, la vraie question c'est, sommes-nous encore capables
04:04de nous indigner collectivement sur une affaire atroce
04:07parce que nous la comprenons et nous la vivons
04:10de la même façon ? Eh bien, c'est parce que la réponse
04:13à ces questions n'est pas évidente que d'autres
04:16jeunes filles juives sont aujourd'hui en danger.
04:19Merci à vous Céline Pina.
04:24Dites-le franchement Frédéric Dhabi, vous nous avez rejoints,
04:27vous avez entendu à l'instant l'édito de Céline Pina,
04:30ça vous fait réagir ? Oui, je trouve que ce qui a été dit est très juste.
04:33Moi j'ai beaucoup travaillé sur les fractures générationnelles
04:36dans mon livre sur la jeunesse et effectivement, presque une majorité
04:39de jeunes considèrent qu'il y a un racisme systémique
04:42sur ces questions-là, il y a de plus en plus
04:45une fracture entre jeunes et moins jeunes,
04:48la définition de la laïcité, ce concept
04:51sic d'islamophobie qui est maintenant
04:54mobilisé ouvertement dans l'espace public
04:57et j'invite tout le monde à lire le fameux petit livre
05:00de Charbes, Lettres ouvertes aux escrocs
05:03de l'islamophobie, parler d'islamophobie comme le fait
05:06par exemple très fortement, systématiquement, par tweet, par discours
05:09Jean-Luc Mélenchon, c'est installer une confusion
05:12dans l'esprit des français entre le droit
05:15de se moquer d'une religion qui est
05:18permis en France et l'interdiction
05:21bien sûr de discriminer parce que le racisme c'est d'abord
05:24des discriminations,
05:27l'impossibilité pour des minorités d'accéder à des droits
05:30et là, on n'a pas le droit de le faire.
05:33Non, sur la question de l'antisémitisme, quand même des éléments
05:36encourageants, on vient de publier hier avec Figaro
05:39la cinquième, la quatrième vague d'enquête du baromètre IFOP
05:42CRIF sur le regard des français
05:45sur le 7 octobre, les événements du 7 octobre
05:48et ça montre une fois de plus, et je dirais que l'exemple est
05:51chimiquement pur, entre une opinion publique des réseaux sociaux
05:54qui n'est pas représentative, qui est éruptive
05:57bouillonnante et complètement caricaturale
06:00et l'opinion publique sondagière qui vaut ce qu'elle vaut
06:03ce n'est pas la réalité, c'est le reflet du réel qui reste
06:06extrêmement clair, stable avec beaucoup
06:09d'invariants. Il est légitime pour Israël d'essayer d'éradiquer
06:12le Hamas à 56%. Les actes qui ont été
06:15commis le 7 octobre sont des actes terroristes pour une
06:18majorité et pour 36% des crimes contre
06:21l'humanité. Seuls 9% voient ça comme des actes
06:24de résistance et une cote de sympathie du Hamas qui n'est que de 4%.
06:27On voit très bien ce décalage entre les réseaux sociaux
06:30et l'opinion publique silencieuse pour laquelle
06:33à 72% s'attaquer aux juifs, c'est s'attaquer
06:36à la République, pour reprendre la célèbre phrase d'Emmanuel Valls.
06:39Franchement, Frédéric Dhabi, directeur général
06:42opinion du groupe IFOP, vous restez avec nous, Céline Pina aussi
06:45on revient dans un instant sur la suite de nos débats, on va faire le point
06:48sur ce rolling pour le premier
06:51tour de ces législatives. Beaucoup de choses très intéressantes
06:54et puis à 8h30, vous le savez, Jean-Jacques Bourdin
06:57son invité politique ce matin, Aurélien Rousseau, ancien ministre
07:00et candidat à nouveau Front Populaire dans les Yvelines.
07:03A tout de suite.

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