• il y a 4 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:0019h, ravie de vous retrouver ce soir à la Minute Info. Simon Guillain, bonsoir Simon.
00:06Bonsoir Christine et bonsoir à tous. Vladimir Poutine remercie la Corée du Nord de son ferme soutien dans la guerre en Ukraine.
00:12Le président russe est en visite officielle aujourd'hui et demain à Pyongyang.
00:16Le chef du Kremlin qui doit signer un accord de partenariat stratégique avec la Corée du Nord.
00:21Cette triste nouvelle, nous avons appris aujourd'hui le décès d'Anouk Yemé, l'actrice nous a quitté à l'âge de 92 ans.
00:27Icône du cinéma français, elle avait acquis une renommée internationale avec le film Un homme et une femme de Claude Lelouch.
00:33Un rôle qui lui avait permis de remporter un Golden Globe de la meilleure actrice.
00:37Enfin, la philo a une nouvelle fois ouvert le bal des épreuves écrites.
00:40Du baccalauréat, plus de 540 mille lycéens ont passé cette épreuve tant redoutée.
00:45Parmi les sujets proposés, l'état nous doit-il quelque chose ?
00:48La nature est-elle hostile à l'homme ou encore la science peut-elle satisfaire notre besoin de vérité ?
00:55Et au sommaire ce soir, merci mon cher Simon.
00:59Dans ce monde d'inversions de valeurs, c'est la droite nationale qui est visée.
01:05Aujourd'hui, un fait écrase tout, l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
01:10Propos de Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre de François Hollande.
01:14Dans les rangs d'Emmanuel Macron, Clément Beaune a réaffirmé aujourd'hui
01:18qu'entre n'importe quel parti et le Rassemblement National,
01:21il voterait pour le parti opposé au RN.
01:25Mais de quoi ont-ils peur ?
01:27Ces derniers jours, ces derniers mois, ces dernières années,
01:30la violence semblait pourtant être du côté des ennemis de l'extrême droite.
01:34L'édito de Mathieu Bocoté.
01:37Pendant ce temps, Jordan Bardella réclame une large majorité pour gouverner.
01:42Si le RN n'obtient pas la majorité absolue à l'Assemblée Nationale,
01:46alors il ne pourra pas changer les choses.
01:48Alors que ses détracteurs évoquent la peur du pouvoir,
01:52en quoi a-t-il raison ou pas de mettre en garde ses électeurs ?
01:56Va-t-on vers une réelle situation de blocage
01:58s'il n'a pas la majorité absolue ?
02:01L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:04La résistance, l'espoir, ce 18 juin 2024,
02:09est-il porteur d'espérance comme il y a 84 ans,
02:13jour pour jour, lorsque le général de Gaulle lançait son appel.
02:17Alors qu'au Mont-Valérien, dans les Hauts-de-Seine,
02:20Emmanuel Macron a présidé la traditionnelle cérémonie de commémoration,
02:23revenons ce soir sur cet appel à la résistance
02:26et au refus de l'esprit de défaite, comme a cité l'Elysée.
02:31En quoi pouvons-nous puiser un espoir face à la situation politique en France aujourd'hui ?
02:37Le regard de Marc Menand.
02:40Depuis les résultats des élections européennes
02:42et l'annonce surprise des législatives à venir,
02:45bon nombre d'artistes sportifs sont montés au créneau contre,
02:49je cite, l'extrême droite.
02:51Marion Cotillard, Bérénice Bégeau, Mbappé, Squeezie, hier.
02:56Ce sont encore 200 personnalités d'internet
02:59qui, sous la bannière stream populaire, ont pris la parole pour vaincre le RN.
03:04Que penser de ces prises de parole et de ces leçons
03:07données par ceux qui existent parfois
03:10grâce à une certaine préférence nationale
03:13qu'ils rejettent pour d'autres le décryptage de Charlotte Dornelas ?
03:17Et puis, nous nous arrêterons sur ce phénomène
03:19qui court sur les plateaux de télévision et les réseaux sociaux
03:23quand la gauche minimise consciemment l'antisémitisme,
03:27à l'image d'Erster Benbassa sur X,
03:30qui appelle ses sœurs et ses frères juifs à ne pas se laisser séduire par le RN.
03:35Comment fermer les yeux et minimiser la violence antisémite de l'extrême gauche
03:42depuis le 7 octobre, l'édito de Mathieu Bocoté ?
03:46Une heure avec nos mousquetaires.
03:48On commente et c'est parti !
03:50Qui est Fiché S. au tour de la table ?
04:05Pas que nous sachions !
04:07Non, c'est pour savoir si vous avez un avenir politique au Nouveau Front Populaire.
04:14On va en parler, j'aimerais entendre...
04:17On en a tellement parlé des Fiché S. depuis ces dernières années,
04:21comment est-il possible qu'aujourd'hui, en 2024,
04:25bien sûr, ce n'est pas une condamnation,
04:27que quelqu'un Fiché S. à plusieurs reprises puisse être bientôt aux portes de l'Assemblée Nationale ?
04:33On en parle dans un instant.
04:35On fera un petit tour de table, j'ai envie de vous entendre.
04:37Moi, CSG, seul gosse depuis toujours.
04:40C'est vrai qu'on augmentait votre CSG.
04:43A votre âge, vous n'avez plus de CSG.
04:45C'est à nous qu'il y a moins de CSG pour vous !
04:48Alors, mon Marc, on vous entend dans un instant sur l'appel du général de Gaulle.
04:52On sait que vous l'imitez bien, mais on a envie d'avoir un peu d'espoir, voire de l'espérance.
04:56Ces élections législatives, on le sait, sont considérées par plusieurs
05:00comme les plus importantes de l'histoire française depuis 1981.
05:06Ce ne sont pas que des partis qui s'affrontent,
05:08mais des visions du monde fondamentalement contradictoires.
05:12Et plusieurs confessent leur peur des différents partis en présence.
05:17Mathieu Bocoté, pourquoi le RN fait-il peur au bloc de gauche et au bloc du centre ?
05:23Alors, distinguons, et c'est une distinction nécessaire je crois,
05:27entre ceux qui ont peur, vraiment, et ceux qui veulent faire savoir qu'ils ont peur.
05:32C'est autre chose.
05:34Excellente remarque déjà pour commencer.
05:36Je pense que c'est nécessaire, ce mode de signalement moral en ce moment.
05:39Qui ne confesse pas sa peur risque de passer pour un complice de la bête immonde qui monte, comme disait l'autre.
05:45Alors, revenons sur cette peur dans les circonstances.
05:49C'est une peur qui est née d'un conditionnement général depuis une quarantaine d'années.
05:54C'est-à-dire que peu importe où vous vous situez dans la société française,
05:57sauf, je dirais en passant, dans le monde,
06:00le nom Le Pen, la marque Le Pen, le FN devenu RN,
06:05vous avez intériorisé très rapidement l'idée qu'il s'agissait de l'infréquentable par excellence,
06:12du retour de la bête immonde au temps présent.
06:15Peu importe votre circuit de socialisation,
06:17peu importe l'environnement où vous vous trouvez,
06:19pour peu que vous soyez dans la société minimalement mainstream,
06:22que vous soyez avocat, ingénieur, pilote de chasse,
06:25faites la liste des emplois,
06:27vous savez d'avance que si vous voulez identifier le mal en société,
06:32c'est le FNRN.
06:34Dans leur esprit, d'ailleurs, vous noterez le souci de toujours répéter Front National, Front National,
06:39pour marquer le rappel aux origines qui serait intégralement coupable.
06:43Et le fait est que 40 ans de conditionnement, ça finit par fonctionner.
06:4740 ans à répéter sans cesse la même chose,
06:50vous avez intériorisé l'idée que si vous ne pensez pas que du mal de ce parti,
06:55vous en paierez inévitablement le prix.
06:58Dès lors, si vous avez des nuances à l'esprit,
07:01vous les rangez dans votre besace,
07:03vous voulez vous assurer qu'on ne vous prenne pas en délit de nuances.
07:07Ce délit de nuances doit être sanctionné.
07:09Je me permets de m'immiscer entre les lignes de votre chronique
07:13pour souligner le fait que c'est vrai que depuis des années, ça a marché,
07:16et puis dans l'urne, c'est autre chose.
07:19Je ferme ma petite parenthèse.
07:21C'est ce qui fait si on est là aujourd'hui, d'ailleurs.
07:23Ce qui fait d'ailleurs que le vote est plus secret que jamais
07:26parce que c'est un vote qu'on ne peut confesser pour plusieurs.
07:29Quelqu'un qui avouerait publiquement voter pour ce parti,
07:34en expliquant par ailleurs qu'il n'est pas un monstre et tout ça,
07:37risquerait de graves peines, de graves sanctions.
07:40On y reviendra dans un instant, je crois.
07:42Cela dit, distinguons les deux peurs.
07:44On va s'intéresser d'abord à la peur du bloc de gauche.
07:47Le bloc de gauche, fondamentalement, je ne crois pas que sa peur soit feinte.
07:51J'en entends plusieurs dire, François Hollande et d'autres,
07:54font semblant d'avoir peur pour la montée du RN.
07:56Ils font ça parce que c'est un carburant électoral.
07:58Je ne crois pas.
07:59Je pense vraiment que de François Hollande à Raphaël Arnault,
08:02en passant par les différentes nuances du bloc de gauche en formation,
08:06il y a cette conviction que le plus grand mal politique sur terre
08:10soit ce qu'ils appellent l'extrême droite.
08:12Je note, c'est Jean-Marc Ayrault qui dit aujourd'hui,
08:15un fait écrase tout, l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
08:19Un fait écrase tout.
08:22Donc, quelles que soient les réalités autres que vous pouvez mentionner,
08:26antisémitisme, violence, tout ça, finalement, c'est secondaire
08:31par rapport à ce fait qui écrase tout, l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
08:35Réclamez une définition de l'extrême droite, entre-temps,
08:37vous allez prendre votre mal en patience.
08:40Dans leur esprit, il faut bien comprendre que l'extrême droite,
08:43ce n'est pas une famille politique.
08:45Parce que la gauche, je prends toujours la peine de distinguer,
08:48par gauche, je n'entends pas la redistribution sociale démocrate
08:51pour s'assurer que chacun puisse manger à sa faim.
08:53Je ne parle pas de ça.
08:54Je parle de la gauche comme religion politique.
08:57La gauche comme révélation.
08:58La gauche qui consiste à dire qu'être de gauche, en soi, c'est bien.
09:03Être de droite, en soi, c'est mal.
09:06Et être d'extrême droite, comme ils disent, c'est être extrêmement mauvais.
09:10Dès lors que vous vous représentez ainsi le conflit politique,
09:14vous êtes le bien contre le mal.
09:15Donc, vos adversaires ne sont pas des adversaires.
09:18Ce sont les ennemis de l'humanité.
09:19Vos adversaires ne sont pas des gens avec qui vous êtes en désaccord.
09:22Ce sont des gens qui conspirent contre l'émancipation du genre humain.
09:27Dès lors contre eux, tout est permis.
09:29Tout ça se traduit dans un projet politique.
09:31Alors, on parle souvent, par exemple, de l'immigration massive.
09:34On parle de juges laxistes.
09:36On parle de la déconstruction des sexes, aujourd'hui, dont on parle beaucoup.
09:40On parle du multiculturalisme, de la complaisance pour l'islamisme.
09:44Pour plusieurs, tout ça, c'est objet d'inquiétude et même d'effroi.
09:48Pour la gauche, tout ça, c'est un projet.
09:51Parce que c'est son projet, comme dirait l'autre.
09:54Donc, la gauche souhaite l'immigration massive.
09:57Et considère que ceux qui s'y opposent sont les héritiers du fascisme et du nazisme.
10:03La gauche radicale, disons, mais celle qui domine aujourd'hui,
10:06à tout le moins celle-là, la gauche souhaite déconstruire les sexes.
10:09Et faire en sorte que les enfants, le plus tôt possible,
10:12ne se demandent pas s'ils sont dans le bon corps avec le bon sexe.
10:15Ils le souhaitent, et c'est important.
10:17La gauche radicale souhaite utiliser des fonds publics
10:21pour faciliter la traversée de la Méditerranée,
10:25pour favoriser, en fait, un pont aérien et un pont naval
10:29qui permettraient, dans les faits, d'accélérer l'immigration massive.
10:33La gauche radicale souhaite la présence du burkini dans les piscines
10:38et la diffusion du voile un peu partout dans notre société.
10:42Donc, tout ce que, je pourrais rajouter, souhaite la déconstruction des programmes scolaires
10:47pour que l'école soit au service de toute autre chose,
10:50une logique de déconstruction des savoirs.
10:52Alors, tout ça, pour plusieurs, c'est effrayant.
10:54Pour la gauche, c'est son projet.
10:56C'est son projet.
10:57Et l'importance, et là, il faut garder ça à l'esprit,
10:59la gauche, c'est pas non plus des idées qui flottent dans le ciel éthéré des idées.
11:03La gauche, c'est un programme qui est encastré dans les institutions.
11:07La gauche serait-elle aussi puissante si elle n'avait pas, à son service,
11:12les tribunaux, qui sont aujourd'hui idéologisés.
11:15Serait-elle aussi puissante si elle ne disposait pas de tant et tant d'associations subventionnées
11:21ou administratives ou militantes ou politiques
11:24qui portent son projet, peu importe qui remporte les élections.
11:29La gauche est au pouvoir même lorsqu'elle est dans l'opposition.
11:31Ça, il faut jamais l'oublier.
11:33Je prends l'exemple de ce qu'on a vu aujourd'hui.
11:35L'extrême droite prend le pouvoir.
11:36Plusieurs centaines de cadres de l'éducation nationale disent qu'ils entreront en résistance
11:41et n'appliqueront pas les directives militaires.
11:43J'y reviens dans un instant en posant la question où est l'État de droit.
11:47Donc, ce qu'on voit ici, c'est que pour cette gauche radicale,
11:52devant elle, elle est devant une force politique qui,
11:55voulant par exemple définancer les associations militantes,
11:59voulant s'assurer que les tribunaux ne remplacent plus les élus,
12:04voulant s'assurer que l'administration ne mène pas son propre programme indépendamment des élus,
12:08elle a l'impression que c'est des forces en fait qui veulent réprimer l'émancipation humaine,
12:13donc globalement le transmigrant à l'identité culturelle déconstruite,
12:19qui est un peu l'idéal de l'homme contemporain pour cette gauche.
12:23Dans son esprit, il faut à tout prix empêcher ce qu'ils appellent l'extrême droite
12:27d'empêcher leur programme de se déployer.
12:30Je note, soit dit en passant, c'est un exemple intéressant.
12:33Dans l'I.B. aujourd'hui, on s'inquiétait des politiques culturelles du R.N. à venir.
12:38Et un des indices que le fascisme est de retour, c'est qu'on préfère au R.N., si j'ai bien compris,
12:43les politiques de subvention et de maintien du patrimoine
12:46plutôt que le financement de l'art créatif contemporain.
12:49Donc vous avez le choix globalement entre d'un côté restaurer les églises
12:52ou de l'autre multiplier les ZAD qui peuvent souvent se confondre avec des décharges publiques,
12:57mais en fait on vous explique que c'est une oeuvre d'art essentielle,
13:00et bien ça aussi c'est un signe du fascisme qui nous revient.
13:03C'est supposé faire peur, ça, par contre.
13:05Ah, c'est terrifiant! Vous vous rendez compte?
13:07On protégerait une église et on empêcherait les artistes contemporains un peu bizarres
13:11de nous imposer, à même leur argent public, l'occupation de l'espace public.
13:15C'est terrible.
13:16De même, pourquoi cette gauche a peur du peuple?
13:19Parce que le peuple est considéré comme étant traversé de préjugés.
13:23Des préjugés qui sont ceux du monde ancien.
13:26Les préjugés qu'on assimile à la transphobie, le racisme, la xénophobie, l'islamophobie et compagnie,
13:31et on sait que si on donne la parole au peuple,
13:33le peuple va revenir sur les progrès sociaux accomplis ces dernières décennies.
13:38Donc, il faut limiter le pouvoir des élus.
13:41Il faut limiter la démocratie référendaire.
13:44Il faut limiter la démocratie représentative
13:46et accorder seulement le pouvoir aux minorités idéologiques conquérantes.
13:50Et dès lors, je l'ai dit, si vous avez devant vous une force,
13:53ce qu'ils appellent l'extrême droite,
13:54qui veut, dans leur esprit, détruire tout ce qui relève de l'émancipation,
13:59tous les droits gagnés par l'individu, les minorités, et ainsi de suite,
14:02tout est permis pour l'anéantir.
14:05La violence sera relativisée.
14:07On l'a vu aujourd'hui.
14:08Madame Pannot, qui expliquait qu'avoir un antifa violent dans son équipe,
14:12elle en était fière.
14:13On le voit aussi.
14:15Et ça, c'est une séquence assez amusante.
14:17J'y reviendrai dans le détail, mais avec Olivier Faure.
14:20C'est fascinant, la séquence.
14:21On lui dit, vous savez, il y a une de vos candidates,
14:23qui considère qu'on ne peut pas condamner l'homophobie
14:26si elle est commandée par des principes religieux chez un individu.
14:29Et là, elle est tout à fait scandalisée,
14:31mais il faut quand même s'accommoder des gens qui pensent comme ça,
14:33tout comme de certains antisémites, il faut quand même s'en accommoder.
14:36Elle a démenti.
14:37Oui, elle a démenti.
14:38Ils démentissent toujours.
14:39C'est amusant.
14:40Je ne crois pas qu'on démenti.
14:42On me permettra d'être sceptique.
14:44Je pense que le scepticisme, c'est revendiqué.
14:46Donc, qu'est-ce qu'on voit à travers ça?
14:48Dans leur esprit, ce n'est pas deux forces politiques qui s'affrontent.
14:51C'est le mal avec sa puissance de contamination et d'hypnose
14:54qui se déploie sur la société.
14:56Dès lors, pour la gauche, devant ce mal, je l'ai dit, tout est permis,
14:59parce qu'il s'agit, encore une fois, dans son esprit,
15:01de vaincre Mussolini et Hitler et leurs complices.
15:05Vous dites que le Bloc central, lui aussi, a peur du Bloc national.
15:09Je crois qu'il s'agit d'une peur dans ce cas.
15:12Idéologique, certes.
15:13Clément Bond, je ne doute pas un instant qu'il a vraiment peur
15:16de ce qu'il croit des fascistes qui reviennent.
15:18Mais c'est Clément Bond.
15:20Pardon, excusez-moi.
15:22Pourquoi vous dites ça comme ça?
15:25J'ai pris l'impression qu'il a tout fait pour qu'on comprenne,
15:27avec les années, que pour lui, il tient vraiment à dire
15:29qu'il déteste le Rassemblement national.
15:31Il tient à le rappeler en toutes circonstances.
15:33On finit par le croire.
15:34Donc, c'est son principal...
15:35Que sait-on d'abord de Clément Bond dans la vie,
15:37sinon qu'en toutes circonstances, il voterait contre le RN?
15:39C'est très bien. Ensuite, il y a plein de qualités.
15:41Mais la première, c'est celle-là. Gardons-la à l'esprit.
15:43C'est probablement la même chose pour M. Dupont-Moretti.
15:46Mais pour d'autres, vous noterez que la peur de l'extrême droite
15:49s'est reconvertie en peur des extrêmes.
15:51Donc, c'est à ce moment que la peur de l'extrême droite
15:54connaît sa mutation bourgeoise.
15:56Connaît sa mutation bourgeoise, c'est-à-dire un instant.
15:59Il y a désormais... La vie politique n'est plus configurée
16:01seulement entre le bien et le mal,
16:03mais entre les gens raisonnables, les gens qualifiés,
16:06les gens qui savent compter.
16:08Ils savent compter avec des chiffres très élevés.
16:11Regardez la dette. Ils sont capables de compter
16:13jusqu'à des milliards de milliards quand même.
16:15Ces gens-là sont quand même doués, quoi qu'il en soit.
16:17Donc, ils ont le monopole, ils nous expliquent, eux,
16:20du raisonnable, de la raison, du sérieux, de l'intelligence.
16:25Ils représentent aussi, il faut comprendre,
16:27c'est un circuit de formation des élites.
16:29Ce sont des gens qui ont globalement le même parcours sociologique.
16:31Certaines écoles de commerce,
16:33certaines écoles de formation politique.
16:35Et ce sont des élites qui se sont connues généralement très jeunes
16:38et qui occupent les fonctions.
16:40Alors, s'il faut se défendre contre la gauche radicale,
16:43parce qu'ils ont peur aussi de temps en temps,
16:45même s'ils vont la préférer au dernier moment,
16:47ils disent attention sur le dangereux, finances publiques.
16:49De l'autre côté, ils vont rajouter une petite couche
16:51sur le racisme, et ainsi de suite.
16:53Mais fondamentalement, leur argument, leur conviction,
16:55c'est qu'ils ont le monopole de la raison,
16:57le monopole du droit, le monopole de l'intelligence,
17:00le monopole de la démocratie,
17:02le monopole de la société de sécurité,
17:04le monopole de la compétence,
17:06surtout quand vient le temps de gouverner.
17:08Qu'est-ce qu'il y a derrière cela?
17:10Une peur plus grande encore que la peur du fascisme,
17:13c'est la peur de perdre ses privilèges,
17:15la peur de perdre son poste,
17:17la peur de quitter le pouvoir.
17:19Parce qu'à l'échelle de l'histoire, qu'est-ce qu'on voit?
17:21Il y a de temps en temps des grands...
17:23C'est pas la bonne formule.
17:25Des élites sont balayées par de nouvelles élites.
17:28On l'a vu en 1958, on l'a vu en 1981.
17:31Donc une élite est congédiée, une autre apparaît.
17:33Et d'un coup, vous perdez tous vos privilèges.
17:35D'un coup, ce qui vous revenait de droit,
17:37mais à la manière d'un droit naturel,
17:39c'est à vous, c'est votre privilège à vous.
17:41C'est la récompense pour votre intelligence supérieure.
17:44Vous perdez tout ça.
17:46Je pense que la peur de perdre ses privilèges,
17:48la peur de perdre le pouvoir,
17:50la peur de perdre tout ce qui a été accumulé,
17:52une forme de privatisation du bien public
17:54qu'on a nommé République et État de droit ces dernières années,
17:56je pense que la peur de l'extrême-centre
17:58est d'abord une peur sociologique
18:00d'être déclassée par de nouvelles élites.
18:02Gardons ça à l'esprit.
18:04L'Assemblée nationale pourrait bien l'emporter le 7 juillet.
18:06On en a vu encore les derniers sondages.
18:08Comment cette peur s'est-elle dissipée?
18:10Alors, le grand écart
18:12entre la prétention à l'expertise
18:14et la qualification suprême de nos compétentes élites
18:16et la société réelle
18:18telle qu'elle se déploie et se décompose,
18:20des gens commencent à douter de la qualité des élites
18:22qu'on a au Sommet.
18:24Et par ailleurs, le grand récit de la peur du fascisme
18:26qui revient, des gens finissent par se dire
18:28qu'on n'est plus nécessairement en 1945
18:30qu'aujourd'hui, en 43, en 44 non plus.
18:32Donc, on a changé d'époque.
18:34Donc, ça fonctionne un peu moins bien. On en parlait hier.
18:36Il y a aussi une faillite du système.
18:38On voit un peu partout en Occident.
18:40Mais cette peur, je le dis, demeure.
18:42Il ne faut pas se tromper. Elle demeure.
18:44Je donne quelques exemples.
18:46Tous ceux qui, justement, lancent le serment anti-RN
18:48ces jours-ci, en disant, faites attention,
18:50on est contre la division, l'exclusion,
18:52on est contre le fait de se diviser.
18:54D'ailleurs, sachez-vous, 40 % de la population,
18:56vous êtes tous des fascistes.
18:58On est contre la division, bam, de fascistes.
19:00Le chaos économique et la paix.
19:02Il vaut mieux en rire.
19:04Moi, je regarde ça.
19:06Ensuite, les gens ont votre bille pour qui ils veulent.
19:08Moi, je marque aucune préférence.
19:10Je note simplement, j'essaie de comprendre
19:12la rhétorique des uns et des autres.
19:14Et aujourd'hui, vous l'avez noté avec raison,
19:16plusieurs centaines de cadres de l'éducation nationale
19:18qui entreront en résistance et n'appliqueront pas
19:20les directives ministérielles.
19:22Donc, moi, je suis très inquiet.
19:24Ça veut dire qu'ils vont rompre avec l'État de droit.
19:26Où est l'État de droit quand on en a besoin?
19:28Ça explique que notre conscience est tellement élevée
19:30qu'on n'accepte pas le résultat
19:32à venir possible des élections de la démocratie.
19:34Et à ce moment-là, ils vont dire
19:36que c'est au nom de la démocratie
19:38qu'ils n'acceptent pas le vote populaire.
19:40Chose certaine, et je terminerai là-dessus
19:42d'une phrase toute simple.
19:44Il est vrai que si jamais le RN l'emportait,
19:46peu importe nos préférences,
19:48ça témoignerait probablement d'un changement de régime.
19:50On parle souvent de crise de régime ici.
19:52Ça serait une forme de changement de régime
19:54dans le cadre de la Ve République.
19:56En 1958, par exemple, il y a eu des turbulences.
19:58Certains s'en sont désolés, d'autres s'en sont réjouis.
20:00Il est possible que des turbulences
20:02semblables soient imaginables demain.
20:04Mais l'histoire de la France, de ce point de vue,
20:06tourne en cycle.
20:08La crise de régime est toujours un peu plus violente ici
20:10qu'ailleurs.
20:12Excellente analyse, mon cher Mathieu.
20:14Dimitri, on va maintenant regarder avec vous
20:16les projections de la future Assemblée nationale,
20:18celle qui pourrait sortir des urnes
20:20au soir du second tour, le 7 juillet.
20:22Il n'est pas impossible que l'on se retrouve
20:24un peu comme dans la précédente
20:26législature, c'est-à-dire sans
20:28majorité absolue.
20:30Ce scénario semble inquiété, on l'a vu.
20:32Jordan Bardella, le chef de fille
20:34du RN, a dit ce matin sur CNews
20:36et Europe 1 qu'il refuserait
20:38d'être Premier ministre s'il n'avait pas
20:40la majorité absolue avec lui.
20:42Quelle analyse ?
20:44C'est pas comme ça qu'il l'a dit.
20:46Il a dit, attention, j'ai quand même l'ambition
20:48d'atteindre Matignon, mais
20:50aurais-je les moyens de gouverner si je n'ai pas la majorité absolue ?
20:52C'est plutôt comme ça qu'il a tourné.
20:54C'est important de le préciser parce que ça donnait
20:56l'impression d'un caprice, c'est comme ça que ça a été pris.
20:58Gabriel Attal s'est moqué de lui ce matin en disant
21:00il a peur du pouvoir. Ils ont peur du pouvoir
21:02au RN, ils ne sont pas du tout prêts.
21:04Je trouve que c'est un message assez fort
21:06de la part de Jordan Bardella. Il faut voir
21:08le pivot de communication que ça représente.
21:10Alors que la semaine dernière, ils en étaient
21:12encore à dire, nous sommes prêts à gouverner.
21:14Chaque jour qui passe
21:16nous rapproche du pouvoir. C'était les éléments de langage
21:18du RN, il n'y a pas plus tard
21:20que huit jours. Là, il met en garde
21:22les électeurs. Donc là, vous voyez ce qu'il a dit
21:24dans le journal Le Parisien ce matin. Il l'a répété
21:26sur CNews et sur Europe 1.
21:28Qu'est-ce qu'il nous dit ? Il nous dit, si vous voulez
21:30que ça, ça change, il faut m'en donner les moyens.
21:32À Matignon, je n'aurai pas le président
21:34de la République avec moi. Il sera même contre moi.
21:36Il me faut donc une assemblée à ma main
21:38qui vote mes textes. Sinon, j'aurai
21:40les mains liées. C'est ça en fait
21:42le message de Jordan Bardella et c'est une
21:44mise en garde à ses électeurs.
21:46Et je crois qu'il faut
21:48convaincre que ce n'est pas qu'un coup de com',
21:50c'est pas qu'un coup de campagne pour faire le fort.
21:52Je dirais même que c'est exactement le contraire.
21:54Jordan Bardella est en train de nous faire l'aveu
21:56qu'il redoute ce que j'appellerais
21:58une victoire faible.
22:00C'est-à-dire, il arrivera en tête
22:02des élections, le RN arrivera
22:04en tête, mais il ne gagnerait pas vraiment.
22:06Il ne prendrait pas vraiment le pouvoir.
22:08Et c'est assez paradoxal parce que si vous regardez bien la situation,
22:10le RN
22:12a l'air dans une situation absolument idéale.
22:14Des trois pôles qui structurent aujourd'hui notre
22:16vie politique. C'est le plus stable,
22:18c'est le plus solide, c'est le plus
22:20homogène, c'est aussi, je pense, le plus
22:22nombreux. Vous regardez l'alliance des gauches autour
22:24de la France insoumise, elle fait le buzz,
22:26mais elle est truffée d'incohérences,
22:28elle est truffée
22:30de désaccords. Le bloc
22:32central autour du RN, alors ils sont
22:34complètement perdus aujourd'hui. Ils cherchent des
22:36alliances un coup à gauche, un coup à droite.
22:38Ils en sont à dire à leur champion Emmanuel Macron
22:40de se faire tout petit, de ne pas prendre
22:42la parole. Enfin, vous voyez...
22:44Exactement, l'état de désarroi
22:46dans lequel se trouvent aujourd'hui Renaissance et ses amis.
22:48Donc, malgré cela,
22:50le RN
22:52donne l'impression
22:54d'avoir peur de ne pas vraiment
22:56gagner les élections. Alors, pourquoi ?
22:58Ça, Mathieu nous l'a brillamment expliqué la semaine
23:00dernière. Ça rejoint un petit peu d'ailleurs ce qu'il vient de dire.
23:02C'est qu'il ne faut pas se tromper
23:04sur la force du RN.
23:06Oui, c'est un poids lourd électoral,
23:08mais dans ce qu'est la démocratie en France,
23:10dans sa conception extensive,
23:12la démocratie, ce n'est pas que les partis politiques.
23:14Ce sont aussi la société civile,
23:16les associations, les syndicats,
23:18les médias,
23:20les administrations, les cours
23:22suprêmes. Et là, dans tout cela,
23:24le RN est faible
23:26pour ne pas dire totalement absent.
23:28C'est un nain. Il n'a pas du tout les réseaux
23:30qu'ont ses adversaires, et notamment la gauche.
23:32On va marquer une pause
23:34pour creuser un petit peu, effectivement,
23:36lorsque vous dites qu'ils sont un nain. Vous allez me dire, est-ce que
23:38finalement, il faut voter ? Il ne faut pas
23:40voter ? Est-ce qu'ils ont une chance de gagner,
23:42de l'emporter ? Quelle marge de manœuvre ?
23:44Il pourrait y avoir si, effectivement, les électeurs
23:46du RN votent massivement
23:48pour être une majorité absolue ou pas.
23:50Enfin, on en parle dans un instant
23:52avec nos mousquetaires. On marque une pause.
23:54A tout de suite.
23:58Dimitri Pavlenko, vous nous disiez
24:00que le RN est fort
24:02dans les urnes, mais faible dans
24:04la société civile. Absolument.
24:06C'est-à-dire ? C'est-à-dire que dans le monde associatif,
24:08dans le monde culturel,
24:10enfin, le monde culturel, c'est flagrant,
24:12dans les cours suprêmes, partout,
24:14tout ce qui fait la démocratie au sens large,
24:16comme Mathieu l'avait bien expliqué la semaine dernière,
24:18on voit que le RN est un
24:20nain, il est absent, voire
24:22il est totalement ostracisé.
24:24On a pris le cadre de l'éducation nationale,
24:26cette quarantaine de hauts cadres de l'éducation nationale
24:28qui viennent de signer une pétition pour dire qu'ils n'obéiront
24:30pas à un gouvernement
24:32RN. Voilà, la désobéissance
24:34civile, le badge de résistance.
24:36Pierre Moscovici, à la Cour
24:38des Comptes, vient de dire dans le journal
24:40Le Monde qu'il faut être prêt à résister.
24:42Et il conçoit la Cour des Comptes comme un
24:44corps de refuge. Il emploie cette expression
24:46pour tous ceux qui sont sortis
24:48de la Cour des Comptes et qui sont ailleurs,
24:50qui pourraient venir se réfugier
24:52à la Cour des Comptes le temps que l'orage passe,
24:54que le RN perde le pouvoir.
24:56Mathieu en perd ses lunettes.
24:58Et vous avez des...
25:00Et vous avez des états d'âme similaires
25:02dans la préfectorale,
25:04dans le corps diplomatique, etc.
25:06Et on avait eu le même barnum en 2017,
25:08quand la possibilité que Marine Le Pen
25:10l'emporte au second tour, à un moment,
25:12s'était présentée. Vous avez des
25:14diplomates comme Gérard Haraud qui avait écrit en disant
25:16« Moi, jamais, je ne servirai
25:18un pouvoir rassemblement national. »
25:20Alors, j'ai noté d'ailleurs deux phrases intéressantes.
25:22L'une de Marine Le Pen, hier,
25:24dans Le Figaro. Elle dit
25:26« Je suis épaté par le nombre de hauts fonctionnaires,
25:28de diplomates, qui me disent qu'ils sont
25:30tout à fait prêts à travailler avec le RN.
25:32Nous n'aurons aucune difficulté
25:34à constituer un gouvernement. »
25:36Ah, on se dit « Tiens, peut-être qu'il s'est passé des choses en coulisses,
25:38qu'on n'a pas vues. Peut-être qu'il y a ce message
25:40de façade où l'on dit « Moi, jamais pour le RN,
25:42et en coulisses, je vais tâter le terrain. »
25:44Et Jordan Bardella, ce matin,
25:46qui nous dit, dans la même interview du Parisien,
25:48où il dit que Matignon,
25:50très peu pour lui, s'il n'a pas la majorité absolue,
25:52il dit à un moment « Depuis quelques jours,
25:54beaucoup de hauts fonctionnaires,
25:56de diplomates, de chefs d'entreprise,
25:58entrent en contact avec nous, car la perspective
26:00d'une prise de pouvoir est envisageable. »
26:02Bon, alors, moi, je dis ça, je me dis
26:04« Peut-être que c'est vrai. Peut-être qu'effectivement,
26:06vous avez tous ces gens-là qui se présentent,
26:08des membres de l'élite qui viennent
26:10proposer leur service au RN,
26:12alléchés par l'odeur du pouvoir,
26:14ou bien par conviction dissimulée jusque-là.
26:16Peut-être que c'est vrai, ou pas.
26:18En tout cas, je pense que les élites ne sont pas
26:20prêtes en majorité à travailler
26:22avec ou pour le RN.
26:24Il y a un risque, clairement, pour le RN
26:26d'être empêché de gouverner.
26:28À moins qu'il ait
26:30la légitimité parlementaire et surtout la puissance
26:32de feu législative que seul
26:34peut lui procurer la majorité
26:36absolue à l'Assemblée nationale,
26:38c'est-à-dire au moins 289
26:40sièges conquis au soir du 7
26:42juillet, donc dans trois semaines.
26:44Voilà pourquoi Jordan Bardella
26:46dit ce matin « Il me faut
26:48la majorité absolue, sinon rien. »
26:50Oui, mais
26:52ce n'est pas ce que lui pronostiquent
26:54les sondages.
26:56Pour l'instant, on parle
26:58de plus en plus du scénario d'une « chambre introuvable ».
27:00Absolument.
27:02Ça, c'est vraiment l'expression du jour.
27:04Vous l'avez à peu près partout dans les journaux.
27:06Alors, « chambre introuvable »
27:08au sens d'une Assemblée qui ne trouverait pas
27:10de majorité franche.
27:12C'est un contresens, d'ailleurs, par rapport
27:14à l'emploi historique de la
27:16chambre introuvable. C'était Louis XVIII qui avait ainsi
27:18qualifié une chambre qui avait été
27:20un raz-de-marée royaliste en 1815.
27:22Et c'était la chambre admirable.
27:24C'était la chambre qu'on ne trouve jamais,
27:26en fait, où vous avez 80% de la chambre
27:28avec vous. Bon, pas de bol
27:30pour Louis XVIII à l'époque. C'est que cette chambre
27:32était plus royaliste que le roi, d'où l'expression.
27:34Et donc, il avait été forcé de la dissoudre
27:36parce que ces gens étaient absolument ingérables.
27:38Vous voyez, dans ce
27:40cadre-là, la chambre introuvable,
27:42ça, c'est le rêve de Jordan Bardella.
27:4480% des députés qui seraient à l'Assemblée nationale,
27:46on imagine un Jordan Bardella
27:48totalement ravi parce que là, effectivement, il aurait
27:50les coups des franches pour légiférer.
27:52Là, on est plutôt dans
27:54l'idée opposée. Qu'est-ce qui
27:56pourrait se passer le 7 juillet à l'issue du second tour ?
27:58Scénario numéro 1, on aurait
28:00une majorité absolue, c'est-à-dire l'une des trois forces
28:02politiques, Renaissance et Largie,
28:04le centre, le Bloc central,
28:06le Bloc des Gauches
28:08ou le Rassemblement national
28:10obtiendraient la majorité absolue.
28:12On se retrouverait dans une situation qu'on connaît bien,
28:14situation de cohabitation.
28:16À ce moment-là, le président de la République
28:18appellerait un Premier ministre issu du
28:20Bloc majoritaire. Là, on est
28:22comme en 86, comme en 93,
28:24comme en 97.
28:26Scénario numéro 2,
28:28c'est sans doute le plus probable, celui d'une majorité
28:30relative. Ça, on connaît aussi.
28:32C'était la législature
28:34qui vient de s'achever. On était dans ce
28:36scénario où vous avez un groupe qui est plus
28:38important que les autres, c'était le Bloc central,
28:40mais qui n'avait pas suffisamment
28:42de voix pour gouverner avec une majorité
28:44absolue. Dans ce cas-là, qu'est-ce qui se passe ?
28:4649 voix.
28:48Soit vous trouvez les forces d'appoint
28:50autour de vous, à gauche ou à droite,
28:52et c'est ainsi que gouvernait Elisabeth Borne,
28:54puis Gabriel Attal, ou bien, si vous n'avez pas le choix,
28:5649-3. Le problème du 49-3
28:58étant que depuis
29:00la réforme constitutionnelle de 2008, c'est un fusil
29:02à un coup. Vous ne pouvez l'utiliser qu'une fois
29:04par session parlementaire pour un texte,
29:06sauf pour les textes budgétaires, où là, vous pouvez
29:08l'employer à volonté. Mais quand
29:10vous employez le 49-3,
29:12dans les 24 heures qui suivent, les oppositions
29:14peuvent demander
29:16une motion de censure.
29:18Vous vous exposez constamment au risque
29:20d'une censure, et donc à la chute de votre gouvernement.
29:22Dans le cas où c'était
29:24le Bloc central qui gouvernait,
29:26où effectivement, on était la France
29:28insoumise, refusant de voter les motions de censure
29:30du Rassemblement national, ça pouvait marcher.
29:32Mais là, imaginez un instant,
29:34un Premier ministre Jordan Bardella,
29:36ou un Premier ministre François Ruffin,
29:38ou Jean-Luc Mélenchon, ou je ne sais qui du côté de la gauche,
29:40probablement que
29:42la première motion de censure,
29:44de ce gouvernement, tomberait.
29:46Donc, on se retrouverait dans une situation
29:48où le gouvernement
29:50serait extrêmement vite renversé, quel que soit
29:52le Bloc qui soit en tête
29:54le soir du 7 juillet.
29:56Mais à plus forte raison,
29:58si c'est la gauche ou la droite. Donc là,
30:00on se retrouve dans une situation inconnue
30:02de blocage institutionnel, c'est du jamais vu
30:04sous la Ve République,
30:06une assemblée totalement
30:08ingouvernable.
30:10Allons plus loin, Dimitri.
30:12Qu'est-ce qui se passerait derrière ?
30:14On entrerait en crise de régime ?
30:16Dans le Figaro, Marine Le Pen disait,
30:18dans ce cas, si on est dans le cadre d'une chambre
30:20ingouvernable, parce que pas de majorité absolue,
30:22il n'y a plus qu'une solution, c'est la démission
30:24du Président de la République.
30:26Non, ce n'est pas la seule solution. Il pourrait aussi
30:28chercher une autre majorité dans la chambre existante
30:30en disant, écoutez, j'en appelle
30:32à toutes les bonnes volontés, gouvernement d'union nationale,
30:34Bloc central avec des alliés de bonne volonté
30:36et de gauche et de droite, etc.
30:38Seulement, il se retrouverait
30:40des tiers croisés, des députés du Rassemblement
30:42national et des députés du Front populaire.
30:44Donc là aussi, il y aurait un risque
30:46quand même de chute du gouvernement.
30:48Donc, retour à la case départ.
30:50Emmanuel Macron n'est pas obligé
30:52de démissionner, mais imaginons
30:54qu'il le fasse. Le nouveau Président
30:56qui serait élu, est-ce qu'il aurait les coups
30:58des franges ? Eh bien non. Pourquoi ?
31:00Parce que l'assemblée qui aurait été
31:02récemment élue ne pourrait être
31:04dissoute, parce que l'article 12
31:06de la Constitution stipule qu'il ne peut
31:08être procédé à une nouvelle dissolution
31:10dans l'année qui suit les élections
31:12législatives. Donc, pas d'élection
31:14législative avant le 7 juillet
31:162025. Voyez, on est totalement
31:18coincé. Alors là, il reste finalement une ultime
31:20possibilité, et là, c'est là que ça devient drôle.
31:22C'est l'opposé du
31:24retour au peuple voulu par Emmanuel
31:26Macron. C'est ainsi qu'il nous a présenté
31:28l'explication de sa dissolution, le retour
31:30au peuple. La négation même
31:32du suffrage universel et de la souveraineté populaire,
31:34c'est quoi ? Ce serait un gouvernement de
31:36techniciens, un gouvernement d'experts
31:38pour piloter le bateau France, en attendant
31:40de pouvoir dissoudre à nouveau.
31:42La question que je me pose, c'est est-ce qu'Emmanuel
31:44Macron avait pensé à tout cela
31:46avant le 9 juin ? Mystère.
31:48– Merci beaucoup
31:50Dimitri Pavléco. C'est vrai que
31:52personne ne pense au fait qu'on ne peut pas
31:54dissoudre pendant un an. C'est-à-dire que là...
31:56– Là, maintenant, on y pense. – Maintenant,
31:58on y pense. Merci mon cher Dimitri.
32:00Beaucoup de sujets à aborder
32:02avec vous. On parlera de Raphaël Arnault,
32:04fiché S une fois, fiché S deux fois,
32:06fiché S trois fois. Adjugé,
32:08vous êtes candidat au nouveau Front Populaire.
32:10J'ai envie d'avoir votre regard. Et puis,
32:12on parlera dans un instant, peut-être avant de vous lancer
32:14sur votre dernière chronique sur
32:16cette jeune fille, on parle
32:18même d'une enfant qui a été
32:20violée à courbe voie.
32:22Ça s'est passé le week-end dernier,
32:24j'en ai des frissons en vous parlant,
32:26par trois jeunes
32:28garçons, 12, 13, 14 ans, dont un
32:30qu'elle connaît, et violée
32:32parce qu'elle était juive,
32:34et à l'heure qu'il est.
32:36On est en train de minimiser l'antisémitisme,
32:38on en parle dans un instant.
32:40Marc Menand, c'est la période
32:42du 18 juin, la résistance,
32:44l'espoir, l'espérance.
32:46– Alors,
32:48le général De Gaulle,
32:50c'est véritablement
32:52l'homme de la solitude, mais bien
32:54en amont. C'est-à-dire que
32:56dès 1934, il écrit,
32:58il est là, il peste quand il voit
33:00l'armée, comment elle s'organise.
33:02L'obsession,
33:04la fameuse ligne Maginot,
33:06on a un mur,
33:08personne ne le franchira,
33:10les Allemands resteront derrière,
33:12il suffira de leur lancer quelques pommes de terre,
33:14et avec ça, eh bien,
33:16nous serons libres chez nous.
33:18Et lui, il dit, mais c'est pas possible,
33:20on ne tire pas
33:22les conclusions de ce que nous avons vu
33:24en 1914.
33:26Qu'est-ce qui a permis la victoire ?
33:28Qu'est-ce qui a permis
33:30la victoire ? L'aviation aussi,
33:32c'est-à-dire qu'on est
33:34dans un bouleversement
33:36des armées, la manière
33:38dont elles doivent
33:40s'orchestrer grâce
33:42à une technologie qui n'avait jamais
33:44existé auparavant.
33:46Et alors, il essaie d'alerter les uns
33:48et les autres, il faut construire des chars,
33:50construisons des chars,
33:52construisons des avions.
33:54Mais personne ne l'écoute,
33:56à sauf un homme,
33:58qui s'appelle Paul Reynaud.
34:00Paul Reynaud, il ne joue pas encore
34:02un grand rôle, mais il trouve
34:04très intéressante cette analyse
34:06du général
34:08de Gaulle. Il y a le
34:10Front populaire, et ce qui est étonnant
34:12aussi, c'est que Léon Blum
34:14reçoit le général de Gaulle,
34:16qui n'est pas encore le général de Gaulle,
34:18il n'est que colonel,
34:20il fait attention à ses propos.
34:22Et il dit, oui, mais bon,
34:24aujourd'hui, alors qu'il engage
34:26un effort de guerre, on voit monter
34:28le nazisme, et par conséquent,
34:30il est conscient
34:32qu'il nous faut nous mobiliser.
34:34Il n'est pas dans le laxisme. Mais il y a un homme
34:36en embuscade derrière, qui lui
34:38reste avec sa ligne Maginot, qui est contre
34:40les chars, contre les avions, c'est
34:42le maréchal Pétain. Ah !
34:44Le maréchal Pétain, c'est quand même
34:46l'homme de la victoire,
34:48l'idole, je dirais,
34:50du peuple. On ne peut pas aller contre ça.
34:52Passons les épisodes, là, vous avez compris
34:54le contexte dans lequel
34:56nous nous inscrivons. Et puis,
34:58la déclaration de guerre
35:00et la mobilisation,
35:02tout cela tourne rapidement
35:04à la débâcle, et en
35:06mars 1940,
35:08alors que la situation est
35:10désespérée, Daladier est renvoyé
35:12dans ses foyers, et on demande
35:14à Paul Reynaud
35:16de constituer un
35:18ministère. À ce moment-là,
35:20le colonel de Gaulle est du côté de là-haut,
35:22avec quelques chars,
35:24quand même, et
35:26il envisage de barrer
35:28la route aux Allemands. Les choses
35:30très rapidement
35:32le mettent au désespoir, et pour autant,
35:34c'est là qu'on voit
35:36cette force de la solitude, le
35:38caractère. Aujourd'hui, certains
35:40se sentent désespérés. Trouvez en vous
35:42les ressorts,
35:44les ressorts de la lumière.
35:46Que dit-il ? Il dit
35:48« La guerre
35:50commence infiniment mal,
35:52mais il faut
35:54qu'elle continue. Il y a
35:56pour cela de l'espace dans le monde.
35:58Si je vis, je me battrai
36:00où il faudra, le temps qu'il faudra,
36:02jusqu'à ce que l'ennemi soit
36:04défait. » Voilà ce qu'il dit au mois
36:06de mai. Et début juin,
36:08Paul Reynaud
36:10annonce qu'il a choisi
36:12comme secrétaire d'État
36:14de la Défense, il a choisi
36:16le général de Gaulle.
36:18Et c'est un autre,
36:20le colonel de Gaulle, qui sera rapidement
36:22d'ailleurs nommé général.
36:24Et c'est un autre général de
36:26l'Estreint qui entend l'annonce
36:28et qui l'annonce à de Gaulle,
36:30qui se précipite rue Saint-Dominique,
36:32d'autant qu'il a la confirmation
36:34par télégramme.
36:36Il demande à Paul Reynaud
36:38quelles sont ses intentions.
36:40Il lui dit « Est-ce que vous
36:42envisagez d'utiliser
36:44l'Empire, l'Empire,
36:46aller Alger,
36:48mobiliser la flotte,
36:50mobiliser les avions ? »
36:52Et oui, oui,
36:54je suis d'accord pour tout cela.
36:56Malheureusement,
36:58forcément, dans le gouvernement,
37:00on a la pétoche
37:02et ils sont bien seuls. Il n'en reste pas
37:04moins qu'il envoie
37:06le général de Gaulle
37:08en Angleterre rencontrer Churchill.
37:10Et c'est la première fois
37:12que de Gaulle voit Churchill.
37:14C'est extraordinaire quand on lit
37:16dans les mémoires de de Gaulle.
37:18« Je vois devant moi
37:20un homme
37:22qui a la stature
37:24du guide,
37:26la stature du chef,
37:28un homme de culture,
37:30un homme de courage.
37:32Avec cet homme-là,
37:34on doit pouvoir gagner. »
37:36Mais bon, que de conflits
37:38existeront entre l'un et l'autre ?
37:40Il n'en reste pas moins
37:42qu'il y a une proposition
37:44qui est faite au général de Gaulle.
37:46Il y a des allers-retours
37:48entre la France et l'Angleterre
37:50avec le gouvernement qui est à Bordeaux.
37:52On appelle aussi,
37:54c'est le général Végan, le défaitiste,
37:56qui demande à Churchill
37:58de venir en France alors que le gouvernement
38:00est à Orléans. Bref, tout ça.
38:02Vous imaginez la panique, toujours est-il,
38:04qu'il y a une idée de fusion
38:06de l'Angleterre et de la France
38:08pour surprendre tout le monde
38:10et recréer une dynamique.
38:12De Gaulle propose cela
38:14à Churchill qui est convaincu
38:16et on décide d'avoir
38:18Paul Reynaud
38:20comme porteur
38:22de ce projet. Ils l'ont au téléphone
38:24et Churchill lui a dit
38:26« Allô ! Allô ! Bueno !
38:28C'est le bon projet ! »
38:30Malheureusement, quand De Gaulle
38:32arrive à Bordeaux,
38:34il apprend que Paul Reynaud
38:36a laissé les pouvoirs
38:38au maréchal Pétain
38:40et de là, il faudra
38:42entrer dans la lutte.
38:44Et là, c'est magnifique. C'est De Gaulle
38:46qui se sent seul. Il dit « Je suis seul
38:48comme un homme face à l'océan
38:50qu'il doit traverser à la nage.
38:52Il tiendra son discours. »
38:54Tout du moins, on pense qu'il a tenu
38:56le discours. Il l'écrit
38:58le 17 et le 18.
39:00Il n'y a aucun
39:02enregistrement et c'est dans
39:04deux journaux, Le Petit Provençal
39:06et La Marseillaise, qu'il y aura
39:08l'écho de ses propos.
39:10« L'espérance doit-elle
39:12disparaître ?
39:14La défaite est-elle
39:16immeuble ? Non ! »
39:18Voilà ce que disait le général
39:20De Gaulle.
39:22Merci beaucoup mon cher Marc.
39:24Seul met la victoire au bout.
39:26Merci pour cette note d'espérance
39:28du général De Gaulle.
39:30L'appel du 10 juge Raphaël Arnault,
39:32le leader groupuscule
39:34d'extrême-gauche, la jeune garde
39:36et candidat à nos fronts populaires dans la première
39:38circonscription du Vaucluse.
39:40Je commence par vous Dimitri, puisque c'est Europe 1
39:42qui a sorti l'information ce matin à Avignon
39:44et selon les informations d'Europe 1,
39:46il a trois fiches S
39:48émises par la DGSI, une autre par
39:50le renseignement territorial de la
39:52DRPP, une autre par la préfecture de police
39:54de Paris. Question,
39:56comment pouvait-on imaginer
39:58qu'un homme ayant trois fiches S
40:00puisse être candidat
40:02à l'Assemblée nationale
40:04au Palais Bourbon,
40:06enfin, sous les ordres de la République ?
40:08Le pire, c'est que trois fiches S
40:10mais toutes renouvelées à plusieurs
40:12reprises, connues sous sept noms
40:14différents, Raphaël Arnault n'est
40:16pas son vrai nom. Raphaël Arnault
40:18est un nom de scène si vous voulez, c'est son
40:20nom d'antifa et c'est son nom politique.
40:22Vous voyez, ce qui est terrible, c'est que
40:24ce ne sont pas des fiches, ce ne sont pas des
40:26condamnations en justice, ce sont des
40:28fichiers de police, donc oui,
40:30ça n'empêche pas de se présenter. On a le droit de le faire.
40:32Il y a peut-être d'autres députés
40:34en exercice ou déjà élus
40:36qui étaient... Comment ? Ferme-le ?
40:38Des maires, Gérald Darmanin avait dit qu'il ne voulait pas donner
40:40les fiches S aux maires puisque plusieurs
40:42avaient une fiche S. Absolument, absolument.
40:44Mais vous voyez, dans le cas de Raphaël Arnault,
40:46ça va au-delà de ça, c'est-à-dire qu'en fait, c'est un badge de résistance
40:48en fait, pour son électorat. Et donc
40:50évidemment, il est en plus parachuté dans une circonscription
40:52où il a assez peu de chances de gagner
40:54mais c'est pour marquer le coup, vous voyez, c'est pour
40:58pas étonner en fait. C'est-à-dire qu'on est devant
41:00un homme qui revendique la violence
41:02en tant que tel. Il a déjà dit,
41:04L'Incorrect rapportait, l'excellent magasin
41:06L'Incorrect rapportait qu'il avait déjà dit qu'il mettrait
41:08une balle dans la tête
41:10d'Alice Cordier du mouvement
41:12Nemesis. Bon, alors...
41:14Il y a des audios, on l'entend.
41:16Oui, oui, donc c'est une violence totale,
41:18c'est un appel au meurtre. Mais c'est quoi cette
41:20apologie de la violence, Charlotte ? Mais c'est l'antiféchisme.
41:22Non mais c'est quoi cette
41:24apologie de la violence dans, je sais pas moi,
41:26dans les statuts de la République ? Je comprends pas.
41:28Non mais c'est ça, c'est son profil réel, c'est-à-dire
41:30ses déclarations, ses revendications et son positionnement
41:32politique qui sont beaucoup plus
41:34un problème, à mon avis,
41:36que les fiches S, parce que les fiches S
41:38en effet, un, c'est pas une condamnation, et deux,
41:40tous les services de renseignement vous expliquant
41:42que vous pouvez être fiché parce que
41:44vous êtes copain avec quelqu'un qui est suivi.
41:46Bon, ils peuvent s'échapper avec cette
41:48question de la fiche, vous avez raison, c'est symbolique,
41:50surtout quand il y en a trois et qu'elles sont renouvelées.
41:52Mais c'est surtout ces déclarations qu'il faut prendre au sérieux
41:54parce qu'il se cache absolument pas de la volonté
41:56de violence politique pour parvenir
41:58à ses fins, oui.
42:00C'est la débâcle, c'est la débâcle morale.
42:02Aujourd'hui, vous avez, dans l'esprit
42:04de nombre de gens,
42:06ce désir d'une violence
42:08pour renverser, y'a pas d'espoir, c'est comme si
42:10on avait plus de route, on ne savait
42:12pas vers où aller et tout est permis
42:14dès lors que l'on veut avoir ça.
42:16C'est l'édito
42:18de Mathieu. On détient
42:20une vérité et
42:22on agite la peur
42:24pour que cette vérité l'emporte
42:26et on se fout complètement
42:28de ce que l'on représente en tant qu'être humain.
42:30Reprenons notre bon sens
42:32dans ce monde des versions de valeur.
42:34Dans un instant, on parle de l'antisémitisme
42:36de cette jeune fille de 12 ans
42:38violée à Corbevoie parce que juive.
42:40Ces derniers jours,
42:42beaucoup de personnalités se sont engagées,
42:44on l'a vu, dans le front de résistance
42:46contre les résultats du
42:48Rassemblement national. D'abord,
42:50les sportifs, ensuite, on parle des intellectuels.
42:52Alors, d'abord, les sportifs...
42:54J'aime la césure !
42:56Les deux vont parfois se lier.
42:58Les deux vont parfois se lier.
43:00Déjà, et les sportifs
43:02et les
43:04artistes ont le droit de s'exprimer
43:06puisque c'est leur défense depuis quelques jours
43:08et ils ont évidemment tous le droit de s'exprimer.
43:10Je note simplement qu'on a eu une affaire,
43:12c'est un joueur du RCLance
43:14qui a été poursuivi
43:16par des journalistes parce qu'il
43:18avait liké un post sur je ne sais quel
43:20réseau social de Jordan Bardella. On lui a demandé
43:22de s'excuser. On a trouvé encore
43:24pire, c'est qu'il suivait certains journalistes
43:26de CNews. Imaginez l'horreur !
43:28Donc, Mediapart lui a demandé des comptes.
43:30Il avait des journalistes de CNews !
43:32Et il a fini par faire un
43:34communiqué, non seulement pour s'excuser
43:36mais pour expliquer que malheureusement,
43:38il alimentait les préjugés selon lesquels
43:40les sportifs étaient plus ou moins des idiots.
43:42Je n'ai pas ces mots en tête, mais il ajoutait
43:44à l'excuse publique l'humiliation de lui-même
43:46publiquement.
43:48Je veux bien que les sportifs,
43:50en l'occurrence, aient le droit de s'exprimer.
43:52S'ils n'ont le droit de s'exprimer que
43:54dans un camp préalablement défini,
43:56ça ne s'appelle plus un choix démocratique
43:58et ça ne s'appelle plus la liberté non plus.
44:00Ensuite, on a vu les sportifs
44:02s'engager la plupart du temps contre
44:04l'extrême droite et on a Kylian Mbappé
44:06qui est le sportif parmi les sportifs,
44:08qui nous a expliqué qu'il s'engageait contre les extrêmes.
44:10Je note que personne n'a pris au sérieux
44:12Emmanuel Macron quand
44:14en 2022, il se définissait lui-même
44:16comme le représentant de l'extrême centre.
44:18L'extrémisme en politique, ça pourrait faire
44:20une chronique toute entière, mais qu'est-ce que l'extrémisme
44:22exactement qui est rejeté ?
44:24Ce serait intéressant, là encore une fois,
44:26de poser la question. Mais la question qui vient,
44:28c'est soit on a des principes, soit on n'en a pas
44:30et donc soit on peut s'exprimer,
44:32soit certains peuvent s'exprimer, il faut nous expliquer lesquels
44:34et au nom de quoi, soit on investit
44:36le terrain moral comme ils le font,
44:38soit on le quitte. Et pourquoi je dis ça ?
44:40Parce qu'évidemment, le reproche
44:42qui est le plus fait, notamment
44:44dans le monde du football, c'est l'argument
44:46du Qatar qui revient sans cesse.
44:48Il revient pour Kylian Mbappé qui jouait
44:50au PSG et il revient pour les joueurs
44:52de l'équipe de France qui sont partis faire la Coupe du monde
44:54au Qatar. Parce que quand
44:56les joueurs de foot se taisaient
44:58sur ce qu'il se passait au Qatar,
45:00l'argument utilisé notamment par les instances dirigeantes
45:02et par Emmanuel Macron lui-même,
45:04la réponse était « il est inutile
45:06de politiser le sport ».
45:08Maintenant qu'il n'y a plus aucun risque pour personne,
45:10chacun y va désormais de son commentaire
45:12et on nous explique qu'après tout,
45:14les sportifs ne sont pas des sous-citoyens et qu'ils peuvent
45:16donner leur avis. Mais là encore une fois,
45:18il faut vraiment choisir, c'est la géométrie
45:20variable évidemment qui agace.
45:22Et si le Qatar revient sans cesse,
45:24c'est pour deux raisons, on va essayer de
45:26comprendre pourquoi. D'abord, un, quand
45:28par hasard des arguments sont avancés,
45:30une tentation d'arguments on va dire,
45:32un, la première chose c'est le RN menacerait
45:34les droits LGBT et les droits des femmes.
45:36On l'entend en permanence toute la journée.
45:38Alors d'abord, un,
45:40c'est largement faux si on regarde
45:42le programme du RN qui est aujourd'hui
45:44beaucoup plus progressiste que conservateur
45:46sur ces questions précisément.
45:48Sur la question de l'évolution des droits
45:50à la fois LGBT et ce qu'on appelle
45:52les droits des femmes de manière générale,
45:54le RN accompagne plutôt le mouvement.
45:56Notons pourtant
45:58qu'un débat sur l'évolution
46:00de ces droits, c'est-à-dire sur le terrain
46:02anthropologique et sur la définition
46:041 de l'homme, 2 de la femme,
46:063 de la famille, est légitime
46:08en démocratie, ou alors il faut nous dire tout de suite qu'on n'a plus le droit
46:10de parler de rien. Par ailleurs, sur la question
46:12des droits LGBT, j'aimerais poser une question.
46:14C'est quoi les droits LGBT ? Parce que
46:16j'entends Emmanuel Macron nous dire que la GPA,
46:18qui est un droit revendiqué par certains LGBT,
46:20est une ligne rouge. Du coup,
46:22c'est l'extrême droite, Emmanuel Macron ?
46:24Quand j'entends que le changement de sexe est un droit revendiqué
46:26par les LGBT, quel que soit l'âge,
46:28donc la proposition déposée par les LR, c'est
46:30d'extrême droite ? C'est interdit ?
46:32C'est plus possible de le faire ?
46:34Je ne sais pas. Le débat qu'il y a eu sur la
46:36constitutionnalisation de l'IVG, c'est quoi ?
46:38C'est revenir sur le droit des femmes ?
46:40C'est interdit aussi ? Donc c'est une démocratie dans laquelle
46:42c'est plus possible de le dire ?
46:44Il faut le dire clairement. Notons que les
46:46courageux qui dénoncent ça aujourd'hui
46:48ne l'ont jamais fait. En effet, quand il
46:50s'agissait d'aller jouer au Qatar, où là c'est carrément les
46:52personnes qui sont attaquées en raison
46:54de ce qu'elles sont, et n'ont pas un débat
46:56sur la question des droits,
46:58et que quand le Qatar a
47:00interdit le port
47:02de ce logo LGBT,
47:04tout le monde s'est abstenu de le faire, y compris
47:06dans la majorité qui aujourd'hui nous expliquent que c'est
47:08un danger pour tout le monde. Et dans
47:10certains pays du Golfe, particulièrement
47:12généreux avec nos stars du foot,
47:14ce sont directement, par le
47:16biais de la loi, les personnes
47:18qui sont menacées. Et pourquoi
47:20c'est important de le dire ? Parce qu'il y a désormais
47:22des représentants de cette idéologie-là,
47:24qui se confond très largement
47:26avec une vision très rigorice de la charia,
47:28qui sont désormais en France.
47:30Et on n'a quoi ? Pas un mot
47:32sur les imams expulsés pour cette raison précise.
47:34Pas un mot sur les agressions de
47:36ces personnes. Non pas un débat sur les droits,
47:38l'agression des personnes. Il n'y a jamais
47:40un mot de ces stars-là. Donc qu'est-ce qui les
47:42intéresse vraiment ? On ne sait pas.
47:44La deuxième chose sur laquelle est attaquée le
47:46RN sur cette question, c'est la xénophobie
47:48de manière générale. Et là, on aimerait bien, là aussi,
47:50que ce soit précisé, le Rassemblement
47:52national, dans son programme, revendique
47:54tout comme toutes les autres droites
47:56et parfois même la majorité actuelle,
47:58de limiter un accueil que la France
48:00ne peut plus assumer et que, de toute façon,
48:02les Français ne veulent plus
48:04voir s'élargir.
48:06Et par ailleurs, le RN est souvent
48:08attaqué sur la préférence nationale,
48:10c'est-à-dire établir une différence
48:12entre les étrangers et les Français
48:14en France. Alors, non seulement,
48:16c'est vrai partout dans le monde, mais tout
48:18particulièrement au Qatar, où même,
48:20quand vous êtes étranger et naturalisé, ce qui n'arrive
48:22jamais, vous n'avez encore pas les mêmes droits
48:24que les Qataris d'origine.
48:26Donc, évidemment que cet exemple ressort
48:28tout le temps. Alors, on pourrait me répondre
48:30et très légitimement qu'un autre
48:32pays souverain n'est pas son pays
48:34et que des joueurs français font
48:36au Qatar comme les Qataris,
48:38à Rome comme les Romains et en France comme les Français.
48:40Mais dans ce cas,
48:42ils auraient pu intervenir, par exemple, quand on a fait la différence
48:44sur les sportifs russes, qui devaient porter toute la
48:46politique de leur pays, et ils auraient
48:48pu également accepter que
48:50certains en France fassent la différence
48:52précisément entre des Français et des
48:54étrangers sur le droit de dicter ce qui
48:56devait se faire ou non en France. Donc, quoi qu'il arrive,
48:58il y a une incohérence assez crasse.
49:00Ah, mais beaucoup rejettent Charlotte Dornelas aussi
49:02les extrêmes parce qu'ils refusent la division.
49:04Alors, est-ce que là, ils n'ont pas raison de le faire ?
49:06Alors, là, c'est une phrase qu'on entend beaucoup, beaucoup
49:08et beaucoup plus largement que dans le sport, et j'aimerais
49:10vraiment bien que quelqu'un m'explique cette phrase sincèrement.
49:12La démocratie, c'est la purge
49:14des divisions par le débat.
49:16Évidemment que n'importe
49:18quelle défense de programme politique
49:20génère des divisions. C'est fait
49:22pour ça précisément. Ensuite, la
49:24majorité est appelée à voter à partir de ces
49:26divisions-là, et celui qui l'emporte
49:28à cette vision
49:30rassemble tous les Français avec des
49:32choix qui ont été choisis par la majorité.
49:34Quand Emmanuel Macron, on prend des exemples très
49:36simples, quand Emmanuel Macron propose sa
49:38réforme des retraites, ça n'a pas
49:40généré de division. Je devais être ailleurs,
49:42il y a un truc que je n'ai pas dû comprendre. Quand
49:44François Hollande propose le mariage pour tous, ça n'a pas
49:46généré de division. Quand
49:48Gérald Darmanin propose sa loi immigration, ça ne génère
49:50pas de division. Quand certains veulent supprimer
49:52ou rétablir l'ISF, ça ne provoque pas de division.
49:54Il n'y a pas de division dans ce pays, il n'y en a pas.
49:56Il pourrait y en avoir à partir du 9 juillet, mais il n'y en a jamais eu.
49:58Cette phrase n'a pas de sens.
50:00Vraiment, elle n'a pas de sens.
50:02Évidemment, la démocratie divise,
50:04et si elle n'accepte plus de le faire,
50:06elle n'en est plus une. C'est ça la vérité
50:08qu'ils
50:10ne veulent pas dire. Et par ailleurs, le courage
50:12aussi divise. On ne peut
50:14pas à la fois être le pays qui dit depuis
50:16quelques mois, c'est terminé le pas de vague
50:18parce que certains en sont morts,
50:20et ne pas comprendre que parfois la volonté
50:22de s'inscrire absolument dans le consensus
50:24et de ne pas pouvoir faire entendre sa voix
50:26différente peut également
50:28sauver des vies. L'autre nom du consensus
50:30ces dernières années s'est appelé le pas de vague.
50:32Pas de vague pour Samuel Paty, pas de vague
50:34pour donner le nom de Beltrame, pas de vague
50:36pour un prof menacé, pas de vague sur le 7 octobre.
50:38Le courage souvent divise
50:40en effet, et certains en manquent
50:42énormément. Alors, ils répondront que
50:44le racisme et la haine, puisque c'est les mots qu'ils affublent,
50:46ne sont pas des opinions, évidemment,
50:48mais sont des délits. C'est vrai.
50:50Qu'est-ce qu'il dit sur la racialisation
50:52permanente du débat qui là se trouve
50:54cette fois-ci à l'extrême gauche ? Rien.
50:56Compte-t-il dire à ces Français,
50:58parfois eux-mêmes immigrés ou issus de l'immigration,
51:00qu'ils votent pour l'ERN parce qu'ils
51:02subissent l'immigration irrégulière,
51:04ou régulière d'ailleurs, la drogue, la haine,
51:06l'insécurité, le trafic d'armes, sur
51:08lequel ils n'ont jamais un seul mot ?
51:10Compte-t-il alors dire, ils sont simplement
51:12racistes, c'est la seule réponse ? Alors,
51:14certains disent, c'est la télé, le président de la République lui-même,
51:16c'est la télé, c'est news,
51:18Anouna, on entend un peu tout ces derniers temps.
51:20Mais comment Jean-Marie Le Pen est arrivé en 2002 ?
51:22Il n'y avait ni Anouna, ni c'est news. Il s'est passé
51:24quoi en 2002 ? Les gens étaient racistes, c'est tout ?
51:26C'était la seule réponse ? Par ailleurs, on nous dit,
51:28on monte des faits divers en épingle.
51:30Mais ces mêmes gens, comment dire,
51:32vivent depuis 30 ans sur une phrase.
51:34Et une femme violée hier,
51:36on en ferait trop. Une femme violée hier,
51:38ça aurait moins de sens qu'une phrase prononcée
51:40il y a 25 ans sur ce qui est un parti.
51:42Et par ailleurs, on ne parle plus
51:44d'antisémitisme depuis que, en effet,
51:46l'accusation pèse lourd du côté de la gauche.
51:48La haine des femmes, quand on a des jeunes
51:50femmes qui nous disent ne plus pouvoir s'habiller,
51:52ne plus pouvoir vivre, ne plus pouvoir
51:54sortir correctement, quand on a
51:56un viol ajouté à l'antisémitisme,
51:58et quand Thierry Henry, et je finirai avec lui,
52:00et on fera la culture plus tard,
52:02quand Thierry Henry faisait polémique
52:04il y a quelque temps, il a l'air de l'avoir
52:06oublié lui-même, il avait dit juste avant,
52:08vous savez, la fameuse finale au Stade de France,
52:10il prévenait, il était sur une radio anglaise,
52:12et il disait le stade est à Saint-Denis,
52:14ce n'est pas Paris. Oui, évidemment, c'est juste
52:16à côté de Paris, mais croyez-moi, vous ne voulez pas
52:18être à Saint-Denis.
52:20Peut-être, monsieur Thierry Henry, qui s'est engagé ces derniers jours,
52:22peut-être que dans cette seule phrase
52:24et dans ce seul constat, vous trouvez
52:26la raison du vote pour le Rassemblement
52:28national ou assimilé de
52:30beaucoup, beaucoup de Français. Peut-être faudrait-il
52:32accepter cette réalité et essayer de la traiter
52:34plutôt que d'insulter les personnes
52:36qui n'en peuvent plus en réalité
52:38de cette réalité qui, elle, est peut-être la plus extrême
52:40de tout le jeu politique en réalité.
52:42Merci beaucoup pour votre
52:44analyse, ma chère Charlotte. On parlait de la préférence nationale,
52:46de la culture...
52:48La suite au prochain épisode.
52:50La suite au prochain numéro. On aime tellement
52:52tout ce que vous dites, en tout cas, tous autour de la table.
52:54Mathieu, vos côtés. Nous allons
52:56terminer avec cette histoire
52:58là, donc, cette jeune fille,
53:00cet enfant, je dirais, cet enfant
53:02de 12 ans, ça s'est passé
53:04à courbe voie, ce week-end, ce sont les parents
53:06de la petite jeune fille qui ont appelé
53:08la police samedi pour leur dire que la fille
53:10n'était pas rentrée. L'enfant
53:12a fini par revenir chez elle. Elle a dit à ses parents
53:14qu'elle avait été violée par trois jeunes,
53:16dont un qu'elle connaissait. Dans le récit
53:18qu'elle fit à la police, elle explique comment
53:20il y a un troisième garçon qui a
53:22rejoint. Selon son récit, un des jeunes
53:24lui pose la question sur sa religion juive.
53:26Et de là,
53:28un viol, un viol parce que juive.
53:30Et on voulait parler
53:32avec vous de cette gauche qui
53:34appelle à tolérer
53:36l'antisémitisme. Ça fait mal
53:38ce soir. Alors, ce qui est assez fascinant
53:40en fait, c'est que j'avais cru, on avait cru
53:42que la question de l'antisémitisme
53:44était la question
53:46qui depuis 1945
53:48faisait consensus dans le rejet
53:50fondamentalement de l'antisémitisme.
53:52Ce que l'on constate aujourd'hui,
53:54c'est que l'antisémitisme
53:56est beaucoup moins condamnable
53:58selon certains, lorsqu'il est à gauche
54:00que lorsqu'il est à droite, entre guillemets.
54:02Et on en a eu un exemple, l'histoire que vous racontez
54:04est tragique. C'est l'histoire en fait
54:06de l'alias des juifs de France.
54:08C'est l'histoire des juifs de France qui ont souvent été
54:10expulsés, chassés
54:12indirectement des quartiers qui étaient les leurs,
54:14des villes qui étaient les leurs, sur le mode
54:16d'une forme de nettoyage ethnique à bas bruit
54:18en quelque sorte. Il faut l'avoir à l'esprit.
54:20Mais comment la classe politique
54:22réagit-elle devant cet antisémitisme
54:24nouveau ? Disons-le comme ça, l'antisémitisme
54:26aujourd'hui ne parle pas allemand en France.
54:28On va dire ça comme ça.
54:30Il ne porte pas non plus des
54:32photos du maréchal Pétain.
54:34Alors, regardons
54:36classe politique Esther Benbassa,
54:38figure importante de la gauche
54:40écolo, ancienne sénatrice,
54:42qui dit, alors je crois
54:44qu'on va afficher à l'écran, si je ne me trompe pas,
54:46l'ensemble de son tweet. Je vous le résume parce que c'est
54:48un tweet assez long, mais qui dit bien
54:50l'état d'esprit de cette gauche. Qui nous dit, je vous résume
54:52ça, certes
54:54ce qu'ils appellent l'extrême droite
54:56est aujourd'hui
54:58ne semble envoyer aucun signal
55:00d'antisémitisme. Il n'envoie aucun signal.
55:02Mais, dit-elle, ce n'est qu'un
55:04masque, mais ce n'est que
55:06ruse, mais ce n'est que
55:08dissimulation. Et certes,
55:10la gauche trouve aujourd'hui
55:12dans ses rangs des gens
55:14qui pratiquent, qui en fait
55:16font des déclarations clairement
55:18antisémites ou qui, à tout le moins,
55:20sont à la frontière de l'antisémitisme.
55:22Elle dit, c'est vrai, mais finalement
55:24c'est un point de détail, pour citer un autre.
55:26L'antisémitisme de la gauche est un point de détail
55:28qui ne compte pas. Parce que qu'est-ce
55:30qu'elle nous dit? C'est que la gauche
55:32en elle-même ne peut pas
55:34être antisémite. Lorsque
55:36la gauche est antisémite, elle n'est
55:38plus la gauche. Dès lors, c'est un...
55:40Puis oui, à la rigueur, c'est un peu difficile de faire
55:42d'avoir comme compagnon de route
55:44des gens qui versent dans cet antisémitisme,
55:46mais c'est important, parce que
55:48c'est important de le faire. Parce que de
55:50l'autre côté, il y a cette droite qui
55:52même lorsqu'elle n'est pas antisémite,
55:54en fait, l'est malgré tout. Autrement dit,
55:56quand la gauche est antisémite, elle trahit la gauche.
55:58Quand la droite n'est pas antisémite,
56:00elle trahit la droite. Elle est dans le refoulement,
56:02elle se cache. Eh bien, si vous avez...
56:04Ça vous en dit beaucoup sur le clivage gauche-droite,
56:06sur le fond des choses. Ben Bassas a
56:08beaucoup de diplômes, mais je ne dirais pas que c'est la puissance
56:10conceptuelle dominante de son camp.
56:12Et ce qu'on voit ici, c'est gauche gentille,
56:14droite méchant,
56:16gauche antisémite, pas grave.
56:18Droite pas antisémite, elle cache
56:20son antisémitisme. Fondamentalement,
56:22c'est quand même la réflexion d'une bonne
56:24partie de ceux qui se mêlent de politique aujourd'hui.
56:26Pendant ce temps, Rima Hassan
56:28en appelait au dégagisme à gauche,
56:30dans une déclaration assez troublante,
56:32selon vous. La scène est remarquable.
56:34Ce sont des images fournies par le parti, comme on voit sur Twitter,
56:36donc c'est des images fournies par la France Insoumise.
56:38On voit Rima Hassan
56:40et Mathilde Panot. Le contraste
56:42est frappant. Et qu'est-ce
56:44qu'on voit ici? Rima Hassan a un discours
56:46très clair sur la question de l'antiracisme.
56:48Je la cite.
56:50Autrement dit, vous, Madame Panot,
56:52vous, les gens de, on pourrait dire,
56:54la gauche radicale blanche,
56:56ce ne sont pas mes concepts, ce sont les leurs,
56:58nous n'avons plus besoin de vous.
57:00Vous nous avez ouvert les bras,
57:02vous nous avez tendu le bras
57:04pour être capable de travailler ensemble,
57:06mais vous n'êtes plus nécessaire aujourd'hui.
57:08De nouvelles figures sont nécessaires.
57:10C'est l'appel au grand dégagement,
57:12en quelque sorte.
57:14C'est l'appel au dégagement.
57:16C'est l'appel au dégagement.
57:18C'est l'appel au grand dégagement,
57:20en quelque sorte, des autochtones,
57:22par les racisés, au sein
57:24de la gauche radicale.
57:26Et qu'est-ce qu'on voit à travers cela?
57:28Ça nous ramène à l'antisémitisme,
57:30je terminerai avec cela.
57:32Les Juifs appartiennent au monde d'hier,
57:34au monde qui doit dégager,
57:36parce que pour cette gauche radicale
57:38qui brandit le drapeau de Gaza
57:40pour marquer son anti-occidentalisme,
57:42en fait, les Juifs sont de trop
57:44dans le portrait d'aujourd'hui.
57:46Emmanuel Macron, ce soir,
57:48a déclaré, lors des commémorations
57:50à l'appel du 18 juin,
57:52la dissolution,
57:54c'est la solution que j'ai prise,
57:56c'est la plus lourde,
57:58la plus grave,
58:00mais la plus responsable.
58:02À méditer.
58:04Pascal Praud.

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