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Bac 2023 : les corrigés vidéos de l'épreuve de philo (série générale)
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il y a 2 ans
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00:00
Bonjour à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo. Je suis Marine Hilario, journaliste
00:18
à l'étudiant et aujourd'hui, nous allons corriger ensemble l'épreuve de philosophie
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du bac pour la filière générale. Et pour cela, j'accueille Laurent Payet-Chevalier.
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Bonjour.
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Bonjour.
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Vous êtes professeur au lycée Notre-Dame-du-Grand-Champ à Versailles et voyons ensemble les sujets
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qui étaient proposés. On avait deux sujets de dissertation. Le premier sujet, le bonheur
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est-il affaire de raison ? Et le deuxième sujet, vouloir la paix, est-ce vouloir la
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justice ? Et une explication de texte de Lévi-Strauss, la pensée sauvage. Est-ce qu'il y avait des
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pièges selon vous à éviter ?
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Non, les sujets étaient assez classiques.
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Assez classiques. On va commencer tout de suite avec peut-être le premier sujet de
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dissertation. Le bonheur est-il affaire de raison ? Est-ce que là, il y avait une difficulté
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particulière selon vous ?
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Une toute petite lexicographique, c'est affaire d'eux. Parce qu'en réalité, ce n'est pas
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un terme du vocabulaire technique. Ce n'est pas non plus une expression logique, affaire
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d'eux. On dit en français courant, c'est de l'affaire de quelques instants, c'est
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de l'affaire de deux minutes. Alors, l'expression signifie ou indique une forme de simplicité.
01:21
Ça ne va pas prendre longtemps, c'est naturel, ne t'inquiète pas, etc. Donc, si je relis
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le sujet à l'aune de cette définition, le bonheur est-il affaire de raison, ça signifie
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tout simplement qu'il y a quelque chose de simple, d'user de la raison pour atteindre
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le bonheur. Et cette simplicité, peut-être qu'on la retrouve dans les maximes traditionnels
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de Montaigne, la brouillère, ou sous des petites phrases populaires, on nous indique
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ce qu'il faut faire pour être heureux. Mais il y a deux présupposés à cette thèse.
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La première, c'est que c'est par la réflexion que l'on est capable de bien agir. C'est-à-dire
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que je vais devoir penser mon action avant de le poser. Mais une pensée qui présuppose
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là encore que le bien est atteignable, qu'il est visible, que je peux saisir par une forme
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de contemplation, disent les grecs, le bien que je dois atteindre. Donc, d'un premier
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moment, j'aurais travaillé ce sujet comme cela.
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Dans une première partie.
02:19
Dans une première partie. Mais en fait, cela implique un lien de nécessité entre
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la raison et le bonheur. Mais si je pose la raison comme principe, la raison c'est ce
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qui se détermine d'elle-même. Elle n'a besoin d'être déterminée par rien d'autre.
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Le bonheur ne peut donc pas être la condition de la raison. Et donc, à ce moment-là, on
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inverse finalement le raisonnement, on montre que le sujet ne fait peut-être pas sens,
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puisque la raison n'a pas besoin du bonheur. Et donc, pour bien agir, il faut chercher
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ce qu'est le bien. C'est moi qui le cherche. Chacun dira que c'est l'autodétermination
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du bien. Mais il ne faut pas pour autant associer le bien, le bon et le beau.
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« Tu dois parce que tu dois », dit Kant. « Je dois le faire parce que je dois le
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faire. Je ne dois pas chercher le bonheur. Je dois le faire simplement parce que je dois
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le faire. Et peut-être finalement que dans ces maximes populaires, il ne faudrait peut-être
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pas les suivre spontanément et il faudrait peut-être chercher à les universaliser,
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chercher ce qui en elles permet d'atteindre l'universel, ce qui serait applicable pour
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tout homme raisonnable. Donc en fait, on a un problème. C'est que d'une part, le
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bonheur est affaire de raison, puisque spontanément, simplement, de façon évidente, la raison
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nous permet de guider vers le bonheur. Mais en même temps, si on prend au sérieux le
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travail de la raison, le bonheur ne peut pas conditionner la raison.
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Peut-être que pour sauver l'énoncé, rapidement, on pourrait se dire que le bonheur
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est affaire de raison, affaire de signifie implique peut-être la raison, mais pas de
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façon absolue. Et dans ce cas-là, le bonheur est-il affaire de raison signifierait qu'on
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a quand même besoin de la raison pour atteindre le bonheur, même s'il n'y a pas que la
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raison. Et ça, c'est le cas notamment chez Hobbes, où il faut dépasser nos égoïsmes
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particuliers pour atteindre un bonheur qui serait plus collectif. C'est le cas encore
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chez Adam Smith, où par la sympathie, il faudrait correspondre aux attentes sociales.
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C'est peut-être encore le cas chez Hume, où finalement, si on ne correspond pas aux
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vertus sociales, il y a une sanction, on est retiré de l'activité économique.
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C'est très clair. Donc effectivement, à part cette petite difficulté d'expression,
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on va dire, le sujet est relativement… Relativement simple et pas de grande difficulté
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me semble-t-il. Très bien. Alors passons au sujet numéro 2,
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la paix, est-ce vouloir la justice ? Une difficulté majeure, il y a deux fois
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le verbe « vouloir » avec un « est-ce que » au milieu. Spontanément, on peut
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simplement se demander s'il y a une équivalence. Est-ce que vouloir la justice, c'est vouloir
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la paix ? Est-ce que c'est la même chose ? On a envie de répondre qu'effectivement,
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il semble que ce soit la même chose, puisque vouloir la justice, c'est vouloir éviter
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les conflits. Et donc, s'il n'y a pas de conflits, il y a la paix. Quel est le rôle
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de la justice ? Éviter les conflits, régler les litiges, ça s'argumente facilement.
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Mais logiquement, il y a un problème, parce que « vouloir la paix » ne peut pas être
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du même niveau de principe que « vouloir la justice », puisque la paix est une conséquence
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de la justice. Donc là, ça ne fonctionne pas. Et si on réexamine même l'expression
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« la justice », son but n'est pas de vouloir la paix, qu'est-ce que c'est
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que la justice ? Kelsen dit que la justice est une requalification a posteriori des
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actes. La justice, c'est simplement appliquer le code civil, le code pénal. Et en cela,
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ce n'est pas vouloir une paix, ce n'est pas vouloir la paix. Donc en cela, le sujet
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pose problème. Alors comment résoudre ce problème dans un troisième temps ? Travailler
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de nouveau le verbe « vouloir ». Parce que vouloir la justice, c'est peut-être
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aussi chercher la concorde des volontés, vouloir ensemble la justice. Hegel dit ça
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dans les Propédotiques philosophiques. C'est chercher ensemble la justice pour atteindre
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la paix. La paix comme la possibilité de vivre ou d'exprimer ma liberté. Dans ce
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cas-là, dit Hegel, et la chose mérite d'être notée, c'est que même le criminel, celui
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qui en fera la loi, on respecte sa liberté, puisque le maître en prison peut faire ce
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qu'il a voulu. Et donc j'aurais terminé moi sur ce petit mot d'Hegel. Un petit peu
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piquant. Et alors un troisième sujet, une explication de texte. Est-ce que c'était
06:34
un texte complexe ? Est-ce que ça faisait appel à quelle notion ? Le texte n'est pas
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difficile. On est là bien sûr sur la question de l'art, un peu au sens large, l'art,
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la technique. Donc le texte n'est pas difficile. Si ce n'est qu'il prend un revers une
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croyance. On croit spontanément que pour faire quelque chose, pour bâtir quelque
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chose, il faut impérativement maîtriser, savoir, penser. Il y a des expressions courantes
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que ce qu'on soit bien s'énonce clairement, les mots pour le dire arrivent aisément.
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Ou encore dit Kant, nous ne sommes pas nous comme une abeille qui nous devons penser avant
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d'agir, etc. Est-ce que c'est vrai ? Faut-il nécessairement penser avant d'agir ? Le
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texte ici de Lévi-Strauss oppose deux figures. Le bricoleur d'une part, l'ingénieur
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conçoit, il pense, il mesure. Et toutes les étapes de son projet sont mesurées, déterminées,
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calculées. Le bricoleur, quant à lui, ce n'est pas le cas. Il dit qu'il vit dans
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un monde, un univers instrumental qui est clos. Mais qu'est-ce que signifie cette clôture
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? Cette clôture, c'est simplement que ce n'est pas ouvert sur le calcul, ce n'est
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pas ouvert sur la découverte de procédés nouveaux. Comment ce monde est-il clos ? Il
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le dit de deux manières. D'une part, par des outils finis et d'autre part, par des
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matériaux. Pourquoi par des outils finis ? Parce que l'outil qu'utilise le bricoleur
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est un outil qu'il connaît, un outil qu'il maîtrise, dont il a l'habitude d'utiliser.
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Il ne va donc pas chercher des techniques nouvelles. Il ne va même pas chercher quel
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est le bon outil. Il va utiliser l'outil qu'il connaît. Et ces matériaux, contrairement
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à l'ingénieur qui calcule la portance, la densité, etc., sont ceux qui sont à portée
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de main, sont ceux qu'il a accumulés. Et contrairement en art où les objets sont
08:19
mis au rebut, il y a bien sûr cet espace chez le bricoleur où les matériaux sont
08:24
stockés. Et c'est parce que ces matériaux sont stockés qu'ils sont en attente d'être
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utilisés. Autrement dit, et c'est le deuxième moment du texte, ces matériaux sont pensés
08:35
dans leur instrumentalité, ça peut toujours servir, leur potentialité d'usage. Autrement
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dit, le bricoleur ce n'est pas l'ingénieur. Il ne pense pas le projet en amont. C'est
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l'objet qui devient l'occasion de faire quelque chose. Et la fin du texte lui dit
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clairement, il ne voit pas la poutre par exemple, du point de vue de sa portance, mais c'est
08:56
une poutre. Ce n'est pas un caillou, ce n'est pas un tas de terre, c'est une poutre.
09:00
C'est déjà quelque chose de technique, mais il ne le voit pas dans toute sa dimension
09:03
technique. Mais il va l'utiliser, ou plutôt le détourner, ou plutôt là-dessus utiliser
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son imagination, et non pas sa capacité de calcul, pour pouvoir réaliser quelque
09:14
chose. Et alors l'expression oxymorique à la fin qui fallait je pense relever, c'est
09:18
en vue d'opération quelconque. Une opération est toujours ce qui est pensé, le quelconque
09:23
est toujours le banal, ce qui va vite. Et donc une opération quelconque, le bricoleur
09:29
est celui qui, à l'occasion d'un objet, d'une matière, va construire quelque chose.
09:37
Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même une réflexion qui est amenée par le bricoleur ?
09:42
Elle est peut-être minime, mais elle n'est pas un calcul, au sens où elle n'est pas
09:47
un projet que l'on fait. L'ingénieur dit, Lévi-Strauss, c'est celui qui fait un projet
09:52
sur le long terme. Je vais construire un pont, j'ai besoin de ciment de telle ensité,
09:56
etc. Le bricoleur n'a de projet, en quelque sorte, qu'à raison de l'objet. C'est dans
10:01
le sens inverse. Ce n'est pas les matériaux qui sont convoqués pour un projet, c'est
10:07
ce que j'ai sous la main en stock qui fait naître le projet. Et donc on passe du calcul
10:13
de l'ingénieur à l'imagination pratique du bricoleur.
10:16
Et ça, du coup, vous l'auriez fait en trois parties aussi ?
10:20
En trois parties, c'est-à-dire dans un premier moment cette distinction entre ingénieur
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et bricoleur, le second moment autour du concept d'instrumentalité, et le troisième moment
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sur cette réalité de l'objet stocké qui est finalement déchu de son grade d'objet
10:37
technique, ce qui n'est pas la poutre de l'ingénieur. Mais en même temps, ce n'est pas quelque
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chose de simplement rebut entre les deux, qui est objet ou possibilité pour le bricoleur
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d'user de son imagination.
10:48
Merci beaucoup en tout cas pour tous ces éléments de réponse. Je vous rappelle que le corrigé
10:56
écrit de l'épreuve de philosophie est aussi disponible sur le site de l'étudiant.fr.
11:00
Et puis merci à tous de nous avoir suivis. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour
11:05
une nouvelle vidéo.
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