• il y a 4 mois
A 32 ans, le fleurettiste se présentera aux Jeux de Paris 2024 comme un des chefs de file de l'escrime français. Le natif de Cayenne a toujours vu dans son rapport à la musique un soutien pour arriver au plus haut. Retour sur son parcours en quinze minutes d'échanges avec Mehdi Maïzi pour ce premier épisode de Dans la zone. 

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Sport
Transcription
00:00Enzo comment ça va? Ça va très bien et toi? Bon très très bien, je suis content que tu sois là.
00:12Ouais avec plaisir. Dans le studio, on va parler de toi bien sûr, ton rapport à l'escrime, au sport,
00:17à la musique aussi. Mais avant toute chose, j'aimerais savoir comment est-ce que toi t'as
00:21découvert l'escrime, à quel moment ça t'a piqué si je puis dire ce sport? J'ai découvert l'escrime
00:27en 1996 en regardant les Jeux Olympiques à Atlanta. Moi j'étais en Guadeloupe, je regardais
00:33la télé, j'ai vu cette immense championne qui est Laura Flessel gagner le jeu d'Atlanta. Qui est
00:39Guadeloupène aussi. Exactement, donc ils en ont beaucoup parlé et j'ai dit à mon père que je
00:43voulais arrêter le tennis que je pratiquais déjà pour me mettre à l'escrime. T'avais quel âge à
00:46ce moment-là? J'avais 5 ans. Mais après quand t'as 5 ans, jouer avec tes copains à l'épée et tout,
00:53il y a quelque chose qui te parle directement. Pis Zorro aussi. Ok, donc tu faisais un peu du
00:57tennis avant. T'avais déjà, même à 4-5 ans, une appétence pour le sport, t'étais déjà là-dedans?
01:02Ouais, moi j'ai grandi en Guadeloupe, donc j'ai passé toute mon enfance à l'extérieur,
01:06c'est-à-dire que je courais, je faisais du vélo. J'étais tout le temps dehors,
01:11donc l'activité physique et c'était pas une question de faire du sport, j'adorais ça.
01:15Ok, moi je me souviens, c'est des Jeux de 1996, je suis un peu plus âgé que toi mais je m'en
01:19souviens bien, notamment de la Dream Team en basket avec Ben Yarda, c'est incroyable. Mais
01:23c'est intéressant parce que les scrims, c'était un sport qui n'était pas forcément le plus
01:27populaire, le plus diffusé à la télé. C'est vrai que même, je pense, pour beaucoup de gens,
01:30on le regarde quand il y a les Jeux Olympiques. Qu'est-ce qui fait que toi, justement, à cet âge-là,
01:36tu t'es dit, c'est ça, c'est mon truc, j'ai envie de creuser ça? Je me suis pas forcément posé la
01:43question. Quand j'ai commencé, j'ai tout de suite adoré. Il y a un côté hyper ludique, c'est-à-dire
01:47que tu répètes beaucoup de fois les mêmes gestes pour les maîtriser, pour acquérir la
01:51composante technique, mais ton adversaire a toujours une réaction différente. En fait,
01:54c'est ce que je kiffe, c'est que ton adversaire va avoir une réaction différente, du coup,
01:59tu vas devoir t'adapter à sa réaction. En fait, tu vas toujours devoir changer ton geste et c'est
02:03jamais la même chose. Et c'est vraiment ce que j'adore. C'est pour ça que je ne m'en suis pas
02:07lassé 27 ans après. Est-ce qu'on peut dire que, parce que quand t'étais petit, t'as commencé
02:11du coup à étudier des champions ou des championnes comme Laura Flaissel, est-ce que tu les regardais,
02:15est-ce que tu essayais de recopier un peu ce qu'ils faisaient ? Franchement, non. À l'époque,
02:19il n'y avait pas encore les réseaux sociaux, il n'y avait pas YouTube, c'était compliqué de trouver
02:22des images. Mais en 2004, il y a un très grand champion qui s'appelle Brice Guyard, qui a été
02:28champion olympique à Athènes. Et pour moi, c'était l'escrimeur parfait. Il avait un style de jeu hyper
02:33porté vers l'avant, très offensif, il courait sur la piste et tout. Et j'avoue qu'à ce moment-là,
02:37j'ai pas mal pompé sur lui. Et ce qui est drôle avec cette histoire, c'est que quand je suis
02:40rentré à l'INSEP, c'est l'Institut national du sport de l'expertise et de la performance où la
02:46plupart des sports olympiques s'entraînent, français. Et quand je suis rentré à l'INSEP en 2010,
02:50Brice était sur sa fin de carrière, donc on s'est côtoyé pendant un moment. Et en fait,
02:53direct, il a vu qu'il y avait un petit minibus, tu vois. Et il m'a pris un peu sous son aile. Et
02:59l'histoire, elle est belle parce que pour ces derniers championnats d'Europe, qui étaient mes
03:02premiers championnats d'Europe chez les seniors, on a fait équipe ensemble et on a eu une médaille
03:07d'argent ensemble. Incroyable. Donc pour toi, ça bouclait la boucle. Ouais, exactement. C'est
03:10vraiment un passage de témoin. Je trouve, alors je suis loin d'être un expert, mais je trouve ce
03:14qui est aussi intéressant dans l'escrime, c'est justement le style. Il y a quelque chose qu'on
03:18aime ou pas, qu'on s'y sensible ou pas, de beau, d'élégant. Le style, c'est important. Et d'ailleurs,
03:23on pourrait même parler après toi de ton rapport au style. Et ça me semble aussi intéressant chez
03:26toi. Mais avoir son propre style dans l'escrime, à quel moment t'as l'impression d'avoir trouvé ton
03:32style, ta manière ? En fait, il y a quelque chose qui est assez drôle en escrime, c'est qu'on peut
03:40comprendre des aspects de ta personnalité quand tu fais de l'escrime. Il y a des gens qui vont
03:44être hyper scolaires, hyper rigides. Il ne faut pas que ça sorte du cadre. Il y en a d'autres qui
03:49vont être plus défensifs, plus patients, d'autres qui vont être hyper offensifs. Et moi, je pense
03:55que mon style d'escrime a évolué avec l'être humain que je suis, ma personnalité. Quand j'étais
04:00jeune, j'étais fou, je sautais de tous les côtés, j'étais hyper porté vers l'attaque, ce qui a fait
04:06que je n'ai pas percé hyper jeune. J'étais très tôt en équipe de France, mais je n'ai pas fait
04:11de résultats hyper propens très tôt. Et il y a eu un déclic en 2014, quand j'ai commencé vraiment
04:16à crever la scène internationale, où là, je me suis dit, tu ne peux pas faire juste ce que tu aimes
04:21sur la piste. À un moment donné, il faut faire des choses que tu n'aimes pas. Il faut que tu te
04:24poses aussi des trucs relous. Exactement. Et en fait, quand j'ai compris ça, je suis rentré dans
04:29une autre dimension. Je suis arrivé de mon deuxième mondial, je fais ma première médaille au championnat du
04:33monde. Donc, en fait, il y a eu ce truc où je suis devenu un peu plus raisonné. Et je pense que
04:37c'était un moment de ma vie où j'avais 24 ans, je commençais à avoir un peu de responsabilité.
04:41Donc, c'est assez drôle parce qu'il y a ce truc où, dans ta personnalité, on voit un peu, dans
04:47l'escrime que tu as, on voit un peu ta personnalité. Est-ce que quand justement, quand tu commences à
04:51faire des compétitions, est-ce qu'il y a des, si on parle un petit peu de musique, des artistes
04:56que tu écoutes systématiquement, que tu écoutais peut-être à différents moments de ta vie,
05:00pour justement te motiver ? Est-ce qu'il y a des gens comme ça, il y a des voix qui te font du bien,
05:04qui te motivent ? Ouais, ça fait un moment que j'écoute beaucoup Ninho. En ce moment, ma chanson
05:10compétition, c'est Vinicius. En fait, il y a un truc un peu de... En fait, je trouve le positionnement
05:16parfait pour me mettre en état d'esprit. En fait, il y a une espèce de... C'est assez calme. Tu vois,
05:22la prod, elle est quand même calme. Et lui aussi, la façon dont il pose, c'est relativement calme,
05:27mais il y a une espèce d'agressivité latente, tu vois. Et c'est un peu l'état d'esprit que j'essaie
05:31d'avoir en allant sur une piste, c'est-à-dire que c'est un sport de combat, l'escrime on l'oublie,
05:35mais c'est un sport de combat, la confrontation, tu es quand même face à ton adversaire. Et du
05:39coup, ça me met dans un truc d'agressivité, mais où je suis maître de tout ce que je fais. Tu vois,
05:43ce n'est pas une débauche d'énergie que tu n'arrives pas à contrôler. Et j'avoue que
05:47cette musique, en ce moment, elle me met sur le bon ton avant de rentrer sur une piste.
05:51Quand tu étais plus jeune, on en parlait un peu en rentraînement, tu disais que t'écoutais aussi
05:55beaucoup de dancehall, etc. Est-ce que c'est aussi... Alors, ça correspond peut-être moins
05:59à ce que tu décris, mais est-ce que t'en as aussi écouté pour t'entraîner ?
06:03Ouais, exactement. Quand j'étais petit, j'écoutais que du dancehall, beaucoup Admiralty.
06:07Ouais, les Admiralty, ouais, c'est ça. Après, il y a des... En fait, c'est drôle parce qu'il y avait
06:12un mouvement un peu dancehall underground en Guadeloupe, donc on allait sur des trucs pirates,
06:16des trucs... Je ne sais pas si tu connais Psych. C'était vraiment des trucs hyper...
06:21Un peu de niche. Et puis après, il y a eu Kalash, qui a aussi mis le reggae dancehall
06:26un peu sur la scène nationale et internationale. Du coup, il y a des sons de Kalash. J'ai des bons
06:31souvenirs. Comment ça s'appelle ? Rouge et... J'en ai vu de toutes les couleurs.
06:36Ouais, rouge et bleu, je crois.
06:38Rouge et bleu. Et j'ai des souvenirs de ça aux Jeux Olympiques de Rio. C'était un peu l'hymne
06:42des handballeurs. Je ne sais pas si ils ont fait deuxième ou s'ils se sont gagnés à Rio. Ils ont
06:47fait deuxième. Et en fait, ils mettaient ça dans le Club France, dans l'avion. On a beaucoup fait
06:51la fête sur ça.
06:51OK. Je crois que ton premier titre mondial individuel, tu le remportes en 2019.
06:56Ouais.
06:56Et c'est vrai que par rapport... Tu disais, t'as percé tard, entre guillemets. Mais en tout cas,
07:02c'est vrai que c'est ça qui est intéressant. Je pense que c'est même pour les gens qui te
07:06regardent. C'est que ça n'a pas été facile dès le début pour toi. Il y a vraiment une forme de
07:10progression pour arriver un peu aujourd'hui. On a l'impression que t'es à ton prime aujourd'hui.
07:14En fait, c'est ça qui est intéressant. Comment ça s'est passé, ce premier titre mondial? Qu'est
07:18ce qu'il représentait? Est-ce qu'avant deux, trois ans auparavant, est-ce que tu osais même
07:23espérer quelque chose comme ça? Ou c'est arrivé à quel moment dans ta vie ce déblocage-là?
07:28En fait, j'ai envie de te dire que tout ce qui s'est un peu déroulé dans ma vie,
07:31c'est arrivé, je ne vais pas dire sans ambition, parce qu'en fait, je m'entraîne comme un taré,
07:36parce que c'est comme ça. Sans moi, je ne veux pas avoir de regrets. Je veux vraiment tout
07:40donner et je veux voir jusqu'où je suis capable d'aller dans ce sport. Mais en fait, si j'avais
07:46ce rêve un peu de gagner les Jeux des Champions du Monde, mais je vais être honnête avec toi,
07:50je ne pensais pas que c'était pour moi. Mais en revanche, je m'entraînais vraiment.
07:55Tu n'as pas été programmé pour ça?
07:56Non, pas du tout. Jusqu'à mes 16 ans, je m'entraînais deux fois par semaine dans mon
08:00petit club de baster en Guadeloupe. Une heure, parfois j'allais en entraînement, je faisais 30
08:04minutes de scrim, une heure de foot avec mes copains. C'était pas le tennis programmé,
08:09préparation physique, diététique, tout ça, ce n'était pas pour moi. Mais non, même mes premiers
08:14Jeux olympiques à Londres en 2012, je commence la saison, c'est ma première année chez les
08:20seniors. Je me dis que ce n'est pas pour moi. Il y a une équipe qui est déjà en place,
08:23qui a été vice-champion du monde. Les mecs ont 30 ans, moi j'ai 20 ans, j'arrive. Puis,
08:27je fais un quart de finale, un deuxième quart de finale et on commence à y penser. En fait,
08:30à la fin de la saison, l'entraîneur m'a fait confiance. Ensuite, j'ai eu ce déclic en 2014,
08:35je suis troisième au monde. Ensuite, on est champion du monde par équipe. Je suis participé
08:39au jeu à Rio, on fait deuxième par équipe au fur et à mesure. Et en 2019, je ne sais pas,
08:44les étoiles se sont alignées. Mais en plus, ce n'était pas écrit. C'est-à-dire que je faisais
08:48une saison pas ouf, je n'avais pas fait de podium de toute la saison de coupe du monde. Je revenais
08:51de blessure, je m'étais fait mal au mollet, je crois. J'avais repris deux semaines avant les
08:59championnats du monde. Ce n'était pas vraiment à mon pic de forme. En fait, il y a des jours comme
09:03ça où tout s'aligne, tout s'aligne. J'ai gagné mes matchs. Il n'y a même pas eu de match chéré.
09:07La finale, je gagne 15-3 ou 15-4. Et oui, c'est un peu arrivé comme ça. Mais par contre,
09:13c'était un vrai déclic. À partir de ce moment-là, j'ai été médaillé sur tous mes championnats.
09:18Tu as pris peut-être confiance aussi. Tu te dis, non, en fait, je peux faire ça.
09:22J'ai pris confiance et aussi, j'ai compris comment préparer un grand événement. Après,
09:28ça reste du sport. Même si tu as compris deux choses.
09:30Oui, bien sûr, il n'y a rien d'écrit.
09:31Oui, c'est exactement ça. Mais par la suite, j'ai arrivé sur un grand championnat avec ce
09:36truc de, OK, on ne sait pas ce qui va se passer, mais tu prends des risques. Tu prends des risques.
09:40Tu n'es pas là pour jouer la sûreté. Tu prends des risques et tu verras bien à la fin. Comme
09:44dirait Ninho, c'est la fin du balcon.
09:45Exactement. Est-ce qu'il y a un autre domaine aussi qui me semble important ? Aujourd'hui,
09:51tu as une très belle collab Nike-Martin Rose, mais c'est la mode aussi. D'ailleurs,
09:54tu as défilé pour Farel quand même. C'est incroyable. Tu as déjà raconté ça chez les
09:59conflits de views d'ailleurs, comment ça s'est fait, comment la rencontre s'est faite. Mais je
10:03crois que déjà, tu travailles avec LVMH depuis quelque temps. C'est ce que tu expliquais. Donc
10:07là, maintenant Farel, Louis Vuitton, qu'est-ce que ça représentait ? Tu disais que tu n'as pas
10:13vraiment parlé cinq minutes, mais juste un peu aussi d'avoir cette nouvelle expérience-là de
10:18mannequin quelque part en réalité. Qu'est-ce que ça représente pour toi ?
10:21Alors en vrai, ça représente peut-être une case à cocher. Une de plus, une side quest. Mais non,
10:30en fait, c'était par le passé. J'ai participé, j'ai assisté à pas mal de défilés et je les
10:38prends vraiment comme des expériences. C'est hyper beau, plus comme de l'inspiration. En fait,
10:42moi, ça me fascine. C'est un peu comme un livre photo, c'est-à-dire qu'il y a le fond et la
10:45forme. En fait, les directeurs artistiques, ils racontent des histoires au fil d'une collection.
10:48Donc, il y a un thème, il y a tout qui est cohérent, le casting, les vêtements, la musique,
10:53la scénographie. C'est ça que j'adore vraiment dans les défilés de mode. Et le fait de faire
10:59partie de l'intérieur, c'est ça qui était cool. C'est-à-dire que t'arrives, il y a une grande
11:04salle avec toutes les équipes de coiffeurs, de maquilleurs. Tu sens l'effervescence qui monte
11:09au fur et à mesure. Les répètes, l'équipe du studio qui vient, qui te fait dix mille retouches
11:14des vêtements pour assurer que tu portes le sac dans la bonne direction, que ta manucure,
11:17elle est parfaite. Ce sens du détail, là, c'est fou. Et puis, il y a une adrénaline que tu retrouves
11:22un peu, pour faire le parallèle au sport, dans la chambre d'appel. Nous, en Escrime, on est dans
11:26une chambre d'appel. C'est une salle un peu grande comme ça, où tu as les huit adversaires. Il y a
11:32deux Escrimeurs qui vont se rencontrer, deux autres, deux autres, deux autres. En fait, tu sens
11:36une tension palpable. Et j'ai retrouvé un peu ça dans la chambre d'appel de Louis Vuitton. En fait,
11:42juste avant de rentrer sur le catwalk. En plus, le défilé était un peu alambiqué dans le sens
11:48où tu avais pas mal de demi-tours et à chaque fois, tu ne prenais pas la même route. Moi,
11:51j'avais eu une seule répétition comparé aux autres mannequins parce que j'étais en compétition. Une
11:54seule répétition. J'étais en compétition lors de la première répétition. Et du coup, j'étais
11:59hyper concentré. Du coup, je suis là. Et là, t'as Pharell qui est là, qui regarde les écrans,
12:03qui vérifie que tout se passe bien. Et puis, juste avant de rentrer, il se retourne vers moi,
12:07il me reconnaît, il me fait « let's go, let's go, let's go ». Il me check et tout, un peu comme un
12:09capitaine d'équipe. Et là, en fait, il m'a donné la déter, la mentale pour marcher. C'était cool
12:15parce que j'ai marché sur sa chanson avec Mumford & Son. C'est « Good People ». Et en vrai, j'ai
12:20découvert la musique pendant que je défilais. Elle est trop bien. Et pour ne pas te mentir,
12:25je portais des lunettes de soleil sur mon look et ça m'a aidé à me mettre dans le personnage un peu.
12:30Et ce qui était drôle, c'est que j'ai reconnu trois personnes pendant que je défilais. Bernard
12:35Arnault, parce qu'à un moment, j'étais en face et je voulais pas me louper. Et Lil Yachty et Playboy
12:39Cartier. Incroyable. C'est les trois seules personnes que j'ai vues pendant tout le défilé.
12:42Ok, t'es où ? Et même pas des gens lambda.
12:44Ouais, non, je te jure, j'étais focus à un moment donné. Ces trois personnes se sont retrouvées dans
12:47mon champ de vision. En plus, tu t'es expliqué, je crois que Pharrell t'a vu, t'as rencontré,
12:51t'as dit « Est-ce que tu veux défiler pour moi ? » C'est genre il t'a vu, il s'est dit…
12:54Ouais, en fait, on s'est rencontrés avant que ma signature était officialisée, avant même que j'aie
12:58signé. Et c'était à la sortie de la signature de son livre photo, dans un bar à cocktails qui
13:04s'appelle Cravant. Et en fait, j'arrive et en fait, je ne savais même pas qui j'étais. Donc,
13:09j'arrive et puis là, il y a quelqu'un qui travaille avec lui qui dit « Monsieur Lefort,
13:12Monsieur Williams aimerait vous rencontrer. » Ok, et tout. Il s'est signé ses livres et tout. Moi,
13:17je dis « Je n'aime pas trop déranger. » Il me dit « Mais ce n'est pas grave, il est occupé,
13:20on ne verra plus. » Je dis « Non, non, attendez. » Et tout. Donc, au bout de deux minutes,
13:23il finit. En fait, c'est drôle parce qu'on se sert la main et après, j'ai un truc genre tac,
13:28tac. Une poignée de matériel naturel, tu vois. Et là, il me félicite pour ma médaille. Moi,
13:34j'avais assisté à son premier show pour Vuitton en juin. Donc, je lui félicite. Je lui dis que
13:37c'était incroyable. En vrai, ce n'est pas pour faire le faillot. Il y avait une atmosphère assez
13:43incroyable dans le sens où tout le monde était souriant. Les gens, les invités dansaient. Il y
13:49avait quelque chose de... C'était une vraie fête. Célébration. Célébration. Il n'y a pas ce côté
13:52un peu snob qu'on peut retrouver où c'est un peu cool de faire la gueule, un défilé de mode. Après,
13:56on avait la banane, tout le monde était excité. Et à la fin, Jay-Z en showcase pendant une heure
14:00sur le Pont Neuf avec Pharell qui arrive, c'était juste... Ça n'a pas de sens en réalité. Ça n'a pas
14:04de sens. Surtout qu'il y avait... Tout tournait la tête. Il y avait des célébrités. Il faut
14:07vous mettre carrés. Je tourne la tête. Il y a Omar Sy. Je regarde un peu les gens dans l'Assemblée.
14:10Peut-être 20 mètres derrière la scène, il y avait Busta Rhymes qui était un peu comme un inconnu.
14:14Tu vois ? Il y avait un côté multiverse assez fou. Il y avait Asap Rocky, Rihanna qui était derrière
14:19un peu dans les VIP. Et du coup, je l'ai félicité pour ça, pour avoir créé cet engouement. Et au
14:24bout de 30 secondes, il m'a dit... Yo, you should work for me. Je fais... Est-ce que j'ai bien
14:28compris ? De quoi il parle ? Il regarde la personne avec qui il travaille et il fait... Tu ne trouves
14:32pas qu'il devrait défiler pour moi ? Et là, le gars dit oui. Il ne va pas dire non à Farid.
14:36Oui, il ne va pas dire non à Farid. Et là, il me demande si ça te ferait plaisir. Je dis pourquoi
14:40pas si je suis dispo. Il me dit OK. Et en fait, deux mois plus tard, une fois que mon contrat
14:44était officialisé, je le rencontre dans ses bureaux au Pont Neuf où on a pris un peu plus
14:47de temps pour discuter pendant 15 minutes. Et là, on a discuté pour Deskream, en Guadeloupe,
14:52la photographie. On a un peu plus échangé. Et là, à la fin, il me dit... Est-ce que tu es
14:58toujours chaud pour défiler ? Et là, il dit bon, let's go, let's make it happen. Et là,
15:02l'après-midi, je reviens à un mail de l'équipe de casting, mensuration, tout ça. Et voilà,
15:05en bas, il s'est pesé. C'est dans la boîte. Merci beaucoup Enzo. Merci à toi Mehdi. Un plaisir.

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