• il y a 4 mois
L'invité d'actu 8h15 de France Bleu Paris

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00:00Bruno Béchisa, bonjour. Vous êtes maire d'Aulnay-sous-Bois, maire LR.
00:05Est-ce que vous avez honte de cette étiquette aujourd'hui ?
00:07Moi je n'ai honte de rien. Pour une raison simple, c'est que je suis un élu local.
00:11Et que ma légitimité, elle, ne vient pas de mon parti politique,
00:15mais elle vient des électeurs d'Aulnay-sous-Bois qui m'ont donné un mandat.
00:18Et c'est toute la différence.
00:20Aujourd'hui, il y a un mélange de colère et d'amertume.
00:22Colère parce que ça commence par un président de la République
00:25qui n'attend même pas que les résultats soient définitifs.
00:28Nous sommes en banlieue dans les bureaux de vote,
00:30et on nous annonce une désolution sur un résultat qui n'est pas définitif pour nous.
00:34C'est un manque de respect total.
00:36C'est un manque de considération de l'électeur et de l'élu de terrain.
00:40Et colère aussi parce que je fais partie d'une famille politique qui a une histoire
00:45et qu'aujourd'hui, Éric Ciotti, sans aucun mandat,
00:48et je le dis clair et net, j'ai été syndicaliste,
00:50quand on prend une décision de ce type-là, on retourne vers ses électeurs.
00:54Quand un maire prend une décision difficile pour sa ville,
00:58il retourne devant un conseil municipal.
01:00Là, c'est une décision qui s'est faite dans la petite cuisine politicarde,
01:03comme vous le disiez, qui est ressentie comme telle,
01:06et j'espère que cet après-midi en bureau politique, ce sera clarifié.
01:09Clarifié, ça veut dire quoi ?
01:11Clarifié qu'Éric Ciotti s'explique par rapport...
01:14Vous avez eu des grands noms, vous avez eu Monsieur Larcher...
01:15Il faut qu'il démissionne ?
01:17Pour moi, aujourd'hui, son acte d'annoncer ce type d'accord
01:21sans avoir finalement aucun mandat pour prendre cette décision,
01:27il doit démissionner, il ne représente plus la famille politique.
01:30Et comment vous allez faire s'il ne veut pas ?
01:33S'il ne veut pas, je prendrai mes propres responsabilités,
01:35je ne peux pas me reconnaître dans une structure qui aujourd'hui
01:40n'a plus aucun rapport.
01:41J'ai été chiracien, j'ai été sarcosiste, viscéralement sarcosiste.
01:47Je ne pourrai jamais me définir comme ciottiste.
01:50Vous prendrez vos décisions, ça veut dire que vous claquerez la porte des LR ?
01:55Alors, moi, j'ai toujours une difficulté avec ça.
01:57C'est quand même trop facile, ça fait 20 ans que je cotise dans un parti,
02:00ça fait 20 ans que je m'engage, mais je m'engage moi concrètement,
02:03c'est-à-dire que je suis à 7h du matin dans un bureau de vote
02:05et je quitte à minuit.
02:06Je ne sais pas, je suis que dans les beaux salons parisiens
02:09et finalement, je laisserai la clé du bureau à quelqu'un qui a pris tout seul une décision.
02:13Non, j'ai bien envie quand même d'ennuyer de l'intérieur.
02:16Donc, vous resterez au sein du parti ?
02:17Pour le moment, je fais le choix de résister en interne
02:20parce que ce serait tellement facile que toutes celles et ceux...
02:23Mais je dis les grands noms, Copé et Larcher, on va tous partir
02:27en laissant les clés du camion à celui qui veut conduire tout seul.
02:31C'est un peu simple quand même, et pour moi, révoltant.
02:36– Bruno Béchisa, on entend votre colère ce matin.
02:38Vous rappeliez cet héritage chiracien, gaulliste,
02:43c'est jamais d'alliance avec l'extrême droite, ça c'est l'ADN de la droite.
02:47Mais sur le terrain, Bruno Béchisa, c'est plus forcément une ligne rouge,
02:51écoutez ces électeurs LR qu'on a interrogés.
02:54– Pourquoi pas, son alliance LR-RN ne me dérange pas.
02:58Elle va peut-être dans la lignée de ce que je pense actuellement à l'instant T.
03:03– Depuis Jacques Chirac, je pense que le RN, il a évolué.
03:05S'il veut s'allier, c'est peut-être pas complètement idiot
03:08parce que comment la droite va pouvoir survivre, c'est ça le problème.
03:12– Voilà, le problème, c'est comment la droite va-t-elle pouvoir survivre
03:16sans le RN, donc, pour ces électeurs ?
03:18– Mais moi, pour l'instant, on parle de structure.
03:21Alors, bien évidemment, moi je comprends aujourd'hui des électeurs
03:24qui, quand ils ont vu l'attitude d'un président de la République d'un côté,
03:28et de l'autre côté, la bordélisation du pays et de l'Assemblée nationale par LFI,
03:32se dit, il ne resterait que le Rassemblement national.
03:36Et moi, je reviens aux élus locaux, à celles et ceux en qui ils ont fait confiance,
03:41et dire, c'est peut-être à nous de prendre la barre.
03:43Aujourd'hui, on a une brochette d'élus au niveau national
03:47qui n'ont ni parcours politique, ni métier, ni vécu.
03:51Voilà, ils parlent tous comme des libéraux, alors ils parlent tous très bien.
03:54– Mais vous comprenez que ce spectacle, cette embouille politicienne,
03:56écoeure un petit peu plus les électeurs qui se détournent de la politique
04:00et les abstentionnistes, il y en a eu beaucoup dans votre ville à Aulnay.
04:04– Paradoxalement, moins que certaines fois.
04:07C'est toute la difficulté, l'ambiguïté de ce scrutin.
04:10– Il vous reste quoi comme option aujourd'hui, Bruno Béchisa ?
04:15– Là, pour les législatives ? – Pour les législatives.
04:17Une marche républicaine avec Macron ?
04:19– On joue du stratosphérique.
04:21Moi, j'ai décidé, encore une fois, pour ces législatives,
04:25de remettre un candidat à la législature qui est un enfant du pays
04:30et qui va parler des sujets de ma ville,
04:34pour qu'elle soit portée à l'Assemblée nationale.
04:36Aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, on parle de tout,
04:38sauf des problèmes de terrain.
04:40– Bruno Béchisa, avant de vous laisser repartir dans cette campagne électorale agitée,
04:44on le sent, une question quand même sur le PSG,
04:46parce que vous voulez accueillir le futur stade du PSG à Aulnay.
04:50Il faut le construire où ? Et à quoi pourrait-il ressembler ?
04:53– Je veux accueillir… On est tellement dans un monde de fous, là aussi,
04:56qu'imaginer le PSG hors de Paris, ce n'est même pas concevable.
05:00Sauf qu'aujourd'hui, la situation fait que la porte est entre-ouverte.
05:03Donc j'ai mis le pied dedans.
05:04Je suis allé voir la ministre, j'ai écrit à Nasser pour dire
05:07« Moi, j'ai 50 hectares immédiatement disponibles, aménageables,
05:11qui sont des friches industrielles, donc sans aucun problème environnemental.
05:15Immédiatement disponibles.
05:16Avec la ligne 16, le RER B, Roissy, le Bourget à proximité.
05:21– Et on en est où alors ?
05:22– Objectivement, tous les atouts sont sur la table.
05:25Aujourd'hui, on comprend bien que le process de décision,
05:28il y a trois acteurs en lice, prendra un peu de temps.
05:33– D'accord, donc pour l'instant…
05:35– Pour l'instant, nous sommes en phase de discussion.
05:39– Très bien, merci Bruno Béchisa.
05:41On s'arrête là, temps de parole oblige,
05:43puisque depuis hier, c'est notre rôle, les médias,
05:46on offre le même espace, le même temps de parole à tous les partis,
05:49même si on a bien compris…
05:51– Et nous y sommes contraints.
05:53– C'est compliqué de situer les partis, les lignes bougent beaucoup en ce moment.
05:56– Tout à fait.
05:57– Merci, bon retour à Aonessou.

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