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  • 11/06/2024

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00:00Voilà, donc m'en a invité ce matin pour en parler, Thomas Porte, bonjour, vous êtes député ou plutôt ancien député, en tout cas député sortant, on va dire, la France Insoumise de Seine-Saint-Denis, merci beaucoup d'être avec nous, il y a donc cette feuille de route à gauche pour un front populaire face au RN, la volonté d'une union de la gauche pour ces législatives anticipées, d'abord votre réaction, est-ce que ça peut fonctionner, est-ce que ça peut tenir, notamment après les divergences et les tensions qu'il y a eu pendant la campagne pour les Européens ?
00:29Il faut que ça tienne, on a une responsabilité dans un pays où l'extrême droite est aux portes du pouvoir, où la Macronie a été balayée, parce que c'est quand même ça le résultat des élections européennes, c'est passé un peu sous silence parce qu'il y a une dissolution, on parle des élections législatives et c'est normal, mais la Macronie, qui est quand même le parti au pouvoir, a pris une défaite cinglante, donc il y a un paysage politique qui est totalement redistribué,
00:49et ce que nous avions fait en 2022 avec la NUPES, nous sommes en train de le faire sur un programme de ce qu'on appelle le front populaire, mais qui va être élargi, puisqu'on a aussi appelé les responsables associatifs, les responsables syndicaux à rejoindre ce front commun, parce qu'il y a un désir d'unité dans le pays, mais encore une fois je le précise ici, c'est un désir d'unité sur une clarté politique, sur un programme.
01:07En 2022, il y avait 600 mesures qui avaient permis à 151 députés de gauche de rentrer à l'Assemblée Nationale, et aujourd'hui nous reconstruisons une unité populaire sur un programme de rupture, ce qui est le désir de la majorité des citoyens et des habitants de ce pays.
01:19– Mais ce logiciel de la NUPES, il marche encore aujourd'hui ?
01:21– Mais écoutez, il fonctionne, parce qu'on est ensemble à l'Assemblée Nationale, et ce qui a été fait en 2022, moi j'aimerais qu'on nous explique pourquoi ce n'est plus le cas aujourd'hui, ce n'est plus valable,
01:31est-ce qu'aujourd'hui on a des gens qui sont en désaccord avec ce qui avait été écrit dans le programme, c'est-à-dire la retraite à 60 ans, le blocage des prix, la question de la hausse des salaires, une politique ambitieuse de transition écologique, des questions de paix,
01:41l'ensemble des députés avait signé cet accord, l'ensemble des organisations politiques l'avaient signé.
01:46Oui, il y a eu des moments qui n'ont pas été faciles, mais aujourd'hui, l'urgence ce n'est pas de savoir si nous avions dit les bons mots, les bonnes virgules au bon endroit il y a quelques semaines,
01:54c'est de savoir est-ce qu'on est en capacité d'offrir une offre politique qui permet de battre l'extrême droite et de bloquer Emmanuel Macron qui pourrit la vie maintenant des français depuis plus de deux ans.
02:03C'est ça l'urgence, est-ce qu'on est en capacité de gagner ? Nous on est là pour gagner, pour prendre le pouvoir et on est prêt à gouverner dans quelques semaines.
02:09Ces conditions, ces grandes idées de la lupesse, ça fait partie des conditions présentées hier par Raphaël Glucksmann, il s'exprimait chez nos confrères de France 2, je propose de l'écouter.
02:18Un soutien indéfectible à la construction européenne, ensuite un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne car l'avenir du continent ukrainien se joue en Ukraine en ce moment.
02:29Un rejet, une abrogation de la réforme des retraites, de la réforme de l'assurance chômage et de la loi immigration.
02:37Une accélération de la transition écologique et enfin un rejet de la brutalisation de la vie politique.
02:46C'est un peu pour LFI cette dernière phrase après ces tensions qu'il y a eu pendant la campagne.
02:50On se souvient de Raphaël Glucksmann qui avait dû être expulsé d'une manifestation.
02:54Est-ce que ça peut tenir ? Est-ce que ça peut marcher ?
02:56Et est-ce que la question du soutien inconditionnel à l'Ukraine c'est compatible avec la France insoumise ?
03:02Écoutez, Raphaël Glucksmann doit discuter avec Olivier Faure mais au moment où Raphaël Glucksmann était chez vos confrères,
03:07les forces politiques du Parti Socialiste, Europe Écologie Les Verts, du Parti Communiste et de la France Insoumise
03:12ont signé un accord pour présenter des candidatures communes et s'engager dans les prochaines semaines
03:17à présenter 100 mesures de gouvernement pour permettre de répondre aux aspirations et aux besoins des Françaises et des Français.
03:23Donc oui, ça peut tenir puisqu'encore une fois on a beaucoup de valeurs communes,
03:27beaucoup de combats communs à mener et il y a beaucoup de choses qui nous rassemblent.
03:31Et encore une fois, moi je salue cette unité, cette initiative qui a été prise hier
03:36mais ce que nous disons depuis le début à la France Insoumise c'est que ça doit se faire sur la clarté politique.
03:40Il n'y aura pas de mobilisation populaire et de retour aux urnes de militantes et de militants qui se sont levés en 2022 sur un espoir
03:46si on recule sur le programme. On n'est pas prêt à céder sur la question de la ligne programmatique
03:50parce que c'est une des clés pour ramener à l'élection des gens qui se détontent de la politique depuis maintenant de trop nombreuses années.
03:55Et puis pour mettre son bulletin dans l'urne, il faut une figure également.
03:58Glucksmann, on l'a entendu, il propose Laurent Berger comme poste de Premier ministre.
04:03Si jamais vous l'emportez, Laurent Berger figure du syndicalisme, c'est FDT, vous, vous venez de la CGT.
04:10Comment est-ce que vous percevez cette proposition ?
04:13C'est une proposition, vous l'avez rappelé, que fait Raphaël Glucksmann.
04:16Elle n'a pas été évoquée dans le cadre des discussions qui ont eu lieu hier entre les quatre forces politiques.
04:20Politiquement, c'est malin en tout cas. C'est pas quelqu'un de chez lui, c'est pas quelqu'un de chez vous.
04:23C'est quelqu'un d'assez neutre, on va dire.
04:26C'est une initiative personnelle qui est ouverte à la discussion.
04:30Pour ceux qui nous écoutent, je rappelle que Laurent Berger n'est pas favorable à la retraite à 60 ans,
04:35que Laurent Berger a soutenu la loi au travail de François Hollande,
04:38que Laurent Berger a soutenu la réforme qui a cassé la SNCF et le statut des cheminots.
04:42Donc on est loin des propositions qu'il y a dans le programme qu'il y avait à l'époque dans la NUPES
04:46et qui se retrouvent aujourd'hui au cœur des discussions entre les quatre forces de gauche.
04:49C'est une initiative personnelle de Raphaël Glucksmann.
04:51Elle est soumise à la discussion.
04:53Chacun est libre de proposer les candidats qu'il prétend.
04:56Ce qui nous anime, c'est de savoir comment on va aller ensemble aux élections législatives et comment on gagne.
05:00La première urgence, c'est de rentrer vite en campagne.
05:02Il nous reste trois semaines avant le premier tour.
05:04Donc il faut vraiment aller sur le terrain pour convaincre et permettre à chacune et chacun
05:08de se retrouver dans ces candidatures communes.
05:10Il y a une proposition en tout cas de sa part.
05:12Ce n'est pas de Jean-Luc Mélenchon.
05:14Il a été parfaitement clair là-dessus.
05:16Quelle est votre réaction ?
05:18J'appelle tout le monde à revenir à la raison.
05:20Il y a eu des élections européennes et tout le monde doit en tenir compte.
05:23Le Parti Socialiste, avec Place Publique, ont fait 3,5 millions de voix.
05:27Nous avons fait 2,5 millions de voix.
05:29Il y a deux ans, Jean-Luc Mélenchon, à l'élection présidentielle, fait 22%.
05:32Il fait 8 millions de voix.
05:34Avec Jean-Luc Mélenchon, nous avons ramené...
05:36C'est une personnalité clivante.
05:37Oui, mais Jean-Luc Mélenchon permet à des gens qui ne votaient plus de venir voter.
05:40Nous l'avons vu dans les quartiers populaires, chez les jeunes.
05:43Le soir des élections européennes, plus de 30% des moins de 24 ans qui sont exprimés dans les urnes ont voté pour Manon Aubry.
05:49Jean-Luc Mélenchon n'est pas un problème.
05:51Il fait partie de la solution pour construire une réponse politique de main à gauche et permettre de reprendre le pouvoir.
05:55Mais il y a des militants qui ont voté Glucksmann et qui disent, il y a plusieurs témoignages, c'est aussi,
06:00qui disent si jamais c'est Mélenchon, je n'y irai pas.
06:03Il faut quand même une figure qui puisse essayer d'agréger toutes ces voix de gauche.
06:08Mais aujourd'hui, on n'est pas sur quelle candidature pour être Premier ministre.
06:11Ce n'est pas ça le sujet du jour.
06:13Non, mais il faut une tête de gondole.
06:15Oui, mais Jean-Luc Mélenchon clivant, c'est 22% et 8 millions de voix.
06:17Qui fait mieux aujourd'hui dans le pays ?
06:19Quelle est la candidature à gauche qui est capable de ramener autant de personnes dans les urnes ?
06:22Moi, je suis élu en Seine-Saint-Denis, je le vois.
06:24Dans les quartiers populaires, des gens se sont déplacés pour mettre un bulletin dans l'urne
06:28parce que c'était Jean-Luc Mélenchon qui portait l'aspiration du programme de la NUPES.
06:32Mais là, ce que dit Glucksmann, c'est qu'il dit, là, la donne a changé par rapport à la NUPES.
06:35Désormais, c'est moi qui recueille le plus de voix.
06:38Je suis un peu le faiseur de roi et il va falloir écouter mes conditions.
06:41Alors, dans ces cas-là, comment est-ce qu'on arrive ?
06:43C'est ce que j'explique.
06:45L'élection européenne n'efface pas ce qui s'est passé à l'élection présidentielle.
06:48Elle n'efface pas le fait que nous ayons 75 députés et qu'encore une fois,
06:51Jean-Luc Mélenchon ait fait 8 millions de voix.
06:53C'est la figure centrale aujourd'hui sur un projet de rupture à gauche.
06:56Donc, on travaille, il y a des discussions qui sont ouvertes.
06:59Il faut quand même saluer ce qui s'est fait hier en quelques heures,
07:02ce qui n'avait pas été le cas aux élections législatives où, en responsabilité,
07:06l'ensemble des forces de gauche ont passé un accord pour présenter des candidatures communes.
07:10Parce qu'en vérité, la majorité des citoyens de ce pays,
07:13elles n'ont rien à faire du casting.
07:15Ce qu'elles veulent, c'est des gens qui les défendent et surtout,
07:17elles sont inquiètes demain d'avoir un pays qui est livré à l'extrême droite.
07:19Est-ce qu'on veut un Premier ministre raciste ?
07:21Est-ce qu'on veut un ministre de l'Intérieur raciste ?
07:23Est-ce qu'on veut que ces gens-là arrivent au pouvoir
07:25et mènent des politiques xénophobes, stigmatisantes et qui ciblent les plus fragiles ?
07:29Est-ce qu'on veut avoir demain une France à l'image de ce que fait Mélanie en Italie ou Orban en Hongrie ?
07:33C'est ça qui préoccupe les citoyens et les habitants de ce pays
07:35et notamment des quartiers populaires qui nous envoient des messages depuis plusieurs jours,
07:39depuis l'élection, pour dire que nous sommes inquiets.
07:41Rassemblez-vous, menez le combat, il faut nous défendre.
07:44On en parlait dans la revue de presse tout à l'heure.
07:46Dans les quartiers populaires, il y a notamment beaucoup d'inquiétude.
07:48Mais qu'est-ce qu'on dit à ces électeurs du RN ?
07:51On a l'impression que ça y est, en France, il y a une espèce de socle
07:53qui a toujours au moins 30%.
07:56Certains disent que c'est un épiphénomène et une réponse à Macron.
08:00Mais il y a quand même aujourd'hui un électorat qui est constitué pour le RN.
08:04Plus de 50% du vote ouvrier aujourd'hui sont des gens que vous avez perdus,
08:10la gauche en général, au fil du temps.
08:12Comment est-ce qu'on répond à ces gens ?
08:14À ceux qui disent qu'on a tout essayé, pourquoi pas le RN aujourd'hui ?
08:18Il faut leur dire que le RN, qui s'est vendu comme le parti anti-système,
08:23n'est pas un parti anti-système, il est intégré au système.
08:26Et surtout, dire que c'est une arnaque sociale.
08:28Hier, j'entendais la responsable du RN qui se relayait sur les plateaux télé
08:31pour dire que nous sommes le parti du pouvoir d'achat.
08:34Moi, je suis député depuis deux ans.
08:36A chaque fois qu'on dépose des propositions pour augmenter les salaires,
08:38pour augmenter le SMIC, pour partager la richesse, taxer les super-profits,
08:41les députés du RN votent contre.
08:44Ils votent contre toutes les mesures de transition écologique.
08:47Une mesure très simple, une proposition de loi a été déposée à l'Assemblée
08:50pour réguler l'installation des médecins, parce qu'on a des déserts médicaux,
08:53on a des gens qui n'accèdent plus aux soins aujourd'hui.
08:55Le RN s'est opposé à cette proposition.
08:57Ce n'est pas un parti qui défend les plus fragiles,
09:00c'est un parti qui sert les intérêts du capital et des plus riches,
09:02et il sera au service de ces gens-là demain si les gens lui donnent les clés du pouvoir.
09:06– Est-ce qu'il y a un ressort de mobilisation ?
09:08Comment est-ce qu'on peut essayer de faire bouger les Français ?
09:11Une élection qui va se dérouler en plein début des vacances,
09:15le timing n'est vraiment pas parfait, pour qui que ce soit d'ailleurs,
09:18y compris pour la majorité.
09:20Comment est-ce qu'on arrive à mobiliser ces gens ?
09:22En essayant de sensibiliser sur la question du RN, est-ce que ça marche encore ?
09:26– Vous avez raison, ces trois semaines de campagne,
09:29ce que fait Emmanuel Macron, c'est une tentative de démobiliser les gens.
09:32Il y a trois semaines de campagne, ça va aller très vite, on va voter,
09:35il faut être de suite sur le terrain.
09:37Je crois que quand on fait campagne sur nos convictions,
09:39et sur des propositions concrètes, sur notre programme,
09:41sur demain qu'on va changer l'avis des gens,
09:43ce que nous posent comme question les habitantes et les habitants,
09:45les citoyens qui en comptent, c'est qu'est-ce que vous allez faire pour nous demain ?
09:48Nous ce qu'on propose c'est, je le redis ici, le blocage des prix,
09:50l'abrogation de la réforme des retraites,
09:52la fin de la réforme de l'assurance chômage
09:54qui va jeter dans la précarité des dizaines de milliers de personnes dans ce pays,
09:57une augmentation des salaires, une politique de service public ambitieuse.
10:00Est-ce qu'on va avoir des hôpitaux qui marchent ?
10:02Est-ce qu'on va avoir des transports en commun ?
10:03Est-ce qu'on va avoir des écoles avec des professeurs qui soient devant tous les élèves ?
10:05Moi je suis en Seine-Saint-Denis,
10:07chaque année c'est la galère à la rentrée, on a des enseignants qui ne sont pas là,
10:09on a des enfants qui sont livrés à eux-mêmes,
10:11on a des établissements scolaires qui sont dans une situation catastrophique.
10:13Donc tout ça, c'est des réponses qu'on va apporter pendant ces élections législatives.
10:17Et oui, on a aussi une responsabilité de dire,
10:19ne laissons pas le pouvoir à l'extrême droite.
10:21C'est ceux qui disent, nous n'avons jamais essayé, il faut peut-être les essayer.
10:25Attention, quand vous laissez le pouvoir à l'extrême droite,
10:27vous laissez le pouvoir à un courant qui est aujourd'hui dangereux,
10:29qui est, je le redis ici, raciste et xénophobe.
10:31Ce n'est pas parce que ces gens siègent avec nous qu'ils ont des chemises et des cravates,
10:34qu'ils ont changé leur fonds de commerce.
10:36Il faut voir leur prise de position dans l'hémicycle,
10:38il faut voir les propos qu'ils tiennent dans les médias,
10:40il faut voir les manifestations auxquelles ils participent.
10:42Quand ils sont dans l'espace public, ces gens sont un danger pour le pays,
10:44ils sèment la division, et nous serons leur empart face à l'extrême droite.
10:47Une dernière question, Thomas Porte, vous serez candidat à la réélection de votre circonscription ?
10:51Oui, je serai candidat à ma réélection en Seine-Saint-Denis dans la troisième circonscription.
10:54On en est où, à gauche, des tractations en ce moment pour ces 577 postes ?
11:00Aujourd'hui, on discute sur les questions programmatiques,
11:02parce que c'est ça qui nous anime et qui nous permet de nous rassembler,
11:05avant de parler de casting.
11:07Donc aujourd'hui, on se met d'accord sur des propositions communes,
11:09et on verra demain quel sera le casting.
11:11Mais encore une fois, je le redis, ce qui intéresse les gens,
11:13c'est d'avoir des candidatures communes, de gauche,
11:15sur un programme politique clair de rupture,
11:17qui change leur vie et qui répond à leurs aspirations.
11:19Et vous avez cinq jours ?
11:20Cinq jours.
11:21Merci beaucoup d'avoir été notre invité ce matin.
11:24Thomas Porte, je rappelle que vous êtes député sortant de la France Insoumise,
11:27donc en Seine-Saint-Denis.
11:28Merci encore.

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