• il y a 4 mois
Dimanche 9 juin, Public Sénat, France 24 et LCP-Assemblée nationale s'associent afin de proposer une grande soirée électorale spéciale résultats des élections européennes 2024.

L'émission spéciale débutera à 19h55, et sera coprésentée par Alexandre Poussart et Caroline de Camaret.

A 20h, les premières réactions suite aux estimations. Les deux coprésentateurs seront entourés d'eurodéputés qui commenteront les premiers résultats.
A 21h, changement de coprésentateur, Brigitte Boucher remplace Alexandre Poussart. Avec Caroline de Camaret, elles seront accompagnées d'experts qui analyseront et décrypteront les résultats jusqu'à 23h, heure des résultats définitifs transmis par le Parlement européen.

Tâm Tran Huy et Quentin Calmet (Public Sénat) seront respectivement en direct des QG de campagne du Parti Socialiste et des Républicains.
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00:00:00Oui, donc le Parti Populaire Européen, toujours premier groupe dans l'hémicycle au Parlement Européen,
00:00:09186 sièges, suivi par le groupe Socialiste et Démocrate, 133 sièges,
00:00:14puis le groupe Réunion Europe, 82 sièges, le groupe dans lequel siège la majorité présidentielle en France,
00:00:20la liste qui a été menée par Valérie Heillet, trois groupes qui actuellement forment une coalition
00:00:25appelée la coalition Ursula von der Leyen, du nom de la présidente de la Commission Européenne.
00:00:30À eux trois, ils ont donc 391 sièges, ils sont donc majoritaires,
00:00:35puis suivent les ECR, donc les Conservateurs et Réformistes Européens, 70 sièges,
00:00:41les Identités et Démocratie, où siège le Rassemblement National, 60 sièges,
00:00:46les non-inscrits à 50 sièges sont certains partis nationaux dont on ne connaît pas encore l'appartenance au groupe,
00:00:54mais parmi eux, on a quand même le Fidesz, par exemple, en Hongrie,
00:00:58qui pourrait rejoindre les ECR ou les Identités et Démocratie à l'avenir.
00:01:03On a aussi ensuite les écologistes, 53 sièges, les The Left, La Gauche, où siège LFI, 36 sièges.
00:01:13– Voilà, vous nous laissez Alexandre Poussard et vous laissez votre place à Brigitte Boucher pour LCP.
00:01:19Et dans l'intervalle, nous prenons la direction de Bruxelles, justement pour préciser un peu,
00:01:24eh bien, les conséquences à l'échelle européenne de ce nouvel hémicycle européen avec, en effet,
00:01:31un parti populaire européen, Alix Le Bourdon, qui se renforce, une majorité van der Leyen qui est toujours là,
00:01:38mais qui a perdu un peu de sa superbe et puis surtout une inquiétante montée des extrêmes.
00:01:46Alors, pour faire quelle politique et avec quelles conséquences institutionnelles ?
00:01:50Parce que ce sont l'ensemble des institutions qui sont renouvelées bientôt.
00:01:53– Alors, en effet, on voit se dessiner dans ces premières projections du futur hémicycle européen de nouveaux équilibres.
00:02:05Alors, ces chiffres sont encore susceptibles d'évoluer dans les prochaines heures, notamment jusqu'à 23 heures,
00:02:12lorsque les derniers bureaux de vote fermeront dans l'Union européenne, ce sera en Italie.
00:02:17Mais que nous dit cette première projection ?
00:02:20C'est en effet que le PPE, le parti populaire européen, c'est le parti de droite au sein de cet hémicycle européen,
00:02:26est conforté dans sa première place, il est suivi par les socialistes et démocrates,
00:02:31ça c'est également la même chose dans le précédent hémicycle,
00:02:35et malgré une perte de siège, le groupe Renew a la troisième place,
00:02:41ce qui fait en effet que si l'on combine les voix de ces trois groupes, on arrive à un peu plus de 390 voix,
00:02:47ce qui signifie que la grande coalition centriste actuelle semble se maintenir.
00:02:53Alors, je vous rappelle en effet que Ursula von der Leyen, l'actuelle présidente de la Commission européenne,
00:02:58qui souhaite rempiler pour un second mandat à la tête de l'institution, aura besoin exactement de 361 sièges.
00:03:05Alors, on pourrait se dire, en voyant ce chiffre, que c'est bon pour elle,
00:03:09mais cette majorité n'est pas confortable, puisqu'on sait que certains au sein de son propre camp,
00:03:15au sein du parti populaire européen, ne voteront peut-être pas pour elle.
00:03:19Alors, que va faire Ursula von der Leyen dans les prochains jours, dans les prochaines semaines ?
00:03:25C'est encore difficile à dire, vous rappeliez également que les deux groupes d'extrême droite
00:03:31obtiendraient d'après ces projections, donc ECR et ID, dans lesquels siège le Rassemblement national, plus de sièges.
00:03:38Et puis, on remarque aussi, dans ces premières projections du Parlement européen,
00:03:43que les Verts devraient obtenir beaucoup moins de sièges par rapport à la vague verte qu'on avait connue en 2019.
00:03:51Voilà. Voilà pour ces estimations européennes et leurs conséquences.
00:03:58Alors, bienvenue à ma consœur de LCP, Brigitte Boucher, qui va nous accompagner jusqu'à 23h pour cette soirée électorale.
00:04:04Vous allez prendre une part active, forcément, puisque c'est votre Parlement, l'Assemblée nationale, qui est dissous ce soir.
00:04:11Bonsoir, Caroline. Bonsoir à tous. Effectivement, l'information est tombée un peu après 21h.
00:04:16Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l'Assemblée nationale et a annoncé des élections législatives anticipées pour le 30 juin,
00:04:24pour le premier tour. Et le second tour aura lieu le 7 juillet.
00:04:28Une décision qui intervient après le score du Rassemblement national ce soir aux élections européennes.
00:04:34On va regarder les estimations de notre partenaire Ipso Soprasteria pour France Télévisions, Radio France, France Média Monde, LCP et Public Sénat.
00:04:44C'est donc le Rassemblement national qui arrive en tête avec 31,5% des voix devant la majorité présidentielle,
00:04:53qui recueille 14,7% des voix. Place publique, le PS 14% et la France insoumise 9,5%.
00:05:00Et puis alors, derrière, quelques changements. Effectivement, regardons cette cinquième place pour les Républicains de François-Xavier Malami avec 7,2%.
00:05:13Les écologistes ont sensiblement augmenté leur score à 5,5%. Ils ne semblent plus autant menacés par les 5%.
00:05:22Vous savez que la règle est qu'en dessous de 5%, aucun député européen n'entre au Parlement de Strasbourg et reconquête 5,4%.
00:05:31On vous présente à présent nos invités pour cette soirée exceptionnelle. Pascal Perrineau, bonsoir.
00:05:37Bonsoir. Merci d'être avec nous. Vous êtes politologue et vous êtes au Cevipof. Et à côté de vous, Roselyne Fèves, chef du service politique de France 24.
00:05:45Et bien Erwann Lequeur, vous êtes politologue spécialiste de l'extrême droite. Et effectivement, ce soir, c'est une spécialité qui va nous être utile.
00:05:54Pascal Jouanin, directrice générale de la Fondation Robert Schuman. Bonsoir. Pour l'aspect européen, effectivement, de ce scrutin.
00:06:00Roselyne Fèves, quels sont les premiers enseignements qu'on peut tirer de ce scrutin ce soir ? Cette très forte victoire du Rassemblement national et puis cette décision inattendue d'Emmanuel Macron ?
00:06:11Oui, je crois qu'à la limite, tout passe sous le boisseau aujourd'hui avec cette déclaration inouïe, cette prise de risque d'Emmanuel Macron, qui, dans le fond, reste un aventurier de la politique.
00:06:25Alors Valérie Ayé va s'exprimer après le président de la République. Vous l'aurez noté tout de suite.
00:06:30— Applaudissements et acclamations du public —
00:06:35— Merci à vous. Merci à vous de votre présence et de votre... Je tiens ce soir à m'adresser à l'ensemble des Français, mes chers compatriotes de l'Hexagone et d'Outre-mer
00:06:49ou installés à l'étranger. Ce soir, pas un responsable politique qui aime la France et qui aime l'Europe ne peut se réjouir.
00:07:01Je veux d'abord m'adresser aux millions d'entre vous qui ont fait le choix de ma candidature et de celle de la majorité présidentielle en votant pour notre liste « Besoins d'Europe ».
00:07:10— Applaudissements du public —
00:07:25Je veux remercier nos militants, nos candidats et l'ensemble des équipes de campagne qui se sont mobilisées sans compter durant ces 100 derniers jours.
00:07:36Dans le monde d'aujourd'hui, imaginer être plus fort en se repliant sur soi est une illusion.
00:07:42— Applaudissements du public —
00:07:52Dans le monde d'aujourd'hui, l'intérêt du pays et celui des Français, c'est l'Europe. Voilà le combat de ma vie. Et voilà ce que j'ai porté sans relâche
00:08:02depuis le premier jour de cette campagne. La mission que le président de la République et notre majorité m'ont confiée a été un véritable honneur
00:08:11et une immense responsabilité. Je veux vous dire que les députés européens de la majorité présidentielle que vous avez choisis ce soir
00:08:20se battront chaque jour pour vous. — Applaudissements du public —
00:08:37J'aurais aimé qu'ils soient plus nombreux. Et je veux dire mon regret de ne pas avoir tant de talents élus ce soir.
00:08:45Malgré tous nos efforts, nous n'avons pas su vous convaincre de nous placer en tête. Je veux vous dire que partout en Europe,
00:08:54je l'ai vu, nous l'avons vu au Parlement européen, là où les populismes montent ou gouvernent leurs pays, c'est le même constat.
00:09:02L'extrême-droite menace des dizaines d'avancées concrètes européennes pour nos peuples. L'extrême-droite menace des centaines d'années
00:09:10d'avancées pour nos droits et nos libertés. Choisir l'extrême-droite, c'est choisir l'appauvrissement des Français par son incohérence économique,
00:09:19son inaction et ses mensonges. Choisir l'extrême-droite, c'est choisir l'affaiblissement du pays parce qu'elle ne respecte pas nos valeurs,
00:09:27parce qu'elle fait toujours le choix de s'en remettre à des puissances étrangères qui détestent la France et qui détestent l'Europe.
00:09:35Ce soir, les Français nous envoient un message clair. Ils nous demandent plus de résultats, plus de concrets. Ils nous demandent de changer
00:09:44plus vite leur vie. Ils ont été nombreux aussi à faire le choix du silence. Le président de la République l'a dit.
00:09:53Leurs choix ne peuvent pas rester sans réponse. Il a décidé ce soir de leur redonner la parole et de choisir le projet qu'il souhaite pour leur pays.
00:10:03Pour moi, on ne se trompe jamais lorsque l'on donne la parole aux Français. J'ai eu l'honneur d'avoir la confiance de la majorité présidentielle
00:10:11ces 100 derniers jours pour mener campagne. Et je veux dire que je continuerai à me battre pour elle, pour nos idées, pour celles et ceux qui la composent.
00:10:21Jusqu'au 30 juin et au 7 juillet prochains, à la place qui est la mienne, je m'engagerai pour donner une majorité claire à la France et aux Français.
00:10:29— Applaudissements —
00:10:52Et ce soir... Et ce soir, je le dis. Et ce soir, plus que jamais, je nous demande collectivement de nous engager pour que vive l'Europe,
00:11:03vive la République et vive la France. — Applaudissements —
00:11:12— Alors Roselyne Fevre, Valérie Aiguet, c'est un peu la bonne élève du Parlement européen. Elle a été écrasée ce soir encore.
00:11:20C'est une fois de plus, j'ai envie de dire, par les figures tutélaires du président qui était partout dans la campagne et du Premier ministre,
00:11:28même Gabriel Attal. Mais là, du président, parce qu'il l'a doublé lors de précédence et a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:11:35qui change évidemment totalement la tonalité. — Alors effectivement, on a un Front national qui élargit le socle de ses électeurs.
00:11:43Renaissance, donc, qui sauve les meubles avec Valérie Aiguet. Et puis le PS qui ne crie pas victoire mais qui est prêt au combat,
00:11:53qui se dit combatif. Et puis les LR qui sont bien sûr déçus. Et puis le coup de tonnerre de cette soirée, bien évidemment,
00:12:02c'est l'annonce de la dissolution avec un Emmanuel Macron, en quelque sorte, qui veut faire son deuxième tour des Européennes
00:12:11et qui a une posture, en quelque sorte, je dirais, plutôt honnête vis-à-vis de l'histoire. Mais c'est un risque politique inouï.
00:12:19Et c'est une posture assez golisse, assez courageuse. Alors va se poser la question. Est-ce que pour ces législatives, ce côté défouloir restera ?
00:12:30Parce que c'est une prise de risque, évidemment, que si on en est aujourd'hui... Si on regarde les résultats, on peut se dire
00:12:37pourquoi le RN ne serait pas en tête aux législatives ? Alors ce côté défouloir peut disparaître parce que là, ça va être quand même
00:12:45l'heure des comptes. Et c'est une vraie bataille qui va s'engager sur le fond, sur les programmes. Et il prend tout le monde de vitesse.
00:12:54Il prend la droite, il prend la gauche. Il prend aussi même Jordan Bardella qui n'y croyait peut-être sans doute pas, même s'il le réclamait.
00:13:01Et je redis, sur l'attitude d'Emmanuel Macron, je trouve ça pour ma part courageux, mais avec un risque important qui est là sa marque de fabrique
00:13:13et en quelque sorte, il restera un aventurier de la politique puisqu'il a créé son parti ex nihilo pour finalement devenir président de la République
00:13:23alors qu'il était inconnu. Et aujourd'hui, en pleine débâcle, se disant... Et sa phrase, elle restera, écrire l'histoire plutôt que de la subir.
00:13:32Moi, je trouve que ça a un peu de panache. – Il restera disruptif jusqu'au bout et c'est ce qu'il voulait. Pascal Perrineau, je vais vous faire réagir
00:13:38à cette phrase de Stéphane Séjourné qui est le ministre des Affaires européennes et des Affaires étrangères qui appelle finalement
00:13:44à une grande alliance contre le RN. Il dit la majorité ne présentera pas de candidats contre des députés sortants faisant partie du champ républicain.
00:13:52C'est bien effectivement un deuxième tour des élections européennes contre le RN auquel nous appelle cet exécutif.
00:13:59– Oui, il y a cette tentative qui a toujours été celle du président de constituer ce qu'il appelait l'alliance des progressistes
00:14:07contre le camp des nationalistes à l'avant-garde duquel il y avait le RN. Le moins qu'on puisse dire, c'est quand on voit les résultats du RN.
00:14:17Ce soir, ce n'est pas une stratégie qui, jusqu'à maintenant, s'est conclue par le succès. D'autre part, si on va vers des législatives,
00:14:26si l'on parle des législatives de 2022, ça n'a pas été non plus un succès puisqu'il n'y a eu qu'une majorité relative
00:14:35dans laquelle il manque environ 40 sièges pour gouverner. On voit bien la difficulté dans laquelle le camp présidentiel
00:14:45est mis aujourd'hui. Alors là, il a choisi de mettre en œuvre un pouvoir propre du président, l'article 12.
00:14:54En effet, le président peut, après consultation, ce qu'il a fait, du président du Sénat et de la présidente de l'Assemblée nationale,
00:15:01engager la dissolution de l'Assemblée nationale. Il le fait de manière immédiate. C'est-à-dire que cet article 12 prévoit que
00:15:08les élections législatives doivent avoir, au plus tôt 20 jours après la dissolution, au plus tard 40. Donc, il a choisi...
00:15:17Le créneau est très étroit. Il n'y en a qu'un seul.
00:15:19C'est la plus courte campagne qu'on va connaître.
00:15:22Une campagne extrêmement courte. On sera en campagne demain. Le 30 juin, ça sera le premier tour. Le 7 juillet, ça sera le second tour.
00:15:32Et on aura donc une campagne qui va être une campagne dans laquelle les partis, les candidats vont à peine avoir le temps de faire campagne.
00:15:42Donc, en effet, comme le dit le ministre des Affaires étrangères, on va essayer de faire avec ceux qui sont déjà élus,
00:15:48on va essayer de faire barrage contre le Rassemblement national. Mais vous savez, cette idée du plafond de verre,
00:15:54de la discipline républicaine contre le Rassemblement national, c'est incroyablement usé.
00:16:00Est-ce que ça ne s'organise pas, justement, cette idée de discipline républicaine ? Erwan Le Coeur, qu'est-ce que nous dit ce Rassemblement national
00:16:08à 32,5% des suffrages dans une élection européenne ? Qu'est-ce que ça nous dit d'ailleurs de son score potentiel dans une Assemblée nationale ?
00:16:15Les règles du jeu ne sont pas les mêmes. Et véritablement, une soirée qui est bouleversée par un agenda national très fort désormais.
00:16:25Oui, je ne vous cache pas que j'ai un petit peu l'impression de me retrouver à la fin des années 90, au début des années 2000, 21 avril 2002,
00:16:31tout un tas d'autres soirées comme ça où les chocs succédaient aux chocs. Première chose, j'ai l'impression qu'on s'est fait confisquer les européennes.
00:16:39Premier constat. Moi, j'ai fait mes études de sciences politiques à Bruxelles. Je ne sais pas ce que vont penser nos amis européens
00:16:46dans l'ensemble de l'Europe dès 26, mais ils vont trouver qu'Emmanuel Macron n'est pas un très bon camarade. Il vient de voler l'élection européenne.
00:16:53Et son attitude, sa décision, c'est clairement de dire que les européennes ne sont qu'une question de politique intérieure.
00:17:00Et je vais donc en faire le premier tour, vous l'avez très bien dit, d'une élection dont j'espère gagner le deuxième tour.
00:17:05Première chose, il vole des élections qui sont des élections européennes depuis 1979.
00:17:09Est-ce qu'il a des chances de la remporter ces trois tours, finalement ? Puisqu'il y en a deux dans les prochaines élections.
00:17:13Je ne suis pas, madame, contrairement à d'autres, je ne vais pas avoir de voyante. Je dis juste que sur 25 ans d'études de la question de l'extrême droite
00:17:21en France et en Europe, et notamment du Front National, à aucun moment on ne bat le Front National sans avoir un projet à mettre en face.
00:17:29Donc ce plafond de verre, comme le dit Pascal Perrineau, il a volé en éclats.
00:17:32Il a volé en éclats, on le sait tous. Ça fait plus de dix ans qu'il n'y a plus de plafond de verre, peut-être encore en Belgique et encore.
00:17:39Même quand on regarde les résultats, même en Belgique, ça devient très compliqué. En France, il a volé en éclats.
00:17:44Le fameux barrage 2022 qui, en 2017, fonctionnait encore, ne fonctionnera plus. Nous le savons tous.
00:17:49Nous regardons les enquêtes, les études. La plupart des gens de gauche et de droite ne viendront pas au secours d'Emmanuel Macron.
00:17:56Et je ne sais pas qui va le sauver, parce que, vous le disiez, c'est un aventurier.
00:18:00Et moi, pour avoir un peu travaillé sur la question du Front National depuis Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, aujourd'hui, Jordan Bardella,
00:18:08je considère que ce qu'ils savent très bien faire, c'est de la propagande politique et de la communication politique.
00:18:13Il y a eu quand même plusieurs étapes. Il y a eu la fin du Jean-Marisme avec Marine Le Pen.
00:18:18Il ne voulait pas le pouvoir. Marine Le Pen arrive, elle est en train de dire qu'ils veulent le pouvoir.
00:18:22Et maintenant, Jordan Bardella, qui est sur TikTok, le genre idéal, et qui, sur les 16-30 ans, est à 48% d'opinion favorable.
00:18:28C'est inédit dans l'histoire. Il est élargi largement. Les femmes, les homosexuels, toutes les catégories, les gens qui travaillent dans la fonction publique,
00:18:36toutes les catégories, Luc Roban l'explique très bien dans un travail récent du Cevipof, il y a une moyennisation, une normalisation du racisme non-national
00:18:44avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Donc, je dis juste, un, ils volent une élection européenne. Ils n'avaient pas à le faire.
00:18:50Deux, ils convoquent une élection sous trois semaines. Donc, nous ne parlerons pas du fond. Nous ne ferons que de la communication politique et que du marketing politique.
00:18:58— On vous sent très agacé, Juan Luc, ce soir. — C'est juste que moi, je me mets à la place des 26 autres pays qui se disent
00:19:04« Mais Emmanuel Macron, il vient de nous voler une campagne européenne ». Il y avait un moment inédit où l'Europe est en train de basculer,
00:19:09comme les États-Unis peut-être, comme l'Inde, comme la Russie, comme les 5 principales puissances du monde vers quelque chose que j'appellerais un néofascisme.
00:19:16Et on va passer ça sous le boisseau au périple d'une élection, d'un deuxième tour qui n'avait pas lieu d'être.
00:19:24Et je pense qu'on va encore une fois réfléchir à ce qui est en train de se passer dans nos sociétés.
00:19:27— Alors avant de vous donner la parole, Pascal Joana, on va retrouver Sophie Samay pour ses estimations au niveau européen.
00:19:33— Alors les estimations, nous les avons désormais en pourcentage. Donc le Parti populaire européen, toujours premier dans l'hémicycle,
00:19:42avec 25,83% du Parlement, suivi par les socialistes et démocrates, 18,47%. Et en 3e position, le groupe Renew Europe, 11,39%.
00:19:58À E3, ils détiennent donc 55,65% du Parlement. Ils sont donc encore majoritaires s'ils rénouvellent l'expérience de la majorité van der Leyen,
00:20:08la coalition qui était en place pendant la précédente mandature. Ensuite, nous avons les ECR, les conservateurs et réformistes européens
00:20:17qui sont au siège. Le parti Reconquête en France, le parti mené par Marion Maréchal. Puis Identité et démocratie, avec 8,33%.
00:20:29Le groupe au siège, le Rassemblement national. Les non-inscrits, qui sont à 6,94%, comme les autres, aussi 6,94%,
00:20:40qui sont des partis qui n'ont pas encore de groupe. Ce sera décidé à la suite des élections.
00:20:45Et puis les Verts, 7,36%. Le groupe au siège, les écologistes en France, la liste de Marie Toussaint et de Lefte. Le groupe au siège, LFI en France.
00:20:59Alors, Pascale Jouannin, en effet, ce soir, on célèbre au niveau français. On reconnaît une certaine victoire du Rassemblement national au niveau européen.
00:21:09On vient de le voir. C'est beaucoup moins net. Ce n'est pas aussi éclatant. Les groupes eurosceptiques, à la fois Identité, démocratie, conservateurs et réformistes,
00:21:19sont plutôt autour de 20%, si on compte aussi les non-inscrits de Victor Orban, etc., et de l'AFD, autour de 20%. Pas en mesure de bloquer le fonctionnement de l'Union européenne.
00:21:30Mais vous y voyez quand même un changement d'air aussi au niveau européen, peut-être ?
00:21:34Alors, ce qui est intéressant à dire ce soir, c'est qu'il ne faut surtout pas voir les résultats des élections européennes en France au niveau européen.
00:21:45Le prispe national déforme tout. Et là, on est en train de dire un contre-vérité. Il n'y aura pas de majorité de l'extrême droite au Parlement européen ce soir.
00:21:55Dans tous les autres pays, en Allemagne, en Espagne, en Pologne, c'est le principal parti politique européen, aujourd'hui le Parti populaire européen,
00:22:05qui est arrivé en tête et de loin, et qui va donc rester le principal parti européen. Ce n'est donc pas les AFD européens de Rassemblement national qui sont en tête.
00:22:14Donc il ne faut surtout pas faire cette corrélation. Nous avons un centre-gauche, le SED, où siègent en effet les socialistes français, qui arrive en deuxième.
00:22:25Ils étaient deuxième. Donc il y a une certaine continuité au niveau européen, où en effet les principaux groupes qui étaient là sont toujours là.
00:22:37Et donc, il n'y a pas un renversement de la table, il n'y a pas un ras de marée. Il y a une vague, oui, que l'on va voir. Mais enfin, quand on regarde aujourd'hui...
00:22:46– Une vague ou une poussée ? – Une vague, une vague. Vous regardez certains résultats dans certains pays, les démocrates cédois ne sont que quatrièmes.
00:22:55Les vrais finlandais sont sixièmes. Le Pi, c'est derrière Donald Tusk. On va voir certainement en Italie, je rappelle que la principale délégation du Parlement sortant aujourd'hui
00:23:07du groupe idée, c'est l'italien de la Lega. À mon avis, ils étaient à 25% il y a cinq ans, ils vont faire 8% ce soir. Donc il va y avoir une sérieuse perte d'influence de ce groupe.
00:23:17Donc on a en effet voté aujourd'hui en France, mais on n'a pas voté pour des députés qui vont être dans les groupes majoritaires.
00:23:25Ces groupes majoritaires au Parlement européen, les délégations françaises vont être réduites à peau de chacune.
00:23:29– Et finalement, cette majorité que l'on connaît va rester. – Ah oui, elle va rester. Et donc demain matin, nous on va faire campagne,
00:23:35mais au Parlement européen, on va tous se rassembler. Et il va y avoir en effet le processus de confirmation des groupes.
00:23:42Le Parlement européen qui a été élu aujourd'hui va prendre ses fonctions le 1er juillet.
00:23:45Et il y a la première session du Parlement européen constitutif qui va avoir lieu la semaine qui est du 16 au 20 juillet.
00:23:52– Petit parallèle en France, parce qu'il n'y a plus du tout de session au Parlement français, puisque vous le savez,
00:23:55le Président de la République a annoncé la dissolution ce soir. Et après l'annonce de cette dissolution, c'est Marine Le Pen qui s'est exprimée.
00:24:03Elle se dit prête au pouvoir. On l'écoute.
00:24:06– Après les élections législatives de 2022 qui avaient permis de désigner le Rassemblement national comme le principal opposant parlementaire,
00:24:14ces élections européennes consacrent notre mouvement comme la grande force d'alternance pour la France.
00:24:21Nous sommes prêts à exercer le pouvoir si les Français nous font confiance lors de ces futures élections législatives.
00:24:29Nous sommes prêts à redresser le pays, prêts à défendre les intérêts des Français.
00:24:35– Et d'ailleurs, nous retournons dans ce QG du Rassemblement national, rejoindre notre envoyé spécial Xavier Semiseur.
00:24:41Alors Xavier, est-ce qu'il y a une certaine confiance des militants ce soir, qui on le voit sont encore présents,
00:24:48est-ce qu'il y a une certaine confiance sur la capacité de ce parti à remporter les élections,
00:24:55et non plus européennes cette fois-ci, mais nationales ?
00:24:58Ah non, pardon, derrière vous, c'est plutôt vide maintenant.
00:25:00– Oui, de la confiance, il y en a, je vous confirme que c'est assez vide,
00:25:04et je vous confirme que dans un instant, on va très simplement se faire vider des lieux.
00:25:09L'heure sera sans doute à la fête, mais la fête se fera sans nous, je vous le confirme Caroline.
00:25:13C'est une soirée qui compte double, forcément pour les militants du Rassemblement national
00:25:17qui ont vu leur tête de liste l'emporter, l'emporter haut la main bien sûr,
00:25:21et puis qui ont vu également les demandes de leur tête de liste et de Marine Le Pen
00:25:27être entendues par le Président de la République, Emmanuel Macron,
00:25:31avec cette annonce de dissolution et de vote le 30 juin et le 7 juillet prochains.
00:25:36Très clairement, cette ambiance, elle est encore en train de retomber,
00:25:41mais la confiance, elle ne retombe pas au sein des militants pour qui finalement le ciel est la limite.
00:25:47On parlait de plafond de verre tout à l'heure, après ce score quasiment doublé
00:25:53entre les deux élections européennes dans les rangs du Rassemblement national,
00:25:57finalement, les militants veulent y croire, et ils y croient très clairement,
00:26:01d'autant que Jordan Bardella a fait vibrer la fibre nationale lors de son discours,
00:26:06ainsi que Marine Le Pen qui s'est dite effectivement prête tout simplement pour ce nouveau rendez-vous,
00:26:11Jordan Bardella appelant lui un nouveau vent en train de souffler sur la France,
00:26:18Jordan Bardella qui a très clairement souligné le score historique de sa formation et de sa liste,
00:26:22Jordan Bardella qui n'est plus là comme l'essentiel des patrons du Rassemblement national
00:26:29qui très clairement sont en train de réfléchir à cette campagne que vous évoquiez,
00:26:33cette campagne qui débute dès demain.
00:26:35Ils sont au siège du Rassemblement national pour discuter de la suite, pour discuter de la campagne.
00:26:41Il y aura deux soirées définitivement ce soir, une soirée pour les militants,
00:26:44elle se passera ici au cœur du point de Vincennes et puis il y aura une soirée au Rassemblement national
00:26:49où Jordan Bardella et Marine Le Pen seront en train de discuter de l'avenir du parti
00:26:54et de l'avenir de leur liste lors des prochaines législatives.
00:26:57Alors Pascal Perrenaud, qui sont ces électeurs de Jordan Bardella
00:27:02qui l'ont fait grimper ainsi à ce score au-dessus de 30% ?
00:27:07Si vous voulez, jusqu'à maintenant, le Front national était un parti qui avait peu à peu construit
00:27:12un véritable électorat populaire, surtout bien implanté dans les couches populaires.
00:27:17Ça reste une réalité, Jordan Bardella était annoncé dès le premier tour à 58%,
00:27:25vous vous rendez compte, parmi le groupe ouvrier qui s'apprêtait à aller voter aujourd'hui.
00:27:33Donc ça, ce môle populaire est toujours présent.
00:27:37Mais la force de la dynamique Bardella, c'est autre chose.
00:27:42Il a eu la capacité, en effet, au cours de cette campagne,
00:27:46on le voit, nous qui avons fait une enquête sur plus de neuf mois,
00:27:50peu à peu, il a pénétré tous les milieux français.
00:27:54Comment est-ce qu'on parlait de TikTok et des réseaux sociaux ?
00:27:56Oui mais c'est pas simplement ça, ça aide peut-être à pénétrer chez les jeunes,
00:28:01c'est les CSP+, c'est les cadres, l'école Blanc, les cadres supérieurs,
00:28:07c'est toutes les tranches d'âge, même maintenant les personnes âgées,
00:28:11qui étaient jusqu'alors des personnes extrêmement réticentes.
00:28:14C'est tous les niveaux de diplôme, jusqu'à maintenant, dès que vous arriviez,
00:28:18du bac plus deux, bac plus trois, vraiment le Rassemblement national n'était pas chez lui.
00:28:22C'est fini, la fonction publique, c'est fini.
00:28:26Les agriculteurs, parce qu'il y a eu le fameux...
00:28:29Mais les agriculteurs, c'est plus ancien.
00:28:31Mais vous avez là une pénétration, donc tous azimuts, qui est en train de transformer,
00:28:35c'est ça qui est intéressant du point de vue de l'observation,
00:28:38le Rassemblement national en véritable parti dominant du système politique français,
00:28:45ce que l'on appelle dans la science politique depuis des années,
00:28:47vous savez, c'est parti à Trapteau.
00:28:48Ça a été le mouvement socialiste dans les années 80,
00:28:52avant c'était le RPR et l'UDR, le mouvement gaulliste et néo-gaulliste,
00:28:57eh bien aujourd'hui, l'ERN a toutes les allures d'un parti à Trapteau.
00:29:01Et à partir de ce moment-là, il devient presque mécaniquement un parti de pouvoir.
00:29:08Alors on verra si le premier pas véritablement...
00:29:10S'il n'a jamais été un parti de gouvernement.
00:29:12Non, jamais, mais on verra si, ben voilà, dans quelques semaines,
00:29:15parce que maintenant c'est ça, dans quelques semaines, il transforme l'essai
00:29:20et il devient, pour la première fois de son histoire, un parti de pouvoir.
00:29:24Là, ça sera un tremblement de cartes et ça sera autre chose.
00:29:28Je vais vous dire que Jean-Marie Le Pen a été invité au second tour en 2002.
00:29:32Roselyne Fèvre, est-ce qu'on peut dire que la fenêtre d'Overton s'est agrandie ?
00:29:36Est-ce que c'est plus acceptable aujourd'hui de voter Rassemblement national
00:29:40parce que c'est Jordane Bardella ?
00:29:41Oui, c'est vrai, tout à fait.
00:29:44Le personnage a pris de l'ampleur.
00:29:46C'est le gendre idéal, dents blanches, des petits cœurs roses partout.
00:29:50C'est un peu Jordane Barbie, en quelque sorte.
00:29:53Et puis ce ticket, oui.
00:29:55Il y a eu des erreurs de campagne, quand même, avec des secondes,
00:29:57troisièmes de liste, Jéric Poursuivi, des problèmes.
00:30:02Et ça n'a pas...
00:30:04Non, Jordane Bardella est, oui, le gendre typiquement, le gendre idéal.
00:30:10Mais il peut porter Marine Le Pen au pouvoir ?
00:30:12Ils ont fait un ticket ensemble.
00:30:14Alors, est-ce qu'il peut la faire venir au pouvoir ou lui piquer la place ?
00:30:19C'est la grande question.
00:30:21Et d'ailleurs, dans l'esprit d'Emmanuel Macron,
00:30:23qui prend ce risque absolument inouï d'avoir une cohabitation,
00:30:29je parle sous le vous, maître Pascal Perrineau,
00:30:33est-ce qu'on dit souvent, dans le fond,
00:30:37mettre quelqu'un à Matignon, c'est le cramé ?
00:30:40Ça s'appelle la malédiction de Matignon.
00:30:41Généralement, on ne passe jamais de Matignon à l'Elysée.
00:30:45L'idée, c'est d'installer Jordane Bardella à Matignon le soir du 7 juillet.
00:30:49Je ne vois pas d'autre ce qui peut germer dans l'esprit d'Emmanuel Macron que ça.
00:30:53Ou alors, ce que je vous disais tout à l'heure,
00:30:55c'est-à-dire que cet effet défouloir va complètement se vider de sa substance.
00:31:00Ce qui est possible aussi.
00:31:02Voyez, qui aurait prédit ce soir en disant,
00:31:05je vous signe une facture, qu'il y aura dissolution ?
00:31:07Personne.
00:31:08Moi, j'ai écouté tous les éditorialistes depuis une semaine.
00:31:11Personne ne parlait de dissolution.
00:31:12Donc, c'est un risque.
00:31:14C'est pour ça que tout à l'heure, je disais que c'était un aventurier.
00:31:16Il prend son risque.
00:31:17Il est honnête vis-à-vis de l'histoire, en quelque sorte.
00:31:20C'est une forme de courage.
00:31:21C'est quelque chose, effectivement, de gaullien, là-dedans.
00:31:24Dire, écoutez, en plus, c'est un peu le lame duck.
00:31:27C'est du courage, mais il est acculé, quelque part.
00:31:29Oui, il est acculé.
00:31:30Au lieu de vivoter et de dire, je ne pourrais pas faire…
00:31:32Voilà, il tranche, il y va.
00:31:34Et là où je suis en désaccord avec vous,
00:31:36c'est que je pense qu'il les prend de vitesse,
00:31:39mais qu'on va parler programme, cette fois.
00:31:41Il va falloir que tout le monde se mette un petit peu un pétard
00:31:44pour, justement, avancer et avancer ses billes,
00:31:50pour aller dans les sujets de fond.
00:31:52Et c'est là où c'est plutôt malin,
00:31:54parce qu'ils vont avoir peu de temps pour se retourner.
00:31:59Mais est-ce qu'il crame Bardella ?
00:32:02Ou bien Bardella va dire, de toute façon,
00:32:04il ne me laisse pas faire ce que je veux, donc je ne fais rien.
00:32:07Et il reste, en quelque sorte, intact jusqu'à 2027.
00:32:10Alors, justement, nous prenons la direction du Parti socialiste.
00:32:13Il reste aussi à parler de cette gauche et de son futur score,
00:32:17aussi, dans ces élections législatives,
00:32:19où Johanna Roland est au micro de Tam Tran Huy,
00:32:24au Parti socialiste, qui n'est pas démobilisé ce soir,
00:32:27encore tout à fait.
00:32:29Effectivement. Bonsoir Johanna Roland.
00:32:31Tout simplement, votre réaction à cette annonce de dissolution
00:32:34qui a pris tout le monde par surprise tout à l'heure d'Emmanuel Macron ?
00:32:37Bonsoir. Je crois d'abord qu'Emmanuel Macron
00:32:41ne prend pas ses responsabilités.
00:32:43En réalité, il a surtout une responsabilité immense
00:32:46dans la situation d'impasse dans laquelle il a mis le pays.
00:32:49Ensuite, il a une autre responsabilité en prenant le risque,
00:32:54et il le sait pertinemment, d'ouvrir encore davantage la porte à l'extrême droite.
00:33:00Quoi qu'il en soit, nous, à gauche, nous serons prêts.
00:33:03La gauche et les écologistes doivent se parler, se rassembler.
00:33:07Nous n'allons pas laisser le Rassemblement national
00:33:09obtenir la majorité dans cette assemblée.
00:33:11On le sait, ce soir, avec le résultat des Européennes,
00:33:14la Macronie n'est plus en situation d'être une alternative.
00:33:17Ils font deux fois moins de voix que l'extrême droite aujourd'hui.
00:33:22La seule alternative, c'est la gauche.
00:33:24Dès ce soir, dès maintenant, nous sommes au travail.
00:33:26C'est quand même dans la logique des institutions, ce que fait Emmanuel Macron.
00:33:29Certains trouvent même que c'est un choix courageux de s'interroger.
00:33:31Je rappelle qu'il nous a fait croire qu'il était le barrage au Rassemblement national.
00:33:35La vérité, c'est qu'il a été le marchepied.
00:33:37Il est le responsable de la situation de ce soir,
00:33:40par ses choix politiques, par les choix de fond.
00:33:42Quand on fait l'assurance chômage, quand on fait la réforme des retraites,
00:33:46quand on ne comprend pas le quotidien des Français dans leur vie quotidienne,
00:33:51quand on ne comprend pas à quel point l'insécurisation sur les enjeux de santé,
00:33:55sur les enjeux de logement, l'inquiétude sincère pour les enfants pèse,
00:33:59eh bien, on porte une responsabilité extrêmement lourde, je le redis ce soir.
00:34:03Reconstruire la NUP avec la France insoumise ou pas ?
00:34:06Il faut ce soir dialoguer, se rassembler.
00:34:09Raphaël Glucksmann a mené une campagne magnifique, je veux le dire quand même,
00:34:13parce que je ne voudrais pas qu'on oublie ce soir que nous doublons le score qui est le nôtre,
00:34:18nous doublons le nombre de députés européens.
00:34:22Maintenant, il faut être au travail pour être prêt dès le premier tour des législatives.
00:34:26Merci, Johanna Roland, d'avoir répondu à mes questions.
00:34:29Merci, Dame Trenouille.
00:34:30Erwann Lequeur, la montée des populismes, vous l'avez étudiée, vous la connaissez bien.
00:34:34Quand vous voyez un RN à 31%, plus de 31% ce soir,
00:34:38est-ce que vous vous dites qu'il peut arriver au pouvoir en France ?
00:34:40Oui, bien entendu.
00:34:42Bien entendu, le système politique français est un système qui ne voit quasiment,
00:34:47et plein de plateaux qui vont se succéder vont le montrer à nouveau,
00:34:52ne voient que des combinazioni politiques.
00:34:55Je parle un peu à la Berlusconi, c'est-à-dire, voilà,
00:34:58M. Macron va nous faire un tour de magie, comme il l'avait fait en 2017.
00:35:02Et il va prendre un risque, et le risque qu'il prend, et le risque qu'il a pris depuis 2017,
00:35:07c'est quand même de ne pas avoir répondu sociologiquement,
00:35:11sociétalement, je dirais, aux attentes de la société.
00:35:14On voit bien, dans tous les laboratoires de recherche,
00:35:16on voit bien que les Français sont plutôt en attente de réponses sur l'environnement,
00:35:22la solidarité vis-à-vis des plus jeunes, la santé.
00:35:25Alors, le pouvoir d'achat, l'immigration, ce sont des thèmes qui sont ressortis très fort.
00:35:29Le socio-économique, l'immigration est montée depuis M. Zemmour.
00:35:32En 2021, c'était faux.
00:35:33En 2021, il n'y avait pas l'immigration, c'était onzième ou douzième dans les préoccupations.
00:35:36Là, c'est le deuxième item.
00:35:37C'est deuxième, parce que le système politico-médiatique de communication politique à la française,
00:35:44je le répète, a permis aussi d'amener,
00:35:47et moi, j'observe ça depuis les années 80,
00:35:49comment le Rassemblement National, l'ex-Front National,
00:35:52a amené des thématiques, puis des éléments de langage sur le devant de la scène.
00:35:56Donc, aujourd'hui, nous sommes, vous l'avez dit, acculés,
00:35:59Emmanuel Macron est bel et bien acculé par ces résultats qui sont assez catastrophiques,
00:36:03il faut bien le dire, vous remontez à Rocard quasiment pour avoir une telle catastrophe,
00:36:07et c'était Tapie qui l'avait fait boire le bouillon.
00:36:10Là, il n'y a pas de Tapie, c'est juste tout seul.
00:36:12La Macronie, en effet, est à 15%.
00:36:15Et la réponse, elle est politicienne.
00:36:18Elle est politicienne et elle est de communication.
00:36:19Trois semaines ne permettent pas d'aller dans le fond des sujets, je suis désolé.
00:36:23Et donc, je dis juste, moi, je vois...
00:36:25Ils vont parler programme, quand même, pour les migrations sécuritaires.
00:36:27Ils vont parler, ils vont faire de la...
00:36:29Je donne ce cours à des étudiants, ils vont faire du marketing politique,
00:36:32comme Emmanuel Macron sait très bien le faire,
00:36:34il va faire des groupes qu'a liés, il va voir ce que les Français attendent,
00:36:36et il va essayer de répondre.
00:36:37Ça s'appelle du marketing politique.
00:36:38Mais, trois semaines de campagne, je dis juste,
00:36:42nous restons dans un phénomène politico-médiatique
00:36:44qui ne va non seulement pas résoudre les choses, mais qui, en plus,
00:36:47et je me permets de le dire,
00:36:49joue avec quelque chose sur lequel ni Emmanuel Macron, ni Jordan, ni, pardon,
00:36:53vous voyez, le lapsus, ni Gabriel Attal ne sont aujourd'hui les meilleurs.
00:36:59C'est la com politique.
00:37:00La com politique sur les réseaux sociaux, dans la fachosphère,
00:37:04eh bien, c'est devenu le monde dans lequel les extrêmes droites,
00:37:08il n'y a pas une seule extrême droite, les extrêmes droites dans le monde,
00:37:10par leur financement, par les aides qu'ils ont de l'étranger, etc.,
00:37:14vont être beaucoup plus forts que tous les autres forces politiques.
00:37:16Oui, et la vitesse numérique aussi, effectivement.
00:37:19La vitesse numérique va prendre une place absolument essentielle.
00:37:20C'est une élection flash, donc la vitesse compte.
00:37:23Ça va être une campagne dans laquelle ça va être sur le ressenti.
00:37:27Et le meilleur moteur pour le Rassemblement national aujourd'hui,
00:37:29pour Jordan Bardella et Marine Le Pen, c'est l'antimacronisme.
00:37:33Et Emmanuel Macron se met en situation d'être, entre guillemets,
00:37:36la tête à claques de toute cette campagne.
00:37:38On ne voit pas comment il peut s'en tirer.
00:37:40Pascal Jouana, on a envie quand même de vous demander si cette dédiabolisation
00:37:44qui est en train de s'opérer, vous l'avez très bien noté,
00:37:46à la fois pour Marine Le Pen et son poulain Jordan Bardella,
00:37:50si on regarde au niveau européen,
00:37:52des extrêmes droites qui ont des scores, qui sont au gouvernement désormais,
00:37:56y compris d'ailleurs dans des pays comme les Pays-Bas, la Suède,
00:37:59mais surtout l'Italie, on a envie de dire surtout l'Italie.
00:38:02Ça n'est pas en train de donner des idées aussi aux Français,
00:38:05peut-être, que ça n'est pas si dramatique.
00:38:08Après tout, Georgia Melonie, elle a suivi son chemin
00:38:11et elle n'est même pas rejetée par les élections, par les institutions européennes.
00:38:15Elle est draguée littéralement par le Parti populaire européen,
00:38:18le parti traditionnel, avec Ursula von der Leyen,
00:38:22qui voudrait bien faire une alliance avec elle.
00:38:24Donc finalement, c'est acceptable d'être de ces partis de la droite radicale.
00:38:29– Alors, il faut faire attention Caroline,
00:38:31ces partis de la droite radicale, ils ne sont pas un parti.
00:38:35Et ce n'est pas une grande force unie.
00:38:38Georgia Melonie, aujourd'hui, elle ne l'a jamais dit,
00:38:43elle n'a jamais voulu regarder vers le Rassemblement national
00:38:47et le groupe Identité et démocratie,
00:38:50parce qu'elle estime que ce sont un petit peu des boulets
00:38:53et que ça lui viendrait gêner son dédiabilisation qu'elle a faite, elle.
00:39:01Et elle n'en veut pas.
00:39:02– Mais inversement, Marine Le Pen se réclame d'une alliance culturelle.
00:39:05– Oui, oui, Marine Le Pen, c'est une affaire,
00:39:06mais elle n'est pas en position de, puisqu'elle n'est pas au Parlement européen.
00:39:11Marine Le Pen a coupé aussi,
00:39:14c'est le seul moment où on a parlé d'un autre pays de l'Union européenne
00:39:18dans cette campagne, c'est quand Marine Le Pen a coupé le pont
00:39:21pour le groupe ID avec l'AFD, estimant que le parti d'extrême droite allemand
00:39:26qui siège avec eux au Parlement européen, l'Alternative d'urgence,
00:39:29avait une dérive trop droitière qui lui rappelait un petit peu
00:39:32Jean-Marie Le Pen, le Rassemblement allemand.
00:39:34– Leur candidat a dit que les SS n'étaient pas des criminels.
00:39:38– Si vous voulez, c'est droite.
00:39:39Et vous avez Victor Orban, si vous voulez, jusque-là,
00:39:41qui est chez les non-inscrits.
00:39:42Il y a une grande césure, cette césure entre ces droites,
00:39:45c'est qu'il y en a qui ont, comme Giorgia Meloni, gagné les élections
00:39:50et qui, quand elles ont gagné l'élection,
00:39:52n'ont pas voulu renverser la table au niveau européen.
00:39:54Et elles se sont moulées dans les institutions européennes.
00:39:57Regardez Giorgia Meloni au niveau international,
00:40:00je ne dis pas ce qu'elle fait sur la scène politique intérieure italienne,
00:40:03mais sur la scène politique internationale.
00:40:04– Qui est très très droite, qui est d'extrême droite justement.
00:40:07– Elle n'a pas remis en cause, elle est arrivée après,
00:40:09mais elle n'a pas remis en cause l'aide à l'Ukraine,
00:40:12elle a voté tous les paquets de sanctions qui étaient là.
00:40:14– Et elle fait du TikTok et des réseaux sociaux elle aussi.
00:40:16– Alors que Marine Le Pen, elle, reste pro-russe
00:40:19et c'est la principale césure entre toutes ces droites.
00:40:22Et si vous voulez aller pendant la campagne qui va s'engager en France,
00:40:25il va bien falloir quand même qu'on dise des certaines choses
00:40:28sur en effet les relations qu'entretient le Rassemblement national avec en effet la Russie,
00:40:34qui n'est pas aujourd'hui la politique qui est celle ni de l'Union européenne,
00:40:38ni de la France, ni de certains de nos partenaires.
00:40:41Et même Viktor Orban n'a pas été mettre son veto sur les aides à l'Ukraine, etc.
00:40:46Donc il y a quand même une dimension internationale
00:40:48qui va intervenir dans cette campagne, une dimension européenne.
00:40:51Et donc vous avez une division de ces droites.
00:40:53Donc ce n'est pas une force politique unie.
00:40:55Et donc, je le répète, je le répète…
00:40:57– Mais il y a un modèle, peut-être,
00:40:58Georgia Melloni qui est en train de faire école,
00:41:00et ça c'est peut-être quelque chose avec lequel il faut compter.
00:41:02– Oui, mais c'est pas, Georgia Melloni, c'est pas Marine Le Pen
00:41:05et c'est pas Jordane Bardella.
00:41:06Et ils n'ont pas…
00:41:07– C'est Jordane Bardella, enfin, excusez-moi.
00:41:09– Mais ils font des accords sur ce plateau, parce qu'il y en a des gens qui le voient.
00:41:12– Jordane Bardella est clairement sur la même ligne que Melloni.
00:41:14C'est même celui qui fait le lien entre Marine Le Pen et Melloni.
00:41:17Parce que lui, Jordane Bardella,
00:41:19est beaucoup plus à droite que Marine Le Pen aujourd'hui.
00:41:22Donc il est…
00:41:23– Oui, mais pour l'instant ça ne se traduit pas par des…
00:41:24– Marine Le Pen est sur la ligne Salvini.
00:41:26– Bien sûr, Marine Le Pen est sur la ligne Salvini,
00:41:28mais c'est Jordane Bardella qui est aujourd'hui au centre du jeu.
00:41:30Et il est très proche de Melloni, donc vous avez raison.
00:41:32L'exemple de Melloni, l'exemple de Bourbane,
00:41:35l'exemple de ce qui se passe dans la plupart,
00:41:37la moitié quasiment des pays d'Europe aujourd'hui,
00:41:39est en train de profiter à Marine Le Pen et à Jordane Bardella.
00:41:42Parce qu'ils travaillent sur les deux pieds.
00:41:43On l'a bien vu avec Zemmour-Le Pen.
00:41:45Zemmour jouait au méchant, Le Pen à la gentille.
00:41:47Bardella va prendre sa place au milieu entre les deux.
00:41:50Et à moins d'une dispute de famille dont les Le Pen nous ont habitués,
00:41:54puisque Jordane Bardella était invitée à manger chez les Le Pen à une époque,
00:41:57c'est comme ça qu'il est devenu un homme politique.
00:41:58Il faut quand même le rappeler.
00:41:59Il était quand même, il a fait partie du clan Le Pen par alliance.
00:42:03Mais quand même, parce qu'il était à la table,
00:42:05il a pu imposer ses idées d'une petite génération de leaders
00:42:09de la droite extrême française qui sont soit proches de Zemmour,
00:42:12soit proches de LR, soit proches du Front National.
00:42:14Il a choisi le Front National, le Rassemblement National.
00:42:16Mais ces gens-là, qui sont quelques centaines,
00:42:18il y a eu un livre récent qui est paru sur le sujet, veulent prendre le pouvoir.
00:42:22Donc quand vous dites qu'ils ne sont pas proches de Melloni,
00:42:24ce n'est pas vrai.
00:42:24Melloni est très radicale sur les questions d'avortement,
00:42:28sur les LGBT, sur l'écologie.
00:42:30Elle est anti-écologiste au possible.
00:42:31On n'en a pas parlé, mais c'est quand même la mort de 2019.
00:42:34C'est-à-dire qu'en 2019, les écologistes étaient forts.
00:42:36En tout cas, quand elle est au pouvoir, elle accepte l'aide de l'Union européenne.
00:42:40Elle continue à faire ce qu'elle avait dit.
00:42:42En politique intérieure, je sais bien que les Français ne regardent pas
00:42:44ce qui se passe trop à l'étranger.
00:42:45Mais en politique intérieure, en Italie, ça se passe très, très mal
00:42:48pour tous les défenseurs des droits, pour les écologistes et les autres.
00:42:51Les journalistes, elle a pris tous les musées.
00:42:53Elle a pris tous les médias.
00:42:54C'est une politique de type totalitaire.
00:42:56Elle est post-fasciste.
00:42:57Ce n'est pas une conservatrice.
00:42:58C'est une post-fasciste.
00:43:00Alors, je vous propose de regarder ce sondage Ipsos,
00:43:02qui valide un peu la démarche d'Emmanuel Macron sur ce que souhaitent les Français.
00:43:08Et on découvre qu'il souhaitait à 78%
00:43:12des référendums sur les prochaines grandes mesures
00:43:14et tout de même la dissolution à 57%.
00:43:18Mais 54%, paradoxe, le maintien de Gabriel Attal.
00:43:21Et puis, très peu, alors une alliance avec la majorité et les Républicains, 37% seulement.
00:43:27Donc, les Français à une majorité pas totalement écrasante,
00:43:31mais une majorité quand même, voulaient cette dissolution.
00:43:33Une dissolution à 57%, c'est en tout cas la solution qui a été privilégiée
00:43:37ce soir par le président de la République.
00:43:40Élection donc à venir le 30 juin et le 7 juillet prochain.
00:43:44La majorité Renaissance a été battue ce soir avec 15% des voix,
00:43:48la moitié moins que le score du Rassemblement national à ce scrutin européen.
00:43:53On va partir justement au QG de Renaissance où se trouve Elsa Mondingava.
00:43:57Vous êtes à la mutualité Elsa, c'est le choc sur place.
00:44:02Oui, le choc déjà à l'annonce des résultats,
00:44:05puisqu'effectivement, la liste de Valérie Haillet fait moitié moins que celle de Jordan Bardella.
00:44:10Mais le choc, surtout, ça a été l'annonce du président de la République de la dissolution.
00:44:14Depuis une demi-heure avant l'annonce du président,
00:44:16on avait les premières rumeurs évoquant cette question de dissolution.
00:44:19Mais il a fallu entendre ces mots de la bouche du chef de l'État pour y croire.
00:44:23On nous parle de stupeur, d'état de sidération.
00:44:26Le président de la République a fait tapis, m'a dit un député reprenant un terme de poker.
00:44:31Pour certains, c'est une folie, pour d'autres, un choix de sagesse.
00:44:35Ce que je peux vous dire, c'est que les députés ne sont pas restés très longtemps ici.
00:44:38Ils sont déjà tous repartis.
00:44:40Oui, il faut faire campagne.
00:44:41Vous l'avez dit, ils ont 21 jours pour faire campagne
00:44:44avant le premier tour de ces élections législatives.
00:44:47On a assisté ensuite au discours de Valéry Hayé.
00:44:50Mais évidemment, ça a été l'annonce du président de la République
00:44:54qui a marqué tout le monde ici.
00:44:55La dissolution, donc, que CELTRA ont appris en regardant cet écran géant.
00:45:00Perrineau, est-ce qu'on peut dire qu'il y a un vote sanction aujourd'hui,
00:45:03que c'est une défaite d'Emmanuel Macron ou c'est une victoire du Rassemblement national ?
00:45:07Les deux. Les deux.
00:45:09C'est à la fois un vote sanction, mais il n'y a rien de nouveau.
00:45:11Toutes les élections européennes sont des élections intermédiaires.
00:45:15Celle-là intervenait en milieu de cycle, en plein milieu du cycle
00:45:19entre la dernière présidentielle et la prochaine.
00:45:22On sait très bien que dans ces élections intermédiaires,
00:45:24il y a des oppositions qui se mobilisent et qui veulent en découdre avec le pouvoir,
00:45:30quelle que soit la nature politique de ce pouvoir.
00:45:34Emmanuel Macron est rejeté, comme jadis la gauche avait été rejetée
00:45:37et la droite classique avait été rejetée.
00:45:39Donc là, il n'y a rien de nouveau.
00:45:42Et au fond, on aurait pu se dire, voilà, le président de la République,
00:45:45fort de cette histoire des élections européennes depuis 1979,
00:45:50c'était aujourd'hui les dixièmes élections européennes, va en tirer les conséquences.
00:45:54C'est-à-dire, il ne va ne rien faire parce qu'aucun président de la République
00:45:58n'a pris un acte aussi lourd qu'une dissolution après une élection européenne.
00:46:03C'est une erreur ou pas ?
00:46:05Ça, la réponse, on l'aura. Moi, je ne suis pas de 20.
00:46:08Alors, nous allons en direction de Marion Maréchal-Reconquête qui s'exprime ce soir.
00:46:13Elle doit savoir, d'ailleurs, si elle entre au Parlement.
00:46:17Je veux aussi saluer les résultats dans toute l'Europe
00:46:21de nos alliés du groupe européen des conservateurs.
00:46:23Je me réjouis du combat que nous allons mener ensemble dès demain au Parlement européen.
00:46:28Bravo !
00:46:37Et je constate, ce soir, que le Bloc national est à près de 40%.
00:46:43C'est considérable et très enthousiasmant,
00:46:45mais il manque encore 11% pour constituer une majorité pour la France
00:46:50sur le modèle de ce qui a conduit nos idées au pouvoir dans de plus en plus de pays européens.
00:46:56La coalition des droites, à laquelle j'aspire,
00:46:59apparaît plus que jamais nécessaire dans notre pays.
00:47:02Vous le savez, dans cette campagne,
00:47:03j'ai toujours pris soin de ne jamais rendre impossible ce qui me semble si nécessaire.
00:47:08C'est pourquoi j'ai toujours distingué, dans cette élection,
00:47:11les adversaires des concurrents et refusé de concentrer mes attaques sur le Rassemblement national.
00:47:26Alors, puisque c'est dorénavant notre objectif pour réussir les élections législatives dans quelques semaines,
00:47:31je suis prête à rencontrer dans les jours qui viennent Marine Le Pen et Jordane Bardella,
00:47:34Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan pour travailler ensemble à l'alternative que notre pays exige.
00:47:45Je le dis aux adhérents de Reconquête, je le dis aux Français qui m'ont fait confiance aujourd'hui,
00:47:51vous pourrez compter sur moi, sur nous, pour bâtir cette coalition et préparer les prochaines victoires.
00:47:56Vive la droite qui ne baisse pas les yeux, vive Reconquête, vive la France fière, vive la France !
00:48:07Voilà, Roselyne Fèvre.
00:48:09Reconquête qui a l'air satisfait, effectivement, d'avoir dépassé la fameuse barre des 5%,
00:48:16avec une campagne qui a été très difficile, entre, on le sait, Éric Zemmour et Marion Maréchal,
00:48:24et puis une campagne qui redémarre, effectivement, pour l'Assemblée nationale cette fois-ci.
00:48:28Quelle relation avec le Rassemblement national et le reste de la droite ?
00:48:33Vous parliez, il y a un instant, Erwann, de la stratégie du chaos.
00:48:38C'est exactement ce qu'est en train de faire Emmanuel Macron, c'est qu'il prend tout le monde de vitesse,
00:48:42donc c'est panique à bord.
00:48:44Donc là, elle en appelle à Éric Ciotti, donc Éric Ciotti, ce soir, soit il fait ça,
00:48:50soit il fait, venez évidemment avec nous, ce qui, à mon avis, est improbable, donc bien sûr que non.
00:48:56Et si on fait le total de l'extrême droite en France, on arrive, ce soir, à 40%.
00:49:01Donc ça, c'est effectivement un problème.
00:49:04Et comment, aujourd'hui, Emmanuel Macron, ce qu'il demande, en quelque sorte,
00:49:11il demande une clarification à chacun, de se clarifier, d'avoir une position claire,
00:49:16de se mettre en ordre de bataille.
00:49:18Et ça, en si peu de temps, ça ressemble aussi à un piège,
00:49:22mais un piège qui peut, comme vous le disiez, cette stratégie du chaos, soit se replier sur lui.
00:49:28Mais bon, de toute façon, il était dans une position où il n'est incapable de gouverner.
00:49:34Donc il l'a fait en tant que lambdog, c'est-à-dire canard boiteux, en anglais.
00:49:40Quelle solution il avait, aujourd'hui ?
00:49:43Je ne vois pas vraiment ce qu'il pouvait faire d'autre,
00:49:47à part mettre en difficulté cette classe politique qui va savoir, un, se dépêcher,
00:49:52travailler, parce qu'il y en a qui ne travaillent pas, donc savoir déjà quels sont les programmes,
00:49:56et se mettre en ordre de bataille.
00:49:58– La Vidéo Vosine, on a un total droite radical, qui est à 40% ce soir.
00:50:03Erwann Locker, Marion Maréchal qui appelle à l'union des droites.
00:50:06Est-ce que cette recomposition vous paraît possible d'ici le 30 juin ?
00:50:10– Non seulement elle est possible, mais en réalité, sociologiquement et en sciences politiques,
00:50:14nous savons que nous avons une tripolarisation du champ politique,
00:50:16désormais depuis plus de 20 ans à peu près.
00:50:18Le PS n'a pas voulu le voir, mais en fait, on a une sociale-écologie
00:50:21qui ne trouve pas d'expression politique forte, mais qui est majoritaire sociologiquement.
00:50:25Un centre libéral qui trouve une expression politique extrêmement forte et médiatique,
00:50:29avec Emmanuel Macron notamment, et qui a gagné son pari en 2017, en 2022.
00:50:33Et une droite identitaire assez forte, dont Marine Le Pen est la « cheffe de la bande »,
00:50:39avec un Zemmour et un Ciotti.
00:50:40– Ils sont compatibles ?
00:50:41– Ils sont potentiellement compatibles en cas de crise.
00:50:44Comme vous venez très bien de le lire, en cas de crise,
00:50:47Jean-Marie Le Pen avait toujours dit « je n'accèderai au pouvoir qu'en cas de crise grave,
00:50:50en cas d'accélération de l'histoire ».
00:50:53Nous sommes dans un moment d'accélération de l'histoire.
00:50:55Emmanuel Macron a accéléré, il a mis en place non seulement l'agenda
00:50:59dont Marine Le Pen…
00:51:00– Il fait le storytelling.
00:51:01– Voilà, il veut reprendre le storytelling que Jordan Bardella et Marine Le Pen lui avaient soufflé.
00:51:05Il faut dissoudre, hop, il dissout.
00:51:07Et théorie du chaos, je vais vous mettre tous dans l'embarras,
00:51:09vous allez devoir tous vous positionner par rapport à moi.
00:51:12Sauf qu'en fait, on a une tripolarisation du champ politique.
00:51:15Cette tripolarisation va être forte.
00:51:17Est-ce que les gauches et les écologistes vont réussir à se mettre d'accord ?
00:51:20Ce n'est pas certain, parce qu'il y a un problème Mélenchon.
00:51:23Et là, M. Macron a joué cela, il a voulu exclure Mélenchon du champ.
00:51:28Et de la même façon, il essaie d'exclure, à droite, Zemmour du champ.
00:51:31Et c'est ce que Marion Maréchal est en train de faire, sans le dire trop.
00:51:34Elle est en train de mettre Zemmour un peu sur le côté,
00:51:36en disant, il y a quelque chose à faire, l'alliance des droites,
00:51:39Zemmour, tu ne fais pas partie du protocole,
00:51:42et donc on va faire une alliance des droites.
00:51:43Et elle essaye de récupérer une partie du sciotisme,
00:51:46une partie du vauquierisme, etc.
00:51:48– Donc elle met dans l'embarras la droite aussi.
00:51:49– Elle met dans l'embarras tout le monde.
00:51:50– Tout le monde se met dans l'embarras.
00:51:51– Emmanuel Macron savait que ça allait être, entre guillemets, le « bardel »,
00:51:56j'allais faire un jeu de mots, la bardélisation complète de la vie politique française.
00:52:00Cette bardélisation, ou cette bordélisation en l'occurrence,
00:52:03il peut en sortir vainqueur, in-extrémiste,
00:52:08parce que finalement il a un joli coup de génie, ici ou là, pourquoi pas.
00:52:12Mais ça peut aussi être une théorie du chaos qui entraîne le pays
00:52:15dans des affres dont je ne voudrais pas avoir à tirer les conséquences.
00:52:19– Qu'est-ce qu'elle veut, cette stratégie d'Emmanuel Macron ?
00:52:21Est-ce que c'est très cynique ? Est-ce que c'est du Mitterrand 86 ?
00:52:25Une cohabitation pour empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir en 27 ?
00:52:29– C'est bien au-delà, c'est, si vous voulez, quelque chose
00:52:31qu'on retrouve très souvent chez Emmanuel Macron qui disait,
00:52:35voilà, il faut prendre son risque.
00:52:36Alors lui, il le prend vraiment, parce que c'est un risque politique majeur.
00:52:41Il pouvait faire autre chose, il n'a pas fait cela,
00:52:44il a choisi en effet cette stratégie à haut risque,
00:52:49qui peut déboucher, de manière improbable, sur un retour d'un Macron
00:52:55qui serait le patron du camp RN.
00:52:57Vous croyez que Mélenchon a envie de lui rendre ce service ?
00:53:00Vous croyez même que les socialistes ont envie de lui rendre ce service ?
00:53:03Que les verts ont envie de lui rendre ce service ?
00:53:05Mais bien sûr que non, étant donné cette tripolarisation,
00:53:08ça ne se passera pas comme ça, on ne peut pas mettre trois dans deux.
00:53:12Donc ça ne se passera pas comme ça.
00:53:15Et il peut y avoir aussi un chaos qui sera dû au fait que
00:53:21le Rassemblement national peut bien se ressortir aux législatives,
00:53:25mais est-ce qu'il aura la majorité absolue ?
00:53:27Ce n'est pas sûr du tout.
00:53:29Renaissance, la dernière fois, n'a pas eu la majorité absolue,
00:53:32et donc on aura un Rassemblement national en majorité relative
00:53:36qui sera dans les mêmes difficultés que Renaissance,
00:53:40aujourd'hui, pour accoucher d'une majorité.
00:53:43Donc là, on aura une France, il faut même penser au pays,
00:53:45on aura une France qui sera dans une situation de blocage,
00:53:49parce que je vous rappelle que quand on a dissous,
00:53:51on ne peut pas dissoudre pendant un an.
00:53:54Donc il n'y aura plus, cette arme ne peut pas faire,
00:53:55heureusement d'ailleurs, des dissolutions à répétition,
00:53:58donc on ne pourra pas dissoudre pendant un an.
00:54:01Donc on peut aller vers une France qui connaisse déjà,
00:54:05vous voyez qu'au plan économique et financier,
00:54:07on commence à connaître de réelles difficultés.
00:54:09Mais si on ajoute à ces difficultés économiques et financières,
00:54:13des difficultés politiques, là, c'est l'ensemble du pays qui peut le payer.
00:54:18J'ai une question, si dans l'hypothèse où Jordane Bardella
00:54:23gagne le soir des législatives,
00:54:26est-ce que la théorie de la malédiction de Matignon,
00:54:29est-ce que, en gros, Macron va dire, bon ben voilà, vous les gouvernez ?
00:54:33Est-ce que vous êtes capable de gouverner ?
00:54:35Est-ce que ça, ça va marcher ? Est-ce que c'est congruent ?
00:54:38Ça, c'est limite.
00:54:41Parce que vous avez, il y a beaucoup d'anciens premiers ministres
00:54:44qui sont devenus d'excellents présidents de la République.
00:54:46Regardez Pompidou au moment où De Gaulle démissionne
00:54:49et on pourrait, comme ça, multiplier les exemples.
00:54:54Donc, on ne se grille pas forcément à Matignon.
00:54:59Surtout que là, si vous voulez, l'ERN va acquérir, s'il est habile,
00:55:03ce qui lui manque tout de même, la culture de gouvernement.
00:55:06Il sera au gouvernement. Vous aurez des ministres.
00:55:10Peut-être que dans quelques semaines, nous aurons des ministres de l'économie,
00:55:14de l'éducation, de l'enseignement supérieur.
00:55:17Ça va leur faire bizarre d'ailleurs, qui seront des ministres ERN.
00:55:21Eh bien, ils auront acquis, et ne faisons pas cette insulte au Rassemblement national,
00:55:27ils n'ont pas que des bras cassés.
00:55:28Il y en a, comme dans tous les partis d'ailleurs, mais voilà.
00:55:32Donc, ils auront les moyens de faire leur preuve sur la gouvernementabilité
00:55:39et d'ajouter une pierre à l'édifice.
00:55:42Ça, c'est un véritable risque.
00:55:45Pascal Joannin, en effet, est-ce qu'Emmanuel Macron,
00:55:53finalement, dans ses grands discours de la Socre Bonne Bisse,
00:55:57qu'il a décidé d'enclencher avant ces élections européennes,
00:56:01en mangeant sur le temps de parole potentiel d'ailleurs de Valérie Ayé,
00:56:05il a fait ensuite la même chose au moment du débarquement,
00:56:09toujours en grignotant sur ce temps de parole de la candidate,
00:56:12en étant donc omniprésent et en se présentant comme un grand européen,
00:56:17mais sans faire une campagne directe.
00:56:19Est-ce que finalement, il n'a pas fait justement le plus mauvais procès possible
00:56:22à son propre camp et augmenté justement ce score du Rassemblement national, selon vous ?
00:56:27Je ne sais pas si ça a de l'air de cause à effet.
00:56:30Il faudrait quand même prendre le temps de regarder.
00:56:32En tout cas, ce qui est sûr, c'est que nous avions déjà une image singulière
00:56:35de par le schéma institutionnel qui est le nôtre,
00:56:37où on a un président de la République qui a beaucoup de pouvoir.
00:56:40Et c'est le seul, dans l'Union européenne,
00:56:42on dit les réunions de chefs d'État et de gouvernement.
00:56:44En effet, il y a quelques autres chefs d'État,
00:56:46mais les autres sont des chefs de gouvernement,
00:56:48de gouvernement issus généralement d'une coalition que nous n'avons pas
00:56:51parce que nous avons le système majoritaire.
00:56:53Et là, ce qu'il faut voir, c'est qu'il y a une proportionnelle à un tour.
00:56:56La prochaine fois, c'est un scrutin majoritaire à deux tours, uninominal,
00:57:00avec des gens qu'il va falloir aller sur lesquels il y aura une tête
00:57:03et qu'on ne connaît pas forcément.
00:57:05Il y en a qui sont sortants, qui vont certainement se représenter.
00:57:07Je pense que M. Bardella va donc ne pas siéger au Parlement européen.
00:57:10Il n'y siégeait pas beaucoup déjà, donc ça ne sera pas une grosse perte.
00:57:13Il va siéger certainement, il va vouloir siéger à l'Assemblée nationale,
00:57:15comme beaucoup de gens qui pensent que le Parlement national
00:57:18a plus de pouvoir que le Parlement européen.
00:57:20Ce qui, à mon avis, est une erreur parce qu'au Parlement européen,
00:57:23il y a des choses qui se font et qui ont besoin d'être faites.
00:57:26Et on a en effet une influence, je le répète,
00:57:29que ce soit avec le résultat des élections européennes
00:57:32où cette influence française au Parlement européen va encore diminuer.
00:57:36On va donc en effet avoir des parlements où il va y avoir
00:57:38des grandes délégations allemandes, des grandes délégations espagnoles
00:57:41dans les principaux groupes, même les polonais.
00:57:44Et on va avoir en effet des Français qui vont siéger dans des groupes
00:57:47qui seront à la marge de cette grande coalition.
00:57:50Puisque c'est ça, le gouvernement...
00:57:51Donc ils obtiennent peu de force, ils obtiennent peu de facilité pour s'exprimer.
00:57:56Ils n'ont pas beaucoup d'influence finalement.
00:57:58Ils n'ont pas beaucoup d'influence, donc en effet on a...
00:58:00Pas de vice-président, c'est rien.
00:58:01Et donc on va encore se singulariser.
00:58:02Donc si vous voulez, la France qui n'est pas toujours comprise
00:58:05quand on va à Bruxelles, parce qu'en effet il y a le schéma institutionnel qui est le nôtre.
00:58:10Il y avait les Anglais aussi qui en avaient un autre un peu particulier,
00:58:12mais ils nous ont quittés.
00:58:14Et donc l'incompréhension ce soir, c'est qu'en effet,
00:58:18les résultats au Parlement européen ne sont pas du tout ceux de la France.
00:58:21Et on va avoir donc une stabilité certainement de la majorité qui est sortante
00:58:25avec en effet le PPE qui va revendiquer très possiblement
00:58:29la tête de la présidence de la Commission
00:58:30parce qu'il est largement en tête du scrutin et on ne peut pas le dénier.
00:58:34Et puis en effet, cette conséquence politique, alors interne,
00:58:37mais qui va certainement en effet faire beaucoup jaser à Bruxelles et à Strasbourg,
00:58:43parce qu'en effet ça va être un peu...
00:58:45Alors le coup de le tremblement de terre politique,
00:58:47il n'est pas au Parlement européen et en Europe ce soir, il est à Paris.
00:58:49Vous savez, la France est le grand pays européen parmi les grands pays en Europe
00:58:54qui a le rôle le plus faible au Parlement européen.
00:58:58En effet, là, nous allons avoir l'essentiel des députés dans des groupes
00:59:02qui resteront périphériques et dans les groupes centraux,
00:59:05Renew, le PPE et à un moindre degré le PSE.
00:59:11Mais que pèsent les socialistes français par rapport aux sociodémocrates allemands ?
00:59:15Oui, il n'y a pas grand-chose.
00:59:16Donc les Français seront mais complètement marginalisés.
00:59:20Nous sommes le seul grand pays dans ce cas-là.
00:59:22Les Allemands, croyez-moi, au Parlement européen de Strasbourg,
00:59:26c'est quelque chose absolument dans tous les groupes principaux
00:59:29et en particulier au PPE et au PSE.
00:59:32Là, nous sommes une fois de plus dans une stratégie.
00:59:34On peut tenir de grands discours, vous voyez, sur l'Union européenne,
00:59:37le futur de l'Union européenne.
00:59:39Mais ensuite, quand il s'agit de passer aux actes et de suivre,
00:59:42nous sommes d'une incroyable faiblesse.
00:59:44Et dernier point sur la cohabitation,
00:59:48parce que s'il y a cohabitation dans quelques semaines,
00:59:50vous savez, il ne faut pas croire que le président de la République,
00:59:52vous parliez, Pascal, à juste titre,
00:59:55du rôle particulier du président de la République,
00:59:57le président de la République gardera son domaine réservé.
01:00:00C'est-à-dire que ce n'est pas M. Bardella
01:00:04qui aura main sur la défense
01:00:07et qui aura main sur la politique étrangère.
01:00:09Ce sera, comme toujours, le président de la République Mitterrand.
01:00:12C'est celui qui va au Conseil européen, d'ailleurs.
01:00:14C'est celui qui va au Conseil européen
01:00:17infléchir l'exécutif européen.
01:00:18Les choses sont plus complexes.
01:00:19Vous parliez de cohabitation.
01:00:21Roselyne Pfeff, ce serait une première, en fait,
01:00:23une cohabitation alors qu'on a le quinquennat, finalement,
01:00:27et une inversion des calendriers aujourd'hui,
01:00:29ce qui ne pouvait plus arriver en théorie.
01:00:32Oui, puisque c'était censé, justement, éviter cette anomalie-là.
01:00:37Et là, effectivement, on se retrouve...
01:00:39On a à nouveau les calendriers qui évoluent.
01:00:42Qui évoluent.
01:00:44Et puis, dans trois ans, on aura une présidentielle avec...
01:00:48Normalement, ça devait éviter ça, cette inversion du calendrier.
01:00:53Comme quoi, rien n'est gravé dans le marbre, en fait.
01:00:58Alors, effectivement, ce soir, est-ce qu'on peut dire
01:01:01que la France est le pays le plus regardé de ses élections européennes ?
01:01:06Le plus regardé, peut-être.
01:01:08Le plus moqué, sans doute.
01:01:09Le moins européen, également.
01:01:10Et ce n'est pas nouveau.
01:01:11Pascal Perrineau pourrait le dire aussi bien.
01:01:14La France a toujours considéré l'Europe
01:01:16comme une espèce de France en plus grand.
01:01:17C'est une espèce d'endroit où les députés européens
01:01:19allaient voir quelque chose qui ressemblait à une maîtresse.
01:01:22On ne disait pas trop ce qu'on faisait à Bruxelles ou à Strasbourg.
01:01:25Les députés européens ont toujours été très peu considérés
01:01:27par les Français en général.
01:01:29On l'a bien vu dans cette campagne, d'ailleurs.
01:01:31Et là, ce soir, on voit bien.
01:01:32À nouveau, nous n'avons pas fait une campagne européenne.
01:01:35Nous n'avons parlé...
01:01:36Jean-Nel Bardella n'a parlé que de Macron.
01:01:38LFI n'a parlé que de la politique étrangère.
01:01:42Et personne, quasiment, n'a fait de campagne européenne.
01:01:44Les écolos étaient inaudibles, ou presque.
01:01:46Et Rignoud a essayé de parler d'Europe,
01:01:49mais assez maladroitement, régulièrement,
01:01:51parce que c'était plutôt Valérie Haillet,
01:01:53est-ce que oui ou non, on lui laisse la parole,
01:01:54ou est-ce qu'on la lui prend quand elle l'a un petit peu ?
01:01:56Donc ça, c'est la première chose.
01:01:57D'ailleurs, Valérie Haillet, qui était une très bonne chef
01:02:00du groupe Rignoud,
01:02:02heureux député, très compétente, etc.,
01:02:04à qui on a jeté en pâture en tête de liste.
01:02:07Il y a un Français qui a mis en place un pacte vert au niveau européen.
01:02:10On ne l'a pas vu dans cette campagne, quasiment.
01:02:12Il est arrivé extrêmement tard.
01:02:14Je veux dire, Pascal Confort,
01:02:15c'est le monsieur qui a construit le pacte vert au niveau européen,
01:02:19président de la commission environnement.
01:02:21Il y a eu cette crise agricole, il ne faut pas l'oublier,
01:02:22qui a fait que l'écologie a été un peu mis de côté.
01:02:26En France, c'est dans quelques autres endroits,
01:02:27en partie manipulés par des réseaux un peu sombres.
01:02:29Par ailleurs, où les gens qui se plaignent de la PAC
01:02:32sont aussi ceux qui payent la PAC et qui en profitent d'ailleurs.
01:02:34Donc la France a quand même un rapport à l'Europe
01:02:37qui est extrêmement problématique, premier point.
01:02:39Cette campagne européenne l'a encore une fois démontré.
01:02:41Les enjeux de cette campagne européenne,
01:02:43et à la fin, quand le président de la République,
01:02:46et vous venez de le redire les unes et les autres,
01:02:49vient siffler à la fin de la partie en disant en gros,
01:02:52c'était un seul tour et à la proportionnelle,
01:02:56ça ne me plaît pas, je recommence.
01:02:58Et il n'avait aucune nécessité institutionnelle de faire ce qu'il a fait.
01:03:01Il prend un risque phénoménal.
01:03:03Donc je pense pour ma part, d'abord que l'Europe a beaucoup perdu
01:03:06dans cette campagne européenne 2024,
01:03:09parce que nous sommes dans un moment un peu complexe à tous points de vue.
01:03:11Oui, mais justement, est-ce qu'il n'est pas en train de se dire,
01:03:13j'ai plus rien à perdre ?
01:03:14Oui, mais il est le seul qui n'a rien à perdre,
01:03:15parce qu'il est le seul qui ne perdra pas son poste dans quelques semaines.
01:03:18Et ça aussi, ça va un peu peser dans la balance,
01:03:20c'est que le président de la République française,
01:03:22vous l'avez très bien rappelé, n'a rien à craindre.
01:03:24De toute façon, lui, il est là jusqu'en 2027.
01:03:26Quoi qu'il arrive, alors que tous les autres,
01:03:28il vient de leur mettre un siège inéjectable et un pétard sous la chaise.
01:03:30On a vu la droite radicale, Pascal Johannin, arriver au pouvoir
01:03:34dans plusieurs pays européens.
01:03:36Qu'est-ce que ça pourrait donner en France,
01:03:38un rassemblement national au pouvoir, selon vous ?
01:03:41Vous savez, c'est un peu le thème, on ne l'a jamais essayé.
01:03:44Donc, si on l'essaye, on verra.
01:03:46Peut-être qu'en effet, il y aura des désillusions.
01:03:49Est-ce qu'elle est preuve du pouvoir ?
01:03:51Les droits de la droite radicale, ça faiblisse.
01:03:53Mais aujourd'hui, le seul, dans la droite, en effet,
01:03:56qui est le seul pays qui est gouverné aujourd'hui
01:03:58par une personne qui est d'extrême droite,
01:04:03c'est Giorgia Meloni en Italie.
01:04:04Et la Hongrie, mais on ne sait pas trop où il est.
01:04:09Alors, la Slovaquie, c'est sur des socialistes et démocrates, là, typique.
01:04:13C'était des socialistes, alors bon, là, ils ont fait un pas de côté.
01:04:16Et ils n'ont pas gagné aujourd'hui en Slovaquie.
01:04:19C'est un autre parti qui arrive en tête.
01:04:20Et Viktor Orban va faire un beaucoup moins bon score en 2024 qu'en 2009.
01:04:25Aujourd'hui, il est à moins 9.
01:04:27Il est talonné par un nouveau parti qui fait 32 %, lui, en fait 40.
01:04:32Et dans tous les autres pays, il n'y a pas cet écart.
01:04:34C'est-à-dire que, là encore, la singularité,
01:04:36c'est que même quand il y a éventuellement en Autriche
01:04:40un parti d'extrême droite qui arrive au pouvoir, il fait 27 %,
01:04:42mais le deuxième fait 23.
01:04:43C'est-à-dire que ça ressemble beaucoup à ce qui a été fait en 2019,
01:04:46où, je rappelle, le Rassemblement national était déjà arrivé en tête.
01:04:49Ou, dans d'autres pays, Geert Wilders, qu'on attendait gagnant,
01:04:53se fait griller dans la dernière ligne droite, la priorité, si je puis dire,
01:04:57par une alliance gauche-verte, etc.
01:04:59Et on a dans d'autres pays, les démocrates sudas qui n'étaient pas au pouvoir,
01:05:02qui n'arrivent que quatrièmes, les démocrates finlandais
01:05:03qui sont au gouvernement, qui ne sont que cinquièmes.
01:05:06Et c'est les partis qui sont au PPE, au SED et qui sont là en premier.
01:05:11Et donc, on a une situation qui est complètement anormale
01:05:15et qui, si on la réplique ce soir, je voudrais le dire parce que c'est ça,
01:05:19c'est qu'il y a une particularité française
01:05:21et que le résultat français est complètement, radicalement différent
01:05:25de ce qui va se passer ou ce qui se passe en ce moment.
01:05:28Et donc, on va voir demain au Parlement européen
01:05:30une majorité qui n'aura rien à voir avec ce qu'on voit ce soir à Paris.
01:05:34Alors, à faire à suivre, merci à vous d'avoir été en notre compagnie,
01:05:37Pascal Jouannin, Erwann Lequeur, Pascal Perrineau.
01:05:41Nous vous laissons regagner vos...
01:05:45Oui, tout simplement vos...
01:05:48Vous avez le droit à un petit peu de répit.
01:05:50La soirée continue, bien sûr.
01:05:52Et on va regarder les résultats des listes françaises à ce scrutin européen.
01:05:56Et on va voir que c'est le Rassemblement national qui arrive en tête ce soir
01:06:00avec 31,5% des voix.
01:06:03Sur Renaissance, 14,5%.
01:06:05PS et places publiques, 14%.
01:06:07Et la France insoumise, 10,1%.
01:06:10Et puis, derrière, mais toujours au-dessus des 5% fatidiques,
01:06:16les Républicains, 7,2%.
01:06:19Les écologistes, 5,5%.
01:06:21Reconquêtes, 5,3%.
01:06:23Et alors qu'ils n'obtiennent aucun député,
01:06:27mais font des scores tout de même importants,
01:06:29le Parti communiste français, 2,3%.
01:06:32Alliance rurale, 2,2%.
01:06:35Les autres listes, vous savez qu'il y avait 38 listes
01:06:38dans cette élection européenne,
01:06:40totalisent 7,4%.
01:06:43Mais aucun, aucun d'entre eux n'entre au Parlement européen.
01:06:46Sachez que ce sont bien nos estimations,
01:06:49Ipso, Sopra, Steria,
01:06:51que nous vous présentons ce soir encore à 23h
01:06:55et non des résultats définitifs.
01:06:57Mais on voit bien que le Rassemblement national
01:06:59arrive très largement en tête avec 31,5% des suffrages exprimés.
01:07:05Après ce score très fort de l'extrême droite en France,
01:07:10eh bien, le président de la République a annoncé
01:07:12une dissolution de l'Assemblée nationale.
01:07:14Je vous propose de le réécouter.
01:07:16J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire,
01:07:22par le vote.
01:07:24Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
01:07:28Je signerai dans quelques instants le décret de convocation
01:07:31des élections législatives,
01:07:33qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour
01:07:37et le 7 juillet pour le second.
01:07:41Cette décision est grave, lourde,
01:07:45mais c'est avant tout un acte de confiance.
01:07:49Alors, nous sommes toujours sur ce plateau avec Roselyne Fèvre,
01:07:53notre spécialiste, chef du service politique à France 24.
01:07:58Et nous sommes également en compagnie d'Alexandra Masson
01:08:01pour ce qui est du Rassemblement national.
01:08:03Vous êtes députée nationale et aujourd'hui, c'est la dissolution.
01:08:07Donc, effectivement, vous remettez, j'imagine, votre mandat en jeu.
01:08:10Vous nous en direz plus.
01:08:11Et deux autres députés nationaux avec nous ce soir.
01:08:13Bruno Milienne, bonsoir.
01:08:15Vous êtes député démocrate, modem des Yvelines.
01:08:17Et Arthur Delaporte, député socialiste et apparenté du Calvados.
01:08:21Merci d'être avec nous.
01:08:24Alexandra Masson, le Rassemblement national qui arrive avec 31,5% des voix.
01:08:29Jordan Bardella, on refait un peu l'histoire.
01:08:31Jordan Bardella qui appelle un retour aux urnes.
01:08:35Et Emmanuel Macron qui surprend tout le monde et qui annonce la dissolution.
01:08:38Vous êtes vraiment prêts ?
01:08:40On est complètement prêts.
01:08:41Il n'y a aucun doute là-dessus, y compris moi.
01:08:44Vous voyez, entre deux, mes équipes m'ont déjà appelé.
01:08:46On est reparti en campagne.
01:08:48Ça y est, la campagne a commencé ce soir.
01:08:50La campagne a déjà commencé ce soir.
01:08:52Et dès demain, on sera sur le terrain, à nouveau, proches de nos électeurs.
01:08:55Mais vous n'avez jamais exercé les responsabilités.
01:08:57Vous n'êtes pas un parti de gouvernement, comme on pourrait dire.
01:09:00Ça ne vous fait pas peur ?
01:09:01Pourquoi ça nous ferait peur ?
01:09:02Tous les partis, vous savez, qui sont arrivés, y compris M. Macron.
01:09:05Quand il est arrivé, il n'était pas du tout un parti de gouvernement.
01:09:07C'était un parti tout neuf.
01:09:09Excusez-moi, il avait gouverné.
01:09:10Mais la totalité des gens qui sont partis avec lui n'avaient pas forcément gouverné.
01:09:13Et d'ailleurs, les députés de 2017, on voit qu'il y en a beaucoup
01:09:16qui, justement, n'étaient pas dans des partis politiques,
01:09:18n'avaient pas justement cette culture de parti et sont partis très loin de la politique
01:09:23parce qu'ils n'avaient pas d'habitude.
01:09:25Nous, on a des habitudes récarrées.
01:09:26On est un parti qui fonctionne très, très bien.
01:09:28Et on est tous prêts.
01:09:29On va investir dans beaucoup de circonscriptions, de nouveaux candidats
01:09:33qui, j'en suis certaine, seront compétents et élus.
01:09:36Alors, M. Delaporte, à l'issue de ce scrutin des Européennes,
01:09:40on enchaîne donc sur deux nouveaux tours.
01:09:43En effet, vous avez l'impression que la gauche française,
01:09:45elle est prête à, finalement, se présenter devant les électeurs à nouveau.
01:09:51En tout cas, à titre personnel, moi, je suis prêt.
01:09:53Je n'ai pas peur du suffrage universel.
01:09:56Ce dont j'ai peur, en revanche, c'est l'abysse au bord duquel nous sommes.
01:10:01Le président de la République a pris acte d'une défaite politique majeure
01:10:06aux élections européennes, mais il l'a fait en prenant le risque
01:10:10de continuer à faire progresser l'extrême droite.
01:10:13Et ce soir, moi, ce que je dis, c'est que non seulement je suis prêt,
01:10:16je suis déterminé, mais nous ne devons pas faillir.
01:10:19La gauche, dans son ensemble, ne peut faillir.
01:10:21Parce que si, aujourd'hui, la majorité présidentielle est disqualifiée
01:10:25pour diriger le pays, aujourd'hui, l'alternative, c'est nous.
01:10:28Ça veut dire quoi ? Qu'il faut reconstituer la NU pour espérer
01:10:31conserver les postes au Parti socialiste ?
01:10:33C'est ce qu'avait fait Olivier Faure en 2022 ?
01:10:35Il y aura la réflexe républicaine.
01:10:37Mais que moi, je suis en tout cas le partisan de l'Union à gauche
01:10:42sur une base républicaine, démocratique, sociale,
01:10:46qui fasse une alternative au Rassemblement international
01:10:49et à son projet xénophobe.
01:10:50Ça exclut Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ?
01:10:52Je ne peux pas dire que ça exclut quiconque à ce stade.
01:10:55Parce que moi, ce que je dis, c'est que serait fou celui qui jouerait
01:10:58sur des querelles alors qu'aujourd'hui, mon enjeu, c'est d'éviter
01:11:02que l'extrême droite ne soit majoritaire demain au Parlement.
01:11:05Et donc, ma question, elle est là.
01:11:06Et j'en appelle aujourd'hui à un esprit de responsabilité
01:11:09de l'ensemble des uns et des autres.
01:11:11Et quand je vois certains qui préfèrent commencer à lancer
01:11:13des ad hâtem plutôt qu'à se dire, comment on fait demain
01:11:18pour faire en sorte d'avoir une majorité alternative
01:11:21à l'Assemblée nationale et un programme, je dis…
01:11:24Mais le Président français en appelle aussi à un front républicain,
01:11:27à son profil.
01:11:28Le même Emmanuel Macron qui a fait voter la loi immigration,
01:11:30qui a fait la réforme des retraites et qui a produit aujourd'hui
01:11:32le désastre politique que nous observons,
01:11:34qui a fini par prendre cette décision, on pourrait le dire,
01:11:36d'apprentis sorciers parce qu'il projette le pays finalement
01:11:39dans un océan d'invisibles, dans une inquiétude profonde.
01:11:43Et donc, moi aujourd'hui, je dis, soyons responsables,
01:11:46construisons le front républicain et social.
01:11:47– Bruno Milienne, une réaction à cette dissolution tout simplement ?
01:11:50Est-ce que vous vous attendiez à remettre en jeu
01:11:53votre mandat de député ce soir ?
01:11:55– Comme tous les députés présents ici, remettre en jeu notre mandat,
01:11:59ce n'est pas un problème, on va retourner au combat,
01:12:00ça fait partie de nos convictions et du fait qu'on y retourne.
01:12:05Le Président ce soir a pris une décision effectivement grave,
01:12:08grave pour les Français et grave pour la France.
01:12:10– C'est un apprenti sorcier comme le dit Arthur Delaporte ?
01:12:12– Non, je ne pense pas, parce que si Arthur Delaporte,
01:12:15on se connaît quand même et on se respecte quand même,
01:12:17le sait, c'est compliqué l'Assemblée nationale en ce moment,
01:12:20c'est compliqué de faire passer des textes si vous n'êtes pas d'accord.
01:12:23– Ce n'est pas vrai, vous êtes les premiers à dire que…
01:12:25– Je ne vous ai pas interrompu, Monsieur Delaporte.
01:12:26– Oui, mais je peux vous répondre quand vous dites des choses
01:12:27qui ne me conviennent pas et que votre Président de l'Assemblée a dit
01:12:29qu'on n'a jamais fait passer autant de textes que ces derniers mois.
01:12:31– Si vous me laissiez développer, Monsieur Delaporte,
01:12:33en étant un petit peu plus calme, parce que vous m'avez l'air particulièrement…
01:12:36– Oui, je suis remonté contre notre Président de l'Assemblée.
01:12:37– Calmez-vous, ça va bien se passer.
01:12:39Donc voilà, c'est compliqué de travailler parce que les textes,
01:12:43on est obligé de les découper, une fois pour avoir une majorité avec la gauche,
01:12:46une fois pour avoir une majorité avec la droite,
01:12:48ce n'est pas très satisfaisant, on va être honnête.
01:12:49– Mais quelle majorité vous envisagez demain ?
01:12:51– Justement, ce qu'a fait le Président ce soir,
01:12:54c'est que finalement il a mis les Français totalement face à leur responsabilité,
01:12:57il est temps de clarifier les choses.
01:13:00Est-ce que le vote des Européennes de ce soir
01:13:02est un vote sanction du Président de la République et de notre majorité ?
01:13:07Auquel cas, dont acte, il faudra en tirer les conclusions.
01:13:10Ou est-ce que c'est un vote d'adhésion ?
01:13:12Si c'est un vote d'adhésion, on le verra le 7 juillet.
01:13:14– Mais est-ce que vous croyez que les Français qui ont voté Raphaël Glucksmann
01:13:18vont volontairement, justement, par vote,
01:13:23pour faire blocage au Rassemblement national, voter pour des listes renaissance ?
01:13:27– Ce n'est pas comme ça que je raisonne.
01:13:29Le vote des législatives est un vote un petit peu différent.
01:13:31Je pense que, par exemple, Arthur Delaporte, sur sa circonscription,
01:13:34n'aura pas trop de difficultés à être réélu.
01:13:37Parce qu'on vote beaucoup aux législatives pour quelqu'un,
01:13:40voir ce qu'il a amené sur sa circonscription, le travail qui est fait,
01:13:42le travail qu'on fait à l'Assemblée nationale
01:13:45et étudié par nos citoyens en circonscription,
01:13:49c'est un vote de personnalité.
01:13:50Et après, derrière, oui, il va falloir un sursaut,
01:13:52il faut que la France dise au Président de la République,
01:13:55mais à l'ensemble de la classe politique, à l'ensemble de la classe politique,
01:13:59s'ils veulent, oui ou non,
01:14:01que le Rassemblement national soit au pouvoir demain ou pas.
01:14:03– Alors nous partions justement au siège du Rassemblement national,
01:14:07où se trouve Xavier Chemiseur pour France 24,
01:14:10donc dans le 16ème arrondissement de Paris.
01:14:12Vous êtes devant ce QG ce soir,
01:14:14l'ERN qui réalise un score sans précédent, inédit, même historique,
01:14:18avec 31,5% des voix.
01:14:22– Oui, effectivement, avec une fête à l'intérieur,
01:14:25à huis clos désormais,
01:14:25puisqu'on a été invité à sortir de ce lieu assez feutré
01:14:31dans lequel les sympathisants et leur leader Jordan Bardella s'étaient retrouvés.
01:14:36C'est là que vous avez vu Jordan Bardella prendre la parole tout à l'heure,
01:14:39c'est là que Marine Le Pen est revenue en sa compagnie
01:14:42pour saluer l'annonce de la dissolution faite par le Président de la République.
01:14:47C'était une demande du Rassemblement national,
01:14:49une demande de Marine Le Pen avant le résultat de cette élection,
01:14:55de Jordan Bardella à 20h quasiment,
01:14:58une fois le résultat de l'élection connu.
01:15:01Et très clairement, forcément pour les militants du Rassemblement national,
01:15:05ce résultat, cette annonce par le Président de la République,
01:15:08c'était une deuxième victoire, une victoire après la victoire,
01:15:11sauf que c'est une victoire qui oblige.
01:15:13Pour le Rassemblement national,
01:15:15tous les patrons du parti sont repartis au quartier général
01:15:19pour discuter de la suite car il va falloir maintenant mener deux campagnes.
01:15:23Une campagne européenne pour tout simplement essayer de constituer un groupe
01:15:29et de vendre le leadership du Rassemblement national à ce niveau
01:15:33au sein du Parlement européen.
01:15:35Puis une campagne, bien sûr, c'est celle des législatives
01:15:38avec les rendez-vous du 30 juin et du 7 juillet.
01:15:41En tout cas, ici, les sympathisants du Rassemblement national
01:15:44n'avaient pas l'air du tout déçus du tout.
01:15:47Ils étaient même aux anges.
01:15:49Pour eux, c'était une double ration de victoire, une double joie,
01:15:52puisqu'ils appelaient cet instant de leur vœu.
01:15:56Ce qui est sûr, c'est que pour eux, la soirée va durer très longtemps.
01:15:58Pour Jordan Bardella, Marine Le Pen et les patrons du Rassemblement national également,
01:16:01c'est tout simplement les stratégies, les doubles stratégies à venir
01:16:05qui sont en train de se mettre en place ce soir au moment où nous nous parlons.
01:16:11Merci, Xavier.
01:16:12Alors, nous partons aussi au siège du Parti socialiste qui s'est vidé lui aussi.
01:16:18Nous partons donc y retrouver Tam Tranhuy à la Belle-Villoise
01:16:25ou devant la Belle-Villoise, plus exactement.
01:16:28Qu'est-ce qui se dit aujourd'hui ?
01:16:30À la Belle-Villoise encore.
01:16:31À la Belle-Villoise encore.
01:16:32Qu'est-ce qui se dit aujourd'hui parmi les militants ?
01:16:35Et puis, peut-être, vous avez croisé aussi les responsables du Parti socialiste.
01:16:40Oui, effectivement, et on attendait que Raphaël Glucksmann vienne s'exprimer.
01:16:45C'est ce que l'on nous annonçait parmi l'organisation de place publique et du Parti socialiste.
01:16:51Et il voulait faire un point presse après avoir fustigé la décision d'Emmanuel Macron
01:16:57de dissoudre l'Assemblée nationale.
01:16:59Mais finalement, pas de point presse devant tous les journalistes.
01:17:04On nous a expliqué que Raphaël Glucksmann allait plutôt passer sa soirée au téléphone.
01:17:09Et on comprend donc que la campagne, elle est déjà lancée,
01:17:14que les questions sont en train d'être discutées à gauche.
01:17:18Car, évidemment, il y a très peu de temps avant le premier tour, seulement 21 jours.
01:17:24Et la grande question qui se pose à gauche, c'est, faut-il une union ?
01:17:28Quelle union cela peut-il être ?
01:17:30Est-ce qu'on peut encore avoir la France insoumise au sein de cette union ?
01:17:35Et quelle place pour le Parti socialiste qui s'est retrouvé là,
01:17:40le leader pour ces élections européennes, avec 14 %,
01:17:44bien loin devant la France insoumise et devant les écologistes, vous l'avez compris.
01:17:49Ici, lorsqu'il y avait eu l'annonce du score de Raphaël Glucksmann de 14 %,
01:17:54on s'attendait à avoir une sorte de nuit de fête.
01:17:56On aura finalement une nuit de négociation.
01:17:59Merci, Tame Tranui.
01:18:01Et vous avez aperçu ces images à l'écran de la place de la République à Paris,
01:18:06où de nombreux manifestants se sont réunis pour dire non au Rassemblement national
01:18:12ou contre la dissolution ce soir.
01:18:14Elles sont assez nombreuses à se masser sur cette place de la République à Paris.
01:18:20On voit quelques slogans.
01:18:21Le Pen, pas la peine.
01:18:23On veut des quatre coins du monde, mais pas pour toi.
01:18:29Voilà, c'est contre le Rassemblement national.
01:18:32Roselyne Fèvre, est-ce qu'on peut s'attendre à une alliance des Républicains
01:18:36pour ces prochaines élections législatives ?
01:18:39On peut s'attendre à tout.
01:18:41On peut s'attendre à tout depuis ce soir,
01:18:42puisque cette dissolution n'était vraiment pas du tout évidente ni attendue.
01:18:48En fait, de toute façon, Emmanuel Macron était dans un positionnement
01:18:54ou dans une France bloquée, dans un gouvernement qui ne fonctionne pas,
01:18:58dans une incapacité, on va dire, dans un état de confusion et d'immobilisme.
01:19:03Et aujourd'hui, il force tout le monde, il met tout le monde au pied du mur, en quelque sorte.
01:19:07Face à ses responsabilités, comme disait Bruno Milienne ?
01:19:09Oui, et puis tout à l'heure, Erwin Locker parlait de bordélisation ou bardélisation,
01:19:16mais c'est aussi bordélisation.
01:19:18Il instaure la bordélisation, c'est-à-dire qu'il met chaque parti devant ses responsabilités
01:19:25où il est obligé de clarifier à la fois leurs alliances, à la fois leurs programmes,
01:19:30et ça va être une façon pour lui de regarder un peu le match.
01:19:35Alors bien sûr, là, quand on voit ces images Place de la République,
01:19:39ça rappelle les premiers tours de présidentielle.
01:19:43Ça rappelle aussi le 21 avril 2022, l'arrivée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour.
01:19:47Absolument, 2002, où Jean-Marie Le Pen est arrivée au premier tour.
01:19:55Vous disiez tout à l'heure, madame, que le Rassemblement national était rentré en campagne,
01:20:01mais tout le monde, dans le fond, est bousculé ce soir dans sa petite vie, dans le fond, tranquille,
01:20:07mais dans son immobilisme, dont il aurait pu se servir.
01:20:13Emmanuel Macron dit « bon, j'ai plus que trois ans à faire, je suis le canard boiteux,
01:20:17je laisse faire, je n'ai pas de majorité, je ne peux pas travailler ».
01:20:21Il y a une forme de courage, il y a une forme, chez lui, d'aventure.
01:20:25« Je m'aventure à quelque chose », avec une prise de Rix absolument inouïe.
01:20:29Soit il s'en sort et l'effet des fouloirs des Européennes...
01:20:35Et il restera dans l'histoire, comme il le souhaitait.
01:20:38Voilà, et c'est lui qui renverse la table.
01:20:45Soit il prend le risque de mettre, effectivement, Jordan Bardella au pouvoir.
01:20:52Et comme le rappelait tout à l'heure M. Perrineau, Pascal Perrineau,
01:20:57le président de la République reste le garant et a son domaine réservé,
01:21:02la politique étrangère, etc., les grands sujets régaliens.
01:21:05Et donc, Bardella peut très bien dire « bon, de toute façon, je suis peut-être Premier ministre,
01:21:08mais en tout cas, je ne peux rien faire ».
01:21:09Donc, il n'aura ni à prouver qu'il gouverne bien ou mal.
01:21:13Vous voyez, c'est ça aussi, le piège, il est partout.
01:21:15À chaque fois que vous ouvrez une boîte, il y a un piège.
01:21:18Et Emmanuel Macron, ce soir, est l'organisateur de ce piège,
01:21:24mais avec un risque inouï dont il prend la responsabilité ce soir.
01:21:29Alors, nous retrouvons, au-delà de ces manifestations spontanées,
01:21:34Place de la République, qui sont quand même à noter pour cette soirée,
01:21:38nous retrouvons à LFI, parce que Jean-Luc Mélenchon est en train d'y parler,
01:21:44aux militants, Marco Pommier, au siège de LFI, la France insoumise.
01:21:50Qu'est-ce qui se passe exactement ?
01:21:52Jean-Luc Mélenchon est toujours dans les murs.
01:21:56Oui, effectivement, en fait, la soirée électorale à l'intérieur de la Rotonde est terminée,
01:22:01mais Jean-Luc Mélenchon est sorti avec Manon Bry, la tête de liste de la France insoumise,
01:22:06pour s'exprimer devant, on va dire, une petite foule qui se trouve encore devant la Rotonde.
01:22:12L'idée, eh bien, c'est de commencer déjà, de débuter déjà cette campagne des législatives,
01:22:17car les insoumis, nous l'ont dit, on est prêts pour la bataille.
01:22:20La bataille est lancée.
01:22:21Alors, on voudrait que ça soit le plus possible avec l'Union des Gauches,
01:22:25une véritable union populaire sur la base de 2022.
01:22:29Mais on sait bien que l'Union des Gauches va être compliquée.
01:22:33C'est ce que nous disent ici les insoumis.
01:22:36Pour le reste, on se satisfait quand même du score de Manon Bry, la tête de liste des insoumis.
01:22:41Elle a recueilli un peu plus de 10% des suffrages.
01:22:44C'est mieux qu'en 2019, on limite la casse.
01:22:46En 2019, c'était un peu plus de 6%.
01:22:50Cette fois, les insoumis vont envoyer deux à trois députés de plus au Parlement européen,
01:22:56dont Rima Hassan, la juriste franco-palestinienne,
01:23:02qui était en septième position sur la liste figure médiatique ces dernières semaines.
01:23:07Car vous le savez, la France insoumise a largement axé sa campagne des Européennes
01:23:10sur le conflit israélo-palestinien.
01:23:12Et d'ailleurs, Jean-Luc Mélenchon en a beaucoup parlé ce soir au pupitre.
01:23:16Et il continue d'en parler ce soir devant la foule.
01:23:19Il est fort à parier que la France insoumise va encore parler du conflit israélo-palestinien,
01:23:24de la situation humanitaire à Gaza dans les prochaines semaines,
01:23:28avant le premier tour des législatives.
01:23:30Merci, Marco Pommier.
01:23:32Roselyne Feff, vous avez vu Jean-Luc Mélenchon, là, qui est en campagne.
01:23:35Vous croyez la nupe possible de se proposer ce soir ?
01:23:39Vous avez vu leur visage, ce soir, à la France insoumise,
01:23:42bâti le panneau avec la banane ?
01:23:45En fait, ils sont contents, ce soir.
01:23:47Ils ont intérêt à cette dissolution ?
01:23:48Oui, parce que ce sera comme aux États-Unis quand Trump a été élu.
01:23:53C'est-à-dire que ce soit la presse de gauche, d'extrême-gauche,
01:23:57ou les partis de gauche vont refaire leur miel sur cette opposition.
01:24:02Nous sommes les premiers opposants au Rassemblement national.
01:24:07Et vous voyez les mines réjouies ?
01:24:08Vous ne les voyez pas accablées, ce soir ?
01:24:11Non, mais pourtant, il y a un sondage qui était sorti,
01:24:15qui disait quand même que le Rassemblement national
01:24:17pouvait obtenir une majorité éventuellement absolue.
01:24:21Monsieur Delaporte ?
01:24:22Non, moi, je me méfie toujours des sondages,
01:24:24surtout sur des élections législatives,
01:24:26parce que c'est 577 mini-présidentielles.
01:24:29Finalement, il y a des enjeux de dynamique nationale,
01:24:31mais aussi des enjeux d'ancrage local.
01:24:33Et par ailleurs, j'espère que les électeurs se ressaisiront,
01:24:38je l'espère sincèrement et intimement.
01:24:40Mais moi, je ne me réjouis pas ce soir.
01:24:42Je sais ce qui s'est passé pour mon camp, le PS.
01:24:45C'est aussi ce qu'a dit Raphaël Buchmann.
01:24:47Je sais que nous avons aujourd'hui,
01:24:50je dis pour ce qui est du Parti socialiste,
01:24:52nous sommes passés de 6 à au moins 13 députés européens.
01:24:56Et donc, on a connu une véritable dynamique
01:24:59depuis les dernières élections européennes.
01:25:00Et donc, finalement, oui, c'est rassurant et satisfaisant
01:25:05pour la social-démocratie à l'échelle européenne,
01:25:07même si je vois l'extrême droite progresser à l'échelle européenne.
01:25:09Mais moi, ce qui me mobilise et ce qui m'a toujours mobilisé
01:25:12dans mon combat politique, c'est cet engagement viscéral
01:25:15contre les idées véhiculées par l'extrême droite.
01:25:17Et donc, c'est pour cela que je ne m'engage pas
01:25:19dans cette élection la mine réjouie.
01:25:21Par contre, je m'engage déterminé.
01:25:23Comment vous analysez ce qui se passe place de la République ?
01:25:26On va peut-être revoir les images.
01:25:28Cette mobilisation spontanée, finalement,
01:25:30qui a des allures, en effet, d'inquiétude,
01:25:34de barrage contre l'extrême droite,
01:25:35d'appel effectivement à une mobilisation plus rapide
01:25:40pour les élections nationales.
01:25:42Moi, mon premier choc politique, j'étais jeune à l'époque,
01:25:46mais c'est le 21 avril 2002.
01:25:49Voilà, et je me souviens être allé à manifester
01:25:52avec mes parents à l'époque.
01:25:53Mais j'ai été manifester et je me souviens
01:25:56de cette mobilisation forte.
01:25:57Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on peut avoir l'impression
01:25:59que l'imminence, en tout cas la menace du RN, s'est affadie.
01:26:03On a l'impression que ça s'est totalement banalisé, normalisé.
01:26:06Et le président de la République, en véhiculant,
01:26:08notamment avec la loi Immigration,
01:26:10qui a rebuté un certain nombre de collègues de la majorité,
01:26:12et je les salue, mais cette loi Immigration a été finalement
01:26:16l'une des pierres supplémentaires dans la voie royale
01:26:18pavée à l'extrême droite.
01:26:19Et j'espère vraiment que l'annonce de ce soir
01:26:22ne sera pas cette pierre finale.
01:26:25Et donc, je ferai tout contre.
01:26:26Bruno Milienne, on voit bien ces Républicains
01:26:28qui sont rassemblés en place de la République.
01:26:31Est-ce que vous tendez la main à votre voisin,
01:26:33à Arthur Delaporte, qui est un Républicain ce soir,
01:26:35pour faire barrage au RN ?
01:26:38En tant que modem, je n'ai jamais eu de problème de ce côté-là.
01:26:40On a tendu les mains à tout le monde, tout le temps.
01:26:42Donc, ce n'est pas un souci pour moi.
01:26:44Mais non, mais si vous regardez un petit peu,
01:26:45il y en a à côté un gâchis.
01:26:47C'est ce gâchis pour la France,
01:26:49parce que je vois bien les résultats partout en Europe.
01:26:52Heureusement, ils progressent,
01:26:54mais ils ne vont pas pouvoir bloquer le Parlement européen.
01:26:56Mais le gâchis, quand même, au niveau européen,
01:26:58dans la campagne des Européennes.
01:26:59Quels sont les seuls candidats qui ont parlé d'Europe ?
01:27:01Raphaël Glucksmann, Valéry Guillet
01:27:04et le candidat de DLR, François-Xavier Benhamy.
01:27:08Vous pouvez rajouter Les Verts, quand même.
01:27:09Et Les Verts.
01:27:10Les Verts, ils ont été quasi inaudibles,
01:27:13parce qu'on ne leur a pas laissé non plus
01:27:14beaucoup de loisirs à s'exprimer.
01:27:16Et tous les autres n'ont pas parlé de l'Europe, jamais.
01:27:19Ça a été un débat qui s'est nationalisé,
01:27:22comme ça le fait à chaque fois, mais encore plus aujourd'hui.
01:27:24Mais ce soir, Emmanuel Macron ne confisque pas aussi
01:27:26ses résultats européens en parlant de dissolution
01:27:28et en appelant à une des conséquences nationales ?
01:27:31Tout le monde a peur, à juste titre,
01:27:33des futures élections législatives.
01:27:35Tout le monde a peur, ça c'est normal.
01:27:36Mais c'est maintenant qu'il faut se poser les bonnes questions.
01:27:39Moi, je veux bien que les socialistes,
01:27:42je parle du Parti socialiste,
01:27:44fassent une coalition à gauche.
01:27:46Mais qu'est-ce que cette coalition veut dire avec,
01:27:48si Jean-Luc Mélenchon reste dans la partie,
01:27:51avec le chaos communautaire qui mène sur le pays
01:27:53depuis des années et des années ?
01:27:54Mais qu'est-ce que vous en espérez de bénéfique ?
01:27:56C'est ce qui est difficile aujourd'hui à mesurer.
01:27:59Qu'est-ce que Emmanuel Macron attend de bénéfique
01:28:01de ces élections nationales anticipées à trois semaines ?
01:28:05Attendez, encore une fois,
01:28:06les votes des électeurs ne nous appartiennent pas.
01:28:08D'accord ? Que ce soit clair.
01:28:10Ni à Mme Masson, ni à M. De La Porte, ni à moi.
01:28:12Mais quel serait le scénario idéal ?
01:28:14Le scénario idéal, c'est qu'on se retrouve effectivement avec,
01:28:17il y aura forcément des députés RN en plus à l'Assemblée nationale.
01:28:23Il ne faut absolument pas qu'ils aient la majorité.
01:28:25En fonction des résultats,
01:28:26est-ce que nous sommes capables, nous, le champ républicain,
01:28:28et c'est un modem qui vous le dit, de travailler ensemble ?
01:28:31Sans être obligé d'être écartelé vers les extraits.
01:28:33Vous faites 15% ce soir,
01:28:34est-ce que vous êtes contraint, forcé, demain,
01:28:36à une coalition avec les Républicains de cette Assemblée ?
01:28:39Mais là, il faut un sursaut, ça fait trop longtemps que ça dure.
01:28:40Jean-Marie Le Pen en 2002, ça n'arrête pas de progresser depuis.
01:28:44Donc, il y a un moment, soit c'est vraiment la volonté des Français,
01:28:46il faut la respecter.
01:28:47Il y a un moment, vous ne pouvez pas aller contre le corps électoral.
01:28:50Mais on a beaucoup dit qu'Emmanuel Macron
01:28:52n'avait pas suffisamment tendu la main aux Républicains.
01:28:54Est-ce qu'il est prêt, aujourd'hui, à créer cette contre-coalition, finalement ?
01:28:58Pour être à l'intérieur de l'hémicycle,
01:28:59il y a eu des mains tendues de part et d'autre.
01:29:02Des incompréhensions, sûrement.
01:29:04Je pense qu'on a fait un premier mandat qui était un petit peu,
01:29:06comment dire, frappé d'arrogance.
01:29:08Mais il y a sur plein de choses, on aurait pu s'entendre.
01:29:11Si vous prenez ne serait-ce que les programmes aux Européennes
01:29:13de M. Glucksmann et de Mme Aiguille,
01:29:15il n'y a quand même pas beaucoup de différences.
01:29:16Oui, mais Bruno Milienne, pas sur l'immigration,
01:29:18pas sur les retraites, pas sur un certain nombre de projets de loi
01:29:21qui ont braqué, aussi, d'autres Républicains.
01:29:22C'est des sujets dont on aurait pu discuter avant.
01:29:25Vous savez, le modem, vous me parliez du problème des retraites.
01:29:27Vous saviez très bien quelle était la position du modem, à ce moment-là.
01:29:29Mais donc, plus de rassemblement des sujets ?
01:29:30La position du modem, c'était de travailler d'abord sur la réforme du travail,
01:29:34de voir ce qu'on faisait des seigneurs, etc.
01:29:36Et après, en fonction des vrais comptes,
01:29:37que nous sommes les seuls à avoir donné, je vous le rappelle,
01:29:40les seuls à avoir donné de toute la classe politique.
01:29:42Parce que tout le monde a parlé des paiements des retraites,
01:29:44personne n'a parlé du déficit des recettes.
01:29:4640 milliards par an de déficit de recettes.
01:29:49Vous voyez bien que ça a été désavoué.
01:29:50Non, pas du tout, ça a été désavoué.
01:29:52Il faut revoir l'agenda des prochaines semaines, des prochains mois.
01:29:56Il y avait notamment cette réforme de l'assurance chômage.
01:29:58On sait bien qu'elle ne fait pas l'unanimité.
01:30:00Est-ce qu'il faut modifier ?
01:30:01Elle est presque suspendue, là, pour l'instant.
01:30:04Effectivement, il y a des choses à revoir.
01:30:08On a été les premiers à reconvoquer les partenaires sociaux,
01:30:11à dire qu'il faut travailler avec eux.
01:30:13Bien sûr qu'il y a des choses à revoir.
01:30:14On doit pouvoir trouver un chemin d'entente entre les forces républicaines pour...
01:30:19Avec un rassemblement très fort au National, très fort à l'Assemblée.
01:30:24Beaucoup plus fort à l'Assemblée, ça force tout le monde à s'agir.
01:30:27Moi, je veux bien qu'on n'ait pas essayé le rassemblement national.
01:30:30Moi, il y a un truc que je n'ai pas essayé dans ma vie.
01:30:31C'est de me jeter d'une falaise pour voir si je savais voler.
01:30:34Et vous n'avez pas envie de le faire ce soir.
01:30:35Alexandra Masson, quand vous voyez toutes ces images de la République,
01:30:39tous ces gens qui manifestent contre à la Rassemblement National,
01:30:42est-ce que vous vous dites qu'il peut y avoir une coalition
01:30:43qui fasse barrage à votre arrivée au pouvoir ?
01:30:46Ça fait des années qu'il y a des manifestations,
01:30:50qu'il y a des gens qui ont droit de manifester et de ne pas être contents.
01:30:53Déjà, quand je vois tous ces jeunes avec les pancartes en train de râler,
01:30:56j'aimerais bien savoir qui a été voté aujourd'hui de tous ces gens-là.
01:30:58Parce qu'on aurait de grandes surprises.
01:31:00Parce que c'était aujourd'hui qu'il fallait aller manifester dans les urnes,
01:31:03si on ne voulait pas, de notre politique.
01:31:05Alors, ce que je constate, c'est que depuis ce soir,
01:31:07tous les partis qui sont de l'autre côté de la table
01:31:09hurlent en disant que tout est dramatique, que tout est catastrophique,
01:31:13que rien ne va se passer correctement.
01:31:16Mais il y a des Français qui nous ont testé, je suis désolée,
01:31:18les 88 parlementaires depuis qu'on est élu à l'Assemblée Nationale,
01:31:22c'est-à-dire depuis deux ans.
01:31:23Et je suis persuadée que dans nos circonscriptions,
01:31:25les 88 parlementaires, Aminima et beaucoup d'autres, vont être réélus.
01:31:30Parce que nous avons justement satisfait un autre programme.
01:31:34Nous avons travaillé et nous avons été des députés,
01:31:38je pense, de bonne qualité dans nos circonscriptions.
01:31:40Et nous n'avons pas à rougir de notre travail, bien au contraire.
01:31:43Donc, de tout le temps de l'autre côté de la table,
01:31:45alors que vous avez fait moins de la moitié de notre score,
01:31:49de tout le temps dire que tout ce qu'on fait est dramatique,
01:31:51à un moment donné, il faudrait peut-être arrêter d'être hors sol,
01:31:53de prendre en considération ce que pensent les gens, ce que l'on fait,
01:31:57et arrêter de toujours vociférer qu'on n'est pas des Républicains,
01:31:59on est ultra-républicains.
01:32:00D'ailleurs, la preuve en est, si on n'était pas républicains,
01:32:02eh bien, nous ne pourrions plus exister.
01:32:03Alors, arrêtez tout le temps avec vos vulgues et les motifs
01:32:06dont tout le monde se fout, et vous le voyez bien ce soir.
01:32:09Essayez de prendre en considération que peut-être les gens ont des problèmes,
01:32:13que peut-être que nous avons amené des solutions à leurs problèmes,
01:32:15que nous les avons écoutés d'une manière différente
01:32:17de ce que vous faites depuis des années,
01:32:19et qu'aujourd'hui, eh bien, vous le voyez dans les urnes,
01:32:22eh bien, on a le résultat de ce qui se passe.
01:32:24Les gens qui se chamaillent en permanence avec des programmes soi-disant communs,
01:32:28qui, quand ils arrivent dans l'hémicycle, se battent.
01:32:30Nous, ce qu'on a dit, et d'ailleurs vous le savez très bien,
01:32:32et vous êtes dans ma commission aussi,
01:32:33quand il y a quelque chose de bien, qui est positif,
01:32:35qui va dans le sens de notre programme, on le vote, en commission, dans l'hémicycle.
01:32:39– Ce n'est pas effectivement le cas au Parlement européen.
01:32:42– D'accord, mais là, on est en train de reparler des élections nationales,
01:32:45on n'est pas en train de parler du Parlement européen.
01:32:47– Moi, je regarde le Rassemblement national, je regarde ce qu'il est,
01:32:49ce qu'il a été, et ce qu'il fait à l'Assemblée nationale, et aussi en Europe,
01:32:52parce que il suffit de regarder ce que font vos amis,
01:32:54M. Orban en Hongrie, qui est votre grand allié,
01:32:57qui s'est affiché encore il y a deux semaines avec Marine Le Pen.
01:33:00Qu'est-ce qu'il a fait ? Il a réduit les droits de la presse.
01:33:02Que font vos amis en Pologne ? Ils ont réduit le droit à l'avortement,
01:33:05ils ont réduit le droit à la contraception.
01:33:07– Quel mauvais procès vous faites, alors vous savez qu'on a majoritairement voté
01:33:10pour la constitutionnalisation de l'IVG.
01:33:12Ne trompez pas les électeurs, ne trompez pas les électeurs.
01:33:15– Le parti qui s'est le plus opposé à la réforme de l'IVG,
01:33:17celui où il y a le plus de votes contre, c'est votre parti.
01:33:19– Faux, c'est l'ALR, vous le savez très bien.
01:33:21Vous êtes en train de menter devant les députés.
01:33:23Regardez, c'est l'ALR et au Sénat, vous mentez,
01:33:26ce n'est pas bien de mentir aux électeurs.
01:33:28Soyez cohérents, assumez vos positions, nous on assume les nôtres.
01:33:31On a quelques députés qui ont voté contre, mais regardez, ce sont les ALR, ne mentez pas.
01:33:36– Un moment madame, il faudra assumer vos lasiers.
01:33:37– Non, on assume particulièrement, vous, vous n'assumez pas
01:33:40et vous êtes obligé de mentir aujourd'hui, ce n'est pas bien.
01:33:42– Je vois vos débats sur votre franc-commerce,
01:33:44je vois la réalité de vos votes qui sont contre les intérêts des travailleurs.
01:33:47Quand vous refusez la hausse du SMIC, ça c'est vous,
01:33:49donc arrêtez de vous cacher derrière vos espèces de stratégies de la cravate à la noix
01:33:54qui ne font que masquer la réalité de ce que vous êtes.
01:33:56– Y a-t-il des contradictions avec le RN au Parlement français ?
01:34:00– Bien sûr qu'il y a des contradictions,
01:34:02mais il y a des contradictions entre tous les partis.
01:34:04Vous voyez l'échange que vous venez d'avoir,
01:34:06c'est typiquement ce que les Français ne veulent plus.
01:34:07– Mais elle ne me laisse pas parler.
01:34:08– C'est typiquement ce que les Français ne veulent plus, franchement.
01:34:11– Vous voulez qu'on prête votre temps d'antenne,
01:34:12depuis tout à l'heure vous avez largement parlé plus que moi.
01:34:14– Les Français, ce qu'ils veulent, c'est qu'on leur parle de choses concrètes,
01:34:16de solutions concrètes et qu'ils puissent juger si les solutions sont bonnes ou pas.
01:34:20Madame Masson, je ne vais pas vous faire injure en vous disant que c'est facile
01:34:23pour vous qui êtes dans l'opposition, aujourd'hui,
01:34:25de dire sur vos circonscriptions, regardez ce qu'on a fait.
01:34:28En fait, vous ne faites que voter des textes qui sont proposés par le gouvernement.
01:34:32Donc vous les votez quand ça vous sait, etc.
01:34:34Mais vous n'êtes pas au gouvernement.
01:34:35Le jour où vous serez rattrapés par la réalité,
01:34:37parce qu'un jour peut-être vous arriverez au pouvoir,
01:34:40ça ne sera pas la même musique.
01:34:41C'est assez facile quand on est dans l'opposition
01:34:43de donner satisfaction dans ses circonscriptions,
01:34:46parce que vous avez beau jeu de dire, on s'est opposés,
01:34:48vous voyez, on suit nos convictions, on s'est opposés,
01:34:51vous avez bien vu mes positions.
01:34:52Et puis quand il y a quelque chose qui rattrape un petit peu vos convictions,
01:34:55ça, ça rattrape un peu nos convictions, donc on a voté.
01:34:58Ça, n'importe quel député dans l'opposition, c'est très bien le choix.
01:35:01– Je vais vous l'apprendre.
01:35:02– Mais voilà, l'échange qui vient d'être, auquel on a assisté,
01:35:06c'est exactement, et ça je le dis depuis bien longtemps,
01:35:10bien avant 2017, c'est exactement ce dont les Français ne veulent plus.
01:35:14Tant qu'on n'aura pas réussi à se mettre en ordre de marche,
01:35:17nous les politiques, pour trouver des chemins d'accord
01:35:20sur des sujets importants ou de désaccords totaux,
01:35:22mais projet contre projet, que les gens pourront juger,
01:35:26eh bien, il n'y aura plus de stabilité politique.
01:35:29– Monsieur Miliam, ne nous dites pas que vous en avez plus.
01:35:31– Revenons quand même, justement, à cet hémicycle européen
01:35:35qu'on n'a pas eu le temps de bien regarder ce soir
01:35:38et qui connaît quelques changements d'ailleurs.
01:35:40Sophie Samay nous explique qu'ils sont les grands vainqueurs
01:35:43au niveau européen et les grands perdants aujourd'hui,
01:35:46avec, en effet, qui caracole une fois encore en tête
01:35:49et qui va imposer d'ailleurs la patronne de la Commission européenne,
01:35:53le groupe du Parti Populaire Européen
01:35:55qui est la droite de l'hémicycle européen, n'est-ce pas Sophie ?
01:35:58– Le Parti Populaire Européen a aujourd'hui une estimation à 186 sièges,
01:36:05plus 10 sièges par rapport à la mandature précédente,
01:36:08le Parti Populaire Européen, où siègent les Républicains en France,
01:36:12autres grands gagnants de cette élection européenne,
01:36:16les groupes Identité et Démocratie qui enregistrent aujourd'hui
01:36:20une estimation à 60 sièges, c'est plus 12 par rapport à la mandature 2019-2024.
01:36:27Par contre, du côté des grands perdants, on note notamment les Verts,
01:36:34avec 53 sièges actuellement, 23 de moins que dans la mandature précédente,
01:36:40les Verts où siège la liste écologiste en France menée par Marie Toussaint
01:36:45et puis aussi les Renew Europe, 82 sièges, une perte tout de même assez significative
01:36:52puisqu'ils étaient au-dessus des 100 sièges pour la mandature 2019-2024,
01:36:57mais ils ne perdent pas la majorité au Parlement puisqu'ils font partie
01:37:01de la coalition d'Ursula von der Leyen avec le PPE et les socialistes et démocrates,
01:37:06ils ont actuellement 391 sièges au Parlement.
01:37:10– Voilà, merci Sophie Samay, on part donc à Bruxelles,
01:37:13retrouver Alix Le Bourdon, on voit bien que cette majorité reste la même
01:37:19après ces élections européennes, il y a eu beaucoup de réactions
01:37:23suite à ces résultats, Alix, alors que disent-ils nos compatriotes européens ?
01:37:30– Alors d'abord, en effet, même si ici à Bruxelles on est d'abord concentré
01:37:34sur l'échelle européenne et sur les conséquences du vote des Européens
01:37:39sur le visage du futur hémicycle, on ne peut pas occulter,
01:37:43bien évidemment, la situation politique en France, la deuxième économie de la zone euro,
01:37:47ni d'ailleurs les scores annoncés des deux groupes d'extrême droite
01:37:52au sein du futur hémicycle, ECR et ID, des scores en hausse.
01:37:56Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne,
01:37:59appelle ce soir à construire un bastion contre les extrêmes.
01:38:03Ursula von der Leyen, qui vous savez, brille un second mandat
01:38:06à la tête de la Commission européenne et qui est confortée ce soir
01:38:10puisque son groupe politique, le Parti populaire européen, est annoncé en tête.
01:38:15Il est suivi des socialistes et démocrates, puis du groupe centriste Renew,
01:38:21qui malgré une perte de siège maintient la troisième place.
01:38:24C'est-à-dire que ces trois groupes, si l'on additionne leur siège,
01:38:29ont la majorité, il y a cette coalition centriste, cette grande coalition centriste.
01:38:35Alors je vous rappelle qu'Ursula von der Leyen, pour être reconduite
01:38:39à la tête de la Commission européenne, va avoir besoin de 361 voix,
01:38:43mais sa reconduction n'est pas acquise d'avance
01:38:47puisque certains au sein de son propre camp ne la soutiendront pas forcément.
01:38:51En tout cas, s'ouvre ici à Bruxelles une séquence politique
01:38:55qui s'annonce particulièrement intense avec des équilibres politiques
01:38:59et des alliances qui vont définir les profils de ceux qui vont diriger
01:39:03l'Union européenne des cinq prochaines années.
01:39:05Je le fasse.
01:39:07Merci, Alix Le Bourdon.
01:39:10On va regarder à présent les résultats du scrutin européen en Allemagne
01:39:14et voir que la CDU-CSU arrive en tête ce soir avec 30,3%.
01:39:22La droite allemande.
01:39:23Suit l'AFD, donc la droite radicale, avec 16%, le SPD, la gauche, 13,9%,
01:39:29les Grounon, les Verts, 11,9%, D-Link, notre France insoumise,
01:39:34l'équivalent, en tout cas, 8,7%, le FDP, 5%.
01:39:37Donc on voit bien qu'en Allemagne, effectivement, la majorité au pouvoir
01:39:42qui est composée des sociodémocrates, des Verts et des libéraux est en difficulté
01:39:48et il y a une montée à la fois de la droite traditionnelle et de la droite plus radicale.
01:39:54Alors regardons si en Espagne, ou au contraire, effectivement,
01:39:58il y a là aussi une majorité du Parti populaire espagnol,
01:40:06c'est-à-dire la droite espagnole qui l'emporte,
01:40:08mais qui l'emporte d'un très petit cheveu sur le parti socialiste de Pedro Sánchez au pouvoir aussi.
01:40:15Ce sont deux pays où la social-démocratie est au pouvoir.
01:40:18Et là, on voit que c'est plutôt un bon score pour le Premier ministre Pedro Sánchez
01:40:24puisqu'il n'est pas très loin du Parti populaire.
01:40:27Vox, l'extrême droite, est à 10%, c'est un tout petit 10%.
01:40:32Et puis il y a une gauche plus radicale à travers Soumar et Podemos qui totalisent à peu près 10%.
01:40:40On part en Pologne à présent voir les résultats de ce soir pour ce scrutin européen.
01:40:44Ce sont plutôt des estimations encore en pourcentage,
01:40:47avec la coalition civique qui réalise 38,2% des voix,
01:40:52suivi du PiS, 33,9%, la Confederacia 11,9%, la Tresía Droga 8,2%.
01:41:00Ce sont donc les forces pro-européennes qui capitalisent en Pologne.
01:41:06C'est donc effectivement, non pas Donald Tusk qui est arrivé au pouvoir,
01:41:12qui renforce effectivement ses troupes.
01:41:15Et le PiS, les conservateurs ultraconservateurs qui ont gouverné ce pays pendant 8 ans,
01:41:20qui sont en difficulté.
01:41:21Alors nous partons dans un autre pays qui suscite beaucoup votre attention ce soir,
01:41:25puisque c'est un pays dirigé par l'inénarrable Victor Orban,
01:41:30qui est lui aussi du camp conservateur, qui est le trublion de l'Union européenne.
01:41:35Nous allons y retrouver Johan Baudin, pour savoir si lui aussi a réussi son pari
01:41:41de se maintenir en tête, mais en tête avec quel type de majorité,
01:41:47par rapport à ses concurrents du jour, et puis quelle politique il va infliger à l'Union européenne,
01:41:52puisqu'il a une politique vraiment très différente sur les questions comme l'Ukraine.
01:41:57Par exemple, ce fameux Victor Orban, il n'est pas toujours très solidaire.
01:42:00Oui, effectivement, ce qu'il faut retenir ici en Hongrie, c'est au terme de cette journée électorale,
01:42:09probablement le poids très écrasant de la droite conservatrice et de l'extrême droite en Hongrie.
01:42:15Les élections ont connu un taux de participation record,
01:42:18et concernant les européennes, il semblerait qu'il y ait un effritement de l'électorat de Victor Orban.
01:42:25Il devrait envoyer 11 représentants au Parlement européen, là où auparavant il y en avait 13,
01:42:32donc un léger effritement, mais c'est tout de même plus de la moitié de la délégation hongroise envoyée au Parlement européen.
01:42:39La grande surprise viendrait de son challenger, un homme inconnu du grand public il y a tout juste trois mois,
01:42:45Peter Maguiar, c'est un dissident du Fidesz, le parti de Victor Orban,
01:42:50un dissident qui a fait campagne sur un thème qui, semble-t-il, aurait mobilisé les électeurs,
01:42:56ce serait celui de la corruption.
01:42:58Il est aligné sur le camp du Premier ministre Orban sur de nombreuses questions,
01:43:03que ce soit à niveau sociétal ou au niveau de la politique étrangère.
01:43:07Il est contre la livraison d'armes, par exemple, à l'Ukraine,
01:43:09mais son argument qui aurait fait mouche, ce serait la lutte contre la corruption.
01:43:13Son parti Tisa, qui était tout récent, devrait pouvoir envoyer sept à huit représentants à Bruxelles,
01:43:23et il a annoncé qu'il souhaitait rejoindre les rangs du Parti populaire européen.
01:43:29Peut-être réaction à ce Victor Orban qui est plutôt en difficulté,
01:43:37d'ailleurs avec des nouveaux venus sur la scène qui sont tout aussi conservateurs que lui,
01:43:40mais en tout cas nouveaux.
01:43:42Qu'est-ce qu'il se passe du côté de l'Est ?
01:43:44En effet, des digues ont tombé, il y a un problème d'état de droit assez généralisé,
01:43:48mais on voit qu'il n'y a pas de fatalité, d'un certain point de vue, au conservatisme.
01:43:54– En tout cas, à une forme de conservatisme, mais c'est finalement,
01:43:57une fois qu'on a ouvert la porte, on se dit qu'ils sont toujours trop décevants
01:44:00et donc on se tourne vers d'autres formes de conservatisme.
01:44:02C'est ce qui s'est passé également en Italie, finalement,
01:44:04où vous aviez la Lega avec Matteo Salvini,
01:44:07et puis vous avez Giorgia Melodi qui l'a supplanté,
01:44:10et donc on a des formes d'extrême droite qui remplacent d'autres formes d'extrême droite
01:44:14ou de néofascisme.
01:44:15Et c'est exactement ce qui se déroule aujourd'hui en Hongrie,
01:44:18où on a Victor Orban qui a ouvert finalement les portes et les fenêtres
01:44:22à toutes ces idées finalement xénophobes, à construire l'idée du mur, etc.
01:44:26Disons, une grande violence à la fois à l'égard de l'étranger,
01:44:28à l'égard des femmes, à l'égard des journalistes, à l'égard des opposants,
01:44:32et donc finalement, une fois qu'il a mis le pays sous coupe réglée,
01:44:34ben oui, il y a d'autres gens qui sont toujours plus durs, toujours plus autoritaires,
01:44:37qui disent, regardez, il n'a pas résolu toutes nos problématiques.
01:44:39Ben oui, parce que l'extrême droite est une impulsion.
01:44:41Est-ce que vous seriez d'accord pour le prendre dans votre groupe Identité et Démocratie ?
01:44:44À votre connaissance, est-ce qu'il y aura alliance entre le Rassemblement National
01:44:47dans un même groupe avec Victor Orban qui cherche à rentrer dans un groupe ?
01:44:51Non, écoutez, a priori, pas au moment où on se parle,
01:44:53mais il va y avoir de nombreuses discussions.
01:44:55Je vous rappelle qu'en fait, il y a un mois quand même entier de discussions.
01:44:59Vous ne dites pas non, en tout cas.
01:45:00Moi, personnellement, ce n'est pas moi qui vais le dire.
01:45:02Il va y avoir des discussions avec le président de notre groupe là-bas, qui est Jordan Bardella.
01:45:06Il y a toujours eu des rapprochements.
01:45:09Ça a été rappelé tout à l'heure.
01:45:10Marine Le Pen a régulièrement discuté avec Victor Orban
01:45:13et de nombreux de nos alliés dans les autres pays européens.
01:45:16Il y a une astuce très ambiguë sur l'Ukraine
01:45:19et qui a des liens forts avec Vladimir Poutine, Victor Orban.
01:45:23Ça vous dérange pas, ça ?
01:45:24Oh, des liens forts avec Vladimir Poutine.
01:45:26Ça vous rapproche ?
01:45:27Oui, il en a eu beaucoup.
01:45:28Oui, il en a eu beaucoup.
01:45:29Mais d'ailleurs, comme Emmanuel Macron, qui, je vous rappelle, a reçu...
01:45:32Il n'est pas financé.
01:45:33Non, mais arrêtez.
01:45:36C'est marrant, comme vous êtes hors sol et comme vous ne voulez pas assumer.
01:45:40Emmanuel Macron a eu des rapports avec Vladimir Poutine en tant que chef d'État
01:45:44et nous en tant que chef de parti et nous en tant que chef d'État.
01:45:48On a eu des rapports avec un certain nombre de personnes
01:45:51qui étaient autour de Vladimir Poutine.
01:45:54Mais vous êtes toujours en train de vouloir faire des faux procédés
01:45:57sur des problèmes qui n'existent pas.
01:45:59La réalité aujourd'hui, c'est que vous avez pris, quand même,
01:46:02une grosse raclée sur votre politique, sur vos alliances.
01:46:05Et aujourd'hui, vous ne voulez pas les assumer en essayant d'expliquer
01:46:08que partout, c'est le drame.
01:46:09Là, vous répondez à côté de lui, on parle d'Orban.
01:46:11Je n'ai pas du tout répondu à côté de lui.
01:46:12J'ai dit qu'il y aurait certainement des discussions.
01:46:14L'autre allié possible au Rassemblement national, c'est Giorgia Melloni.
01:46:16Puisqu'on va partir en Italie, avant de retrouver Nathalia Mendessa.
01:46:21Est-ce que Giorgia Mellani, qui était tête de liste pour son parti,
01:46:25Fratelli d'Italia, a-t-elle réussi son pari ce soir ?
01:46:30Effectivement, c'est un pari réussi pour Giorgia Mellani.
01:46:34On a les premiers sondages de sortie des urnes,
01:46:38des résultats partiels, une photographie encore incomplète,
01:46:42mais qui donne des indications claires sur ce vote ici, en Italie,
01:46:48concernant la formation politique de Giorgia Mellani.
01:46:53Les frères d'Italie, ils devancent tous les autres partis politiques de la péninsule
01:46:58avec une fourchette entre 26 et 30 % des votes,
01:47:03suivi par le Parti démocrate entre 21 et 25 % des suffrages.
01:47:09En troisième position, le mouvement 5 étoiles,
01:47:11mouvement de gauche populiste entre 10 et 14 %.
01:47:15Quatrième place, Forza Italia, le parti de centre-droite
01:47:20fondé par Silvio Berlusconi entre 8,5 et 10,5 %,
01:47:25suivi par La Ligue entre 8 et 10 %.
01:47:29Ce qu'on peut dire de ces premiers résultats partiels,
01:47:33c'est d'abord la victoire écroisante de Giorgia Mellani,
01:47:36une percée historique pour ce parti politique post-fasciste,
01:47:41qui en 2014, je vous le rappelle, n'a pas obtenu même pas 4 %.
01:47:48Il passe de moins de 4 % en 2014 à 6 % en 2019.
01:47:55Et si ces résultats se confirment, il pourrait frôler les 30 % aujourd'hui.
01:48:01Deuxième élément dans cette bataille des droites,
01:48:04on a La Ligue qui dégringole.
01:48:06Elle passe de 34 % lors des dernières élections européennes en 2019
01:48:11à près de 8 % aujourd'hui,
01:48:14d'autant plus qu'elle pourrait se faire dépasser par Forza Italia,
01:48:19le parti de centre-droite.
01:48:22Enfin, le bloc de gauche, le parti démocrate, dépasse la barre des 20 %,
01:48:27un résultat qui, en gros, sauve les meubles
01:48:31et réussit à garder sa base électorale.
01:48:34Évidemment, tout cela, ce sont des résultats de sondage de sortie des urnes.
01:48:39Les résultats définitifs, il faudra attendre demain.
01:48:42Des estimations à prendre, évidemment, avec beaucoup de précautions.
01:48:45Mais oui, il y a des vastes communicants.
01:48:47Les alliés de Giorgia Melloni, qui est fratelli d'Italia,
01:48:52par exemple La Ligue, sont en train de redescendre à sa faveur,
01:48:58puisqu'elle, elle monte.
01:49:00Est-ce que Giorgia Melloni, là, c'est une alliée possible ?
01:49:03Parce que, pour le coup, Marine Le Pen l'a dit, l'a redit,
01:49:05elle a rencontré à de nombreuses reprises.
01:49:07Elle est dans le groupe concurrent ECR.
01:49:11Elle est même une des leaders de ce groupe des conservateurs et réformistes européens.
01:49:15Est-ce que, là encore, cette recomposition de la droite extrême,
01:49:19elle va avoir lieu aussi au lendemain des élections européennes ?
01:49:22On ne parle pas que des élections françaises,
01:49:24pour qu'on ne parle pas sur ce plateau que des élections françaises.
01:49:27Alors, effectivement, l'allié historique du Rassemblement national,
01:49:30c'est La Ligue avec Matteo Salvini,
01:49:32qui, comme ils ont fait un gouvernement commun quand Giorgia Melloni a été élue,
01:49:38puisque le système italien est un système beaucoup plus de coalition,
01:49:42ça a eu tendance un petit peu à vider le parti de La Ligue,
01:49:45au profit de Fratelli Italia,
01:49:47qui aujourd'hui, effectivement, sur les scrutins nationaux et européens,
01:49:51est beaucoup plus fort que La Ligue,
01:49:53bien que sur les scrutins locaux,
01:49:55on voit La Ligue a quand même encore, malgré tout, une certaine implantation.
01:49:58Donc, on est en train, effectivement,
01:50:00et Jordan Bardella, dans les jours qui arrivent,
01:50:02discutera avec Matteo Salvini prioritairement,
01:50:06mais certainement qu'il y aura des discussions aussi avec Giorgia Melloni.
01:50:09Elle vous trouve, pour l'instant, trop à droite, en ce qui la concerne.
01:50:11Vous êtes trop extrême pour elle.
01:50:13C'est quand même compliqué.
01:50:15Oui.
01:50:16Parce qu'elle voudrait faire alliance, plutôt, avec le Parti populaire européen
01:50:19et peut-être Jordan Bardella.
01:50:21Oui, parce que Giorgia Melloni est rentrée dans une politique,
01:50:23effectivement, particulièrement concernant l'immigration.
01:50:25Elle a eu besoin de beaucoup de fonds quand elle est arrivée au pouvoir.
01:50:28Et elle s'en est pas cachée.
01:50:30Du coup, elle a fait marche arrière sur un certain nombre de ses fondamentaux.
01:50:33Notamment, elle veut le pacte migratoire européen,
01:50:35elle n'a pas cassé l'immigration.
01:50:36Oui, mais parce qu'elle, elle n'a pas le même problème que nous.
01:50:38Elle, elle a eu un pacte.
01:50:39Aujourd'hui, on lui a donné beaucoup d'argent,
01:50:40puisque vous savez qu'ils ont financé la Tunisie.
01:50:42D'ailleurs, moi, je le vois directement au poste frontière,
01:50:44un menton qui était le plus gros point de passage sur la France des migrants,
01:50:48depuis qu'effectivement, l'Europe a donné de l'argent à Giorgia Melloni
01:50:51et on investit beaucoup de fonds sur la Tunisie.
01:50:54Et les migrants ne rentrent plus pas dans la Tunisie.
01:50:56On voit directement l'impact.
01:50:57C'est pas du tout ça, la cause.
01:50:58Ecoutez, excusez-moi.
01:50:59Alors, s'il y a bien un sujet, je connais bien.
01:51:01C'est celui-là.
01:51:02Oui, alors, moi, c'est pas quatre fois.
01:51:04Vous savez quoi ?
01:51:05J'y vais toutes les semaines.
01:51:06Toutes les semaines, je discute avec la base.
01:51:07Vous avez voté des Alpes-Maritimes.
01:51:08Non, non, c'est pas vrai.
01:51:09Non, c'est pas vrai que vous y ayez toutes les semaines,
01:51:11parce que j'ai beaucoup discuté avec les associations.
01:51:13Il y avait 200 000 migrants qui arrivaient chaque jour, l'été dernier.
01:51:16Vous promettiez la submersion migratoire,
01:51:18quand il y a eu 6 000 personnes à Lampedusa.
01:51:19Oui, je suis en train d'expliquer
01:51:20pourquoi elle a baissé en ce moment à ce poste frontière.
01:51:23Vous n'écoutez rien.
01:51:24Ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu une baisse.
01:51:25Vous n'écoutez rien et vous ne connaissez pas le problème.
01:51:27Et vous n'allez pas à ce poste frontière.
01:51:28Mais bien sûr que si.
01:51:29Ne dites pas de bêtises.
01:51:30Bien sûr que si.
01:51:31Allez, on va retenir en France, si vous le voulez bien,
01:51:33et arrêter de se face à face sur le plateau.
01:51:37Et on va revoir ces images de la place de la République ce soir.
01:51:40Images que nous vous proposons en direct,
01:51:43où il y a de plus en plus de monde qui se rassemble,
01:51:45place de la République,
01:51:46avec quelques slogans pour faire barrage au Rassemblement national.
01:51:51Ce soir, le Rassemblement national,
01:51:53qui est arrivé en tête de ce scrutin européen,
01:51:55avec 31,5% dévoient Rassemblement anti-RN,
01:51:59donc à Paris, Bruno Milienne.
01:52:03On se souvient qu'en 2017,
01:52:05Emmanuel Macron avait fait la promesse de se faire élire
01:52:08pour faire reculer le Rassemblement national.
01:52:11Est-ce que ce n'est pas un terrible aveu d'échec ce soir ?
01:52:14Forcé de constater qu'on n'a pas fait reculer le Rassemblement national.
01:52:18Mais aucun d'entre nous.
01:52:19Aucun des partis républicains.
01:52:20Nous comme les autres.
01:52:21Pour plusieurs raisons.
01:52:22D'abord, il ne vous aura pas échappé
01:52:24qu'on a traversé quelques crises quand même
01:52:25qui n'étaient pas prévues au programme.
01:52:27Entre les pandémies et les crises économiques,
01:52:29c'est compliqué.
01:52:30Des décisions à prendre pour le pays
01:52:32qui n'était pas forcément facile.
01:52:34Et puis, cette immigration,
01:52:38la peur de l'immigré sur laquelle surfe le Rassemblement national.
01:52:42Et ça fonctionne.
01:52:43Ça marche, forcé de le constater.
01:52:44Mais ça veut dire que le Rassemblement national
01:52:46a gagné la bataille des idées, comme disait Gramsci ?
01:52:50C'est facile de gagner la bataille des idées
01:52:52quand vous surfez sur les peurs.
01:52:54Vous avez d'un côté le Rassemblement national
01:52:56qui le fait très bien.
01:52:57Et de l'autre côté, vous avez M. Mélenchon et ses amis
01:52:59qui le font très bien aussi de l'autre côté.
01:53:01Quand vous êtes confrontés à la réalité…
01:53:03Vous les renvoyez dos à dos ?
01:53:04Moi, je les ai toujours renvoyés dos à dos.
01:53:06Moi, je suis anti-extrême d'où qu'ils viennent.
01:53:08Moi, un leader d'une formation politique
01:53:12qui base toute sa communication et tout son programme
01:53:15sur le chaos républicain,
01:53:17moi, ça ne peut pas être ma tasse de thé.
01:53:18Pas plus qu'un parti xénophobe et anti-immigration.
01:53:21Mais on a beaucoup reproché au Président de la République
01:53:23d'installer face à lui le Rassemblement national
01:53:25qui est aujourd'hui, de fait, le premier parti d'opposition à M. Mélenchon.
01:53:28Excusez-moi, je suis désolé de vous dire
01:53:30qu'on a tous une co-responsabilité là-dedans.
01:53:32Alors peut-être qu'on a la plus grande des responsabilités, nous.
01:53:35Mais moi, je reconnais mes erreurs, contrairement à d'autres.
01:53:39Peut-être que nous, en tant que parti au pluriel de gouvernement,
01:53:42on a une plus grande responsabilité que les autres.
01:53:44Mais tout le monde a une co-responsabilité, je suis désolé.
01:53:47Quand vous avez une aussi forte présence de ces partis-là,
01:53:51parce que ça fait de l'audience dans les médias.
01:53:53Jamais j'ai vu autant de partis extrémistes invités dans les médias
01:53:57que lors de ces sept dernières années.
01:53:59Je suis désolé, ça c'est une réalité.
01:54:01Que vous avez des chaînes d'information qui se sont radicalisées
01:54:05et qui propagent ce discours jour après jour,
01:54:08forcément que ça marque les gens.
01:54:10L'avènement des réseaux sociaux aussi.
01:54:12Donc il y a tout un contexte qui fait que,
01:54:14là où on a perdu tous, c'est qu'on n'a jamais su,
01:54:17ni les uns ni les autres, que ce soit ensemble ou séparément,
01:54:20construire un discours qui puisse les contrer.
01:54:23Le seul discours qui vaille, et qui est entendable,
01:54:27c'est face à des problèmes réels.
01:54:30Quels sont les projets portés par les uns et les autres ?
01:54:32Sont-ils réalistes ou non ?
01:54:34Nous avons très peu de temps pour conclure.
01:54:37Nous regardons une dernière fois un œil aux estimations
01:54:41de nos confrères de Saufresse.
01:54:44Ipsos, pardon.
01:54:46Rassemblement national en 1, 31,5%.
01:54:52Renaissance, 14,5%.
01:54:55Ça bouge aussi entre Renaissance et place publique,
01:54:57qui remonte aussi 14%.
01:54:59La France insoumise, 10,1%.
01:55:02C'est en hausse.
01:55:04Suivi des Républicains, 7,2%.
01:55:06Les écologistes, 5,1%.
01:55:08Il y aura donc des députés européens écologistes,
01:55:11également reconquêtes, 5,3%.
01:55:13En revanche, pas de députés communistes.
01:55:15Ils réalisent 2,3% sous le seuil des 5%.
01:55:18Alliance rurale, 2,2%.
01:55:19Et les autres réalisent 7,4%.
01:55:22Et nous écoutons tout de suite, nous réécoutons bien entendu,
01:55:25Emmanuel Macron annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale
01:55:30pour conclure cette émission spéciale.
01:55:34J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire,
01:55:39par le vote.
01:55:41Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
01:55:45Je signerai dans quelques instants le décret de convocation
01:55:49des élections législatives qui se tiendront le 30 juin
01:55:53pour le premier tour et le 7 juillet pour le second.
01:55:58Cette décision est grave, lourde.
01:56:02Mais c'est avant tout un acte de confiance.
01:56:05La dissolution de l'Assemblée nationale.
01:56:07Arthur Delaporte, vous êtes en campagne ce soir.
01:56:09Comment ça se passe ?
01:56:10Est-ce qu'il y a des réunions qui sont prévues à gauche ?
01:56:12Ce qui se passe, c'est que, évidemment, dès la dissolution,
01:56:15on devient en campagne.
01:56:17Moi, je suis candidat pour poursuivre à la fois le travail
01:56:20que j'ai mené, mais aussi pour incarner une alternative à gauche.
01:56:23Et donc, du coup, à partir de cette nuit,
01:56:26on commence à organiser sur le terrain ce qui va se passer
01:56:29dans les quatre prochaines semaines.
01:56:30Et ça se coordonne ? PS ? UPS ?
01:56:32Il y a des enjeux de discussion au niveau national
01:56:35entre les différentes organisations.
01:56:37Pour élargir aussi, vous n'aurez pas échappé
01:56:39que, par exemple, Place Publique, avec qui on a fait campagne,
01:56:41n'était pas dans l'accord et qu'aujourd'hui,
01:56:43on a un accord privilégié avec Place Publique,
01:56:45le parti de Raphaël Glucksmann.
01:56:46Donc, tout ceci, évidemment, est en cours de discussion
01:56:48et je ne peux pas vous faire d'annonce.
01:56:49Renaud Millet, des rendez-vous aussi prévus avec la majorité ?
01:56:53Demain, on va faire toute l'organisation.
01:56:55À partir de mardi, on est en campagne sur la circonscription,
01:56:58aller rencontrer tout le monde, comme on l'a toujours fait,
01:57:00et puis expliquer, essayer d'expliquer.
01:57:01Campagne très courte.
01:57:02Très courte, c'est pour ça qu'on s'y mette le plus tôt possible.
01:57:05Alexandre Ramasson, même question.
01:57:07C'est la campagne qui démarre.
01:57:08On est au travail dès ce soir.
01:57:10Il y a déjà des réunions de travail au siège du parti.
01:57:13Les collaborateurs de tout le monde sont sur le terrain
01:57:16dès demain matin.
01:57:17Et puis, on va dérouler notre programme
01:57:19et puis réinvestir les candidats,
01:57:21parce qu'il y a des candidats à investir aussi dans la circonscription
01:57:23qu'on n'a pas gagné et qu'on va pas gagner.
01:57:24Et Roselyne, vous êtes aussi en campagne ce soir,
01:57:26parce que là, vous allez travailler d'arrache-pied pendant trois semaines
01:57:29avec de nouvelles élections prévues.
01:57:31L'élection des législatures.
01:57:3230 juin, 7 juillet.
01:57:3330 juin.
01:57:34Je dirais trois mots pour finir.
01:57:37Risque, pour Emmanuel Macron.
01:57:39Aventurier, aventurier de la politique.
01:57:41Il prend son risque.
01:57:42C'est ce qu'il a toujours dit.
01:57:43Et après tout, c'est une posture assez gaullienne,
01:57:46puisqu'il a dit écrire de l'histoire.
01:57:48Merci, Roselyne.
01:57:49Du Macron.
01:57:50Merci à vous tous d'avoir participé à ce débat.
01:57:53Merci à vous de nous avoir suivis.
01:57:54Restez sur nos antennes.
01:57:56L'actualité continue.
01:57:57Très bonne suite de programme.
01:57:58Merci à tous.

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