Avec Pierre Beyssac, informaticien, porte-parole du Parti pirate.
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NewsTranscription
00:00Alexis Poulin, sans réserve, l'invité.
00:04Et tout de suite et sans transition, désolé, notre invité Pierre Bessac, informaticien,
00:09porte-parole du Parti Pirate, on ne va pas parler d'oeuvres d'art, de scène et de baignade,
00:14mais plutôt de la Nouvelle-Calédonie et de la censure d'Internet qui a lieu là-bas,
00:19TikTok, un réseau social pointé du doigt pour son rôle qu'il aurait eu dans les émeutes,
00:25mais ça pose beaucoup de questions de droit en réalité,
00:28qui sont balayées d'un revers de main par le Conseil d'État.
00:32Absolument, bonjour Alexis Poulin, merci pour l'invitation,
00:35effectivement le blocage de TikTok est quelque chose de rare,
00:39c'est un précédent dans une démocratie, aucun pays n'a fait ça,
00:42les pays qui font ça c'est la Turquie, la Russie, l'Afghanistan,
00:45en général on fait retirer des contenus problématiques quand on en trouve,
00:48de manière sélective, on ne bloque pas un réseau social complet de cette manière,
00:52donc c'est un précédent qui n'aurait d'ailleurs probablement pas pu avoir lieu en France métropolitaine
00:58parce qu'il y a les directives européennes qui nous protègent,
01:01qui empêchent l'État français de faire n'importe quoi.
01:04En Nouvelle-Calédonie c'est différent.
01:06Donc ça pose effectivement un grand problème de précédent,
01:09d'une part par le fait de bloquer sans sommation,
01:13puisque TikTok n'a pas été non plus enjoint à faire cesser les troubles supposés,
01:19ça pose un problème de ce côté-là,
01:22et ça pose un problème sur le fait que le gouvernement le puisse,
01:25et le fait qu'en plus on ait peu de voies de recours.
01:28Il y a eu la décision du Conseil d'État du juge des référés,
01:31qui a dit que finalement le dossier n'était pas suffisamment convaincant
01:34pour qu'il fasse lever le blocage sans regarder sur le fond.
01:37C'est ça, parce que le juge des référés constate que la mesure de suspension du réseau social TikTok en cause est limitée,
01:44l'ensemble des autres moyens de communication et d'information n'étant pas affectés,
01:48et que c'est temporaire, donc il y a le gouvernement qui s'engage à lever immédiatement le blocage
01:53dès que les troubles auront cessé.
01:55Donc finalement on se dit, la censure limitée, ça marche.
01:58C'est ce que le juge des référés semble dire.
02:01Il semble dire que par rapport aux requérants,
02:03leur liberté n'est pas si impactée que ça, puisqu'il y a d'autres moyens de communication,
02:07et TikTok n'ayant pas émis un recours lui-même,
02:13selon le juge, l'effet sur TikTok n'est pas avéré non plus.
02:18Par contre, le gouvernement a laissé 24 heures de plus au gouvernement
02:21pour présenter des pièces tangibles d'activités problématiques sur TikTok,
02:27et le gouvernement n'a pu que présenter des pièces assez limitées,
02:32des images et des vidéos du style de celles qu'on a pu voir dans tous les médias.
02:36Donc il n'y a rien de vraiment avéré.
02:38J'ai vu ces images-là, elles ont été partagées sur X notamment,
02:42c'est des images qui sont filmées par des gens,
02:45qui voient ce qui se passe dans la rue,
02:47qui sont ensuite reprises par La Première, une chaîne d'information,
02:50mais aussi les chaînes d'information en continu.
02:53Il n'y a rien d'appel à l'émeute, d'appel au rassemblement, c'est quand même particulier.
02:58Il n'y a rien de manifeste, effectivement,
03:00donc c'est un peu inquiétant que la décision ait pu être prise de cette manière.
03:04En utilisant les systèmes de blocage qui existent par ailleurs,
03:07qui peuvent être déployés de manière conforme à la loi.
03:10Mais là, le gouvernement semble avoir réalisé ça dans la hâte,
03:14et en essayant de construire ensuite...
03:17La quadrature du Net et la Ligue des droits de l'homme qui ont fait le recours
03:21pensaient que c'était au titre de la loi sur l'état d'urgence,
03:24ce qui ne permet pas d'agir sur des contenus autre que terroristes.
03:28Et à la place, le gouvernement a invoqué la théorie du contenu...
03:34J'oublie le nom exact, mais un truc particulier qui date de 1918.
03:37Sur les conditions d'urgence...
03:39La théorie des contextes exceptionnels, quelque chose comme ça.
03:41Ce n'est pas le mot exact, mais qui est un peu sorti de nulle part.
03:44En gros, ils ont réussi à trouver quelque chose qui permette de botter en touche.
03:48En fait, c'est une théorie qui permet de s'extraire de l'état de droit
03:53en disant que là, on peut faire ce qu'on veut.
03:55En gros, oui.
03:56À situation exceptionnelle, on peut prendre des mesures exceptionnelles.
04:00Hors du cadre de l'état d'urgence.
04:01C'est ça.
04:02C'est quelque chose de parallèle.
04:03Une des discussions des juristes était
04:05est-ce que ça peut s'ajouter à l'état d'urgence
04:07ou est-ce que ça doit être quelque chose de séparé, l'état d'urgence.
04:11Ça, c'est des problématiques juridiques.
04:14Mais sur le fond, le temps de la justice,
04:20particulièrement en France, vu le manque de moyens étant très long,
04:23le jugement ne pourra être rendu qu'à l'automne.
04:26Et encore, il faudrait qu'il y ait un recours sur le fond.
04:28À ma connaissance, actuellement, ce n'est pas le cas.
04:30J'imagine que des gens vont le tenter.
04:32Mais ça veut dire que les événements, on peut l'espérer,
04:35en Nouvelle-Calédonie, seront résolus à ce moment-là.
04:38Donc ça sera bien trop tard pour lever le problème.
04:41On est encore loin du compte.
04:42Il y a eu un septième mort dans la nuit.
04:45Une personne qui a été tuée par la police,
04:48qui avait été prise à la partie par des émeutiers.
04:50Emmanuel Macron, sur place, a essayé de gagner du temps.
04:53Mais on voit bien que cette idée de ramener l'ordre républicain,
04:57il a dit que ce n'était pas le Far West,
04:58qu'on ne pouvait pas se faire justice soi-même, et heureusement.
05:01Mais le nombre de moyens déployés,
05:04qui font craindre d'ailleurs pour la sécurité des JO,
05:07puisqu'on ne sait pas pendant combien de temps
05:09les compagnies de CRS vont être sur place.
05:11Sachant que Gérald Darmanin voulait toutes les compagnies en métropole
05:15pour ces JO 2024.
05:18Il y a des questions importantes en termes de sécurité qui se posent.
05:21Absolument.
05:22Il y a ça déjà en termes de sécurité classique, physique,
05:26force de police, force de l'ordre.
05:28Internet, c'est un peu le bouc émissaire pratique,
05:31parce que ça permet de dire qu'on fait quelque chose,
05:33mais sans régler le fond du problème.
05:35Pour les JO, on a des mesures de police assez pointues
05:41qui vont être mises en place à Paris.
05:43Et on aura des polices étrangères qui seront aussi à Paris.
05:45Oui, il y aura tout un tas de policiers venus de toute la France
05:49pour renforcer la sécurité à Paris.
05:51Les caméras algorithmiques qui ont été testées
05:53lors des concerts de Taylor Swift,
05:55les JO sont un laboratoire des mesures de sécurité du futur,
05:59donc il y a un peu d'inquiétude.
06:01C'est plutôt la question de surveillance.
06:06D'ailleurs, ça vient d'être étendu au dernier moment,
06:10des JO et des mesures spécifiques JO,
06:13ça a été étendu au transport,
06:15avec un rallongement de la durée de tests.
06:18On est un peu spécialiste en France des expérimentations qui durent 10 ans.
06:22Avec des rapports éventuellement parlementaires ou gouvernementaux
06:26sur l'utilité de la mesure qui ne sont jamais rendus,
06:29comme pour la loi Renseignement de 2015.
06:31Là, c'est ce qui concerne les caméras algorithmiques dans les transports.
06:34Oui, c'est ça, ça a été étendu tout récemment
06:37par une proposition de loi de LR,
06:40mais qui a été vite reprise par le gouvernement.
06:42D'accord.
06:43Ici, on voit que la Nouvelle-Calédonie est un laboratoire
06:46également de tests pour des mesures de blocage d'Internet brutales.
06:51Il y a une situation particulière en Nouvelle-Calédonie,
06:54c'est qu'il y a un monopole pour ce qui est de l'Internet là-bas.
06:58L'Office des Postes et des Communications
07:00qui peut couper, même si elle le décide.
07:03Il avait été même envisagé par le gouvernement
07:05de réduire la bande passante,
07:07de passer en 3G,
07:09de limiter l'accès qu'on pouvait avoir à Internet.
07:13C'est quand même incroyable de voir toutes ces mesures
07:15qui d'un seul coup se développent.
07:17C'est un peu le cotaire sur une jambe de bois,
07:19parce que c'est des mesures un peu superficielles.
07:24Gérald Darmanin a dit qu'il avait été envisagé
07:26de baisser les protocoles de téléphonie mobile
07:29pour en réduire le débit.
07:31Donc uniquement sur la téléphonie mobile,
07:33pas sur l'Internet fixe.
07:35Mais c'est quand même des mesures sans précédent.
07:38C'est assez incroyable.
07:39Et puis il y a eu aussi cette allégation
07:44comme quoi il y avait eu une attaque informatique,
07:47une cyberattaque de grande ampleur
07:49qui aurait pu faire tomber le réseau en Nouvelle-Calédonie.
07:52Réseau qui tient à un câble sous-marin,
07:54qui fait qu'on aurait pu aller plus loin.
07:56Et cette attaque est assez ridicule en réalité,
07:58puisque c'est à la portée de tout le monde,
08:01tous les gens qui bricolent.
08:03Est-ce que vous pouvez expliquer ?
08:05Ce sont des attaques par saturation.
08:07C'est l'équivalent d'un embouteillage
08:09où vous envoyez plein de voitures virtuelles sur le réseau.
08:12Les circulations normales sont bloquées également.
08:16Donc ça s'appelle les attaques par déni de service.
08:18C'est relativement facile à faire.
08:19C'est vraiment le degré zéro de l'attaque informatique.
08:24Ça peut être fait par un collégien un peu dégourdi.
08:29Il y a des réseaux, même pour ça qu'on peut acheter,
08:31pour des réseaux de PC de vous et moi,
08:34virusés, qui sont dans le monde entier.
08:36Et qui vont envoyer automatiquement des mails ?
08:38On peut leur dire, tu vas saturer tel serveur
08:40et il y a 400 PC qui vont envoyer du trafic
08:43vers l'adresse cible.
08:45L'attaque a été décrite comme extrêmement importante.
08:50Il y a déjà eu des précédents d'attaques
08:52qui ont duré des semaines.
08:54Les experts expliquaient que ça ne pouvait être
08:58que le fait d'un acteur étatique.
09:00Et on s'apercevait à la fin que c'était
09:02deux bandes de collégiens qui se battaient
09:03sur leur serveur de jeux vidéo.
09:04C'est ça, c'est incroyable.
09:05Encore une fois, les IP étaient russes,
09:07donc c'est la preuve que c'est des mals.
09:09Les experts savent très bien que
09:11typiquement, si c'était des russes,
09:13ils seraient peut-être pas assez stupides
09:15pour envoyer des données depuis leurs propres adresses.
09:17Donc effectivement, il est très facile
09:19avec les VPN par exemple,
09:21les réseaux privés virtuels,
09:22de simuler sa présence à une autre adresse.
09:24Et typiquement, avec ce type de réseau d'attaque,
09:27on peut utiliser l'adresse n'importe où.
09:31Donc l'adresse n'est absolument pas
09:33un élément pertinent pour trouver la source
09:37de l'attaque.
09:38Et les experts comme ceux de l'ANSI par exemple,
09:40l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information,
09:43le savent très bien.
09:44Donc après, ça peut être récupéré politiquement,
09:46effectivement, ou en com'
09:47pour essayer d'attribuer l'attaque.
09:49Mais là, ce n'est plus de la technique,
09:51c'est de la géopolitique.
09:52On se retrouve dans un instant
09:54avec notre invité Pierre Bessac,
09:55informaticien porte-parole du Parti Pirate,
09:57pour parler de cette censure de l'Internet,
10:00en quelque sorte, en Nouvelle-Calédonie.
10:03Si vous voulez réagir ou poser des questions
10:06à notre invité, 0 826 300 300.
10:08A tout de suite.
10:10Sud Radio.
10:11Midi 13h.
10:12Alexis Poulin.
10:13Sans réserve.
10:17Sud Radio.
10:18Midi 13h.
10:19Alexis Poulin.
10:20Sans réserve.
10:23Et on se retrouve avec notre invité,
10:25Pierre Bessac, informaticien et porte-parole du Parti Pirate,
10:28pour parler de cette censure de TikTok
10:30en Nouvelle-Calédonie.
10:31La justice a donc rejeté la demande des requérants.
10:34Il y avait la cadrature du Net et d'autres
10:36qui demandaient l'arrêt de la suspension de TikTok,
10:39en disant que finalement, il n'y avait pas de problème
10:42à bloquer ce réseau social,
10:44puisque les autres réseaux étaient disponibles
10:46et que c'était limité dans le temps.
10:48Mais c'est une mesure qui va peut-être
10:51en déclencher d'autres,
10:53ou qui habitue les populations à ce type de mesures,
10:55les birticides, non ?
10:56Il n'y a pas là un côté laboratoire de la dictature ?
10:59Clairement, il y a un laboratoire des mesures
11:02de blocage, de censure, etc.,
11:04qui n'a pas pu être fait
11:07pendant les émeutes de juillet de l'été dernier.
11:10Mais c'est préoccupant sur le fait,
11:13effectivement, que ça habitue la population
11:15à être bloquée, censurée, etc.
11:18C'est préoccupant pour l'avenir.
11:21Ce n'est pas nouveau,
11:23on voit depuis une dizaine d'années
11:25que, petit à petit,
11:26Internet est un lieu de passage obligé
11:28de notre vie de tous les jours.
11:29C'est de plus en plus tentant pour les États
11:32de s'en servir pour nous surveiller.
11:36Nous censurer, etc.
11:39Et là, en juin dernier,
11:42si on fait référence aux émeutes de juin dernier,
11:45là encore, les unités d'évites avaient été déployées,
11:48la BRI, le RAID, le GIGN, etc.
11:51Et il avait été évoqué, cette censure des réseaux sociaux,
11:54impossible du fait des traités européens,
11:56mais quand même, des contenus avaient été invisibilisés,
11:59ou du moins, les réseaux avaient répondu positivement,
12:01en disant, oui, effectivement, Snapchat et TikTok.
12:03Pourquoi ces deux réseaux en particulier ?
12:05Et pas Facebook, X, etc.
12:08Parce que ces réseaux-là font déjà de la censure ?
12:11Je pense que surtout, c'est que ces réseaux
12:13sont majoritairement utilisés par des jeunes,
12:15en particulier TikTok.
12:16TikTok aussi a un effet de viralité très fort,
12:19on voit tout de suite quand on l'utilise.
12:21On a un compte Parti Pirate dessus,
12:23on a vu, on voit des vidéos qui partent en viral,
12:28de manière assez peu prévisible, d'ailleurs.
12:31Donc il y a un effet très fort de viralité sur TikTok
12:33qui peut faire peur, effectivement.
12:35Mais, a priori, il y a des procédures, en fait,
12:39de retrait sélectif de contenu, évidemment,
12:41pour ne pas avoir à bloquer un site entier,
12:44un service entier, qui sont à utiliser,
12:47qui sont faites pour ça.
12:48Et donc, c'est aussi aux réseaux sociaux
12:50de répondre de manière diligente
12:52aux demandes de la police et de la justice.
12:55Mais au-delà de ces mesures d'exception,
12:57avec l'état d'urgence, ces mesures exceptionnelles,
12:59on voit qu'il y a quand même,
13:00depuis l'élection d'Emmanuel Macron,
13:02une multiplication de lois de censure
13:04des réseaux sociaux qui ne portent pas ce nom-là.
13:06Mais d'abord, la loi AVIEN,
13:08qui a été totalement retoquée à l'époque
13:10par le Conseil d'État.
13:12Et puis, ça revient par la fenêtre,
13:14finalement, avec la loi contre les discours de haine,
13:16etc.
13:17La loi de la régulation de l'espace numérique.
13:20La loi ESREN, oui, tout à fait.
13:21Voilà, la loi ESREN.
13:22Effectivement, la loi ESREN
13:23avait des dispositions assez brutales
13:24en termes de bannissement,
13:26alors que ça vient d'être retoqué.
13:27En termes de blocage administratif aussi,
13:29c'est-à-dire blocage sans juge d'un site,
13:31il y avait déjà un certain nombre de choses existantes
13:33qui permettaient de bloquer des sites,
13:36donc des sites majoritairement de contenu très grave,
13:39typiquement un blog faisant l'apologie du terrorisme,
13:41ou un site contenant majoritairement
13:45des vidéos pédopornographiques.
13:47Donc là où il n'y a pas tellement de questions à se poser
13:49sur le retraite, on bloque, on bloque,
13:51sans jeu de mots.
13:52Mais petit à petit, ce genre de mesures administratives,
13:55de blocage sans juge, en fait, est étendu.
13:57Et la loi ESREN a sensiblement étendu.
14:00Et il y avait des termes très flous
14:02qui permettaient aussi de censurer des contenus politiques, quasiment.
14:05Tout à fait, oui.
14:06Il y a eu aussi les lois,
14:08par exemple la loi sur la majorité en ligne,
14:11qui a été exigée depuis 2020 à peu près,
14:16des sites pornographiques,
14:18qui vérifient l'âge des personnes qui accèdent,
14:21de manière plus forte qu'autrefois.
14:25Donc ça veut dire que chaque utilisateur de site
14:28théoriquement devrait pouvoir être en mesure de prouver son âge
14:30avec une identité dérivée, des choses comme ça.
14:33Mais l'article de loi qui concerne les sites pornographiques
14:36concerne également les contenus violents.
14:38Donc pendant la présidentielle 2022,
14:41il y a une vidéo de campagne d'un candidat
14:44qui a été bloquée pour raison de contenus violents,
14:46parce qu'elle contenait des images d'actus.
14:48C'était Eric Zemmour, on ne peut pas le nommer.
14:50Donc la vidéo d'Eric Zemmour
14:52était soumise sur YouTube
14:54à déclinaison d'identité.
14:57Même sur les contenus violents,
14:59on a la question aussi, on a vu,
15:01toutes ces violences, la répression des gilets jaunes,
15:03lors des manifestations pour les retraites,
15:05il y a aussi l'utilisation par les citoyens
15:09de ces vidéos qui ne sont pas montrées par les médias
15:11pour montrer les violences policières.
15:13Et avec ces lois-là,
15:15ça permettrait d'invisibiliser ces violences policières,
15:17de faire comme si elles n'existaient pas,
15:19et puis d'empêcher l'alerte citoyenne sur ces faits.
15:23Absolument, potentiellement.
15:25On n'en est pas tout à fait encore là,
15:27mais il y a des questions à se poser là-dessus,
15:29sur la possibilité de faire disparaître
15:31des vidéos un peu ennuyeuses
15:33pour le gouvernement.
15:35Et autre cheval de bataille,
15:37c'est la fin de l'anonymat sur Internet.
15:39Est-ce qu'on peut dire une fois pour toutes
15:41que l'anonymat sur Internet,
15:43ça n'existe pas ?
15:45Ou alors c'est réservé à une petite élite de hackers ?
15:47Globalement, on a le pseudonymat,
15:49mais à partir du moment où la justice demande
15:51à un fournisseur d'accès à une plateforme
15:53une identité derrière un compte,
15:55c'est possible de l'avoir.
15:57Des gens sont en prison pour harcèlement,
15:59cyberharcèlement, il y a déjà eu des jugements.
16:01Beaucoup de gens estiment
16:03qu'ils peuvent cyberharceler
16:05ou menacer de mort ou autre
16:07et qu'ils ne seront pas retrouvés.
16:09Mais ça ne se passe pas comme ça,
16:11ils se retrouvent devant la justice,
16:13ils sont tous surpris.
16:15Il faut que les gens soient conscients
16:17que si vraiment ils font n'importe quoi,
16:19on peut les retrouver dans la plupart des cas.
16:21C'est pareil, les demandes
16:23d'arrêt sur l'anonymat,
16:25il y a Paul Midi,
16:27le rapporteur de la loi SREN qui a tenté de faire passer ça
16:29et qui est revenu à la charge
16:31avec une tribune.
16:33L'idée derrière, c'est de forcer
16:35à terme l'identification
16:37de tout le monde sur Internet.
16:39Sur Internet, on laisse des traces,
16:41même quand on n'est pas identifié
16:43par notre identité,
16:45on laisse des traces partout,
16:47des cookies, des adresses de connexion,
16:49on laisse tout un tas de choses.
16:51Il est très difficile d'être intraçable,
16:53c'est quasiment impossible.
16:55Il y a une volonté,
16:57on nous dit souvent
16:59qu'il faut qu'Internet
17:01soit soumis aux mêmes règles que la vie réelle,
17:03mais quand je vais dans la rue,
17:05je n'ai même pas l'obligation légale
17:07d'avoir ma carte d'identité.
17:09Je peux faire tout un tas de choses de manière totalement anonyme,
17:11acheter du pain, faire mes courses,
17:13me déplacer en voiture.
17:15Sur Internet, j'ai mon adresse IP
17:17qui me trace également de la même façon
17:19qu'une plaque d'immatriculation de voiture.
17:21Donc en fait,
17:23on demande à Internet
17:25de nous tracer plus
17:27et c'est contre ça aussi qu'il faut se battre,
17:29parce que c'est une restriction,
17:31littéralement, on se dirige,
17:33si on n'y prend pas garde, vers un régime à la chinoise,
17:35à plus ou moins court terme.
17:37J'avais fait une conférence
17:39sur la dystopie qui nous menaçait
17:41et en fait,
17:43les propositions parlementaires
17:45ont été plus vides que mon imagination.
17:47Ce régime de contrôle social,
17:49de crédit social,
17:51c'est ça. On voit aussi
17:53l'arrivée dans nos vies
17:55des QR codes. Alors,
17:57à l'aune de la crise Covid, il y a d'abord eu
17:59les auto-attestations, puis ensuite ce pass sanitaire
18:01avec ce QR code. Arrivent les JO
18:03et on nous ressort le double QR code
18:05pour avoir le droit de se déplacer dans Paris,
18:07où là, on supprime même la liberté de circulation.
18:09Oui, étant parisien, je n'ai pas encore fait
18:11ma demande sur la plateforme. Je ne vais pas aller
18:13le long de la scène, le jour de la cérémonie,
18:15mais je vais en avoir besoin pour me déplacer dans mon quartier
18:17le jour de la couste cycliste.
18:19Et vous en pensez quoi de cette mesure ?
18:21C'est très bizarre,
18:23parce que déjà,
18:25il ne faut pas fournir de planche,
18:27il faut s'enregistrer sur un site en fournissant
18:29sa carte d'identité, ses motifs, tout un tas de trucs.
18:31Des SERFA, des machins, des trucs.
18:33Un justificatif de domicile.
18:35Il y a une liste de pièces à regarder
18:37sur le site en question.
18:39C'est assez effarant
18:41parce qu'il y a peut-être 30 ou 40 cas
18:43suivant qu'on est taxi,
18:45restaurateur, livreur, etc.
18:47C'est ultra complexe.
18:49Et on n'a pas trop d'informations
18:51sur ce qu'il va se passer après pour les informations collectées.
18:53Oui, parce qu'ensuite,
18:55le renseignement intérieur doit scanner
18:57les profils pour voir si vous n'êtes pas
18:59sous
19:01fichage S.
19:03Toute demande va être soumise en enquête de police.
19:05C'est quand même grave.
19:07Les gens y vont quand même.
19:09Les parisiens ne sont pas très satisfaits
19:11de la situation.
19:13On va voir comment ça se passe.
19:15Actuellement, seule la partie
19:17inauguration est ouverte.
19:19Donc on peut voir un peu comment ça se passe
19:21si on veut aller à l'inauguration.
19:23Mais effectivement, c'est préoccupant
19:25sur les questions de liberté publique
19:27et de traçage dans notre vie
19:29de tous les jours.
19:31Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions,
19:33Pierre Bessac. Je rappelle, vous êtes informaticien
19:35et porte-parole du Parti Pirate.
19:37Il présente une liste aussi aux élections européennes.
19:39On est candidat aux élections européennes.
19:41Le 9 juin. Merci beaucoup.
19:43Dans un instant, c'est la culture dans tous
19:45ses états. Avec André Bercoff
19:47qui reçoit Alexandre
19:49Devecchio, rédacteur en chef
19:51des idées et des débats
19:53dans Le Figaro, qui est également animateur
19:55sur Sud Radio. Et il réédite son livre
19:57Les nouveaux enfants du siècle parce que,
19:59figurez-vous qu'il y a dix ans, Alexandre Devecchio
20:01avait interviewé des personnages
20:03politiques inconnus à l'époque,
20:05comme François-Xavier Bellamy, Sarah Knafo,
20:07Jordan Bardella ou encore
20:09Marion Maréchal. Voilà, en dix ans,
20:11tous ceux-là, vous les connaissez maintenant.
20:13A tout de suite sur Sud Radio.