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Mostafa Fourar, recteur de l'académie de Toulouse

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00:00 Nous sommes le mercredi 22 mai 2024, il est 8h15, une nouvelle fois un adolescent.
00:05 On a poignardé un autre dans l'enceinte d'un établissement scolaire de Toulouse.
00:08 Le recteur de l'Académie de Toulouse est justement avec nous ce matin pour en parler Clémence.
00:12 Bonjour Mustapha Fouras.
00:13 Bonjour.
00:14 Merci d'être avec nous ce matin.
00:15 Je recontextualise, un collégien de 14 ans, élève de 5e, a été blessé hier matin par un autre élève du même âge qui est lui en 3e.
00:23 Ça s'est passé au Collège Lamartine, quartier Saint-Cyprien.
00:26 Comment va l'adolescent blessé ce matin ? Est-ce que vous avez des nouvelles ?
00:29 Oui bien sûr. La directrice académique a téléphoné aux parents hier.
00:34 L'élève est sorti de l'hôpital et les parents, bien évidemment, vont porter plainte aujourd'hui.
00:42 L'agresseur lui est arrêté et il sera différé devant un juge, j'espère le plus rapidement possible.
00:48 Il est en détention provisoire ?
00:49 Oui tout à fait.
00:51 Il sera cet agresseur exclu du Collège Lamartine j'imagine ?
00:56 La décision bien évidemment appartient au conseil de discipline.
01:00 Mais dans ce type de situation, je peux vous assurer que l'exclusion est requise.
01:03 D'autant plus que je pense que le juge des enfants va quand même préconiser autre chose qu'une scolarisation dans un milieu ordinaire.
01:11 Parce que ce type de comportement relève d'autres types de structures.
01:15 Et bien sûr l'éducation nationale accompagnera la décision de justice.
01:19 Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les circonstances exactement ?
01:23 Comment le collégien a été blessé ? Est-ce que c'était un couteau, un cutter ? Où est-ce qu'il a été blessé exactement ?
01:28 C'est l'enquête qui va préciser les choses.
01:30 Ce que je peux vous dire simplement c'est que l'élève s'est levé pour partir aux toilettes.
01:34 Il a demandé l'autorisation au professeur.
01:36 Et quand il est revenu, le professeur a été très vigilant parce qu'il a observé qu'il y avait une tache de sang.
01:41 Et donc il l'a renvoyé voir l'infirmière.
01:44 C'est l'infirmière qui a identifié que c'était une blessure par couteau.
01:47 Donc à ce stade, je n'ai pas de précision de la part ni de l'élève agressé ni de l'élève agresseur.
01:57 Quel est le différent entre les deux ? Qu'est-ce qui les a amenés à cette situation ?
02:01 C'est l'enquête qui va le préciser.
02:02 Et concernant l'agresseur présumé, est-ce qu'il était connu, je ne sais pas, comme peut-être un élève un peu perturbateur ?
02:09 Est-ce qu'il avait un casier judiciaire ? Pas du tout ?
02:12 Casier judiciaire, non, pas à ma connaissance. Mais en ce qui concerne, bien évidemment, l'établissement,
02:18 les deux élèves ont été concernés par des mesures de discipline.
02:23 De quel ordre ?
02:24 Ils ont déjà été suivis. Je crois qu'il y en a un qui avait été expulsé de son établissement d'origine.
02:31 Il est arrivé dans cet établissement où, je dois le dire, il y a une équipe extraordinairement mobilisée et dynamique.
02:37 Et donc, là, c'est un fait rare. Ce n'est pas courant dans cet établissement.
02:42 Et donc, l'équipe pédagogique a fait ce qu'il fallait faire jusqu'à maintenant avec un suivi très particulier.
02:49 Mais malheureusement, il y a des circonstances personnelles, des conditions familiales, je ne peux pas rentrer dans le détail, bien évidemment,
02:57 qui peuvent expliquer peut-être le comportement de cet élève.
03:01 Et donc, il doit être pris en charge dans d'autres structures que la structure éducative.
03:06 Alors, le 2 mai dernier, au lycée urbain Vitry de Toulouse, c'est un élève de Terminal qui avait blessé une jeune fille de 16 ans,
03:12 qui a été touchée très légèrement.
03:14 Qu'est-ce qui se passe, en fait, dans les établissements ?
03:17 On a l'impression que les agressions se multiplient.
03:20 Et en même temps, nous, on a demandé à France Bleu Occitanie, à la justice, on a appelé le parquet,
03:25 qui nous dit "non, non, on n'a pas plus de faits, mais on médiatise plus".
03:27 Et je précise d'ailleurs que c'est vous, je crois, Moustapha Fauras, à l'heure actuelle, qui a communiqué sur ce fait hier au collège La Martine.
03:33 Donc, quelle est la réalité ?
03:34 Pas du tout. Nous, on évite de communiquer sur ces faits, parce qu'effectivement, moi, personnellement, je trouve qu'on en parle beaucoup.
03:40 Mais comme, en même temps, il faut être transparent avec les parents et avec les familles,
03:44 bien évidemment, quand nous sommes sollicités par la presse, on répond.
03:47 C'est le cas d'ailleurs de cette interview ce matin.
03:50 Alors maintenant, concernant la violence, elle n'est pas propre simplement aux jeunes.
03:54 Malheureusement, la violence dans la société a augmenté.
03:56 Et d'ailleurs, la violence chez les jeunes n'a pas augmenté en proportion.
04:00 Si vous regardez par rapport à la violence de la société, on se retrouve dans les mêmes proportions.
04:04 Maintenant, la médiatisation, les réseaux sociaux font bien sûr que ça explose tout de suite.
04:11 Et puis, c'est en boucle dans la presse.
04:14 Ce cas-là, par exemple, il est traité au niveau national.
04:17 Ce n'est pas une exception. C'est une réalité.
04:20 La violence de la société, malheureusement, a pénétré les écoles.
04:25 Et donc, je dirais même, c'est presque aujourd'hui une banalité que d'avoir des élèves...
04:35 - C'est un constat d'échec ce matin, Moustapha Fouargue.
04:37 Que pouvez-vous faire, vous, recteur de l'Académie de Toulouse, face à cela ?
04:42 - De la société, c'est une responsabilité collective.
04:46 Chaque cas a été traité à sa juste mesure.
04:49 Les trois cas que vous avez cités ces derniers temps, les élèves ont été arrêtés par la police.
04:54 Donc, je salue la réactivité de la police.
04:57 Les cas ont été traités rapidement par la justice. Là aussi, il y a eu une réactivité.
05:01 Et ce que je veux surtout souligner, c'est la réactivité des équipes et des professeurs.
05:06 Donc, la responsabilité collective, ça veut dire d'abord celle des parents,
05:10 celle de la société aussi, celle des médias,
05:12 qui tournent en boucle des images de violences, celle des réseaux sociaux.
05:16 Et donc, nous sommes collectivement confrontés à un défi de la violence.
05:20 Et la réponse, elle ne peut pas venir que d'une seule institution.
05:23 C'est le travail avec les collectivités, c'est le travail avec les associations,
05:27 c'est avec d'autres partenaires que nous apporterons la bonne réponse.
05:30 - Et une cellule, je précise, psychologique a été ouverte au Collège Lamartine.
05:34 Merci beaucoup, Mostafa, pour être recteur de l'Académie de Toulouse, d'avoir été avec nous ce matin.
05:39 En direction France Bleu et France 3 Occitanie.

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