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  • 23/04/2024

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'instauration d'un couvre-feux pour les mineurs.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 18h19 sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
00:07 18h17, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:11 On a été rejoint par Marie-Hélène Thoraval.
00:13 Bonsoir Madame Le Maire, maire de Romain-sur-Isère.
00:15 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:16 On va parler avec vous de l'insécurité et notamment de la violence des mineurs.
00:20 Parce qu'évidemment à Romain-sur-Isère, vous avez eu ce jeune de 15 ans qui a été tué à l'arme blanche il y a deux semaines.
00:26 On va y revenir dans un instant.
00:27 La question qu'on va d'abord se poser, c'est elle concerne le couvre-feu concernant les mineurs.
00:32 Parce qu'il y a deux villes qui l'ont mis en place, Pointe-à-Pitre, Guadeloupe et Béziers, sous l'impulsion de Robert Ménard.
00:38 On a un sondage, c'est ça CNews, Europe 1 et le JDD, auquel les Français ont répondu.
00:43 Est-ce que vous êtes d'accord à la généralisation d'un couvre-feu pour les mineurs à partir de 23h en France ?
00:49 Oui, répondent les Français à 67%, non 33%.
00:53 On n'a pas précisé d'âge concernant les mineurs. Il y en a qui parlent de 16 ans, d'autres qui parlent de 13 ans.
00:57 En tout cas, c'est 23h, les Français y sont favorables.
00:59 On a posé aussi la question à nos auditeurs et nos téléspectateurs, faut-il imposer un couvre-feu ?
01:04 Je vous propose d'écouter leur réponse et je vous passe la parole ensuite.
01:07 Ça inciterait déjà les parents à veiller sûr qu'ils sont à l'heure à leur maison, chez eux.
01:14 Ça serait mieux.
01:15 Malheureusement, on est dans un monde où quand tu dis quelque chose, les gens ne font pas.
01:19 Donc, tu es obligé de mettre des couvre-feu.
01:21 Moi, je suis pour le couvre-feu des mineurs si jamais les gens ne veulent pas qu'ils continuent à laisser traîner leurs enfants.
01:29 Avec ce qui s'est passé, tu as encore des jeunes de 13 ans, 14 ans qui tournent encore les rues après les faits.
01:35 Tes parents, tu as un minimum de jugeote.
01:38 Comme on dit, il faut faire quelque chose.
01:40 Après, est-ce que ça va faire quelque chose de plus ?
01:43 Ça, on n'en sait rien. Mais au moins, faire quelque chose déjà.
01:46 C'est vrai que les mineurs n'ont rien à faire à 23h le soir dehors.
01:51 Un jeune de 13 ans n'a rien à faire dehors à 2h du matin.
01:55 Voilà pour ces réactions recueillies dans le Nord par Maxime Legay et Fabrice Elsner.
01:59 Est-ce que c'est la solution miracle ?
02:00 Mme Marie-Hélène Doraval, le couvre-feu pour les mineurs.
02:03 La solution miracle, je voudrais quand même revenir sur le sondage.
02:05 Une des personnes qui a été interviewée disait quelque chose de très intéressant.
02:09 Elle a utilisé les mots "c'est déjà ça".
02:12 Ça veut dire que finalement, c'est à considérer quand elle fait cette réflexion
02:17 que pour une fois, il y a une proposition qui est faite.
02:20 Donc moi, en tant qu'élue, je dis "bon, peut-être", sauf que ça ne suffit pas.
02:24 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si la problématique de la délinquance des mineurs
02:28 est uniquement certie par la mise en place d'un couvre-feu,
02:32 je peux vous assurer que le résultat ne va pas donner grand-chose.
02:35 Je voudrais revenir aussi sur ce couvre-feu et cette notion de couvre-feu.
02:38 Vous ne l'avez jamais expérimenté ?
02:40 Personnellement, non.
02:42 Après, s'il y a des résultats comme certains l'annoncent, je veux bien le faire.
02:46 Mais je voudrais quand même amener une précision.
02:48 C'est-à-dire que quand vous prenez ce type d'arrêté,
02:50 ensuite, il faut avoir la capacité de le faire appliquer.
02:53 Pour le faire appliquer, il faut qu'il y ait un contrôle aussi de la part de la police
02:58 pour savoir s'ils sont effectivement mineurs.
03:00 Figurez-vous que moi, en tant que maire avec ma police municipale,
03:04 je ne peux pas procéder à ces contrôles.
03:06 Seule la police nationale peut le faire.
03:08 Donc, si on fait ou si on propose de nouvelles mesures,
03:12 mais qu'en face, on ne fait pas évoluer les prérogatives des forces de police
03:17 qui sont sur le territoire, ça va être extrêmement compliqué.
03:20 Je crois d'ailleurs que c'était une réflexion aussi du président de l'AMF,
03:24 de l'Association des maires de France,
03:26 qui disait mettre en place un couvre-feu,
03:29 mais faut-il encore pouvoir faire exécuter ce type de décision.
03:33 Donc, c'est un petit peu mon regret.
03:35 C'est un petit peu mon regret aussi par rapport aux annonces qui ont été celles du Premier ministre.
03:39 Parce qu'on a un ensemble de micro...
03:41 Enfin, je vais appeler ça moi des micro-actions,
03:43 mais finalement, on voit bien que c'est déconnecté de la connaissance du terrain.
03:47 Je pense que si on avait pu travailler en amont avant de faire ce bouquet de propositions,
03:54 on aurait eu quelque chose de plus profond,
03:56 c'est-à-dire une véritable stratégie.
03:58 Alors que là, on a le plan d'action avant d'avoir fait un diagnostic partagé.
04:01 Donc, moi, je suis quand même assez sceptique sur le résultat.
04:04 Juste pour revenir sur le couvre-feu concernant les mineurs,
04:06 vous dites maintenant que vous êtes policier.
04:08 C'est difficile de...
04:10 Ce n'est pas difficile de le mettre en place.
04:11 Ce qui est difficile, c'est de le faire respecter.
04:13 Il faut des policiers, en fait.
04:15 Madame le maire, notamment sur Romain Surizer.
04:17 Je l'avais dit sur ce plateau, Laurence,
04:19 un véhicule de police à la nuit.
04:21 Vous imaginez ?
04:22 Un véhicule de police à la nuit ?
04:24 Il y a des renforts avalants, mais c'est un véhicule de police national.
04:27 On attend là-bas, que je parle sous votre contrôle,
04:29 de Romain Surizer depuis dix ans.
04:31 On nous dit qu'elle est en sommeil.
04:32 On l'avait dit ici, ce n'est pas du sommeil, c'est le coma.
04:34 Donc, on attend des renforts pour ça.
04:36 Donc, je vous le dis, imaginez que les collègues de Romain Surizer
04:41 aient un couvre-feu.
04:42 Si ils peuvent garder les petits de 13 ans
04:44 en attendant que les parrains arrivent,
04:45 il n'y a plus de patrouille à Romain Surizer.
04:47 C'est dans l'application que c'est difficile.
04:49 J'essaye d'être pratico-pratique, quoi.
04:51 Et j'essaye de parler comme un flic de terrain
04:53 qui doit mettre en application ceci.
04:55 Après, je comprends que 67 % des gens soient favorables.
04:58 Je le comprends totalement.
04:59 Ils se disent "Quelle solution ? On n'a rien.
05:01 Pourquoi ne pas essayer ça ?"
05:02 C'est vrai qu'ils se disent "Pourquoi ne pas le tenter ?"
05:04 Mais moi, je suis obligé de dire la vérité.
05:06 Et dans l'application, c'est extrêmement difficile.
05:09 Alexandre de Bécquiaux, c'est la solution magique ou pas pour vous ?
05:11 Non, il n'y a absolument pas de solution magique.
05:14 Mais là, on pallie une défaillance manifeste des parents.
05:17 Ce qui interroge, et d'ailleurs, c'était dans votre micro-trou d'oie,
05:21 c'est pourquoi il y a des parents qui laissent traîner leurs enfants
05:24 jusqu'à 2h du matin.
05:26 Des mineurs, ils n'ont rien à faire dans la rue.
05:28 Et à ce moment-là, je crois qu'il faut punir les parents.
05:30 Le problème, c'est qu'il n'y a sans doute plus de place en centre éducatif.
05:35 Si on leur retire leurs enfants, où est-ce qu'on les met ?
05:38 L'amende de 135 euros ne sera jamais payée.
05:40 Mais c'est toute une politique qui est à revoir.
05:42 Mais on peut quand même demander des comptes aux parents.
05:44 Certains sont dans des logements sociaux.
05:46 D'autres touchent un certain nombre d'allocations.
05:48 Je pense qu'il faut les mettre face à leurs responsabilités.
05:51 C'est bien d'attendre la solidarité nationale,
05:53 pour la solidarité nationale,
05:55 à condition de remplir également ses devoirs de temps en temps.
05:59 Quelqu'un qui n'a que des droits et pas de devoirs,
06:01 il n'a pas de raison qu'il ait des droits.
06:03 À l'instant, Alexandre de Beckeuse, général d'Armanin,
06:05 se félicite qu'une fratrie ait été expulsée d'un logement essentiel
06:08 dans le Val d'Oise pour des actes graves de délinquance.
06:11 Ça veut dire qu'il y a des actions qui sont commises
06:14 et qui peuvent être punies de cette façon-là.
06:17 Vous avez beaucoup de mineurs, vous,
06:19 qui sont dans la nature à 23h, à Rouen-sur-Isère, Mme le maire ?
06:23 Alors, on en a, tout est relatif.
06:26 C'est en fonction de la météo aussi.
06:28 Oui, il faut préciser les choses.
06:30 En ce moment, ils sont bien au chaud.
06:31 C'est vrai que quelquefois, je me réjouis quand il pleut.
06:35 Par exemple, si on prend l'exemple des émeutes de l'été dernier,
06:40 je vous mets au défi d'arrêter tous les mineurs.
06:42 Parce que s'il y a des mineurs qui sont dehors,
06:45 s'il y a des mineurs aussi qui sont dans des situations de délinquance,
06:48 ça veut dire qu'au-dessus, ils sont pilotés.
06:50 Moi, je veux juste vous parler de mon expérience,
06:52 notamment dans le cadre des émeutes.
06:54 Ces émeutes s'opèrent, bien sûr,
06:56 il y a des images qui ont été sur les différents réseaux sociaux.
06:59 Et on voyait très nettement qu'ils étaient extrêmement bien organisés.
07:03 Mais vraiment, c'était assez extraordinaire.
07:08 Et on voyait qu'ils étaient pilotés de plus haut,
07:11 c'est-à-dire que ceux qui étaient potentiellement prenables
07:16 n'étaient pas sur le terrain.
07:17 Et ensuite, j'ai pu visionner les images
07:21 qui ont été prises lorsqu'ils ont saccagé les bureaux du bailleur social.
07:25 Là, ils n'étaient plus sous contrôle.
07:27 Et là, ça a été au-delà de ce qu'on peut imaginer
07:31 en termes de comportement sauvage, très honnêtement.
07:36 - Effectivement.
07:37 - Donc aujourd'hui, et alors par contre, je le précise,
07:40 parce que vous le disiez tout à l'heure,
07:42 on manque d'effectifs, notamment au niveau de la police nationale.
07:45 Et c'est-à-dire que quand c'est des situations
07:47 qui s'opèrent sur tout le territoire national,
07:50 effectivement, ce sont les grandes villes qui sont servies
07:52 avant les villes moyennes comme les nôtres.
07:54 Je l'entends.
07:55 Pour autant, chez nous, aucune arrestation
07:58 alors qu'on avait ces jeunes morts.
08:00 - Peut-être Rachel Kahn, une réaction.
08:02 Après, on va partir à Toulouse
08:03 voir ce qui s'est passé avec un prof molesté, non ?
08:05 En avance ?
08:06 - Non, enfin, juste un petit mot sur la question de la généralisation.
08:10 Je pense qu'il y a des couvre-feu,
08:12 notamment dans certains quartiers,
08:13 qui sont probablement pertinents.
08:15 Mais ne jamais oublier, en fait,
08:17 que la jeunesse doit être traitée de manière 360, aussi.
08:21 Je suis d'accord avec Alexandre de Véckiaux
08:24 qui dit que c'est aux parents, en fait,
08:26 d'instaurer le couvre-feu pour leurs enfants,
08:29 ne serait-ce que pour des questions de santé
08:31 et d'émancipation de leurs enfants.
08:32 - Exactement.
08:33 Mais encore faut-il qu'ils soient à la maison
08:34 et puissent les faire respecter ces ordres-là
08:37 auprès de leurs enfants.

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