ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi 19 avril, il revient sur le "sursaut" d'autorité de Gabriel Attal. Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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00:03 L'édito politique sur Europe 1 avec Luffy Garraud. Bonjour Alexis Brevet.
00:07 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:08 Alors hier, Gabriel Attal a prononcé à Viry-Châtillon un grand discours pour appeler contre la violence des jeunes à un vrai sursaut d'autorité.
00:15 Ce sursaut Alexis, vous paraît-il à la hauteur ?
00:18 Dans les mots, il n'y a aucun doute.
00:21 La rhétorique de Gabriel Attal est implacable.
00:25 S'il n'a pas dit 10 fois « ordre » et 12 fois « autorité » pour ceux qui, à 6 semaines des élections européennes, auraient un peu de mal à comprendre, il n'a rien dit.
00:35 « Nous vivons, dit-il, une catastrophe sécuritaire.
00:38 Confrontés à un déchaînement de violence morbide, sans règles, la France, ajoute-t-il, glisse vers la décivilisation.
00:46 Le constat est rude et la détermination affichée n'est pas moins.
00:50 La culture de l'excuse, c'est fini.
00:52 Impunité zéro, nous serons intraitables, nous allons agir sans tabou.
00:57 Évidemment, on a envie d'y croire.
00:59 Quand il proclame « Jamais nous n'accepterons qu'une jeune fille ne soit pas libre de se promener sans voile. »
01:05 ou quand il reprend son fameux tube « Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter »,
01:12 on se prend à espérer si pour une fois c'était vrai.
01:15 Et alors vous le pensez Alexis ?
01:17 Je ne vous dirai pas qu'il n'y a rien dans les mesures proposées par le Premier ministre.
01:22 Faire signer aux parents d'élèves un contrat avec les droits et les obligations de chacun, ça ne peut pas faire de mal.
01:28 Inscrire une mention dans le dossier des élèves perturbateurs, non plus.
01:32 Mais enfin, si la République « contre-attaque » comme il dit, elle contre-attaque bien mollement.
01:38 Deux exemples sont très frappants.
01:40 Les internats tout d'abord.
01:41 Le Premier ministre dit fort justement qu'il est important de pouvoir extraire un enfant de son milieu avant qu'il devienne un vrai délinquant.
01:48 Et il constate que les internats prévus à cet effet sont, dit-il, « désespérément vides ».
01:53 Sa conclusion ?
01:54 « Nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat. »
01:58 Nous proposerons !
02:00 Mais c'est pour ça que les internats sont vides.
02:02 Parce qu'on propose et qu'on n'impose rien.
02:05 Deuxième exemple, l'excuse de minorité.
02:08 Gabriel Attal aurait fort bien pu dire qu'il a décidé de sortir de ce système dépassé
02:14 qui postule qu'un mineur de moins de 17 ans n'est pas capable par principe de mesurer la portée de son acte.
02:19 Mais il ne dit pas ça du tout.
02:21 Il dit qu'on va réunir une grande consultation, encore un Grenell, ça nous manquait,
02:26 qui va plancher huit semaines pour voir si une nouvelle révision de l'ordonnance de 1945 est souhaitable.
02:33 Il n'en est pas sûr.
02:34 Si elle est possible, si elle est conforme à l'esprit de la Constitution
02:37 et si elle s'inscrit bien dans l'héritage supposé du général de Gaulle.
02:41 Avec ça, on n'est pas rendu.
02:43 C'est tout le contraire de l'affaire de la Baïa, où Gabriel Attal avait tranché et courageusement tranché.
02:49 C'est très décevant et encore nous n'avons pas parlé du mot manquant.
02:53 Mais quel mot manquant ?
02:54 Vous n'avez pas remarqué Dimitri, que dans le long très long discours du Premier ministre,
02:59 il y a un mot qui n'a jamais été prononcé.
03:02 C'est le mot immigration.
03:04 Ne cherchez pas.
03:05 Et alors il y a bien eu, après moultes circonlocutions, une évocation du séparatisme islamique à l'école,
03:11 mais d'immigration, il n'a jamais été question.
03:15 Avouez que c'est un exploit.
03:17 Alors que la ministre allemande de l'Intérieur, social-démocrate, pas AFD,
03:21 établit un lien entre immigration et délinquance.
03:24 Alors que chez nous, toutes les statistiques officielles révèlent une surreprésentation des étrangers
03:30 dans les faits de délinquance violente.
03:32 Gabriel Attal, lorsqu'il prétend aller aux sources, ce sont ses mots, de la violence des mineurs,
03:37 découvre que nous avons un problème avec la jeunesse, un problème avec les parents,
03:42 un problème d'écran, un problème de réseaux sociaux, un problème de jeux vidéo,
03:47 mais dix mois après les émeutes de l'été dernier,
03:50 il ne voit aucun problème lié à la faillite de l'intégration ni à une immigration incontrôlée.
03:55 Alors moi, je ne sais pas ce que donnera le sursaut d'autorité, à mon avis pas grand chose.
04:00 Mais ce que je sais, c'est que pour la lucidité, le sursaut va devoir encore attendre.
04:05 L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezel.
04:08 A 1 du Figaro ce matin, la promesse justement de Gabriel Attal d'un sursaut d'autorité face à la violence des jeunes.