Erik Tegnér : «Il y a des avocats professionnels qui savent très bien comment ça fonctionne et derrière ils sortent libres très facilement»

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Le journaliste Erik Tegnér revient sur le problème du trafic de drogue en France : «Il y a des avocats professionnels qui savent très bien comment ça fonctionne et derrière ils sortent libres très facilement».

Transcript

00:00 Mais bien sûr, et c'est ce qu'il souhaite.

00:01 Et c'est pour ça, d'ailleurs, que Gérald Darmanin fait beaucoup de communications

00:04 à chaque fois qu'il envoie la CRS 8 dans les différents quartiers,

00:07 ce qui ne sert absolument à rien, parce qu'au final, il envoie des gendarmes

00:10 mobiles qui ne sont pas spécialisés, qui se contentent juste d'être aux abords

00:13 d'une cité. Le trafic de drogue, il se met juste sur un point de deal

00:16 à côté pendant deux jours et après basta.

00:19 Aujourd'hui, la vérité quand même, c'est que sur le terrain, les policiers,

00:22 tous ceux qui peuvent faire des remontées, ils nous expliquent qu'ils n'ont pas...

00:26 C'est plutôt la culture du pas de vague.

00:28 Il y a aujourd'hui, parce que d'un côté, il y a...

00:30 Ce n'est pas une histoire de moyens, c'est une histoire de volonté.

00:31 Bien sûr. Moi, j'ai vu énormément de policiers qui me disent qu'ils sont

00:34 de plus en plus désarmés, qui sont obligés de faire eux-mêmes leur bélier.

00:36 J'ai vu des armuriers qui me disent que pour des opérations,

00:39 ils sont obligés de prêter leur jumelle infrarouge, de prêter du matériel.

00:43 La vérité, elle est là. On a également...

00:44 Oui, il faut critiquer la justice, mais on a des nouveaux commissaires

00:47 aujourd'hui qui sont dans une logique de pas de vague, qui, justement,

00:50 les anciens policiers qui connaissent véritablement les quartiers,

00:53 ils leur disent n'y allez pas.

00:54 La cité de la Castellane, aujourd'hui, il y a une nouvelle consigne

00:56 avec la commissaire des quartiers nord qui leur dit

00:58 vous ne pouvez plus y aller avec une seule voiture,

00:59 il faut y aller avec trois voitures.

01:00 Ce qui fait qu'en fait, il y a de moins en moins de harcèlement

01:03 sur le terrain qui est pratiqué.

01:05 Ils n'ont pas le droit de faire des courses-poursuites.

01:07 À chaque fois, justement, qu'ils mettent le gérant phare,

01:09 si la voiture en face ne s'arrête pas, la radio leur dit non, cessez,

01:12 c'est prohibé. Alors que c'est ce qu'il faudrait faire.

01:15 Parce que lorsque des policiers vont arriver dans un quartier

01:17 entre 20h et 23h, derrière, de toute façon,

01:20 les dealers sont obligés de partir et ça déstabilise.

01:22 Moi, j'ai déjà vu des opérations comme ça.

01:23 Pendant 2-3 heures, le point de deal, il est foutu.

01:25 Donc, ça leur fait perdre énormément d'argent.

01:28 Et donc, c'est ce type de harcèlement qu'il faut pratiquer sur le terrain,

01:30 même si derrière, la justice ne suit pas forcément.

01:33 Moi, j'ai une petite anecdote, justement, d'un policier hier qui me disait

01:36 qu'ils ont arrêté le mois dernier quatre fois successivement

01:39 le même vendeur qui leur disait, et beaucoup leur disent ça à chaque fois,

01:44 quand je suis devant le juge, je pleure et ça marche.

01:47 Et donc, quand on écoute ces arguments, justement,

01:49 qui tendent à dire, oui, mais les pauvres, c'est compliqué, etc.

01:51 Ayez en tête qu'il y a des avocats professionnels

01:53 qui savent très bien comment ça fonctionne

01:55 et qui, du coup, leur donnent ce type d'arguments

01:57 et derrière, ils sortent libres très facilement.

02:00 [Musique]

02:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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