Les records battus par la Bourse ne donnent pas forcément d’indication sur une évolution positive des indicateurs économiques. Ces records sont largement tirés par les secteurs du luxe et de la tech, ce qui ne reflète pas la santé économique des entreprises en général.
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00:00 - Tiens d'ailleurs c'est la première question que je vais poser à mon ami Wilfried Galland,
00:09 stratégiste Montpensier Finance.
00:10 Salut Wilfried.
00:11 C'est une prévision sur l'avenir, les records qu'on a battus au début de la semaine
00:20 qui précèdent la diffusion de notre entretien ?
00:23 - C'est une prévision sur la valeur créée par les entreprises qui y sont cotées.
00:29 Ce n'est pas une prévision sur globalement l'environnement macroéconomique.
00:35 - C'est lié quand même les deux.
00:36 - C'est lié mais les marchés ne sont pas et n'ont pas vocation à être le baromètre
00:40 de l'économie.
00:41 Les marchés donnent simplement des prix.
00:42 Et là en fait ils donnent un prix à la création de valeur dans l'avenir des entreprises
00:47 qui y sont cotées compte tenu de ce qu'on leur donne comme environnementaux d'intérêt.
00:50 - Et tu dis ça parce que, commençons par ça finalement, c'est très intéressant,
00:54 cette cote est déformée par le secteur du luxe en France par exemple, par les GAFAM,
01:00 les cèdres fantastiques on disait, aux Etats-Unis.
01:03 - Elles sont globalement déformées par quelques méga créateurs de valeur.
01:07 Le luxe en France, on peut parler de quelques entreprises pharmaceutiques qui s'offrent
01:11 sur la vague des médicaments anti-obésité et qui sont devenues, je prends par exemple
01:15 l'exemple de Novo Nordisk, entreprise danoise qui est devenue tellement macroéconomique
01:19 qu'elle est plus importante en termes de création que le PIB du Danemark.
01:23 Donc ça pose un problème d'ailleurs au Danemark.
01:25 - La valeur de Novo Nordisk dépasse le PIB du Danemark.
01:28 - Exactement, donc en fait les variations d'activité de Novo Nordisk sont tellement
01:35 importantes que ça pose des problèmes en termes de comptabilité nationale au Danemark
01:38 parce que l'entreprise est devenue trop grosse pour le pays.
01:41 - Oui mais il n'y a pas de taxe assise sur la valeur du prix boursier, donc ça reste
01:46 une taxe assise sur, alors j'en sais rien au Danemark, mais le chiffre d'affaires ou
01:49 les bénéfices.
01:50 En revanche, quand vous voulez voir le développement du pays, en fait il est tellement tordu par
01:57 le développement de Novo Nordisk que ça devient absolument plus représentatif du
02:01 reste de l'économie danoise.
02:03 Je ne dis pas qu'on en est au même point sur les autres marchés, mais néanmoins c'est
02:08 vrai qu'on a ces géants qui tordent un petit peu les effets de la cote, les indices sont
02:14 d'une certaine manière une construction intellectuelle, les indices c'est une construction intellectuelle,
02:18 qui ont vocation à montrer comment est-ce que les grandes entreprises fonctionnent,
02:23 mais à l'intérieur vous avez de telles différences que c'est difficile de raisonner en moyenne.
02:28 C'est de plus en plus difficile de raisonner en moyenne.
02:31 - C'est très intéressant.
02:32 Alors on a parlé de Novo Nordisk, mais le Novo Nordisk, en fait c'est plus simple que
02:37 ça n'en a l'air.
02:38 - Exactement.
02:39 - Novo Nordisk, médicament anti-obésité.
02:41 - Les fameux GLP1.
02:44 - Il faut parler d'NVIDIA.
02:47 Donc j'ai juste ramené quelques chiffres parce qu'en fait il y a quelque chose de
02:51 très rationnel finalement.
02:53 Donc NVIDIA a pris 231% sur un an, mais son chiffre d'affaires T4 a pris aussi finalement
02:59 pas loin de 231%.
03:00 Ils sont passés de 6 à 20 milliards de dollars sur les chiffres d'affaires T4.
03:04 Donc tu es là sur quelque chose d'assez rationnel.
03:06 - En fait NVIDIA c'est…
03:07 - Donc c'est les puces informatiques les plus élaborées du monde, je le dis.
03:11 - NVIDIA c'est l'entreprise qui surf sur la vague de l'intelligence artificielle
03:16 et qui montre, et c'est la seule aujourd'hui véritablement dans ces proportions-là, qui
03:20 est capable de montrer aux investisseurs « oui, je fais de cette vague de l'intelligence
03:25 artificielle du vrai argent ».
03:26 - Voilà.
03:27 - Ce ne sont pas des promesses, c'est effectivement du chiffre d'affaires qui se traduit en
03:31 espèces sonnantes et trébuchantes, en cash flow à l'intérieur de mon compte de résultats.
03:35 Et en fait c'est vrai que c'est très important Stéphane ce que vous dites, c'est que
03:40 on a la semaine prochaine, on a le 21 février les résultats de NVIDIA et ce sera un événement
03:48 macroéconomique probablement encore plus important que les différents chiffres qu'on
03:52 a pu commenter régulièrement sur la façon américaine.
03:55 - Oui c'est ça, tu crois qu'il y aura vraiment une surprise à l'intérieur de
03:58 ce résultat ? Parce qu'on a le chiffre d'affaires là, c'est délire.
04:01 - Non mais en revanche, ce qu'on va voir c'est est-ce que la progression telle qu'on l'imagine
04:06 elle est encore supérieure à celle qu'on avait anticipée ? Est-ce qu'elle est juste
04:10 au bon niveau ? Sachant qu'une nouvelle fois c'est l'entreprise qui est capable de
04:14 montrer la seule, peut-être un petit peu avec Microsoft, dans de beaucoup plus faibles
04:18 proportions, que l'intelligence artificielle crée véritablement pour une entreprise des
04:23 espèces sonnantes et trébuchantes.
04:24 Donc ça va être intéressant à voir, parce qu'effectivement c'est le baromètre de
04:28 cette vague qui a quand même tiré beaucoup beaucoup les marchés.
04:30 On a quand même vu, je rappelle, Meta gagner 200 milliards de capitalisation en une seule
04:35 séance boursière.
04:36 Ce qui est un record absolu pour une entreprise gagner 200 milliards de capitalisation, soit
04:40 je rappelle c'est la capitalisation d'Hermès, en une séance.
04:43 - Oui mais là aussi, c'est ça qui est je trouve intéressant, c'est que c'est pas
04:49 irrationnel du tout.
04:50 - Ah non, pas du tout.
04:51 - On prenait acte d'un virage stratégique.
04:52 - Exactement.
04:53 - Meta prenait acte de ce que sur le Métaverse ils auront peut-être raison dans 5 ans mais
04:56 en même temps là ils allaient arrêter les frais.
04:58 Qu'on avait un virage stratégique qui était très bien pris sur la pub, qui restait très
05:02 puissant.
05:03 Comme on l'a déjà dit, les amis, quand on parle de souveraineté, il va quand même
05:05 falloir une fois encore reposer la question de la publicité, de la concentration publicitaire.
05:10 Là, les perspectives qu'on voit sur 2030 sont absolument sidérantes sur la concentration
05:17 de l'impact publicitaire.
05:18 - Le gagnant prend tout.
05:19 - Ah oui, enfin les 3-4 gagnants quoi.
05:22 Les 3-4 gagnants, en plus vous avez cet élément du retail média qui fait que Amazon, Facebook,
05:27 etc. justement vont s'en sortir.
05:28 - Un vrai sujet sur le développement et l'indépendance des médias ailleurs dans le monde.
05:33 - Quand je dis le gagnant, c'est qu'on voit que dans les réseaux sociaux, le réseau
05:37 social qui capte l'essentiel de la publicité maintenant de plus en plus, c'est Facebook,
05:43 Méta, c'est plus les autres en fait.
05:45 Et c'est ça qui est assez frappant, c'est-à-dire que vraiment, chaque entreprise se spécialise,
05:51 effectivement dans la publicité il y a d'autres choses, mais sur la partie réseau social,
05:55 tout se concentre maintenant sur Méta.
05:56 - Alors l'autre chiffre que je voulais donner autour de Nvidia et donc de cette intelligence
06:02 artificielle, c'est les chiffres d'investissement des 4 autres, qui sont chacune 30 milliards
06:08 de dollars.
06:09 - Exactement, c'est toute la force d'Nvidia.
06:10 - Sur une année, mesdames et messieurs, notre plan de relance là, une année, 30 milliards
06:14 de dollars chacune.
06:15 - C'est-à-dire qu'en fait vous proposez des produits dont vos clients ont absolument
06:19 besoin pour se positionner sur la technologie d'avenir, et ces clients sont les plus riches
06:23 du monde.
06:24 - C'est une situation qui n'est pas mauvaise.
06:27 - Et vous êtes en situation de monopole.
06:29 - Et vous êtes en situation de monopole, c'est plutôt une bonne situation.
06:31 On peut dire qu'il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation, et bien là c'est une
06:35 bonne situation.
06:36 C'est des rencontres, mais c'est quand même d'abord et avant tout une très bonne situation.
06:40 - Bon, donc ça veut dire cette déformation n'est pas un pari sur le potentiel de croissance
06:50 de l'économie occidentale, parce qu'on va dire un mot de la Chine évidemment tout à
06:53 l'heure, de l'économie occidentale sur l'année 2014.
06:56 - Ce n'est pas 2024.
06:57 - 2024.
06:58 - Ce n'est pas essentiellement ça.
07:01 Ça n'aurait pas pu avoir de telles proportions si on envisageait à l'inverse une récession
07:08 mondiale.
07:09 C'est-à-dire que je pense que c'est plutôt dans ce sens-là qu'il faut le montrer.
07:12 Et ce qui a été assez rassurant dans les derniers chiffres économiques, peut-être
07:15 un peu perturbant pour un certain nombre de scénarios, dont le mien d'ailleurs, je ne
07:17 le cache pas sur la partie des inflations, c'est que la croissance américaine, le dynamisme
07:22 de l'économie américaine, de la consommation américaine en particulier, a été bien supérieur
07:25 à ce qu'on attendait.
07:26 Donc ça veut dire quoi ? Je rappelle que la consommation américaine, c'est 70% de
07:29 l'économie américaine, ça veut dire que c'est l'économie chinoise en termes de poids.
07:33 Et donc ça veut dire qu'on écarte de plus en plus, quasiment à 100%, l'hypothèse d'un
07:39 scénario de récession mondiale.
07:41 Et donc ça, les marchés sont d'une certaine façon rassurés parce que c'était le pire
07:45 des scénarios.
07:46 Le meilleur aurait été effectivement une croissance qui tient à peu près avec en
07:50 plus une baisse très très rapide des taux, ça aurait été magique pour les marchés.
07:53 Mais le scénario vraiment le plus adverse, c'est une récession mondiale.
07:56 On voit que c'est en train de s'écarter et là effectivement ça donne un environnement
08:00 dans lequel les entreprises comme Nvia et d'autres peuvent prospérer.
08:04 Sinon ça aurait quand même été très compliqué.
08:05 Et là on dit encore merci aux consommateurs américains.
08:08 Un chiffre encore que j'avais donné la dernière fois, c'était pendant que nous,
08:12 dans les angoisses macro-économiques de la fin de l'année dernière, on épargnait 15%
08:15 de notre revenu, nous Européens, les Américains n'épargnaient que 3% de leur revenu.
08:19 Et les Chinois épargnaient 28%.
08:20 Et les Chinois épargnaient 28%.
08:22 Et donc quand on regarde uniquement la partie des ménages urbains chinois, on est même
08:27 au-delà de 35%.
08:28 Alors attend, on ira sur la Chine, je veux en finir avec les Etats-Unis.
08:31 Comment est-ce que tu expliques ce qui relève quand même de l'exploit, et qui sera sans
08:35 doute étudié d'ailleurs, j'imagine, par les économistes, cette contraction monétaire
08:39 et la puissance de cette contraction monétaire qui ne donne ni chômage ni récession ?
08:42 En fait, elle s'explique par le fait d'abord qu'on a eu un soutien budgétaire qui ne
08:47 s'est jamais démenti.
08:48 C'est-à-dire que oui, on a eu une contraction monétaire, mais en contrepartie, on a eu
08:52 un déficit budgétaire qui a continué à tourner très fort.
08:57 Et on voit encore aujourd'hui, il y a quelques semaines, Joe Biden a annoncé un moratoire
09:02 sur les crédits étudiants, ce qui soutient directement la consommation.
09:05 Donc ça, c'est quand même un point très important.
09:08 Le deuxième, c'est qu'on se rend compte que les Américains arrivent à retrouver
09:13 des marges de manœuvre sur l'emploi qu'on pensait avoir disparu.
09:17 C'est-à-dire qu'on pensait qu'à un moment, le marché allait tellement se tendre que
09:21 la fameuse courbe de Philippe, celle qui lie l'emploi et l'inflation, en fait, moins
09:24 vous avez de chômage, plus vous avez de tensions sur les prix.
09:27 En fait, elle existe très peu aujourd'hui parce que vous êtes capable de ramener vers
09:31 le marché de l'emploi, notre rêve, nous, Français, de ramener vers le marché de l'emploi
09:36 des populations qu'on pensait avoir totalement disparues du marché.
09:39 Ça, c'est quand même très positif.
09:41 On va voir si ça continue justement au fur et à mesure des trimestres.
09:44 Mais ce qui nous maintient dans cette dynamique, effectivement, extraordinairement...
09:48 - Vous avez des augmentations, parce qu'on les a oubliées maintenant, mais il y a 18
09:51 mois, ça a été une volée spectaculaire d'augmentation du salaire minimum aux Etats-Unis.
09:56 - Absolument.
09:57 - Et c'est ça qui a déclenché davantage de taux de participation à l'emploi.
10:01 - Et en particulier dans les salaires les plus faibles.
10:06 - C'est ça, bien sûr.
10:07 - Et ça, en fait, on a réussi ce qu'on n'arrive pas aujourd'hui à retrouver en Europe.
10:11 On a réussi à retrouver de la main-d'oeuvre sur des secteurs qui sont très consommateurs
10:17 de main-d'oeuvre et qui n'y arrivaient plus à recruter.
10:18 Et donc, effectivement, le prix à payer, ça a été un peu plus de pression inflationniste.
10:23 Mais moi, je suis très, très volontaire pour payer un peu plus de 2,5-3% d'inflation, si
10:28 effectivement on arrive à avoir un taux de chômage durablement en dessous des 4%.
10:31 Socialement, c'est beaucoup mieux.
10:32 - Tout à fait.
10:33 Alors, la Chine, parce que là aussi, il se passe quelque chose quand même.
10:36 Et ça fait… Alors tiens, Denis Ferrand, le premier, m'avait apporté les chiffres
10:40 d'investissement retranchés de l'immobilier.
10:43 Et on voyait là que l'investissement industriel chinois était en train de repartir.
10:48 On a des chiffres maintenant sur la robotisation des usines, sur la modernisation des usines.
10:51 Ils sont en train de nous refaire le coup des années 90, en fait, Wilfried.
10:54 - En fait, le problème qu'on va avoir globalement avec la Chine, c'est que la Chine est en
10:59 situation de surproduction massive.
11:00 Parce qu'ils sont en situation de surinvestissement, ils n'arrivent pas à relancer leur demande
11:04 intérieure.
11:05 On a vu tout à l'heure des 20% de taux d'épargne, et c'est même plus de 35% quand on parle
11:10 des ménages urbains seulement.
11:11 35% du revenu, c'est absolument considérable.
11:14 Donc ça veut dire que les Chinois n'ont vraiment pas confiance dans l'avenir, donc
11:17 ne veulent absolument plus consommer.
11:18 Donc ils essaient de compenser avec un surinvestissement massif.
11:21 Et on voit déjà des effets extrêmement tangibles.
11:25 On voit par exemple que le prix du lithium en l'espace d'un an a baissé de 80%.
11:30 Le fameux or blanc de la transition énergétique a baissé de 80% en un an.
11:34 Pourquoi ?
11:35 Parce qu'on a une situation de surproduction de batteries et d'autres objets au lithium
11:39 en Chine qui fait que maintenant c'est vendu quasiment à perte.
11:42 Les constructeurs automobiles chinois pour lesquels tout le monde se dit "c'est formidable,
11:46 ils exportent énormément", ils font quasiment plus de marge.
11:47 Parce qu'ils ont tellement surproduit.
11:48 J'ai vu un graphe de l'effondrement des prix des voitures électriques en Chine, mais c'est
11:53 un vrai semblable.
11:54 C'est un vrai semblable.
11:55 Il faut qu'ils déstockent à toute vitesse.
11:59 Et on a les mêmes problèmes sur les panneaux solaires, sur tout ce qui a été surinvestissement.
12:05 Ils ont le même problème sur l'investissement immobilier, mais ils ne peuvent pas exporter
12:07 leur immobilier.
12:08 Donc ça, on n'a pas le sujet.
12:09 Et donc c'est là où je dis qu'ils nous refont le coup des années 80.
12:12 Tout ça va massivement débarquer sur le monde occidental.
12:16 Et c'est tout le dilemme du monde occidental.
12:18 Si je prends l'exemple de la transition énergétique, soit j'accepte ça volontiers en disant "c'est
12:23 formidable, je vais accélérer ma transition, ça va me permettre de le faire à moins
12:26 cher", mais en faisant ça, je détruit progressivement, voire très rapidement mon tissu industriel
12:32 et je détruit des capacités.
12:33 Et on est là, dans ce dilemme-là.
12:36 Et les Chinois sont véritablement en train de se constituer une masse extrêmement forte.
12:42 Je ne pense pas que ce soit un plan.
12:43 Je pense que c'est simplement le résultat d'un surinvestissement massif et d'une demande
12:47 intérieure qui n'est pas au rendez-vous.
12:48 Il y a eu un plan de modernisation des usines quand même ?
12:50 Il y a eu un plan, mais en fait le plan était, comme d'habitude quand on fait des plans issus
12:55 de haut, on prolonge les tendances.
12:57 Je connais une de mes phrases favorites d'Alphonse Allais, "les poubelles de l'histoire sont
13:00 remplies des tendances prolongées".
13:01 Donc ils ont prolongé la tendance en disant "les véhicules électriques sont en train
13:04 de partir très fort, donc ça va continuer".
13:06 Sauf qu'en Chine, comme ailleurs, il y a des effets de palier.
13:09 Ça va probablement appartenir, mais il y a des effets de palier.
13:11 Et ce palier-là, ils n'arrivent pas à l'encaisser avec leur surproduction actuelle.
13:15 Donc ils disent "cet excès de surproduction, on va le déverser ailleurs".
13:18 Effectivement, on a toutes les voitures qui se déversent aujourd'hui, qui veulent se
13:20 déverser avec les dilemmes de la Commission européenne.
13:23 Est-ce que je mets des bonus/malus ?
13:25 Puisque maintenant, on ne parle plus de taxes à l'importation, on parle de bonus/malus.
13:28 C'est beaucoup mieux.
13:29 On parle de mécanisme d'ajustement aux frontières.
13:33 Exactement, d'un mécanisme d'ajustement aux frontières.
13:35 Et on est là-dedans.
13:36 Avec la Chine, on est là-dedans.
13:38 Le danger, et je pense que c'est véritablement quelque chose qu'il faut méditer, nous,
13:43 européens, c'est que lorsqu'on décide en centrale d'un plan massif de surinvestissement
13:48 dans un domaine en particulier, on peut se retrouver avec des surinvestissements et des
13:52 surproductions très très fortes quelques années plus tard.
13:54 Parce que la demande n'est tout simplement pas au rendez-vous.
13:56 On n'a pas laissé les forces du marché un tout petit peu s'exprimer.
14:00 Et toutes les usines de gigafactory qu'on est en train de créer, il ne faudrait pas
14:03 qu'on se retrouve dans 4 ou 5 ans avec des superbes usines capables de produire énormément
14:07 de batteries, mais on ne sait pas où mettre les batteries.
14:09 Oui, sauf que nous, on a pris des décisions réglementaires telles que, a priori, on ne
14:16 construira plus de voitures neuves, ou en tout cas, on ne les vendra plus en Europe,
14:21 de voitures neuves à 20h atmosphériques.
14:23 Donc, il y a un débouché pour ces batteries.
14:26 Mais il y aura peut-être un moment où le consommateur préférera acheter des voitures
14:32 d'occasion thermique, au moins pendant un certain temps.
14:34 La question n'est pas, en fait, l'horizon, on le voit très bien, il va arriver, effectivement,
14:39 l'électrification globale du parc, il va arriver.
14:41 Mais est-ce qu'on ne va pas avoir les 2, 3, 4, il suffit de pas grand-chose, il suffit
14:44 de 2, 3, 4, 5 ans de décalage, ne serait-ce que 2, 3 ans de décalage, on se retrouverait
14:48 dans une position très compliquée.
14:50 Merci Wilfried.
14:51 Avec plaisir.
14:52 Fred Gallant qui nous accompagnait.
14:54 Et maintenant on va parler des entrepreneurs.