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  • 12/02/2024
Damien Thévenot reçoit le comédien Vincent Elbaz, à l'occasion de la sortie le 14 février 2024 de la comédie « Vivants », réalisée par Alix Delaporte. Dans cette satire du monde du journalisme, il incarne un grand reporter qui bouillonne d'envie d'aller sur le terrain. 

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Transcription
00:00 - Bonjour. - Merci d'être sur notre plateau.
00:01 On vous retrouve à l'affiche mercredi du film "Vivant" d'Alix de La Porte,
00:05 aux côtés de Pascal Arbillaud, entre autres, Roch, Dizem ou encore Alice Isaz.
00:09 Alors, Vincent, après avoir été commissaire gendarme du GIGN,
00:14 après avoir été d'Artagnan ou récemment Marie Cocu,
00:17 c'était dans le film avec Laure Calamy, vous voici grand reporter dans ce film.
00:21 Et alors, vous fulminez, vous bouillonnez parce que ce que vous aimez,
00:26 c'est l'adrénaline du terrain.
00:27 Oui, j'ai essayé d'incarner l'énergie du départ,
00:30 ce besoin qu'ont les grands reporters de partir, de partir sur le terrain.
00:33 Mon personnage, il est un peu bloqué à la rédaction.
00:35 C'est ça, il est bloqué à la rédaction et donc, lui, rester à Paris,
00:38 couvrir les fêtes de Parisiens, ça l'ennuie profondément.
00:40 Oui, il a cette drogue-là.
00:45 - L'adrénaline. - Oui, je pense.
00:46 Il y a quelque chose de ce genre-là, dans ceux que j'ai rencontrés en tout cas.
00:50 Mais il m'est apparu ce truc un peu étrange d'être accro à ça,
00:55 à partir loin sur les zones de conflit, les zones de guerre.
00:57 Et il refuse de partir unbedded, c'est-à-dire vraiment encadré par l'armée.
01:02 Il veut partir seul et évidemment, il prend beaucoup de risques.
01:07 Mais ce n'est pas l'histoire du film.
01:09 C'est vraiment, d'ailleurs, c'est du hors-champ,
01:10 ça c'est dans le hors-champ ce que ça se passe.
01:12 C'est une chronique familiale, en fait.
01:14 C'est une rédaction.
01:15 C'est une rédaction, on va dire, film comme une famille.
01:17 Envoyé spécial, une émission un peu comme ça.
01:19 Ou complément d'enquête à l'époque de Duquesne.
01:22 Vous portez un joli prénom dans ce film.
01:25 Damien.
01:25 Damien, Damien Lacaze.
01:26 Ah oui, très beau prénom.
01:27 Allez, regarde.
01:28 Bande annonce.
01:31 Patrie !
01:32 Ah mais vous vous débrouillez, vous passez.
01:35 Vous rentrez pas sans rien.
01:36 Ok, on va se démerder.
01:37 Je peux filmer si tu veux, j'ai la caméra de secours.
01:39 L'émission, elle n'est pas que sur la police ?
01:41 Non.
01:41 Qu'est-ce que vous faites ?
01:42 Je pouvais pas savoir.
01:43 Tu fermes ta gueule.
01:44 Un truc à faire, c'est le matos.
01:46 Concentre-toi là-dessus, putain de merde.
01:47 Ok, on recommence un peu plus vite.
01:50 Il y a une attaque à Bangui.
01:51 Une aillée à 128 morts.
01:53 Un gilet pare-balles.
01:54 L'international, ça marche plus.
01:56 On a besoin de rêver, c'est comme ça.
01:57 Les trois quarts de la planète sont en train de crever,
01:58 et lui, il nous demande du rêve.
01:59 Qu'est-ce qui se passe ?
02:02 Damien s'est fait shooter.
02:04 Je vais le chercher.
02:04 Je suis contente de te voir.
02:06 C'est là qu'il s'est pris la balle.
02:07 Et il a des images ?
02:09 C'est la chaîne qui me le vend.
02:10 Tu crois qu'on peut le diffuser ?
02:13 On sait que...
02:14 Que saviez-vous du métier de grand reporter
02:16 avant d'endosser ce rôle ?
02:17 Pas grand-chose, à part une grande admiration
02:20 et une grande fascination pour le métier de journaliste en général
02:23 et puis tous les films qui traitent de journalisme.
02:25 J'ai rencontré des grands reporters.
02:27 Ah quand même, oui, pour vous préparer.
02:29 Oui, pour comprendre un peu cette énergie
02:32 que développe le personnage.
02:34 J'ai rencontré notamment Lucas Manget, par exemple,
02:36 et puis les amis de sa bande.
02:40 Et j'ai repéré ce truc de...
02:43 Ce besoin de partir, qui est un besoin vital.
02:46 Ils se sentent...
02:47 J'ai l'impression que, comme les personnages du film,
02:49 se sentent vivants,
02:51 pleinement vivants quand ils sont là-bas.
02:53 Parfois aussi...
02:55 Alors je ne sais pas s'il faut l'encourager,
02:56 mais on s'arrange un petit peu avec la légalité,
02:58 on fleure tout et on ne dit pas toujours la même...
03:00 La vérité absolue...
03:01 C'est-à-dire ?
03:02 Non, au contraire, il y a une recherche de vérité.
03:04 Oui, recherche de vérité, mais par exemple,
03:06 on peut raconter votre personnage,
03:08 il veut interviewer un policier, je crois, qui est à l'hôpital.
03:11 Et il lui dit, je vous promets,
03:12 vous serez le seul dans le reportage
03:14 et en fait, ce n'est pas le cas.
03:15 Donc le gars, ce mec, quand il apprend...
03:16 C'est mon personnage qui est un peu chien fou.
03:19 Prêt à tout.
03:20 Oui, il a un peu...
03:21 Pour le scoop.
03:22 Il a une personnalité un petit peu...
03:25 Il aime bien sortir du cadre, mais...
03:27 Non, non, il n'est pas prêt à tout pour le scoop,
03:28 au contraire, il travaille ses sujets.
03:30 D'ailleurs, on dit de lui qu'il met sa caméra à bonne distance,
03:34 qu'il est toujours à la bonne distance
03:36 pour filmer le drame, le drame humain.
03:39 Mais le film, il souffle sur une séquence qui est assez dingue.
03:41 D'ailleurs, on est embarqué avec un ambulancier dans Paris la nuit
03:45 et cette séquence a été tournée en conditions réelles.
03:47 Il n'y a pas de...
03:48 Oui, ce n'est pas du cinéma du tout.
03:49 Vous disiez que ça faisait crédit, donc je ne comprends pas pourquoi.
03:51 Il conduit à contre-sens à fond en Paris.
03:53 Il fait son boulot, le type, et il est interviewé.
03:56 Et cette séquence, je la trouve magistrale.
03:58 Et ça, c'est Alix Delaporte,
04:00 cette réalisatrice géniale avec qui je vous ai travaillé toujours.
04:02 Il y a du rythme, il y a du rythme.
04:03 Il y a vraiment...
04:03 Vous allez plonger au cœur d'une rédaction, au cœur d'une émission.
04:05 Oui.
04:06 Ça sort donc mercredi, ça s'appelle "Vivant".
04:08 Vincent, nous sommes en 2024.
04:11 Ça ne vous a pas échappé.
04:12 On vous fête un anniversaire dans votre carrière, cette année.
04:15 Ah oui, c'est possible.
04:17 30 ans.
04:17 30 ans de votre premier rôle au cinéma, Vincent.
04:20 "Le Péril jeune" de Clapiche.
04:22 "Le Péril jeune", de 93.
04:23 Oui, sorti...
04:24 - 94. - 94, c'est ça.
04:27 Avec 30 ans de recul, ce film, le souvenir que vous en gardez ?
04:31 Ah bien, c'était le petit écran.
04:34 C'est un film qui a été fait pour la télé, pour Arte.
04:37 Et le petit écran produit parfois des petits chefs-d'œuvre
04:41 qui peuvent devenir des grands films.
04:42 Et il est sorti en salle et c'est devenu un film culte.
04:45 Est-ce vrai que les gens vous jouiez tellement bien
04:48 que pendant un an, un an et demi,
04:49 les gens vous ont vraiment pris pour un crétin ?
04:51 Non mais c'est dingue, on a vraiment pensé que le personnage que vous jouiez...
04:54 Soit je jouais bien, soit c'était moi à l'époque, je ne sais pas.
04:57 C'est vrai, c'est à tel point que les réactions...
04:59 Oui, avec Cédric, on avait gardé ce...
05:02 Il était désolé pour moi.
05:04 Pendant 2-3 ans, j'ai eu du mal à faire des castings.
05:07 Mais parce qu'ils pensaient que j'étais un non-acteur, en fait.
05:10 - Que vous jouiez pas, vous étiez... - Oui, mais il y avait aussi la réputation du film.
05:14 Romain avait été pris comme ça dans la rue,
05:17 donc ils imaginaient peut-être que tous les acteurs...
05:20 Un autre film, puisqu'on égraine quelques souvenirs avec vous,
05:24 évidemment, impossible de passer à côté de "La Vérité" si je mens.
05:27 - Mais passons pas à côté. - Là aussi, on est en 1997.
05:30 Ça a été un carton.
05:32 J'aime bien parce que vous êtes très honnête par rapport à ce film.
05:34 Vous pensiez pas que vous alliez jouer dans un film qui allait avoir un destin pareil ?
05:37 Vous pensiez que ça allait être...
05:39 Non, sur le plateau, on s'entendait bien.
05:41 Il y avait eu une osmose tout de suite entre nous le premier jour.
05:44 Et c'est vrai que quand on est tous les cinq, il se passe quelque chose.
05:47 J'ai jamais retrouvé cette...
05:50 Oui, cette manière dont les affects circulent entre les êtres, comme ça,
05:54 entre les acteurs, même si on s'engueulait tout le temps
05:57 et qu'on n'était d'accord sur rien.
05:59 Il y a un truc entre nous qui se passe,
06:02 qui s'est passé le premier jour du premier film.
06:05 Mais sur le tournage, on avait de gros doutes.
06:08 Je me souviens qu'on se...
06:10 - Mais quoi, alors ? - On s'était regroupés...
06:12 Pardon, mais que ça allait être une dôme ?
06:14 On s'était accrochés à cette complicité qui nous unissait
06:17 en se disant, au tour, c'est le chaos, ça va être un échec total.
06:23 - Cuisant. - Cuisant, artistique à tous les niveaux.
06:26 - Et pas du tout. - Et on s'accrochait à ce qui...
06:29 à cette complicité qu'on avait.
06:32 Mais non, on s'est trompés.
06:34 Moi, je me souviens que je n'étais pas le seul à le penser sur le tournage,
06:38 quand on allait au désastre.
06:40 C'est parce que les producteurs avaient une manière
06:43 de produire le film un peu particulière.
06:45 Ils amassaient beaucoup de matériel, ils tournaient beaucoup,
06:48 ils demandaient beaucoup de choses,
06:50 en pensant que la comédie, ça se ferait au montage.
06:52 Et effectivement, ils avaient raison.
06:54 C'est-à-dire que le rythme, tout ce que nous, on ne voit pas
06:57 sur le plateau, c'est cette réécriture du film au montage.
07:01 Et Thomas Gilloux était aux manettes.
07:03 Et Thomas, il avait une façon de tourner aussi
07:06 qui était un peu documentaire.
07:08 Donc, on n'était pas sur un rythme de comédie.
07:11 - En tout cas, maintenant, on vous parle encore de ce rôle, forcément.
07:14 On ne vous prend pas pour un flambeur et dragueur,
07:16 parce qu'à l'image du Péril Jeune, non.
07:18 Si, ça vous a collé aussi à la peau, ce Dove, le personnage ?
07:21 - (rires)
07:22 - OK, ça, ça veut dire oui.
07:24 On marque une petite pause, Vincent.
07:26 On continue d'en parler, on va parler également série dans quelques instants.
07:28 - Vous êtes pressé ?
07:29 - On est en direct.
07:31 J'aime bien faire plaisir en nous invitant, James Brown,
07:34 vous confirmez, vous aimez.
07:36 - Le parrain, oui. - Allez, à tout de suite.
07:38 *musique*

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