- 07/02/2024
Dans cette nouvelle saison en Inde, 5 personnalités engagées partent à la rencontre de populations vulnérables et oubliées de tous, et des micro-ONG qui oeuvrent pour elles, des gaths de Varanasi, la sainte cité sur les rives sacrées du Gange, jusqu’au désert du Thar, au sein de la communauté Bhil, à quelques kilomètres du Pakistan...
Dans ce premier épisode c'est Charlotte (@lalottes) qui va découvrir l'admirable engagement d'Un Rêve Indien. Fondée en 2011, cette micro-ONG située à Varanasi dispense des soins gratuits et des consultations à moindre coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
Pour soutenir le dispensaire Un Rêve Indien : https://www.un-reve-indien.com
Dans ce premier épisode c'est Charlotte (@lalottes) qui va découvrir l'admirable engagement d'Un Rêve Indien. Fondée en 2011, cette micro-ONG située à Varanasi dispense des soins gratuits et des consultations à moindre coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
Pour soutenir le dispensaire Un Rêve Indien : https://www.un-reve-indien.com
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00:00:00C'est un formidable voyage engagé à travers l'Inde qui nous a conduit jusqu'aux confins
00:00:17du désert du Thar, à quelques kilomètres du Pakistan, au sein de la communauté Bihl.
00:00:26Il y a quelques mois, Marie et moi sommes partis à la rencontre des populations vulnérables
00:00:31et oubliées de tous, ainsi que des micro-ONG qui œuvrent pour elles, et qui, malgré leurs
00:00:37ressources limitées, parviennent à générer un impact social et environnemental positif.
00:00:47Notre mission, les accompagner durablement dans leur développement en faisant rayonner
00:00:52leur admirable engagement, avec le soutien de personnalités qui se mobilisent pour comprendre
00:00:58les défis et problématiques de ces ONG, leurs besoins prioritaires, mais aussi leurs
00:01:03projets et leur impact.
00:01:08Nous avons été confrontés à la dure réalité du système de caste qui fragmente encore
00:01:13la société indienne.
00:01:14Les bénéficiaires des organisations sont ainsi majoritairement issus de la plus basse
00:01:19caste, celle des intouchables, qui fait face à des discriminations et inégalités persistantes.
00:01:29Ce voyage solidaire a débuté ici, à Varanasi, sur les rives sacrées du Gange.
00:01:35C'est dans cette cité millénaire que nous avons invité cinq personnalités engagées
00:01:40à découvrir ces organisations.
00:01:43Adèle, éducatrice spécialisée dans la petite enfance, élargira son approche pédagogique
00:01:49en s'immergeant dans le système éducatif indien.
00:02:02Céline, food influenceuse, découvrira comment la cuisine peut devenir un levier de développement
00:02:08économique.
00:02:12Si on laisse ses a priori de côté, on s'ouvre à plein de choses et on peut s'ouvrir au monde.
00:02:17On ne voit que la misère et la pauvreté, mais en fait tout ça c'est tellement rempli d'espoir.
00:02:24Manon, entrepreneuse dans le textile, sera admirative de femmes au parcours inspirant
00:02:29qui défient le patriarcat.
00:02:32Elle, c'est une batte en trois.
00:02:34Elle s'est dit, dès le départ, dans la vie, je ferai ce que je veux.
00:02:39Ça donne aussi une image aux autres femmes qu'elles aussi, elles peuvent y arriver.
00:02:47JC Pierry, photographe professionnel, poursuivra son engagement vers la cause animale
00:02:52qu'il a toujours défendu à travers ses clichés.
00:02:56Voir des animaux en souffrance, pour moi c'est pas possible.
00:02:59Et c'est vrai que ça m'a beaucoup choqué et j'ai craqué.
00:03:04Mais ces animaux sont sauvés.
00:03:06Et c'est surtout ça que j'ai envie de retenir et c'était incroyable de vivre.
00:03:13Et enfin, Charlotte, infirmière aux urgences, plongera au cœur du dispositif de santé local
00:03:19et réalisera à quel point l'accès aux soins médicaux peut s'avérer difficile.
00:03:24Le jour où je me dirai, ma vie c'est de la merde, je penserai à elle.
00:03:28Et je me dirai, mais en fait t'as pas le droit, ta vie elle est hyper facile.
00:03:34Ça restera ma référence de femme, de femme forte, de femme puissante.
00:03:39Elle donne tout, elle donne tout aux autres.
00:03:42Elle a rien, elle a rien cette femme.
00:03:45Elle a rien.
00:03:51Elles ne le savent pas encore, mais bouleversées par tant d'engagement,
00:03:55toutes ces personnalités vont vivre l'une des plus belles expériences de leur vie,
00:03:59jusqu'à en être émues aux larmes.
00:04:34C'est quoi ça ?
00:04:36C'est quoi ça ?
00:04:40C'est quoi ça ?
00:04:42C'est quoi ça ?
00:05:03C'est quoi ça ?
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00:05:06C'est quoi ça ?
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00:05:08C'est quoi ça ?
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00:05:20C'est quoi ça ?
00:05:21C'est quoi ça ?
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00:05:23C'est quoi ça ?
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00:05:26C'est quoi ça ?
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00:05:30C'est quoi ça ?
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00:05:51C'est quoi ça ?
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00:06:01C'est quoi ça ?
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00:06:20C'est quoi ça ?
00:06:21C'est quoi ça ?
00:06:22C'est quoi ça ?
00:06:23C'est quoi ça ?
00:06:25Tous les jours au crépuscule, des milliers de fidèles se rassemblent sur les gâtes,
00:06:30ces escaliers qui plongent dans le Gange, pour célébrer la cérémonie du feu et vénérer
00:06:35le fleuve avec des prières, de l'enson, des feux de joie et de la musique.
00:06:42C'est également ici que se tiennent quotidiennement des dizaines de crémations à ciel ouvert,
00:06:48qui selon la croyance hindoue, permettent de mettre fin au cycle des réincarnations
00:06:53et de libérer l'âme.
00:07:12Aujourd'hui, c'est Charlotte, infirmière de profession, qui va découvrir l'admirable
00:07:17engagement d'un rêve indien.
00:07:20Fondée en 2011, cette micro-ONG dispense des soins gratuits et des consultations à
00:07:25moindre coût à la population, sans distinction de moyens, de religion ou de caste.
00:07:32Je ne te cache pas que je suis hyper impatiente.
00:07:34C'est vrai ?
00:07:35Tu ne m'en as pas dit beaucoup plus, donc j'ai envie de te dire que je vais un peu
00:07:38à la découverte aussi.
00:07:39Je vais dans un dispensaire et je suis hyper impatiente parce que tu ne m'as vraiment
00:07:45dit que ça.
00:07:46Je ne sais pas à quoi m'attendre.
00:07:47Tu vas rencontrer Céline, fondatrice de ce dispensaire, qui a eu un coup de cœur
00:07:52pour l'Inde lors d'un de ses voyages il y a plus de dix ans et elle a décidé de
00:07:57revenir pour mettre au profit de la communauté ses compétences.
00:08:00Ce sera l'occasion pour toi d'échanger avec elle sur le système de santé indien,
00:08:05sur la façon dont elle a subi le Covid, elle et les habitants de Varanasi.
00:08:10Je suis super impatiente.
00:08:11J'ai un milliard de questions à lui poser et j'ai hâte de découvrir tout ça.
00:08:16On peut y aller ?
00:08:17On y va ?
00:08:18Oui.
00:08:19Aller.
00:08:24Hello.
00:08:25Namaste.
00:08:26Namaste Céline.
00:08:27Donc Charlotte a vraiment hâte de découvrir ton dispensaire.
00:08:30Je veux tout savoir.
00:08:31Je veux dire à tout savoir.
00:08:33Je veux dire à tout savoir.
00:08:34Il n'y a pas de soucis.
00:08:35On peut rentrer ?
00:08:36Vous pouvez rentrer.
00:08:37On va vous donner un masque si vous n'en avez pas.
00:08:39Si vous pouvez enlever vos chaussures parce qu'on demande aux patients d'enlever les chaussures.
00:08:42D'accord.
00:08:43Je vais te laisser partager ce moment privilégié avec Céline.
00:08:46Ok.
00:08:47Entre filles, entre infirmières, entre personnes passionnées.
00:08:51Et on y briefe plus tard.
00:08:53Ok.
00:08:56Alors, je te remets ton habit de lumière.
00:08:58Merci beaucoup.
00:08:59Voilà, avec ta petite Charlotte.
00:09:00Tu as déjà le masque.
00:09:01Donc, tu peux te changer là tranquillement dans la pièce.
00:09:03Nous, on va continuer les soins.
00:09:04D'accord.
00:09:05Et puis, tout nous rejoint pour la suite.
00:09:07Ok, super.
00:09:08J'arrive tout de suite.
00:09:09À tout à l'heure.
00:09:10Coucou, ma chacha.
00:09:11On sait que tu es actuellement en Inde.
00:09:13Un voyage que tu attendais tant.
00:09:15On profite de chaque moment.
00:09:16Mets ta bonne humeur là-bas et reviens-nous avec plein de souvenirs.
00:09:20On te souhaite de passer de doux moments, de vivre de très, très belles expériences.
00:09:24On te fait plein de bisous.
00:09:25Bisous.
00:09:26Bisous.
00:09:27Je vais te présenter si tu veux le dispensaire.
00:09:29Ah oui, je veux bien.
00:09:30Donc là, en fait, c'est la partie où on enregistre les patients.
00:09:34Quand ils arrivent, ils passent tous ici.
00:09:36Et donc, c'est mon collègue, Hershit, qui enregistre les patients pour le médecin
00:09:41et les patients pour les dépensements.
00:09:43Donc, c'est l'agent administratif.
00:09:45C'est ça.
00:09:46Là, depuis le mois de janvier, on essaye en fait de faire des fiches patients,
00:09:50donc informatisées.
00:09:51C'est tout de suite visuel.
00:09:52Ça permet de voir aussi pour les soins s'ils sont réguliers.
00:09:55Donc, il y a beaucoup d'éducation aussi.
00:09:57Il y a du soin et beaucoup d'éducation.
00:09:59Répétez, répétez, répétez tous les jours.
00:10:01Ça, c'est un peu...
00:10:03Partout.
00:10:04J'en m'y tire.
00:10:05Elle repart avec sa feuille de prescription qu'elle ramènera la fois prochaine.
00:10:09Et puis, elle repart aussi avec ses médicaments.
00:10:11Elle n'a pas besoin d'aller à la pharmacie, il n'y a pas d'ordonnance.
00:10:13On a des petites enveloppes.
00:10:14Là, on a...
00:10:15Je vais te présenter le médecin.
00:10:17Docteur Sanjay Charlotte.
00:10:19Donc, la consultation médicale, en fait, elle coûte 20 roupies.
00:10:22Donc, c'est environ 20 centimes d'euros.
00:10:25Le médecin, il est là trois fois par semaine.
00:10:27C'est lui qui délivre les médicaments ?
00:10:29C'est ça.
00:10:30Toi, tu as la possibilité de le faire quand tu me dis qu'il est...
00:10:33Quand il n'est pas là, non.
00:10:34Non.
00:10:35Donc là, on va dire qu'on a la base de tout ce qu'il faut en médicaments.
00:10:39T'as un frigo ?
00:10:40T'as pas de frigo, donc on leur demande s'il y a une injection,
00:10:42d'aller acheter le produit et la seringue à la pharmacie.
00:10:45Il y en a une juste en face.
00:10:46D'accord.
00:10:47Ils reviennent avec l'injection, on leur fait l'injection et voilà.
00:10:49D'accord, OK.
00:10:50Ouais.
00:10:51Et sinon, on a toute une réserve.
00:10:53Donc là, on a les médicaments de tous les jours qu'on sort.
00:10:56Et puis on a une réserve avec les mêmes médicaments, voilà.
00:11:00D'accord.
00:11:01Donc ça évite de commander toutes les semaines.
00:11:03En fait, on fait un petit stock et ça nous tient un mois généralement.
00:11:06La partie soins, aux soins d'infirmiers.
00:11:09Donc avec Soni,
00:11:12Charlotte.
00:11:13On a ouvert le dispensaire ensemble il y a un peu plus de dix ans maintenant.
00:11:16D'accord.
00:11:17Et je vais enlever mon masque parce qu'il n'y a pas de patients.
00:11:20Ouais.
00:11:21Et en fait, Soni, à la base, c'était une de mes patientes.
00:11:24J'ai travaillé dans une autre association.
00:11:26Et moi, à l'époque, voilà, j'avais déjà envie d'ouvrir un dispensaire,
00:11:30d'avoir un dispensaire qui correspondait à ce que je voulais faire.
00:11:34Et du coup, je lui dis, si j'ouvre quelque chose, est-ce que tu voudrais travailler ?
00:11:39Elle me dit oui, mais je ne sais pas faire.
00:11:40Je dis, je vais t'apprendre.
00:11:41Tant pis, ça prendra peut-être du temps.
00:11:43Bravo.
00:11:44Bravo.
00:11:46Majoritairement, ça reste des lésions cutanées que tu soignes ?
00:11:49Oui, oui, oui.
00:11:51Donc là, généralement, tu vois, une plaie faite avec un morceau de fer
00:11:55ou quelque chose de sale, voire même quelqu'un qui tombe sur la route,
00:12:00on va vite mettre la crème antibiotique d'emblée pour pas que ça s'infecte.
00:12:03Il faut au moins trois jours de crème antibiotique.
00:12:05Donc, il va revenir pendant trois jours.
00:12:07Tu vas lui demander de revenir pendant trois jours.
00:12:09Tous les jours, on leur dit, ne mouillez pas le pansement,
00:12:12ne l'enlevez pas et revez tous les jours.
00:12:14Et le fait que ce soit une femme qui soigne un homme, ça pose pas de...
00:12:19Ça va.
00:12:20Tant que c'est pas un soin intime, on va dire, en Inde, ça pose pas de soucis.
00:12:24D'accord, il n'y a pas d'appréhension plus que ça ?
00:12:26Non, non.
00:12:27Si c'est un soin un peu plus intime, dans ces cas-là,
00:12:29on demande à notre collègue d'aller de l'autre côté, dans la salle,
00:12:32et puis de faire le pansement.
00:12:35Donc ça, c'est ton ciel éthique ?
00:12:37C'est ça.
00:12:38C'est pratique.
00:12:39Surtout en cas de coupure de courant.
00:12:41Parce qu'il y a déjà la lumière.
00:12:42Il nous manque une lumière pour les soins, clairement.
00:12:45Et ça, c'est super pratique.
00:12:47Là, ça a l'air d'être le doigt.
00:12:49Là, c'est le doigt.
00:12:50Ça doit être une coupure.
00:13:05Ça, c'est pour aujourd'hui ?
00:13:08Il est venu samedi.
00:13:10Je lui ai dit, vous n'avez pas gardé votre pansement.
00:13:12Il me dit, oui.
00:13:13Par exemple, par contre, si la prochaine fois, vous l'enlevez,
00:13:15vous aurez une pénalité.
00:13:16Parce qu'en fait, les soins gratuits, des fois,
00:13:18ça veut aussi dire qu'ils ne font pas attention.
00:13:20Mais on leur dit, nous, c'est une dépense de matériel aussi.
00:13:27Ça ne sert à rien sinon.
00:13:28Faire un soin pour faire un soin, non.
00:13:30On fait un soin pour avoir un résultat.
00:13:31Donc, il faut garder le pansement.
00:13:33Donc sinon, la pénalité, c'est 10 roupies.
00:13:35Si demain, il revient et qu'il n'a pas le pansement,
00:13:37il met 10 roupies dans la boîte à dons.
00:13:39La pénalité.
00:13:40Mais si après-demain, il revient et qu'il n'a pas le pansement,
00:13:42on leur dit, par contre, non, on ne fera pas les soins.
00:13:44D'accord.
00:13:45C'est logique.
00:13:46Oui, c'est une éducation.
00:13:48OK.
00:14:15Ça fait une semaine, il dit qu'il a la plaie.
00:14:17Oui, ça fait mal.
00:14:18Tu vois, voilà.
00:14:19Il avait des soins depuis une semaine dans un autre endroit,
00:14:21mais il dit que ce n'est pas mieux.
00:14:23Et c'est quelqu'un qui lui a dit de venir ici.
00:14:25Il n'est pas lourd quand même.
00:14:26Oui, oui.
00:14:27Il a de la fièvre depuis hier.
00:14:28D'accord.
00:14:29Donc, je lui dis de faire la prescription médicale.
00:14:31Et du coup, il va voir le médecin.
00:14:33On va contrôler sa température.
00:14:34D'accord.
00:14:35Et après, on va faire son pansement.
00:14:37C'est bon ?
00:14:38Oui.
00:14:42Et là, est-ce que vous grattez un peu la fibrine ?
00:14:45Oui, il faudra qu'on gratte.
00:14:46Mais là, tu vois, je pense que c'est trop enduré aujourd'hui.
00:14:48Comme il arrive, il a la plaie à l'air.
00:14:50Aujourd'hui, on va mettre la crème antibiotique.
00:14:52Ça va ramollir.
00:14:53Et quand il va venir demain, les berges seront un peu plus souples.
00:14:56Et là, on pourra bien tout changer.
00:14:58D'accord.
00:14:59Tu m'as dit qu'il était diabétique.
00:15:00Est-ce que...
00:15:01C'est un monsieur qui prend son traitement, qui est régulier ?
00:15:03Dada, est-ce qu'il y a des médicaments pour la diabétie ?
00:15:08Non.
00:15:09Il n'y a pas de médicaments pour la diabétie ?
00:15:12Non, il n'y a pas de médicaments.
00:15:14Il n'y a pas de tablettes ?
00:15:15Non.
00:15:16Les médicaments, on les met le matin.
00:15:19Alors, il dit qu'il n'a pas de traitement ?
00:15:21Il n'a pas d'insuline ?
00:15:22Non.
00:15:23Et toi, tu as les moyens de faire...
00:15:25Enfin, après, est-ce que ça vaut le coup ?
00:15:27Je ne sais pas, mais de faire des...
00:15:29Bah, déguiser une capillaire.
00:15:31Est-ce que tu as...
00:15:32Oui.
00:15:33Alors, on en fait ?
00:15:34Je lui ai dit justement quand est-ce qu'il a fait son contrôle du glycémie la dernière fois.
00:15:38C'est un patient qui est déjà venu ici ?
00:15:40Non, il avait des soins dans un autre centre.
00:15:42Il me dit, il y a quatre jours, il s'est testé chez lui, il avait plus de 2 grammes.
00:15:45Donc, je lui ai dit, demain matin, est-ce que vous pouvez venir à Jean
00:15:48et je vous ferai un test de glycémie capillaire.
00:16:33C'est une veine.
00:16:35Une veine ?
00:16:36Une veine.
00:16:37Une veine carrément séctionnée.
00:16:39Elle a été recousue du coup à l'hôpital ?
00:16:41Oui.
00:16:47C'est là que la veine a été coupée et qu'ils ont fait une petite opération.
00:17:03Il est 13h et on ferme à 13h.
00:17:05Voilà, c'est ça.
00:17:06Tous les jours de la semaine.
00:17:07Tous les jours de la semaine, 13h.
00:17:08Sauf si vraiment, c'est des jours avec beaucoup de patients.
00:17:11Si les patients ne connaissent pas qu'ils sont arrivés à moins 5, moins 10, par exemple,
00:17:15on les trempe.
00:17:16Ceux qui connaissent, on leur dit, vous savez les horaires quand même,
00:17:19parce que souvent, il y en a qui arrivent au dernier moment.
00:17:21C'est vrai.
00:17:22C'est vrai.
00:17:23C'est vrai.
00:17:24C'est vrai.
00:17:25C'est vrai.
00:17:26C'est vrai.
00:17:27C'est vrai.
00:17:28C'est vrai.
00:17:29C'est vrai.
00:17:30C'est vrai.
00:17:32Et après, tu as tous tes après-midi.
00:17:34Après, il y a l'après-midi.
00:17:35Oui.
00:17:36Tu fais quoi ?
00:17:37La photo, c'est vraiment, c'est mon autre passion en plus de mon travail.
00:17:39Tu fais de la photo ?
00:17:40Oui, j'aime beaucoup.
00:17:41Le matin, surtout au moment du lever du soleil, la lumière, elle est vraiment particulière,
00:17:44parce qu'elle est très belle et ça donne sur le gant une lumière vraiment magnifique.
00:17:48Et à ces moments-là, c'est vrai que les photos sont aussi pas mal.
00:17:51Oui.
00:17:52On peut juste se lever de bonne heure le matin, mais si tu es d'accord, demain matin,
00:17:55on peut aller faire un tour.
00:17:57Je suis carrément partante.
00:17:58Eh bien, super.
00:17:59Je t'emmène demain matin.
00:18:00On se met rendez-vous au bord du Manche.
00:18:02Eh bien, j'y serai.
00:18:30Coucou.
00:18:31Ça va ?
00:18:32Oui.
00:18:33Toi aussi ?
00:18:34Oui.
00:18:35Tu as passé une bonne nuit ?
00:18:36Courte, mais bonne.
00:18:37Courte, mais bonne.
00:18:38Ça va.
00:18:39Eh bien, voilà la magie de Bénarès.
00:18:41C'est magnifique.
00:18:42C'est beau, hein ?
00:18:43Oui.
00:18:44Et là, c'est vrai que la lumière au lever du soleil, tu vois, c'est juste magnifique.
00:18:48Là, il n'est pas encore sorti, mais ça ne va pas tarder.
00:18:51Il ne va pas tarder à percer, mais oui, cette lumière rose-oranger là, c'est…
00:18:55Ça donne une autre dimension.
00:18:56Ah oui, oui.
00:18:57Et c'est vrai que tous les matins, c'est pareil.
00:18:59L'hiver, c'est encore différent avec la brume, mais voilà.
00:19:02Tu t'amènes avec toujours autant d'eau.
00:19:04Ah oui.
00:19:05Oui, oui.
00:19:06Même après 14 ans, merveilleusement, c'est toujours le même.
00:19:09Si ça te dit, pour profiter de la lumière du soleil et du côté paisible du Gange,
00:19:14on peut aller faire un tour en bas.
00:19:16Ah, génial.
00:19:20Je l'ai vu descendre.
00:19:21Ah oui, il est là-bas.
00:19:24Ça ne va pas…
00:19:25Oui, oui, mais là, c'est l'idée tout le temps.
00:19:55Et si tu regardes, tu vois, ça fait un aspect laiteux, limite, sur le Gange.
00:19:59Ça fait irisé, presque.
00:20:02Et c'est vraiment à ce moment-là de la lumière,
00:20:05parce qu'après, quand c'est plus haut, ça ne fait pas du tout pareil.
00:20:11Qu'est-ce qui s'est passé il y a 14 ans ?
00:20:13Ça a été vraiment le coup de cœur.
00:20:15Quand je voyais les gens, tout ça, je me suis dit, en fait, je me sentais tellement bien ici.
00:20:19Ce n'est pas que je ne me sentais pas bien en France, bien au contraire.
00:20:22Mais là, il y avait un truc en plus que je n'avais pas trouvé ailleurs.
00:20:25Et en France, tu faisais quoi ? Tu étais déjà diplômée ?
00:20:28Oui, en France, j'étais déjà diplômée infirmière
00:20:31et je travaillais déjà au CHU de Nantes en hématologie stérile.
00:20:35D'accord.
00:20:36Et franchement, j'ai adoré mon travail.
00:20:38Je ne suis pas partie, tu vois, je n'ai pas quitté la France
00:20:40parce que j'avais un ras-le-bol de quelque chose.
00:20:42C'était vraiment partir parce qu'il y avait un truc ici qui me…
00:20:46Qui te happait.
00:20:47Ah oui, carrément.
00:20:48D'accord.
00:20:49Donc, c'était quitter le pays, mais pas du tout ta profession.
00:20:51Tu savais que tu voulais continuer de soigner.
00:20:53Ah oui, ça c'était sûr.
00:20:55D'accord.
00:20:56C'était vraiment continuer.
00:20:57Enfin, voilà, mon métier, c'est presque ma passion
00:20:59parce que franchement, j'adore ce que je fais.
00:21:01Et continuer ça dans un endroit où j'avais vraiment envie d'être.
00:21:05Parce que c'est vrai qu'en France, alors bien sûr,
00:21:07il y a des endroits, ce qu'on va appeler les déserts médicaux,
00:21:09des endroits où il y a plus besoin.
00:21:11Et là, même avec le contexte actuel, on voit bien qu'il y a un besoin d'infirmière.
00:21:15Ici, j'ai l'impression qu'on apporte encore autre chose, en fait.
00:21:19C'est fait aussi dans le respect des gens qu'on accueille.
00:21:22Et ça, je pense que pour eux, c'est aussi une autre dimension du soin.
00:21:26Je suppose que tu as laissé tes personnes derrière toi.
00:21:30Oui.
00:21:31En France.
00:21:32Ta famille.
00:21:33Oui, elle a accueilli la nouvelle.
00:21:35Ça a été un peu difficile.
00:21:38Et c'était plus des inquiétudes de parents, mais ce que j'entends en même temps.
00:21:43Ce n'est pas que je ne pense pas à l'avenir, ce n'est pas ça.
00:21:45Oui.
00:21:46Mais c'est que je me dis...
00:21:47Il y a une vie.
00:21:48La vie, elle est quand même là maintenant.
00:21:50Et que si on passe à côté et si on attend, peut-être que plus tard, on ne le fera jamais.
00:21:55Maintenant, ça va.
00:21:56Ils ont bien intégré le truc et ils sont vraiment à fond dans le projet.
00:22:00Et ça, c'est chouette.
00:22:02Donc l'association, elle vit grâce aux dons des gens ?
00:22:08C'est ça.
00:22:09Donc l'association, elle vit grâce aux dons des particuliers, des entreprises.
00:22:14Il y a aussi quelques entreprises qui nous ont aidées.
00:22:17Et à travers aussi des actions que nous, on organise.
00:22:21Des actions qui sont récurrentes chaque année.
00:22:23Donc les soirées indiennes en font partie.
00:22:25Comment ça se passe le système de santé ici en Inde ?
00:22:29Les hôpitaux publics, on va dire que c'est gratuit.
00:22:32C'est censé être gratuit, moins cher en tout cas.
00:22:35Il reste quand même des choses à la charge du patient.
00:22:37Quelqu'un qui n'a pas d'argent, très vite, les soins, ça ne va pas durer très longtemps.
00:22:44Et nous du coup, on s'est dit qu'on fait des soins gratuits.
00:22:46Parce que ça permet vraiment à tout le monde de pouvoir venir.
00:22:49On ne peut pas refuser des gens.
00:22:51Et je n'ai pas envie de faire non plus une ségrégation en leur disant
00:22:55Ah ben non, vous avez les moyens, donc vous allez ailleurs.
00:22:58Ce n'est pas le rôle d'une infirmière ça.
00:23:00Donc je me dis non.
00:23:01Ok, on reçoit tout le monde.
00:23:03Mais les gens qui ont un peu plus de moyens, on voit qu'ils peuvent participer.
00:23:06Quand c'est des gens qui ont des gros soins, on leur demande par exemple de participer en achetant le tube de crème.
00:23:11Ça représente franchement trois fois rien.
00:23:13Mais c'est aussi pour eux une façon de participer et de mettre aussi la main à la patte pour les autres qui ont moins les moyens.
00:23:21Du coup c'est bien.
00:23:22On soigne tout le monde.
00:23:24Les hindous comme les musulmans, il n'y a aucune différence de classe, de caste, de religion.
00:23:29Pendant la période de Covid, comment ça se passait ?
00:23:33Alors ça a été compliqué.
00:23:35Parce qu'ici on a eu un confinement strict de un mois qui est tombé presque du jour au lendemain.
00:23:41Donc confiner une population d'un milliard, 400 millions d'habitants, on se dit bien que ce n'est pas évident.
00:23:47Et en fait on se dit même que ce ne sera pas possible.
00:23:50Et en fait on se rend compte que ça a quand même marché.
00:23:54Parce que dans la rue franchement il n'y avait personne.
00:23:56Et après quand il y a eu l'autorisation pour les centres de soins, les petits centres de soins aussi, de rouvrir.
00:24:03Moi je voulais vraiment rouvrir en fait.
00:24:05Donc l'équipe par contre je n'ai pas voulu leur imposer.
00:24:08Et en fait ils voulaient recommencer eux aussi.
00:24:11Il y a eu des campagnes de vaccination aussi ?
00:24:13Oui, oui, oui. Donc ça a été plutôt bien géré je dirais.
00:24:16Donc moi je suis vaccinée ici.
00:24:17Après la crise, gérer une crise Covid dans un pays comme l'Inde, ça a été super difficile.
00:24:23Donc c'est vrai que je voyais aux informations, on parlait des morts, de beaucoup de morts.
00:24:27Et j'entendais en fait, on nous disait nous ici par exemple 8 morts à Bénarès.
00:24:32Mais Sonique et sa famille qui travaillent sur le GATT de crémation, les infos qui remontaient ce n'était pas ça du tout en fait.
00:24:37C'était des corps et des corps, c'était vraiment beaucoup de monde.
00:24:41En fait sur le sable, ils ont retrouvé des corps qui avaient été enfouis.
00:24:46Parce qu'il y avait aussi des familles je pense.
00:24:48Alors je ne sais pas si c'est peur de dire que la personne est décédée du Covid.
00:24:52Est-ce que ces gens-là sont décédés du Covid ?
00:24:54Mais je pense que oui, vu les quantités de morts qu'il y avait.
00:24:57Et en fait les gens n'avaient peut-être pas forcément les moyens de réaliser une crémation.
00:25:04Et du coup, ils venaient sûrement dans la nuit déposer les corps et les enfouir un peu dans le sable.
00:25:08Et en fait, il y a plein de corps que l'on s'est retrouvé comme ça.
00:25:11D'accord.
00:25:12Donc ça, ça a été un peu...
00:25:14Donc là, quand tu parles dans le sable, tu parles de ça ?
00:25:16Oui, par exemple.
00:25:18Sonique.
00:25:19Sacré personnage.
00:25:20Oui.
00:25:21J'ai trouvé ça.
00:25:22Et est-ce que tu peux me raconter un peu, parce que je vois que vous êtes quand même assez proche.
00:25:28Donc dans quelles circonstances vous êtes rencontrées ?
00:25:31En 2008.
00:25:33J'étais bénévole dans un dispensaire à Bénarès.
00:25:37Et Soni, elle venait en tant que patiente.
00:25:40Elle avait des plaies partout liées à un genre de septicémie.
00:25:44Il y avait vraiment cette douleur, mais qu'elle essayait de...
00:25:46Voilà, elle ne nous l'exprimait pas forcément.
00:25:48Et je trouvais qu'à la fin du soin, il y avait toujours ce sourire.
00:25:52Il y avait toujours cette envie, nous, de nous faire rire en fait.
00:25:56Et puis les soins ont duré des mois, à force de la voir comme ça, en posant des questions.
00:26:01Et je lui dis, mais toi, si tu avais eu la chance un jour de faire un métier,
00:26:05est-ce que tu aurais aimé, en tant que femme indienne, faire quelque chose ?
00:26:09Je ne sais pas, moi, à l'époque, je me disais avoir une boutique.
00:26:11Pour moi, tous les métiers étaient possibles.
00:26:13Mais non, en fait, le métier aussi, en fonction de la casse,
00:26:15c'est que tu ne fais pas non plus forcément tout ce que tu veux.
00:26:18Et là, elle me dit, moi, mon rêve, en fait, c'est d'aider les autres comme on m'a aidé.
00:26:22Et en fait, elle me dit, moi, j'aimerais soigner les gens.
00:26:27Et là, j'ai trouvé la réponse franchement magnifique.
00:26:30De quelqu'un qui sort de mois, voire d'années, de souffrances, de soins,
00:26:35vouloir donner aux autres, je trouvais ça franchement très beau.
00:26:38Parce qu'elle même a reçu, quoi.
00:26:39Et je trouvais ça super, sauf que Soni n'était jamais allée à l'école,
00:26:42ne savait ni lire ni écrire.
00:26:44Et moi, ça me trottait dans la tête.
00:26:46Et je me dis que quelqu'un qui va travailler avec le cœur,
00:26:48c'est encore mieux que quelqu'un qui va avoir un diplôme
00:26:50et qui, au bout du compte, ne sera pas forcément...
00:26:52Je ne serai pas forcément d'accord avec toi.
00:26:54Voilà, le métier avec le même plaisir.
00:26:56Et je lui ai dit, écoute, voilà, j'aimerais bien créer une association
00:27:00et ouvrir un dispensaire à Bénarès, dans un autre quartier.
00:27:03Est-ce que tu voudrais travailler avec moi ?
00:27:05Et là, elle me dit, bah oui, mais moi, je ne sais pas, en fait, faire des soins.
00:27:09Je dis, je t'apprendrais.
00:27:10Bon, bah oui, mais c'était un peu resté, tu vois, comme quelque chose comme ça,
00:27:14parce qu'on lui avait souvent promis des choses qui ne s'étaient jamais réalisées, en fait.
00:27:17On a commencé, on a ouvert le dispensaire en septembre 2012.
00:27:21Et moi, je me disais, je vais avoir le temps de la former, tu vois.
00:27:24Parce que les gens de ce quartier ne connaissent pas.
00:27:26Donc, le temps qu'ils nous fassent confiance, ils ne vont pas venir très rapidement.
00:27:30Trois jours, on passait à 30 patients.
00:27:31Et là, je me dis, mon Dieu !
00:27:33Et en fait, ça a été formateur très rapidement.
00:27:35Et maintenant, Sony, pour moi, c'est vraiment une personne de confiance.
00:27:39Et je sais que je peux partir.
00:27:41Enfin, quand je rentre en France, deux mois par an,
00:27:43je sais que le dispensaire va être géré d'une main de maître
00:27:46et certainement avec plus de poignes que moi encore.
00:27:48Elle a de la rigueur.
00:27:49Oui, oui, oui.
00:27:50C'est surtout le caractère que moi, je n'avais pas en arrivant ici.
00:27:54Donc, elle, grâce à ça, elle fait vivre son foyer.
00:27:57Dans le foyer, il n'y a plus que son papa.
00:27:59Sa maman est décédée, ça fait un peu plus de 10 ans maintenant.
00:28:02Et là, son père, il est malade depuis plusieurs mois.
00:28:05Et on va dire que c'est une fin de vie à la maison.
00:28:07Donc, c'est très compliqué.
00:28:09Sonny est toute seule à gérer ça.
00:28:11Ça veut dire s'occuper de son papa.
00:28:13Ça veut dire venir au dispensaire travailler le matin.
00:28:16Ça veut dire ne pas forcément dormir la nuit.
00:28:18Parce que son père a un rythme jour-nuit
00:28:20qui est complètement maintenant décalé.
00:28:22Donc, c'est très, très dur.
00:28:24Là, tu parlais de casque aussi.
00:28:26Donc, en fait, Sonny, il est dans la casque inférieure.
00:28:30On va dire que le système de casque est aboli en Inde.
00:28:32Mais même si c'est toujours très présent dans la société.
00:28:35Sonny, on va dire, même si je n'aime pas le mot,
00:28:38elle fait partie des intouchables.
00:28:40Parce que dans sa famille de père en fils, on brûle les corps.
00:28:43C'est un métier qui touche à la mort.
00:28:45C'est un métier de basse casque, en fait.
00:28:48Et quand tu es né intouchable,
00:28:50tu restes toute ta vie intouchable ?
00:28:52Oui.
00:28:53Alors, intouchable ne veut pas dire pauvre.
00:28:56Parce que tu peux être intouchable et être riche.
00:28:58D'accord.
00:28:59Surtout au niveau social.
00:29:01Au niveau social, tu restes intouchable.
00:29:03D'accord, OK.
00:29:04Et là, dans la symbolique aussi, c'est beau, je trouve,
00:29:07d'être intouchable et de soigner les autres.
00:29:10Là, du coup, il n'y a plus de barrière.
00:29:12Parce qu'elle sait ce que c'est, je pense qu'à un moment donné,
00:29:15quand elle connaît les vraies valeurs,
00:29:17la valeur du temps, la valeur du soin.
00:29:20Sonny, elle est carrément passée par des phases
00:29:22où elle a été halitée pendant, je ne sais pas,
00:29:24plusieurs mois, voire plusieurs années.
00:29:26Et elle dit, j'entendais, en fait,
00:29:28les gens qui disaient, je serais bien mieux morte.
00:29:31Il faut pouvoir vivre avec ça.
00:29:33Et après, regarder les gens, tu te dis,
00:29:35les gens, normalement, sont là pour moi.
00:29:37Mais là, en fait, il n'y a pas de soutien.
00:29:39Cette force-là, c'est vraiment elle toute seule
00:29:41qui a dû la trouver en elle.
00:29:43Donc après, certes, elle a un caractère bien trempé.
00:29:46Mais en même temps, si elle n'avait pas eu ce caractère-là,
00:29:48elle ne serait plus là.
00:29:50C'est sa force, en fait.
00:29:52Oui, voilà.
00:29:54C'est une belle revanche sur la nature.
00:29:56Oui, c'est une belle revanche sur la vie
00:29:58et c'est une belle leçon de courage.
00:30:00Exactement.
00:30:10Dans la lumière du matin
00:30:24Laisse-moi te poser une question.
00:30:26Il est incontournable,
00:30:28des soirées en charnière,
00:30:30ton expérience la plus insolite
00:30:32depuis que tu es ici à Bénarès.
00:30:34Oh là là, il y en a eu.
00:30:36Il y avait un vieux monsieur que je connaissais
00:30:38et il avait un sac en toile de jute
00:30:40avec des serpents à l'intérieur.
00:30:42Et donc, il vient un jour pour un soin au dispensaire.
00:30:44Donc on lui dit, vous laissez les serpents à l'extérieur.
00:30:46Donc il pose son sac à l'extérieur du dispensaire,
00:30:48il fait son soin et il repart.
00:30:50Et puis, je ne sais pas,
00:30:52plutôt que de redescendre les escaliers pour repartir,
00:30:54il reprend le sac,
00:30:56il se met sur le dos, il re-rentre dans le dispensaire.
00:30:58On lui dit, mais vous avez oublié quelque chose ?
00:31:00Il dit, mais non, non, c'est pour mon serpent.
00:31:02Et il nous sort le serpent.
00:31:04Et il dit, bah oui, mon serpent, il a un problème.
00:31:06Et en fait, il était tout sec, tout asséché.
00:31:08Il me dit, bah oui, qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:31:10Je dis, je ne sais pas en fait,
00:31:12parce que je ne suis pas vétérinaire.
00:31:14Il dit, je ne sais pas,
00:31:16emmaillotez-le dans un linge humide.
00:31:18Je n'avais pas de solution.
00:31:20Parfois, oui, on nous amène
00:31:22des animaux,
00:31:24mais on ne peut pas,
00:31:26parce que par rapport à l'hygiène, tu ne peux pas.
00:31:28Il y a aussi ce que les gens vont se mettre
00:31:30sur la plaie pour arrêter un saignement.
00:31:32J'ai vu des petits morceaux de papier journaux
00:31:34collés dans la plaie.
00:31:36Après, tu as du mal à les enlever.
00:31:38De la chaux.
00:31:40Ici, quand ils chiquent,
00:31:42je ne sais pas si tu les as vu chiquer du panneau.
00:31:44Souvent, ils prennent un petit peu de chaux.
00:31:46Ça réactive le goût.
00:31:48Je ne sais pas ce que ça fait exactement.
00:31:50Et en fait, ça fait une espèce d'emplâtre.
00:31:52Ils se mettent ça dans une plaie qui saigne.
00:31:54Du coup, ça arrête le saignement.
00:31:56Sauf qu'après,
00:31:58tu ne peux plus l'enlever.
00:32:00Quand ils arrivent avec ça,
00:32:02l'emplâtre, il est dedans,
00:32:04mais tu ne peux pas l'enlever.
00:32:06Tu es obligé de ramollir.
00:32:08Il y a un peu de tout.
00:32:10L'étoile d'araignée sur les plaies aussi.
00:32:12C'est les recettes de grand-mère.
00:32:14C'est ça.
00:32:16Les enfants, par exemple,
00:32:18vont manger les mangues en suçant la peau.
00:32:20Le fait d'être en contact
00:32:22avec la peau de la mangue non lavée,
00:32:24si elle est bourrée de produits chimiques,
00:32:26ça crée des espèces d'abcès.
00:32:28Tu vois des boules comme ça,
00:32:30des balles de ping-pong.
00:32:32Ils ont ça des fois.
00:32:34C'est impressionnant.
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00:37:12C'est tout le matériel qu'on utilise vraiment quotidiennement, tu vois, l'appareil à glycémie
00:37:25si besoin.
00:37:26Et du coup, comment vous achetez tout le matériel comme ça ?
00:37:31Principalement tout ce qu'on peut trouver en Inde, on va l'acheter en Inde.
00:37:34Mais c'est pas trop dur à se procurer quoi ?
00:37:36Non, non, non.
00:37:37Souvent je fais à la pharmacie là-proche.
00:37:38Elle est à côté ?
00:37:39Oui, oui.
00:37:40En manque de certains médicaments, Céline me propose justement de l'accompagner à
00:37:55la pharmacie de proximité pour s'approvisionner.
00:38:27D'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord, d'accord
00:38:58Le bon petit chai au lait et aux épices
00:39:02T'en as déjà bu ?
00:39:04Oui, on m'a initié
00:39:06Oh, ça fait du bien
00:39:15J'allais dire à la tienne, mais t'as déjà commencé
00:39:17Ah pardon, mais avec le chai, c'est qu'on fait pas ça
00:39:19Ah bah oui
00:39:22Est-ce que le coût principal des dépenses que tu fais avec le dispensaire va dans le matériel, les médicaments ?
00:39:31Alors, ça en fait partie
00:39:33Ce qui représente aussi pas mal, ça va être le loyer et les indemnités de mes collègues
00:39:38Il y a quand même trois personnes à réunir
00:39:40En fait, ce que les gens donnent, en don, que ce soit un particulier qui fait un don ou une entreprise
00:39:46En fait, ça nous sert vraiment au fonctionnement du dispensaire
00:39:50Donc, concrètement, demain, il n'y a plus de don ?
00:39:53Eh bien, il n'y aura plus de dispensaire
00:39:56Puisqu'on ne peut pas, moi personnellement, je ne pourrais pas financer une année, même une année
00:40:02Et je suppose que t'as des dons aussi de matériel ?
00:40:06Oui, alors ça peut être des particuliers, des gens qui nous demandent pour faire un don
00:40:11Ils ont des choses, tu vois, des suivis de soins qui s'arrêtent
00:40:14Et après, ça va être d'autres personnes, beaucoup des infirmières à domicile
00:40:17Parce qu'elles ont beaucoup de retours de matériel, de patients
00:40:20Alors je leur dis, plutôt que d'envoyer un colis qui ne va pas être optimisé
00:40:24On fait l'envoi du colis en France pour éviter qu'il arrive là, qu'il soit perdu ou qu'il soit ouvert
00:40:28Et toi, quand tu vas en France, tu récupères ?
00:40:30Voilà, moi je ramène ou les bénévoles ramènent
00:40:33Et est-ce que tu as une idée, à peu près, de combien revient le coût d'un soin, en moyenne ?
00:40:41On avoisine les un euro, voire un peu moins, je pense
00:40:44Mais ce n'est pas un soin qui va être très cher, parce qu'en fait, une compresse, on ne la met pas entière
00:40:48Oui, j'ai vu que vous découpiez vraiment
00:40:51Mais en fait, c'est bien, parce que vous êtes forcés, c'est suffisant
00:40:55Et c'est là qu'on se rend compte que nous, on fait énormément de gâchis, finalement
00:41:02Et toi, tu es dans l'obligation de faire attention à ça
00:41:06Et finalement, ça fonctionne
00:41:09En fait, ça suffit
00:41:12Ferme les yeux
00:41:14Je n'aime pas ça
00:41:19Je peux les ouvrir ?
00:41:23Merci
00:41:26Et tu vois, il n'y a pas longtemps, en plus, il y a quelqu'un qui est venu me voir pour un petit garçon avec une perle de collier dans l'oreille
00:41:33Je pense qu'on la voyait comme ça, mais c'est vrai que des fois, pour quelque chose d'un peu plus, ce n'est pas super
00:41:41C'est vrai, c'est vrai
00:41:51C'est un gros frevoir, lui
00:42:02Impressionnée par Sonny et sa force de vivre, j'ai voulu en savoir plus sur son histoire et son environnement
00:42:09Issue d'une famille de 7 enfants, elle vit désormais seule avec son père dans un 6 mètres carré, à quelques pas seulement du crématorium
00:42:19À ce moment-là, je ne le sais pas encore, mais je vais vivre un gros moment d'émotion qui va me bouleverser en faisant écho à ma propre vie
00:42:28Sonny !
00:42:30Bienvenue chez moi
00:42:33Comment tu t'appelles ?
00:42:36My father
00:42:48Depuis combien de temps as-tu vécu avec ton père ?
00:42:51J'ai vécu toute ma vie avec lui, depuis que j'étais petite
00:42:54J'ai rencontré toi au dispensaire, avec Céline
00:42:57Qu'est-ce que tu faisais avant de la rencontrer ?
00:43:00Je ne faisais rien
00:43:02Mon père et ma mère ne me laissaient pas sortir de chez moi
00:43:06Quand mon père et ma mère sont tombés, j'étais malade, comme mon père
00:43:16Qu'est-ce que tu faisais ?
00:43:18J'ai travaillé sur le pont
00:43:20Quand j'étais 10 ans, j'ai travaillé avec mon père
00:43:24J'ai travaillé avec lui à la boutique, j'ai brûlé des corps morts
00:43:29La mort, ce n'est pas quelque chose que tu vis comme une appréhension ?
00:43:45Maintenant, tu soignes les gens, tu les aides
00:43:48Comment c'est arrivé ?
00:43:50Quand j'avais beaucoup de problèmes, ma famille ne m'aidait pas
00:43:56J'étais comme ça avec mon père
00:44:01Je pensais que si je devais me réparer, j'allais m'aider
00:44:09Pour ma vie, pour ma joie, j'ai travaillé au dispensaire
00:44:16J'avais une très bonne tête, donc j'ai travaillé très bien
00:44:22J'ai travaillé toute ma vie pour m'aider
00:44:34J'ai travaillé toute ma vie pour m'aider au dispensaire
00:44:41Je n'ai pas besoin de famille
00:44:44Je n'ai pas besoin d'argent
00:44:47J'ai juste besoin d'une bonne tête
00:44:50Je suis très heureuse de travailler au dispensaire
00:44:55J'avais l'intention d'aider les gens
00:45:01J'avais l'intention d'aider les gens
00:45:08Je suis très heureuse
00:45:15Mon père, tu t'occupes de lui ?
00:45:20Je travaille tout seul, personne ne m'aide
00:45:24J'avais l'intention de travailler, je ne voulais pas être une personne
00:45:29J'ai demandé à Céline ce qu'elle voulait faire dans la vie
00:45:34Elle m'a dit que je devais aider les gens
00:45:39Il ne peut plus marcher, il sort de la maison
00:45:43J'ai fait tout pour m'aider
00:45:55Et comment tu vas ?
00:45:58Je vais bien avec mon père
00:46:13Excuse-moi
00:46:43Oui, tu es forte
00:46:47Je dois le faire
00:46:49Si je ne le fais pas, qui va m'aider ?
00:46:55Oui
00:47:00Je travaille pour mon père
00:47:03Quand ma mère a été tuée, je pensais que personne ne m'aiderait
00:47:07Si je ne travaille pas, qui va m'aider ?
00:47:11Comment je vais faire pour mon père ?
00:47:14Si je ne travaille pas, comment je vais aider mon père ?
00:47:18Il m'a donné la vie, il m'a aidé
00:47:24Ok
00:47:37Aujourd'hui, ton père est fier de toi ?
00:47:40C'est dangereux pour lui, il ne se bat pas pour moi
00:47:44Il ne se bat pas pour personne
00:47:49Je vois de quoi tu parles
00:47:52Maintenant, je suis comme sa mère
00:48:23Il ne peut plus marcher, il sort de la maison
00:48:27J'ai fait tout pour m'aider
00:48:30Il ne peut plus marcher, il sort de la maison
00:48:34Je dois le faire
00:48:37Si je ne travaille pas, qui va m'aider ?
00:48:41Comment je vais faire pour mon père ?
00:48:45Il ne peut pas marcher, il se bat pour moi
00:48:49Qu'est-ce que tu penses, ma chérie ?
00:48:52Je pense que c'est une bonne chose
00:48:55Quand on s'est rencontré, on s'est dit que c'était une bonne chose
00:49:00Je suis heureuse de vous rencontrer
00:49:03Si je n'étais pas une bonne soigneuse, vous ne m'auriez pas rencontré
00:49:08Je suis très heureuse de vous rencontrer
00:49:12Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:49:18Je ne sais pas si je pourrais vous rencontrer la prochaine fois
00:49:22Si mon père n'est pas là, je n'irai pas
00:49:28Ce n'est pas grave
00:49:47C'est une grande chose
00:49:49Oui, c'est vrai
00:49:52Je suis heureuse de vous rencontrer
00:49:55Si je n'étais pas une bonne soigneuse, vous ne m'auriez pas rencontré
00:49:59Je n'aurais pas pu vous parler
00:50:01Je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:04Vous n'êtes pas ma famille, vous m'aimez
00:50:07Ma famille ne m'aime pas
00:50:10Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:14Ma famille ne m'aime pas
00:50:16Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:44Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:47Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:50Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:53Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:56Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:50:59Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:02Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:05Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:08Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:11Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:14Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:17Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:20Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:23Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:26Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:29Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:32Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:35Je ne sais pas pourquoi, mais je suis heureuse de vous rencontrer
00:51:39Marie et moi
00:51:56Lors de notre première visite de Varanasi, Marie et moi avons eu le privilège d'être reçu par l'un des prêtres responsables du crématorium
00:52:04Il lui tenait à coeur que nous fassions découvrir, à travers notre film, le rituel de crémation,
00:52:12si méconnu, mais profondément ancré dans la culture indienne.
00:52:15A cet instant, nous avons saisi la dimension spirituelle du travail du père de Soni, qui
00:52:23tout au long de sa vie a procédé à la crémation de milliers de corps, parfois avec l'aide
00:52:28de sa fille.
00:52:30Cet endroit est l'un des lieux les plus saints de l'Inde.
00:52:33Ceux qui meurent ici, ceux qui se brûlent ici, leur âme va directement vers le Nirvana,
00:52:39pas plus d'incarnation.
00:52:41Chaque jour, au minimum, 150 corps.
00:52:45Et ici, les corps viennent de très loin, de Delhi, de Calcutta, de Bombay.
00:52:50Donc, chaque famille amène le corps de la maison, va directement vers la rivière.
00:52:56D'abord, le corps, au fond de la rivière, pour faire la dernière bathe dans la rivière
00:53:02sainte, pour faire la dernière purification.
00:53:05Après, la famille sort le corps de la rivière.
00:53:08Reste juste là, sur les étagères, un petit peu pour secouer.
00:53:12A la même heure, la famille va payer pour l'eau.
00:53:16La famille met le corps sur les bouteilles d'eau.
00:53:19Puis, un membre, comme un fils vieillissant, met le feu à l'intérieur et commence à brûler.
00:53:24Les familles attendent, regardent, prient à l'intérieur.
00:53:31En trois heures, le corps complet ne brûle pas.
00:53:34Comme un homme meurt, la poitrine, une femme meurt, la poitrine est restée.
00:53:39La famille prend le feu avec un couteau, le met dans la rivière.
00:53:43Puis, le reste de l'eau reste au même endroit.
00:53:47Pas de purification, la famille ne prend rien.
00:53:50Donc, la dernière fois, un fils vieillissant qui a commencé le feu,
00:53:53il avait un pot de clay pour amener l'eau de la rivière dans le pot
00:53:57et venir à l'étagère pour calmer le feu.
00:54:00Le pot se remet sur l'étagère.
00:54:03Et le pot, c'est un bricolage.
00:54:05Cela signifie qu'il brûle la relation avec le corps mort et la famille,
00:54:09et la soule est libre.
00:54:11Puis, toute la famille s'éloigne d'ici pour aller à l'autre côté de la rivière
00:54:15pour prendre une douche dans la rivière, puis retourner à la maison.
00:54:21Le feu est terminé.
00:54:23La famille se réunit pour se réunir.
00:54:26La famille se réunit pour se réunir.
00:54:29La famille se réunit pour se réunir.
00:54:34C'est l'heure de nous dire au revoir.
00:54:36Merci beaucoup.
00:54:37Merci à toi vraiment.
00:54:39C'était une vraie rencontre.
00:54:42J'ai appris plein de choses.
00:54:45Je suis un peu triste de te quitter, je ne te le cache pas.
00:54:49Je n'ai pas l'impression que ça fait que quelques jours que je ne te connaissais pas avant.
00:54:54Je pense qu'on est partis quand même pour regarder.
00:54:58Je pense qu'on gardera contact, c'est sûr.
00:55:01Pas de soucis.
00:55:03Je te fais des gros bisous.
00:55:06Prends soin de toi comme il y a plein d'autres.
00:55:09Pas de souffler, c'est bon.
00:55:14Et puis, à bientôt.
00:55:15On te donne des nouvelles en tout cas.
00:55:18Au revoir, ciao.
00:55:20Pour Sonny, je vais te dire au revoir.
00:55:24Je vais te dire merci.
00:55:26Je vais retourner en France.
00:55:28Et je vais te remercier pour tout ce que tu m'as apporté.
00:55:36D'avoir été toi, ça a été une magnifique rencontre.
00:55:39Je ne pense pas que je t'oublierai.
00:55:41Après, j'ai appris beaucoup de choses.
00:55:45J'ai appris beaucoup de choses.
00:55:48J'ai appris beaucoup de choses.
00:55:50Je ne t'ai pas oublié.
00:56:16Ne t'inquiètes pas.
00:56:39Ça va ?
00:56:40Comment ça ne pourrait pas aller ?
00:56:42Regarde, c'est magnifique.
00:56:44Tu comprends pourquoi je t'ai donné rendez-vous ici ?
00:56:46Ouais, ouais, je comprends.
00:56:48On entend les bruits, mais ça reste paisible.
00:56:51En fait, t'es au-dessus de la ville,
00:56:54et tu te rends compte de la beauté,
00:56:57de la beauté de cette ville.
00:57:01Ça a été très intense.
00:57:03Ouais.
00:57:04Très intense.
00:57:05Les moments les plus magiques,
00:57:06ça a été vraiment les rencontres que j'ai faites ici,
00:57:08notamment avec la rencontre de Sonny.
00:57:12Ouais.
00:57:13Je te cache pas que cette femme,
00:57:15elle m'a bouleversée,
00:57:17et je crois qu'elle restera gravée là et là.
00:57:22Mais, vraiment.
00:57:24Je pense que t'es pas gagnée à la première rencontre.
00:57:26Non.
00:57:27C'est quelqu'un qui est assez fermé.
00:57:29Ouais, ça fait partie du personnage.
00:57:31Le premier échange, elle m'a chambrée.
00:57:34Elle m'était très directive,
00:57:36et je me dis, oula !
00:57:38Et quand j'ai compris, en fait,
00:57:40que c'était une marque de...
00:57:43De carapace.
00:57:44Ouais.
00:57:45Et qu'elle commençait un peu à se briser,
00:57:47et elle m'a acceptée.
00:57:49Tout de suite.
00:57:51Et tu sens que c'est hyper sincère.
00:57:53Tu sais que les moments où je me lèverais,
00:57:56ou peut-être le jour où je me dirais,
00:57:58ma vie, c'est de la merde,
00:58:01je penserais à elle.
00:58:03Et je me dirais, mais en fait, t'as pas le droit,
00:58:05ta vie, elle est hyper facile, quoi.
00:58:09Ça restera ma référence.
00:58:11De femme.
00:58:12De femme forte, de femme puissante.
00:58:14Elle donne tout.
00:58:15Elle donne tout aux autres.
00:58:16Elle a rien.
00:58:17Elle a rien, cette femme.
00:58:19Elle a rien.
00:58:22Jissé l'a pris en photo,
00:58:24et lui a offert un peu la rouille.
00:58:26Elle n'a pas photo d'elle et son père,
00:58:28elle n'a pas de photo de son père.
00:58:29Et c'était un cadeau qui était formidable.
00:58:32Et à un moment, Jissé lui a dit,
00:58:34est-ce que tu veux que je te refasse une photo
00:58:36de toi seule ?
00:58:38Et elle a dit, non,
00:58:40gardes-en pour les autres.
00:58:44Elle avait une photo.
00:58:47Et en fait, ça lui suffisait,
00:58:49et le reste, c'était pour les autres.
00:58:51Elle n'avait pas besoin de plus.
00:58:53Elle n'en avait pas besoin, en fait.
00:58:55Alors que,
00:58:57elle a bien fait comprendre
00:58:59qu'elle n'a pas grand monde qui pense à elle.
00:59:03Je l'ai prise dans mes bras,
00:59:05et elle m'a dit,
00:59:08tu sais,
00:59:10on ne se connaît que depuis quelques jours,
00:59:13mais tu avais fait un geste
00:59:15que même ma famille ne fait pas avec moi.
00:59:18Tu fais partie de sa famille, maintenant ?
00:59:20Oui.
00:59:21Elle te l'a dit ?
00:59:22Elle me l'a dit, oui.
00:59:24Elle me l'a dit.
00:59:26J'ai un grand respect pour Céline.
00:59:29Et je trouve ça formidable,
00:59:31ce qu'elle a pu faire.
00:59:32C'est le genre de personne,
00:59:34comme j'aime à dire,
00:59:35qui rentre dans le cœur,
00:59:36mais genre, tout de suite.
00:59:38Je ne la connaissais pas.
00:59:41Je suis arrivée,
00:59:43et à peine quelques minutes après,
00:59:45on parlait, on discutait,
00:59:47on travaillait,
00:59:48comme si on s'était connus.
00:59:50Genre, toujours.
00:59:52Tu sens qu'il y a un certain respect vis-à-vis d'elle.
00:59:56Je pense qu'elle a vraiment gagné sa place.
00:59:58C'est vraiment des personnes
01:00:00qui redonnent espoir et foi en l'humanité.
01:00:04Ce qu'on a vécu là,
01:00:05j'espère vraiment qu'on va pouvoir transmettre
01:00:09tout ce qu'on a vécu,
01:00:10tout ce qu'on a ressenti,
01:00:12pour que les personnes qui me suivent
01:00:15et qui regardent la websérie
01:00:18puissent se rendre compte
01:00:20de la beauté de l'action.
01:00:23Et que malheureusement,
01:00:25sans aide extérieure,
01:00:26c'est quelque chose qui ne peut pas perdurer.
01:00:28Et ça, il faut bien le comprendre.
01:00:30Merci à Earthquake, vraiment.
01:00:33Ça a été des moments magiques.
01:00:37Magiques,
01:00:38avec beaucoup de leçons derrière.
01:00:41Merci à toi.
01:00:42Merci à toi aussi.
01:00:43Merci à toi, vraiment.
01:00:51Coucou !
01:00:52Alors, comme vous savez,
01:00:53j'étais en immersion en Inde,
01:00:55dans un dispensaire.
01:00:56Vous avez pu suivre à travers mes stories.
01:00:59J'essaie de vous partager ça quotidiennement,
01:01:01sans trop l'utiliser.
01:01:02Maintenant que vous avez vu la websérie,
01:01:04vous savez exactement ce que j'ai ressenti,
01:01:07ce que j'ai vécu.
01:01:08Je vous ai partagé des images,
01:01:10j'espère, des émotions et des messages.
01:01:12Je suis heureuse parce que
01:01:14vous avez pu découvrir
01:01:15des femmes juste exceptionnelles
01:01:17et les besoins, surtout,
01:01:20des dispensaires.
01:01:21Les besoins, qu'ils soient financiers, matériels,
01:01:24ou juste en switchant,
01:01:25c'est-à-dire en partageant.
01:01:33C'est ce que j'ai vécu.
01:01:34C'est ce que j'ai vécu.
01:01:35C'est ce que j'ai vécu.
01:01:36C'est ce que j'ai vécu.
01:01:37C'est ce que j'ai vécu.
01:01:38C'est ce que j'ai vécu.
01:01:39C'est ce que j'ai vécu.
01:01:40C'est ce que j'ai vécu.
01:01:41C'est ce que j'ai vécu.
01:01:42C'est ce que j'ai vécu.
01:01:43C'est ce que j'ai vécu.
01:01:44C'est ce que j'ai vécu.
01:01:45C'est ce que j'ai vécu.
01:01:46C'est ce que j'ai vécu.
01:01:47C'est ce que j'ai vécu.
01:01:48C'est ce que j'ai vécu.
01:01:49C'est ce que j'ai vécu.
01:01:50C'est ce que j'ai vécu.
01:01:51C'est ce que j'ai vécu.
01:01:52C'est ce que j'ai vécu.
01:01:53C'est ce que j'ai vécu.
01:01:54C'est ce que j'ai vécu.
01:01:55C'est ce que j'ai vécu.
01:01:56C'est ce que j'ai vécu.
01:01:57C'est ce que j'ai vécu.
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01:02:00C'est ce que j'ai vécu.
01:02:01C'est ce que j'ai vécu.
01:02:02C'est ce que j'ai vécu.
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01:02:05C'est ce que j'ai vécu.
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