Présence de LFI à l'hommage aux victimes des attaques du 7 octobre : «Les familles des otages sont hostiles à la venue de ces élus à la commémoration», confie Stéphane Amar

  • il y a 7 mois
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Stéphane Amar, journaliste indépendant israélien et auteur de "L’exception israélienne, enquête sur un état controversé", répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur l'hommage qui sera rendu ce mercredi aux victimes françaises des attaques du 7 octobre et à la présence polémique des membres de la France insoumise qui avaient refusé de considérer le Hamas comme un mouvement terroriste.

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Transcript
00:00 - Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le journaliste israélien Stéphane Amar.
00:05 - Bonjour Stéphane Amar.
00:07 - Bonjour Dimitri.
00:08 - Bienvenue sur Europe 1 en direct avec nous depuis Israël.
00:11 Stéphane, vous êtes documentariste, auteur de plusieurs ouvrages, le dernier paru aux éditions de l'Observatoire,
00:16 l'exception israélienne. On vous a invité à plusieurs reprises depuis le 7 octobre Stéphane Amar
00:22 pour que vous nous teniez au courant de ce qui se passe en Israël, de comment on voit l'évolution de la situation,
00:29 comment on perçoit également la France depuis le 7 octobre.
00:32 Il se trouve qu'aujourd'hui même Stéphane Amar, la France organise un hommage national aux 42 victimes françaises,
00:38 c'est-à-dire surtout franco-israéliennes, de l'attaque du Hamas le 7 octobre.
00:43 42 concitoyens décédés parmi les près de 1200 personnes assassinées ce jour-là par les tueurs du Hamas.
00:49 C'est une cérémonie importante pour la France, mais est-ce qu'on en parle ce matin en Israël Stéphane Amar ?
00:56 Alors on en parle un petit peu, pas beaucoup dans la presse israélienne.
01:01 L'israélien de la rue n'est sans doute pas au courant de ce qui va se passer aujourd'hui en France,
01:06 mais en revanche la communauté franco-israélienne d'Israël est mobilisée.
01:11 C'est une communauté très importante, on estime qu'il y a au moins 150 000 franco-israéliens qui vivent en France.
01:16 Et l'ambassade de France à Tel Aviv va organiser une retransmission en direct de cet hommage
01:23 sur la fameuse place des otages devant le théâtre de Tel Aviv,
01:27 qui est devenu le lieu emblématique de rencontre des familles des otages détenus à Gaza.
01:34 Et donc cet hommage va être suivi en direct ici en Israël par ces familles d'otages, qu'elles soient franco-israéliennes ou non.
01:43 Alors par-delà l'hommage il y a cette polémique politique concernant la présence d'élus de la France insoumise
01:49 qui seront présents pour des raisons de protocole, bien sûr c'est un hommage national.
01:53 Mais plusieurs familles d'otages, plusieurs familles de victimes du 7 octobre
01:59 ont écrit à Emmanuel Macron pour lui dire qu'elle ne voulait pas de leur présence.
02:03 On les a vus d'ailleurs certains de ces élus de la France insoumise ces jours-ci,
02:07 pas très loin de chez vous en fait, juste devant le terminal de Rafah,
02:11 c'est la porte d'entrée sud de la bande de Gaza. Qu'est-ce qu'on en a dit ?
02:16 Il y a évidemment beaucoup de critiques ici en Israël face à l'attitude des élus de la France insoumise,
02:23 bien au-delà d'ailleurs des familles des otages qui effectivement se sont dit choquées,
02:28 qui sont hostiles à la venue de ces élus à la commémoration.
02:32 Mais plus largement il y a une incompréhension de tous les Israéliens
02:37 par rapport à cette attitude d'une certaine gauche française
02:43 qui a refusé de crier à des terroristes les massacres du 7 octobre,
02:47 alors que le caractère terroriste évidemment saute aux yeux.
02:51 Et cette sémantique utilisée par plusieurs élus de la France insoumise
02:58 en parlant de crimes de guerre par exemple des deux côtés,
03:01 ou alors en parlant même de mouvements de résistance pour évoquer le Hamas,
03:06 bien sûr cela choque énormément.
03:08 Le sentiment général ici bien sûr c'est que les Israéliens ont été entraînés dans cette guerre
03:13 par ces massacres qu'il n'y aurait pas eu.
03:15 Cette guerre de Gaza s'il n'y avait pas eu les massacres du 7 octobre.
03:18 Et donc il y a une véritable incompréhension, un sentiment d'injustice très largement partagé,
03:22 à gauche comme à droite je dois le dire.
03:24 Je rencontre très souvent les premiers visés par ces attaques qui sont des Israéliens de gauche,
03:29 les Israéliens des kiboutz qui étaient aux premières loges de ces massacres.
03:33 Et eux ont du mal à se reconnaître dans ce discours porté par une certaine gauche,
03:37 avec qui par ailleurs ils pouvaient avoir dans le passé des points communs.
03:40 - Comment on perçoit la France en ce moment en Israël Stéphane Amar ?
03:44 Est-ce que le regard a évolué ?
03:46 Qu'est-ce qu'on pense aussi du projet d'Emmanuel Macron de créer un autre temps mémoriel,
03:52 cette fois pour les victimes françaises de Gaza ?
03:54 Comme s'il y avait besoin de rétablir une espèce d'équilibre entre les victimes israéliennes
03:58 et les victimes françaises de Gaza d'ailleurs dont on n'a pas la liste,
04:01 on ne sait pas tellement de qui il s'agit.
04:03 - Vous savez depuis 1967 et la guerre des six jours,
04:07 et l'attitude du général de Gaulle qui avait refusé de soutenir Israël,
04:11 et qui ensuite avait eu cette fameuse phrase sur les juifs dominateurs et sur deux,
04:16 il y a une relation extrêmement ambiguë, extrêmement compliquée entre la France et Israël.
04:20 La France qui était, il faut le rappeler c'est très important,
04:22 le principal soutien de l'état d'Israël au tout début dans les années 50.
04:27 Sans doute qu'Israël doit une bonne partie de sa survie à la France, à l'armement français.
04:33 Mais les choses ont bien changé, il y a eu des présidents plus ou moins favorables à Israël,
04:39 notamment François Hollande qui était perçu très positivement ici.
04:43 Mais effectivement l'attitude d'Emmanuel Macron dérange.
04:47 La France n'est pas rangée dans le camp des adversaires résolus d'Israël
04:51 comme par exemple l'Irlande ou l'Espagne.
04:54 Mais enfin on reproche à la France de ne pas clairement se prononcer dans ce conflit,
04:59 de ménager effectivement la chèvre et le chou,
05:01 et d'établir comme vous le suggérez une forme de symétrie entre le Hamas et l'armée israélienne.
05:08 En disant aussi, Emmanuel Macron a fait des déclarations
05:11 expliquant que l'armée israélienne visait délibérément des civils dans la bande de Gaza.
05:16 Ce sont des déclarations qui ont énormément choqué encore une fois dans les deux camps à gauche et à droite.
05:22 - Je voudrais vous faire part de ce qu'écrit dans Le Figaro ce matin,
05:26 enfin sous la plume de Jenny Bastier, votre confrère Stéphane Amart, votre confrère Amit Segal.
05:30 C'est un journaliste très important en Israël, a tendance on va dire droite conservatrice.
05:34 Il explique, Amit Segal, que le nouveau clivage politique en Israël
05:39 se structure autour de deux propositions,
05:42 soit c'est sauver les otages, soit c'est détruire le Hamas.
05:45 On a bien conscience en Israël que ça va être difficile,
05:48 pour ne pas dire impossible finalement, de faire les deux.
05:51 Est-ce qu'il résume assez bien le climat politique chez vous en ce moment Stéphane Amart ?
05:56 - Oui, mais je crois que ce dilemme dont il parle est le dilemme que ressent chaque Israélien individuellement.
06:02 Chaque personne bien sûr en Israël voudrait la libération des otages,
06:06 et en même temps chacun comprend qu'Israël ne peut plus vivre avec à ses frontières
06:10 un mouvement qui rêve de l'extermination de tous les habitants du pays,
06:15 ce qu'il a montré le 7 octobre.
06:17 C'est donc un arbitrage extrêmement...
06:19 ... à Netanyahou, en obtenant à la fois la libération des otages,
06:25 en tout cas ceux qui restent en vie, puisque selon l'armée israélienne,
06:28 il y aurait moins d'une centaine d'otages qui sont encore en vie à Gaza
06:31 sur les 136 que détient officiellement le Hamas,
06:34 et en même temps arriver à cet objectif qui est l'éradication de la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza.
06:41 Donc effectivement il y a cette tension en Israël,
06:44 mais je dirais qu'au-delà d'être une tension entre deux camps,
06:47 elle est une tension qui existe en chaque Israélien.
06:50 - Merci beaucoup Stéphane Amart de votre disponibilité ce matin en direct depuis Israël.
06:55 Pardonnez-nous chers auditeurs pour le petit problème de liaison.
06:58 Tiens je vous donne un chiffre aussi concernant Israël.
07:00 700 kilomètres, c'est le nombre de la distance de tunnel qui a été découverte par l'armée israélienne.
07:05 Figurez-vous que c'est pratiquement autant que le réseau ferré israélien.
07:08 700 kilomètres, c'est 7 fois plus que ne l'estimait l'armée israélienne.
07:13 7h19 sur Rob.

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