- il y a 2 ans
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00:00 [Générique]
00:12 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de TV5MONDE, le plateau de Face au territoire,
00:17 diffusé, vous le savez, cette émission dans 200 pays.
00:20 Aujourd'hui, mon invité politique, eh bien c'est François-Xavier Bellamy. Bonjour.
00:24 Bonjour.
00:24 Merci d'être avec nous. Vous êtes député européen et tête de liste LR à ces élections européennes.
00:29 Cette émission est réalisée en partenariat avec West France, avec Nice Matin, avec le magazine Le Point,
00:34 avec 20 minutes, avec Géostratégie et avec France Antille.
00:37 Comme ça, nous couvrons tout le monde et tous.
00:41 Merci d'être avec nous ce matin. J'ai une question à vous poser.
00:43 Quand on est tête de liste aux élections européennes, comme vous l'êtes,
00:46 est-ce qu'on est vraiment maître de la constitution de sa liste ?
00:49 J'ai lu un écho dans Le Point il y a quelques jours, disant que vous ne vouliez pas de Geoffroy Didier,
00:53 un de vos colistiers possibles, qui est lui-même sortant.
00:56 J'ai vu qu'au Sénat, les sénateurs LR vous avaient dit
01:00 « Ah, on ne veut pas de Brice Hortefeux, de Danile Morano ».
01:02 Comment faites-vous ? Et est-ce que vous êtes leur chef ? Donc vous les suivez. Comment ça se passe ?
01:07 – Vous savez, j'ai beaucoup de respect pour le travail des journalistes.
01:10 Mais pour le coup, ce qui concerne ces rumeurs que parfois on trouve colportées de ci ou de là
01:17 ne me paraît pas ni décisif pour les Français, ni bien souvent correspondre à la réalité.
01:24 Il m'arrive très souvent de lire des choses dont je suis assez stupéfait
01:28 qu'elles puissent être racontées alors qu'elles me paraissent très éloignées du réel.
01:33 Pour ce qui concerne la construction de la liste, nous, nous travaillons avec Éric Ciotti.
01:36 Ce ne sera pas seulement ma décision, bien sûr, c'est une décision collective.
01:39 Ce sera la liste de notre famille politique.
01:41 Mais nous travaillons avec un seul objectif, c'est d'être utile aux Français de main,
01:45 de pouvoir faire en sorte de peser dans les institutions européennes,
01:48 de faire que les candidats de cette liste seront le plus convaincants possible pour les électeurs,
01:54 pour pouvoir être demain le plus efficace possible,
01:56 pour pouvoir servir la voie de la France au Parlement européen.
01:58 C'est la seule chose qui compte pour nous.
02:00 – François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes,
02:03 est notre invité ce matin dans "Face au territoire",
02:05 dans un instant Stéphane Vernet de Ouest-France sur ce plateau.
02:09 [Générique]
02:12 Bonjour Stéphane Vernet, rédacteur en chef délégué de Ouest-France,
02:14 directeur de la rédaction de Paris.
02:16 Merci d'être avec nous, on démarre avec ce discours de politique générale de Gabriel Attal.
02:20 Eh oui, déverrouiller, désmicardiser, j'ai y arrivé, débureaucratiser,
02:25 qu'avez-vous apprécié et/ou détesté dans le discours de politique générale du Premier ministre mardi ?
02:31 – Je vais vous dire une chose très simple, pour moi ce qui compte maintenant,
02:34 ce ne sont plus les mots, ce sont les actes.
02:36 Les mots, évidemment, on en a eu beaucoup avec le macronisme,
02:40 on finit par y être habitué, le problème c'est la réalité de l'action.
02:44 Je reprends le premier terme que vous avez emprunté au Premier ministre,
02:47 désmicardiser, qui peut ne pas être d'accord avec ça ?
02:51 La France s'enlise dans la pauvreté aujourd'hui,
02:53 mais cette pauvreté, de qui est-elle le bilan ?
02:57 Depuis qu'Emmanuel Macron est à l'Élysée,
02:59 les Français sont passés de 12% de travailleurs au SMIC à 17%.
03:04 Donc la smicardisation du pays, elle a été entraînée par ce décrochage économique
03:10 qui malheureusement caractérise la politique menée depuis 2012,
03:14 en réalité depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé à l'Élysée
03:16 dans l'équipe de François Hollande, rien n'a vraiment changé depuis.
03:20 Et finalement, nous voyons en effet les Français rattrapés par la lumière.
03:23 Pour vous, c'est les paroles, les mots, etc. Vous attendez des résultats ?
03:26 Ce qui compte, c'est quels sont les actes menés.
03:29 Et encore une fois, les mots, on les a déjà eus maintenant,
03:32 il nous faut la réalité de l'action.
03:34 Un mot sur le logement, la Fondation Abbé Pierre publie son rapport annuel ce matin,
03:38 elle alerte sur la bombe sociale du mal-logement en France.
03:41 Quand le Premier ministre parle de choc de l'offre du logement,
03:45 pour vous c'est une bonne nouvelle ou c'est du pipot ?
03:47 En fait, ça n'est même pas le problème. Il y a un problème de diagnostic.
03:51 Aujourd'hui, il y a des logements disponibles sur le marché,
03:54 il y a énormément de Français qui cherchent à se loger.
03:58 Mais le grand problème, c'est que les Français qui ont besoin de se loger
04:02 ne peuvent pas emprunter pour le faire,
04:04 ne peuvent pas financer le logement dont ils ont besoin.
04:08 Le problème, c'est que nous retombons sur le même sujet.
04:11 La France est en train de s'enfoncer dans la pauvreté.
04:16 C'est ça la réalité de la situation en France.
04:19 Et rendez-vous compte, nous sommes exactement à l'anniversaire aujourd'hui
04:22 de l'appel de l'Abbé Pierre, qui à l'hiver 54,
04:26 dénonçait la crise du logement. C'est le 1er février 54.
04:30 C'est l'anniversaire de cet appel.
04:32 Et bien aujourd'hui, la Fondation Abbé Pierre, comme tous les acteurs du logement,
04:34 disent qu'ils n'ont jamais vu une situation comme celle que nous connaissons aujourd'hui.
04:38 On parle de 3000 enfants qui dorment à la rue aujourd'hui.
04:40 En ce 1er février, j'ajoute juste un élément,
04:42 parce que je crois que c'est un sujet majeur.
04:45 En ce 1er février, nous vivons aussi un moment assez terrible.
04:48 Les prix de l'électricité vont augmenter pour tous les Français d'entre 8 et 10%.
04:52 Alors pour beaucoup de Français, évidemment,
04:55 ça représente un effort supplémentaire, mais qui n'est pas insurmontable.
04:58 Mais il y a des millions de Français dans notre pays
05:00 pour qui ces 10% d'augmentation vont signifier le fait que
05:05 l'europrès auquel ils comptent, le mois sur lequel ils travaillent,
05:10 parce que ce sont des Français qui travaillent pour beaucoup d'entre eux,
05:13 et bien cette situation va contribuer encore à la précarité énergétique qui touche.
05:18 5 millions de Français dans notre pays, 5 millions de Français
05:21 sont marqués par cette difficulté à financer leur énergie pour se chauffer, pour s'éclairer.
05:26 Et ça, encore une fois, je le redis, c'est l'un des symptômes de l'appauvrissement de la France.
05:30 Et notre devoir, c'est de parler de cet appauvrissement de la France.
05:33 On n'en parle pas assez, mais il est aujourd'hui devant nous, ce constat, et il faut y répondre.
05:37 L'autre grand sujet du moment, c'est la crise agricole.
05:40 Qu'est-ce qui pourrait donner satisfaction aux agriculteurs aujourd'hui selon vous, le point clé ?
05:44 Qu'est-ce que ça pourrait être ? Que faire de plus ?
05:46 Il faut d'abord, non pas faire plus, mais faire autrement, changer complètement de cap.
05:52 Et d'une certaine manière, j'ai envie de dire que le principal aujourd'hui,
05:55 pour nos institutions, pour nos politiques publiques,
05:57 en matière d'agriculture, ce ne serait pas de faire plus,
05:59 mais de faire moins, moins de normes, moins de contraintes, moins de complexités,
06:03 moins de contrôles, moins de surveillance.
06:06 Laissez les agriculteurs travailler.
06:08 Les agriculteurs ne demandent pas d'être financés, d'être subventionnés.
06:13 Ils ne demandent pas d'être l'objet de nouvelles propositions de plus en plus compliquées.
06:18 Ils veulent au contraire une chose toute simple, ils veulent qu'on les laisse bosser.
06:22 Et ça, pour le coup, je crois que c'est là aussi le changement de cap
06:25 que nous n'avons cessé de défendre au Parlement européen,
06:27 parce que là aussi, je suis fasciné de voir le décalage entre les paroles et les actes.
06:31 Gabriel Attal, comme Emmanuel Macron, nous disent
06:33 "il faut sortir de la France des normes, de la France de la contrainte,
06:36 de la France de la complexité",
06:38 mais c'est leur majorité à Paris, comme à Bruxelles,
06:42 qui ont soutenu tout ce qui rend aujourd'hui la vie des agriculteurs impossible.
06:46 Et donc le vrai sujet, c'est est-ce que nous sommes capables
06:48 de tirer enfin un bilan de cette espèce de contradiction permanente
06:51 et de retrouver un cap clair ?
06:53 Alors Stéphane Vernet, chaud nu, qui est collaborateur et dessinateur à Ouest France,
06:57 a une question à poser à François-Xavier Bellamy, notre invité ce matin.
07:01 C'est sous forme de questions de dessin et c'est une tradition.
07:04 Dans cette émission, on le regarde ensemble.
07:07 François-Xavier Bellamy, bonjour.
07:09 Décidément, ce pauvre Gabriel Attal doit regretter d'être passé du mammouth à la vache enragée.
07:16 Et c'est d'une exploitation en région Occitanie,
07:20 sur un ballot de foin devant un parterre d'agriculteurs sur la paille,
07:24 qu'il a tenté de désamorcer la crise.
07:26 La com' était bonne, mais les agriculteurs ont décidé de poursuivre le mouvement
07:31 en montant sur Paris pour bloquer la capitale.
07:34 Bon, à y regarder de plus près, la marge de manœuvre de gouvernement est quasi nulle,
07:38 car tout se passe à Bruxelles.
07:41 Et Gabriel Attal ne sait plus à quel saint se vouer,
07:44 peut-être prier Saint-Jacques, non pas de Compostelle,
07:47 mais de Saran en Corrèze pour éviter que la situation ne finisse en jacquerie.
07:53 Alors la question que je vous pose est la suivante.
07:54 Entre un Premier ministre qui à Paris tente d'amadouer les agriculteurs avec des carottes,
07:59 et un président de la République qui à Bruxelles caresse les écologistes dans le sens du poil,
08:06 le gouvernement français ne joue-t-il pas là un double jeu ?
08:11 La réponse est oui.
08:13 Et le dessin est supérieur à la démonstration pour le dire.
08:16 Bien sûr, nous n'avons cessé de dénoncer ce double jeu.
08:19 Et j'employais exactement la même expression chez vos confrères
08:22 il y a quelques jours pour parler de cette crise agricole.
08:24 Le gouvernement passe son temps à dire à Paris et aux agriculteurs
08:27 "il faut vous simplifier la vie", mais à la leur compliquer à Bruxelles.
08:31 Prenons un seul exemple, un texte qui a été voté par les députés macronistes,
08:35 soutenu avec détermination par Pascal Canfin,
08:38 député macroniste, président de la Commission de l'Environnement,
08:40 et qui s'appelle "Restauration de la nature".
08:42 Ce texte prévoyait de faire sortir de l'exploitation 10% des terres agricoles,
08:47 d'organiser la décroissance de notre agriculture au nom de l'environnement.
08:50 C'est le sujet sur lequel nous nous sommes le plus affrontés avec nos collègues.
08:53 On vous entend François-Xavier Bellamy, mais ce double jeu existe aussi chez vous.
08:57 Le Parlement européen, la majorité c'est le PPE, c'est votre famille politique.
09:01 La présidence de la Commission européenne c'est Ursula von der Leyen, elle vient du PPE.
09:05 Elle a été nommée par Emmanuel Macron.
09:06 Oui, mais c'est votre famille politique.
09:09 Vous siégez avec eux à Strasbourg et à Bruxelles.
09:12 Le fait est que la majorité au Parlement européen, comme vous le savez,
09:13 elle n'existe pas, elle se construit texte par texte,
09:15 vous le savez bien puisque vous connaissez bien le Parlement européen.
09:18 Et sur les textes dont nous parlons, sur les textes qui concernent par exemple l'agriculture,
09:21 mais plus généralement sur tous les sujets liés à l'environnement,
09:24 on a vu se construire au Parlement européen une majorité qui,
09:27 c'était le cas sur la restauration de la nature, à l'aide de l'extrême gauche,
09:30 en passant par les verts, les écologistes, jusqu'aux socialistes et aux élus macronistes.
09:34 C'est ça qui a construit la majorité de ces textes,
09:37 qui à quelques voix près souvent a fait la différence au Parlement européen.
09:41 Quant à, pardon, la relation au PPE, nous nous assumons nos positions françaises,
09:46 nous défendons nos positions françaises,
09:47 chacun assume ses propres positions au sein du Parlement.
09:50 Le PPE évidemment est un groupe politique qui, comme tous les européens,
09:53 est marqué par des divergences.
09:55 Ce qui compte, c'est ce que les Français défendent.
09:56 Les Français macronistes ont voté pour cet agenda sur enchaire
09:59 et ils ont voté pour les traités de libre-échange.
10:01 Nous, nous avons voté contre les traités de libre-échange
10:04 et contre cet agenda qui déstabilise notre agriculture.
10:07 À la Une de Ouest-France, on parle de la crise du logement, notamment du logement social.
10:10 Bien sûr. Cyril Boutier, qui est partenaire de cette émission avec le journal France Antilles,
10:15 a une question à vous poser. C'est son directeur éditorial.
10:17 Il est à Fort-de-France. François-Xavier Bellamy, on l'écoute.
10:21 Bonjour François-Xavier Bellamy.
10:23 Vous serez la tête de liste des Républicains aux élections européennes.
10:26 Quelle est, selon vous, la place que doivent occuper nos régions,
10:29 la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane
10:31 et plus largement les régions ultra-périphériques au sein de l'Union européenne ?
10:37 Cette place est centrale.
10:38 J'étais en Martinique, en Guadeloupe, il y a tout juste un mois.
10:41 J'ai eu l'occasion de rencontrer les Martiniquais, les Guadeloupéens
10:45 qui font la vie de ces territoires.
10:46 Il y aurait tellement de sujets à aborder que je ne peux pas le faire ici de manière très développée.
10:50 Peut-être juste l'un d'entre eux, l'agriculture, puisqu'on en parlait, l'agriculture antillaise,
10:55 qui aujourd'hui est marquée par les maladies qui pèsent sur la banane,
10:57 notamment la sarcosporiose.
10:59 Les exploitants que nous rencontrions, les agriculteurs antillais,
11:02 nous disaient leur besoin d'utiliser des nouvelles techniques génomiques
11:06 pour pouvoir lutter contre ces maladies sans utiliser d'un temps,
11:09 d'un trans de pesticides, de produits phytosanitaires.
11:11 Eh bien c'est fait.
11:12 Nous sommes revenus à Bruxelles avec cette bataille,
11:14 nous l'avons menée, nous l'avons gagnée.
11:16 Nous votons la semaine prochaine, en session plénière,
11:18 ce texte sur les nouvelles techniques variétales
11:21 qui permettra aux Antillais de sortir de cette crise agricole.
11:24 Et je crois que c'est fondamental.
11:25 On pourrait parler de beaucoup d'autres sujets,
11:26 mais c'est pour vous dire que l'Outre-mer est au cœur de nos préoccupations.
11:28 Armel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point, sur ce plateau avec nous.
11:32 Bonjour.
11:33 On change complètement de sujet, mais on part à Bruxelles.
11:36 Au moins un quart des eurodéputés auraient été impliqués
11:39 dans des affaires ou des scandales de corruption, de malversation,
11:43 selon une enquête de Follow the Monet qui a été reprise par Le Monde,
11:47 à quelques mois des élections européennes.
11:48 Est-ce que cela n'entache pas vraiment les institutions ?
11:52 Alors je ne sais pas d'où vient ce chiffre d'un quart,
11:53 qui pour être très honnête me paraît absolument démesuré.
11:57 Il y a eu effectivement au cours de ce mandat,
11:59 notamment des scandales absolument révoltants,
12:01 liés en particulier aux stratégies d'influence du Qatar,
12:04 qui a corrompu des parlementaires européens.
12:06 Ils sont heureusement moins de...
12:09 Ils sont trois ou quatre à être cités aujourd'hui dans une affaire judiciaire sur 700.
12:12 Donc je ne sais pas d'où vient la statistique affolante que vous évoquez.
12:15 Ce qui est certain, c'est que nous avons le devoir de renforcer
12:18 la résilience de nos institutions face à ces stratégies d'influence,
12:21 de créer aussi les conditions de la confiance,
12:23 des mesures très importantes ont été prises
12:25 pour renforcer la transparence de l'exercice du mandat.
12:28 Mais je voudrais dire que pour moi, la chose la plus importante,
12:30 c'est de faire en sorte de lutter contre des influences
12:32 qui s'exercent d'une manière bien plus détournée.
12:34 Je pense par exemple au travail que font des grands acteurs internationaux
12:38 qui ont des intérêts économiques majeurs à défendre
12:40 pour fragiliser nos démocraties.
12:42 Prenons un exemple tout simple.
12:43 On vit aujourd'hui, on parlait des questions d'énergie,
12:45 on vit une crise de l'énergie et on voit à quel point,
12:47 au début de la guerre en Ukraine, on a été fragilisé
12:49 par le fait d'être à ce point dépendant du gaz russe.
12:51 Pourquoi étions-nous dépendants du gaz ?
12:53 Parce que dans beaucoup de pays européens,
12:56 le nucléaire a été combattu avec détermination
12:58 et souvent par des gens qui prétendaient défendre l'environnement,
13:01 mais qui en réalité étaient financés par des acteurs gaziers.
13:05 Quelle est la différence entre le travail des lobbys et le travail d'influence par exemple ?
13:07 Est-ce que vous le voyez à l'œuvre à Bruxelles ?
13:09 Le lobbying est très présent à Bruxelles,
13:11 mais je le redis, pour moi ce qui est important,
13:13 c'est que tout le monde agisse en disant d'où vient son financement.
13:19 Parce que c'est ça le plus frappant pour moi,
13:21 j'ai été engagé par exemple en commission de la pêche,
13:23 de voir à quel point des acteurs sont très financés,
13:25 très actifs, très engagés,
13:27 mais qui finalement ne déclarent pas,
13:29 je pense notamment à des associations ou des ONG,
13:31 ne déclarent pas leur financement.
13:32 Pour la probité des élus, en France par exemple,
13:34 les parlementaires ont augmenté leurs indemnités,
13:36 est-ce que c'est par exemple quelque chose qu'il faudra appliquer au Parlement ?
13:38 Non, c'est faux, pardon, il faut être précis.
13:40 Les parlementaires français n'ont pas augmenté leurs indemnités,
13:42 ils ont augmenté l'enveloppe qui sert à rémunérer les frais de mandat.
13:46 Leurs indemnités ?
13:47 Non, non, non, non, leurs indemnités c'est l'équivalent de leur salaire,
13:49 puisqu'un parlementaire n'est pas rémunéré, il touche...
13:51 C'est une note de frais quoi.
13:52 Ça c'est ce qu'il reçoit sur son compte bancaire en échange de son travail de parlementaire,
13:56 mais là il ne s'agit pas du tout de ça, il s'agit des moyens alloués...
13:59 Enfin l'indexation sur l'inflation des notes de frais des parlementaires,
14:01 qu'est-ce que vous en pensez aujourd'hui ?
14:03 Quand on voit que les Français se battent par exemple,
14:05 et vous l'avez dit, pour payer leur facture d'électricité.
14:07 On peut contester cette augmentation, mais il faut être précis,
14:09 ce n'est pas de l'argent que reçoivent les parlementaires.
14:11 Ils doivent, s'ils utilisent ces moyens, le déclarer,
14:13 ils doivent expliquer à quoi sert l'argent qu'ils utilisent,
14:16 et c'est seulement de l'argent qui est utilisé dans le cadre de leur mandat.
14:19 Il faut faire attention, et je pense qu'on est tous ici autour de la table conscients,
14:22 de la nécessité d'être précis sur ce genre de sujet,
14:24 pour ne pas alimenter des polémiques qui me semblent être,
14:27 d'une certaine manière, aussi décalées par rapport à leur objet.
14:29 Une autre question, vous avez été très actif sur l'Arménie,
14:31 dont la population a été expulsée du Haut-Karabakh.
14:34 Ce n'est pas forcément une question dont s'est emparée la France,
14:36 ou même l'Europe, de façon très courageuse.
14:39 Pourquoi vous vous êtes investi sur ce dossier ?
14:41 C'est un sujet majeur, parce que d'abord, vous l'avez dit,
14:44 à l'exception de quelques grands médias français,
14:48 dont le point, effectivement, malheureusement,
14:50 la tragédie que vit le peuple arménien n'a pas été assez évoquée
14:54 dans la vie politique européenne.
14:56 Et pourtant, les Arméniens ont été attaqués par l'Azerbaïdjan,
14:59 par la Turquie, ils ont été ciblés directement
15:02 par une entreprise qu'on peut dire génocidaire,
15:05 parce qu'ils sont liés à l'Europe,
15:07 par un héritage commun de civilisation, de culture.
15:10 Et d'une certaine façon, aujourd'hui, c'est aussi la sécurité de l'Europe
15:13 qui se joue dans le Haut-Karabakh, dans le Bocage.
15:15 Donc l'Europe va jusqu'à l'Arménie, pour vous ?
15:17 L'Europe, d'une certaine manière, va jusqu'à l'Arménie
15:19 par la civilisation qui nous lie avec ce pays,
15:21 mais aussi, je crois, si nous laissons faire
15:23 ce qui est aujourd'hui aux portes de l'Europe,
15:25 un coup de force contre le droit international,
15:27 un coup de force contre l'ordre du droit international,
15:29 alors demain, nous ne pourrons pas nous plaindre
15:31 qu'y compris à nos frontières, certains États,
15:33 la Turquie par exemple, qui est engagée dans ce conflit,
15:36 certains États ne décident que la violence peut primer sur le droit.
15:39 Et c'est donc notre sécurité aussi qui se joue,
15:41 dans la passivité de l'Europe qui a été révoltante
15:43 sur un sujet comme celui-là.
15:45 François-Xavier Bellamy, notre invité ce matin
15:47 d'En face au territoire sur TV5MONDE,
15:49 une du point qui va faire parler à Armel Le Goff cette semaine.
15:52 Sans doute, puisqu'elle répond à d'autres,
15:54 une dans la presse, c'est une confession d'Irémi Rollin,
16:00 la compagne d'Alain Delon, enfin qui se dit sa compagne,
16:04 dont on sait qu'elle a été expulsée par les enfants de lecteurs.
16:10 Une une qui va faire parler.
16:12 Merci Armel Le Goff, vous êtes directrice adjointe de la rédaction du Point
16:16 et vous êtes partenaire de cette émission.
16:18 Dans un instant, Denis Caro, vous succède,
16:20 directeur des rédactions du groupe Nice Matin.
16:22 [Générique]
16:26 Bonjour Denis Caro, vous êtes directeur des rédactions du groupe Nice Matin,
16:29 je venais de le dire, et partenaire de cette émission.
16:31 Et on démarre avec l'IVG bien sûr.
16:33 Bonjour François-Xavier Bellamy.
16:34 Mardi, 15 députés LR ont voté contre l'inscription de l'IVG
16:38 dans la Constitution.
16:40 C'est plus que les députés Rassemblement National,
16:43 ils étaient 12 à voter contre.
16:44 La semaine dernière, Gérard Larcher s'est prononcé contre
16:47 également cette inscription.
16:49 Vous, François-Xavier Bellamy, quelle est votre position sur le sujet ?
16:53 Moi je ne suis pas à l'Assemblée ou au Sénat,
16:55 mais je dirais que comme Gérard Larcher, au fond,
16:57 je crois que la principale observation qu'on peut faire
16:59 sur cette proposition de réforme de la Constitution,
17:02 c'est qu'elle ne changera rien dans la vie d'une seule femme en France.
17:06 C'est d'une certaine façon un cadeau gratuit.
17:08 Le fait est que...
17:09 L'IVG n'est pas en danger aujourd'hui en France ?
17:11 Mais personne ne conteste la loi Veil dans ce pays.
17:13 Et encore une fois, je le redis, moi je vais un peu partout en France,
17:16 en métropole, dans les outre-mer.
17:18 Vous dites que ce n'est pas la préoccupation de vos concitoyens, c'est ça ?
17:20 Les gens que je rencontre me posent beaucoup de questions,
17:22 ils attendent beaucoup de réponses,
17:23 ils ont besoin de beaucoup d'évolutions imminentes,
17:26 d'ailleurs y compris sur la Constitution.
17:28 Avec Les Républicains, nous avons mis sur la table
17:30 depuis des mois une proposition de réforme constitutionnelle
17:33 pour que les Français puissent se prononcer par référendum
17:36 sur la politique migratoire.
17:37 Ce qui serait une occasion de faire en sorte de retrouver
17:40 une efficacité de l'État dans la maîtrise de nos frontières.
17:43 Ça, pour le coup, les Français l'attendent.
17:44 Ça, c'est une certitude.
17:46 Et pour le coup, là, il y a une attente immense, au fond,
17:49 cette proposition de réforme de la Constitution.
17:50 Il y a une question qui concerne vraiment les Français,
17:52 c'est l'éducation.
17:53 Emmanuel Macron en a fait son domaine réservé.
17:56 Gabriel Attal place le sujet au-dessus de tout.
18:00 Est-ce que l'État a aujourd'hui pris la mesure de la situation
18:03 et peut-il arriver à mettre fin au déclin de l'école ?
18:06 Mais d'une certaine façon, c'est frappant de voir
18:08 à quel point tout est au-dessus de tout pour le gouvernement,
18:11 là encore dans les paroles, mais dans les actes que s'est-il passé.
18:13 Après que le Premier ministre ait déclaré
18:15 qu'il gardait l'école dans son cœur,
18:17 il a confié l'éducation nationale à la ministre des Sports,
18:20 également en charge des Jeux Olympiques,
18:22 qui manifestement n'est pas compétente sur cette question.
18:25 Je ne lui reproche pas.
18:26 Mais comment pourrait-on...
18:27 Amélie O'Dea Castellar aujourd'hui est très contestée.
18:31 Le secteur de l'éducation est en grève
18:33 et beaucoup d'enseignants vont demander sa démission.
18:36 Est-ce qu'elle peut rester ?
18:37 Oui.
18:38 En fait, pour être très honnête,
18:40 je trouve surtout que le principal problème
18:42 est dans le choix initial.
18:43 Je le redis, l'éducation nationale,
18:45 c'est la cause la plus importante pour l'avenir du pays.
18:47 Pour ma part, ça fait des années que je le dis.
18:49 En 2014, j'avais publié un livre
18:51 pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de l'école
18:53 qui s'appelait "Les Déshérités".
18:54 On voit bien à quel point rien n'a été corrigé aujourd'hui.
18:57 Au contraire, l'école n'a cessé de s'enfoncer dans la crise
18:59 et voilà qu'on confie le sujet le plus important des politiques publiques,
19:03 le premier budget de l'État,
19:04 un ministère avec un million de fonctionnaires,
19:07 à quelqu'un qui ne connaît rien à la question.
19:09 Comment est-ce que ça pouvait bien se passer ?
19:11 Elle doit passer.
19:12 C'est impossible.
19:13 Maintenant, le sujet, c'est d'en tirer les conséquences
19:15 et au-delà des questions de personnes,
19:16 de réussir à retrouver enfin le cap clair
19:18 dont l'école a besoin pour pouvoir se reconstruire.
19:20 Alors justement, comment retrouver un cap clair
19:22 et comment redonner aux enseignants les moyens d'apprendre et de transmettre ?
19:25 Il y a quelques mesures très simples à mettre en œuvre.
19:28 Je rappelle aux téléspectateurs que vous avez fait de brillantes études.
19:31 J'ai eu la chance d'étudier la philosophie et surtout,
19:35 ça a été ma plus grande chance d'être moi-même professeur
19:38 pendant 11 ans d'enseigné dans l'enseignement secondaire.
19:42 Je ne peux pas prétendre connaître l'école.
19:45 Je suis un parmi des centaines de milliers de collègues qui vivent,
19:48 qui ont vécu d'une façon infiniment douloureuse
19:50 cette situation d'effondrement de notre système scolaire.
19:53 Le mot n'est pas trop fort.
19:54 Nos élèves sont les derniers d'Europe en mathématiques.
19:56 Nous avons le système scolaire le plus inégalitaire
19:58 de tous les pays de l'OCDE.
20:00 Un Français sur cinq à 18 ans ne sait pas lire correctement le français.
20:03 Toutes ces statistiques sont officielles et publiques.
20:06 Comment est-ce qu'on s'en sort ?
20:07 En reconcentrant l'école sur sa mission.
20:09 Et sa mission, c'est de transmettre le savoir
20:11 et de transmettre les savoirs fondamentaux.
20:13 Et au moment où le gouvernement prétend qu'il va lancer ce choc des savoirs,
20:17 il contribue à la dispersion qui fait le mal de l'école française aujourd'hui.
20:21 On entend le président de la République nous dire qu'on va faire du théâtre obligatoire,
20:24 qu'on va augmenter les cours d'éducation civique.
20:26 Tout cela est bel et bon.
20:27 Mais moi je crois que le fondamental absolu,
20:30 c'est de se reconcentrer sur l'enseignement,
20:32 de la lecture, de l'écriture, du calcul.
20:34 On va arrêter de faire en sorte que l'école soit chargée
20:37 de la sécurité routière et de la transition écologique.
20:40 Il faut lui laisser le temps de faire son travail.
20:43 Il faut rendre aux professeurs leur métier.
20:45 L'enseignement de la Marseillaise, la tenue unique,
20:48 les cérémonies de diplômes, ça relève du gadget ou c'est important,
20:51 c'est des symboles importants pour restaurer l'école de la République ?
20:54 Ecoutez, c'est pas que c'est pas important.
20:57 Il y a des choses qui peuvent aller dans le bon sens.
20:59 L'uniforme, ça fait très longtemps qu'il est combattu par les amis de M. Attal
21:03 qui vient du Parti Socialiste,
21:04 qui pendant des années nous a expliqué que tout allait bien à l'école.
21:06 Aujourd'hui, il reprend les propositions que nous faisons.
21:08 Tant mieux.
21:09 Mais le vrai sujet n'est pas là.
21:10 Encore une fois, je le redis,
21:12 un jeune Français sur 5 à 18 ans ne sait pas lire le français.
21:16 Donc vous pouvez mettre toutes les remises de diplômes que vous voudrez,
21:19 si on continue de tricher avec la valeur de ces diplômes,
21:22 si on continue de mentir à une classe d'âge entière chaque année
21:26 sur le baccalauréat qu'on lui donne,
21:28 qui ne veut en fait plus rien dire,
21:29 pas à cause des élèves,
21:31 mais à cause de notre propre échec collectif.
21:33 Il y a un frais mi-point avec...
21:34 Si on continue ce mensonge d'État qu'est devenu l'Éducation nationale,
21:37 vous pouvez organiser toutes les remises de diplômes que vous voudrez,
21:39 à la fin le pays continuera de s'enfoncer dans le dégoutage qu'il suit.
21:41 - Le dédoublement des classes porte ses fruits,
21:43 les résultats commencent à s'améliorer.
21:45 - Le problème du dédoublement des classes,
21:47 c'est que je crois qu'il répond à une question,
21:50 mais qui n'est pas la question centrale.
21:52 Le fait est que le principal problème n'est pas le nombre d'élèves dans les classes,
21:55 le principal problème c'est ce que vous faites avec ces élèves.
21:57 Et là, pour le coup, le sujet majeur c'est
22:00 recruter les enseignants avec un bon niveau de formation.
22:02 On a aujourd'hui un vrai problème de recrutement
22:04 et donc d'attractivité du métier.
22:06 Donc mieux rémunérer les enseignants pour attirer les bons profils.
22:08 Et enfin, mieux former et mieux accompagner les professeurs.
22:11 C'est le sujet majeur, c'est ça qui change tout.
22:14 Et la différence se fait dans les systèmes scolaires dans le monde,
22:17 on le voit partout ailleurs dans les comparatifs internationaux,
22:20 par ce qu'on appelle l'effet maître,
22:21 c'est-à-dire que les systèmes qui investissent le plus sur les professeurs
22:24 sont ceux qui, à la fin, ont les meilleurs résultats.
22:26 Et nous on fait le contraire,
22:27 on a beaucoup de professeurs en France qui se dévouent,
22:29 qui font ce qu'ils peuvent pour travailler malgré la difficulté du métier,
22:32 aujourd'hui, et qui pourtant ne sont pas rémunérés à leur juste valeur,
22:35 et qui, du coup, découragés, sont souvent conduits à quitter le métier.
22:38 L'éducation nationale, l'année dernière, c'est 40 000 démissions en un an.
22:42 C'est quand même une folie qu'on en arrive à une situation telle
22:45 que le métier le plus beau et celui dont on a le plus besoin
22:48 soit celui qui est le plus abandonné par ceux qui le pratiquent.
22:50 Une question sur les JO.
22:51 On est à six mois, les forces de l'ordre sont inquiètes,
22:53 les transports sont en surchauffe.
22:55 Est-ce qu'il y a un risque que la France rate ces JO ?
22:58 Très vite.
22:59 Bien sûr, le risque est énorme.
23:00 Enfin, tout le monde le voit.
23:01 Il suffit de regarder la situation du pays aujourd'hui.
23:03 Je suis venu, comme beaucoup de franciliens,
23:05 en utilisant les transports en commun qui sont déjà saturés.
23:07 Je ne sais pas exactement comment on va réussir à surmonter.
23:10 J'ai pris mon train de banlieue, puis un bus.
23:13 Mais on voit à quel point, aujourd'hui, la saturation des transports
23:16 ne permet pas d'imaginer que les JO se déroulent dans de bonnes conditions
23:19 à périmètre constant.
23:20 Est-ce que le gouvernement en est conscient ? Je l'espère.
23:22 Est-ce qu'il travaille sur ce sujet ? Je n'en doute pas.
23:25 Mais j'espère que nous serons à la hauteur,
23:26 parce que le rendez-vous est décisif.
23:27 La une de Nice matin, Denis Carreau.
23:29 La une de Nice matin, c'est le blocage,
23:30 avec le coup de force des agriculteurs du Var
23:33 qui bloquent un péage sur l'autoroute A8,
23:35 et les agriculteurs qui sont en train, en ce moment,
23:37 de converger vers la promenade des Anglais à Nice.
23:40 Voilà, je rappelle que vous êtes aussi directeur de la rédaction
23:42 de Var matin et de Monaco matin, le groupe Nice matin.
23:45 Merci Denis Carreau.
23:46 Dans un instant, Tom Benoît,
23:48 directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
23:50 vous succède.
23:52 Et notre invité ce matin, c'est François-Xavier Bellamy,
23:58 tête de liste de LR aux élections européennes.
24:01 La Banque Centrale Européenne.
24:03 Bonjour, bonjour François-Xavier Bellamy.
24:05 Bercy a émis 284 milliards de titres obligataires sur les marchés.
24:09 Nous avons en France une dette qui représente 3000 milliards.
24:13 Est-ce que c'est trop ?
24:14 Est-ce qu'il faut désendetter le pays ?
24:16 Et quels seraient vos plans pour éventuellement
24:18 commencer à désendetter la France ?
24:20 Est-ce que c'est trop ?
24:21 Oui.
24:22 Faut-il désendetter le pays ?
24:23 Oui.
24:24 Et pourquoi ?
24:25 Parce que pendant très longtemps, on a vécu,
24:26 vous le savez, avec une sorte de mythe de l'argent gratuit.
24:29 On se disait que la dette ne coûtait rien,
24:31 les taux d'intérêt étaient faibles, voire négatifs.
24:33 Et donc, on a vécu avec l'insouciance des lendemains.
24:35 Le gouvernement s'est autorisé une trajectoire budgétaire
24:38 absolument stupéfiante.
24:39 Alors, c'est-à-dire de l'argent gratuit qui était financé par qui ?
24:41 Par des pays étrangers ? La Chine peut-être ?
24:43 Des pays qui achetaient des titres obligataires ?
24:46 Nous avons 52% de titres obligataires en France
24:49 qui sont détenus par des prêteurs étrangers.
24:51 Une grande partie à la Banque Centrale Européenne notamment.
24:53 Ce qui pose un immense problème de souveraineté nationale
24:56 et de maîtrise de notre destin.
24:58 Parce qu'effectivement, au moment où la dette est d'une certaine façon
25:01 le levier qui permet à des créanciers étrangers
25:04 de peser sur les décisions françaises,
25:06 et je le vois tous les jours déjà à Bruxelles,
25:08 au moment où notre trajectoire budgétaire nous rend si vulnérables,
25:11 alors nous sommes d'une certaine manière prisonniers
25:13 d'une contrainte que nous ne maîtrisons plus.
25:15 Alors, ce que vous dites est intéressant.
25:16 Et de quelle façon se traduit cette prise de pouvoir
25:20 des créanciers extérieurs, étrangers ?
25:22 Je prends un exemple tout simple.
25:24 La réforme des retraites.
25:25 Emmanuel Macron, président de la République,
25:27 a consacré tout son premier mandat à expliquer pourquoi il ne voulait pas
25:30 faire une réforme des retraites qui consisterait à allonger
25:33 l'âge de départ à la retraite.
25:35 Parce qu'il considérait que c'était injuste,
25:37 que ça n'était pas la bonne réforme à faire.
25:39 Il fait cette réforme dans son second mandat.
25:41 Pourquoi ? Pour une seule et unique raison.
25:43 Parce qu'il y est contraint, il y est contraint
25:45 par les engagements qu'il a pris vis-à-vis de Bruxelles en particulier.
25:48 Le grand emprunt européen qui a été tellement célébré
25:51 après la crise du Covid que pour ma part, j'ai toujours dénoncé
25:53 comme étant une usurpation, une supercherie.
25:55 Parce que ce grand emprunt, on ne sait pas comment le rembourser.
25:58 Et bien cet emprunt, il n'a pas été accordé sans contrepartie.
26:01 Et les contreparties étaient explicites.
26:03 Le président de la République s'est bien gardé de le dire aux Français.
26:05 Mais lorsqu'il a accepté les 40 milliards de cet emprunt,
26:08 qui vont coûter plus cher à rembourser à la France
26:10 que ce qu'elle a pu percevoir en soutien,
26:12 et bien lorsqu'il a obtenu ces 40 milliards,
26:14 il a dû consentir à expliquer à nos amis allemands,
26:17 à nos amis nordiques, qui sont aujourd'hui la caution
26:20 de cet emprunt commun, qu'il allait faire des réformes structurelles.
26:23 Et en premier, la réforme des retraites.
26:25 Et moi je suis favorable à cette réforme des retraites,
26:27 je l'ai défendue, je pense qu'il fallait la faire.
26:29 Mais je ne suis pas du tout favorable au fait que nous la fassions
26:31 parce que Bruxelles nous l'impose.
26:32 Je crois que c'est notre souveraineté qui devrait s'exprimer
26:34 dans le fait que nous prenons les décisions
26:36 qui concernent notre avenir.
26:37 Est-ce que les Français, François-Yves-Bélamy,
26:38 est-ce que les Français comprennent bien ces notions-là ?
26:40 Vous parlez de souveraineté en termes monétaires.
26:43 Est-ce que vous pensez que ça imprime chez les Français ?
26:45 Je pense que les Français ont compris de manière très concrète
26:49 ce que voulait dire le fait de ne plus maîtriser son destin.
26:52 Ils l'ont compris au moment de la crise du Covid,
26:54 lorsque nous avons découvert que nous n'avions plus d'industrie
26:56 et que nous ne savions plus fabriquer des blouses pour nos infirmières.
26:58 Ils l'ont compris au moment de la guerre en Ukraine,
27:00 lorsque nous voyons que nous avons maintenant trois jours de munitions
27:02 à donner à nos forces armées.
27:03 Lorsque nous avons perdu notre souveraineté monétaire, peut-être,
27:05 lorsque l'euro a été mis en circulation,
27:07 est-ce que cela contribuait également à une perte de souveraineté,
27:10 d'avoir une banque centrale, une banque de France,
27:12 qui n'est plus un organisme d'émission ?
27:14 Est-ce qu'on pourrait imaginer, selon vous,
27:16 une France qui retrouve une souveraineté monétaire
27:19 et une Europe qui existe sans l'euro durant les décennies à venir ?
27:23 Je crois que la maîtrise de notre destin n'est pas d'abord liée
27:27 à la monnaie que nous employons,
27:28 elle est d'abord liée à notre propre trajectoire nationale.
27:31 L'Allemagne, aujourd'hui, je crois, n'a pas à s'inquiéter
27:34 des interférences qui pourraient peser sur elle,
27:36 parce que l'Allemagne est dans l'euro comme nous,
27:38 mais elle est excédentaire budgétairement,
27:40 elle est excédentaire commercialement.
27:42 Et donc l'Allemagne, elle a les moyens de peser dans le débat européen.
27:46 Nous, nous sommes au contraire de nous, d'une certaine manière, fragiles.
27:50 Avec le système Target 2 de la Banque Centrale Européenne,
27:53 on ne met jamais à jour la balance commerciale.
27:56 Cela signifie qu'avec le système Target 2,
27:58 on inscrit le déficit commercial ou l'excédent commercial
28:01 des pays qui sont excédentaires ou déficiteurs,
28:03 mais on ne le met pas à jour comme les Américains le font, par exemple.
28:06 Les États Américains réajustent leur balance des paiements.
28:09 Oui, mais le fait est, je le redis, que la question qui se pose à nous
28:14 est moins celle de l'usage d'une monnaie.
28:16 De toute façon, même si nous avions gardé le franc,
28:20 nous serions dépendants des fluctuations du dollar, par exemple,
28:23 qui joue un rôle majeur sur les marchés mondiaux.
28:25 Le vrai sujet, aujourd'hui, ce n'est pas d'abord cette monnaie
28:28 qui a permis une vraie dynamique,
28:31 qui pourrait permettre une vraie dynamique commerciale pour la France
28:34 comme elle l'a fait pour l'Allemagne.
28:35 Si vous comparez le PIB français dans le monde en 1999, c'est 4,50%.
28:41 Le PIB français dans le monde aujourd'hui, c'est 2,76%.
28:44 Et pourquoi ?
28:45 Le PIB de la zone euro dans le monde en 1999, c'est 21%,
28:48 aujourd'hui c'est 13%.
28:50 Si on le compare aux États-Unis, à l'époque c'était 29%,
28:52 aujourd'hui c'est 25%.
28:53 D'abord, il y a une croissance mondiale qui nous échappe.
28:55 Je veux dire, par là, que l'Asie se soit développée,
28:57 que beaucoup de pays, pendant la période que vous évoquez,
29:00 aient commencé à produire plus, à s'imposer de manière plus affirmative.
29:03 Les USA n'ont pas été particulièrement perdants.
29:05 Mais le problème est plutôt le décrochage du revenu par habitant.
29:09 Et ça, pour le coup, c'est un décrochage, je le disais en commençant,
29:11 qui signe...
29:12 13ème plateau en PIB par habitant en 1989, 25ème aujourd'hui.
29:15 Ça, c'est pour le coup très grave, qui signe l'appauvrissement de nos pays.
29:17 Mais d'où vient cet appauvrissement ?
29:19 Je le redis, c'est très simple.
29:20 Quand nous sommes rentrés dans l'euro, la France faisait les 35 heures,
29:24 et l'Allemagne faisait les réformes de compétitivité
29:27 qui ont rendu aujourd'hui son modèle excédentaire.
29:29 Les trajectoires étaient tellement divergentes
29:31 que ça ne pouvait pas fonctionner.
29:32 Et le vrai décrochage aujourd'hui, c'est le décrochage de la France en Europe.
29:36 Et ce décrochage-là, il signe l'appauvrissement du pays.
29:39 Mais il est d'abord lié au fait que nous n'avons cessé,
29:42 que nos gouvernants successifs, depuis 2012 en particulier,
29:45 n'ont cessé de détruire la compétitivité de nos entreprises.
29:47 Et donc c'est de ça qu'il faut qu'on sorte, c'est de cette spirale-là...
29:50 Xavier Bellamy, notre invité, tête de liste LR aux élections européennes,
29:53 avec la une de Géostratégie.
29:54 Géostratégie magazine, Israël-Palestine,
29:57 le choc des civilisations qui est encore en kiosque pour quelques semaines.
30:00 Voilà, Tom Benoît, directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
30:04 des éditions, la font.
30:06 Merci à vous dans un instant,
30:07 Demet Korkmaz de TV5 Monde sur ce plateau.
30:09 Avant de vous rejoindre, Demet Korkmaz,
30:15 nous allons partir du côté de nos partenaires de 20 minutes
30:18 où Floréal Hernández, le rédacteur en chef,
30:20 a une question à poser à François-Xavier Bellamy.
30:23 On l'écoute.
30:24 François-Xavier Bellamy, quand on a une fibre conservatrice comme vous,
30:28 pensez-vous que la préservation du patrimoine naturel européen
30:32 doit être une question majeure ?
30:34 La réponse est oui, bien sûr.
30:36 Du patrimoine naturel et du patrimoine culturel.
30:39 Je crois que les deux sont liés.
30:40 On n'entend pas beaucoup sur l'écologie.
30:42 Pour quelle raison ?
30:43 Vous plaisantez.
30:44 C'est que peut-être on ne nous écoute pas assez
30:47 alors qu'en nous parlant d'écologie,
30:49 c'était notre premier engagement de campagne en 2019,
30:52 celui de mettre en œuvre cette barrière écologique
30:54 à l'entrée du marché unique.
30:55 C'est-à-dire le fait de créer une barrière
30:58 qui permette de refuser que nous importions en Europe
31:01 ce que nous refusons d'y produire.
31:03 Et cette mesure, nous l'avons tenue.
31:06 Le vrai grand problème du climat aujourd'hui,
31:08 et je crois que c'est ça le signe de la myopie européenne
31:11 que les agriculteurs dénoncent,
31:12 le vrai grand problème pour le climat aujourd'hui,
31:14 ce n'est pas ce qui est produit en Europe,
31:16 c'est ce que l'Europe importe d'ailleurs.
31:18 Le vrai problème du climat, c'est que l'année dernière,
31:20 la Chine a annoncé l'ouverture de deux centrales à charbon par semaine.
31:23 Et donc le vrai sujet, c'est de faire en sorte
31:25 que le marché européen devienne à levier dans la décarbonation.
31:27 Et ça, c'est nous qui avons commencé à le mettre en œuvre.
31:30 Des importations, justement, on va en parler.
31:32 L'Ukraine a importé en Europe 25 000 tonnes de poulets,
31:37 autorisées sans droit de douane
31:39 et sans aucune limitation par l'Union européenne.
31:43 Est-ce que ça, ça ne vous inquiète pas au Parlement européen ?
31:46 Nous nous avons dit depuis le début
31:48 que c'était une fausse expression de la solidarité européenne,
31:51 que le marché européen serve pour le transit des produits ukrainiens
31:54 qui vont ensuite ailleurs.
31:55 C'était tout à fait nécessaire,
31:57 mais qu'il serve à exporter sur notre sol,
32:00 dans nos marchés, des produits ukrainiens
32:02 qui sont développés sans respecter, nous le savons bien,
32:04 aucune de nos règles.
32:05 Ça n'était pas du tout par là qu'on devait commencer
32:07 à dire notre solidarité envers l'Ukraine.
32:09 Et nous avons obtenu, à force de rappels,
32:11 à force de démonstrations,
32:13 à force d'exigences auprès de la Commission,
32:15 nous avons obtenu enfin un revirement.
32:17 Cette semaine, la Commission a décidé de remettre
32:20 une augmentation de douane sur les produits ukrainiens.
32:22 Oui, mais en termes de volume,
32:24 ce sera toujours les mêmes que ceux
32:26 qui ont été importés en 2022-2023.
32:28 Non, non, par définition.
32:30 Est-ce que le Parlement européen,
32:32 c'est par exemple que la filière du poulet ukrainien
32:36 est détenue par un milliardaire,
32:38 par l'association MHP,
32:40 on est bien au courant de ça, rassurez-vous, on travaille.
32:42 Qui fait quasiment 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires,
32:44 qui est coté à Londres, etc.
32:46 Ce ne sont pas les agriculteurs ukrainiens
32:49 qui profitent de cette manne financière.
32:51 Je partage parfaitement votre avis,
32:53 et je le partage tellement que ça fait, je le redis,
32:55 plus d'un an que nous expliquons cela
32:57 à la Commission européenne,
32:59 en produisant des données, des chiffres,
33:00 en écrivant des courriers, en alertant sur la situation.
33:02 Pourquoi est-ce que la Commission européenne ne vous entend pas ?
33:04 Le grand drame, c'est que la Commission européenne,
33:06 elle est aujourd'hui désireuse
33:08 de démontrer son soutien à l'Ukraine,
33:10 ce qui est parfaitement compréhensible et nécessaire,
33:12 mais le fait est qu'elle s'y prend de la mauvaise manière.
33:15 Et je le redis, nous avons enfin obtenu
33:17 que la situation soit corrigée.
33:20 Jamais le marché européen n'a été fermé
33:22 aux produits ukrainiens, même avant la guerre,
33:24 il n'était pas fermé à ces produits.
33:25 Oui, mais là, il y a une augmentation de 127%
33:27 de poulet ukrainien, c'est considérable.
33:29 Pourquoi ? Parce que les droits de douane ont été supprimés,
33:31 les droits de douane sont rétablis.
33:33 On revient donc à une situation antérieure,
33:35 qui est, je crois, nécessaire,
33:37 et qu'il était nécessaire de garantir à nos agriculteurs.
33:39 Il est terrible qu'il ait fallu tant de temps
33:41 pour en arriver là.
33:42 Il est terrible que le gouvernement,
33:44 que les gouvernements européens n'aient pas porté
33:47 cette exigence, parce que c'est eux qui ont d'abord
33:49 la main auprès de la Commission européenne
33:51 pour faire en sorte que ça évolue.
33:52 Mais le Parlement, lui, en tous les cas,
33:53 nous, au Parlement, nous avons joué notre rôle pour ça.
33:55 Il y a une autre exigence au niveau européen,
33:57 c'est la défense, avec peut-être le retour de la guerre
34:00 directement en Europe.
34:02 Il y a tous les États majeurs en Europe
34:04 qui sont en état d'alerte.
34:06 L'OTAN mène des manœuvres, des exercices
34:08 pour se préparer à la guerre.
34:10 Est-ce que vous pensez,
34:13 est-ce que vous pensez que cette menace de la Russie,
34:15 qui pourrait être une réalité d'ici 2-3 ans,
34:19 comme le pensent les services de renseignement norvégiens ?
34:22 C'est une menace, mais il y en a d'autres.
34:24 Il y a la menace de la Turquie.
34:25 Peut-être que nous n'avons pas, là aussi, assez écouté,
34:27 mais quand nous entendons M. Erdogan
34:29 menacer directement la Grèce...
34:31 Oui, mais vous pensez que la Turquie...
34:32 Il y a évidemment une menace sécuritaire.
34:34 Elle est plus grande, la menace de la Turquie
34:36 est plus grande que celle de la Russie.
34:37 Non, mais je veux dire par là que nous sommes confrontés
34:39 aujourd'hui à un retour de la logique de la violence
34:41 dans les rapports de forces internationaux,
34:42 et les Européens ont besoin de se réveiller
34:44 sur ce qui est en train de se jouer à leurs frontières.
34:46 Quand M. Erdogan a menacé la Grèce en disant
34:48 "Nous pourrions venir envahir des îles grecques,
34:50 nous pourrions arriver de nuit",
34:52 qu'il mène des manœuvres pour s'y entraîner
34:54 avec son allié Azeri,
34:55 eh bien peut-être qu'il faut que les Européens
34:57 comprennent le danger sécuritaire.
34:58 Quand nous voyons ce qui se passe en Israël,
35:00 nous sommes aussi concernés.
35:01 Est-ce que les Européens sont prêts ?
35:02 Est-ce que les Européens sont prêts à affronter une guerre ?
35:04 Bien sûr que non.
35:05 Les Européens ne sont pas prêts du tout.
35:07 Ils ne sont pas prêts du tout à assurer leur propre défense.
35:09 Ils ne sont pas prêts du tout à la résilience nécessaire
35:12 pour une menace de cette nature.
35:14 Et le fait qu'ils ne soient pas prêts augmente le risque de guerre
35:16 parce que, comme vous le savez,
35:18 et c'est une très vieille leçon de l'histoire européenne,
35:20 si tu veux la paix, il faut être prêt à la guerre.
35:22 Le fait de ne pas y être prêt augmente le risque d'insécurité géopolitique.
35:27 Mais donc le vrai sujet,
35:28 et j'ai travaillé là-dessus au Parlement européen,
35:30 le premier dossier dont je me suis saisi,
35:31 c'était le Fonds européen de défense.
35:33 J'étais rapporteur sur ce sujet industriel
35:35 pour reconstruire une coopération industrielle européenne
35:37 sur l'industrie de défense.
35:39 C'est un sujet qui nous attend aujourd'hui encore d'une manière extrêmement claire.
35:41 Vous avez eu des mots très durs vis-à-vis du chancelier allemand, Olaf Scholz.
35:46 Est-ce que vous pensez que ce couple franco-allemand,
35:49 il faut le défaire, qu'il n'existe plus en réalité ?
35:52 C'est-à-dire qu'il n'y a pas besoin de le défaire.
35:54 Il est déjà défait.
35:55 Il n'y a pas aujourd'hui de véritable coopération franco-allemande.
35:58 Et je crois que malheureusement, l'Allemagne,
36:00 qui a un poids économique, un poids démographique très important en Europe,
36:04 entraîne aujourd'hui l'Europe entière dans une forme de déséquilibre.
36:08 Mais lorsque j'ai eu l'occasion de dire cela de manière très franche,
36:10 vous l'avez rappelé au chancelier allemand,
36:12 j'ai commencé par dire que la France avait sa responsabilité.
36:15 Et je dis les choses à mes amis allemands, les yeux dans les yeux, avec franchise,
36:19 mais puisque nous sommes aujourd'hui en train de nous parler entre Français,
36:23 j'allais dire, eh bien, il faut aussi qu'on regarde la réalité en face.
36:26 Le décrochage de la France dont on parle depuis tout à l'heure,
36:28 le décrochage industriel français, son décrochage agricole aujourd'hui,
36:31 le décrochage économique, budgétaire.
36:33 C'est à cause de l'Allemagne ?
36:34 La France contribue à ce déséquilibre européen,
36:37 parce qu'elle n'est pas assez forte pour peser.
36:39 Et ça, c'est notre responsabilité.
36:41 C'est nous qui avons multiplié en France les mesures qui ont détruit
36:45 la possibilité pour nos entreprises de continuer à produire, de continuer à créer.
36:48 Mais quelle est la responsabilité de Berlin dans ce déséquilibre ?
36:50 Quelle est la responsabilité de Berlin ?
36:52 Est-ce que Berlin est responsable du décrochage industriel français ?
36:55 Mais je le redis, Berlin a une responsabilité, il a une responsabilité énorme.
36:58 Les Allemands ont combattu avec détermination, par exemple,
37:00 la filière nucléaire française, parce qu'elle contribuait à une forme
37:04 de dynamique économique et industrielle en France.
37:07 Les Allemands ont mené l'Europe dans une stratégie de dépendance,
37:11 dans une stratégie de dépendance à l'égard du gaz russe.
37:14 C'est malheureusement une stratégie de long terme de l'Allemagne
37:17 qui a conduit à cette fragilité européenne.
37:19 Mais redisons-le, ce serait trop facile, puisqu'on se parle entre nous,
37:22 ce serait trop facile d'expliquer que les Allemands sont à eux seuls
37:25 responsables du déséquilibre européen.
37:26 Nous avons notre travail à faire pour reconstruire une France
37:29 qui soit capable demain de retrouver la maîtrise de son destin
37:32 et de rééquilibrer le débat européen.
37:35 Merci. Demet Korkmaz, vous êtes journaliste à la rédaction internationale
37:38 de TV5Monde. François-Xavier Bellamy, vous êtes notre invité ce matin,
37:42 vous êtes tête de liste LR aux élections européennes.
37:44 Quand on parle de vous, entre nous, on dit François-Xavier Bellamy,
37:49 c'est un intellectuel, les journalistes disent ça,
37:52 François-Xavier Bellamy, il est très cultivé.
37:54 Et puis tout de suite après, on entend, ben oui mais François-Xavier Bellamy,
37:58 ça n'est pas un politique, ça n'est pas un leader politique.
38:01 Est-ce que vous souffrez de cela ? Est-ce que vous entendez ces critiques-là,
38:05 parfois de la part de vos amis politiques ?
38:08 Et est-ce que ces années à Bruxelles, au fond, ça vous a forgé un destin d'homme politique ?
38:13 Alors qu'est-ce que c'est qu'un leader politique ?
38:15 Pour moi, ce qui compte, c'est pas l'image, c'est encore une fois, je le redis, c'est l'action.
38:18 Mais vous savez qu'on dit ça de vous, un intellectuel, quelqu'un de brillant,
38:20 quelqu'un de cultivé.
38:21 Au Parlement européen, en tout cas, j'aurai passé 5 ans,
38:23 et je viens maintenant devant les Français avec le bilan de notre action,
38:25 j'aurai passé 5 ans à travailler à l'intérieur d'institutions qui sont souvent compliquées,
38:29 on en parlait à l'instant, pour faire en sorte que la France pèse,
38:32 qu'elle pèse au sein de la droite européenne, qu'elle pèse au sein des institutions européennes.
38:36 Je crois que la politique, c'est une vision.
38:38 Mais ça vous a transformé, vous ou pas ?
38:39 C'est une vision.
38:40 Vous savez, j'ai été élu local pendant 12 ans, j'étais adjoint hommaire dans ma ville,
38:44 je crois que c'est la plus belle école de l'engagement politique,
38:46 et j'ai essayé de continuer à vivre cet engagement parlementaire comme un mandat d'élu local.
38:50 J'ai certainement appris, bien sûr, j'espère avoir mûri, j'ai travaillé.
38:54 En tous les cas, je crois qu'aujourd'hui, nous sommes armés pour faire en sorte
38:58 que l'élection qui vient soit l'occasion pour la France de reconstruire son influence.
39:03 Dans la dernière élection européenne, nous avons subi l'effet de la crise que notre famille politique traverse,
39:08 nous étions moins nombreux que par le passé.
39:10 Aujourd'hui, je suis prêt à revenir au Parlement avec plus d'élus de main
39:14 pour faire en sorte que la voix de la France soit entendue,
39:16 et que nous sortions de cette crise que le pays traverse et que l'Europe traverse avec elle,
39:20 pour faire en sorte que nous puissions être capables de reconstruire notre France.
39:23 – Une seconde, oui, non, c'est bien pour la France d'avoir un Premier ministre de 34 ans ou pas ?
39:28 – Ni bien ni mal, ce qui compte c'est ce qu'il fera.
39:31 – Merci François-Xavier Bellamy, tête de l'ISTLR aux élections européennes,
39:35 d'avoir été notre invité le premier de la saison de Face au territoire.
39:37 – Merci à vous.
39:38 – Merci à vous, on se retrouve évidemment jeudi prochain, c'est Jacques Toubon,
39:41 l'ancien défenseur des droits, ex-garde des Sceaux,
39:44 et puis ex-également ministre de la Culture qui sera notre invité sur ce plateau.
39:47 Merci à tous et les programmes continuent sur TV5 Monde.
39:51 [Générique]
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