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  • il y a 9 heures
Viviane Émigré remonte sur scène, sans masque ni personnage, pour dire le vrai, le drôle et le dérangeant. Le 22 novembre à 20 h au Palais des sports du Gosier, elle débarque avec un spectacle intitulé J'arrive. 

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😹
Amusant
Transcription
00:00Quand tu as quelque chose à donner, quand tu diffuses l'énergie vraie, en principe, ça revient.
00:10On se rend compte tout de suite que les hommes, ce sont de grands enfants.
00:15Ils vont réagir dans la salle, mais il y en a d'autres qui ne réagissent pas, mais je vois dans leurs yeux.
00:20Quand je commence, on sait où je vais et ils connaissent aussi la fin.
00:25Et là, non.
00:30Viviane Émigré, bonjour.
00:32Bonjour.
00:33Vous arrivez en Guadeloupe pour votre spectacle le 22 novembre prochain au Palais d'Espoir de Gauzier.
00:40Pourquoi j'arrive? C'est une promesse, c'est quoi?
00:46Pourquoi j'arrive? On n'arrête pas de me demander ça.
00:49Pourquoi j'arrive? Parce que j'arrive vraiment.
00:52Parce que j'ai des choses à vous dire, parce qu'il faut enfin arriver.
00:57On ne peut pas rester là et ne pas venir.
01:00Donc, j'arrive.
01:02Est-ce que c'était nécessaire de le dire?
01:06Parce qu'on a le sentiment que maintenant, en Guadeloupe, tout le monde vous connaît.
01:10Oui, mais ça fait un petit moment que je ne suis pas venue en Guadeloupe.
01:16Même si on me connaît, il y a les réseaux sociaux, il y a tout plein de choses.
01:20Mais ça fait un petit moment que je ne suis pas venue en Guadeloupe.
01:23Donc, voilà, c'était pour répondre un petit peu aussi à tous ces gens.
01:31Je me disais, mais à quand? Et même quand je joue, alors que ce soit en Martinique ou n'importe où,
01:36dans la semaine qui suit après le spectacle, j'entends, à quand?
01:40À quand la prochaine?
01:41Bon, allez, on répond une fois pour toutes, j'arrive.
01:45D'accord.
01:46Quel sujet tu vas aborder dans le spectacle?
01:49Alors, je vais parler de cuisine.
01:52Parce que je me suis rendu compte que les femmes ne savent plus cuisiner.
01:58Eh bien, les femmes de ta génération, par exemple, je me dis qu'elles ne savent plus cuisiner.
02:04Donc, il faut faire quelque chose.
02:06Et ce spectacle ne sera pas pour rien.
02:08Nous allons faire des recettes de cuisine.
02:10Je demandais à tout le monde de venir avec un cahier, avec de quoi noter.
02:15Et nous allons apprendre à cuisiner.
02:18Mon Dieu, mes mots de tête pâti.
02:21Allez, on refait.
02:23Repose ta question.
02:24Je disais, quel sujet tu vas aborder dans le spectacle?
02:29Alors, dans le spectacle, j'arrive.
02:32Nous allons parler de tout.
02:34C'est-à-dire de la vie de Viviane Émigré.
02:38D'habitude, quand je fais un spectacle, il y a un personnage.
02:42Je porte un personnage.
02:44Et là, il n'y a pas de personnage.
02:46Il y a Viviane Émigré.
02:48Ce sera moi.
02:49C'est une mise à nu.
02:52Je l'ai déjà fait, la mise à nu.
02:54Ce ne sera pas ça.
02:56J'ai déjà fait un spectacle.
02:58Voilà.
02:58D'ailleurs, j'étais vraiment toute nue sur scène et personne n'a cru.
03:02Mais bon.
03:04Mais c'était le jeu de mots en même temps.
03:06Mais j'étais vraiment nue.
03:07Mais là, ce n'est pas une mise à nu.
03:09Ce sont des panneaux de...
03:11Pas d'histoire.
03:14De situation.
03:15Mais c'est moi.
03:18Moi.
03:19Voilà.
03:20Mais moi, à travers moi, j'espère, je sais, j'en suis persuadé de toute façon,
03:26que plein de femmes vont trouver un petit bout de ce que je vais raconter de moi.
03:32Parce que nous sommes en gros toutes les mêmes.
03:35Avec des variantes.
03:36Mais toutes les mêmes.
03:37Est-ce que ce n'est pas plus difficile de jouer en tant que soi, en tant que soi-même,
03:43plutôt que d'incarner un personnage ?
03:45Ah oui, bien sûr.
03:46Bien sûr.
03:47Parce que...
03:48Alors, pour revenir avec le nu, on est presque à nu quand on fait ça.
03:53Mais j'ai choisi, j'ai choisi, j'ai choisi ce créneau-là.
03:59J'ai choisi de le faire comme ça, pour faire quelque chose de différent.
04:04Parce que d'habitude, quand je fais mon spectacle, ça fait tellement longtemps que les gens me connaissent.
04:10Et quand je commence, on sait où je vais, et ils connaissent aussi la fin.
04:16Et là, non.
04:17Il faut les surprendre.
04:19Un petit peu.
04:20Plus les mousculer.
04:21Alors, on va parler de tout.
04:24On va parler de moi.
04:26On va parler de séduction.
04:30On va parler de courtisation.
04:34Comment on dit courtiser?
04:35Courtisation?
04:36Courtiser, oui.
04:37Allez, on va créer un mot de courtisation.
04:40Et si y'en a pas content, on nous ramène à y au tribunal.
04:42Voilà.
04:43On va parler de tout ça.
04:44Et surtout, je vais expliquer aux dames là où elles se trompent vis-à-vis des hommes.
04:52Parce que, alors je dis aux dames, même moi aussi.
04:57Bon, plus maintenant.
04:58Mais on se trompe souvent, souvent, souvent vis-à-vis des hommes.
05:03Parce que nous, en tant que femmes, on décide, dans notre tête de femmes solides, d'ailleurs,
05:10que les hommes, en général, sont comme ça, comme ça, et puis comme ça.
05:17Nous, on décide ça.
05:19Alors que si on rentre au fond, bien au fond, des hommes, on se rend compte tout de suite que les hommes, ce sont de grands enfants.
05:26Et on a oublié que nous sommes des mamans.
05:31Donc, une maman, ça doit bien regarder son enfant, entre guillemets, et savoir quand il est vrai et quand il est faux.
05:40Et qu'est-ce que tu expliques aux hommes?
05:43Alors, les hommes, je n'ai pas besoin d'explications.
05:46Quand je diffuse comme ça, ils sont suffisamment intelligents.
05:50Mais tellement, oui, ils sont intelligents, mais réservés et craintifs par rapport à la femme.
05:58Les hommes sont comme ça.
05:59Donc, ceux qui sont un petit peu plus...
06:03Ils vont réagir dans la salle.
06:05Mais il y en a d'autres qui ne réagissent pas, mais je vois dans leurs yeux.
06:09C'est toujours un jeu avec les gens dans le public.
06:13C'est obligatoire.
06:14Sinon, ça ne marche pas.
06:15Sinon, on vient, on fait un texte, on l'apprend, etc.
06:18Et on vient et on distribue comme ça.
06:21Il n'y a rien, il n'y a pas d'échange, il n'y a pas d'émotion, il n'y a rien qui passe, il n'y a pas de vibration.
06:24Donc, voilà.
06:25On est avec je suis.
06:28Alors, je l'ai dit hier, je suis en amour avec le public.
06:33C'est obligatoire.
06:36Sinon, tu triches, sinon ce n'est pas vrai.
06:39Tu es obligé d'être en amour avec les gens.
06:41L'authenticité qui se fait, c'est ton moteur.
06:45Exactement, exactement.
06:48Sinon, voilà quoi.
06:50Sinon, c'est au bout d'un moment où tu souffles les joues ou qu'on fait semblant.
06:54On ne peut pas faire semblant comme ça tout le temps.
06:58On reste vrai et puis voilà.
07:01Est-ce que c'est quelque chose qui parfois te dépasse ou te fait peur peut-être un peu, les interactions avec les publics ?
07:07Ah non, pas du tout, j'aime ça.
07:09J'aime au contraire.
07:10Non, mais s'il n'y a pas d'interaction, je serais bien emmerdé.
07:15À le jour où il n'y en aura plus, j'arrête.
07:19J'arrête parce que ça voudrait dire que tu ne diffuses plus rien de positif.
07:28Tu n'as plus d'énergie, tu n'as plus rien à donner.
07:30Parce qu'en principe, quand tu as quelque chose à donner, quand tu diffuses l'énergie vraie, en principe, ça revient.
07:40Normalement.
07:41Et qu'est-ce que j'arrive, dit de toi en particulier, de toi à cette période de ta vie et de ta carrière ?
07:47Alors, à cette période de ma vie, j'arrive, je reviens, explique aux femmes que nous nous sommes trompées pendant longtemps.
07:58Mais nous parlons de plein de choses, et notamment de la mort.
08:02La mort qui, des fois, pour certaines personnes, reste un sujet tabou, parce que tristesse, parce qu'on n'ose pas décortiquer un petit peu cette histoire de mort, le rapport-là, ce rapport-là.
08:19Ouh là là, ça reste...
08:21Donc, je parle de la mort.
08:23Mais bon, on ne va pas pleurer, c'est juste...
08:26On va rigoler.
08:28Mais bon, rigoler, entre guillemets.
08:30Au fait, comme j'ai perdu ma mère au mois de février, et j'ai assisté...
08:36Alors, tant que ça ne vous arrive pas, vous y allez, chez les gens, machin, la mort, la compagnie.
08:41Mais quand ça vous arrive directement, vous êtes au cœur de ce truc-là, je ne sais pas qu'il se passait plein de choses comme ça.
08:49Et j'ai vu tellement de choses, je me dis, je ne peux pas, il faut que je partage ça.
08:53Il faut en parler.
08:55Est-ce que c'est quelque chose, le fait d'avoir perdu en plus ta mère,
08:59le fait de créer le spectacle après, est-ce que c'est quelque chose qui t'a aidé aussi à surmonter ça, d'affaire en deuil ?
09:04Non.
09:05Non, non, parce que je m'étais préparé, et puis je suis d'accord avec ça, on est, on vit, on meurt.
09:13Donc, je n'étais pas du tout dans l'optique de, ah, pourquoi, pas maintenant, non, non, non, non, non, non, j'étais d'accord avec sa mort.
09:25Donc, je ne sais pas, ce n'est pas pour ça, c'est parce que j'ai vu.
09:28En fait, en tant qu'observatrice, j'aime bien, je regarde les détails, je regarde les gens, je regarde les comportements.
09:33Et là, enfin, ce n'est pas la première fois que je vais dans une veillée, dans un truc, tout ça.
09:38Mais là, non, ça, c'était chez nous, c'était ma mère, c'était proche.
09:43Et puis, j'ai vu de plus près, j'ai vu des choses extraordinaires, quoi.
09:47Mais les choses extraordinaires, alors qu'ils te font à la fois rire, rire aux éclats même, et puis qui t'étonnent.
09:56Et enfin, bon, je dis, mais il faut partager, mais personne n'en parle.
10:00Ou alors, si on en parle, on fait des cancans entre nous pour dire, tu as vu, Madame Machin, elle est venue, tout ça.
10:05Elle n'a pris que deux bouteilles, et tout ce qu'elle dit.
10:08Et Madame Hintel, elle a mangé deux acras, elle est revenue, elle a mangé des acras.
10:15Nous, qu'on a fait cancans, mais on nous développait ça, parce qu'il ne s'asse pas ça chez nous, il y a ça.
10:21Pas que chez moi, chez vous aussi, c'est comme ça.
10:24Voilà. Alors, un autre petit point, juste, le premier truc qui m'a étonné, c'est les gens qui crient et pleurent plus fort que vous.
10:33C'est votre maman.
10:35Et puis, quelqu'un que tu n'as pas vu, que tu ne connaissais même pas, une fois quand tu étais petit, il y a eu un homme qui disparaît.
10:42« Mais il gare, il est gare. »
10:43Alors, tu te dis, mais pourquoi elle crie?
10:46Tu vois? Voilà, des choses comme ça.
10:49Et puis, plein d'autres bagages encore, mon Dieu.
10:51Donc, il y a un tableau où j'ai reconstitué la veillée de ma mère.
10:56Qu'est-ce que tu voudrais que le public ressente en sortant de la salle?
11:01Non, je ne veux rien du tout.
11:07Ils prennent ce qu'ils veulent.
11:10Tu vois?
11:12Parce que, alors, des fois, tu donnes une direction, et puis ce n'est pas à cette personne.
11:16Les gens ne voient pas ça.
11:19Il y a qu'à interpréter une autre façon, ou alors il y a un autre truc qui les touche.
11:22Ça, ça ne me ressemble pas.
11:25Mais quand elle a dit ça, donc, ils font le tri.
11:27Il y a qu'à prendre ça.
11:28Merci beaucoup.
11:33Avec plaisir.
11:34Guadeloupéen, Guadeloupéen, j'ai un message pour vous.
11:50S'ils n'ont pas écouté ça,
11:53s'ils n'ont pas, prends attention à ça.
11:55Après Pavinidi, mon pâté, ça, je n'avais pas entendu, je n'avais pas compris.
12:01Le 22 novembre, Palais d'Espoir du Gousier, je serai là.
12:08Nous qui sommes là.
12:10Je viens pour partager avec vous.
12:12En fait, je viens faire l'amour avec vous.
12:15Alors, l'amour, attention.
12:17Parce que vous êtes déjà chaud, là, c'est l'amour quoi?
12:19Non, partage.
12:21Vous pouvez nous partager l'amour du rire, l'amour de la parole.
12:25Je viens, j'arrive, parce que j'ai des choses à vous dire.
12:31Nous avons beaucoup de bagages pour nous faire.
12:33Un seul spectacle.
12:35Donc, si vous ratez ça, vous ratez la moitié, vous ratez la vie.
12:41Je dis.
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