Colère des agriculteurs et prise de parole de Gabriel Attal
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Michaël Sadoun, Véronique Langlais, Véronique le Floch, présidente de la Coordination Rurale de France et Alexandre Clareton, président de l’Unostra, syndicat des TPE-PME du transport routier
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-01-26##
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00:00:00 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:05 C'est un vendredi d'attente pour les agriculteurs aujourd'hui, Philippe David.
00:00:12 Ça va Philippe ?
00:00:13 Ça va et vous ? Vous savez, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer.
00:00:15 Ah très bien.
00:00:16 Vous avez vu que j'ai poussé un coup de gueule sur les députés qui s'augmentaient de 300 euros.
00:00:19 On avait parlé en début de semaine des 10% de plus, non pardon, 9,8% de plus sur l'électricité, des mutuelles.
00:00:27 Eh bien on a appris aujourd'hui, pour que la fête soit complète, que les péages allaient augmenter de 3% le 1er février, c'est-à-dire en milieu de semaine prochaine.
00:00:34 D'accord, ok.
00:00:35 Qu'est-ce qu'ils veulent ? Que tout le monde descende dans la rue ?
00:00:37 Parce que les sociétés d'autoroutes font des bénéfices mais considérables parce qu'on leur a bradé un patrimoine national.
00:00:43 Ils veulent que ça se termine comment ? Comme 1789 ou quoi ?
00:00:46 Moi qui attendais une bonne nouvelle, ben voilà, c'est fait.
00:00:48 Ben si, il y a une bonne nouvelle. Vous êtes ce soir avec les vraies voix quand même.
00:00:51 Ah oui, c'est vrai, maintenant que vous le dites.
00:00:53 Vous ne vous êtes pas rendu compte ?
00:00:55 Allez 0826 300 300, tout au long de cette émission, nous allons donner bien entendu la parole aux agriculteurs.
00:01:02 On attend Gabriel Attal qui vient d'arriver sur place, bien entendu, à Montastruc de Sally en Haute-Garonne.
00:01:11 On va en parler dans quelques instants. En attendant 0826 300 300, vous savez que c'est le numéro de téléphone pour nous contacter au sort maire de cette émission.
00:01:20 Merci à ce Premier ministre Gabriel Attal qui visite une exploitation bovine de Montastruc de Sally en Haute-Garonne ce soir pour apporter des réponses aux agriculteurs.
00:01:28 On ne veut plus de paroles, on veut des actes, ont prévenu les responsables de la mobilisation.
00:01:33 Alors parlons vrai, est-ce que ce n'est pas un peu tard pour aller à la rencontre des agriculteurs qui retournaient les panneaux il y a déjà un mois ?
00:01:39 Attal a-t-il les moyens de négocier et de donner, comme disait un responsable syndical du grain à moudre, c'était André Bergeron,
00:01:46 sachant que pour l'agriculture, tout ou presque, se décide à Bruxelles. Est-ce la rencontre de la dernière chance ?
00:01:51 Attal peut-il calmer la colère des agriculteurs ? Et vous dites non à 94%. On attend vos appels au 0826 300 300.
00:01:59 Et on posera cette question à Véronique Lefloque, présidente de la coordination rurale de France.
00:02:03 Et puis le coup de projecteur des vraies voix qui dit mobilisation forcément dit barrage et aussi paralysie du pays.
00:02:10 400 km d'autoroutes bloquées dans le sud de la France, du jamais vu selon Vinci Autoroutes, des autoroutes mais aussi des nationales coupées aux quatre coins du pays.
00:02:18 Un bâtiment de la Mutuelle Sociale Agricole a été incendié cet après-midi à Narbonne.
00:02:22 Les agriculteurs menacent également de bloquer les principaux accès à la capitale, le Grand Machet de Rungis, dès demain.
00:02:29 Alors parlons vrai, est-ce que le mouvement des agriculteurs est en train de sortir de tout contrôle ?
00:02:33 Souhaitez-vous que les forces de l'ordre interviennent pour que la circulation redevienne normale ou non ?
00:02:37 Craignez-vous des conséquences lourdes pour l'économie ? Craignez-vous une paralysie du pays ?
00:02:42 Eh bien vous dites non à 61%. On attend également vos appels bien entendu, c'est Aude O 0 826 300 300.
00:02:49 Et pour parler de ces blocages, Alexandre Clarton sera avec nous, président de l'Unostra, syndicat des TPE et PME du transport routier,
00:02:58 largement en tout cas amputé aujourd'hui, hier et aujourd'hui. Allez, on souhaite les bienvenus, c'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:04 Les vraies voix Sud Radio.
00:03:07 Et Philippe Bilger est avec nous, président de l'Institut de la Parole. Merci d'être avec nous Philippe pour commenter cette actu.
00:03:12 C'est moi qui vous remercie mes chers animateurs.
00:03:15 Le rôle vous va bien ?
00:03:16 Oui, n'y voyez pas de signe particulier.
00:03:20 Si, c'est le rôle de la zénitude, ce qu'on espère en tout cas.
00:03:24 Véronique Langlais est avec nous, présidente des syndicats des Bouchers de Paris. Bonsoir Véronique, on est ravie de vous accueillir.
00:03:29 Ah, ça faisait longtemps !
00:03:30 Moi, ça faisait longtemps.
00:03:31 Oui, ça fait une semaine.
00:03:32 Elle est intelligente et jolie en plus.
00:03:35 C'est très gentil, merci beaucoup.
00:03:36 Elle est très énervante cette jeune femme.
00:03:38 Mickaël Sadoun est avec nous, chroniqueur et consultant. Bonsoir, ça va Mickaël ?
00:03:41 Ça va, ça fait trop longtemps que je ne vous ai pas vus, je n'étais pas là la semaine dernière et je me languissais de vous voir.
00:03:46 Et lui, il est très intelligent.
00:03:48 Et il est beau aussi.
00:03:50 Ça veut dire quoi ? Et lui, il est très intelligent ?
00:03:53 J'entends qu'il y a un contraste avec quelqu'un sur ce plateau, je ne sais pas qui.
00:03:57 C'est pas mon genre.
00:03:59 Non, pas du tout.
00:04:01 Allez, 0826 300 300, notre auditeur du jour, Joël Deslandes, agriculteur, producteur de foie gras. Bonsoir Joël.
00:04:09 Bonsoir Joël.
00:04:10 Oui, bonsoir.
00:04:11 Merci d'être avec nous dans un instant. On va parler de quoi avec vous ?
00:04:15 On va parler de la stigmatisation des hypermarchés et supermarchés, parce que je trouve que c'est trop facile,
00:04:23 parce que derrière, il y a d'autres personnes qui pourraient faire des efforts pour aider les agriculteurs.
00:04:28 On en parle, ne vous bougez pas, on en parle dans un instant.
00:04:30 En attendant, vous nous laissez des messages sur notre répondeur.
00:04:33 On vous en remercie, 0826 300 300, on écoute.
00:04:36 Oui, David de Saint-Gaudens.
00:04:38 Au sujet de la crise des agriculteurs, déjà la crise n'est pas nouvelle, ça fait des années et des années qu'elle dure.
00:04:44 Il faut arrêter de tourner autour du pot. On sait qu'on pourra prendre toutes les mesures qu'on veut.
00:04:48 Tant qu'on ne mettra pas en place l'exception agriculturelle, rien ne changera.
00:04:52 Les produits agricoles, qu'ils soient bruts ou transformés, ce ne sont pas des marchandises comme les autres.
00:04:58 Il faut donc avoir un marché, si je puis dire, spécifique.
00:05:02 Donc voilà, il faut sortir de l'OMC, l'agriculture de l'OMC,
00:05:08 mise en place d'exceptions agriculturelles, et après travailler sur d'autres sujets,
00:05:12 comme France sur Mer, etc., qui peuvent permettre d'apporter des solutions pour nos agriculteurs.
00:05:17 Merci beaucoup.
00:05:18 J'aime bien ce que dit David, ça rappelle, il y a 30 ans, c'était la négociation, c'était la fin du GATT, l'ancêtre de l'OMC pour l'OMC,
00:05:25 et la France, pour signer, avait accepté qu'on importe 3% des céréales, notamment d'Amérique du Nord,
00:05:31 moyennant l'obtention de l'exception culturelle pour nos cinéastes,
00:05:35 et que quelque part, ce ne serait pas plus utile d'avoir une exception agricole qu'une exception culturelle, Philippe Bilger.
00:05:41 Oui, si on a le droit de faire un peu d'ironie, avant que je développe mon ignorance dans ces domaines,
00:05:47 c'est le fait qu'il y a tant de problèmes en France, que je me demande si on ne devait pas créer une multitude d'exceptions.
00:05:55 Comme pour le cinéma, l'agriculture, c'est très sérieux, mais toutes les crises, on va créer une exception.
00:06:03 Véronique Langlais.
00:06:05 Je trouve que l'alimentation, c'est ce qui nous permet de vivre au quotidien, et on doit en avoir conscience,
00:06:10 et je pense qu'aujourd'hui, c'est ça le problème, c'est que le consommateur est aussi acteur.
00:06:14 Michael Sanoune.
00:06:16 Moi, je n'ai pas envie de revenir sur le principe du libre-échange qui peut être bénéfique.
00:06:20 Je rappelle par exemple que 80% des terres rares qui composent nos téléphones portables ou nos ordinateurs,
00:06:25 sont apportées notamment de Chine.
00:06:27 Donc si on veut revenir sur le principe, je ne suis pas sûr que tout le monde veuille bien assumer.
00:06:30 Par contre, ce qu'on est capable de produire chez nous, oui, mais comme disait Philippe,
00:06:34 cette superposition des exceptions, ça a une définition, ça s'appelle la souveraineté.
00:06:37 Allez, 0826-300-300, retournons dans les Landes avec Joël Arrayton, de stigmatiser les supermarchés, c'est ce que vous dites.
00:06:45 Oui, tout à fait. Parce qu'aujourd'hui, 90% des producteurs, au moins dans ma région, travaillent avec des coopératives
00:06:52 qui, au mois de novembre, nous ont sorti des chiffres, où elles ont fait des bénéfices, des chiffres d'affaires exceptionnels.
00:06:59 Et aujourd'hui, les agriculteurs n'arrivent pas à s'en sortir. Comment cela peut-il se faire ?
00:07:03 Ça, je n'arrive pas à comprendre. Il y a bien quelqu'un qui profite du système.
00:07:08 Il faudrait que ce soit un peu répercuté.
00:07:11 Je pourrais éventuellement vous citer un exemple. Comme je suis producteur de foie gras, avec la grippe aviaire,
00:07:16 on a vu des augmentations tous les ans sur le prix du foie gras. Nous, on a eu une augmentation de 30 centimes d'euros début 2023.
00:07:24 Avant, rien. Alors que le foie gras a pris 50%, voire plus. Qui sait à qui ça a profité ?
00:07:30 Ce ne sont pas les grandes surfaces, en particulier. Il y a des gens qui ont pris au milieu. Voilà. Et ce n'est pas répercuté.
00:07:36 Il y a des intermédiaires aussi. Il y a les transporteurs. Il y a un tas d'intermédiaires quand même.
00:07:41 Est-ce qu'il n'y a pas un problème de répartition des richesses ? Les coopératives gagnent beaucoup d'argent,
00:07:45 les multinationales agroalimentaires gagnent beaucoup d'argent, les distributeurs gagnent beaucoup d'argent,
00:07:49 et les agriculteurs crèvent les uns après les autres. Est-ce qu'il n'y a pas un problème ?
00:07:52 Il y a Véronique Langlais, vous qui connaissez bien le marché.
00:07:55 Oui, mais enfin, je ne veux défendre personne. Mais c'est vrai que dans cette histoire, on n'entend pas les distributeurs,
00:08:00 ni les gros, ni les petits. Et c'est ça qui porte questionnement, parce que c'est la base qui ne vit pas, qui meurt.
00:08:07 Mais il faut se dire aussi que les grands distributeurs, je ne devrais pas le dire, mais je vais le dire quand même,
00:08:12 ne font certainement pas des grosses marges, mais font quand même des profits.
00:08:16 Et qu'aujourd'hui, on leur demande de s'exprimer dans les médias, on n'a aucun. Monsieur Leclerc, bizarrement, on ne l'entend pas.
00:08:23 Tous les grands, tous les distributeurs qui sont attaqués, et nous, les artisans, nous ne donnons pas non plus trop la parole.
00:08:32 Mais le sujet aussi, comme je l'évoquais auparavant, c'est aussi le consommateur.
00:08:37 Michael Sadoun.
00:08:39 Moi, je pense que les distributeurs se mènent quand même une concurrence féroce, et qu'ils écrasent pour la plupart leurs marges
00:08:44 pour essayer de damer le pion à leurs concurrents. Je pense que c'est un marché ultra-concurrentiel.
00:08:48 Évidemment, au moment de la crise du Covid, tout le monde en a profité pour augmenter ses marges.
00:08:54 Ce qu'aux États-Unis, ils ont appelé la "gridflation", c'est-à-dire l'inflation sur la cupidité des entreprises
00:08:59 qui ont profité de l'inflation pour dire "nous aussi, on a des répercussions dans nos coûts, donc on va augmenter nos prix".
00:09:04 Évidemment qu'il y a eu des effets de profit, mais moi, je serais plus pour pointer du doigt l'intermédiaire, en effet,
00:09:10 entre le petit producteur et le distributeur. Je pense que les grosses entreprises de l'agroalimentaire ont beaucoup bénéficié du contexte
00:09:16 et qu'elles sont beaucoup moins transparentes, en tout cas dans leur mode de communication,
00:09:20 que des Michel-Edouard Leclerc qui passent tous les quatre matins sur les plateaux télé.
00:09:23 Ensuite, il y a évidemment une contradiction entre les exigences du consommateur et les exigences du citoyen
00:09:28 qui est en solidarité avec les agriculteurs, parce qu'on demande de payer toujours moins cher.
00:09:32 Donc bon, il ne faut pas non plus pointer du doigt les distributeurs.
00:09:35 De toute façon, nous allons bientôt, j'imagine, écouter ou entendre les premières propositions de Gabriel Latal,
00:09:41 qui est arrivé avec Marc Fesneau et Christophe Béchut en Haute-Garonne, à Montastruc de Salis en Haute-Garonne.
00:09:47 On va en parler avec lui dans un instant. Les trois mots de l'actu avec Félix Mathieu et puis le réquisitoire du procureur.
00:09:54 On n'autre la peine de mort, même en Alabama.
00:09:57 Allez, on en parle dans un instant. On vous souhaite la bienvenue.
00:10:00 Vous pouvez bien entendu, où que vous soyez, réagir au 0826 300 300. On vous attend jusqu'à 19h.
00:10:06 Les vraies voix sur le radio, 17h20h. Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:10:12 On est ravis de vous retrouver aujourd'hui, 0826 300 300, avec nos éditorialistes du jour.
00:10:18 Philippe Bilger est avec nous. Cher Philippe, merci d'être avec nous.
00:10:21 Michael Zadoun, chroniqueur politique et consultant.
00:10:24 Et Véronique Langley, présidente des syndicats des Bouchers de Paris.
00:10:27 Et vous à ce numéro. Et Aude vous attend 0826 300 300.
00:10:31 Félix Mathieu vient d'arriver dans le studio. Dans un instant, Félix Mathieu, de quoi parle-t-on ? Bonjour.
00:10:35 Bonjour. On va parler du Premier ministre qui vient d'arriver dans une exploitation de Haute-Garonne
00:10:40 pour répondre à la colère des agriculteurs. Colère qui monte.
00:10:43 Et les trois mots du jour, c'est une phrase, c'est tout simple. "Atale, visite, monte à ce truc".
00:10:47 Allez, de suite, le réquisitoire du procureur.
00:10:51 Les vraies voix sur le radio, le réquisitoire du procureur, Philippe Bilger.
00:10:57 Et c'est contre la peine de mort, suite à une exécution dans l'Alabama, que vous voulez requérir ce soir, monsieur le procureur ?
00:11:02 Oui, en fait, on a pu, heureusement de mon point de vue,
00:11:07 à faire un débat sur la peine de mort en France.
00:11:10 Même si à la limite, on pourrait discuter, c'est un sujet passionnant lui-même,
00:11:15 sur le plan philosophique, mais en Alabama, un homme nommé Eugène Smith
00:11:20 a été exécuté par une modalité toute singulière, l'inhalation d'azote.
00:11:26 Et il paraît, ont dit les observateurs, qu'il n'y avait pas de moyen plus tranquille, plus humain, pour tuer quelqu'un.
00:11:35 Et ce qui m'a intéressé, c'est de connaître les derniers mots de cette personne qui est morte.
00:11:42 L'Alabama fait faire un pas en arrière à l'humanité, par référence avec un homme qui avait marché sur la Lune.
00:11:50 Et donc, c'est terrible de voir qu'il y a encore des états qui, non seulement gardent la peine de mort,
00:12:01 mais la mettent en pratique, et dans des conditions où je ne peux pas vous offrir les renseignements que vous souhaitez.
00:12:08 Je sais que c'est un mari qui a commandité le meurtre de sa femme, c'est tout ce que je sais.
00:12:15 Mais n'empêche que cette peine de mort, par inhalation ou par autre méthode, est tout de même assez scandaleuse sur le plan éthique et sur le plan judiciaire.
00:12:25 - En rappelant que l'azote, il n'y a pas d'oxygène, donc on meurt étouffé, et ça a duré 26 minutes pour son cas.
00:12:31 - Véronique Langlais. - Moi je suis contre la peine de mort, donc il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:12:35 Et je pense que quitte à obliger une personne à mourir, je pense qu'il y a d'autres méthodes.
00:12:41 Mais encore une fois, moi je suis complètement contre la peine de mort.
00:12:44 - Michael Sadoun. - Moi je suis contre, principalement pour des raisons de croyance.
00:12:50 Je considère qu'il n'y a qu'une entité qui est capable de décider qui doit vivre ou mourir.
00:12:54 Mais ceci dit, je ne dirais pas comme Philippe qu'il n'y a plus de débat en France.
00:12:58 Les sondages montrent qu'il y a 50% des Français qui sont pour la peine de mort.
00:13:02 L'efficacité pour moi, elle est très discutable. Il n'y a pas du tout de corrélation entre l'autocriminalité et le nombre de condamnations à mort.
00:13:08 Mais pourquoi pas en discuter, oui.
00:13:11 - Je voulais dire, mon cher Michael, qu'elle est abolie en France.
00:13:16 - Oui, évidemment. - On peut en discuter, c'est pour ça que c'est très passionnant.
00:13:21 - Le débat se poursuit dans les maisons. - Rien n'est irréversible en plus.
00:13:24 - Oui. - Malheureusement, à part la mort.
00:13:26 - Mais en effet, dans ces conditions de cruauté, c'est absolument inadmissible et indiscutablement.
00:13:30 - Merci beaucoup, monsieur le procureur. Tout de suite, les 3 mots dans l'actu.
00:13:34 - Les vrais voix Sud Radio.
00:13:36 - 3 mots dans l'actu, c'est une phrase, Attal, visite Montastruc.
00:13:39 - Et bien voilà, vous avez tout dit, ou presque.
00:13:41 - Au revoir, merci. - Au revoir.
00:13:43 - Le Premier ministre vient d'arriver dans une exploitation bovine de Montastruc de Salis, en Haute-Garonne.
00:13:49 Accueilli sur place par le leader du mouvement agricole, Jérôme Bail,
00:13:53 le chef du gouvernement est venu apporter ses réponses à la colère des autoroutes, des nationales, des dépôts bloqués dans tout le pays.
00:13:59 On ne veut plus des paroles, on veut des actes, on d'ores et déjà prévenu les agriculteurs mobilisés.
00:14:03 - Les vrais voix Sud Radio.
00:14:07 - La mutuelle sociale agricole de Narbonne enflamme un cendier.
00:14:13 C'est l'une des images du jour avec ses centaines de kilomètres d'autoroutes ou de nationales fermées à travers tout l'Hexagone.
00:14:19 La mobilisation dans ce département de Lode, c'est aussi par exemple celle du barrage de Castelnaudary au croisement de l'entrée d'autoroute.
00:14:26 Alors on y retrouve sur place, sur la N113, le président du syndicat du haricot, du loraguet.
00:14:31 Bonsoir, David Marty. - Bonsoir.
00:14:34 - Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
00:14:36 Alors Gabriel Attal vient d'arriver donc à Montastruc de Salis avec ses ministres de l'environnement, de l'agriculture.
00:14:42 Il doit faire des annonces sur place.
00:14:44 Imaginons qu'ils vous disent ce soir par exemple on renonce à taxer le GNR, le gasoil non routier.
00:14:48 Est-ce que vous rentrez chez vous ou est-ce qu'il vous en faut plus que ça à l'heure qu'il est ?
00:14:52 - Il en faut plus que ça ? Je ne sais pas, à mon maigre poste, que je prendrais les décisions de dire que c'est suffisant ou pas.
00:15:02 C'est un tout. Bien sûr que ce ne sera pas suffisant.
00:15:07 Après il est évident qu'on est très attentifs parce que M. Attal va nous dire.
00:15:13 Je pense que les choses sont suffisamment graves et que ça a pris suffisamment d'ampleur.
00:15:19 C'est triste de devoir en arriver là mais pour qu'il nous annonce des choses concrètes, on l'espère tous.
00:15:24 De là à dire que ça suffit, on sera incapable de le dire à l'instant T après les annonces.
00:15:30 - Parce que s'il y avait vraiment une mesure qui pourrait vous faire dire qu'il a pris conscience de l'ampleur de nos problèmes, ça serait laquelle par exemple ?
00:15:37 - Je ne sais pas quoi vous dire. On est tellement tombé bas et on a la liste.
00:15:48 C'est tellement agrandi au fur et à mesure des années.
00:15:53 Le tout est de retrouver un équilibre économique et qu'on nous promette une réelle volonté politique sur du long terme.
00:16:01 C'est retrouver notre rôle qui est de nourrir la France et pas autre chose.
00:16:06 Et de gagner notre vie face au pas.
00:16:09 - Je suis persuadé au risque d'être naïf une fois de plus que le Premier ministre a parfaitement pris conscience des problèmes qui existent.
00:16:18 La grande difficulté c'est de faire passer la prise de conscience dans l'opératoire en conciliant l'écologique et l'économie paysanne.
00:16:29 - Mais ils le font naturellement.
00:16:31 - Je vous rejoins complètement. Je vous remercie de le dire.
00:16:34 - Oui mais ils le font naturellement parce qu'on voit que dans chaque agriculture il y a des prises de conscience qui se sont opérées déjà depuis 40 ans.
00:16:40 Parce que je rappelle que l'agriculture c'est quand même la corporation qui s'est le plus renouvelée de toutes les corporations.
00:16:47 Que des choses sont faites, qu'il y a une grosse résilience parce qu'entre les bouleversements climatiques, les pandémies multiples,
00:16:53 tout ce qu'on a demandé, vous êtes dans la région justement de la MHE, la fameuse maladie bovine,
00:17:00 et puis les grippes à fièvre successives qui se sont renouvelées chaque année ont beaucoup fragilisé l'équilibre aussi de nos éleveurs de volailles.
00:17:13 Et je trouve que vous avez quand même été extrêmement résilient et moi je vous félicite et je vous admire
00:17:18 parce qu'il y a longtemps que vous auriez dû vous manifester et j'espère que les attentes seront entendues.
00:17:27 Je vous remercie mais c'est vrai que je suis bien placé pour le dire vu que j'ai quand même beaucoup d'amis éleveurs,
00:17:33 je suis moi-même producteur de volailles et mon père est producteur de canard gras.
00:17:36 Nous avons été très impactés par la grippe à fièvre et la grippe à fièvre est une chose, la MHE en est une autre.
00:17:45 Nous avons les vétérinaires qui soignent les élevages de chez nous qui ont des ardoises sur la table,
00:17:52 nous avons des gens qui ont des vêtements qui sont en train de se casser la figure.
00:18:00 Et on est obligé d'en arriver à faire ce qu'on fait pour que ça bouge.
00:18:04 C'est déplorable. En espérant que ça ne va pas se bouger rapidement les lignes.
00:18:07 Direction Montastruc de Salis, cette commune de Haut-de-Garonne où se trouve le Premier ministre, il y est arrivé.
00:18:12 Bonsoir Baptiste. Merci d'être avec nous dans les vraies voix.
00:18:15 On imagine qu'il y a un peu d'agitation de mouvement sur place ce soir.
00:18:18 La petite surprise qui est rigolote, c'est qu'en fait c'est pas à Montastruc qu'il est mais à Saint-Martin d'Air,
00:18:24 un village qui est à 4-5 kilomètres. Donc il a dû se tromper dans le GPS.
00:18:28 Alors en effet c'est boussé. Je ne sais pas comment font les habitants de Saint-Martin,
00:18:36 mais moi je n'ai pas pu du tout accéder à Saint-Martin.
00:18:40 J'ai essayé de rentrer, tout bonnement, innocemment, en disant que j'avais un petit contact avec Sud Radio
00:18:47 et qu'on m'a demandé ma carte de presse.
00:18:50 Donc j'ai dit non, je l'ai oublié, bon c'est pas grave.
00:18:54 On va l'imprimer.
00:18:56 Merci, c'est gentil.
00:18:58 En fait oui, c'est vrai qu'on a eu droit à une...
00:19:02 Là pour l'instant j'ai vu énormément de gendarmes très sympathiques au demeurant,
00:19:06 mais le village de Saint-Martin est complètement bloqué.
00:19:10 Donc c'est un petit village qui est entre Salis du Salat et Rouaide,
00:19:14 il y a 4-5 kilomètres de Montastruc.
00:19:17 Déjà j'ai du mal à comprendre pourquoi cet effet d'annonce particulier,
00:19:20 enfin bon, un peu étrange.
00:19:22 Donc moi je me suis un petit peu décalé, je regarde un peu, il y a un peu de mouvement autour,
00:19:27 mais c'est très bouclé quoi.
00:19:29 Oui on imagine, on imagine, c'est sûr.
00:19:32 Merci beaucoup, cher Baptiste, pour ce reportage en direct, live.
00:19:37 Merci beaucoup.
00:19:38 Félix Mathieu, vous restez avec nous, dans quelques instants la suite,
00:19:41 bien entendu on va revenir sur ces attentes de proposition du Premier ministre
00:19:47 qui vient d'annoncer, enfin qui va annoncer en tout cas,
00:19:50 les mesures tant attendues par les agriculteurs pour l'occasion.
00:19:52 Il s'est donc rendu dans cette exploitation en Haute-Garonne, avec cette question Philippe.
00:19:57 Oui, cette question, Atal peut-il calmer la colère des agriculteurs ?
00:20:00 Est-ce que pour vous c'est trop tard pour aller les rencontrer ?
00:20:03 Est-ce qu'il a des moyens de négocier, sachant que pour l'agriculture,
00:20:06 tout ou presque se décide à Bruxelles ?
00:20:08 Est-ce la rencontre de la dernière chance ?
00:20:10 Peut-il calmer la colère des agriculteurs ?
00:20:12 Vous êtes 94% à dire non.
00:20:14 On attend vos appels au 0826 300 300.
00:20:17 Notre invitée Véronique Lefloquet est avec nous,
00:20:19 présidente de la Coordination Rurale de France.
00:20:21 Bonsoir.
00:20:22 Merci d'être avec nous.
00:20:23 Petite question avant la petite pause.
00:20:25 Comme en 2018 avec les gilets jaunes,
00:20:27 est-ce que malgré les réponses, les agriculteurs seront incontrôlables ?
00:20:31 Je ne sais pas s'ils seront incontrôlables,
00:20:33 peut-être qu'ils le seront dans certains endroits,
00:20:36 mais en tout cas ils peuvent tout bloquer.
00:20:38 Restez avec nous. 0826 300 300,
00:20:40 c'est Les Vraies Voix Sud Radio, jusqu'à 19h.
00:20:43 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20,
00:20:46 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:20:49 Bienvenue dans Les Vraies Voix, merci en tout cas de votre fidélité.
00:20:52 0826 300 300 si vous voulez réagir.
00:20:55 Philippe Bilger est avec nous, président de l'Institut de la Parole.
00:20:58 Michael Sadoun, chroniqueur et consultant.
00:21:00 Véronique Langlais, présidente des syndicats des bouchers de Paris.
00:21:03 Tout de suite, le grand débat du jour.
00:21:05 Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:21:09 Vous avez vu, on a muré l'autoroute,
00:21:11 on est très très déterminés.
00:21:12 Monsieur Attal apparemment, pour parler, pour venir ici,
00:21:15 nous ne sommes pas entendus, ça fait plusieurs mois
00:21:17 que nous demandons à l'État d'entendre nos revendications.
00:21:19 La venue du Premier ministre dans la région Occitanie,
00:21:21 je précise bien, pas des paroles à Paris,
00:21:23 avec le carnet de chèque pour qu'il tienne ses engagements.
00:21:25 Du concret, sur du long terme,
00:21:27 commencer à faire ce qu'il y a à faire.
00:21:28 Là, ça devient critique,
00:21:30 et la mesure pour calmer les gens, il y en a plein le cul.
00:21:33 Et donc le Premier ministre Gabriel Attal et Christophe Béchu et Marc Fesneau
00:21:37 visitent en ce moment une exploitation bovine à Montastruc de Saly, en Haute-Garonne,
00:21:42 pour apporter des réponses à effet rapide aux agriculteurs.
00:21:46 On ne veut plus de paroles, on veut des actes.
00:21:48 On prévenu les responsables de la mobilisation, Philippe.
00:21:50 Alors parlons vrai, est-ce que ce n'est pas un peu tard
00:21:52 pour aller à la rencontre des agriculteurs ?
00:21:54 Est-ce qu'il a des moyens de donner des choses,
00:21:56 sachant que pour l'agriculture, pratiquement tout se décide à Bruxelles ?
00:22:00 Est-ce que c'est la rencontre de la dernière chance ?
00:22:02 Attal, peut-il calmer la colère des agriculteurs ?
00:22:04 Ça a légèrement bougé, puisque vous dites non à 93%.
00:22:08 - Et notre invité Véronique Lefloque est avec nous,
00:22:10 président de la coordination rurale de France.
00:22:12 Merci d'être avec nous, Philippe Bilger,
00:22:14 forcément l'attente est terrible pour l'instant.
00:22:16 - Je me rends compte que je risque d'avoir une position minoritaire,
00:22:22 et parfois ça ne me plaît pas autant que ça.
00:22:26 Mais d'abord, la crise agricole n'a pas commencé
00:22:31 avec la nomination du premier ministre Attal.
00:22:36 Mais partons de lui, et j'ai l'impression,
00:22:40 je répète ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:22:42 que ce pouvoir est peut-être maladroit,
00:22:45 mais il a tout à fait conscience de la crise et de la colère
00:22:49 du monde agricole.
00:22:51 Ensuite, est-ce qu'il va parvenir à donner les bonnes réponses,
00:22:55 à la fois, paraît-il, sur le plan écologique
00:22:58 et pour apaiser la légitime colère des agriculteurs ?
00:23:02 Je crains que non, pour une raison simple,
00:23:05 c'est que le monde agricole, et notre ami, la présidente Lefloque,
00:23:09 vient de le démontrer, est tellement avif
00:23:13 et tellement légitimement en colère,
00:23:15 que je crains que même les propositions les plus favorables
00:23:20 au monde agricole ne suffisent pas aujourd'hui à l'apaiser.
00:23:24 Mais j'espère me tromper.
00:23:26 Véronique Lenglet.
00:23:27 Oui, alors moi j'étais en train de penser à quelque chose.
00:23:30 Il y a trois ans, en 2020, on a eu une pandémie,
00:23:32 et là, bizarrement, tout le monde s'est rapproché
00:23:35 de tous ceux qui étaient les personnes qui nourrissaient la population.
00:23:39 On avait tous des mots bienveillants envers les agriculteurs,
00:23:44 envers les commerçants, les artisans,
00:23:47 et ça s'est oublié aussi rapidement que c'est apparu.
00:23:51 Et c'est un vrai sujet, parce que pour moi,
00:23:55 l'agriculture est un sujet préoccupant depuis,
00:24:00 dans mon domaine, la crise de la vache folle.
00:24:02 On a vu beaucoup de comportements...
00:24:04 C'était en 1996, de mémoire, ça date un peu.
00:24:06 On a vu beaucoup de comportements se modifier,
00:24:08 et là, il y a eu quand même quelque chose qui s'est opéré.
00:24:10 Michael Salmon.
00:24:11 Je vais essayer de ne pas laisser Philippe Bilger dans sa minorité,
00:24:15 et le rejoindre au moins sur le fait que la crise ne date pas de Gabriel Attal.
00:24:18 Je crois qu'il a retenu d'ailleurs les leçons d'Edouard Philippe,
00:24:21 et qu'il est en train de prendre des décisions sur le GNR
00:24:24 qui vont exactement à l'inverse de la rigidité d'Edouard Philippe
00:24:27 sur la taxe carbone à l'époque.
00:24:28 Donc je pense qu'il a retenu de la crise des Gilets jaunes,
00:24:30 mais je pense qu'il ne peut pas aller plus loin que ça,
00:24:32 pour plusieurs raisons.
00:24:33 D'abord, c'est que la crise est en train de se généraliser,
00:24:35 et qu'on est plus sur des mesures, en particulier,
00:24:39 il y a la contestation d'un système général de l'Union européenne,
00:24:42 des hauts fonctionnaires, des grandes entreprises,
00:24:43 et de la coalition de tout ça, contre la vie des agriculteurs,
00:24:46 et contre même le mode de vie des agriculteurs,
00:24:48 le mode de vie rural.
00:24:49 La deuxième chose, c'est que les centres de décision
00:24:52 ne sont plus à Paris en général.
00:24:54 Ils sont dans l'Union européenne,
00:24:56 qui continue d'ailleurs à tour de bras
00:24:59 les accords de libre-échange avec le Chili,
00:25:01 qu'ils veulent élancer maintenant avec le Mercosur,
00:25:04 et ils le font au mépris de toutes les manifestations
00:25:06 qui sont en train de se dérouler en Europe.
00:25:07 Je pense que ce n'est pas fait pour arranger la colère des agriculteurs.
00:25:10 Et la deuxième chose, c'est que tout ce qui peut concerner
00:25:13 la hausse des prix ne peut pas être fait,
00:25:15 parce qu'on est encore dans un contexte d'inflation
00:25:18 qui empêche le gouvernement d'agir sur ça.
00:25:20 Donc je pense qu'on sait tous comment ça va se finir.
00:25:22 Ça va se finir par une politique du chèque,
00:25:24 et je ne suis pas sûr que les agriculteurs la gouttent beaucoup, cette politique.
00:25:26 Véronique Leflocq, vous êtes présidente de la coordination rurale de France.
00:25:29 On a appris il y a quelques instants que la hausse du GNR,
00:25:33 le gasoil non routier, était annulée.
00:25:35 Est-ce que c'est un...
00:25:36 - Ce loi LCI pourrait être annulé.
00:25:38 - Ce loi LCI pourrait être annulé, c'est une info LCI
00:25:39 qui est tombée il y a trois minutes.
00:25:41 Est-ce que c'est déjà un bon premier pas,
00:25:43 et quelles autres mesures attendriez-vous en priorité ?
00:25:46 - Alors déjà, ce n'est pas un progrès,
00:25:48 puisque cette hausse de taxes n'a pas encore été appliquée.
00:25:51 Donc s'ils avaient été logiques,
00:25:53 ils revenaient à un gasoil totalement détaxé.
00:25:56 Et là, au lieu d'avoir un effort qui était de 70 millions d'euros,
00:26:00 à la charge des agriculteurs sur 2024,
00:26:03 et je le rappelle, 500 millions en 2030,
00:26:06 parce que cette taxe allait augmenter année après année,
00:26:09 donc là on nous le détaxait,
00:26:11 on avait déjà un effort qui se chiffrait aussi
00:26:14 en quelques centaines de milliers d'euros,
00:26:17 mais ramener à chaque exploitation, ce n'est pas grand-chose,
00:26:20 et au moins on achetait un carburant totalement détaxé.
00:26:23 Et on avait une mesure visible dans nos exploitations
00:26:26 de quelques milliers d'euros,
00:26:28 qui justement aurait été un petit plus en termes de revenus,
00:26:31 malgré que ça soit tout de suite avalé par les hausses de charges
00:26:34 qu'on ne peut pas maîtriser,
00:26:36 parce que nous les agriculteurs,
00:26:38 à chaque fois que nous payons nos factures,
00:26:40 on a les retraites et tout le système social de tout le monde,
00:26:42 donc c'est ça qui ne va pas.
00:26:43 Vous permettez Véronique Le Floch,
00:26:45 on va mettre un direct,
00:26:47 le Premier ministre est en train de parler en direct,
00:26:50 je ne sais pas si on va pouvoir l'entendre,
00:26:53 en tout cas ses premiers mots.
00:26:55 Tout ça ensemble là, elle veut dire deux choses.
00:26:57 D'abord elle veut dire qu'on peut toujours se parler,
00:27:00 et ça c'est très important.
00:27:02 Notre pays a connu dans son histoire des moments difficiles,
00:27:05 il a connu des moments de tension,
00:27:07 mais on est un pays où on est toujours capable de se parler,
00:27:10 de se dire les choses, de se les dire clairement,
00:27:12 de se les dire franchement,
00:27:14 et je le dis, il n'y a que comme ça qu'on peut sortir de situations de tension,
00:27:17 sortir de crise, c'est par le dialogue.
00:27:19 Et moi c'est ce que j'ai voulu faire depuis le début de la semaine,
00:27:22 j'y reviendrai, mais il faut savoir se parler.
00:27:25 Je le dis, il y a des colères saines,
00:27:28 mais il n'y a aucune violence justifiée.
00:27:31 Et je sais, parce que vous êtes toutes et tous des femmes,
00:27:35 des hommes de valeur, responsables,
00:27:38 qui êtes toujours au rendez-vous de vos responsabilités et de vos devoirs,
00:27:41 qu'un certain nombre de scènes qu'on a pu voir,
00:27:43 et encore aujourd'hui à la MSA de Narbonne,
00:27:45 évidemment qu'elles vous indignent, comme elles indignent beaucoup de Français.
00:27:48 Et je pense qu'avec cette rencontre qu'on a ensemble,
00:27:51 on est capable de montrer, oui, qu'on peut se parler,
00:27:54 qu'on n'a pas besoin de se livrer à la violence,
00:27:56 qui est absolument inexcusable pour avancer.
00:27:59 La deuxième chose, c'est que cette rencontre,
00:28:02 elle veut aussi dire qu'on a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout.
00:28:07 Au-dessus de tout.
00:28:10 C'est un jour important pour l'agriculture française,
00:28:13 pour le monde paysan, pour nos agriculteurs ici,
00:28:15 dans la région Occitanie, mais partout en France.
00:28:18 Et je sais que partout en France, il y a des agriculteurs, des éleveurs,
00:28:22 qui attendent ce que je vais vous dire aujourd'hui,
00:28:25 parce que tout le monde, je crois, a envie de pouvoir avancer aujourd'hui.
00:28:28 Et continuer à se parler, savoir mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:28:33 au-dessus de tout le reste.
00:28:35 Voilà ce que notre présence veut dire aujourd'hui
00:28:38 avec mes deux ministres, Marc Fesneau et Christophe Béchut.
00:28:42 Et leur présence à tous les deux, elle est aussi importante.
00:28:45 Parce qu'elle permet de rappeler une chose,
00:28:47 c'est que le gouvernement, il parle d'une seule voix.
00:28:49 Il n'y a qu'une seule vision de l'agriculture.
00:28:52 Et donc, je vous le dis, je suis venu parce que je sais que
00:28:55 vous ne pouvez plus attendre, qu'on ne peut plus attendre.
00:28:58 Je suis venu parce que vous avez voulu envoyer un message
00:29:02 et je suis venu vous dire que le message, on l'a reçu 5 sur 5,
00:29:05 que je vous ai entendu et qu'on vous a entendu.
00:29:08 Et surtout que maintenant, l'enjeu, c'est d'y répondre.
00:29:11 Dès lundi, quelques jours à peine après les premiers blocages,
00:29:14 vous le savez, j'ai fait le choix de recevoir à Matignon
00:29:17 l'ensemble des responsables syndicaux.
00:29:19 J'ai reçu tous les syndicats.
00:29:21 Je venais d'être nommé Premier ministre,
00:29:24 mais immédiatement, j'ai souhaité bousculer ce qui était prévu
00:29:27 dans les premières semaines d'un Premier ministre
00:29:29 pour recevoir vos représentants, pour échanger avec eux.
00:29:33 Et je peux vous dire que ça a été des dialogues d'une très grande franchise,
00:29:37 toujours d'une très grande responsabilité,
00:29:40 et je veux aussi la saluer.
00:29:42 Et qu'aujourd'hui, l'enjeu pour moi, c'est de vous montrer
00:29:45 qu'avec les solutions que je vais vous présenter,
00:29:48 non seulement le gouvernement vous a entendus,
00:29:51 mais qu'en plus, il vous a compris.
00:29:53 Il y a une urgence, et je vais vous dire,
00:29:55 aujourd'hui, c'est un jour de sursaut.
00:29:57 On fera bien sûr un point sur toutes les propositions du Premier ministre.
00:30:01 La phrase du Premier ministre, forcément,
00:30:03 Véronique Lefloch, "l'agriculture au-dessus de tout".
00:30:07 J'aimerais bien savoir ce que ça représente,
00:30:09 parce qu'aujourd'hui, on est au contraire en dessous de tout.
00:30:12 Nous, on traite mieux nos animaux qu'ils ne nous traitent.
00:30:15 Tout le monde vit sur notre dos.
00:30:17 Tout le monde est content d'aller dans les fermes.
00:30:19 On rentre dans les fermes.
00:30:20 On ne rentre pas dans une boucherie, ou dans l'arrière-boucherie.
00:30:23 Ici, tout le monde est libre.
00:30:25 C'est comme si c'était un moulin.
00:30:27 On vient, on dépose des produits sans qu'on ait commandé.
00:30:30 Il y a tellement une confiance.
00:30:32 L'agriculteur, c'est celui qui fait vivre tout le monde.
00:30:36 C'est tellement naturel qu'on en oublie
00:30:39 que lui aussi, il a le droit de vivre.
00:30:41 Donc, je ne sais pas comment, de si bas,
00:30:43 il va nous ramener tout en haut.
00:30:45 - Quand il dit "on vous a entendus, on vous a reçus",
00:30:48 c'est un engagement, rien que cette phrase ?
00:30:51 - S'il nous a entendus, reçus, 5 sur 5,
00:30:54 j'aimerais savoir comment il va s'y prendre dans les jours à venir.
00:30:58 Est-ce qu'il reprend tous nos dossiers,
00:31:00 et tout est écrit dedans, et c'est bon, on y va ?
00:31:02 Comme quoi, c'est un mépris total.
00:31:04 Pourquoi il ne l'a pas fait, ou pourquoi ça n'a pas été fait,
00:31:06 six mois, un an avant ?
00:31:08 Ou alors, est-ce qu'il reprend les syndicats ?
00:31:10 On fait une inter-syndicale ?
00:31:12 Ou est-ce que c'est à moi, Coordination de Rural,
00:31:14 d'aller voir la FNSEA, la Confédération Paysanne et le MoDef
00:31:17 pour leur dire, est-ce qu'on demande un rendez-vous ensemble,
00:31:20 à Gabriel Attal et à Emmanuel Macron ?
00:31:23 Fénot, je pense que vu qu'il est mis de côté, je ne sais pas.
00:31:26 Et est-ce qu'on décide ensemble, et on reprend nos décisions ?
00:31:29 On y va ? Ils foncent en nous ou ils font avec nous ?
00:31:32 Est-ce qu'ils nous mettent en haut,
00:31:34 mais ils resteront quand même encore en haut ?
00:31:36 Donc c'est surtout, quelles mesures il va proposer,
00:31:39 mais comment il va s'y prendre ?
00:31:41 - On attend avec impatience, en effet, Cécile les mesures,
00:31:45 parce que l'extrait que nous avons entendu de Gabriel Attal,
00:31:49 aussi talentueux qu'il soit,
00:31:52 ne sont que des banalités qui précèdent l'essentiel
00:31:55 qu'on aura tout à l'heure.
00:31:57 - C'est une longue introduction, en fait, assez redondante,
00:32:01 et moi ce qui me gêne aussi, par rapport à ces manifestations,
00:32:05 c'est la désunion des agriculteurs entre eux,
00:32:08 et comme on avait, et c'est pour ça que la crise ne faisait que monter
00:32:11 entre le végétal et l'animal,
00:32:13 je pense que déjà, il faut se parler entre vous,
00:32:16 entre nous aussi, entre filières,
00:32:18 pour trouver un consensus et un équilibre entre chacun de nous,
00:32:21 pour ensemble porter l'alimentation française.
00:32:26 - C'est ça.
00:32:27 - Miquel Sadoun.
00:32:28 - Moi franchement, je trouve que dans le discours de Gabriel Attal,
00:32:32 il y a une emphase et une exagération
00:32:34 que je trouve très sincèrement déplacées dans ce moment-là.
00:32:37 J'entendais l'autre jour, sur CNews, dans l'émission de Pascal Praud,
00:32:41 il y avait un agriculteur qui parlait de son mode de vie,
00:32:43 il disait qu'il travaillait constamment, tous les jours,
00:32:46 sauf un dimanche sur deux, où il s'octroyait une petite pause,
00:32:49 pas de vacances dans l'année, sauf une semaine par an,
00:32:51 12 heures de travail par jour,
00:32:53 et il gagnait 15 000 euros, difficilement, par an.
00:32:56 Et il se disait, dans les agriculteurs,
00:32:58 qu'il était plutôt content de sa situation.
00:33:00 Donc le moins qu'on puisse dire, c'est que dans ce pays,
00:33:02 on n'a vraiment pas mis les agriculteurs au-dessus de tout.
00:33:04 Et si Gabriel Attal dit ça,
00:33:06 est-ce qu'il est prêt vraiment à les mettre, par exemple,
00:33:08 au-dessus de la construction européenne ?
00:33:10 Est-ce que s'il les met vraiment au-dessus de tout,
00:33:12 il est prêt à suspendre les accords de libre-échange
00:33:14 qui sont en train d'être négociés ?
00:33:15 Est-ce qu'il est prêt à suspendre les élargissements
00:33:17 de l'Union Européenne, qui font que demain, l'Ukraine
00:33:19 va rentrer dans l'Union Européenne,
00:33:21 et tirer la concurrence de manière totalement déloyale ?
00:33:23 Donc si vraiment il met les agriculteurs au-dessus de tout,
00:33:26 qu'il mette ces décisions en œuvre, mais je pense qu'il ne le fera pas.
00:33:28 - Véronique Leflamme.
00:33:29 - Déjà, il ne mettra pas les agriculteurs au-dessus de tout.
00:33:31 Non, c'est impossible.
00:33:33 Après, quand on parle de revenus, on peut parler de 15 000,
00:33:35 ou peu importe le revenu des agriculteurs,
00:33:37 mais il faut savoir qu'un agriculteur,
00:33:39 s'il a un revenu social de 20 000 euros,
00:33:41 il a déjà 8 500 euros de MSA.
00:33:44 Ensuite, sur nos terres, nous sommes taxés
00:33:46 à l'équivalent de 35 %,
00:33:48 parce que nos terres, on déclare un loyer
00:33:51 qu'on ne perçoit pas,
00:33:53 qui est fiscalisé à hauteur de 17,2,
00:33:56 et on paie autant de taxes foncières sur le non-bâti.
00:33:59 Donc on paie déjà 35 % sur un bien...
00:34:01 - Taxes foncières qui ont augmenté,
00:34:02 qui est compris pour les agriculteurs.
00:34:03 - Tout à fait.
00:34:04 Donc 35 %,
00:34:05 donc en fait, quand vous avez 20 000,
00:34:07 - 8 500,
00:34:08 - vos taxes foncières,
00:34:09 mais il ne reste plus rien !
00:34:10 - Mais Véronique Lefloque,
00:34:12 quand je vois toutes les propositions que vous faites,
00:34:14 je me dis que le bateau,
00:34:15 c'est pas qu'il prend l'eau,
00:34:16 c'est qu'il est en train de couler.
00:34:17 Couler, ça veut dire que pour l'instant,
00:34:19 aujourd'hui, il y a des agriculteurs
00:34:20 pour qui c'est fini.
00:34:21 C'est-à-dire qu'ils n'auront pas le temps d'attendre.
00:34:23 - Alors, c'est fini,
00:34:24 et c'est bien pour ça que nous,
00:34:25 la première mesure, c'était
00:34:27 régler les problèmes de trésorerie.
00:34:29 Quand on voit qu'on est atteint par des problèmes sanitaires,
00:34:32 grippe aviaire, la MHE,
00:34:34 et des maladies, il y en a eu,
00:34:36 il y en a, il y en aura de plus en plus !
00:34:38 Et ils embêtent les agriculteurs
00:34:41 pour un papier manquant.
00:34:42 Et on est un an après, deux ans après,
00:34:44 parfois, avec des résiduels d'indemnisation
00:34:47 qui ne sont pas versés.
00:34:48 Qu'on a des agriculteurs qui,
00:34:50 en plus de cette détresse financière
00:34:52 qui touche 40 % des agriculteurs,
00:34:54 la détresse psychologique,
00:34:56 les enfants qui vivent ça !
00:34:57 - Oui, on va aller sur le terrain, pardon,
00:34:59 à Pau, 0826 300 300,
00:35:01 avec Eric qui est avec nous.
00:35:02 Bonsoir Eric !
00:35:03 - Oui, bonsoir.
00:35:04 - Je voulais juste...
00:35:05 - Allez-y.
00:35:06 - Je voulais vous dire, là,
00:35:07 au sujet des agriculteurs,
00:35:08 des normes qu'on nous a mis en place,
00:35:10 il y a 10 ans.
00:35:11 Je tenais à dire cette norme,
00:35:13 c'est-à-dire qu'on nous impose de polluer.
00:35:15 Alors, je vais vous expliquer,
00:35:16 mais on nous impose de polluer,
00:35:17 mais comme il faut.
00:35:18 C'est une mesure de la PAC.
00:35:20 On nous impose de faire des couverts végétaux
00:35:22 sur des...
00:35:23 d'une fois qu'on a fini de monçonner,
00:35:25 pour soi-disant éviter l'érosion
00:35:27 et piéger les nitrates et l'azote,
00:35:30 ce qui, aujourd'hui, on n'a plus rien
00:35:32 parce que vu le prix des entrants,
00:35:33 vu le prix de l'azote, de l'engrais,
00:35:36 des pesticides, des fongicides,
00:35:38 et tout ça,
00:35:39 je peux vous dire qu'on fait attention
00:35:40 à tout ce qu'on met.
00:35:41 Alors, cette mesure,
00:35:42 aujourd'hui, c'est à peu près
00:35:43 entre 30 et 40 litres de chou
00:35:45 à l'hectare.
00:35:46 Alors, vous multipliez ça
00:35:48 par le nombre d'hectares en France,
00:35:50 je ne sais pas si vous vous rendez compte,
00:35:51 il y a 26 millions d'hectares,
00:35:53 mais c'est la folie !
00:35:54 On perd la tête complète !
00:35:56 Cette mesure, elle est éteinte,
00:35:57 et c'est 10 milliards sur la PAC.
00:36:00 Donc, la première mesure à enlever,
00:36:02 c'est celle-là.
00:36:03 - Restez avec nous, Éric.
00:36:04 - On arrête de nous obliger à polluer.
00:36:06 - Restez avec nous.
00:36:07 0,826, 300, 300, bougez pas, Éric.
00:36:10 On part dans les Landes avec Joël.
00:36:11 Joël, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:36:13 - Bonsoir, Joël.
00:36:14 - Oui, bonsoir.
00:36:15 Je voudrais réagir à ce que vient de dire
00:36:17 le monsieur de Pau,
00:36:18 parce que c'est vrai que c'est
00:36:19 complètement aberrant, cette mesure,
00:36:20 et en prenant en compte
00:36:22 les agriculteurs qui font ces couverts et jetons,
00:36:24 ils utilisent du glyphosate pour le détruire.
00:36:26 Moi, je trouve que, comme il dit,
00:36:28 on marche vraiment sur la tête.
00:36:30 - Absolument, ne bougez pas.
00:36:31 - Et après, le mal est très profond, quoi.
00:36:33 Il ne date pas de monsieur Attal,
00:36:34 même de monsieur Macron.
00:36:36 Il faudrait regarder bien en arrière,
00:36:38 ça ne date vraiment pas d'aujourd'hui, tout ça.
00:36:40 - Véronique Lefloch, quand on entend les agriculteurs,
00:36:42 là on a deux agriculteurs qui ont appelé Joël et Éric,
00:36:44 des Landes et de Pau,
00:36:46 on a l'impression qu'entre la PAPRAS et tout le reste,
00:36:48 c'est Kafka ou Uberwal,
00:36:50 métier d'agriculteur aujourd'hui,
00:36:52 ou les deux à la fois.
00:36:53 - Eh bien, tout à fait.
00:36:54 Moi, j'ai mon mari à la maison,
00:36:55 il est obligé de me demander l'autorisation
00:36:57 pour faire quelque chose, pour s'assurer qu'il a le droit
00:36:59 de le faire et qu'il le fait bien.
00:37:01 Non mais c'est grave !
00:37:02 C'est grave, je peux faire, là...
00:37:04 Je lui dis "non, non, tu vas retourner ta prairie".
00:37:06 "Ah ben non, je ne vais pas retourner".
00:37:08 Je dis "si, parce que dans une période de 5 ans,
00:37:10 on est obligé d'avoir une culture annuelle
00:37:12 sur la période".
00:37:14 "Mais j'ai mis ma prairie avant, elle est encore productive".
00:37:16 Je dis "ben non, t'es obligé de la détruire,
00:37:18 sinon t'es pénalisé et on retient tes aides de la PAC
00:37:20 5 ans en arrière".
00:37:22 - Véronique Lefloque, malheureusement,
00:37:24 il ne nous reste plus de temps.
00:37:26 Vous avez quand même un peu d'espoir
00:37:28 de cette présence du Premier ministre
00:37:30 et de ses propositions ?
00:37:31 - Alors, ce n'est pas de l'espoir.
00:37:33 Toute l'agriculture est à revoir.
00:37:35 J'espère que dès la semaine prochaine,
00:37:36 on se met au travail,
00:37:37 et qu'il ne se mettra pas au travail tout seul,
00:37:39 parce que sinon, ça revient au système
00:37:41 qui est fait actuel,
00:37:43 où il décide tout, tout seul,
00:37:45 sans s'appuyer sur le terrain et sur ceux qui savent faire.
00:37:47 - Et vous avez peur des blocages d'aujourd'hui
00:37:49 et que finalement ce soit incontrôlable ce soir ?
00:37:51 - Ah ben écoutez, hein, des tracteurs,
00:37:53 vous les mettez côte à côte.
00:37:54 On a déjà bloqué les ports
00:37:56 avec des grutiers, avec tout ça.
00:37:58 Vous ne bougez pas, hein.
00:37:59 Et là, je peux vous dire que
00:38:01 les agriculteurs, ils ont des sacs de couchage.
00:38:03 Là, on est solidaires avec ceux qui sont en culture,
00:38:05 parce que nous, éleveurs,
00:38:07 qui avons des vaches à traire tous les jours,
00:38:09 on doit être aussi sur nos exploitations.
00:38:11 Mais il y a suffisamment de monde,
00:38:12 et je pense que c'est l'heure de vérité.
00:38:14 C'est là que nous devons tous être solidaires.
00:38:16 On tire...
00:38:18 On met quand même le bonnet jaune,
00:38:20 et au moins un orage chaud,
00:38:22 et puis on y va, et on garde
00:38:24 les blocus, et puis on peut aussi
00:38:26 se rapprocher du frigo français.
00:38:28 - Oui, c'est ça aussi,
00:38:30 c'est la pédagogie du consommateur.
00:38:32 - Merci beaucoup Véronique Leflocq d'avoir été avec nous,
00:38:34 présidente de la coordination rurale
00:38:36 de France. C'est les agriculteurs
00:38:38 qu'on soutient bien entendu avec Sud Radio.
00:38:40 Vous restez avec nous, on fait une petite pause,
00:38:42 on revient dans un instant avec le quiz et l'actu.
00:38:44 - Les vraies voix Sud Radio,
00:38:46 17h20, Philippe David,
00:38:48 Cécile de Ménibus.
00:38:50 - Bienvenue dans les vraies voix,
00:38:52 et merci d'être avec nous, on est ravis de vous retrouver
00:38:54 avec nos vraies voix du jour,
00:38:56 qui ont l'air d'être plutôt assez
00:38:58 heureuses d'être avec nous. Philippe Bilger en l'occurrence.
00:39:00 - Très heureuse. - Toujours le sourire,
00:39:02 avec ses dents éclatantes,
00:39:04 ses yeux qui pétillent,
00:39:06 pareil pour Véronique Lenglet.
00:39:08 Merci d'être avec nous, présidente des syndicats des Bouchers de Paris,
00:39:10 et Mickaël Sadoun, toujours fringant.
00:39:12 - Toujours, ouais.
00:39:14 - C'est la première fois qu'on le voit comme ça, on pensait pas que vous aviez des pulls.
00:39:16 On pensait que vous n'aviez que des costumes.
00:39:18 - Je me suis décontacté, je me suis mis en casual Friday.
00:39:20 - Oh oui, casual Friday.
00:39:22 - Yurini, she's perfect.
00:39:24 - Ça lui va bien.
00:39:26 - Ça lui va bien, en tout cas,
00:39:28 on dirait un playboy. Allez tout de suite, le quiz de l'actu.
00:39:30 - Les vraies voix Sud Radio,
00:39:32 le quiz de l'actu.
00:39:34 - Et Joël est avec nous, bien entendu,
00:39:36 pour jouer, ça va Joël ? - Oui, très bien.
00:39:38 - Et Joël, vous savez, vous connaissez le principe,
00:39:40 c'est vous qui répondez en premier,
00:39:42 et on essaye le maximum de faire gagner nos auditeurs.
00:39:44 Allez, c'est une question, qui c'est qui qui l'a dit à un point ?
00:39:46 Nous ne devons pas être guidés par des sondages,
00:39:50 sinon, à la place du Conseil Constitutionnel,
00:39:52 il faut nommer le directeur de la Saufresse.
00:39:54 - Joël.
00:39:58 - L'anglo-chinoise, aucune idée.
00:40:00 - Les vraies voix ?
00:40:02 - Qui le mieux peut parler du Conseil Constitutionnel ?
00:40:04 - Pas Fabius ?
00:40:08 - C'est le mort de Philippe Bichet !
00:40:10 - Merci mon cher Cécile.
00:40:12 - On a un code, tous les deux.
00:40:14 - Corruption active, qui c'est qui qui l'a dit ?
00:40:16 C'est une question à deux points
00:40:18 sur la décision du Conseil Constitutionnel.
00:40:20 Il faut que le peuple reprenne le pouvoir
00:40:22 au gouvernement des juges.
00:40:24 - Joël.
00:40:26 - L'anglo-chinois aussi.
00:40:28 - Je tente Vauquiez.
00:40:30 - Non, pas du tout. - Vous êtes morts ?
00:40:32 - Bonne réponse de Mickaël Sadoun, deux points.
00:40:34 - J'étais trop modeste.
00:40:36 - Question mon cher Joël,
00:40:38 à trois points du qui c'est qui qui l'a dit,
00:40:40 j'arrive même pas à le dire, tellement ça m'émeut.
00:40:42 La décision du Conseil Constitutionnel
00:40:44 n'est certainement pas un échec
00:40:46 pour la majorité présidentielle.
00:40:48 - Ah, donc c'est quelqu'un de la majorité.
00:40:50 - Oui, qui a un poste très très très élevé.
00:40:52 - Très important.
00:40:54 - M. Macron ? - Non, non.
00:40:56 - C'est une femme. - Un tout petit peu en dessous.
00:40:58 - Pas Tal ? - Non, une femme.
00:41:00 - Ah, l'anglo-chinois.
00:41:02 - Troisième personnage de l'État.
00:41:04 - Il a été plus rapide, il a dit Yel.
00:41:06 Trois points pour Mickaël Sadoun.
00:41:08 - J'ai embrayé sur le Yel.
00:41:10 - Il a dit Yel, et lui il a dit Braun-Pivère.
00:41:12 Comment qu'on dise Yel.
00:41:14 - Ah bon ? - Oui.
00:41:16 - On donne pas le nom Yel.
00:41:18 - Si, si. - A négocier.
00:41:20 - Qui c'est qui ? - Il est très mignon parce qu'il dit
00:41:22 "pas moi ?" avec sa petite voix d'enfant.
00:41:24 - Qui c'est qui
00:41:26 qui l'a dit sur la hausse du prix de l'électricité ?
00:41:28 9,8% au lieu de 10,
00:41:30 ce n'est pas de l'hypocrisie,
00:41:32 c'est du cynisme.
00:41:34 - C'est de nouveau
00:41:36 un président. - Ah oui,
00:41:38 mais l'anglo-chinois aussi. - C'est pas un langue.
00:41:40 - C'est pas un théâtralité. - Non mais il n'y a pas que des présidents
00:41:42 de la République, il y a des présidents de région par exemple. - Il est dans le nord
00:41:44 de la France. - Ah ben Bertrand.
00:41:46 - Elle a été plus rapide, Xavier Bertrand.
00:41:48 - Je sauve. - Bravo, bravo.
00:41:50 - C'est son disque.
00:41:52 - Attention,
00:41:54 c'est la dernière question,
00:41:56 je pense que Philippe Bilger vous pouvez faire un carton
00:41:58 sur cette phrase. Qui c'est qui
00:42:00 qui l'a dit "je manipule
00:42:02 le président jamais" ?
00:42:04 - Ah je... l'anglo-chinois aussi.
00:42:08 - C'est pas Colère ? - C'est une femme.
00:42:10 - J'allais dire Benalla.
00:42:12 - Une femme qui lui est
00:42:14 très proche.
00:42:16 - Bonne réponse de Philippe Bilger,
00:42:18 Brigitte Macron. - J'ai dit la sienne en même temps.
00:42:20 - Et Cécile, je vous demande
00:42:22 de reviser les
00:42:24 évaluations. - J'allais dire Brigitte Macron,
00:42:26 c'est un scandale. - Je vous donne le score, Michael Sadoun 5,
00:42:28 Philippe Bilger 4, Véronique Langley 3,
00:42:30 désolé Joël, vous êtes failli. - Malgré l'effort
00:42:32 d'un vieil dossier. - L'histoire
00:42:34 précédant à un point près,
00:42:36 il ne nous rejette. - Joël,
00:42:38 merci beaucoup d'avoir joué avec nous,
00:42:40 vous avez été quoi qu'il en soit formidable,
00:42:42 on vous embrasse, on vous fait des gros bisous.
00:42:44 Vous restez avec nous dans 10 minutes, le tour de table de l'actu
00:42:46 des Vrais Bois avec Philippe Bilger, on parle de quoi ?
00:42:48 - Alors, on a abusé
00:42:50 me semble-t-il des cavaliers
00:42:52 législatifs. - Avec vous
00:42:54 Véronique Langley ? - On fait l'actualité ?
00:42:56 - Oui. - Alors moi je voulais parler
00:42:58 du soutien de PETA aux agriculteurs.
00:43:00 - Avec vous Michael Sadoun.
00:43:02 - Je vais dire pourquoi nous devrions tous regarder
00:43:04 les élections américaines et en particulier les républicains.
00:43:06 - Et je viens de recevoir un texto
00:43:08 d'Olivier Dartigold qui dit "j'ai gagné, j'ai 8 points".
00:43:10 (Rires)
00:43:12 Les Vrais Bois Sud Radio
00:43:14 17h20, Philippe David,
00:43:16 Cécile de Ménibus.
00:43:18 - Merci d'être avec nous
00:43:20 avec Philippe Bilger,
00:43:22 Véronique Langley aujourd'hui avec nous
00:43:24 et Michael Sadoun.
00:43:26 Allez tout de suite.
00:43:28 Félix, vous nous emmenez où dans quelques instants ?
00:43:30 - On va partir dans l'Aveyron
00:43:32 puisque ça fait partie des endroits où les agriculteurs
00:43:34 se mobilisent. S'ils faisaient des opérations
00:43:36 escargots sur deux viaducs cet après-midi.
00:43:38 - Et moi j'ai vu rouge en apprenant
00:43:40 que pour cause d'élections européennes
00:43:42 France Télévisions avait décidé
00:43:44 de suspendre les émissions d'investigation
00:43:46 sur les politiques.
00:43:48 Une décision qui pourrait paraître honorable puisque
00:43:50 si pas d'émission, pas d'émission à charge,
00:43:52 c'est une émission visant à donner une bonne image
00:43:54 à une personnalité politique.
00:43:56 Bonne pioche pour le pouvoir
00:43:58 puisque vont passer à la trappe trois émissions
00:44:00 consacrées à trois membres de la majorité.
00:44:02 On n'aura donc pas le droit
00:44:04 à vos enquêtes sur Rachida Dati ni Gabriel Attal,
00:44:06 deux ministres, et pour éviter
00:44:08 de rappeler des choses gênantes,
00:44:10 la rediffusion d'un portrait d'Alexis Kohler
00:44:12 prévu mi-février a été passée
00:44:14 par pertes et profits. Jordan Bardella
00:44:16 et Sofia Chikirou, ciblés par deux
00:44:18 émissions à charge, doivent apprécier
00:44:20 cette décision. Ceux qui croyaient encore
00:44:22 en la neutralité du service public peuvent
00:44:24 avaler leur chapeau car annuler des reportages
00:44:26 sur des membres du pouvoir après avoir lynché
00:44:28 des membres de l'opposition, c'est quand même
00:44:30 à mon humble avis un peu fort de café.
00:44:32 Il y a quelques années, le slogan
00:44:34 de France Inter était "écoutez la différence".
00:44:36 Le nouveau slogan de France Télévisions
00:44:38 "vu sa soumission au pouvoir et tout trouver",
00:44:40 France Télévisions, "regardez la déférence".
00:44:42 Philippe Bilger.
00:44:44 - Surtout qu'ils ont prétendu que c'était
00:44:46 pour sauver le débat démocratique.
00:44:48 Mais derrière
00:44:50 tout cela, il y a tout de même la
00:44:52 conscience, je pense que le complément
00:44:54 d'enquête sur Bardella
00:44:56 était un scandale. J'espère
00:44:58 qu'il y a un peu ça tout de même derrière.
00:45:00 - Michel Sadoun ?
00:45:02 - Non, mais de toute façon, Delphine
00:45:04 Ernotte n'est pas son premier fait d'arme.
00:45:06 Moi je considère que c'est
00:45:08 indigne qu'une personnalité comme ça
00:45:10 soit à la tête de l'audiovisuel
00:45:12 public. D'ailleurs,
00:45:14 elle a signifié son projet devant une commission
00:45:16 d'enquête, je crois à l'Assemblée nationale.
00:45:18 Elle a dit "je ne veux pas représenter la société
00:45:20 telle qu'elle est, mais telle que je veux qu'elle soit".
00:45:22 Donc c'est une femme qui a un projet
00:45:24 politique, qui essaye
00:45:26 de débrouiller aussi sa place par rapport au
00:45:28 pouvoir, donc elle essaye de pas trop les gratiner non plus.
00:45:30 Mais c'est une gauchiste
00:45:32 de base. Voilà.
00:45:34 - Assumée. - Véronique Langlais ? - Complètement assumée.
00:45:36 - Vous êtes d'accord avec ce coup de gueule ?
00:45:38 - Bah oui, évidemment. - C'était obligatoire.
00:45:40 Vous pouvez pas être d'accord avec moi, même si en général,
00:45:42 je partage mes coups de gueule avec moi-même.
00:45:44 - Oui, mais moi en général, je suis souvent d'accord
00:45:46 avec vous, Philippe. - Oh bah merci, vous avez
00:45:48 d'autres sources d'inspiration. - Vous n'auriez
00:45:50 jamais dû dire ça, Véronique Langlais.
00:45:52 Vous venez de casser le métier.
00:45:54 Tout de suite, Félix Mathieu et Félix,
00:45:56 vous avez la parole,
00:45:58 bien entendu. Direction ?
00:46:00 - Direction, ce soir, Laveron,
00:46:02 où les agriculteurs organisaient des
00:46:04 opérations escargot sur les viaducs
00:46:06 de Thannus et de Millau, cet après-midi.
00:46:08 Bonsoir, Joël Mazard.
00:46:10 - Oui, bonsoir à tous. - Merci d'être
00:46:12 avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio. Éleveur de
00:46:14 chèvres et de vaches au brac à Luc Primo.
00:46:16 Bon, on a Véron, membre de la FNSEA aussi.
00:46:18 Vous êtes responsable national de la filière Caprine.
00:46:20 Alors, je vous dis en quelques mots quand même les
00:46:22 premières annonces de Gabriel Attal,
00:46:24 puisqu'il a pris la parole tout à l'heure.
00:46:26 Il annonce vouloir faire respecter
00:46:28 la loi EGalim, notamment. Alors,
00:46:30 avant tout ça, il dit avoir compris quand même la problématique
00:46:32 des agriculteurs. - Aujourd'hui, l'enjeu pour
00:46:34 moi, c'est de vous montrer que
00:46:36 avec les solutions que
00:46:38 je vais vous présenter, non seulement le gouvernement vous
00:46:40 a entendu, mais qu'en plus
00:46:42 il vous a compris. Il y a une urgence
00:46:44 et je vais vous dire, aujourd'hui,
00:46:46 c'est un jour de sursaut que je veux.
00:46:48 - Alors, les mesures concrètes. Faire respecter
00:46:50 EGalim, la loi sur les prix en
00:46:52 renforçant les contrôles de la répression des fraudes
00:46:54 dans les magasins. Faire pression sur
00:46:56 les négociations commerciales avec la grande distribution.
00:46:58 Des sanctions très lourdes contre les entreprises,
00:47:00 les magasins, l'agroalimentaire
00:47:02 qui n'appliquerait pas les tarifs.
00:47:04 Et c'est le cas parfois.
00:47:06 Accélérer les aides d'urgence qui sont dues.
00:47:08 Et puis sur l'eau aussi, il promet tout
00:47:10 un tas de simplifications.
00:47:12 Diminuer les recours contre les
00:47:14 infrastructures, contre les travaux agricoles.
00:47:16 Diminuer le nombre de recours pour
00:47:18 simplifier finalement les délais. Alors,
00:47:20 Joël Mazard, est-ce que vous êtes satisfait ?
00:47:22 Est-ce que vous avez l'impression qu'il vous a compris ?
00:47:24 - Alors,
00:47:26 si on l'écoute, effectivement, il a
00:47:28 entendu, même. J'ai cru comprendre.
00:47:30 J'ai envie de
00:47:32 le croire. Beaucoup de paysans et d'agriculteurs
00:47:34 ont envie de le croire.
00:47:36 Mais j'ai le sentiment que
00:47:38 ce ne sont pas des choses concrètes
00:47:40 qui vont se traduire dans les fermes demain.
00:47:42 C'est un petit peu ça, la problématique qu'on dénonce.
00:47:44 Et si ça prend du temps,
00:47:46 je ne suis pas sûr que, vu le niveau
00:47:48 de colère qu'on a aujourd'hui sur le territoire,
00:47:50 vous avez bien vu d'ailleurs, ça ne vous aura
00:47:52 pas échappé, que ce n'est pas un syndicat
00:47:54 seul aujourd'hui qui mène la revendication.
00:47:56 Tous les syndicats agricoles sont sortis.
00:47:58 Il n'y a jamais eu autant
00:48:00 de mobilisation au niveau national
00:48:02 de ce milieu agricole.
00:48:04 Et j'ai peur que ce soit encore
00:48:06 beaucoup trop insuffisant dans la
00:48:08 rapidité d'exécution.
00:48:10 Gabriel Attel qui annonce aussi
00:48:12 à l'instant que la France s'oppose
00:48:14 à l'accord de libre-échange entre l'Union Européenne
00:48:16 et les pays de Mercosur d'Amérique
00:48:18 du Sud. Est-ce que ça,
00:48:20 par exemple, aussi c'est quelque chose qui va
00:48:22 dans le bon sens, malgré tout ?
00:48:24 Oui, c'est dans les revendications
00:48:26 qui sont amenées, mais vous avez bien vu
00:48:28 qu'il y avait plus d'une centaine de demandes
00:48:30 faites par la profession agricole
00:48:32 aujourd'hui. Ce sont des mesures qui vont
00:48:34 dans le bon sens. Mais est-ce que ce sera
00:48:36 suffisant par rapport à
00:48:38 la courrière qu'il y a aujourd'hui ?
00:48:40 J'ai peur, je le redis, mais que cela
00:48:42 n'aille pas assez vite parce qu'au bout du bout
00:48:44 de tout ça,
00:48:46 il y a une chose aujourd'hui qui a été
00:48:48 l'élément des canchers, c'est
00:48:50 quand même le manque de prix des produits
00:48:52 et le manque de revenus de cette profession-là.
00:48:54 Est-ce que s'il
00:48:56 débloquait, forcément s'il remboursait
00:48:58 immédiatement les aides européennes,
00:49:00 au lieu d'attendre un an, est-ce que c'est une mesure
00:49:02 qui serait efficace
00:49:04 immédiatement ?
00:49:06 Ce serait efficace immédiatement. De là à vous dire que
00:49:08 tous les barrages vont être levés, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:49:10 nos responsables nationaux,
00:49:12 on a une réunion de travail
00:49:14 dans quelques minutes,
00:49:16 on va s'exprimer publiquement à 20 heures
00:49:18 et analyser de façon
00:49:20 la plus pointue possible
00:49:22 les orientations qui sont données. Moi,
00:49:24 comme ça, je viens de rentrer, j'étais sur
00:49:26 le viaduc de Tamus, où on a bloqué chez nous,
00:49:28 on a fait une opération escargot sur le viaduc de Millau,
00:49:30 j'ai envie de vous dire, comme ça,
00:49:32 j'ai le sentiment que ça va dans le bon sens.
00:49:34 Mais je le redis, vu le
00:49:36 niveau de colère qu'il y a aujourd'hui, j'ai peur
00:49:38 que la rapidité d'exécution, ce que
00:49:40 je peux comprendre, parce qu'il y a des normes,
00:49:42 il y a tout un tas de choses à mettre en place,
00:49:44 j'ai peur que ça n'en aille pas assez vite,
00:49:46 concrètement, dans les cours de ferme.
00:49:48 Le Premier ministre annonce à l'instant mettre
00:49:50 fin, je cite, à la hausse du
00:49:52 gasoil non routier agricole.
00:49:54 Bon, il faut rappeler quand même que ça, c'était aussi un point
00:49:56 déclencheur même. - Tout à fait,
00:49:58 c'est un des points qui était listé, donc
00:50:00 voilà, si ça continue encore pendant
00:50:02 deux heures, puisqu'il avait déjà pris beaucoup de retard,
00:50:04 on va avancer sur les points, c'est plutôt satisfaisant.
00:50:06 Et une fois de plus,
00:50:08 j'ai peur que ce soit pas assez
00:50:10 rapide, parce que la colère est telle,
00:50:12 vous savez, un peu
00:50:14 d'histoire, on l'oublie toujours, dans
00:50:16 notre pays, les révolutions sont venues
00:50:18 souvent du monde de paysans, et
00:50:20 j'ai peur que si ça n'aille pas assez vite,
00:50:22 et que dès ce week-end, on
00:50:24 ne désamorce pas le mouvement,
00:50:26 il y ait dans notre pays des convergences
00:50:28 d'autres milieux professionnels,
00:50:30 et d'ailleurs les RG parisiens
00:50:32 l'ont très clairement exprimé
00:50:34 à l'exécutif, aujourd'hui on a un risque
00:50:36 d'embrasement du pays français.
00:50:38 - Merci beaucoup Joël Mazard d'avoir
00:50:40 été avec nous, éleveur de chèvres et de vaches
00:50:42 au Brac à Luc Primo
00:50:44 en Aveyron, et membre de la FNSEA,
00:50:46 responsable nationale de la filière.
00:50:48 Caprine, merci beaucoup. - Merci à vous. - Merci beaucoup
00:50:50 Félix Mathieu, dans un instant, le tour de table de l'actu
00:50:52 de nos vrais voix, avec vous
00:50:54 Véronique Langlais, on va parler de quoi ? - On va parler
00:50:56 de la position de PETA pour le
00:50:58 soutien des agriculteurs. - Avec vous Philippe Bilger ?
00:51:00 - Trop de cavaliers législatifs.
00:51:02 - Et avec vous Michael Sadoun ?
00:51:04 - Pourquoi on devrait suivre les passionnantes élections américaines ?
00:51:06 - Et bien on en parle dans un instant,
00:51:08 vous pouvez réagir, bien entendu vous êtes les
00:51:10 bienvenus, c'est les vrais voix, jusqu'à 19h.
00:51:12 - Suivre un tour de table ? - De l'actualité.
00:51:14 - Et Philippe Bilger,
00:51:16 c'est sur les cavaliers législatifs
00:51:18 que vous voulez faire votre tour de table de l'actualité ?
00:51:20 - Oui, alors je ne suis
00:51:22 pas un spécialiste
00:51:24 de la
00:51:26 constitutionnaliste, mais
00:51:28 il me semble tout de même
00:51:30 et sous le contrôle de Michael
00:51:32 qui connaît très bien tout ça
00:51:34 - Oulala !
00:51:36 - Non mais vraiment, d'abord je crois que
00:51:38 le conseil hier a eu une
00:51:40 interprétation très extensive
00:51:42 si je ne me trompe pas
00:51:44 de l'article 48 de la constitution
00:51:46 sur les cavaliers législatifs.
00:51:48 Il a donné une définition
00:51:50 très stricte qui les a
00:51:52 multipliées. Deuxième
00:51:54 élément, bien si j'ai
00:51:56 saisi, on n'a
00:51:58 pas le droit d'introduire
00:52:00 dans une loi
00:52:02 un élément qui n'a pas
00:52:04 été débattu en première instance
00:52:06 en quelque sorte. - Exact.
00:52:08 - Mais je trouve que cette
00:52:10 interprétation très dure
00:52:12 fait bon marché du fait
00:52:14 que le débat parlementaire
00:52:16 n'a pas été
00:52:18 étoffé ni substantiel.
00:52:20 Et donc je trouve
00:52:22 que le citoyen
00:52:24 ne comprendra rien à cette rigueur
00:52:26 et même en examinant
00:52:28 de bonne foi tout ce qui
00:52:30 est qualifié de cavalier législatif
00:52:32 on a l'impression tout de même
00:52:34 que sur le fond
00:52:36 des mesures censurées
00:52:38 auraient permis une lutte
00:52:40 efficace contre l'immigration.
00:52:42 Donc peut-être
00:52:44 les constitutionnalistes
00:52:46 distingués nous expliqueront
00:52:48 - je parle pas de Mickaël -
00:52:50 - Ça c'est sûr, ça serait
00:52:52 une surestimation. - Il est distingué
00:52:54 mais peut-être... - Ouais, mais pas constitutionnaliste.
00:52:56 - Mais les gens
00:52:58 ne comprendront peut-être
00:53:00 pas la
00:53:02 décision largement
00:53:04 prise par
00:53:06 le Conseil sur les cavaliers
00:53:08 législatifs, puisqu'encore une fois
00:53:10 pratiquement que des problèmes
00:53:12 de forme. - Mickaël
00:53:14 Sadoun, comme il a été qualifié d'expert
00:53:16 au galanterie oblige,
00:53:18 Féronise... - Non, mais moi je voulais
00:53:20 en profiter pour parler d'un cavalier
00:53:22 législatif qui m'a énormément
00:53:24 gênée, c'est lorsque
00:53:26 la loi Egalim a voulu mettre
00:53:28 aussi le fait que la dénomination
00:53:30 "steak" ne soit plus
00:53:32 employée sur les produits végétaux et que c'est
00:53:34 passé en cavalier législatif. Ça a été
00:53:36 pour moi dramatique.
00:53:38 - Donc vous avez compris, Véronique,
00:53:40 quand on ne connaît pas un sujet,
00:53:42 on parle d'un autre.
00:53:44 - Mickaël Sadoun.
00:53:46 - Bravo.
00:53:48 - Moi je suis d'accord avec Philippe,
00:53:50 pour moi,
00:53:52 parfois les politiques se cachent
00:53:54 derrière une technicisation du droit,
00:53:56 une scientifisation du droit, mais il y a bien
00:53:58 un moment d'interprétation, il faut cibler
00:54:00 évidemment de manière pertinente où se situe
00:54:02 cette interprétation pour ne pas tomber
00:54:04 dans un populisme débridé. Mais il me semble que
00:54:06 c'est en effet sur cette interprétation
00:54:08 du cavalier législatif. Personnellement,
00:54:10 je trouvais qu'il était de bonne
00:54:12 alloi d'élargir le sujet
00:54:14 sur l'immigration légale
00:54:16 dans un texte qui traitait principalement
00:54:18 du traitement de l'immigration
00:54:20 illégale, notamment par
00:54:22 soit des régularisations, soit des expulsions.
00:54:24 Évidemment, le débat s'est
00:54:26 un peu étendu, mais je pense qu'il serait
00:54:28 aussi
00:54:30 de bon sens que les juges constitutionnels
00:54:32 ne se coupent pas totalement
00:54:34 du débat politique dans le pays, de l'opinion
00:54:36 majoritaire et du fait que les Français avaient
00:54:38 également envie de débattre de l'immigration
00:54:40 légale, que par la voix de leurs représentants
00:54:42 ce sujet s'est invité dans le débat
00:54:44 politique et qu'il n'était pas du tout
00:54:46 exclu qu'on en parle. Et d'ailleurs, c'est
00:54:48 la chose principale dont on parlait partout dans les
00:54:50 médias et dont les gens parlaient, puisque
00:54:52 l'expulsion des quelques clandestins ou la
00:54:54 régularisation des travailleurs sans papier ne constituait
00:54:56 pas le cœur de ce débat-là. Je regrette
00:54:58 qu'ils aient fait ça, ça nourrit évidemment une
00:55:00 défiance entre le peuple et les juges, et
00:55:02 ça débouchera sur un résultat des élections qu'on connaît
00:55:04 tous et qui arriveront en juin prochain,
00:55:06 il ne faudra pas s'en étonner. - On va passer
00:55:08 à votre tour de table, vous voulez parler d'une pub
00:55:10 de PETA, vous savez c'est ceux qui sont contre les fourrures
00:55:12 notamment, qui vous met... - Des abolitionnistes
00:55:14 en fait. - Pardon ? - Des abolitionnistes,
00:55:16 des gens qui sont contre l'élevage.
00:55:18 - Et qui vous met hors de vous.
00:55:20 - Alors, qui me met, enfin, qui me met hors de moi. Au départ
00:55:22 ça m'a fait rire, mais étant donné la
00:55:24 situation sur le terrain, ça ne peut pas nous faire rire.
00:55:26 Donc PETA a fait
00:55:28 son soutien assez particulier
00:55:30 à l'agriculture
00:55:32 française, en donnant un soutien
00:55:34 uniquement à l'agriculture végétale
00:55:36 puisqu'on voit donc sur
00:55:38 un film, un
00:55:40 monsieur un peu bedonnant,
00:55:42 très sympathique,
00:55:44 promouvoir
00:55:46 le lait français,
00:55:48 et soutenir l'agriculture,
00:55:50 sauf qu'il s'agit du lait de
00:55:52 soja. - D'accord. - Donc en aucun
00:55:54 cas de nos agriculteurs, je pense que
00:55:56 c'est pour rebondir sur le fait que... - Parce que la France
00:55:58 produit extrêmement peu de soja. - Bah si, on est
00:56:00 deuxième producteur européen quand même.
00:56:02 - On est par rapport aux géants comme le Brésil, les
00:56:04 Etats-Unis, etc. - Voilà, justement,
00:56:06 je pense que c'est par rapport aussi... - On est importateur de soja
00:56:08 plus qu'exportateur. - Et je pense que c'est aussi par rapport
00:56:10 à l'élevage, pour parler
00:56:12 du soja, de déforestation, les animaux,
00:56:14 etc. Enfin, c'est bien
00:56:16 pensé, c'est bien ficelé, mais
00:56:18 on... c'est pas de
00:56:20 bon alloi ces derniers temps.
00:56:22 - C'est quoi, c'est PETA ?
00:56:24 - PETA, oui, c'est une
00:56:26 ONG, c'est une ONG
00:56:28 de défense des animaux, c'est ça ? - De défense des animaux,
00:56:30 qui est contre les expérimentations sur les animaux, la forêt,
00:56:32 etc. Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:56:34 C'est pas un peu de l'agribashing, là, quelque part ?
00:56:36 - C'est complètement de l'agribashing, oui. - Sûrement.
00:56:38 - Michael Sadoun ?
00:56:40 - Ah oui, moi je ferais pas de discrimination,
00:56:42 surtout dans des moments comme ça, entre ceux qui
00:56:44 élèvent des bovins, des ovins,
00:56:46 ou ceux qui font simplement de la culture végétale.
00:56:48 - L'agriculture est un ensemble, en fait. - C'est un
00:56:50 ensemble, surtout quand on connaît les difficultés
00:56:52 qu'ont connues les éleveurs bovins et ovins,
00:56:54 notamment à cause de certaines maladies qui ont touché les animaux récemment.
00:56:56 Donc je trouve ça absurde d'en profiter
00:56:58 pour faire un petit coup de politique.
00:57:00 - Mais Véronique, vous aviez parlé de quelqu'un
00:57:02 de sympathique et d'un peu fort,
00:57:04 c'était pas Philippe David ?
00:57:06 (rires)
00:57:08 - Non mais pour revenir là-dessus,
00:57:10 est-ce que, quelque part,
00:57:12 vous qui connaissez beaucoup d'agriculteurs,
00:57:14 comme vous êtes présente du Saint-Michel du Doubs,
00:57:16 et que vous les aimez en plus, mais comme ils vous aiment aussi,
00:57:18 parce que vous êtes extrêmement sympathiques,
00:57:20 vous qui êtes présente des Bouchers de Paris,
00:57:22 est-ce que quand eux vous disent
00:57:24 "Nous on en a marre, on a envie de rendre le tablier
00:57:26 et de faire autre chose" ? - Je pense surtout que c'est
00:57:28 une des mesures dont le gouvernement devrait
00:57:30 prendre conscience. C'est une forme d'agribashing,
00:57:32 - Oui mais c'est la liberté d'expression aussi,
00:57:34 je me fais l'avocat du diable.
00:57:36 - Oui mais c'est ne pas respecter
00:57:38 les éleveurs, c'est ne pas respecter
00:57:40 les agriculteurs dans leur ensemble,
00:57:42 parce que je rappelle que l'alimentation c'est un équilibre
00:57:44 et que nous avons besoin autant
00:57:46 d'animaux que du végétal, et je pense
00:57:48 que ça devrait être pris en compte
00:57:50 et que cette forme d'agribashing
00:57:52 devrait être punie. On peut
00:57:54 effectivement avoir la liberté d'expression
00:57:56 mais ce qu'il faut savoir c'est que derrière ça,
00:57:58 il y a des exploitations qui sont attaquées,
00:58:00 incendiées,
00:58:02 - Parfois même des boutiques,
00:58:04 des crèmeries, des boucheries, etc.
00:58:06 - Absolument, et je pense
00:58:08 que les sanctions ne sont pas assez lourdes quand il y a sanctions.
00:58:10 - Vous voulez des sanctions plus lourdes, vous
00:58:12 Michael Sadoun ? - Oh non,
00:58:14 je ne dirais pas que je veux des sanctions, après
00:58:16 évidemment il faut débattre,
00:58:18 et pour ce qui est de l'équilibre
00:58:20 entre le végétal, l'animal, etc., je crois que
00:58:22 les nutritionnistes sont un peu en train de revenir
00:58:24 de la tendance d'il y a quelques années qui consistait
00:58:26 à dire qu'on pouvait combler tous les besoins
00:58:28 protéiniques de l'homme avec
00:58:30 la baie de Gaugy et que sais-je encore.
00:58:32 Je crois qu'ils sont en train de revenir... - Attention, je suis là !
00:58:34 - Je suis, non mais pourquoi pas
00:58:36 modérer les consommations de viande, non seulement... - Être équilibré.
00:58:38 - Voilà, simplement pour
00:58:40 une bonne santé, et puis aussi parce que
00:58:42 peut-être que la production de protéines par
00:58:44 litre d'eau utilisée, et peut-être que
00:58:46 c'est plus dispendieux quand on parle de l'animal que du végétal...
00:58:48 - Non. - Bon, c'est ce qui se dit.
00:58:50 - Il faut prendre la mesure aussi du temps
00:58:52 qu'on met à produire un morceau de viande par rapport à une carotte.
00:58:54 Et surtout ne jamais mettre les deux en opposition
00:58:56 puisque les deux font une assiette parfaite.
00:58:58 - D'accord. - Avec les légumineuses.
00:59:00 - Et je me remets au jugement de l'expert.
00:59:02 - Les mêmes nutritionnistes en plus de Bouchère.
00:59:04 Donc pour quelques instants, la suite
00:59:06 du tour de table de l'actualité, vous allez
00:59:08 parler des républicains français par rapport
00:59:10 aux républicains américains, c'est ça ?
00:59:12 - Ils devraient regarder leurs cousins d'outre-Atlantique.
00:59:14 Ça leur donnerait quelques leçons, je pense.
00:59:16 Je crains le pire.
00:59:18 - Et à 18h35, notre
00:59:20 coup de projecteur,
00:59:22 craignez-vous une paralysie
00:59:24 du pays suite au barrage ? Eh bien, vous
00:59:26 dites non à 60% !
00:59:28 On en parlera avec Alexandre Clarton,
00:59:30 président de l'UNOSTRA, le syndicat des TPE-PME
00:59:32 du transport routier. Vous voulez
00:59:34 réagir ? Le 0 826 300 300
00:59:36 ou le sourire d'eau datant vos appels ?
00:59:38 On se retrouve tout de suite.
00:59:40 Voici le radio, 17h20,
00:59:42 Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:59:44 - Retour des vrais voix
00:59:46 avec Philippe Billiger, Véronique
00:59:48 Langlais et Mickaël Sadoun.
00:59:50 Dans quelques instants, notre coup
00:59:52 de projecteur, craignez-vous une paralysie
00:59:54 du pays ? Pour le moment, vous dites non
00:59:56 à 60% sur Twitter. On attend
00:59:58 vos appels au 0 826 300 300.
01:00:00 Mais c'est aux Etats-Unis,
01:00:02 mais entre les USA et la France
01:00:04 que part votre tour de table de l'actualité,
01:00:06 Mickaël Sadoun. - Oui, moi très rapidement,
01:00:08 je voulais revenir sur
01:00:10 la "démission"
01:00:12 de Ron DeSantis de l'élection
01:00:14 américaine, suite à sa
01:00:16 première défaite dans les Iowa.
01:00:18 Pourtant, Ron DeSantis avait vraiment
01:00:20 des qualités pour plaire. - Certains disent
01:00:22 que c'était le candidat quasi naturel après
01:00:24 les élections de mid-term. - C'était le candidat idéal,
01:00:26 moi c'était mon candidat préféré devant Trump.
01:00:28 Il a évidemment une sensibilité
01:00:30 conservatrice. En fait,
01:00:32 c'est un Trump sans les excès de Trump.
01:00:34 Il a fait Harvard et Yale, c'est quelqu'un
01:00:36 qui a une grande culture,
01:00:38 qui a une grande intelligence,
01:00:40 qui sait tenir de beaux discours.
01:00:42 Il a fait la guerre en Irak à l'époque, donc en plus
01:00:44 il a un patriotisme qui n'est plus
01:00:46 approuvé. Il gère la Floride
01:00:48 assez magnifiquement, puisque la Floride se porte
01:00:50 très bien, notamment d'un point de vue économique.
01:00:52 C'est le troisième état le plus peuplé des Etats-Unis,
01:00:54 donc ça lui donne une crédibilité de ce point de vue-là.
01:00:56 Et pourtant, il a été totalement
01:00:58 balayé par la tornade Trump. Moi je pense
01:01:00 que les républicains en France
01:01:02 devraient regarder de près quelles ont été les raisons
01:01:04 de cet échec, parce qu'il y a un profil
01:01:06 en France que vous reconnaîtrez
01:01:08 peut-être, brillant dans ses études,
01:01:10 qui gère une région en France
01:01:12 qui marche plutôt assez bien, qui aimerait peut-être
01:01:14 se présenter à la présidentielle.
01:01:16 Il s'appelle Laurent Wauquiez, évidemment, on l'a reconnu.
01:01:18 Il devrait peut-être
01:01:20 s'intéresser de près aux raisons
01:01:22 de cet échec. Je pense que
01:01:24 De Santis n'a pas été assez offensif
01:01:26 avec ses candidats, parce qu'il n'avait pas envie
01:01:28 de jouer l'antipopuliste.
01:01:30 Et en même temps, il ne pouvait pas prendre la place de Trump
01:01:32 et être plus populiste que le chef
01:01:34 des populistes qui est Trump.
01:01:36 Donc il s'est tenu sur une ligne de crête qui ne lui a pas été
01:01:38 profitable, ce qui a fait que son élection
01:01:40 sa candidature est un peu
01:01:42 retombée comme un soufflé, alors qu'il s'était lancé
01:01:44 avant Trump. Donc,
01:01:46 peut-être une leçon à retenir. Moi j'estime que
01:01:48 Laurent Wauquiez a ses chances pour
01:01:50 2027. Je remarque que ses sorties
01:01:52 dans la presse sont toujours, pour moi,
01:01:54 assez brillantes, assez bien placées.
01:01:56 Il a raison de ne pas céder aux sirènes des médias,
01:01:58 parce que 2027 est loin et que
01:02:00 les médias ne vont pas tarder à lui tomber
01:02:02 dessus s'il sort du bois.
01:02:04 Mais quand même, à regarder
01:02:06 de très près. - Philippe Bigère.
01:02:08 - Alors, Mickaël, puisqu'on
01:02:10 évoque nos pronostics,
01:02:12 nos préférences, moi
01:02:14 j'espère qu'il y aura tout de même une
01:02:16 primaire en 2027 pour
01:02:18 permettre à des gens, par exemple, comme
01:02:20 David Lysnard, de concurrencer
01:02:22 Laurent Wauquiez. J'ajoute,
01:02:24 et là je vous rejoins totalement,
01:02:26 sur le plan négatif,
01:02:28 il y a une autre ressemblance
01:02:30 avec De Santis et Laurent Wauquiez,
01:02:32 de mon point de vue, c'est que je pense
01:02:34 que tous les deux ont très mal
01:02:36 commencé. De Santis,
01:02:38 très vite, la déception
01:02:40 est arrivée, il n'a pas
01:02:42 accroché lors de son début de campagne
01:02:44 et Laurent Wauquiez, à force de
01:02:46 refuser les obstacles,
01:02:48 va nous dissuader de,
01:02:50 peut-être, de voter pour lui au moment
01:02:52 où il affrontera l'obstacle suprême.
01:02:54 - Je ne suis pas sûr qu'il soit dans un refus d'obstacle. Moi, je pense
01:02:56 que s'il cède et qu'il se
01:02:58 présente maintenant, alors évidemment, on s'exclut,
01:03:00 puisque aux européennes, évidemment, on ne va peut-être pas
01:03:02 y avoir le résultat escompté, ce qui va être mauvais pour
01:03:04 sa candidature. Mais je pense qu'il a raison de ne pas
01:03:06 sortir trop tôt, parce que les médias vont lui tomber
01:03:08 dessus. On les connaît, on sait comment ça marche.
01:03:10 - Oui, mais de là, refuser à chaque fois de s'engager,
01:03:12 quand on l'attend.
01:03:14 - Il fait des apparitions sporadiques et je pense qu'il est
01:03:16 assez réactif. Hier, sur la
01:03:18 réaction du Conseil constitutionnel, il n'a pas
01:03:20 eu sa langue dans sa poche, il est entré une belle tribune
01:03:22 et puis, bon, il s'est lancé sur ce sujet.
01:03:24 - Véronique Lallet, est-ce qu'on peut comparer ?
01:03:26 - J'allais dire un truc,
01:03:28 de finir. Sans discrimination
01:03:30 positive, on ne peut pas aussi
01:03:32 penser à une femme. - Micky Allais ?
01:03:34 - Ah bah, on ne peut pas. - Micky Allais, qui est l'autre
01:03:36 candidat à la première République. - Et en France,
01:03:38 transposée à ? - Ah, mais moi, je l'adore !
01:03:40 Justement, Micky Allais, je la préfère
01:03:42 à deux cendres. - Si on doit aller
01:03:44 sur le débat de la discrimination positive, moi, j'y suis
01:03:46 fermement opposé et je pense sérieusement que
01:03:48 les quotas en politique obligatoires
01:03:50 sur les listes ont été dévastateurs.
01:03:52 Non seulement pour la politique, mais aussi pour les femmes
01:03:54 en politique, puisque parfois, on a forcé
01:03:56 des femmes qui n'avaient pas le niveau à se présenter
01:03:58 à certains postes, qui a décrédibilisé les autres,
01:04:00 ce qui était parfaitement logique. - Ceci dit, il y a beaucoup
01:04:02 d'hommes qui ne sont pas au niveau non plus et qui sont aussi sur les listes.
01:04:04 - Je suis tout à fait d'accord. - Mais pour vous, je vous pose
01:04:06 la question, comme vous suivez la... - Et en France, vous voyez qui ?
01:04:08 - Ah bah ? - En femme ?
01:04:10 - En France ? Ah oui, en femme, alors là,
01:04:12 je ne vois pas du tout. Mais de toute façon,
01:04:14 je vais vous dire... - On en joue qu'à, alors.
01:04:16 - Non, mais très franchement, ce débat ne m'intéresse pas.
01:04:18 S'il y a une femme de main qui est apte,
01:04:20 je le dirais haut et fort. - Mais une dernière
01:04:22 question, vous suivez la présidentielle américaine,
01:04:24 Trump a déjà gagné pour vous la primaire républicaine,
01:04:26 Philippe Billiger a les yeux de chimène pour
01:04:28 Nikki Haley, mais... - Oui, mais... - C'est très bien parti.
01:04:30 - Il a gagné. - C'est très bien parti.
01:04:32 Nikki Haley tient bien. - Elle est plus
01:04:34 courageuse que De Santis. - Elle est plus courageuse
01:04:36 que De Santis, mais je pense que De Santis aurait dû persister.
01:04:38 Et peut-être que les sondages seraient
01:04:40 remontés, d'ailleurs, c'est le cas pour Nikki Haley, depuis
01:04:42 que Ron De Santis est parti.
01:04:44 Mais je pense que Donald Trump a quand même une grande longueur
01:04:46 d'avance et il y a maintenant, dans le
01:04:48 parti républicain, une forme de culte de la
01:04:50 personnalité autour de Trump.
01:04:52 C'est lui le dérangeur du système, ce ne sont
01:04:54 pas les autres. - Et De Santis en plus
01:04:56 a été suffisamment large
01:04:58 pour faire voter pour Trump. - Oui.
01:05:00 Et Trump d'ailleurs ne lui en a
01:05:02 pas été gré, puisqu'il a
01:05:04 dit "j'ai pas besoin de ces voix". - Dans un instant,
01:05:06 le coup de projecteur des vraies voix,
01:05:08 les agriculteurs continuent de faire des barrages dans tout le
01:05:10 pays, plus de 400 kilomètres d'autoroutes
01:05:12 sont paralysées, notamment, alors parlons
01:05:14 vrai, est-ce que le mouvement des agriculteurs est en train de sortir
01:05:16 de tout contrôle ? Est-ce que vous pensez qu'il
01:05:18 faudrait que les forces de l'ordre interviennent pour débloquer
01:05:20 les barrages ? Ou pas ? Craignez-vous
01:05:22 des conséquences lourdes pour l'économie ?
01:05:24 Nous sommes en compagnie d'Alexandre
01:05:26 Clarton, président de l'UNOSTRA,
01:05:28 le syndicat des TPE-PME du transport
01:05:30 routier, Alexandre Clarton,
01:05:32 bonsoir. - Bonsoir.
01:05:34 - Est-ce que vous craignez des actes de violence
01:05:36 contre vos camions et vos chauffeurs ?
01:05:38 - Alors,
01:05:40 oui et non. Contre
01:05:42 nos chauffeurs, non, pas spécialement, je pense qu'il y a quand même
01:05:44 un certain
01:05:46 respect, mais
01:05:48 contre nos camions, oui. On a eu, d'ailleurs,
01:05:50 aujourd'hui, pour ma part, un camion qui a été
01:05:52 vandalisé avec le déchargement
01:05:54 de la marchandise sur les côtés.
01:05:56 Et ce sont nous, transporteurs, nous, petites entreprises,
01:05:58 nous, TPE-PME, qui sommes
01:06:00 pénalisés avec
01:06:02 l'obligation d'appeler nos assurances,
01:06:04 et puis avec une perte de moyens,
01:06:06 de chiffre d'affaires, une perte du voyage,
01:06:08 une perte à tous les niveaux.
01:06:10 Et ça devient la sang, voilà.
01:06:12 - Vous voulez réagir à ce débat ? Le 0826-300-300.
01:06:14 On se retrouve dans
01:06:16 quelques instants. C'est les Vraies Voix de Sud Radio.
01:06:18 - Les Vraies Voix Sud Radio,
01:06:20 17h20, Philippe David,
01:06:22 Cécile de Ménibus.
01:06:24 - Retour des Vraies Voix avec
01:06:26 Philippe Bilger, Mickaël Sadoun,
01:06:28 Véronique Langlais. C'est l'heure du coup de projecteur
01:06:30 des VV.
01:06:32 - Les Vraies Voix Sud Radio, le coup
01:06:34 de projecteur des Vraies Voix.
01:06:36 - Pour l'autoroute 1, qui est entièrement bloqué,
01:06:38 105 tracteurs, plus de 200
01:06:40 agriculteurs. - La N110I,
01:06:42 tu es totalement à l'arrêt.
01:06:44 - Pour ce huitième jour consécutif,
01:06:46 blocus de cette autoroute à 64.
01:06:48 - Nous, on a choisi ici l'autoroute absolument,
01:06:50 parce qu'en fait, si, on embête ceux qui font du commerce.
01:06:52 Donc, l'écostructure. - Pensez à Rungis.
01:06:54 Le blocage de Rungis, ce serait une catastrophe.
01:06:56 - Il n'y a ici que des agriculteurs, il n'y a aucun politique.
01:06:58 On n'est pas là pour faire de la politique.
01:07:00 - Ici, eux, ils assument. Et nous, on assumera
01:07:02 demain matin. On nettoiera l'autoroute
01:07:04 parce que moi, je veux que, si nous,
01:07:06 on a un bail d'autoroutes, donc on la sortira.
01:07:08 Moi, je veux sortir digne de ce combat.
01:07:10 - 400 kilomètres d'autoroutes
01:07:12 bloquées dans le sud de la France, du jamais vu
01:07:14 selon Vinci Autoroutes. Des autoroutes, mais aussi
01:07:16 des nationales, coupées aux quatre coins du pays.
01:07:18 Un bâtiment de la Mutuelle Sociale Agricole a été
01:07:20 incendié à Narbonne. Les agriculteurs
01:07:22 menacent également de bloquer les principaux
01:07:24 accès à la capitale dès demain.
01:07:26 Alors, parlons vrai. Est-ce que le mouvement des agriculteurs
01:07:28 est en train de sortir de tout contrôle ?
01:07:30 Souhaitez-vous que les forces de l'ordre interviennent
01:07:32 pour que la circulation redevienne normale ? Ou pas ?
01:07:34 Craignez-vous des conséquences lourdes pour l'économie ?
01:07:36 Craignez-vous une paralysie du pays ?
01:07:38 Vous dites non à 60%
01:07:40 avec nous, Alexandre Clarton,
01:07:42 président de l'UNOSTRA, syndicat
01:07:44 des TPE-PME du transport routier.
01:07:46 On fait déjà un tour de table des vrais voix.
01:07:48 Philippe Billigère, est-ce que vous craignez une paralysie du pays ?
01:07:50 - J'éprouve une énorme
01:07:52 sympathie politique,
01:07:54 sociale, humaine,
01:07:56 même, à l'égard du combat
01:07:58 des agriculteurs, dont
01:08:00 on a rappelé tout à l'heure qu'il n'a pas
01:08:02 commencé avec Gabriel Attal.
01:08:04 Et en même temps,
01:08:06 depuis
01:08:08 quelques jours,
01:08:10 j'ai très peur qu'il
01:08:12 ne sache pas jusqu'où aller
01:08:14 trop loin. Je vais dire par là
01:08:16 que je crains en permanence
01:08:18 un basculement
01:08:20 qui altererait
01:08:22 cette sympathie quasiment
01:08:24 générale en une sorte
01:08:26 d'hostilité
01:08:30 je dirais pas importante
01:08:32 au début, mais de plus en plus forte
01:08:34 parce qu'à la longue, le basculement
01:08:36 créerait plus d'incommodité
01:08:38 pour les français
01:08:40 que de soutien pour les agriculteurs.
01:08:42 Et je pense notamment
01:08:44 sur ce plan
01:08:46 au propos de
01:08:48 M. le Président Clarton,
01:08:50 il n'y a aucune raison que les agriculteurs
01:08:52 s'en prennent à des
01:08:54 professionnels qui
01:08:56 accomplissent leur travail. Certes,
01:08:58 ils peuvent transporter
01:09:00 des produits venant d'ailleurs,
01:09:02 mais tout de même, les agriculteurs
01:09:04 doivent savoir garder la mesure
01:09:06 sinon cette sympathie
01:09:08 qu'on a pour eux
01:09:10 risquerait
01:09:12 de tourner
01:09:14 en hostilité,
01:09:16 j'ose le dire.
01:09:18 - Véronique Langlais. - Alors moi, ils savent,
01:09:20 ils sont nombreux à savoir, parce qu'au bout de 30 ans
01:09:22 quand on parcourt la France, j'en connais
01:09:24 un certain nombre, ils savent l'admiration que j'ai pour eux
01:09:26 et ils savent que nous sommes tous liés
01:09:28 les uns les autres.
01:09:30 Transporteurs,
01:09:32 de l'amont à l'aval,
01:09:34 on est tous liés.
01:09:36 Alors moi, je comprends qu'il y ait un ras-le-bol
01:09:38 sur de nombreux points,
01:09:40 néanmoins, effectivement,
01:09:42 il y a une chose que je ne
01:09:44 tolère pas, c'est la violence,
01:09:46 quelle qu'elle soit. Alors,
01:09:48 j'imagine qu'il s'agit d'électrons libres
01:09:50 et auquel cas, je pense que
01:09:52 les manifestants seront,
01:09:54 a priori, pas toujours,
01:09:56 seront les diriger
01:09:58 vers la vraie et la belle
01:10:00 voix, néanmoins, effectivement,
01:10:02 il faut qu'ils comprennent
01:10:04 qu'on les écoutera
01:10:06 uniquement s'ils restent
01:10:08 bienveillants. - Mickaël Sadoun.
01:10:10 - Bien sûr que
01:10:12 je peux comprendre cette crainte
01:10:14 vis-à-vis d'un basculement
01:10:16 qui décrédibiliserait le mouvement et qui, je pense,
01:10:18 nous ennuierait tous. C'était
01:10:20 le cas au moment des Gilets jaunes.
01:10:22 Auquel j'étais farouchement
01:10:24 favorable.
01:10:26 Jusqu'au moment où ils ont fait
01:10:28 des actions de violence, notamment à l'Arc de Triomphe,
01:10:30 au moment où les Black Blocs
01:10:32 se sont invités régulièrement et même
01:10:34 constamment dans leurs manifestations. - Et les boutiques.
01:10:36 - Les boutiques, évidemment, ils ont pourri
01:10:38 la vie des commerçants, bon bref,
01:10:40 je ne parle plus des Gilets jaunes, je parle des agriculteurs.
01:10:42 Il faut bien reconnaître, cependant,
01:10:44 que c'est cette violence qui fait réagir le gouvernement
01:10:46 qui ne consent
01:10:48 à de réels efforts que quand il est
01:10:50 dos au mur. Donc, je suis
01:10:52 sur une ligne de crête quand même sur l'utilisation
01:10:54 ou non d'actions non pas violentes,
01:10:56 évidemment, et encore moins pour des personnes,
01:10:58 mais sur l'emploi de méthodes
01:11:00 non conventionnelles, on dira,
01:11:02 entre guillemets. Mais pour le reste,
01:11:04 j'invite quand même les agriculteurs, évidemment,
01:11:06 à s'organiser de la manière la plus institutionnelle
01:11:08 et politique possible. Je les invite à se
01:11:10 regrouper, ils constituent une force pour ce
01:11:12 pays. Je les invite aussi à voter,
01:11:14 à participer aux élections, puisque c'est
01:11:16 parfois des segments de la population qui votent
01:11:18 peu. Il y a des élections européennes qui arrivent,
01:11:20 il me semble que le cœur du sujet dont on est en train
01:11:22 de parler, c'est l'Europe. Donc, leur rappeler
01:11:24 de voter en juin 2024.
01:11:26 - Et voter sans C, surtout.
01:11:28 - Alexandre Clarton, je rappelle que vous êtes président
01:11:30 de l'UNOSTRA, syndicat des TPE-PME
01:11:32 du transport routier. Qu'est-ce que vous voulez répondre
01:11:34 aux vrais voix après leur tour de table ?
01:11:36 - Bah écoutez, je pense qu'on
01:11:38 est dans la même optique.
01:11:40 Si sur le fond,
01:11:42 on est nous aussi d'accord,
01:11:44 je pense, et en accord avec les
01:11:46 agriculteurs et leurs revendications, je pense
01:11:48 qu'elles sont nobles et ils ont des besoins,
01:11:50 tout aussi
01:11:52 forts qu'ils soient, ils ont des besoins comme
01:11:54 nous aussi. Nous en avons
01:11:56 et on nourrit de l'amont aussi au
01:11:58 gouvernement, certaines choses. Mais
01:12:00 c'est plus sur la forme, si vous voulez,
01:12:02 c'est la forme qui devient gênante.
01:12:04 Nous avons peur d'une radicalisation
01:12:06 du mouvement.
01:12:08 On a donc des barrages
01:12:10 et des blocages qui sont devenus maintenant
01:12:12 des blocages de peur.
01:12:14 Il ne faut pas oublier que nos conducteurs,
01:12:16 certains sont partis déjà pour la semaine
01:12:18 ou alors pour deux jours, ne sont peut-être
01:12:20 pas équipés pour dormir dehors et puis
01:12:22 ils se retrouvent dans des barrages, des blocages qui durent des journées
01:12:24 entières. Il y a ce stress,
01:12:26 il y a aussi des fois les déviations
01:12:28 qui ne sont pas adaptées au poids lourd.
01:12:30 On a donc un risque sur des camions qui circulent
01:12:32 sur des toutes petites routes, qui vont croiser des véhicules,
01:12:34 des automobiles qui partent
01:12:36 le matin pour au travail, avec
01:12:38 un poids lourd qui n'est pas adapté à la route
01:12:40 ni au poids. On a des ponts qui ne sont pas adaptés
01:12:42 pour nous, on a toute une multitude
01:12:44 de choses qui font qu'on prend beaucoup
01:12:46 de risques pour faire simplement notre métier.
01:12:48 Et puis, il ne faut pas oublier que nous,
01:12:50 on sort d'un épisode neigeux sur lequel
01:12:52 nos camions se sont mis sur le bord de route
01:12:54 quand il neigeait ou parfois quand il ne neigeait pas.
01:12:56 Et ça, c'était donc il y a une dizaine de jours.
01:12:58 Et puis on enchaîne maintenant
01:13:00 avec ce mouvement d'agriculteurs.
01:13:02 Comme je dis encore une fois, leur cause
01:13:04 est noble, mais pas la forme.
01:13:06 Et la libre circulation, c'est quelque chose
01:13:08 que nous devons préserver dans notre
01:13:10 pays, pour la sécurité des citoyens,
01:13:12 pour la sécurité de tout le monde et puis surtout
01:13:14 pour le travail des TPE, PME,
01:13:16 peu importe l'entreprise que ce soit.
01:13:18 - Philippe Billiger veut réagir. - Monsieur le Président,
01:13:20 j'ai bien confiance du
01:13:22 caractère très intense de
01:13:24 l'affrontement d'aujourd'hui,
01:13:26 mais est-ce que vous avez déjà connu
01:13:28 des épisodes
01:13:30 de même nature ?
01:13:32 - Bien évidemment. On n'en est
01:13:34 pas encore à l'épisode des Gilets jaunes
01:13:36 qui, pour nous, est un mauvais souvenir
01:13:38 mais qui est un souvenir délicat
01:13:40 et qui nous fait penser de suite à ça
01:13:42 quand on se fait donc
01:13:44 ouvrir les remorques
01:13:46 sans qu'il y ait le moindre accord
01:13:48 sur le bord de route pour se faire jeter une paire de palettes
01:13:50 par terre avec des fruits et légumes
01:13:52 pour la plupart français,
01:13:54 ils ne sont pas tous étrangers. Et puis il ne faut
01:13:56 pas oublier que nous sommes en hiver et nous produisons
01:13:58 peu de fruits et légumes en hiver, donc on a quand même
01:14:00 un besoin d'importation.
01:14:02 Voilà, donc oui, on a connu,
01:14:04 j'ai envie de vous dire pour l'instant, on a connu bien pire
01:14:06 que ça, mais je ne souhaite pas le revoir.
01:14:08 - Ça réagit au 0826-300-300,
01:14:10 direction la belle ville de
01:14:12 Bergerac dans le beau département de la
01:14:14 Dordogne. Bonsoir Frédéric.
01:14:16 - Bonsoir, oui, en plein pays
01:14:18 de l'École d'ailleurs. - Oui, le Pécharment
01:14:20 notamment et le Mont Basillac.
01:14:22 Non, pas le Mont Basillac, le... Si, si,
01:14:24 c'est ça. On vous écoute.
01:14:26 - Le Saussignac, voilà. - Mais moi,
01:14:28 j'ai peur que ça soit...
01:14:30 Euh...
01:14:32 J'ai peur que ça puisse
01:14:34 pas avoir d'autres solutions
01:14:36 que d'aller dans le sens
01:14:38 que ça peut s'envenimer, parce qu'en fait,
01:14:40 moi, ça fait depuis
01:14:42 d'ailleurs pas qu'une semaine,
01:14:44 ça fait depuis plus d'un mois qu'on voit
01:14:46 tous les agriculteurs des pays européens,
01:14:48 enfin de certains pays européens... - L'Allemagne,
01:14:50 la Pologne, la Tchéquie, la Roumanie,
01:14:52 etc. - En mon avis,
01:14:54 c'est pas un problème qui peut se résoudre
01:14:56 entre les gouvernements et leurs agriculteurs.
01:14:58 C'est un problème européen. - Tout à fait.
01:15:00 - Alors chacun charge des solutions
01:15:02 au niveau de l'État.
01:15:04 Mais l'État, qu'est-ce qu'il peut faire ? Il va dire
01:15:06 "On suspend tous les traités
01:15:08 et puis on remet les frontières pour
01:15:10 vérifier les produits", parce que
01:15:12 dire qu'on va augmenter le contrôle
01:15:14 d'où viennent les produits, mais c'est pas agirable,
01:15:16 c'est pas possible. Donc ça veut dire qu'en fait,
01:15:18 on est tout seulement
01:15:20 en train de remettre en question l'Europe.
01:15:22 - Alors qu'est-ce que... - Pour moi, au niveau
01:15:24 des produits agricoles,
01:15:26 le débat est là.
01:15:28 - Frédéric, restez avec nous
01:15:30 parce que ça va nous permettre de faire réagir
01:15:32 Alexandre Clarton, le président de l'Unostra.
01:15:34 Souvent, on a entendu les transporteurs routiers
01:15:36 se prélènent de la concurrence des routiers
01:15:38 polonais, bulgares ou roumains.
01:15:40 Là, c'est un peu la même chose avec les agriculteurs
01:15:42 qui se plaignent du poulet polonais qui arrive à des prix
01:15:44 défiant toute concurrence. - Ukrainiens.
01:15:46 - Et pourquoi pas... - Fondouane.
01:15:48 - Et pourquoi pas demain, Ukrainiens,
01:15:50 totalement, s'y rentraient dans l'Union européenne.
01:15:52 Est-ce que vous vivez la même chose ?
01:15:54 On parlait du problème de l'Europe avec Frédéric.
01:15:56 Vous, les transporteurs routiers et les agriculteurs.
01:15:58 - Alors, nous vivons la même chose.
01:16:00 Exactement, nous vivons la même chose.
01:16:02 Mais nous nous sommes battus,
01:16:04 nous, syndicats, transporteurs routiers,
01:16:06 nous nous sommes battus tout au long des années
01:16:08 et c'est un vieux combat, c'est un combat qui a plus de 20 ans
01:16:10 sur le dumping social et sur toute une partie
01:16:12 de l'Europe quand ils sont
01:16:14 venus, on va dire, pour
01:16:16 faire une partie de nos transports.
01:16:18 Et aujourd'hui, quand même,
01:16:20 une bonne partie des lois nous protègent.
01:16:22 Certes, il faut aussi qu'il y ait des contrôles
01:16:24 sur les routes et il faut que nos
01:16:26 dréales soient aidées, soient équipées
01:16:28 parce qu'elles manquent aussi de moyens pour contrôler
01:16:30 les transporteurs. - C'est les directions régionales de l'agriculture.
01:16:32 - Oui, voilà.
01:16:34 On a quand même aujourd'hui des moyens de contrôle.
01:16:36 Les lois sont avec nous, les contrôles sont avec nous.
01:16:38 Maintenant, il faut arriver à les mettre en application.
01:16:40 C'est un petit peu aussi comme dans l'agriculture.
01:16:42 On manque peut-être aussi de contrôleurs
01:16:44 et de mise en application des lois et des normes.
01:16:46 - Mickaël Sadoun, vous voulez réagir ?
01:16:48 - Oui, je suis d'accord. Il y a eu des lois qui sont
01:16:50 allées dans le sens d'une meilleure protection et notamment
01:16:52 une révision de la directive
01:16:54 sur le travail détaché qui a été sans cesse
01:16:56 mise en avant par la majorité et qui est
01:16:58 pourtant largement contournée
01:17:00 par les entreprises elles-mêmes qui délocalisent
01:17:02 à l'intérieur d'une certaine manière.
01:17:04 Je ne vais pas m'étendre sur ça. On sent
01:17:06 simplement qu'il reste à la Commission
01:17:08 européenne, qui a l'initiative législative
01:17:10 quand même de l'Union européenne,
01:17:12 une idéologie
01:17:14 libre-échangeiste qui
01:17:16 prend le consommateur pour le centre de la société
01:17:18 et qui tend à organiser
01:17:20 l'économie de manière à ce que les prix
01:17:22 soient le plus bas possible.
01:17:24 Donc ça se fait évidemment au détriment
01:17:26 de ceux qui produisent et des
01:17:28 travailleurs des pays les plus riches.
01:17:30 Or, nous faisons jusqu'à nouvel ordre
01:17:32 partie des pays les plus riches de l'Union européenne
01:17:34 et même du monde entier.
01:17:36 Et quand on disait que la crise, elle est européenne,
01:17:38 elle n'est pas seulement européenne, en réalité elle est même occidentale.
01:17:40 Parce que quand Trump est arrivé au pouvoir
01:17:42 et qu'il a mis des mesures de protection, notamment
01:17:44 sur l'acier, mais pas seulement sur l'agriculture,
01:17:46 quand Joe Biden fait l'IRA
01:17:48 sur l'automobile récemment et qu'il balance
01:17:50 des milliards et des milliards dans l'économie qui sont
01:17:52 largement responsables maintenant de la croissance américaine
01:17:54 qui est bien supérieure à celle qu'on observe en Europe.
01:17:56 On parle aussi de protectionnisme,
01:17:58 donc c'est un sujet qui concerne l'Occident entier.
01:18:00 Merci beaucoup
01:18:02 à vous Alexandre Clarton, président de
01:18:04 l'Unostra, syndicat des TPE-PME
01:18:06 du transport routier. Verdict sur Twitter.
01:18:08 Craignez-vous une paralysie du pays ?
01:18:10 Vous dites non à 60%.