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  • 19/01/2024
Cette semaine Ian Brossat, Sénateur de Paris et porte-parole du Parti Communiste, est l’invité d’Extralocal. Face à Marie Brette et aux éditorialistes politiques, il évoque la riche actualité politique de la semaine, du remaniement du gouvernement, à l’actualité des régions.

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Transcription
00:00 Bonjour, ravie de vous retrouver dans l'Extra Locale.
00:02 Cette semaine, pour parler de l'actualité nationale et régionale,
00:06 nous recevons Yann Brossat, le sénateur de Paris
00:08 et porte-parole du Parti Communiste Français Extralocal.
00:11 C'est tout de suite.
00:12 [Musique]
00:27 Bonjour Yann Brossat.
00:28 – Bonjour.
00:29 – Merci d'être avec nous, monsieur le sénateur.
00:31 Je vous présente les trois journalistes qui vont vous interviewer cette semaine,
00:35 dont deux de nos régions, c'est l'habitude ici.
00:37 Alors, avec nous, cette semaine, nous avons la joie de retrouver Julien Rousset,
00:41 qui représente La Nouvelle-Aquitaine via Sud-Ouest,
00:44 donc il est journaliste.
00:45 – Bonjour. – Voilà Julien.
00:46 – Bonjour Yann Brossat.
00:47 – Bonjour Julien, bonjour Claire, aussi une habituée sur ce plateau.
00:50 Claire Stenleyne, qui représente le Télégramme et la Bretagne, voilà.
00:55 Et également sur ce plateau, Quentin Calmet, qui représente Public Sénat,
00:59 où nous sommes, journalistes politiques et parlementaires.
01:02 – Bonjour Marie-Évelyne Brossat.
01:03 – Voici Quentin.
01:04 Et voilà les trois journalistes qui vont vous interroger.
01:07 Alors, comme d'habitude ici, il y a un petit questionnaire de Proust
01:09 pour mieux vous cerner.
01:12 Et c'est Julien qui commence avec la première question.
01:14 – Oui, alors on ferait quand même commencer avec des questions plutôt personnelles.
01:16 La première de ces questions, c'est de savoir
01:19 quelle est la personnalité politique dont la rencontre a le plus marqué votre parcours ?
01:25 – Personnalité qui m'a marqué ? Je ne saurais pas vous dire.
01:30 Enfin, en tout cas, une personnalité politique qui est importante pour moi
01:34 et qui a marqué ma vie politique, c'est Nelson Mandela, je pense.
01:37 Je n'ai pas eu la chance de le rencontrer, mais en tout cas,
01:39 c'est, je pense, la figure qui, pour moi, est une figure modèle,
01:44 parce qu'il a mené un combat emblématique,
01:47 qu'il a pris des risques pour ce combat,
01:49 et qu'il a réussi à le mener à bien à la fin de l'apartheid.
01:52 Je pense que c'est un combat qui, pour ma génération, a été très important.
01:57 L'antiracisme, la lutte contre ces idées de haine,
02:01 c'est quelque chose qui m'habite encore aujourd'hui.
02:03 – Il a aussi réconcilié des communautés ?
02:04 – Et il a aussi été capable de réconcilier des communautés
02:08 en se basant sur un principe d'égalité entre elles,
02:11 et ça, ce sont toujours des valeurs qui m'animent en tout cas.
02:15 – Une des personnalités importantes, ce sont vos propres parents,
02:17 qui étaient des militants… – Oui, bien sûr, mais…
02:20 – Et qui vous ont façonné aussi.
02:22 – Oui, bien sûr, on est évidemment le fruit de ça.
02:25 – Le fruit de ça. Claire, deuxième question du questionnaire de Proust.
02:28 – Moi, j'ai choisi une question assez classique au vu de votre parcours,
02:32 vous êtes normalien, vous êtes agrégé de lettres modernes,
02:35 je me demandais qu'elles ont… – Un littéraire.
02:37 – Oui, un littéraire, vous avez été sans doute baigné dans les livres,
02:39 et je me demandais, quels étaient vos livres de chevet,
02:41 si vous aviez des bouquins, des auteurs qui vous ont accompagnés,
02:44 qui vous ont inspirés aussi ?
02:46 – Oui, alors, je n'ai pas de livre de chevet, au sens où j'aurais un livre
02:50 qui est en permanence sur ma table de chevet, non,
02:53 en revanche, il y a des auteurs que j'aime beaucoup,
02:55 Pierre Lemaitre, Caraïle Ferret, Jean-Baptiste Andréa,
03:00 beaucoup d'auteurs que j'ai plaisir à lire,
03:02 Serge Chalandon, que j'aime beaucoup, et dont je guette chaque nouveau livre,
03:07 "L'Enragé", qui est paru à la rentrée, formidable,
03:11 en tout cas, oui, bien sûr, il y a des auteurs auxquels je suis attaché.
03:14 – Et pas de classique ? – Pas de classique, si,
03:16 bien sûr, j'ai lu tous les classiques parce que je suis passé
03:18 par les études de lettres, donc, Flaubert, Stendhal, Balzac, bien sûr,
03:24 mais à vrai dire, aujourd'hui, ce que je lis, c'est essentiellement des romans,
03:27 je lis peu d'essais, je lis des romans, et je lis plutôt des romans contemporains.
03:30 – Et Karl Marx ? Votre père était prof de philosophie ?
03:34 – Mon père était prof de philo, oui, évidemment que j'ai lu Marx,
03:39 je vous mentirais si je vous disais que je le relis toutes les semaines,
03:42 mais en tout cas, ce sont des idées auxquelles je reste attaché, absolument.
03:46 – Quentin, pour la troisième question.
03:47 – Oui, on termine avec une question avec le prisme parlementaire,
03:50 vous avez été élu municipal pendant de nombreuses années au Conseil de Paris,
03:54 même élu et même adjoint au maire Dany Delgaux,
03:57 depuis octobre dernier, vous êtes sénateur, c'est quoi la loi emblématique pour vous ?
04:02 – Je dirais que la loi qui m'a le plus marqué, c'est la loi sur le mariage pour tous,
04:08 à la fois parce que c'était un combat très fort,
04:11 un combat qui a d'ailleurs suscité des oppositions violentes,
04:16 que j'ai d'ailleurs y compris moi-même vécu assez difficilement, enfin douloureusement.
04:20 – Vous avez médiatisé d'ailleurs votre propre mariage.
04:22 – Oui, et puis à l'époque, c'est aussi la loi qui m'a permis de me marier moi-même,
04:26 donc tout ça a fait que c'est une loi qui m'a marqué.
04:30 Je me souviens d'ailleurs que j'ai célébré un mariage de deux garçons
04:34 et le lendemain je me mariais moi-même,
04:36 donc du coup ça faisait une coïncidence assez sympathique.
04:39 – Belle symbolique.
04:40 Et je termine par ma question rituelle sur votre région de prédilection,
04:43 c'est que vous êtes francilien, vous êtes né à Fontenay-aux-Roses,
04:47 est-ce qu'il y a une autre région ?
04:49 – Non, je dirais que la région à laquelle je suis le plus attaché,
04:52 c'est la région Île-de-France, je suis effectivement né dans le 92,
04:55 mon père habite le 93, j'ai grandi à Paris et j'y vis toujours,
04:58 donc c'est ma région de prédilection,
05:01 pas simplement parce que j'aime ces monuments et ces paysages,
05:04 mais parce qu'elle me renvoie à des souvenirs et des personnes que j'aime et qui habitent ici.
05:09 – Il y a un monument préféré à Paris ?
05:11 – Un monument préféré ?
05:12 – Pas le Sacré-Cœur ?
05:13 – Non.
05:14 – Vous aviez des projets pour le Sacré-Cœur ?
05:16 – Même si je n'habite pas très loin, je vous dirais que mon monument préféré,
05:20 c'est une banalité absolue, mais c'est la Tour Eiffel.
05:22 – La Tour Eiffel.
05:24 Très bien, allez on passe à la question cash, ça aussi c'est une tradition chez nous,
05:27 et c'est Quentin qui vous la pose, un public sénat, un sénateur.
05:30 – C'est ça, on connaît enfin, enfin on connaît maintenant
05:33 presque toutes les tests de liste aux européennes,
05:35 la gauche parle, chacun dans son couloir,
05:39 ça sonne un peu à la fin de l'ANUP tel qu'on l'avait connue depuis 2022,
05:43 c'est un soulagement pour les communistes, c'est un soulagement pour vous ?
05:46 – D'en finir avec l'ANUP, non, parce que je pense que
05:49 la question de l'union de la gauche, elle va se poser,
05:51 moi je pense qu'on aura toujours besoin d'un rassemblement de la gauche
05:54 qui devra prendre d'autres formes.
05:56 – Mais sans hégémonie de la France insoumise, c'est peut-être ça qui vous soulage ?
05:59 – Oui, je pense effectivement qu'il faut le faire sans hégémonie,
06:02 que l'ANUP, de fait, aux dernières élections législatives,
06:05 ne nous a pas permis de gagner et qu'il faudra donc inventer autre chose.
06:09 Mais vous savez, le dialogue à gauche, il n'est pas rompu,
06:11 il y a une mobilisation encore ce dimanche contre la loi immigration
06:16 et toute la gauche est rassemblée sur cet objectif-là.
06:20 Et quand l'essentiel est en cause, nous sommes capables de nous mettre d'accord.
06:23 Après, il y a les élections européennes, vous avez raison de le dire,
06:26 ce sont des élections très particulières, des élections à un tour,
06:29 des élections proportionnelles qui portent sur l'Europe.
06:31 Je pense que ça aurait été une hypocrisie monstrueuse
06:35 de voir tout le monde à gauche se ranger sur une liste unique,
06:38 alors même que sur l'Europe, nous avons des projets très différents.
06:41 D'ailleurs, y compris quand nous étions ensemble dans le même gouvernement,
06:45 je pense au gouvernement Jospin,
06:46 nous étions sur des listes distinctes aux élections européennes.
06:49 Vous en avez qui ont défendu tous les traités européens, comme les socialistes,
06:53 vous en avez d'autres comme les communistes
06:54 qui n'ont jamais validé ces traités européens,
06:56 parce que nous avons considéré qu'ils portent une vision libérale de l'Europe
07:00 et de la France à laquelle nous n'adhérons pas.
07:02 Donc quand on a des convictions, on les assume et on demande aux électeurs de trancher.
07:06 – Donc il n'y aura pas de fusion, ça c'est pour les européennes,
07:08 c'est totalement exclu de votre part des communistes, des socialistes, des écologistes,
07:12 parce qu'on voit que chez les socialistes,
07:13 les personnalités appellent à une fusion avec les listes écologiques.
07:15 – Nous, nous aurons notre liste, elle est tirée par un excellent candidat
07:20 que je connais bien, qui s'appelle Léon Desfontaines,
07:22 il a 27 ans, il est plein d'avenir, plein d'alent,
07:25 et ce sera notre tête de liste aux élections européennes.
07:27 Ce sera d'ailleurs une liste qui aura au-delà du parti communiste,
07:30 puisqu'il y aura par exemple Emmanuel Moral qui est député européen,
07:33 qui a été la fois précédente élue sur la liste de la France insoumise,
07:36 et qui sera sur la liste que nous présentons.
07:39 – Justement, oui, on parlait de votre candidat Léon Desfontaines,
07:44 qu'est-ce que vous donnez comme conseil pour faire mieux que vous ?
07:47 Vous étiez le précédent tête de liste en 2019, vous aviez réalisé 2,5% des suffrages.
07:51 – D'abord, je me garderais bien de lui donner des conseils,
07:54 en tout cas ce que je sais, c'est qu'il a beaucoup d'énergie, beaucoup d'envie,
07:58 et c'est important pour mener une campagne qui est…
08:00 – Il manque un peu de notoriété.
08:01 – …toujours un moment éprouvant, mais je compte sur vous pour lui en donner davantage.
08:05 Et puis par ailleurs, Fabien Roussel,
08:07 qui est l'une des personnalités politiques préférées des Français,
08:10 s'impliquera beaucoup dans la campagne, et je pense que c'est une très bonne chose.
08:15 – Alors, dans l'actualité, cette semaine et même antérieure,
08:19 il y a évidemment le nouveau gouvernement Attal,
08:21 la déclaration de politique générale,
08:23 la présentation de nouvelles icônes de ce gouvernement.
08:26 Qu'est-ce qui veut prendre la main là-dessus ? Quentin ?
08:28 – Oui, allons-y, c'est le prochain rendez-vous au Parlement,
08:31 le 30 janvier, cette déclaration,
08:32 ce discours de politique générale du nouveau Premier ministre devant le Parlement.
08:37 On a appris que le gouvernement n'aurait pas recours à un vote de confiance,
08:40 donc la gauche, vous allez présenter une motion de défiance.
08:43 Qu'est-ce que ça dit, selon vous, de Gabriel Attal, qu'il n'y ait pas ce vote le 30 ?
08:48 – Ça traduit une fois de plus le fait que ce gouvernement n'a pas de majorité,
08:52 et malgré tous les artifices dont ils peuvent se revêtir,
08:58 il y a cette réalité qui est une réalité qui découle
09:01 du résultat des dernières élections législatives.
09:03 Je regrette que le Premier ministre n'ait pas le courage de demander la confiance,
09:07 et il est par conséquent tout à fait logique
09:09 que les groupes de gauche déposent une motion de défiance,
09:12 et évidemment que les communistes la voteront.
09:15 – Moi j'ai une petite question sur une déclaration que vous avez faite
09:17 en disant qu'il fallait s'attendre à rien avec la nomination du gouvernement,
09:22 et que les ministres ne servaient à rien, et qu'ils n'avaient qu'une fonction décorative.
09:26 Dans ces ministres qui ont été nommés,
09:28 est-ce qu'il y en a un que vous sortez un peu du lot, et pour quelle raison ?
09:32 – Non. – Particulièrement décoratif ou pas ?
09:34 – Moi ce qui m'a… – Qui pourrait servir, et le justement, le ou laquelle.
09:38 – Je parlais d'expérience, en l'occurrence,
09:40 j'ai été maire adjoint en charge du logement à Paris pendant 9 ans,
09:43 j'en ai vu défiler des ministres,
09:45 et depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République,
09:48 j'en ai rencontré plusieurs, il y a eu Julien Denormandie,
09:51 ensuite il y a eu Olivier Klein, et ensuite il y a eu Patrice Vergritte,
09:55 on ne sait même pas s'il sera reconduit ou pas,
09:57 et on ne sait même pas s'il y aura au final un ministre du logement.
10:00 J'étais frappé par une chose, à chaque fois que je les rencontrais,
10:02 ils me disaient "vous avez tout à fait raison, et nous allons avancer",
10:05 et au final, il ne se passait strictement à rien.
10:08 Donc qu'est-ce que ça traduit ?
10:09 Ça traduit le fait que même quand vous mettez des personnes de grande valeur,
10:12 parce qu'Olivier Klein c'est quelqu'un de très bien,
10:14 et qu'ils n'ont pas de pouvoir, ça ne conduit à rien.
10:18 La réalité c'est que les manettes, elles sont du côté de l'Elysée,
10:22 un peu aussi du côté de Bercy,
10:24 mais que les ministres ont pour l'essentiel,
10:26 je dis pour l'essentiel, une fonction décorative, absolument,
10:29 et qu'on occupe l'espace médiatique,
10:31 et on remplit une baignoire avec une bulle de savon à chaque remaniement,
10:35 mais en réalité ça ne change rien au fond de la politique qui est menée.
10:38 – Julien ?
10:39 – Oui, deux questions sur le front parisien,
10:40 vous avez été adjoint à Nidelgau jusqu'à très récemment,
10:43 jusqu'au mois de septembre, adjoint au logement.
10:45 Deux infos ces derniers jours,
10:48 Rachida Dati nommée ministre de la Culture
10:50 qui confient qu'elle sera candidate à la mairie de Paris,
10:52 est-ce que vous croyez Emmanuel Macron quand il dit mardi soir
10:55 qu'il n'y a pas eu de deal entre elle et lui ?
10:57 Et la deuxième question que je voulais vous poser,
10:59 c'est sur le mode de scrutin, Paris-Lyon-Marseille,
11:02 Emmanuel Macron a annoncé mardi soir qu'il fallait le réformer,
11:05 le principe c'est un électeur, une voix,
11:08 Benoît Payan à Marseille a dit qu'il était favorable à cette réforme,
11:11 l'équipe d'Anne Hidalgo parle de tripatouillage,
11:14 mais en quoi est-ce un tripatouillage ?
11:15 D'autant que les projections montrent qu'elle aurait eu encore plus d'élus en 2020,
11:19 pourquoi parler de tripatouillage ?
11:20 – Si vous me permettez, je réponds aux deux questions.
11:22 Sur la première question, est-ce que je crois Emmanuel Macron
11:25 lorsqu'il dit qu'il n'y a pas eu de deal en vue des élections municipales
11:29 entre Rachida Dati et lui ?
11:31 Non, mais je n'ai pas le sentiment qu'il ait d'ailleurs espéré
11:34 que quiconque croit en ce mensonge.
11:37 La réalité c'est que bien sûr qu'il y a derrière de la politique politicienne
11:40 et d'ailleurs lors de sa conférence de presse,
11:42 lorsque l'un de vos confrères l'interroge, il répond ceci vaguement
11:46 et puis il enchaîne immédiatement sur la réforme de la loi PLM
11:50 et le lendemain Rachida Dati dit "je suis candidate aux élections municipales".
11:54 Donc tout cela vaut aveu, la réalité c'est qu'il y a à l'évidence eu un deal,
11:58 ce que je pense en revanche, c'est que d'ici 2026 il peut se passer beaucoup de choses.
12:02 Et je note d'ailleurs qu'y compris dans le camp macroniste,
12:05 j'ai entendu ce qu'a dit Pierre-Yves Bournazel qui est élu lui aussi à Paris
12:09 et qui a de l'expérience, il a dit que de toute façon il serait candidat.
12:13 Donc au final je pense qu'on peut d'ores et déjà sortir le pop-corn.
12:17 Ensuite il y a l'autre question que vous posez qui est la question du mode de scrutin.
12:20 Ce que je dis c'est que changer le mode de scrutin à deux ans des élections municipales
12:25 me paraît un peu curieux et je pense qu'en réalité qu'est-ce qu'ils essayent de faire ?
12:29 Ils essayent de délégitimer l'équipe municipale en place.
12:32 Ils essayent de faire croire que nous ne serions pas le fruit d'une élection démocratique.
12:37 Nous sommes le fruit d'une élection démocratique.
12:39 Anne Hidalgo et son équipe, nous avons été élus
12:42 parce que nous sommes ceux qui avons remporté le plus de voix.
12:45 On peut tourner les choses dans tous les sens,
12:47 ça n'est pas le fruit du mode de scrutin, c'est simplement le fruit du suffrage universel.
12:53 Et je pense que les macronistes en réalité ne veulent pas regarder la réalité en face.
12:56 S'ils se sont plantés aux dernières élections municipales à Paris,
13:00 c'est parce qu'ils n'avaient pas le bon projet, pas le bon candidat,
13:03 pas parce que le mode de scrutin n'était pas juste.
13:06 Et donc je crois qu'il faut qu'ils regardent la réalité en face.
13:08 Et vous savez, une élection municipale,
13:10 ça ne se gagne pas dans le bureau du président de la République,
13:12 qu'on soit à Paris ou ailleurs.
13:14 – Donc vous êtes complètement d'accord.
13:15 – Ça se gagne devant les parisiens.
13:16 Oui, je pense qu'il y a derrière tout cela de la manipulation politique
13:21 et par ailleurs il y a un gigantesque mensonge.
13:24 Quand j'entends des macronistes, dont M. Maillard par exemple,
13:27 dire "on pourra élire son maire à Paris comme ailleurs au suffrage universel direct".
13:32 Nulle part on élit son maire au suffrage universel direct.
13:36 Le maire est élu par le conseil municipal.
13:38 C'est d'ailleurs ce qui fait qu'on peut changer de maire au cours de mandat
13:41 sans passer devant les électeurs.
13:42 Les Français le savent.
13:44 Donc à un moment donné, ce mensonge,
13:46 parce que c'est un mensonge, il finira par se voir.
13:49 – Alors dans l'actualité aussi cette semaine,
13:50 bien sûr la conférence de presse du président de la République,
13:52 vous l'avez suivie, elle était la une de la presse quotidienne régionale,
13:56 tout comme la presse quotidienne nationale, vous voyez derrière moi.
13:58 65%… Est-ce qu'on voit les trois unes ?
14:02 Ah ben tiens voilà, je crois qu'on les voit.
14:04 S'il y en a une qui vous parle d'ailleurs Yann Brossard ?
14:07 – Bah du coup je ne les vois plus.
14:08 – Elles ont disparu, c'est vrai, je ne les ai pas aidées en régie.
14:13 Sur l'école, l'école, l'école, Macron veut remettre de l'ordre
14:16 et sans doute et sans tabou.
14:19 Est-ce qu'il y en a une qui vous inspire davantage ?
14:21 Est-ce qu'il y a une mesure, une annonce qui vous a particulièrement marquée
14:26 pendant ces heures de conférence ?
14:27 – Je dirais que ce qui m'a marqué en écoutant le président de la République,
14:31 c'est qu'on a un président de la République qui s'est fait élire en 2017
14:35 avec une promesse de modernité, il parlait de la "start-up nation".
14:38 Franchement, je l'écoute aujourd'hui, j'ai l'impression d'avoir…
14:41 Vous vous souvenez de cette émission d'MC,
14:42 ce qui s'appelait "Le pensionnat de Chavagne" qui faisait suite…
14:46 – Vous faites référence à l'uniforme…
14:50 – Je trouve que tout ça sent quand même…
14:52 – À la marseillaise…
14:53 – Le renfermé et la naphtaline.
14:56 Et au fond, j'ai le sentiment d'un président de la République
14:58 qui n'a aucune espèce de conviction, qui est un caméléon
15:02 qui change au gré des modes, au gré des moments,
15:06 et qu'au fond, il n'y a aucun cap.
15:08 Et du coup, il est président de la République
15:10 quand même depuis de nombreuses années maintenant,
15:12 et on finit par se demander ce qu'il pense réellement sur les grands sujets.
15:16 Moi, c'est ça qui m'a marqué.
15:18 – Est-ce qu'il y a une quand même particulièrement qui vous inspire sur les…
15:21 – L'ordre, celle qui porte sur l'ordre.
15:23 Oui, bien sûr, celle de l'Est républicain.
15:26 Parce que moi, je pense qu'on ne peut pas avoir de l'ordre
15:30 dès lors qu'on n'a pas de justice.
15:32 Et que le fond de l'affaire, c'est qu'on a aujourd'hui une société
15:35 qui est minée par une forme de chaos, parce qu'on a de l'injustice partout.
15:40 Il n'y a pas d'ordre dans une société où il y a 10 millions de pauvres.
15:43 Il n'y a pas d'ordre dans une société où des millions de travailleurs
15:47 n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
15:49 Ou alors c'est un ordre complètement autoritaire et pas un ordre consenti.
15:53 Mais je pense que c'est ça le fond de l'affaire.
15:55 Mais comme évidemment, rien n'avance sur le terrain de la justice sociale,
15:58 le chaos continuera.
15:58 – Peut-être on parlait, Quentin.
15:59 – Il y a une notion qui a été mise en avant pendant cette conférence de presse,
16:02 c'est celle de réarmement.
16:04 C'est le terme utilisé par l'exécutif depuis une semaine,
16:08 avec un réarmement civique, un réarmement économique, un réarmement démographique.
16:12 Qu'est-ce que ça vous inspire, cette expression ?
16:14 – Je pense qu'il y a un décalage entre ce qu'il dit et la réalité.
16:18 La réalité, c'est que tout le monde, dans nos villes, dans nos campagnes,
16:22 a le sentiment que l'État n'a cessé de reculer depuis des années,
16:25 singulièrement depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République.
16:28 Et quand l'État recule, ce sont les mafias et les trafics qui avancent.
16:32 C'est exactement ce à quoi nous assistons.
16:34 Il peut parler de réarmement,
16:37 mais la réalité c'est que l'État est de plus en plus désarmé.
16:40 Je prendrais un exemple concret.
16:43 L'hôpital, il n'arrête pas de dire,
16:45 on va mettre la priorité sur l'accès à la santé pour tous, sur l'hôpital public.
16:49 Il l'avait d'ailleurs dit dès le lendemain du confinement.
16:53 Quelle est la réalité constatée par les Français ?
16:55 C'est que notre hôpital est en train de se clochardiser
16:57 et que vous avez encore des projets aujourd'hui, par exemple,
17:00 de fusion d'hôpitaux qui vont se traduire par des centaines de fermetures de lits.
17:04 Je le vis comme élu du 18e arrondissement à Paris,
17:07 où on a un projet d'hôpital qui va se traduire par 300 fermetures de lits.
17:11 On va vous interroger là-dessus, à ce sujet.
17:13 En tout cas, vous représentez l'opinion de la plupart des Français,
17:16 puisque 65% des Français, selon ce sondage de XA,
17:20 n'ont pas du tout été convaincus par la parole présidentielle cette semaine.
17:24 Encore un dernier mot sur Al-Éclair.
17:26 Oui, moi j'ai une question parce que ça a effectivement passionné,
17:29 ou pas les Français en tout cas, sur la ministre de l'Éducation,
17:33 à propos de l'école de ses enfants, Stanislas.
17:37 On a vu dans la presse qu'il y avait…
17:39 Livia Castellar.
17:40 Est-ce qu'on n'a pas rallumé la guerre scolaire,
17:43 et notamment avec Anne Hidalgo qui a décidé de supprimer
17:47 le versement de l'allocation de la Ville de Paris à l'école Stanislas ?
17:52 Le Figaro ce matin qui parlait d'un ministre syndical sur l'école publique.
17:56 Est-ce que vous pensez, vous je vous ai vu réagir,
17:59 vous pensez que c'est une bonne décision d'avoir cessé
18:01 cette allocation de la Ville de Paris, et pourquoi ?
18:04 D'abord, je voudrais être très clair,
18:06 moi je ne reproche pas à la ministre de l'Éducation nationale
18:09 d'avoir mis ses enfants dans l'école privée.
18:11 En revanche, la justification qu'elle a donnée,
18:14 c'est cela qui rallume la guerre scolaire,
18:16 et c'est cela qui a été vécu comme une provocation par beaucoup d'enseignants,
18:21 c'est le milieu dont je viens, du public.
18:24 Et donc, je pense que la ministre est entièrement responsable de ce climat-là.
18:28 Après, bien sûr que lorsqu'il y a un certain nombre de signalements,
18:32 de nombreux articles de presse,
18:34 quatre enquêtes de presse réalisées sur Stanislas,
18:37 lorsque vous avez en plus de cela un rapport d'inspection,
18:40 il est tout à fait logique qu'on en tire un certain nombre de conclusions.
18:43 Et la Ville de Paris, qui versa jusqu'à présent,
18:45 parce que c'est obligatoire, des subventions à Stanislas,
18:48 a parfaitement le droit de geler ces subventions tant qu'on ne sait pas.
18:52 Il se trouve que cela coïncide avec la publication du rapport.
18:56 Elle a le droit, mais c'est illégal, parce que la loi lui fait obliger.
18:59 Elle a la possibilité de geler ces subventions
19:03 le temps qu'on sache quelles sont les intentions de cet établissement scolaire
19:07 suite à la publication de ce rapport.
19:09 Ce n'est pas de la politique politicienne, ça.
19:11 Il a fallu qu'on attende cette polémique.
19:13 – Est-ce que ce n'est pas un peu opportuniste de l'avoir fait tout à l'heure ?
19:14 – Il a fallu qu'on attende cette polémique
19:17 pour enfin avoir la publication de ce rapport.
19:19 Rapport qui d'ailleurs n'a pas été publié officiellement,
19:22 mais a été publié par vos confrères de Mediapart.
19:25 Merci à eux, parce que sans cela, y compris les parlementaires
19:28 et la Ville de Paris qui finance cet établissement n'y avaient pas accès.
19:31 Ce qui est quand même un vrai sujet.
19:33 Vous vous rendez compte qu'on verse des centaines de milliers d'euros
19:36 à cet établissement scolaire et on n'avait pas accès au rapport
19:39 qui permettait de savoir ce qui s'y passait.
19:42 En l'occurrence, homophobie, misogynie, des dérives qui sont quand même graves.
19:46 Vous vous rendez compte qu'on s'apprête à constitutionnaliser l'IVG
19:50 et dans cet établissement scolaire, il s'avère qu'on apprend en cours de SVT
19:55 que l'avortement c'est mal, que la contraception chimique c'est mal.
19:59 Ça fait quand même un certain nombre de sujets qui posent problème.
20:02 Et donc effectivement, quand on reçoit les deniers de la République,
20:06 la moindre des choses c'est de respecter les valeurs de la République.
20:09 La ministre d'ailleurs s'est désaisie de ce dossier en particulier.
20:12 On passe à la deuxième partie de cette émission, c'est la partie extra.
20:17 Extra.
20:18 Voilà, et on va continuer à parler de l'actualité vue par les régions.
20:26 Je vous propose tout d'abord ce territoire hebdo signé Roselyne Pagès
20:30 sur l'actualité régionale.
20:33 Dites "ah".
20:38 Rhum, rhinopharyngite, grippe et plus intemporel, Covid.
20:43 Que serait l'hiver sans les maladies de saison ?
20:46 Les cabinets médicaux ne désemplissent pas, les rayons des pharmacies non plus.
20:51 On a des sprays antiseptiques respiratoires,
20:53 on a le traditionnel Fervex quand il y a une douleur associée,
20:57 quand il y a de la fièvre et bien sûr, quand on a du Doliprane aussi.
21:01 Pour le paracétamol c'est facile,
21:03 mais pour certains antibiotiques c'est la rupture de stock.
21:06 Je n'ai plus d'amoxyciline.
21:08 J'ai peut-être reçu une boîte ce matin pour la semaine.
21:11 Pas de chance, l'amoxyciline est l'antibiotique le plus prescrit en France.
21:15 Mieux vaut prévenir que guérir,
21:17 alors la meilleure solution reste encore de s'en mitoufler
21:21 dans une écharpe bien chaude.
21:23 *Musique*
21:25 - Donc, un euro s'il vous plaît.
21:29 Sans lui, beaucoup d'étudiants auraient le ventre vide à midi.
21:33 Depuis trois ans, le repas à un euro est incontournable
21:37 pour les boursiers et les plus précaires.
21:39 - C'est vrai que manger dans un endroit chaud,
21:41 un repas chaud pour un euro, c'est très agréable.
21:43 À Bordeaux, 500 000 d'entre eux ont pu en profiter,
21:47 comme dans ce resto Yu des Capucins.
21:49 Mais le succès du dispositif a comme un goût amer.
21:52 Celui de la précarité qui se creuse.
21:55 Toujours plus de repas, c'est toujours plus de bénéficiaires.
21:59 - En moyenne, depuis la rentrée, depuis le 1er septembre,
22:01 le midi à 1 000, 1 100, parfois jusqu'à 1 200,
22:05 et le soir, entre 150 et 200.
22:06 On est à plus de 60% de fréquentation.
22:09 - Selon une étude du syndicat Fage,
22:11 un étudiant sur cinq ne mangerait pas à sa faim.
22:15 *Musique*
22:17 C'est le champ des possibles.
22:19 Des éoliennes vont-elles bientôt se dresser dans le ciel d'Amboise ?
22:23 La balle était dans son camp, alors le préfet a choisi
22:27 deux ballons pour une simulation.
22:30 Le but, évaluer l'impact visuel d'une implantation
22:34 à 15 km du promontoire du château.
22:36 - Je redis ce que je souhaite,
22:39 surtout, c'est qu'on voit ensemble ce qu'on voit.
22:42 Il y a des inquiétudes, mais moi, je ne vois pas les ballons.
22:45 - Pour la hauteur de vue, la simulation s'est tenue
22:48 sous contrôle du hyssier, représentant opposants
22:51 et partisans du projet.
22:53 - Je pense que la simulation, c'est un vrai succès,
22:55 entre guillemets, et ça devrait rassurer tout le monde
22:58 du fait qu'il n'y aura pas de gêne visuel.
23:01 - Au château d'Amboise, on ne plaisante pas sur la question.
23:04 Membre du conseil d'administration,
23:07 Stéphane Bern était monté au créneau en octobre.
23:10 - On ne peut pas mettre des éoliennes en tout reste.
23:12 On est en train de tirer une balle dans le pied,
23:14 simplement parce que les préfets ont des consignes très strictes
23:18 par le gouvernement pour mettre des éoliennes partout.
23:20 - Aujourd'hui, le directeur craint que la boîte de Pandore
23:23 ne soit ouverte.
23:24 - Des sociétés ont commencé à démarcher,
23:26 les maires disent environ, ça je le sais.
23:29 C'est-à-dire que ces 4 premières éoliennes
23:31 en annoncent sans doute d'autres.
23:33 C'est l'objet premier de notre préoccupation,
23:35 c'est le maintien de ce paysage qui fait venir du monde entier
23:40 des visiteurs pour cette qualité-là,
23:42 autant que pour celle du patrimoine historique.
23:44 - Un rapport d'expertise sera remis au préfet courant février.
23:48 Il pourra alors prendre la décision finale.
23:51 - Tout d'abord, une petite réaction à l'un des sujets
23:59 sur lequel souhaiteriez-vous rebondir, Yann Nenad Brossard ?
24:03 - La précarité étudiante, parce qu'il y a les étudiants,
24:07 mais il y a plus globalement une précarité qui envahit
24:10 toutes les strates de notre société.
24:12 Je pense qu'en réalité, c'est ça le sujet principal
24:15 de la France d'aujourd'hui.
24:17 Comment est-ce qu'on lutte contre cette précarité galopante,
24:20 celle des étudiants, celle des travailleurs aussi, je le redis.
24:23 On est quand même dans une situation très particulière
24:26 où on a un président de la République qui dit partout
24:30 qu'on n'a jamais autant baissé le chômage,
24:33 et dans le même temps, on n'a jamais eu autant de pauvres.
24:35 C'est quand même un vrai sujet.
24:36 Ça prouve qu'on a de plus en plus de gens qui travaillent,
24:39 y compris des étudiants d'ailleurs,
24:40 qui travaillent et qui n'arrivent pas à boucler leur fin de mois.
24:43 Moi, je pense que le grand sujet d'aujourd'hui,
24:45 c'est la question de la rémunération du travail,
24:47 la question des salaires.
24:49 Et cette question-là, elle est finalement assez peu abordée.
24:50 Je ne suis même pas sûr que le président de la République
24:52 ait prononcé le mot "salaire" lors de sa conférence de presse.
24:55 - C'est votre sujet d'ailleurs, quand vous étiez à la mairie de Paris,
24:56 de faire ouvrir des lits justement pour les gens qui étaient dans la rue,
25:00 les 200 000 lits que vous aviez...
25:02 - Oui, bien sûr.
25:02 En tout cas, à Paris, nous avons décidé de mettre le paquet
25:06 sur l'hébergement d'urgence, même si c'est une compétence de l'État.
25:10 Mais nous avons décidé de le prendre sur nous-mêmes,
25:12 y compris d'ailleurs tout récemment,
25:14 en ouvrant un lieu pour des femmes avec des enfants à la rue.
25:17 C'est quand même un sujet incroyable.
25:19 On est la septième puissance économique du monde
25:22 et on a 3 000 enfants en France qui dorment dans la rue.
25:26 Des enfants qui ont parfois un an, deux ans, trois ans, des petits mômes,
25:31 qui vont à l'école tous les matins en ayant passé la nuit dans la rue.
25:33 Le chiffre a augmenté de plus de 40 % selon l'UNICEF en un an.
25:38 Ça devrait être la grande cause de notre pays,
25:40 de faire en sorte qu'on n'ait pas de mômes qui dorment dehors.
25:43 Je suis frappé par le fait que le gouvernement aujourd'hui
25:46 n'ait même pas nommé de ministre du Logement pour s'occuper d'un sujet pareil.
25:50 - Si vous vous appelez, vous accepteriez ?
25:52 - Non.
25:52 [Rires]
25:54 Non, parce que je pense que le logiciel de ce gouvernement
25:59 n'est pas un logiciel qui permet de réduire les inégalités sociales,
26:03 qu'au contraire, c'est un logiciel qui vise toujours
26:06 à libéraliser un peu plus.
26:08 - Vous parliez de précarité avec un axe baisse du chômage,
26:13 baisse du chauffage aussi, surtout en ce moment pour les étudiants.
26:15 Je vous propose d'écouter ce micro-trottoir.
26:18 On parle d'eux encore, mais ça concerne aussi beaucoup de personnes.
26:20 On va parler de l'électricité, de prix qui reste de remonter.
26:25 - C'est très difficile de se chauffer l'hiver, du coup, je n'allume pas le chauffage.
26:28 Souvent, j'utilise des techniques un peu plus sur le côté,
26:31 en mode je ferme mes volets et puis quand je cuisine,
26:34 j'essaie de créer le plus de vapeur possible.
26:36 Ça humidifie l'appartement, c'est vrai, mais ça le chauffe.
26:38 - Le chauffage, je ne l'ai mis qu'à partir quand il faisait vraiment froid
26:41 et que même mettre des couettes, ça ne suffisait plus.
26:44 - On allume le chauffage vers 22h pour minimiser les dépenses d'énergie.
26:48 On met des plaids, des couvertures, la journée, des pulls.
26:51 Voilà, on est habillé et après, on s'habitue.
26:54 - Le chauffage, c'est vraiment la belle nécessité.
26:56 C'est la dernière chose que je vais faire.
26:58 Je ne l'ai pas allumé tout l'hiver.
26:59 Il y avait des moments où mon appartement était à moins de 10 degrés,
27:02 donc j'avais très très froid, j'avais mal aux mains.
27:04 - Moi, je suis en coloc, du coup, on est trois,
27:06 donc on se répartit les charges.
27:08 Et je sais que par exemple, on met le chauffage que quand on est là
27:12 et pas la nuit parce qu'on le chauffe, on va dire,
27:15 je ne sais pas, le soir quand on rentre des cours,
27:17 on va le mettre deux heures.
27:19 - Et ils ont de plus en plus froid parce qu'il y a un froid polaire
27:22 maintenant partout en France.
27:24 Réaction, et Quentin, avec une question ?
27:26 - Oui, le prix de l'électricité qui va encore augmenter au 1er février.
27:29 Le gouvernement a prévenu depuis plusieurs mois que ça allait augmenter.
27:32 Alors, avec une hausse maximum de 10% dit le gouvernement.
27:36 On va savoir très précisément avec un décret qui doit paraître d'ici le 31 janvier
27:40 quelle sera la hausse au 1er février.
27:42 Est-ce que vous appelez le gouvernement à renoncer à cette hausse des taxes ?
27:45 - Oui, bien sûr, mais je pense surtout qu'il faut se demander
27:50 pourquoi on en est arrivé là.
27:51 Qu'est-ce qui fait que la France a aujourd'hui un prix de l'énergie
27:56 qui a considérablement augmenté ces dernières années ?
27:58 C'est parce que, et on en revient aux élections européennes,
28:00 à l'échelle de l'Europe on a fait le choix de tout libéraliser.
28:03 On a ici d'ailleurs au Sénat un sénateur, Fabien Guay,
28:06 qui s'est beaucoup occupé de ce sujet.
28:08 On a tout libéralisé et on est quand même un pays qui a vécu autre chose.
28:12 On a longtemps eu des entreprises publiques, EDF, GDF,
28:16 qui bénéficiaient d'un monopole et ça fonctionnait très bien.
28:19 On avait notre souveraineté énergétique,
28:21 on avait des tarifs qui étaient les plus bas d'Europe
28:23 et depuis tout a été déstabilisé.
28:26 On nous a dit "il faut tout mettre en concurrence".
28:28 L'Union Européenne nous a imposé ces logiques de mise en concurrence.
28:31 C'est un échec total, absolu.
28:33 Et donc la grande question, l'une des grandes questions
28:36 des élections européennes qui sera portée par Léon Desfontaines,
28:39 c'est comment on en finit avec cette logique absurde
28:42 qui a consisté à tout libéraliser.
28:44 Ça vaut dans le secteur de l'énergie, ça pourrait valoir dans d'autres secteurs.
28:47 Mais tout ça est le fruit des traités européens
28:49 auxquels les communistes à l'époque ont eu raison de s'opposer.
28:52 On en paye aujourd'hui le prix, les consommateurs en payent le prix.
28:54 Là, à court terme, ça peut être une des annonces
28:56 du discours de politique générale de Gabriel Attal.
28:58 Vous l'appelez dans ce discours à le faire,
29:00 cette annonce qu'il renonce à cette hausse du prix de l'électricité ?
29:03 Je pense qu'il serait bien inspiré de le faire
29:05 parce que les gens n'en peuvent plus
29:07 et ce reportage le montre de manière très claire.
29:11 A la fois cette décision à court terme
29:13 et plus profondément sortir des logiques de libéralisation
29:16 à l'échelle européenne.
29:17 C'est se réapproprier son énergie ?
29:19 Qu'est-ce que vous proposez ?
29:21 Je vous le dis, je pense qu'il faut sortir totalement
29:24 de ces logiques de mise en concurrence.
29:26 Il faut une entreprise publique en France
29:28 qui à nouveau dispose d'un monopole
29:30 en désobéissant aux règles de l'Union européenne.
29:32 Avec une autre forme ?
29:33 Absolument.
29:34 À couit des médicaments, vous avez vu le sujet
29:36 sur ces médicaments qui manquent.
29:38 Le chef de l'État a reparlé de médicaments
29:41 et notamment de doublement de franchise médicale
29:43 de 0,5 à 1 euro,
29:46 c'est-à-dire une part pour le consommateur qui augmente.
29:50 Quel est votre avis là-dessus ?
29:53 J'ai été choqué par les arguments développés
29:55 par le président de la République
29:57 pour justifier l'augmentation des franchises
29:59 sur les médicaments.
30:00 Cette manière de dire, après tout,
30:02 vu ce que vous payez pour votre forfait téléphonique,
30:05 vous pourrez assumer un doublement des franchises
30:09 sur les médicaments, j'ai trouvé ça hallucinant.
30:11 D'abord parce que les gens n'ont pas le choix.
30:13 Aujourd'hui, ne pas avoir de téléphone portable,
30:15 y compris d'ailleurs pour travailler,
30:17 ça finit par vous poser problème.
30:19 Par ailleurs, il l'a justifié en disant
30:22 qu'on va vous responsabiliser.
30:24 Quand vous allez à la pharmacie,
30:25 que vous achetez des médicaments
30:26 qu'ils vous sont remboursés,
30:28 c'est parce que vous avez une prescription médicale.
30:30 Donc au final, ce n'est pas le patient
30:32 qu'il faut responsabiliser,
30:33 à la rigueur peut-être les médecins,
30:34 mais pas le patient.
30:35 Donc au final, lui faire payer
30:37 le fait d'acheter des médicaments,
30:39 alors même qu'il en a besoin pour se soigner,
30:41 c'est ce que son médecin a considéré nécessaire,
30:44 je trouve ça proprement hallucinant et très méprisant.
30:47 Comme on parle de santé,
30:49 ça a été aussi l'un des axes des annonces d'Emmanuel Macron,
30:51 notamment sur les déserts médicaux.
30:53 Il y a beaucoup de manque de bras
30:55 et des salaires en berne, vous en parliez.
30:57 Regardez ce reportage à L'Ouine de TV Tour.
31:00 Opération tractage et défilé dans les rues de L'Ouine
31:04 ce lundi après-midi.
31:05 Une trentaine de soignants manifestés
31:07 et pointés du doigt le manque d'effectifs,
31:09 mobilisés depuis maintenant trois mois,
31:11 et demandent des solutions à court terme.
31:13 Je pense que si l'hôpital devenait attractif,
31:16 dont l'hôpital de L'Ouine,
31:18 peut-être qu'il y aurait plus de monde qui se présenterait.
31:20 Maintenant, il faut avouer que pour le moment,
31:23 il y a quand même des petites choses qui arrivent.
31:26 Des gens qualifiés qui arrivent pour se présenter
31:29 et ont leur promesse d'une stagiarisation d'emblée.
31:32 Déjà, ça évite le CDD, le CDI, etc.
31:35 Donc ça, ça peut peut-être faire avancer,
31:37 mais en tout état de cause,
31:39 pour le moment, ce n'est encore pas suffisant.
31:40 Après le débrayage du 5 décembre dernier,
31:43 une réunion de négociation a eu lieu avec la direction,
31:45 sur la table la question des plannings
31:47 ou encore de la pause des jours de repos.
31:49 La direction se dit ouverte au dialogue
31:51 et salue les premières avancées concrètes.
31:53 Le dialogue continue.
31:55 Moi, je trouve qu'on a beaucoup avancé
31:57 depuis le début de la grève,
31:59 avec des propositions concrètes, opérationnelles,
32:02 de notre part, qui ont reçu un avis favorable.
32:05 Il y a un certain nombre de documents
32:07 qui ont pu être votés à l'unanimité
32:08 lors d'une précédente instance,
32:09 qui vont nous permettre d'avancer
32:11 sur la gestion du temps de travail,
32:12 sur les repos, sur les congés.
32:14 Plein de choses très concrètes.
32:16 Donc moi, j'ai la conviction qu'en continuant
32:18 dans cette direction, on va permettre d'avancer
32:20 et de résoudre une partie des difficultés
32:22 que nous rencontrons.
32:24 Face aux difficultés de recrutement
32:26 dans le domaine de la santé,
32:27 les syndicats invitent la direction
32:28 à fidéliser les salariés
32:30 en maintenant des conditions de travail agréables.
32:32 Concernant la gestion des absences,
32:34 une application est en cours de déploiement
32:36 à l'hôpital de Luine.
32:37 Elle permettra aux soignants d'indiquer ou non
32:39 leur consentement pour être rappelé
32:41 en cas de manque de personnel.
32:43 Voilà, le manque de personnel qui est flagrant,
32:45 les désirs médicaux.
32:47 Je le disais, Emmanuel Macron en a beaucoup parlé.
32:49 Il a donné quelques solutions,
32:51 notamment l'embauche de médecins étrangers.
32:53 Qu'est-ce que ça vous a inspiré,
32:54 toutes ces propositions ?
32:55 Je pense que ça renvoie à la grande question
32:57 qu'on abordait tout à l'heure,
32:58 la question des salaires.
32:59 Parce que là, on parle de la question de la santé,
33:01 des difficultés à recruter des soignants.
33:03 On pourrait dire exactement la même chose
33:05 dans l'éducation nationale.
33:07 Quand vous voyez ces concours
33:08 où vous avez moins de candidats
33:10 que le nombre de places,
33:11 et on ne parle pas de petits sujets,
33:13 se soigner, éduquer nos enfants,
33:15 ce sont des sujets absolument fondamentaux.
33:17 Si on n'arrive plus à recruter dans ces secteurs-là,
33:20 on en arrive à une situation dramatique.
33:23 Et on ne s'en sortira que de deux manières.
33:25 Premièrement, en augmentant plus nettement les salaires.
33:29 Et deuxièmement, en améliorant les conditions de travail,
33:32 notamment dans le secteur de la santé, bien sûr.
33:34 Des minima sociaux qui sont maintenant
33:36 à peu près au même niveau que le SMIC
33:38 dans beaucoup de branches.
33:39 Qu'est-ce que vous préconisez ?
33:41 Je pense que le sujet,
33:42 ce n'est pas de dégrader les conditions de vie
33:44 des personnes qui sont au RSA.
33:46 C'est surtout d'améliorer les conditions de vie
33:48 des gens qui travaillent en augmentant les salaires.
33:51 En réalité, depuis le début de ce quinquennat,
33:54 le gouvernement a passé son temps à dire
33:56 qu'il faut mieux rémunérer le travail
33:58 que l'assistance.
34:00 Simplement, ils n'ont pas mieux rémunéré le travail.
34:03 Ils n'ont pas procédé à des réformes
34:06 qui permettent d'augmenter sensiblement
34:08 le pouvoir d'achat des travailleurs.
34:10 Nous, nous avons fait avec Fabien Roussel
34:12 une proposition simple qui est l'indexation
34:14 des salaires sur les prix.
34:15 Quand il y a de l'inflation,
34:17 il faut que les salaires augmentent d'autant
34:19 pour qu'on n'ait plus notre revenu
34:21 qui soit dévoré par le niveau des prix.
34:23 Ça se fait en Belgique,
34:25 ça devrait pouvoir se faire en France.
34:27 Et pour l'instant, le gouvernement a toujours
34:29 balayé cette proposition d'un revers de main.
34:31 Augmenter la part des salaires des fonctionnaires
34:33 au mérite, le président parlait.
34:35 Je ne pense pas qu'il y ait des fonctionnaires
34:37 qui soient déméritants,
34:39 enfin en tout cas qui ne méritent pas d'être augmentés.
34:41 L'écrasante majorité des fonctionnaires
34:43 travaillent pour le bien commun,
34:45 méritent d'être augmentés.
34:46 Donc s'il y a quelque chose à augmenter,
34:47 c'est le point d'indice qui permettra
34:48 à l'ensemble des fonctionnaires de vivre dignement.
34:50 Mais où trouver cet argent ?
34:51 Julien, allez.
34:52 Je voudrais avoir quelques questions
34:53 sur l'un de vos domaines d'expertise,
34:55 c'est le logement.
34:56 Et on sait que c'est une question
34:57 qui préoccupe beaucoup les Français.
34:58 Paris, la mairie de Paris a beaucoup investi
35:00 dans la production de logements sociaux.
35:01 Si bien qu'on est passé de 13% de logements sociaux
35:03 à 25% aujourd'hui,
35:04 c'est le seuil que prévoit la loi.
35:07 L'objectif à présent, c'est 40% en 2035.
35:10 Si j'ai bien compris,
35:12 vos opposants disent que c'est de la folie,
35:16 parce qu'il n'y a pas de foncier,
35:17 il n'y a pas d'argent.
35:18 La ville a une dette de 8 milliards d'euros.
35:20 Est-ce que 40%, c'est-à-dire,
35:22 elle est bien au-delà de la loi,
35:23 est-ce que c'est faisable,
35:24 est-ce que c'est raisonnable ?
35:25 Est-ce que c'est raisonnable
35:27 d'avoir des niveaux de prix dans le secteur privé
35:31 qui obligent les classes moyennes à partir ?
35:34 Je ne le pense pas.
35:35 Là, l'encadrement, il y a un encadrement.
35:37 Ah oui, grâce à nous d'ailleurs,
35:38 puisque c'est la ville de Paris qui s'est battue
35:40 pour être la première ville
35:41 à encadrer les loyers dans le secteur privé,
35:44 même si cet encadrement, à mes yeux,
35:46 reste trop timide.
35:47 Enfin, il est fixé par la loi.
35:49 Mais ce que je pense,
35:51 c'est qu'on a besoin de réguler le marché immobilier
35:53 et que tous ceux qui nous ont expliqué
35:55 qu'il fallait laisser le marché immobilier
35:58 être géré par la loi de l'offre et la demande,
36:01 tous ceux-là se sont trompés.
36:03 Mais 40% !
36:04 Et donc, on a besoin à la fois de logements publics,
36:07 pas uniquement de logements sociaux,
36:08 de logements publics, c'est-à-dire du logement social
36:10 et du logement intermédiaire
36:12 à destination des classes moyennes, d'une part,
36:14 et d'autre part, on a besoin de mieux réguler
36:17 le secteur privé par l'encadrement des loyers.
36:19 Et Paris a été, je le redis, la première ville
36:21 non seulement à encadrer les loyers,
36:23 mais à avoir maintenant la possibilité
36:24 de sanctionner les propriétaires
36:26 qui ne respectent pas l'encadrement des loyers.
36:28 Il y a eu beaucoup de sanctions ?
36:29 Alors maintenant, ça n'est plus de ma responsabilité,
36:31 parce que j'ai passé la main quand je suis devenu sénateur,
36:33 mais il y a effectivement des sanctions qui tombent
36:36 et surtout, il y a un caractère dissuasif
36:38 lié au fait qu'un locataire, je le dis
36:40 s'il y a des locataires parisiens qui nous regardent,
36:42 un locataire a la possibilité de signaler
36:44 un loyer abusif sur la plateforme de la ville de Paris
36:47 et ensuite, le propriétaire reçoit une mise en demande.
36:50 En ordre de grandeur, il y a eu combien de signalements ?
36:52 Il y en a eu plusieurs milliers désormais
36:55 et beaucoup de propriétaires qui se sont conformés
36:57 à l'encadrement des loyers grâce à ce dispositif.
36:59 Et on va peut-être en reparler avec l'arrivée imminente
37:02 des Jeux Olympiques. Allez, on passe à Intra.
37:05 Avant un tour de table de nos journalistes et des régions,
37:13 je vous propose de parler des Jeux Olympiques
37:16 qui arrivent avec cette question mobile
37:18 qui nous vient d'Île-de-France,
37:20 du rédacteur en chef de 20 Minutes Télé.
37:22 C'est Renaud Parquet qui a une question mobile pour vous.
37:25 Écoutez-le.
37:26 Bonjour M. Brossard. J'ai juste une toute petite question,
37:28 très simple. C'est que d'un côté,
37:30 on a pu voir les déclarations de la maire de Paris
37:33 concernant les transports et les Jeux Olympiques en substance.
37:37 Et selon la maire de Paris, les transports parisiens
37:41 ne seront pas prêts pour accueillir l'événement planétaire
37:44 qui arrivera en été prochain.
37:47 De l'autre, on le voit, la maire de Paris a également déclaré
37:50 qu'elle souhaitait, après les Jeux Olympiques,
37:52 augmenter la phase de piétonnisation de Paris
37:56 en piétonnisant notamment une partie de la place de la Concorde.
38:00 Alors ma question, la voici.
38:02 Est-ce que vous pensez qu'on n'est pas en train
38:05 de faire un exercice extrêmement complexe
38:08 pour les Parisiens, les Franciliens et également les touristes
38:11 avec d'un côté des transports en commun
38:13 qui sont extrêmement dégradés
38:15 et qui seront au-delà des Jeux Olympiques
38:17 et de l'autre, en augmentant la piétonnisation,
38:19 faudra-t-il, M. Brossin,
38:21 circuler ou à pied ou à cheval ?
38:23 Autoriserez-vous donc la circulation à cheval en Paris ?
38:27 Alors Yann Brossin ?
38:29 T'es inspiré, Manon Parfait.
38:31 Tous à cheval ?
38:33 Non, d'abord, la majorité des déplacements à Paris
38:35 se font à pied, je ne sais pas s'il est au courant,
38:37 mais en tout cas c'est une réalité.
38:39 Retour de carrosse ?
38:41 Non mais à pied, pas en carrosse, à pied.
38:43 Simplement, je voudrais quand même répondre
38:45 parce que sa question est très intéressante.
38:47 Le transport en commun,
38:49 le sujet des transports en commun à Paris,
38:51 ce n'est pas le sujet des Jeux Olympiques.
38:53 Bien sûr, il y a un sujet lié aux Jeux Olympiques
38:55 parce que le monde entier nous regardera.
38:57 Mais c'est tous les jours que c'est la galère
38:59 dans les transports en commun.
39:01 C'est vrai dans le métro, c'est vrai dans le bus,
39:03 mais on ne va pas continuer éternellement comme ça.
39:05 Depuis le Covid, il n'y a jamais eu de retour à la normale.
39:07 Vous vous rendez compte, pendant le Covid,
39:09 il y a eu une réduction de la fréquence,
39:11 mais depuis, on n'est jamais revenu aux fréquences d'avant.
39:13 Pourquoi ? Qu'est-ce qui justifie ?
39:15 Quand on parle du réchauffement climatique,
39:17 de la nécessité d'utiliser les transports en commun
39:19 parce que ça pollue moins,
39:21 on n'est pas revenu à la fréquence d'avant.
39:23 C'est absolument injustifiable.
39:25 D'abord, qu'on ait un ministre des Transports,
39:27 parce que de même qu'on n'a pas de ministre du Logement,
39:29 on n'a pas de ministre des Transports,
39:31 c'est pas comme si ce n'était pas un sujet.
39:33 Et puis surtout, qu'on ait une prise en compte
39:35 de cette situation par la présidente de la région
39:37 de l'Île-de-France, puisque c'est de sa compétence,
39:39 Valérie Pécresse, et donc en l'occurrence,
39:41 qu'on mette le paquet sur les transports en commun.
39:43 Pas uniquement pour les JO, mais pour les habitants
39:45 qui sont là tous les jours et qui n'en peuvent plus.
39:47 - Et ici, on va mettre le paquet sur les transports en commun
39:49 avec Julien Rousset, qui va poursuivre
39:51 sur cette lignée.
39:53 C'est le cas de le dire.
39:55 Je vous propose le petit sonore
39:57 qui vient de votre homonyme,
39:59 Alain Rousset.
40:01 - Aucun lien de parenté.
40:03 - Voilà, maintenant on est au courant.
40:05 Sur les tarifs du TER, notamment.
40:07 Regardez. Écoutez.
40:09 - Tout ça est surréaliste. On fait les poches des régions
40:11 sur une compétence de l'État.
40:13 Sur une compétence de l'État qui est la réparation ferroviaire.
40:15 La régénération ferroviaire.
40:17 On paye une première fois chaque fois qu'on fait rouler les trains.
40:19 Une deuxième fois
40:21 pour financer ces infrastructures.
40:23 Et souvent une troisième fois
40:25 parce que comme on augmente
40:27 l'offre ferroviaire,
40:29 du nombre de trains, si tant est qu'ils arrivent
40:31 à l'heure, si tant est qu'ils partent,
40:33 on a ce type
40:35 de double ou de triple peine.
40:37 C'est totalement injuste
40:39 parce que dans le même temps,
40:41 27% d'augmentation
40:43 pour nous, pour les TER,
40:45 moins de 1% d'augmentation
40:47 sur les TGV qui sont
40:49 une partie de l'âme de la SNCF.
40:51 Donc, il y a...
40:53 C'est un peu fort de café, quoi.
40:55 C'est insultant pour nous.
40:57 - Fort de café,
40:59 insultant...
41:01 T'es d'accord avec lui ?
41:03 - Je constate que la région de France n'est pas toute seule.
41:05 Et qu'en l'occurrence, il y a des problèmes partout.
41:07 Et une fois de plus, il y a bien un secteur
41:09 dans lequel on devrait
41:11 miser pour lutter contre le réchauffement climatique,
41:13 ce sont les transports en commun.
41:15 Force est de constater que le gouvernement n'est pas au rendez-vous
41:17 de l'histoire. - Oui, alors justement,
41:19 ces 8 régions qui portent plainte
41:21 contre SNCF Réseau pour des questions de péage
41:23 trop élevées, ça illustre bien
41:25 la difficulté qu'on a sur les trains du quotidien.
41:27 C'est assez identifié.
41:29 Emmanuel Macron a annoncé des projets
41:31 de RER métropolitain, 700 millions d'euros
41:33 qui sont débloqués. Ça, c'est une bonne chose, quand même ?
41:35 - Oui, c'est une bonne chose.
41:37 Il faut suffisamment d'argent pour que ce projet
41:39 sorte et se concrétise.
41:41 Mais oui, en tout cas, l'intention est bonne.
41:43 Je souhaite ensuite
41:45 que les moyens conférés
41:47 soient suffisants pour permettre
41:49 que ce rêve devienne réalité.
41:51 - On reste en Gironde avec vous,
41:53 Julien, avec une petite question
41:55 sur les huîtres du bassin d'Arcachon
41:57 et d'autres. - Qui reviennent ?
41:59 - Ou pas ? - Bah, pas.
42:01 - Non, pas. Ah bon.
42:03 - Bonne nouvelle pour les austériculteurs
42:05 de la région et d'autres
42:07 sur l'impact de cette maladie.
42:09 Il y a quand même un tiers
42:11 d'huîtres en moins.
42:13 - Bien sûr.
42:15 Et tout ça a quelque chose, évidemment,
42:17 de cruel dans une période
42:19 où, effectivement, pour la période des fêtes,
42:21 on en consomme beaucoup et donc il mérite
42:23 d'être aidé à l'évidence.
42:25 - La question que je pourrais poser, c'est que c'est un bon exemple
42:27 finalement des normes dont vous parliez.
42:29 Alors, ce n'est pas les mêmes. Emmanuel Macron
42:31 dit mardi soir qu'il y avait trop de normes. Vous êtes d'accord avec ça ?
42:33 Parce que les normes, finalement, c'est comme ça.
42:35 C'est qu'on a une politique écologique ou...
42:37 Quand il dit "il y a trop de normes", vous pensez qu'il a raison ?
42:39 - C'est la vieille logique libérale qui consiste
42:41 à dire qu'il y a trop de normes, qu'on est prisonnier des normes.
42:43 Je peux vous dire qu'en matière de logement,
42:45 si on supprime trop de normes, il ne va pas
42:47 falloir s'étonner si on a des immeubles
42:49 qui s'effondrent. Et donc, heureusement qu'on a quelques normes,
42:51 notamment quelques normes de décence
42:53 qui font qu'on n'a pas
42:55 la possibilité de louer des taudis, par exemple.
42:57 Et je pense qu'au contraire,
42:59 on a besoin de normes. C'est un peu la civilisation, d'ailleurs.
43:01 D'avoir des normes, d'avoir des règles,
43:03 d'avoir parfois des tabous aussi.
43:05 - La prime rénov' c'est bien ? - La prime rénov' c'est bien,
43:07 mais on n'est pas encore totalement
43:09 au taquet, on n'est pas du tout au rythme
43:11 qui nous permettrait de rénover massivement
43:13 les logements, notamment les passoires thermiques.
43:15 - On entend en tout cas le petit tropisme logement
43:17 qui reste, Yann Brossard. - Toujours.
43:19 - On reste un peu dans l'agriculture quand même,
43:21 on a parlé des huîtres. Allez, je pars
43:23 en Bretagne avec l'agriculture qui est
43:25 un vrai sujet quand même en Bretagne,
43:27 notamment par ce grand froid
43:29 qui... - Les choux-fleurs ?
43:31 - Oui, ben voilà, et qui...
43:33 - Qui gèle. - Qui gèle, les choux-fleurs
43:35 qui gèlent. Allez, on part en Bretagne avec ce reportage.
43:37 Et question à suivre. - Il faut regarder
43:39 d'un peu plus près les pommes
43:41 qu'en temps normal pour voir
43:43 si elles sont commercialisables, si elles
43:45 ont dégelé, si elles n'ont pas
43:47 pourri suite au gel.
43:49 - Ce matin, Nicolas Jacques
43:51 reprend la récolte de ses choux-fleurs
43:53 après trois jours d'arrêt. Les températures
43:55 négatives de mardi ont gelé
43:57 les légumes, ce qui a entraîné le
43:59 pourrissement d'une partie de la récolte.
44:01 - On est en présence d'une tête
44:03 qui a été gelée en début de semaine,
44:05 qui ne va pas dégeler, et qui
44:07 de toute façon va pourrir, donc
44:09 celle-là, c'est mort, elle sera pas commercialisable.
44:11 - La météo n'est définitivement
44:13 pas du côté des agriculteurs depuis
44:15 quelques mois. La tempête Carane
44:17 en novembre et les intempéries de décembre
44:19 ont fragilisé les plants,
44:21 comme sur cette parcelle. - Cette plante-là,
44:23 par exemple, a subi de plein fouet
44:25 les intempéries, notamment la tempête Carane,
44:27 le coup de vent qui l'a penchée
44:29 sur le côté,
44:31 et comme en parallèle, il y a eu
44:33 beaucoup d'eau, l'eau s'est accumulée au pied,
44:35 il y a eu une asphyxie racinaire, donc la plante
44:37 a arrêté de se développer. Donc ça,
44:39 de toute façon, c'était mort d'avance.
44:41 - Dans le Finistère, les agriculteurs
44:43 ne peuvent que constater les dégâts.
44:45 Nicolas Jacques a perdu
44:47 60% de sa production
44:49 de choux-fleurs sur les 3 hectares qu'il a
44:51 récoltés pour le moment.
44:53 - Alors, Claire ? - Oui, effectivement,
44:55 sur les agriculteurs, on voit
44:57 le reportage là qui est en Bretagne, mais il n'y a pas
44:59 qu'en Bretagne où il y a des problèmes.
45:01 De l'Occitanie à l'Allemagne, il y a
45:03 une conjonction de crise sanitaire, de gens
45:05 qui manifestent, qui ne sont pas contents.
45:07 Économique, géopolitique,
45:09 climatique,
45:11 les agriculteurs craignent un effet boule de neige
45:13 avec, justement, des réactions
45:15 qui s'enchaînent
45:17 face à tout ce qui se passe.
45:19 On en parlait il y a quelques minutes avec
45:21 les annonces du président Macron
45:23 sur l'assouplissement des normes et sur
45:25 l'accompagnement des agriculteurs, ce que lui
45:27 propose et préconise
45:29 et promet. Qu'est-ce que
45:31 vous en pensez ? Est-ce que c'est un électorat
45:33 qui est déjà
45:35 des professionnels
45:37 qui sont en crise, et puis un électorat
45:39 qui peut peut-être aussi changer de camp ?
45:41 - D'abord, il faut respecter
45:43 nos agriculteurs et les soutenir.
45:45 Ils nous nourrissent.
45:47 C'est le point
45:49 de départ de la réflexion
45:51 qu'on doit mener sur le sujet.
45:53 Exactement, et ils sont trop
45:55 souvent montrés du doigt, comme
45:57 à l'origine de tous les maux, de la pollution,
45:59 et donc il faut soutenir nos agriculteurs, et y compris
46:01 les aider
46:03 à produire mieux,
46:05 à produire de meilleures qualités.
46:07 Mais il se trouve qu'on a des élections européennes qui, par exemple,
46:09 seront l'occasion d'aborder la question
46:11 de la politique agricole commune.
46:13 Et pour ce qui nous concerne, et André Chassaigne
46:15 en parlerait mieux que moi, il sera d'ailleurs candidat
46:17 aux élections européennes, spécialiste des questions
46:19 d'agriculture, nous portons
46:21 une profonde réforme de la politique
46:23 agricole commune pour mieux aider
46:25 notamment les petites
46:27 exploitations, parce qu'aujourd'hui, l'essentiel des
46:29 subventions vont aux très grosses
46:31 exploitations, et pas
46:33 suffisamment aux plus petites. Par exemple,
46:35 c'est l'un des sujets qu'il faudra
46:37 aborder à cette occasion des élections européennes.
46:39 Et ces manifestations,
46:41 Claire en parlait, mardi à Toulouse,
46:43 on est aussi même en Allemagne,
46:45 c'est un signeau faible, vous le pensez ?
46:47 C'est ce qu'a semblé dire le chef de l'État à ses
46:49 ministres lors du Conseil des ministres de mercredi,
46:51 qu'il fallait faire très attention à ces mouvements,
46:53 à ces manifestations. Qu'est-ce que vous en pensez ?
46:55 Ça peut déboucher sur une crise
46:57 plus profonde comme celle des Gilets jaunes ?
46:59 C'est possible. En tout cas, il faut y être
47:01 attentif, et il faut être
47:03 aux côtés de nos agriculteurs,
47:05 plus largement d'ailleurs,
47:07 à côté de la ruralité, face à toutes
47:09 les difficultés qui se présentent,
47:11 bien sûr, mais il est vain
47:13 d'imaginer qu'on résoudra ces problèmes
47:15 avec plus de libéralisme.
47:17 On résoudra ces problèmes avec plus d'État,
47:19 avec plus de services publics,
47:21 et plus de présence à leurs côtés.
47:23 Et on en reparlera au Salon des cultures qui s'y a dans un mois
47:25 à Porte de Versailles, tous les ans.
47:27 C'est bien, vous faites la pub, ça tombe bien que vous parliez,
47:29 parce que le tour de table se termine par vous.
47:31 Oui, vous avez une dernière question
47:33 sur l'année 2024.
47:35 Comment est-ce que vous la sentez,
47:37 cette année 2024 ? Le président de la République,
47:39 mardi soir, a appelé pour moins de lois
47:41 et plus d'actions concrètes.
47:43 Ça signe une année assez calme
47:45 au Parlement, et peut-être
47:47 plus de décrets de la part des ministres.
47:49 En tout cas, qu'il ne compte pas sur nous
47:51 pour faire moins de propositions de loi.
47:53 En réalité, il fait de mauvaise fortune
47:55 bon cœur. Il le fait parce qu'il a fini par s'apercevoir
47:57 au bout de quelques temps qu'il n'a pas
47:59 de majorité, ni à l'Assemblée nationale,
48:01 ni au Sénat. Et donc,
48:03 il passe par du réglementaire. Mais en tout cas,
48:05 pour ce qui nous concerne, nous allons faire beaucoup de propositions.
48:07 J'ai d'ailleurs déposé une proposition
48:09 de loi pour permettre aux maires de réquisitionner
48:11 les bâtiments vides, dans cette période
48:13 de grand froid, par exemple.
48:15 C'est l'illustration
48:17 de ce que nous comptons faire, être du côté
48:19 de la justice sociale, parce qu'on en a sacrément besoin
48:21 en ce moment. Et politiquement, vous la sentez comment,
48:23 cette année, apaisée ? Ou au contraire,
48:25 il va y avoir beaucoup d'événements politiques
48:27 forts ? Comment est-ce que vous voyez les choses ?
48:29 Il y a tellement d'injustices que je ne vois pas bien ce qu'ils pourraient faire
48:31 que ce serait une année calme.
48:33 Donc je pense que ce sera une année
48:35 énergique. En tout cas,
48:37 du côté de ceux qui se battent pour la justice sociale,
48:39 je pense qu'il faut relever la tête.
48:41 Bien sûr, le mouvement des retraites qui a été
48:43 un peu dur, parce qu'il n'a pas abouti
48:45 sur un succès. Mais en tout cas,
48:47 je pense que la soif de justice dans notre pays,
48:49 elle est très profonde. Elle est loin d'être
48:51 éteinte. Et je souhaite qu'elle se fasse entendre
48:53 positivement. - Et vous avez un
48:55 objectif pour votre candidat, Léon Desfontaines,
48:57 aux européennes ? - Oui, c'est d'abord de
48:59 faire notre retour
49:01 au Parlement européen. - En 5%.
49:03 - C'est-à-dire de franchir la barre des 5%. Et pourquoi pas
49:05 aller au-delà. Mais ce serait
49:07 une bonne chose qu'il y ait
49:09 au Parlement européen
49:11 des gens qui se battent pour la souveraineté
49:13 de notre pays, pour la justice sociale,
49:15 pour les services publics, bref, pour tout l'inverse
49:17 de ce qui se passe en ce moment en France
49:19 et en Europe. - On voit, nous, sur le terrain,
49:21 en tout cas, que ces élections, elles intéressent plus
49:23 que d'habitude. Ces élections européennes, d'habitude,
49:25 où on va vraiment par défaut. Et là,
49:27 on a l'impression qu'il y a plus de mobilisation.
49:29 - Plus de jeunes, aussi, en tête de liste. - Sans doute.
49:31 Oui, sans doute, parce que c'est la première fois
49:33 qu'on pourra s'exprimer à l'échelle nationale
49:35 depuis les élections législatives.
49:37 Et que les Français ont sans doute beaucoup de choses à dire.
49:39 Notamment après
49:41 le mouvement sur les retraites. Beaucoup de gens,
49:43 je pense, vont utiliser leur bulletin de vote
49:45 pour passer un message au président de la République
49:47 et plus largement sur le cours
49:49 de l'Europe actuellement.
49:51 - Et peut-être un RN4 avec Jordan Bardella
49:53 qui est en tête de liste. - Et peut-être
49:55 un parti communiste qui, avec Léon Desfontaines
49:57 et la liste de rassemblement qu'il conduit,
49:59 retrouveront des couleurs. En tout cas, je le souhaite.
50:01 - Est-ce qu'un sénateur manifeste ?
50:05 - Un sénateur manifeste, bien sûr. - Dans la rue ?
50:07 - Ça va d'ailleurs arriver plusieurs fois, oui.
50:09 - Vous l'évoquiez en début d'émission,
50:11 il y a eu une manifestation
50:13 ce week-end contre la loi immigration.
50:15 Vous en serez ?
50:17 - J'en serai, absolument. Et je me réjouis de cette
50:19 initiative unitaire pour dire
50:21 non à cette loi immigration
50:23 parce que je pense que c'est une mauvaise loi.
50:25 C'est une loi qui, au départ, s'est présentée comme
50:27 une loi luttant contre l'immigration illégale,
50:29 contre les délinquants étrangers.
50:31 En réalité, c'est une loi qui va s'attaquer
50:33 aux prestations sociales reçues
50:35 par des étrangers en situation régulière
50:37 et qui ont donc l'autorisation
50:39 d'être chez nous. Moi, je n'aime pas cette logique
50:41 de bouc émissaire et je pense
50:43 qu'il est bon qu'on soit nombreux
50:45 à l'occasion de cette manifestation.
50:47 - Merci beaucoup. - Merci à vous.
50:49 - Merci à vous trois. Merci à vous, derrière les écrans.
50:51 On se retrouve la semaine prochaine.
50:53 Passez un très bon week-end.
50:55 A bientôt.
50:57 (Générique)

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