La santé d'abord - 13/01/2024 - La génétique

  • il y a 8 mois
C’est l’une des meilleures nouvelles de ces 50 dernières années : la fatalité génétique est une notion à mettre désormais aux oubliettes. Grâce aux avancées de la science, nous savons aujourd’hui que notre style de vie peut activer ou inhiber certain de nos gènes…

Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de "La Santé D'abord"

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Transcript
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe vive pour une santé accessible à tous.
00:08 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de La Santé d'abord,
00:11 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:14 Et justement, comment vieillir en bonne santé sommes-nous à la merci de notre patrimoine génétique
00:20 qui nous a fait naître avec des bons jeunes et puis des moins bons ?
00:23 Eh bien la réponse est non, notre mode de vie peut agir sur l'expression de nos gènes,
00:26 c'est ce qu'on appelle l'épigénétique et on en parle aujourd'hui sur le plateau de La Santé d'abord.
00:30 Alors, c'est l'une des meilleures nouvelles de ces 50 dernières années,
00:54 la fatalité génétique est à mettre aux oubliettes, n'en déplaise à ce cher Darwin,
00:59 grâce aux avancées de la science, nous savons aujourd'hui que notre style de vie,
01:02 c'est-à-dire ce que nous mangeons, l'activité physique que nous pratiquons,
01:05 la façon dont nous gérons notre stress peut activer ou inhiber certains de nos gènes.
01:10 De la même façon, nous avons aujourd'hui la possibilité de mieux connaître notre terrain génétique,
01:15 c'est-à-dire les forces et les faiblesses de notre organisme grâce à des tests spécifiques.
01:20 Bref, avec mes deux invités, nous allons vous expliquer comment devenir le chef d'orchestre dans votre destinée
01:26 pour vieillir moins vite et surtout en meilleure santé.
01:30 Alors, soyez bien attentifs, cette émission pourrait bien changer le cours de votre vie.
01:35 Bonjour Bruno Merret.
01:36 Bonjour Véronique.
01:37 Merci d'être avec nous, vous êtes ingénieur en biochimie, consultant en micronutrition
01:40 et l'auteur de « Maîtriser votre protocole santé » aux éditions Résurgence.
01:45 C'est le premier guide qui existe sur toutes les analyses nutritionnelles et fonctionnelles
01:50 que l'on peut réaliser pour prendre soin de sa santé de façon la plus personnalisée possible.
01:55 Vous abordez notamment cette notion de terrain génétique avec des tests qui sont aujourd'hui disponibles
02:00 et en tout cas des solutions en cas de terrain génétique défavorable.
02:04 Merci d'être avec nous. Bonjour Abin Gassmi.
02:07 Bonjour Véronique.
02:08 Vous êtes physiologiste nutritionniste, président de la SOFNA,
02:11 qui est la société francophone de nutritérapie et de nutrigénétique appliquée.
02:16 Et vous avez publié pas moins de 70 études scientifiques autour des sciences de la nutrition.
02:21 Donc voilà, votre mission à tous les deux, si vous l'acceptez aujourd'hui,
02:24 c'est de rendre pratique en 26 minutes cette science théorique et abstraite
02:28 pour la plupart d'entre nous qu'est la génétique.
02:31 Donc voilà, c'est un beau challenge.
02:33 C'est bien, je vous ai bien mis la pression là.
02:36 Alors pour commencer, un petit sondage histoire de planter le décor.
02:40 Est-ce que les Français connaissent des gènes, de l'ADN, des chromosomes ?
02:44 C'est un reportage de Mathieu Guillot.
02:46 Un gène, c'est une partie de l'ADN et c'est ce qui code l'information génétique.
02:58 C'est l'enchaînement de petites informations, je crois que c'est les nucléotides,
03:02 et c'est un enchaînement de plein de petits éléments.
03:06 Et donc ça va composer, ça va créer une information.
03:08 Et c'est ce qui traduit notre patrimoine génétique.
03:12 Alors un gène, c'est une caractéristique de notre patrimoine génétique
03:17 qui permet de coder correctement les cellules
03:24 et ensuite définir une caractéristique de notre corps.
03:29 Parce qu'il y a des gènes qui vont définir la couleur de nos yeux,
03:33 et d'autres qui vont définir notre capacité à grandir.
03:38 Beaucoup, c'est sur les chromosomes, je crois qu'on a 38 chromosomes ou 42, quelque chose comme ça.
03:44 Et donc on en a des millions, voire des milliards, je ne sais pas, mais c'est énormément.
03:49 Ça fait des milliers seulement ? Ok.
03:51 On en a une palanquée et tous les jours on en retrouve,
03:54 puisque sur nos chromosomes on peut retrouver plusieurs gènes.
03:56 Je pense que le Téléthon, je pense que c'est une récolte d'argent
04:01 pour financer la recherche sur les maladies génétiques plutôt neurologiques.
04:06 Bon, ça reste un peu flou tout ça.
04:09 On a une palanquée de gènes, mais après à quoi ça sert ? On ne sait pas trop.
04:13 Un autre décharge, c'est vrai que la découverte de la double hélice de l'ADN, c'est assez récent, c'est 1953.
04:18 Et on parle d'épigénétiques seulement depuis une vingtaine d'années.
04:21 Donc voilà, avant que vous nous expliquiez comment l'épigénétique peut nous aider à rester en bonne santé,
04:26 un petit retour aux fondamentaux, je crois que ça s'impose.
04:29 Voilà, ça va vous rappeler vos cours de biologie du collège.
04:32 Alors au commencement, il y a l'ADN.
04:35 Alors, qui se lance, Amine ?
04:38 Tout à fait. Donc l'ADN, c'est des molécules qui sont dans toutes les cellules
04:45 et qui sont dans un endroit de la cellule qu'on appelle le noyau
04:49 et qui contiennent la totalité de l'information, on appelle ça l'information génétique,
04:54 qui permet à notre corps de fonctionner de la manière la plus optimale possible.
04:58 Donc c'est une longue chaîne de molécules, on appelle ça des nucléotides, ou des bases azotées,
05:06 des mots techniques qui veulent dire tout simplement une molécule qui va faire partie de l'ADN.
05:13 Et donc c'est un enchaînement très lent de ces bases azotées qui va donner ce que l'on appelle l'ADN.
05:20 Qui est en fait une sorte d'alphabet unique mais avec quatre lettres.
05:23 Et c'est ces quatre nucléotides dont vous parlez, c'est la combinaison de ces différentes lettres
05:27 qui va permettre de faire un gène.
05:29 Et ce gène après va être traduit dans nos cellules en protéines.
05:34 Exactement, tout à fait.
05:36 Il y a quatre lettres, donc quatre types de nucléotides.
05:40 Et la succession en apparence aléatoire de ces lettres là va donner ce qu'on appelle le code génétique.
05:48 Et donc dans le code génétique on va avoir une toute petite partie qui code pour des protéines,
05:54 donc qui donne des protéines qui vont faire fonctionner l'organisme.
05:57 Et la majeure partie, donc 97% à peu près, ça va tout simplement aider à réguler le fonctionnement
06:05 de cette petite partie qui code pour les protéines.
06:07 Et ça on en parlera dans la dernière partie, c'est ce qu'on appelle l'épigénétique.
06:11 En tout cas cet ADN sert à quelque chose.
06:13 Donc ces gènes, on l'a dit, sont traduits en protéines des enzymes, des récepteurs, des transporteurs d'hormones.
06:19 Là où ça se complique c'est que dans nos cellules, chaque gène possède deux copies.
06:22 C'est ça, une qui vient du père, une qui vient de la mère.
06:25 Bon et les chromosomes dans tout ça, parce qu'on n'en a pas des milliards,
06:28 comme vous le disiez tout à l'heure dans le reportage.
06:31 On en a combien de chromosomes ?
06:33 23 chromosomes, 23 paires de chromosomes.
06:36 Et à quoi ils servent ces chromosomes ?
06:38 Les chromosomes en fait, ça contient, ça organise l'ADN.
06:42 Donc ça contient pas que de l'ADN, ça contient de l'ADN et des protéines,
06:46 des protéines qu'on appelle sous différentes formes, qu'on appelle des histones.
06:50 Donc ces histones c'est un peu comme des protéines sous forme d'une balle ou sous forme d'un cylindre
06:57 sur laquelle viendra s'enrouler l'ADN pour l'organiser parce que c'est très long.
07:02 En fait c'est une forme de… on compacte l'ADN.
07:05 Exactement.
07:06 On mange l'ADN pour que ça rentre dans ses chromosomes.
07:09 Pour que ça rentre dans le noyau quoi.
07:11 Oui c'est vrai, faut que ça rentre dans le noyau.
07:13 On parle de 3 milliards de ces lettres-là, donc un alphabet, 4 lettres,
07:19 3 milliards de…
07:20 De combinaisons possibles.
07:21 Non, 3 milliards de nucléotides, 3 milliards de lettres qui doivent être concentrées comme ça.
07:26 Donc le chromosome permet de faire rentrer le paquet dans la cellule.
07:31 Et en fait c'est important au moment de la division cellulaire.
07:35 Il y a une condensation de l'ADN pour pouvoir permettre la division des cellules.
07:42 Merci en tout cas pour ces rappels.
07:45 Alors un premier séquençage de notre génome a été publié en 2003.
07:48 Est-ce qu'on sait aujourd'hui avec précision combien il existe de gènes chez l'être humain ?
07:52 Oui, on a une estimation autour de 3000 gènes qui sont connus, identifiés et qui codent pour des protéines.
08:05 Sinon, ces 3000 gènes sont à peu près 3% de l'ADN.
08:13 3% de l'ADN.
08:14 C'est finalement très peu.
08:15 Voilà, ce qui fait très très peu mais qui en même temps sont des gènes extrêmement importants.
08:23 Si on a le moindre changement du moindre nucléotide au niveau de chacun de ces gènes,
08:29 ça va changer le fonctionnement du métabolisme.
08:32 Ça peut donner des maladies.
08:34 Alors il faut aussi préciser qu'il y a beaucoup de ce qu'on appelle des mutations, des polymorphismes.
08:40 Alors justement, on va bien faire la différence.
08:42 On va dire que certains de nos gènes peuvent subir des mutations et entraîner des maladies dites génétiques,
08:48 ce dont vous parliez.
08:49 Mais une mutation, ça veut dire quoi ? Et pourquoi un gène va muter ?
08:53 C'est comme ça ? C'est la faute à pas de chance ?
08:56 Oui, il y a des changements au niveau du gène qui peuvent se faire à cause d'un certain nombre de situations
09:05 qui viennent de l'histoire la plus ancienne de l'humanité.
09:10 Il y a des gènes qui ont des mutations qui datent de 100 000 ans, 500 000 ans ou plus.
09:16 Et ça se transmet de génération en génération.
09:19 Mais heureusement, ces mutations sont rares.
09:21 C'est au moins 1 % de la population.
09:24 Les maladies dites génétiques, c'est 1 % de la population.
09:28 Et une maladie génétique est-elle...
09:30 On va peut-être citer rapidement les maladies génétiques les plus connues, les plus courantes.
09:35 Drépanocytose, myopathie de Duchêne, hémophilie, mucovécidose.
09:39 Là, c'est les parents qui vont transmettre chacun une copie défectueuse du gène.
09:43 Une maladie génétique est-elle toujours héréditaire ?
09:46 Bono ?
09:47 Disons que non.
09:49 La trisomie, par exemple, c'est une maladie génétique qui est congénitale,
09:56 mais qui se passe pendant la fécondation.
10:00 Donc là, elle n'est pas transmise directement.
10:02 Elle est véhiculée par les parents, mais elle n'est pas transmise de manière héréditaire.
10:06 Donc elle n'est pas transmise, c'est un accident au moment de la division cellulaire.
10:11 Il y a une paire de chromosomes supplémentaires pour la trisomie 21.
10:14 Il y a d'autres trisomies, mais on parle souvent de la trisomie 21.
10:18 C'est un petit peu différent de ce qu'évoquait le Dr Yasmine
10:24 sur les mutations génétiques qui sont transmises à travers des générations.
10:29 Alors, pour tous ces patients atteints de maladies génétiques,
10:32 il y a aujourd'hui un formidable espoir, suscité par la thérapie cellulaire.
10:35 Je vous emmène justement à Montpellier, où des chercheurs ont montré qu'il sera possible
10:39 bientôt de régénérer des cellules humaines pour soigner des maladies génétiques,
10:43 mais également des pathologies comme l'arthrose ou l'éleucémie.
10:47 C'est un reportage de Julie Dardingu.
10:50 Monique attend ce jour depuis 85 ans.
10:59 Elle est atteinte de la polykystose rénale,
11:02 une maladie génétique faisant apparaître des kystes au niveau des reins,
11:05 qui touche sa famille sur trois générations.
11:08 Je vois qu'effectivement, les médecins sont impuissants.
11:11 On attend que quelque chose se passe, parce qu'effectivement, ils ont les mains liées.
11:17 Les mains liées, plus pour très longtemps.
11:19 Elle est témoin d'une découverte inédite ici à Montpellier.
11:22 Les médecins de l'Institut spécialisé dans la régénération des cellules
11:26 viennent de trouver le moyen de renouveler des cellules humaines
11:29 pour soigner des maladies comme l'arthrose ou l'éleucémie.
11:32 Le test a été effectué sur une souris qui présentait le syndrome de Progeria,
11:36 une maladie qui favorise le vieillissement des cellules.
11:39 Lorsqu'on applique notre traitement en bas,
11:41 on voit que les caractéristiques physiques de la maladie ont tendance à s'atténuer.
11:46 Elle est entrée en phase de rémission.
11:49 La technologie avance très vite.
11:51 Aujourd'hui, on maîtrise les possibilités à partir d'un simple prélèvement d'une cellule sanguine,
11:57 par exemple une simple prise de sang,
11:59 on peut récupérer des cellules et les reprogrammer
12:02 pour leur redonner des capacités presque infinies de redifférenciation
12:07 sur un tissu très spécialisé.
12:09 Demain, il sera donc possible de régénérer des cellules humaines.
12:13 Cette découverte peut aussi laisser espérer de nouveaux types d'emplois dans le secteur.
12:18 C'est un projet qui est encore en phase de test sur des animaux en laboratoire.
12:22 Cette découverte donne beaucoup d'espoir pour toutes les familles touchées par une maladie génétique.
12:29 Revenons à ces problèmes de mutation dont on parlait tout à l'heure,
12:32 qui entraînent des maladies génétiques, des mutations qui restent rares,
12:36 mais qui sont à bien différencier des nombreux petits changements
12:39 qui peuvent affecter nos gènes,
12:41 des changements qui ne vont pas forcément nous rendre malades,
12:43 comme vous le disiez tout à l'heure, Amine,
12:45 mais qui vont expliquer que d'une personne à l'autre,
12:47 nous n'allons pas être réglés de la même façon.
12:49 On parle de terrain génétique ou de polymorphisme, Bruno ?
12:52 Oui, tout à fait. Les polymorphismes génétiques, polymorphes,
12:54 c'est-à-dire qu'on est tous différents, on l'a remarqué,
12:57 et du coup, la base de cette différence vient justement d'une variabilité génétique.
13:01 Sur n'importe quel gène, on a énormément de variabilité chacun.
13:05 Alors, un exemple concret, par exemple ?
13:07 Un exemple concret, le lactose.
13:09 On sait que tout le monde sait qu'on peut plus ou moins digérer le lactose.
13:12 Certains ne le digèrent plus à l'âge adulte.
13:14 Eh bien, ça, c'est lié à un polymorphisme,
13:16 c'est-à-dire une variation sur une seule de ces lettres
13:19 dont évoquait le Dr Gazzini tout à l'heure,
13:21 une seule de ces lettres qui change,
13:23 et du coup, à l'âge adulte, vous ne digérez plus le lactose.
13:25 Il faut faire attention, du coup, dans ces déballements.
13:28 Voilà. Donc, si, par exemple, vos parents sont, ce qu'on dit, GA,
13:33 mais ça veut dire qu'ils ont une bonne allèle et une mauvaise allèle, c'est ça ?
13:36 Oui.
13:37 Si chacun vous transmette la mauvaise allèle,
13:39 là, c'est sûr, vous n'allez pas digérer le lactose.
13:41 C'est-à-dire, votre enzyme, qui doit digérer le lactose, ne fonctionne pas.
13:44 Voilà. Vous êtes dit homozygote sur le gène de la lactase.
13:47 Donc, c'est quand vous êtes GG, quoi, sur votre petit schéma.
13:50 C'est ça, sur votre petit schéma, absolument. Voilà, c'est ça.
13:53 Homozygote muté, et dans ce cas-là, en effet, vous ne fabriquez pas à l'âge adulte,
13:56 parce que ça, c'est un procédé.
13:58 Vous pouvez la fabriquer jusqu'à 2-3 ans.
14:00 Et à l'âge adulte, on la fabrique plus ?
14:02 Vous la fabriquez plus, et donc, du coup, eh bien,
14:04 avec tous les problèmes de sang potentiel fonctionnel que ça génère.
14:08 Et dans ces cas-là, qu'est-ce qu'on fait ?
14:10 On voit plutôt éviction des produits laitiers.
14:12 Oui, on peut se substituer.
14:14 On peut acheter de la lactase à la pharmacie.
14:16 Oui, qui est l'enzyme qui va digérer le lactose.
14:18 L'enzyme qui est déficitaire, on peut l'acheter en complément alimentaire.
14:21 Et puis, faire des... Voilà.
14:23 Mais de manière générale, quand même, il faut mieux éviter les crèmes, les glaces.
14:26 Malheureusement, ça impacte beaucoup les bonnes choses...
14:30 On va dire les choses, les plaisirs de la vie, quoi. Voilà.
14:33 Alors, en parlant justement de troubles intestinaux,
14:35 la qualité de notre fameux microbiote peut aussi dépendre d'une enzyme
14:39 qu'on appelle la FUT2.
14:41 Alors, on va faire simple.
14:43 C'est la fucoside lactose transférase.
14:45 En gros, si cette enzyme dysfonctionne,
14:47 on aura un mucus intestinal de mauvaise qualité
14:50 avec, pareil, toute une cohorte de symptômes, hein, Bruno ?
14:53 Oui. Alors, en effet, c'est un polymorphisme à nouveau
14:56 sur une enzyme précise qui fabrique un bon mucus, on va dire, pour simplifier.
15:00 En effet, 20%, quand même, c'est 20% de la population caucasienne.
15:04 Oui, je suis deux non-secrétaires, par exemple.
15:07 - Deux non-secrétaires. - Voilà. Tout le monde s'en fout.
15:10 Mais du coup, j'ai un mucus intestinal...
15:13 - Alors, c'est un mucus intestinal... - Un mucus intestinal qui va être de pas très bonne qualité.
15:17 Voilà. Et qui, du coup, amène à des populations bactériennes qui peuvent être...
15:20 Par exemple, il y a moins de bifidobactéries,
15:22 des très bonnes bactéries qui sont connues, les probiotiques, les bifidobactéries.
15:25 Quand on a ce mucus de moins bonne qualité,
15:28 on a moins ces bactéries dans son intestin,
15:30 avec des problématiques de santé qui peuvent se répercuter,
15:34 avec des risques, par exemple, allergiques majorés,
15:36 avec des risques de candidose majorés, des risques d'infection...
15:39 - Des problèmes ORL. - Voilà.
15:41 Chez les femmes, des problèmes d'infection urinaire.
15:43 - Attention, ça peut être un problème du queue. - Des constipations chroniques aussi.
15:46 - D'accord. - Par exemple.
15:47 Et alors, qu'est-ce qu'on peut faire dans ce cas-là,
15:49 quand on est fut de non-secrétaire ou en tout cas...
15:52 Il y a pas mal de solutions.
15:54 Donc, quand on est non-secrétaire,
15:57 on a en général un mucus qui est de mauvaise qualité,
15:59 mais qui est aussi très fin.
16:02 Les cellules intestinales en produisent moins.
16:04 Donc là, on peut avoir une hygiène alimentaire
16:09 qui permet d'éviter tout ce qui est pro-inflammatoire, etc.
16:14 On peut également prendre un certain nombre de compléments aussi
16:18 qui peuvent stimuler la sécrétion du mucus aussi.
16:21 Ce qui est intéressant, c'est que malgré ces polymorphismes,
16:24 il y a des solutions.
16:25 On peut adapter déjà notre mode de vie, notre alimentation,
16:28 et il y a aussi des compléments alimentaires, des moyens naturels.
16:32 Un autre polymorphisme que tout le monde devrait connaître,
16:34 en tout cas aux États-Unis, par exemple,
16:36 je crois qu'ils connaissent tous ce polymorphisme,
16:38 en France, on est un peu en retard,
16:40 c'est celui qui affecte l'enzyme Méthéa-Sheffer.
16:42 Désolée pour tous ces noms un peu compliqués,
16:45 la méthylène tétrahydrofolate réductase, pour faire simple.
16:48 Si cet enzyme ne fonctionne mal,
16:51 le risque de dépression, de maladies cardiovasculaires,
16:54 entre autres, est augmenté, c'est ça ?
16:56 Tout à fait.
16:57 Là, c'est un mécanisme,
16:59 on va dire une biochimie assez complexe dans le corps humain.
17:02 Il faudrait plusieurs heures pour entrer dans le détail
17:05 du rôle de cette protéine, de cet enzyme.
17:08 En effet, quand elle est mutée,
17:10 elle amène à un dysfonctionnement d'une réaction chimique
17:13 qu'on appelle la méthylation dans l'organisme,
17:15 qui est très importante au niveau cérébral,
17:17 au niveau de l'équilibre des neurotransmetteurs,
17:19 au niveau de la détox,
17:20 ça amène aussi un sur-risque cardiovasculaire.
17:22 C'est le master des polymorphismes,
17:24 c'est-à-dire la mutation très fréquente,
17:27 il faudrait presque tous connaître notre mutation MTHFR,
17:30 si on l'a ou pas,
17:31 parce qu'il y a quand même des conséquences,
17:33 on est dans une prédiction,
17:35 et donc on peut faire des choses
17:36 en anticipant certaines problématiques de santé.
17:38 C'est vraiment intéressant.
17:40 Et la transition est tout trouvé maintenant
17:42 pour aborder cette notion d'épigénétique,
17:45 puisqu'en parlant de mode de vie,
17:46 et là, effectivement, on rentre dans l'épigénétique,
17:48 c'est un terme très à la mode,
17:50 mais je ne suis pas sûre que nous sachions tous
17:52 ce qu'il signifie exactement.
17:53 Donc voilà, comment expliquer cette découverte
17:56 révolutionnaire, mais qui met fin au tout génétique,
18:00 finalement.
18:01 Avant, avec la génétique Mendelienne,
18:04 on avait l'idée que tout ce qui est génétique
18:08 est là et ne peut pas être changé,
18:10 ce qui est quelque part vrai,
18:12 puisque les mutations ne changeront pas.
18:14 Par contre, ce qu'on peut changer,
18:16 ce sont les implications et les conséquences
18:19 de ces mutations-là,
18:20 et ça, ça se fait à travers le changement
18:22 de style de vie, donc activités physiques,
18:25 comme vous l'avez bien dit,
18:27 par rapport au tabagisme, au sommeil,
18:31 l'amélioration du sommeil, la diminution du stress,
18:33 l'alimentation, et donc tous ces facteurs
18:37 du style de vie vont avoir un impact après
18:40 sur le fonctionnement de l'ADN.
18:42 Ça ne va pas changer la structure de l'ADN,
18:45 mais ça va changer l'expression, on dit,
18:47 c'est-à-dire le fait qu'un gène va coder
18:51 un peu plus pour une protéine ou un peu moins,
18:53 et c'est ce qui va faire que,
18:55 ce qu'avait dit Bruno avant par rapport
18:58 à la MTHFR, la méthylation est un des phénomènes
19:02 épigénétiques, c'est-à-dire si, par exemple,
19:05 on mange moins de sucre, on fait plus
19:09 d'activités physiques, on a un certain nombre
19:11 de changements au niveau de l'expression
19:13 d'un certain nombre de gènes qui vont faire
19:15 qu'on aura moins de risque de diabète,
19:17 qu'on aura moins de risque cardiovasculaire,
19:20 qu'on aura moins de risque d'un certain
19:22 nombre de maladies.
19:23 D'accord, donc en modifiant notre mode de vie,
19:25 nos comportements, on peut agir sur nos gènes
19:27 et prévenir l'apparition de maladies
19:29 et du coup, vieillir moins vite et surtout,
19:31 en meilleure santé.
19:32 Exactement.
19:33 Bon, justement, on peut reprendre le contrôle
19:35 de ces gènes juste en changeant nos comportements.
19:37 Et Bruno, nous nous sommes rendus chez vous,
19:39 dans le Lubéron, vous exercez désormais,
19:41 après avoir vécu en région parisienne,
19:43 et je suis sûre que cette nouvelle vie a fait
19:45 beaucoup de bien à votre épigénome,
19:47 et vous nous avez permis d'assister
19:49 quelques minutes à l'une de vos consultations
19:51 justement d'épigénétique et plus précisément
19:53 d'acide gras, oméga 3.
19:55 C'est un sujet de Loïc Perrier.
19:57 Bonjour.
20:07 Bonjour Madame Duval.
20:08 On appelle ça de la micronutrition,
20:11 de la santé fonctionnelle.
20:12 Madame me consultait pour des douleurs
20:14 inflammatoires chroniques, qu'elle avait
20:16 depuis plusieurs années, et donc là, l'idée,
20:18 c'est de travailler à la fois sur une
20:20 rééquilibrage de l'assiette,
20:22 une assiette anti-inflammatoire, d'accord,
20:24 et puis accompagner aussi
20:26 de certains micronutriments, des compléments
20:28 alimentaires qui vont aussi permettre de réguler
20:30 l'inflammation. Vous aviez tendance à un peu
20:32 grignoter des gâteaux, des choses,
20:34 et on voyait qu'en effet, vous aviez
20:36 des acides gras trans qui étaient un petit peu élevés.
20:38 On analyse
20:40 la composition des globules rouges, et ça nous
20:42 donne un reflet de l'assiette des gras des 3-4 derniers mois.
20:44 On va aider les gens
20:46 à mieux manger,
20:48 à rééquilibrer le terrain, et arriver à,
20:50 bien sûr, à régler des problèmes de santé,
20:52 plutôt dans un cadre de prévention
20:54 ou de maladie chronique.
20:56 Les protéines des produits laitiers,
20:58 notamment la caséine, est une protéine pro-inflammatoire.
21:00 J'ai 45 ans,
21:02 je pensais que j'allais pas m'en sortir,
21:04 que ça s'empirait,
21:06 j'avais des douleurs
21:08 à plusieurs endroits, puis là, je sens que ça
21:10 a comme réversé,
21:12 et puis, jusqu'à avoir
21:14 quasiment plus de douleurs.
21:16 Donc, je suis contente.
21:18 Du coup, je peux refaire du sport,
21:20 je peux refaire des choses que j'arrivais plus à faire.
21:22 On a parlé de nutrition,
21:26 mais micronutrition,
21:28 c'est vraiment une
21:30 discipline, une spécialité qui permet
21:32 d'optimiser de façon naturelle nos taux
21:34 de vitamines, de minéraux, d'acides gras,
21:36 notamment oméga-3, et ça joue
21:38 un rôle très important
21:40 au niveau de notre épée génétique.
21:42 Tout à fait, il y a pas mal de micronutriments comme ça
21:44 qui ont un impact directement
21:46 sur le contrôle des gènes,
21:48 notamment ce qu'on voit
21:50 dans le reportage, les oméga-3.
21:52 Beaucoup de bénéfices
21:54 qu'on attribue aux oméga-3,
21:56 cardiovasculaires, métaboliques,
21:58 sont liés à des modifications
22:00 de l'épigénome, c'est-à-dire directement,
22:02 on observe si on supplémente
22:04 des gens dans ce type
22:06 de bons gras.
22:08 - Donc, les petits poissons gras,
22:10 les poulets agiles bleus, les poulets végétales...
22:12 - Voilà, et donc on observe en effet
22:14 des modifications, donc pas de la structure
22:16 des gènes comme l'évoquait tout à l'heure
22:18 Dorgasmy, mais de la méthylation
22:20 d'une certaine activité des gènes
22:22 qui se modifie grâce à ce type
22:24 de substances. - Donc en fait, on fonctionne
22:26 mieux, notre organisme fonctionne mieux.
22:28 - La nutrition impacte directement
22:30 notre fonctionnement cellulaire. - On détoxifie mieux nos hormones,
22:32 on a un système cardiovasculaire
22:34 qui fonctionne mieux.
22:36 - Tout à fait, c'est une révolution quand même.
22:38 C'est vrai que vous évoquiez tout à l'heure
22:40 Darwin, là, où on était
22:42 sur l'ère du tout génétique, et on avait
22:44 mis à l'époque, on avait rejeté ce
22:46 pauvre Lamarck en disant qu'il n'y avait pas
22:48 d'héritage de ce
22:50 qu'on faisait dans notre vie. C'est pas vrai, ça c'est une notion très
22:52 importante, l'épigénétique, c'est aussi
22:54 on transmet à la génération
22:56 suivante notre mode de vie.
22:58 C'est quand même incroyable ça. - Oui, ça se
23:00 transmet en fait. - Ça se transmet.
23:02 - Ça se transmet en partie, il y a certaines
23:04 adaptations qui se transmettent, c'est ce qui fait que
23:06 quelqu'un qui va avoir
23:08 un mode de vie qui est
23:10 un peu délétère,
23:12 on va dire qu'il consomme beaucoup de sucre, etc.,
23:14 qui est très stressant
23:16 et tout, avant l'âge de la
23:18 reproduction, avant qu'il ait des enfants,
23:20 ça va se transmettre partiellement aux
23:22 enfants, et puis les enfants vont
23:24 partir avec cet handicap,
23:26 ou ça peut être l'inverse aussi, ils peuvent partir
23:28 aussi avec une bonne épigénétique,
23:30 et eux-mêmes peuvent décider aussi
23:32 de soit d'aller dans le même sens
23:34 ou d'aller dans le sens contraire,
23:36 et ça fait une interaction complète.
23:38 - Voilà, et de perdre tous les bénéfices engorgés par les parents,
23:40 c'est quand même dommage. Juste une dernière question
23:42 avant qu'on se quitte, concernant ces polymorphismes
23:44 génétiques dont on parlait tout à l'heure,
23:46 comment et où réaliser ces tests ?
23:48 En France, c'est un petit peu compliqué.
23:50 - Pas facile, en France,
23:52 en même temps, c'est des tests que quand on fait des recherches,
23:54 par exemple, d'hérédité,
23:56 c'est des polymorphismes qu'on regarde,
23:58 quand les gens recherchent leur hérédité,
24:00 donc on peut faire ça. En Belgique,
24:02 il y a pas mal de labos qui font ça.
24:04 Est-ce que je peux citer des noms ?
24:06 - Non, mais voilà, en Belgique,
24:08 aux Etats-Unis aussi,
24:10 notamment, comme vous le disiez,
24:12 quand on faisait des recherches en généalogie,
24:14 on peut aussi tester certains polymorphismes.
24:16 En tout cas, un grand, grand merci
24:18 à tous les deux, c'était passionnant,
24:20 et bravo, vous avez rempli votre mission,
24:22 parce que c'était pas simple de rendre ce type d'émission,
24:24 en tout cas ce type de sujet, aussi accessible.
24:26 Je pense qu'on a bien compris que l'épigénétique
24:28 ouvrait des perspectives incroyables,
24:30 déjà en termes de prévention personnalisée.
24:32 Donc, il n'y a pas de fatalité génétique,
24:34 on l'a bien compris, par notre hygiène de vie,
24:36 on peut agir sur l'expression de nos gènes,
24:38 c'est transmissible en plus aux générations futures.
24:40 L'épigénétique serait donc la clé
24:42 pour vieillir en bonne santé,
24:44 avec plusieurs paramètres à optimiser,
24:46 comme vous l'avez dit, l'alimentation
24:48 qui doit être anti-oxydante, anti-inflammatoire,
24:50 on ne l'a pas dit, mais n'oubliez pas
24:52 que c'est l'abeille qui se nourrit
24:54 de gelée royale, qui devient la reine,
24:56 donc le sucre est vraiment à diminuer.
24:58 La gestion du stress aussi,
25:00 et l'activité physique qui doit être régulière,
25:02 sans oublier de se faire plaisir.
25:04 Voilà, c'est la combinaison de tous ces facteurs.
25:06 Merci à tous les deux,
25:08 merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission,
25:10 merci à tous de nous avoir suivis,
25:12 et je vous donne rendez-vous très bientôt
25:14 pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
25:16 D'ici là, prenez soin de vous.
25:18 [Musique]
25:38 Le groupe VIVE vous a présenté
25:40 La Santé d'abord,
25:42 le programme qui prend soin de vous.
25:44 Groupe VIVE, pour une santé accessible à tous.

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