Mustapha Meftah, astrophysicien au LATMOS

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00:00 Je suis Mustapha Mefta, je suis un chercheur en physique solaire et en relation soleil-climat.
00:11 Je m'intéresse particulièrement à la problématique du réchauffement climatique.
00:16 D'un point de vue personnel, je suis né à Douai, dans le nord de la France.
00:22 Vous verrez à l'issue de cette discussion que j'ai eu quelques petites idées qui ont émergé dans mes bases au niveau du nord de la France.
00:33 Quel a été votre parcours d'étudiant ?
00:38 Mon parcours d'étudiant, comme j'ai expliqué, j'ai d'abord commencé mes études dans le nord de la France,
00:47 de la maternelle jusqu'au lycée à Douai.
00:54 J'ai évolué avec les mêmes personnes.
00:56 Ensuite, j'ai été faire mes études à Toulouse.
00:59 Là, j'ai intégré une grande école d'ingénieurs dans le domaine aéronautique et spatial.
01:05 Ensuite, j'ai fait un DEA à Paul Sabatier, avec des connexions avec l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse et l'ISAE, Aéro Toulouse.
01:18 Ensuite, j'ai fait une thèse en géosciences, orientée études de l'atmosphère.
01:27 Enfin, j'ai obtenu un diplôme, une habilitation à diriger des recherches en astronomie et en astrophysique.
01:36 C'est très centré vers l'étude de l'atmosphère de la Terre, l'étude des atmosphères planétaires, mais aussi l'étude des petits corps.
01:44 C'est directement en lien avec la conquête spatiale et l'étude des satellites.
01:50 Quel a été votre parcours professionnel ?
01:54 Mon parcours professionnel, tout d'abord, comme tout le monde, j'ai commencé par faire des petits travaux, mais mes parents m'ont poussé à faire des petits travaux.
02:02 C'est d'abord savoir travailler dans des milieux agricoles, mais aussi industriels.
02:09 Ça, c'était pendant les études. Ensuite, j'ai effectué aussi mon service militaire dans l'Est de la France.
02:21 Ce sont des premières expériences professionnelles.
02:24 Puis, j'ai travaillé chez Aérospatial.
02:28 Après avoir travaillé à court instant chez Aérospatial, cela m'a permis d'avoir une solide expérience du monde industriel.
02:36 J'ai été embauché au service d'aéronomie. C'est un laboratoire qui dépend du CNRS.
02:43 En 2009, le service d'aéronomie a fusionné avec le CETP pour former le LATMOS.
02:52 Depuis, je suis au LATMOS, un laboratoire qui dépend de trois tutelles, le CNRS, l'Université de Versailles 50 en Eveline et Paris-Saclay.
03:02 Évidemment, pour nous, Paris-Saclay, c'est quelque chose de très important.
03:06 Enfin, en termes d'expérience professionnelle, je suis enseignant, je donne des cours dans le cadre du Master New Space à l'Université de Versailles 50 en Eveline-Paris-Saclay.
03:18 Je fais aussi des interventions à l'ISAE, Super Aéros, pour donner des retours d'expérience sur le monde spatial et ce que l'on fait aujourd'hui.
03:29 Très bien. Quels sont vos domaines de recherche ?
03:34 Concernant les domaines de recherche, j'en ai deux.
03:39 Le premier, c'est que je m'intéresse énormément à la problématique du réchauffement climatique,
03:45 donc répondre à des questions clés pour pouvoir observer des variables climatiques essentielles.
03:51 Je vais m'intéresser notamment à l'étude du bilan radiatif de la Terre,
03:54 mais aussi à l'évolution suivie des gaz à effet de serre, comme le CO2, le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d'azote.
04:03 Et à un moment, comment ces éléments peuvent se connecter avec l'évolution globale de la température
04:09 et le lien avec tous les flux au sommet de l'atmosphère.
04:12 Un autre domaine d'intérêt pour moi, c'est la physique solaire.
04:17 Je m'intéresse à l'étude de la physique solaire, de ce corps.
04:20 C'est mon lien direct avec la partie astronomie-astrophysique.
04:24 Ce qui va m'intéresser, c'est d'étudier à un moment, par exemple, les éjections de masse coronales du Soleil,
04:31 son activité, et développer des technologies qui vont permettre de détecter le plus rapidement possible les tempêtes solaires
04:40 pour pouvoir prévenir à un moment d'éventuelles tempêtes géomagnétiques
04:44 et des effets qu'il peut y avoir au niveau de l'environnement terrestre.
04:47 Effectivement, parce que si ma mémoire ne me fait pas défaut, il y a de nombreuses interactions possibles
04:53 entre les éjections à la surface du Soleil par rapport aux satellites,
05:01 notamment les satellites d'orbite basse présentes, que ce soit dans le domaine de la météo ou d'autres satellites,
05:09 qui peuvent être impactés, bien entendu.
05:12 Oui, je confirme. On peut donner un exemple en termes de météorologie spatiale.
05:16 Il y a eu, il y a un peu plus d'un an, un événement, une éjection de masse coronale.
05:22 Il y a généré une tempête solaire qui se transforme en tempête géomagnétique.
05:28 Et au même moment, la société Starlink, justement, de notre Elon Musk, avait mis en orbite quarantaine de satellites.
05:38 Et ils ont été perdus.
05:39 Perdus parce que l'événement était tellement important qu'ils n'ont pas été capables de pouvoir mettre à poste les différents satellites.
05:46 Donc, on voit un peu l'intérêt, justement, de pouvoir étudier cette physique.
05:50 Et à un moment, quelque part, aussi, d'apprendre à respecter certaines règles,
05:53 c'est-à-dire de faire un suivi de l'environnement, l'environnement spatial,
05:57 et des conséquences que cela peut avoir au niveau des humains,
06:00 mais aussi des technologies comme j'ai déjà énoncé précédemment.
06:04 Alors, avez-vous eu une rencontre particulière durant votre parcours d'étudiant ou professionnel
06:13 qui vous a influencé pour vous orienter sur une carrière d'excellence liée à l'astrophysique et au spatial ?
06:21 Alors, comme j'ai expliqué, moi, j'ai été formé dans le nord de la France.
06:28 Et quand j'étais en CE1, j'ai eu un professeur, c'était dans les années 1970, au début des années 1980,
06:37 qui s'appelait M. Houde.
06:38 C'était un instituteur en classe de CE1.
06:41 Il nous a montré quelque chose de très intéressant, déjà un dispositif pour pouvoir visionner des films.
06:47 C'était quand même quelque chose de magique à l'époque.
06:49 On pouvait voir un petit cinéma.
06:53 Cela m'a fait penser à un film avec Philippe Noiret, qui s'appelait "Cinéma Paradiso".
06:58 Et ensuite, ce qu'il nous a montré, c'était vraiment passionnant.
07:03 Il nous a montré les premiers pas de l'homme sur la Lune.
07:07 Donc, on a vu avec lui le module qui a fait son atterrissage au niveau de la Lune.
07:16 On a vu les premiers pas de D. Armstrong.
07:19 C'était vraiment émouvant pour nous, une grande surprise.
07:22 Et ensuite, on avait fait un peu notre premier débat, entre nous, entre élèves et avec l'instituteur.
07:29 Je me souviens de cet événement parce que ça a eu un effet catalyseur en moi.
07:36 Qu'est-ce que représente le LATMOS ?
07:42 Le LATMOS, c'est une unité mixte de recherche qui dépend de trois tutelles.
07:49 L'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, le CNRS,
07:53 Centre National de Recherche Scientifique, et Sorbonne Université Sociale.
07:58 C'est un laboratoire qui est récent.
08:01 Il a été créé en 2009 et il est issu de la fusion entre le service d'aéronomie et le CETP.
08:08 Moi, auparavant, j'étais au service d'aéronomie.
08:11 J'ai commencé ma carrière scientifique au service d'aéronomie.
08:15 Le service d'aéronomie, c'est le plus ancien laboratoire spatial français.
08:20 Il a été créé en 1958.
08:22 Déjà, à l'époque, pour étudier l'atmosphère, notamment en utilisant des sondes Véronique
08:30 qui étaient lancées depuis le sol algérien à Maguire.
08:36 Ça permet d'avoir une connexion avec notre histoire, avec notre passé.
08:41 C'est vraiment quelque chose d'important.
08:43 Que fait le LATMOS ?
08:45 Le LATMOS va s'intéresser à l'étude de l'atmosphère de la Terre,
08:48 tout ce qui est en lien avec l'atmosphère de la Terre.
08:51 On va s'intéresser aux atmosphères planétaires,
08:53 mais aussi à l'étude des atmosphères planétaires et à l'étude des petits corps.
08:57 L'espace, c'est quelque part une bénédiction pour ce laboratoire.
09:01 Cela permet justement de pouvoir répondre à des questions,
09:04 à des questions scientifiques clés qui vont de l'étude du climat,
09:08 du réchauffement climatique, l'étude des atmosphères
09:10 et les conséquences en lien avec cela,
09:12 mais aussi l'étude des planètes, de notre système solaire et bien plus encore.
09:20 Qu'est-ce qu'un CubeSat ?
09:22 Bonjour, aujourd'hui, je vous parle des CubeSats.
09:32 Les CubeSats sont de petits satellites qui orbitent autour de la Terre.
09:37 Sans surprise, et comme leur nom l'indique,
09:40 ils ont la forme d'un cube d'environ 10 cm de côté,
09:44 et pèsent seulement 1,5 kg.
09:47 Juste assez grand pour tenir dans une main et donner un accès à l'espace.
09:51 Imaginé à la fin des années 90,
09:57 le concept CubeSat s'est largement répandu depuis.
10:01 Il est notamment utilisé par les chercheurs du LATMOS
10:04 pour répondre à des questions clés scientifiques,
10:07 avec notamment la mission UVSQSat.
10:10 Ce qui est pratique avec ces petits satellites,
10:12 c'est qu'ils peuvent être développés rapidement.
10:15 Ils se combinent les uns avec les autres comme des briques de Lego,
10:18 par deux comme InspireSat-7,
10:21 par trois comme iSat,
10:23 ou même par six, comme la future mission UVSQSat-NG.
10:27 Ce sont des outils très pratiques,
10:29 car ils se construisent et se testent simplement
10:32 avec des pièces faciles à trouver.
10:34 Certains CubeSats nécessitent néanmoins la mise en œuvre de systèmes complexes
10:38 propres aux axes de recherche développés dans les laboratoires.
10:42 Toutes les faces d'un CubeSat sont généralement recouvertes de cellules solaires
10:47 pour disposer de suffisamment d'énergie électrique en orbite.
10:51 Car ces satellites fonctionnent avec peu d'énergie.
10:54 Ils disposent des mêmes fonctionnalités que les gros satellites.
10:58 Ils sont équipés d'antennes pour communiquer avec les stations-sol de réception des données.
11:03 Ils utilisent très souvent des fréquences radioamateurs.
11:06 La conception de ces satellites est donc plus accessible
11:10 et permet aux étudiants, aux laboratoires de recherche français
11:13 ou à des petites structures industrielles
11:16 de lancer leurs propres missions d'observation de la Terre
11:19 et d'exploration de l'Univers.
11:21 Les CubeSats occupent peu d'espace.
11:24 Ils sont donc souvent lancés par grappes d'une dizaine, voire d'une trentaine,
11:28 et partagent parfois le lanceur avec de gros satellites commerciaux,
11:32 profitant ainsi du vol.
11:34 En permettant un accès à l'espace facile et peu coûteux,
11:37 qui sait quelles découvertes ces nouveaux explorateurs vont-ils faire,
11:41 seuls ou en groupe ?
11:43 UVS CubeSat est le premier nanosatellite du LATMOS
11:48 qui a été lancé très récemment, il y a un peu moins de deux ans,
11:53 via un lanceur Falcon 9, pour l'étude du climat.
11:57 Alors, en quoi consiste plus précisément cette mission ?
12:01 Quelle est la durée de cette mission ?
12:04 Quels peuvent être les impacts positifs à la suite de la récolte de données
12:08 de cette mission ?
12:10 Alors, UVS CubeSat, c'est un satellite qui a été mis en orbite
12:14 le 24 janvier 2021 depuis la Floride.
12:19 Donc, c'est un petit satellite dont la durée de vie initiale
12:23 devait être d'une année.
12:25 Donc, vous voyez que nous sommes à plus de deux ans.
12:28 Donc, déjà, au niveau des technologies développées,
12:31 c'est un grand succès.
12:33 Donc, trois objectifs pour UVS CubeSat.
12:35 Le premier, c'est un objectif pédagogique, parce qu'on cherche justement
12:40 à former les jeunes vis-à-vis des technologies spatiales
12:44 au travers d'applications concrètes.
12:46 Nous avons des objectifs technologiques.
12:48 Cela nous permet de tester de nouvelles technologies,
12:52 de nouveaux dispositifs, de nouvelles charges utiles.
12:55 Et enfin, pour moi, il y a aussi un objectif scientifique.
12:58 Donc, l'objectif scientifique, c'est de réfléchir.
13:01 L'idée, c'est de savoir comment on peut utiliser ces petits satellites
13:06 pour pouvoir mettre en œuvre des constellations de satellites
13:10 pour répondre à des questions clés.
13:12 Et la question clé pour moi, c'est l'étude du bilan radiatif de la Terre.
13:16 Il faut savoir que le bilan radiatif de la Terre,
13:19 c'est le paramètre le plus important.
13:22 C'est encore plus important que faire un suivi de la température de la planète,
13:26 parce que cela nous donne un effet direct des interactions sol-atmosphère.
13:31 Donc, pour pouvoir réaliser cette observation,
13:34 il nous faut justement des satellites, car ces mesures sont faites
13:36 au sommet de l'atmosphère.
13:38 Et ce qu'il y a d'intéressant avec les petits satellites,
13:41 c'est qu'on peut envisager de les mettre en constellation.
13:45 Et une des questions importantes vis-à-vis du bilan radiatif de la Terre,
13:48 c'est de faire un suivi en temps réel,
13:51 mais aussi d'avoir une très bonne résolution spatiale.
13:54 Et la question fondamentale, c'est comment on utilise ces petits satellites
13:59 pour avoir une observation avec une excellente résolution spatiale,
14:03 par exemple une dizaine ou une centaine de kilomètres,
14:06 et une excellente résolution temporelle.
14:09 Typiquement, avoir un passage, une revisite de l'ordre de 2 à 3 heures.
14:14 Et ça, c'est fondamental pour pouvoir alimenter les modèles climatiques,
14:19 pour pouvoir avoir une meilleure idée de l'évolution du climat,
14:23 de sa future orientation.
14:25 Et enfin, ce qui est fondamental,
14:27 quelle solution on va pouvoir mettre en avant
14:29 pour pouvoir développer des solutions d'atténuation.
14:33 Alors, qu'est-ce qu'on a réussi à faire ?
14:35 On a déjà atteint ces trois objectifs,
14:38 c'est-à-dire former les personnes, former les jeunes,
14:41 de développer de nouvelles technologies,
14:44 je vous expliquerai après par la suite que l'on a amélioré
14:47 dans notre nouveau satellite qui s'appelle InspireSat 7,
14:50 et enfin tester cela.
14:54 Au bout de deux ans, on obtient bien des cartes de flux.
14:58 On a un flux solaire absorbé, un flux solaire réfléchi,
15:04 et enfin un rayonnement infrarouge, thermique, de la planète.
15:09 On arrive bien à faire ces mesures,
15:11 mais pour pouvoir aller au-delà,
15:13 comme on dit, au-delà de l'état de l'art,
15:15 il faut mettre en œuvre une constellation de satellites.
15:18 C'est la clé, c'est l'enjeu,
15:20 et c'est ce que nous essayons de mettre en place.
15:22 Un des paramètres clés aussi pour répondre à cette question,
15:25 c'est qu'un laboratoire de recherche se focalise
15:28 sur la mise en place de prototypes,
15:31 de dispositifs complètement nouveaux.
15:34 Ensuite, la mise en œuvre d'une constellation
15:37 ou d'un ensemble industriel doit justement être déléguée
15:42 à des entreprises, des entreprises privées.
15:45 C'est un peu notre stratégie et ce que l'on cherche à mettre en place.
15:49 Dans la même dynamique que la précédente question,
15:55 vous avez aussi envoyé un deuxième satellite
15:57 qui a été mis en orbite le 15 avril 2023,
16:01 qui correspond plus spécifiquement à la mission InspireSat-7.
16:06 Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
16:09 InspireSat-7, c'est un satellite qui a,
16:14 comme vous l'avez dit, été mis en orbite le 15 avril 2023.
16:17 Depuis la base militaire de Vandenberg en Californie,
16:21 pour nous, ça a été différent parce que les process
16:25 de mise en orbite ont été légèrement différents.
16:28 Que fait ce satellite ?
16:30 Déjà, il va réaliser les mêmes observations que UV-SQ-Sat.
16:37 On va à nouveau s'intéresser au bilan radiatif de la Terre
16:40 et on va avoir deux satellites en orbite
16:43 qui vont être à des heures locales différentes.
16:47 Nous avons sélectionné une orbite différente.
16:50 Cela va nous permettre d'améliorer notre compréhension
16:54 vis-à-vis des observations pour pouvoir envisager
16:57 quelle va être la meilleure constellation de satellite
17:01 pour pouvoir répondre à ce besoin.
17:04 L'objectif d'InspireSat-7, c'est de consolider les mesures du VSQ-Sat.
17:10 On a amélioré les technologies.
17:12 Ce que je peux vous dire déjà, c'est que nous avons de meilleurs résultats.
17:15 C'est beaucoup plus précis.
17:16 C'est déjà une très bonne nouvelle après une quinzaine
17:19 ou une vingtaine de jours en orbite.
17:21 Ensuite, on va tester de nouvelles technologies.
17:24 On a intégré un module sans fil.
17:28 On s'intéresse à réduire les harnais électriques
17:31 à l'intérieur des satellites.
17:33 Donc, faire des tests de technologies sans fil.
17:36 On va aussi tester de nouvelles technologies
17:39 pour pouvoir faire des mesures de l'éclairement solaire
17:42 dans l'ultraviolet, l'éclairement solaire spectral.
17:45 Donc, tester de nouvelles technologies vis-à-vis des photodétecteurs.
17:49 On va aussi s'intéresser à la mise en œuvre d'un nouveau module
17:54 qui est développé avec l'Onera, qui est une carte
17:57 qui permet de faire une étude de la ionosphère,
18:01 donc une des couches de l'atmosphère.
18:03 C'est pareil, ce module a déjà été testé avec succès.
18:07 J'en profite pour féliciter mes collègues de l'Onera
18:10 vu que cette carte électronique fonctionne très bien.
18:15 Enfin, on va aussi tester de nouvelles technologies
18:20 pour faire de la communication dans l'espace.
18:23 Pour cela, nous travaillons avec les radioamateurs.
18:26 Nous avons développé une carte électronique qui s'appelle Spino.
18:30 Moi-même, je suis radioamateur.
18:32 Mon nom de code, c'est F4XO.
18:36 Donc, je fais partie de cette communauté radioamateur.
18:40 Avec Amsat Francophone et l'Electrolab, une société qui s'appelle Adrelys,
18:45 nous avons mis en œuvre une carte électronique
18:47 qui permet de faire de la communication radioamateur.
18:50 C'est important parce que ça permet de tester aussi
18:52 de nouvelles technologies de communication.
18:56 On est à la fois sur des objectifs qui sont, à nouveau,
19:00 pédagogiques, scientifiques, mais aussi technologiques.
19:04 Un des paramètres clés pour ces différentes missions,
19:07 c'est que nous faisons partie d'un regroupement qui s'appelle Inspire.
19:11 C'est un réseau international qui met en avant l'éducation,
19:16 la recherche et aussi la communication entre les nations
19:20 vis-à-vis de la recherche scientifique.
19:24 Il faut le rappeler, au niveau des radioamateurs,
19:26 ils ont une expertise non négligeable, en France notamment,
19:31 sur tout ce qui concerne les satellites en basse orbite
19:36 et plus spécifiquement les CubeSats.
19:38 Ils ont des connaissances et une expertise non négligeable
19:43 à considérer, bien entendu.
19:46 Oui, je confirme. Il y a un autre paramètre qui est important.
19:49 C'est une communauté qui est assez sympathique.
19:52 Et puis surtout, ce sont des passionnés.
19:54 Quand on travaille avec des passionnés, c'est ce qui va faire la différence.
19:57 C'est-à-dire qu'à un moment, les personnes ne vont pas compter leur temps.
20:00 Elles ne sont pas intéressées par l'argent, parce qu'on en parlera.
20:04 J'ai justement écrit un livre qui parle de cette problématique
20:06 en lien avec le New Space.
20:08 Beaucoup de personnes s'orientent vers des activités
20:11 avec des intérêts qui peuvent être économiques.
20:13 On peut le comprendre, mais la conquête spatiale,
20:16 elle est d'abord nourrie par la passion et par l'envie,
20:19 l'envie de découverte, l'envie d'aller plus loin.
20:22 Ça, c'est vraiment un des moteurs de la communauté radioamateure,
20:25 mais aussi de la majorité des chercheurs.
20:29 Vous avez écrit un excellent livre,
20:32 "L'espace et le New Space au service du climat",
20:35 qui résume parfaitement votre conscience de l'importance du spatial,
20:39 mais aussi les différents acteurs présents,
20:43 ainsi que l'utilité grandissante des divers satellites
20:47 dans le domaine sur le climat.
20:50 Pouvez-vous nous présenter brièvement ce travail ?
20:54 Pour moi, l'idée, c'était de partir d'abord sur un constat,
20:59 et de savoir que l'enjeu fondamental du XXIe siècle,
21:04 c'est cette problématique du réchauffement climatique.
21:07 L'idée, pour moi, c'était de savoir comment on pouvait
21:10 essayer d'utiliser nos forces pour pouvoir répondre
21:14 à cette problématique et trouver des solutions.
21:17 Un, c'est observer ce qui se passe.
21:23 Deux, comprendre, agir, et enfin mettre en œuvre
21:28 des propositions d'atténuation.
21:31 L'idée, c'est de montrer que l'espace et les satellites
21:37 peuvent répondre à cet enjeu,
21:40 peuvent nous permettre d'observer l'ensemble des variables
21:43 climatiques essentielles.
21:45 Il y en a 52, et il faut savoir que plus de la moitié
21:49 des variables climatiques essentielles ne peuvent être observées
21:51 que depuis l'espace.
21:53 C'est un constat, ce qui montre l'intérêt fondamental
21:56 du spatial vis-à-vis de l'observation de la Terre.
22:03 L'autre paramètre qui est aussi important,
22:05 c'est que l'on a vu émerger de nouveaux acteurs,
22:08 ce qu'on appelle les acteurs du New Space.
22:10 C'est un phénomène qui a commencé depuis un moment aux États-Unis.
22:14 Certains sont célèbres, comme Elon Musk, Jeff Bezos,
22:18 ou encore Richard Branson, dans un autre registre.
22:23 J'ai aussi essayé de réfléchir à quels étaient réellement
22:27 leurs objectifs.
22:29 C'est aussi une alerte vis-à-vis de leur vision de l'espace,
22:32 qui peut être différente de celle des scientifiques.
22:36 Ce qui est fondamental, c'est de pouvoir maintenir
22:38 une institutionnalisation par le haut.
22:41 C'est l'institution, à un moment, qui doit orienter les choix
22:44 vis-à-vis de la stratégie d'observation, et pas, d'une certaine manière,
22:49 l'industrie ou le monde privé, parce qu'à un moment,
22:52 il peut y avoir des conflits d'intérêts.
22:55 Si on regarde de près, et c'est ce que j'explique dans le livre,
22:58 on voit clairement que la vision des acteurs majeurs du New Space
23:03 est quand même orientée conquête spatiale.
23:06 Ça peut se comprendre.
23:07 Par exemple, si je prends l'exemple d'Elon Musk,
23:11 il a été marqué par les livres d'Asimov, notamment "Fondation".
23:15 Donc oui, c'est un passionné de l'espace,
23:18 par contre, sa vision peut être dangereuse.
23:21 Nous, on s'interroge à savoir si vraiment on n'a plus d'autres solutions.
23:26 Oui, il faut tout faire pour essayer de trouver une solution
23:28 pour se diriger vers Mars, mais aujourd'hui, il n'y a pas de plan B.
23:32 La priorité, c'est la planète, c'est le plan A.
23:35 Pareil, dans un autre registre, quand on regarde de plus près
23:38 ce qui est expliqué par Michael Bezos, lui, il a aussi été formé à Princeton.
23:43 À un moment, un de ses enseignants a écrit un livre
23:46 justement sur l'utilisation de l'espace et ses grosses stations spatiales,
23:52 où il est expliqué qu'il serait intéressant de mettre les humains
23:56 dans des grosses stations spatiales.
23:58 Ce qui est dit, qui est quand même inquiétant aussi,
24:01 c'est que la Terre deviendrait un grand parc national comme le Yellowstone.
24:05 En arrière-plan, vous avez le pont de San Francisco.
24:08 Alors, juste derrière, il y a aussi un parc national.
24:11 Donc, c'est inquiétant quand même d'entendre des personnes qui disent
24:14 « on va vivre dans l'espace et puis on viendra sur la planète Terre
24:17 comme dans un parc national ».
24:19 Donc, c'est une interrogation, un questionnement par rapport à ce qui est mis en place.
24:23 Et enfin, aussi une interrogation par rapport aux acteurs actuels du New Space,
24:27 même en France, par rapport à leur volonté de mettre en place
24:31 une nouvelle conquête spatiale.
24:33 Parce que là, vous comprenez que nous, on est plus orienté vers un spatial
24:36 qui permet de répondre à des questions et à des enjeux fondamentaux
24:40 plutôt que d'imaginer de faire n'importe quoi dans l'espace,
24:44 d'avoir un Far West dans l'espace, et ça, c'est inquiétant.
24:48 Donc, j'ai poussé ces différents axes.
24:52 Et ensuite, j'ai essayé dans le livre d'expliquer pourquoi c'est important
24:56 de mettre en place ces constellations de satellites
24:59 et comment justement l'industrie peut aider la recherche française,
25:04 peut aider l'État, peut aider l'Europe.
25:06 Parce qu'il y a de gros enjeux au niveau européen actuellement,
25:10 notamment au niveau de la souveraineté.
25:13 Vous savez qu'on est en difficulté vis-à-vis des lanceurs.
25:17 J'ai espoir parce que des solutions, normalement, vont être trouvées
25:22 parce que c'est fondamental d'avoir une autonomie stratégique.
25:26 Et ensuite, justement, j'explique très bien l'historique de la conquête spatiale
25:30 et les difficultés qui ont déjà été rencontrées par l'Europe,
25:33 notamment avec la mise en orbite des lanceurs Europa
25:36 dans la fin des années 1970, avec les difficultés pour pouvoir développer un lanceur,
25:41 notamment liées à des problèmes de millefeuille institutionnelle.
25:45 Mais au final, l'Agence spatiale européenne a été créée,
25:49 c'est ce qui a permis justement de développer le lanceur Ariane.
25:53 J'ai espoir parce que de par le passé, on a vu que des solutions étaient possibles.
25:59 C'est un peu ce qui est expliqué dans le livre.
26:02 Enfin, je terminerai par un autre paramètre qui est clé, c'est la prise de risque.
26:06 La prise de risque, c'est quelque chose de fondamental.
26:09 À un moment, il faut que des personnes, des visionnaires,
26:12 puissent développer leur stratégie et il faut les laisser prendre des risques.
26:16 On sait clairement qu'à un moment, les personnes qui vont prendre des risques,
26:20 vont avoir des échecs.
26:22 Alors, est-ce qu'on peut parler d'échecs ?
26:24 Moi, j'aurais tendance à vous dire uniquement que ce sont des apprentissages.
26:27 Il faut transformer l'échec en apprentissage et avoir un retour d'expérience.
26:31 On l'a vu, que ce soit les très grands acteurs actuels du space et du spatial,
26:38 à un moment, le fait d'avoir un lanceur qui ne fonctionne pas du premier coup,
26:43 quelque part, c'est normal.
26:45 On est en train d'apprendre et ça, c'est fondamental.
26:48 C'est justement ce qu'on met en place au travers de nos petits satellites,
26:51 comment les mettre en orbite rapidement.
26:54 Parce qu'une autre question fondamentale aussi, que l'on a vue au niveau de notre entourage,
26:58 c'est qu'il faut donner du sens.
27:00 On a traversé plusieurs crises de suite.
27:03 On a eu la crise du Covid, nous avons les guerres actuelles en Ukraine.
27:09 Il y a beaucoup de guerres un peu partout dans le monde.
27:11 On est dans des situations qui sont très compliquées actuellement.
27:14 C'est très délicat et ça, c'est important parce que ça permet aussi de montrer aux jeunes
27:19 et à beaucoup de monde, qu'on a besoin d'espoir,
27:23 on a besoin de montrer qu'on est capable de le faire nous-mêmes.
27:26 Ce que j'explique notamment dans le livre aussi, c'est la volonté d'avoir,
27:32 à un moment, une autonomie dans le développement des activités
27:37 et de pousser tout ce qui peut être fait au niveau local.
27:41 L'avenir, c'est évidemment le local, c'est consommer local,
27:45 c'est essayer de développer le plus de choses au niveau local
27:48 et ça, c'est un des points fondamentaux qui me permet de converger vers un des derniers points du livre.
27:54 C'est d'expliquer comment on fait pour répondre à deux besoins scientifiques
27:58 qui font partie de mes thématiques de recherche.
28:01 Un, répondre aux questions d'observation et de suivi des variables climatiques essentielles
28:07 en utilisant ces satellites en orbite basse.
28:10 Et deux, de développer une autre petite constellation de satellites
28:14 qui peuvent être sur des orbites géostationnaires au niveau du point de La Grange,
28:18 par exemple, pour pouvoir observer les colères du soleil.
28:21 Parce que nous sommes dans un monde qui est hyper technologique, qui est fragile,
28:25 et à un moment, la nature, qu'on le veuille ou non, est plus forte que nous.
28:29 Donc, on doit à un moment rester humble devant l'espace, c'est quelque chose qui est colossal.
28:36 C'est pour ça qu'en conclusion de ce livre, j'explique que l'espace est un sanctuaire sacré à préserver,
28:43 c'est quelque chose d'important à préserver, et il y a des règles à respecter.
28:47 Et les règles à respecter, c'est qu'à un moment, il y a des traités, normalement,
28:51 des traités de l'espace qui ont été mis en place.
28:54 Il faut savoir qu'il y en a six.
28:56 Le dernier qui a été mis en place, c'est en 1979, et depuis nous n'avons pas progressé.
29:01 Donc aujourd'hui, c'est primordial de pousser les États à mettre en œuvre une discussion
29:08 pour pouvoir respecter l'espace, le considérer comme un sanctuaire sacré à préserver,
29:14 et ce n'est pas une nouvelle ère de jeu, et pourtant c'est ce qui est en train de se mettre en place,
29:19 que ce soit au niveau militaire ou au niveau commercial.
29:22 On peut aussi s'interroger, par exemple, sur la mise en orbite d'une multitude de satellites
29:27 des constellations Starlink, mais aussi Guowang du côté chinois, c'est très inquiétant,
29:33 parce que l'espace, à un moment, peut être congestionné.
29:36 C'est un peu tout ce que j'essaye d'expliquer dans le livre, c'est une forme d'orientation scientifique,
29:42 et enfin une interrogation sur est-ce que c'est raisonnable ce que l'on fait,
29:47 et puis je terminerai juste par cette phrase pour dire est-ce que c'est éthique et moral,
29:51 où est l'éthique et où est la morale.
29:54 C'est important, effectivement.
29:57 Dans vos domaines de spécialité, quels sont les défis à court et à moyen terme ?
30:06 Les défis, si je commence d'abord par l'étude du climat et l'observation de la Terre,
30:13 ce qui serait très important, c'est d'arriver à avoir des observations en temps quasi réel de notre planète.
30:21 Si vous prenez un exemple, vous avez l'atmosphère,
30:25 si on arriva à avoir une vision du profil vertical de l'atmosphère,
30:31 avec par exemple 80 pas de résolution entre 0 et 100 km d'altitude,
30:38 et ensuite d'avoir des mesures à différents points de la planète
30:44 avec une excellente résolution spatiale,
30:47 ce serait fondamental pour pouvoir faire un pas en avant au niveau de la qualité des modèles climatiques.
30:55 C'est directement lié à l'observation avec les satellites,
30:59 donc utiliser l'espace pour pouvoir observer la Terre et quelque part nous préserver, nous protéger.
31:06 C'est en lien avec la partie climatique.
31:11 Vis-à-vis de la physique solaire ou de la météorologie de l'espace,
31:15 ce qui est important, c'est d'arriver à détecter le plus rapidement les éjections de masse coronale,
31:21 parce que plus on va détecter ces éjections de masse coronale,
31:26 et notamment à leur naissance,
31:29 on va pouvoir être capable d'anticiper une tempête solaire et savoir si elle est géo-effective.
31:35 Géo-effective, ça veut dire qu'elle va se diriger vers la Terre et avoir des conséquences.
31:39 Il y a un événement à la fin du XVIIIe siècle qui s'appelle l'événement Carrington,
31:44 c'est justement une méga grosse tempête solaire qui s'est dirigée vers la Terre
31:49 et qui a eu des conséquences dramatiques.
31:51 A l'époque, il y avait des télégraphes, donc les conséquences étaient moindres,
31:55 mais si aujourd'hui on avait un événement de ce type, ça pourrait avoir des conséquences dramatiques.
31:59 Tout l'enjeu, c'est de savoir aussi observer l'espace pour pouvoir éviter ou anticiper des catastrophes
32:09 qui sont naturelles, issues de l'environnement naturel de l'espace.
32:14 Que conseillez-vous aux jeunes filles et aux jeunes garçons intéressés par les sciences en général,
32:23 et l'astrophysique et le spatial en particulier ?
32:26 Ce qu'on peut leur conseiller déjà, c'est d'aller lire quelques livres.
32:33 Il y a quelques livres qui sont intéressants.
32:35 Vous pouvez regarder par exemple les livres "Fondation" d'Asimov.
32:39 Moi, étant jeune, j'avais lu à un moment "Chronique martienne" d'Horatio Bradbury,
32:45 ça m'avait passionné.
32:47 Vous avez une multitude de livres et de films.
32:51 Donc ça, c'est déjà une des choses.
32:53 Et ensuite, pour leurs études, c'est d'avoir une bonne maîtrise des matières scientifiques,
32:59 de la mathématiques, de la physique, mais pas que, et aussi des langues.
33:05 Par exemple, l'anglais.
33:07 Donc ça, c'est la partie éducation.
33:09 Mais le plus important pour eux, c'est la passion et l'envie.
33:12 Donc à partir du moment où une personne est passionnée et a envie de travailler dans ce domaine,
33:17 il faut qu'elle persévère et elle va finir par y arriver.
33:20 Parce que ce qu'il y a de très important aujourd'hui pour nous,
33:23 c'est de pouvoir attirer vers nous des personnes qui sont passionnées,
33:28 mais aussi des visionnaires.
33:30 Parce que la conquête spatiale a pris une nouvelle tournure ces dernières années
33:35 avec l'émergence du New Space et les conséquences que ça peut avoir
33:39 au niveau positif comme négatif.
33:41 Mais ce qu'il y a de fondamental, c'est d'avoir des personnes qui sont optimistes et passionnées.
33:46 Donc oui, si des jeunes sont intéressés par la conquête spatiale,
33:52 c'est quelque chose de positif.
33:54 Concernant maintenant la partie astronomie, astrophysique et la physique,
33:59 et les sciences un peu plus quelque part, c'est un peu moins direct,
34:04 c'est plus complexe potentiellement à comprendre, mais c'est pourtant fondamental.
34:08 Parce que très souvent, beaucoup de personnes vont nous demander "mais à quoi ça sert ?"
34:11 Il faut savoir déjà que l'exploration de l'univers, au-delà de l'espace,
34:18 c'est très important parce que ça nous permet de comprendre nos origines,
34:22 de savoir d'où l'on vient, et donc c'est fondamental.
34:25 Donc cette quête de recherche fait partie de la vie.
34:29 Vous donnez aussi de multiples exemples depuis les débuts de l'Homme.
34:36 On a vu depuis les débuts de l'humanité que l'Homme en permanence a essayé
34:40 de découvrir de nouveaux mondes et de s'échapper.
34:45 Vous avez la mythologie grecque avec Icarus et Dédale,
34:48 mais aussi vous pouvez regarder l'aventure d'Ibn al-Farinas,
34:52 qui est un berbère qui vivait en Andalousie, aux alentours de l'an 800,
34:56 qui a fait une expérience du vol en s'équipant de plumes d'oiseaux.
35:02 Il s'est élevé d'un minaret depuis Cordoue, et puis il a volé sur une certaine distance.
35:08 C'est attesté, mais il a oublié une chose, c'est l'atterrissage.
35:13 C'est ce qui montre l'intérêt du retour par l'expérience.
35:18 À l'atterrissage, il s'est fait très mal au dos,
35:20 et il a compris que l'oiseau avait une queue qui lui permettait d'atterrir.
35:23 Après, on a vu l'envol des frères Wright, et puis ce qui est passionnant,
35:28 c'est le premier homme dans l'espace, Yuri Gagarin, qui était un soviétique,
35:33 et les premiers pas de l'Homme sur la Lune.
35:37 C'est ce qui doit être montré aux jeunes, pour leur montrer cette envie,
35:42 cette volonté d'aller au-delà, et le courage qu'il faut pour y arriver.
35:49 Ces différents personnages ont pris des risques.
35:52 C'est un petit message que j'envoie, et le dernier point,
35:56 c'est de leur dire que les technologies spatiales, finalement, c'est simple.
36:01 Ce qui est important, ce n'est pas forcément d'avoir une grosse maîtrise
36:04 de l'étude de l'éthique mathématique, mais de la compréhension et du sens.
36:08 Ce qui est important, c'est vraiment de comprendre les choses
36:10 et de leur donner un sens, un sens physique, un sens réel.
36:13 Pour terminer, pour finir, les associations scientifiques et techniques
36:17 sont-elles pour vous une nécessité au sein de notre société, et surtout, pourquoi ?
36:23 Alors, ces associations, oui, elles sont fondamentales,
36:27 parce que je pense que déjà, c'est ce qui va permettre de faire le lien,
36:31 de notre côté, entre le monde de la recherche et le grand public.
36:36 Donc, les associations, notamment en vocation scientifique,
36:40 elles vont, à un moment, faciliter la vulgarisation scientifique.
36:44 Et ça, c'est quelque chose qui est fondamental.
36:47 Elles vont aussi permettre d'avoir d'autres moyens de communication
36:52 pour pouvoir cibler d'autres personnes.
36:57 Donc, ça, c'est fondamental, parce qu'aujourd'hui,
36:59 nous sommes dans une période, comme j'ai déjà expliqué, assez particulière.
37:02 Il y a un besoin de rupture, de renouveau.
37:06 Typiquement, les organisations spatiales et l'espace
37:10 doivent être représentatifs de la société civile.
37:13 On peut aussi s'interroger sur la représentativité des entités
37:19 et des organismes spatiaux vis-à-vis de la société civile.
37:24 Et donc, toutes les associations, justement,
37:27 elles vont permettre, à un moment, aussi de laisser parler différentes personnes
37:31 qui vont donner différents points de vue.
37:34 Et ça, c'est ce qui va, à un moment, faire avancer le débat.
37:36 On n'est pas forcément d'accord sur tout,
37:39 mais on est quand même dans un pays libre et démocratique.
37:42 Et tout l'enjeu et tout l'intérêt, c'est que les gens puissent s'exprimer.
37:45 Et à un moment, évidemment, si on commet une erreur,
37:49 on doit l'admettre et rester modeste.
37:52 J'avais cru ou compris cela à un moment.
37:55 Et puis, peut-être que j'avais fait fausse route.
37:58 C'est ça, et c'est tout l'intérêt, justement, de ces associations.
38:03 C'est d'avoir un son de cloche indépendant
38:08 qui permet, à un moment, d'envoyer un signal, pour moi, vers le grand public.
38:15 Les associations peuvent aussi aider à envisager ou à imaginer la suite.
38:21 Et notamment, je parle de conquête spatiale.
38:23 Vous voyez, on a plusieurs spationautes français.
38:27 Ce qui sera intéressant aussi dans l'avenir, c'est d'imaginer ou d'envisager
38:32 qu'un Français, notamment qui soit né en Guyane,
38:36 puisse être la prochaine personne qui puisse aller dans l'espace.
38:41 Et cela, ce serait un petit clin d'œil à l'histoire.
38:44 Parce que si vous regardez un peu l'histoire de la conquête spatiale,
38:48 initialement, les bases de tir étaient en Algérie.
38:52 Il y avait plusieurs noms.
38:54 Il y avait des noms de personnes.
38:57 Par exemple, il y avait un des sites qui pouvait s'appeler Béatrice.
39:01 Et ensuite, pour des raisons évidemment historiques,
39:05 cela s'est déplacé vers la Guyane.
39:08 On appelle le centre spatial guyanais le CSG.
39:12 Ce serait intéressant, au regard de l'histoire,
39:16 que dans les cinq ou dix années qui viennent,
39:19 qu'une personne soit sélectionnée et soit issue de la Guyane française.
39:24 Pour moi, ce serait une bonne chose.
39:26 Merci.
39:28 Sous-titrage ST' 501
39:31 © SETTE inc.
39:34 [Sous-titrage ST' 501]
39:37 [Sous-titrage ST' 501]
39:40 [Sous-titrage ST' 501]
39:43 [Sous-titrage ST' 501]
39:46 [SILENCE]

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