Attaques du 7 octobre : «Ce n'est pas une prise d'otage qui a eu lieu, c'est une rafle», estime Frank Tapiro

Europe 1

01/12/2023

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Frank Tapiro, expert en communication, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur la libération de l'otage Franco-Israélienne Mia Schem ce jeudi. Depuis, Israël a confirmé la fin de la trêve et la reprise des bombardements.
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00:00 - Il est 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le publicitaire Franck Tapiro.

00:04 - Bonjour Franck Tapiro, bienvenue sur Europe 1, l'actualité en direct ce matin.

00:09 On apprend il y a moins d'une heure la reprise des combats, la trêve est rompue.

00:13 La question qui se pose ce matin Franck Tapiro, c'est pourquoi finalement cette trêve n'a pas été prolongée

00:19 jusqu'à, on l'espérait, au moins dimanche, on parlait d'une dizaine de jours.

00:22 Là ça reprend parce que hier beaucoup d'incidents et puis des tirs de roquettes.

00:26 La question qui se pose, est-ce que le Hamas en avait marre finalement de cette trêve,

00:30 considérait avoir atteint ses buts dans cette interruption des combats depuis une semaine ?

00:34 - C'est vrai que le Hamas, vous savez, mais j'arrête pas de dire qu'il faut être très prudent,

00:36 on n'a pas d'interlocuteur normal, on a des monstres en face de nous.

00:39 Il faut juste se rappeler ce qui s'est passé le 7 octobre, même avant d'ailleurs le 7 octobre,

00:42 comment est-ce qu'ils traumatisent à la fois Israël et leur population.

00:45 - Des monstres qui malgré tout, Franck Tapiro, qui réfléchissent et qui ont une tactique et qui ont une stratégie.

00:52 - Oui enfin une stratégie d'extermination d'un peuple.

00:54 Donc est-ce qu'on peut appeler ça une stratégie humaine ? Non.

00:57 Leur seul objet c'est de détruire Israël et le peuple juif, il faut le savoir.

01:01 D'ailleurs toutes les personnes qui regardent "Hamas depuis le démarrage" le savent.

01:05 Maintenant à la reprise des hostilités, n'oublions pas qu'hier matin, on oublie,

01:08 il y a eu un attentat qui a été revendiqué, alors est-ce qu'il a été organisé par le Hamas ?

01:13 Ça veut bien dire ce que ça veut dire, imaginez même qu'il ne l'ait pas organisé,

01:16 ils l'ont revendiqué, qui a fait quand même des morts à Jérusalem Est.

01:20 Donc c'est une rupture de la trêve, parce qu'un cessez-le-feu il est total, bien entendu,

01:25 au niveau militaire, au niveau terroriste, mais est-ce qu'on peut les appeler des militaires ? Non.

01:29 Parce qu'ils agissent comme cela, ils tirent sur des populations civiles,

01:32 ils tirent même sur les leurs, puisqu'on le sait très bien.

01:35 Les gens ont oublié, parce que quand vous savez, quand Israël a attendu que les Gazaouis

01:39 descendent du nord au sud, qui les a protégés ? C'est Israël.

01:43 C'est Sahel qui a protégé la population Gazaoui pour passer du nord au sud.

01:47 Ils a protégé du Hamas qui voulait les empêcher de partir.

01:50 Parce qu'il faut dire, et que le public comprenne que le seul objectif du Hamas,

01:53 ce n'est pas de libérer la Palestine, de libérer Gaza ou de libérer n'importe quoi.

01:56 D'abord, Gaza est libérée depuis 2005, depuis le départ des Israéliens.

01:59 C'est d'exterminer Israël et de se servir de sa population, donc palestinienne,

02:04 de les instrumentaliser pour faire le plus de morts possible,

02:06 pour bannir et dire à quel point Israël détruit la population.

02:09 Donc c'est un piège dans lequel Israël, malheureusement, est tombé depuis 7 octobre,

02:12 parce qu'ils sont obligés, aujourd'hui avec deux objectifs,

02:15 un, de libérer des otages, vous savez que le plus important c'est une vie,

02:18 on dit qu'il sauve une vie, sauve l'humanité,

02:20 c'est l'état d'esprit d'Israël, rien n'est plus important qu'une vie,

02:22 et en même temps, de détruire le Hamas.

02:25 Donc vous imaginez bien, bien entendu, la difficulté d'avoir un objectif aussi contradictoire.

02:30 - Alors on va se poser évidemment la question du sort des otages,

02:33 plus d'une centaine ont été libérés au Congo depuis une semaine,

02:36 il y a eu ces moments de joie particuliers, notamment la jeune Mia Shem,

02:40 vous connaissez sa famille, vous connaissez sa maman je crois, en Capybara.

02:43 - En fait, elle est venue il y a quelques semaines à Paris,

02:46 quand on organisait une manifestation justement pour remonter un peu le moral des gens,

02:50 et surtout lutter contre cette guerre de vérité qu'on fait sur Israël et sur le peuple juif.

02:56 - Avez-vous eu l'impression à un moment que les Français, comment dire,

02:59 étaient, je ne vais pas dire insensibles, mais finalement que le sort des familles, des otages,

03:03 c'était assez lointain, les otages ont longtemps été au second plan finalement,

03:06 de cette reprise des hostilités entre Hamas et Gaza,

03:09 ils sont revenus au premier plan du fait de la trêve justement.

03:12 - En fait c'est surréaliste, mais je pense qu'il faut changer le mot,

03:14 c'est pas une prise d'otage qui a eu lieu, c'est une rafle.

03:17 Parce que le rafle ça nous rappelle quelque chose d'ailleurs, pas très loin de ce studio,

03:22 on a les traces du Veldiv qui sont là, c'est une rafle.

03:25 Est-ce que vous avez le souvenir vous de gens qui kidnappent des enfants, des bébés,

03:29 des mamans, des vieillards ? - Boko Haram.

03:31 - Boko Haram, ils le faisaient aussi. - En Colombie, les Farc.

03:33 - En Colombie, mais avec des bébés, et puis des gens qui ont été,

03:37 je ne parle même pas de ce qui s'est passé le 5 octobre,

03:39 mais ce qu'il y a d'incroyable c'est qu'il faut se mettre dans la tête justement d'Israël,

03:43 et qu'il y a affaire justement à des monstres qui kidnappent des gens,

03:46 qui kidnappent des bébés et puis qu'ils doivent absolument retrouver aujourd'hui.

03:50 Mais en France, qu'est-ce qui s'est passé ? En France, on a un peu oublié.

03:53 On a oublié d'abord qu'il y avait des Français,

03:54 on a oublié que quand il y a un otage en général en France,

03:57 la culture française, c'est de faire des hommages,

03:59 ou alors de rappeler cela au bout du jour, par exemple à la télé,

04:02 vous savez il y a tout le temps 5ème jour,

04:04 xième jour de détention pour untel ou untel.

04:06 Là, alors on vous dit quoi ? Oui mais ce ne sont pas des journalistes !

04:09 Non mais sincèrement, est-ce qu'on se marche pas un peu sur la tête ?

04:12 On a des otages, on a une prise d'otage inouïe avec des bébés et des enfants,

04:15 on fait comme s'il y avait un non-lieu.

04:17 Donc oui, moi j'ai été surpris, déçu et en colère de tout cela.

04:21 Voilà pourquoi on a essayé avec de nombreux collectifs,

04:23 la DDF que nous avons montée le 7 octobre,

04:26 de rappeler aux Français qu'il y avait des otages,

04:29 des otages français, qu'il ne fallait pas les oublier.

04:31 Et donc comme Yaa est revenu, donc Yaa c'était un soulagement

04:34 parce que sa maman Kérenne était à Paris,

04:36 elle a vraiment, elle s'est battue,

04:38 elle a vu toutes les personnes vraiment qui étaient en charge,

04:42 les politiques, ou celles qui avaient de l'influence avec le Qatar,

04:45 pour dire voilà, essayer de libérer ma fille,

04:47 parce que c'est vrai qu'elle avait été instrumentalisée

04:50 dans la campagne odieuse de communication du Hamas.

04:52 - Exhibite elle un trophée,

04:54 - Comme un trophée.

04:54 - présenté à la foule de Gaza le 7 octobre,

04:57 sous les caméras d'Al Jazeera d'ailleurs.

04:59 - D'Al Jazeera, puis on la voit sur un lit d'hôpital,

05:00 apparemment elle aurait été opérée,

05:02 non pas de la jambe où elle a reçu une balle,

05:03 mais du bras droit, avec une broche externe.

05:06 Donc on en attend un peu plus bien entendu qu'elle soit examinée

05:08 pour savoir ce qu'il se passe.

05:09 Mais elle a été instrumentalisée pour donner une bonne image du Hamas.

05:13 Et moi je le dis, je crains ce syndrome de Stockholm médiatique,

05:16 qui commence à dire "oui, le Hamas, finalement,

05:18 ils se sont bien occupés des otages",

05:20 mais non, c'est une campagne odieuse

05:22 qui essaie de faire passer des monstres pour des humains.

05:24 - J'ai regardé votre profil Twitter, Frank Tapiro,

05:27 j'ai relevé deux choses intéressantes.

05:29 Ce hashtag d'abord "seuls mais ensemble",

05:31 alors ça, pratiquement vous signez tous les tweets

05:34 relatifs à la situation en Israël, pourquoi ?

05:36 C'est quoi ça ? "seuls mais ensemble".

05:38 - Alors ça c'est étonnant, justement par rapport à cette réaction

05:40 où les Français de confession juive

05:42 se sentent vraiment un peu seuls depuis le 7 octobre.

05:45 Ils se sentent un peu seuls d'abord parce que

05:46 les otages, c'est comme s'il y avait un non-lieu, on n'en parle pas.

05:49 Ils se sentent un peu seuls parce qu'on a fait de nombreux appels

05:52 pendant la Coupe du monde de rugby, aux joueurs de football,

05:54 pour qu'il y ait juste une petite minute de silence

05:56 pour les victimes du 7 octobre, il n'y a pas eu.

05:58 - Vous avez fait l'explication, elles sont où les vedettes ?

06:00 - Elles sont où les vedettes ?

06:01 - Vous les avez toujours pas retrouvées ?

06:02 - On a des pistes, je pense qu'ils sont tous partis en vacances

06:06 ou alors ils doivent avoir piscine au même endroit.

06:08 On n'a pas encore mis la main dessus.

06:09 Mais ce n'est pas encore une fois pour les désigner, c'est pour leur dire

06:11 que non pas les Français de confession juive, mais le monde a besoin d'eux.

06:14 Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas que des Juifs ou des Israéliens

06:16 qui ont été attaqués le 7 octobre.

06:18 C'est notre humanité, ce sont nos valeurs.

06:20 Nos valeurs occidentales, judéo-chrétiennes, etc.

06:22 Il faut juste à un moment se réveiller.

06:24 - Les Ukrainiens disent la même chose, Franck Tapiro.

06:26 Vous savez, enfin, je dis ça parce que

06:28 ce que je veux dire par là c'est que

06:31 on comprend, il y a une intention politique, il faut s'assurer des soutiens.

06:35 Et Israël se sent seul parce qu'Israël a toujours senti seul

06:38 en disant "signez pas les Américains".

06:39 - Je vous en parlais, vous savez, par rapport à l'Ukraine,

06:41 tout le monde était dans la rue pour les défendre et

06:44 il n'y a pas eu, je pense, d'omerta par rapport à la défense de l'Ukraine,

06:46 on est bien d'accord.

06:47 Donc ils ont eu raison de dire qu'on attaque nos valeurs, bien entendu ça.

06:49 À quelques heures de notre ville, de Paris,

06:52 à quelques heures de la France,

06:53 se passe cette attaque odieuse des Russes sur l'Ukraine.

06:57 Et bizarrement, on se sensibilise.

06:59 À l'Ukraine, on se sensibilise, au Maroc, quand il y a eu un tremblement de terre,

07:02 mais en une seconde, tout le monde s'est mobilisé, dès qu'il y a une cause.

07:05 Et là, parce que c'est Israël et des Juifs, il faut le dire,

07:08 on ne se mobilise pas.

07:09 Voilà pourquoi c'est une provocation, mais positive, de dire "seul mais ensemble".

07:13 C'est de dire "le peuple juif et Israël, aujourd'hui, se sent un peu seul, c'est vrai,

07:16 mais ensemble".

07:17 Mais c'est aussi optimiste, parce qu'on se sent de moins en moins seul aujourd'hui,

07:20 on est de plus en plus soutenus, et en France et dans le monde,

07:23 et on espère qu'un jour, on enlèvera "seul", et on gardera justement "ensemble".

07:27 - Dernière question, Franck Tapierro, donc vous êtes un civil,

07:29 vous n'êtes pas un militaire, vous êtes un publicitaire,

07:31 donc vous êtes attentif à ces idées de promotion,

07:34 la nécessité de continuer à en parler.

07:36 Quand on regarde sur le plan militaire, ce matin,

07:38 l'ancien patron du renseignement militaire israélien, Amos Yadlin,

07:41 s'exprime dans le Figaro,

07:43 il dit, finalement, pour atteindre nos buts de guerre,

07:45 c'est-à-dire la destruction militaire du Hamas,

07:48 il faudrait 8 à 9 mois.

07:49 Vous pensez que le monde va laisser 8 à 9 mois à Israël

07:52 pour atteindre ces buts-là ?

07:53 - Alors, Israël, ce qui est certain, c'est qu'il est déterminé à aller jusqu'au bout

07:57 pour détruire le Hamas, je le répète, le Hamas,

07:59 qui n'est pas la population palestinienne.

08:01 On dit à chaque fois qu'il faut libérer Gaza,

08:03 oui, il faut libérer Gaza du Hamas.

08:05 Donc Israël s'est fixé ça comme objectif,

08:07 encore une fois, il ira jusqu'au bout.

08:08 8 à 9 mois, ça je sais, je ne suis pas militaire,

08:10 on verra comment ça va évoluer, on verra aussi l'état de...

08:12 - Ça va être long.

08:13 - Ça va être long, mais il faut se préparer à quelque chose de long,

08:15 on le savait depuis le démarrage.

08:16 Mais encore une fois,

08:17 est-ce qu'on peut dire à Israël qu'il y a un timing particulier

08:20 pour éradiquer le mal ?

08:22 Si ça prend 5 mois, 6 mois, 9 mois,

08:24 ça prendra le temps que ça prendra,

08:25 mais il faut éradiquer ce mal.

08:27 Pourquoi ?

08:28 Non seulement pour libérer la population palestinienne,

08:30 pour essayer d'imaginer un espoir de paix dans la région,

08:34 mais derrière, pour ne pas exporter le djihadisme islamique

08:36 chez nous, ici.

08:38 Si Israël, ou s'arrête, ou recule,

08:40 ou si ça prend un peu trop de temps,

08:42 ça s'enraye, et je ne le souhaite pas,

08:43 et je peux vous dire qu'ils sont déterminés à aller au bout,

08:45 c'est ici que nous allons le payer.

08:47 Donc encore une fois, il faut comprendre qu'Israël est au front

08:49 pour la défense de nos valeurs,

08:51 contre le djihadisme islamique.

08:53 Pour justement libérer d'ailleurs

08:54 nos amis musulmans qui eux se prennent,

08:56 vous imaginez, à double charge.

08:57 Moi je répète à chaque fois que

08:59 le terrorisme islamique fait d'abord des victimes musulmanes,

09:02 donc ça montre bien qu'aujourd'hui,

09:04 Israël est au front pour nous.

09:05 Voilà pourquoi il faut le soutenir,

09:06 voilà pourquoi nous faisons cet appel,

09:08 et voilà pourquoi, je vous le dis,

09:09 même si on est un peu seuls aujourd'hui,

09:11 j'espère qu'on sera ensemble,

09:12 et qu'on sera de moins en moins seuls demain.

09:14 - Merci Franck Tapiro, d'être venu ce matin nous voir

09:16 sur Europe. Bonne journée à vous.

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