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  • 27/11/2023

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00:00 - Bonjour Wassim Nasser. C'est donc de nouveau l'attente pour les familles et leurs proches.
00:03 Arrêtons-nous sur le profil des otages et des prisonniers qui depuis vendredi ont été libérés.
00:08 Certains grâce à la négociation, d'autres hors négociation. Qu'en retenir ?
00:12 - Effectivement. Donc en ce qui concerne les personnes qui ont été les otages libérés par le Hamas, il y a deux catégories.
00:17 Donc la première catégorie, de ceux qui ont été libérés sans la missive du Qatar, hors négociation.
00:23 Donc dont les travailleurs thaïlandais et le Philippin. Là c'était une négociation directe avec l'Iran.
00:28 Et surtout ce qu'on a vu hier, la libération du premier homme à double nationalité. Donc israélien certes, mais russe aussi.
00:36 Et là c'était directement un cadeau ou un geste vis-à-vis de la Russie et de Vladimir Poutine en personne.
00:43 - C'est ce qu'a dit le Hamas. - Exactement.
00:44 En ce qui concerne les personnes qui ont été libérées via les négociations, on voit bien, donc du côté toujours du Hamas,
00:50 on voit toujours que ce sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
00:56 Il ne faut pas oublier que ce sont les personnes les plus dures à garder pour un groupe tel qu'il soit.
01:01 Et ce sont, sans parler de valeur humaine, on va dire, la valeur en termes de négociation de ces personnes est moindre.
01:08 Donc ce sont les plus dures à garder pour le Hamas et qui ont le moins de valeur pour lui en cours de négociation.
01:14 Donc en les libérant, il n'aura pas à s'occuper d'eux en termes de médicaments, de garde d'enfants, etc.
01:20 On parle vraiment de logistique.
01:22 Alors qu'il a beaucoup d'otages aussi, qu'il pourra monnayer autrement, surtout les militaires et les gradés,
01:29 ça dépend des grades, de l'armée israélienne qu'il détient encore. Ça c'est d'un côté.
01:34 Du côté des Israéliens, on a vu qu'ils ont libéré des jeunes, que des jeunes, donc femmes et hommes,
01:41 sachant que ce sont des personnes condamnées ou accusées d'avoir commis des attentats ou des attaques en Cisjordanie,
01:48 contre les Israéliens, ou à Jérusalem.
01:50 Mais ce sont des personnes qu'ils n'ont pas tuées.
01:52 Ce que le Hamas a réussi, c'est d'arriver jusqu'à 19 ans.
01:57 Donc ils ont commis les actes quand ils étaient mineurs, mais ils sont libérables s'ils ont aujourd'hui 19 ans.
02:02 Donc c'est ce qui se négocie.
02:03 Et donc il y a aussi une valeur ajoutée pour le Hamas par rapport à ces personnes,
02:07 qui sont majoritairement de Cisjordanie et de Jérusalem.
02:11 Donc ça rentre dans le cadre de sa compétition, on va dire, avec le Fatah en Cisjordanie,
02:17 parce que le Hamas, grâce à cela, gagne en popularité face à son rival de toujours,
02:22 qui l'a chassé de Gaza en 2007.
02:24 Donc le Fatah et l'autorité palestinienne qui perdent de crédibilité de jour en jour.
02:28 Donc pour les deux parties aujourd'hui,
02:30 les personnes qui sont libérées des deux côtés sont les personnes qui sont les plus simples à libérer,
02:37 sachant qu'on n'est pas encore entré dans le dur des négociations,
02:40 parce que rappelez-vous, on est à un ratio, il faut parler comme ça, de 1 à 3.
02:45 Alors que le dernier ratio...
02:47 Alors que le dernier ratio à la faveur duquel le chef du Hamas à Gazelle lui-même a été libéré,
02:53 donc Yair Yassinouar, on était à un ratio de 1,
02:56 Gela Tchalit, franco-israélien, versus plus de 1000 détenus palestiniens libérés.
03:01 Donc on n'est qu'au début d'un processus.
03:03 Mais pourquoi ces personnes-là et pourquoi pas les autres ?
03:06 Parce que les autres ont plus de valeur pour les uns et pour les autres.
03:10 Quand les Israéliens vont commencer à envisager la libération de personnages
03:16 qui pèsent, comme Yair Yassinouar qu'on vient de citer,
03:18 ça va être beaucoup plus dur à justifier au sein même de l'opinion publique israélienne
03:22 et pour l'armée israélienne elle-même.
03:25 Parce que parmi ceux qui ont été libérés à la faveur de la libération de Yassinouar,
03:30 il y en a qui ont participé aux attaques du 7 octobre.
03:33 Donc c'est beaucoup plus dur à justifier, à expliquer à l'opinion et à l'armée.
03:38 Ça c'est d'un côté.
03:40 Du côté du Hamas, ils gardent les plus précieux ou qui ont le plus de valeur à leurs yeux
03:47 pour négocier la sortie de détenus dont on parle.
03:51 Donc les plus importants pour eux, des commandants, des responsables politiques détenus par Israël.
03:57 Sans oublier qu'en termes de détention en Cisjordanie,
04:00 c'est la justice militaire israélienne qui prime.
04:02 Il y a plusieurs types de détenus.
04:04 Ceux qui sont condamnés, ceux qui attendent d'être condamnés
04:07 et ceux qui sont retenus administrativement sans être condamnés.
04:10 Donc il y a aussi tous ces types de détenus que le Hamas va chercher à faire sortir.
04:17 Bon, cet accord en tout cas il est toujours en vigueur.
04:20 Il devrait se terminer théoriquement demain matin,
04:23 même si Israël dit avoir proposé au Hamas une option pour un prolongement de la trêve.
04:27 Là on ne sait pas encore ce que ça veut dire.
04:29 En coulisses, en tout cas c'est le Qatar qui a permis l'aboutissement de cet accord entre Israël et le Hamas.
04:34 Pourquoi est-ce que le Qatar est devenu une pièce maîtresse dans ce genre de négociations ?
04:38 Parce que le Qatar est impliqué, en tout cas vis-à-vis du Hamas, depuis très longtemps.
04:43 Mais surtout, avant de parler de ça,
04:45 le Qatar a des bonnes relations avec Israël depuis longtemps.
04:48 Depuis le milieu des années 90,
04:50 il y a un bureau de commerce ou d'échanges commerciaux qu'Israël a ouvert à Doha.
04:56 Shia Moulperez lui-même a visité en 1996 Doha.
05:00 Doha est le premier pays du Golfe à avoir des relations avec Israël.
05:04 Et c'est le troisième pays arabe à avoir des accords après l'Égypte et la Jordanie.
05:10 Donc il a très bonnes relations avec les Israéliens déjà pour commencer.
05:14 Le chef du Mossad israélien était à Doha quelques jours avant l'attaque du 7 octobre,
05:18 justement pour négocier un calme sur la clôture, en échange de quoi ?
05:23 De permis de travail pour les Gazaouis qui souhaitent travailler en Israël.
05:27 Et une fois de plus, le Qatar était au cœur de cela.
05:30 Ça c'est du côté d'Israël.
05:31 Du côté du Hamas, le Qatar était impliqué à chaque fois qu'il y avait une guerre avec Israël
05:36 à rentrer en négociation pour essayer de calmer le jeu on va dire.
05:40 Mais aussi de calmer le jeu entre le Fatah et le Hamas en 2007,
05:44 qui est donc le Fatah chassé de Gaza par le Hamas.
05:46 Mais la date clé dans tout ça était 2012.
05:49 Donc février 2012, le commandement politique du Hamas quitte Damas pour Doha.
05:56 Donc Doha est appelé à accepter ce commandement politique à la demande de la communauté internationale
06:01 et des pays occidentaux parce qu'ils espéraient attirer le Hamas vers le processus de paix.
06:06 À une époque où le commandement politique du Hamas était en opposition avec Bachar Al-Assad
06:12 dans le cadre de la guerre syrienne, sans s'appréhendir là-dessus.
06:15 2012 aussi, on a l'émir du Qatar à l'époque, donc Tamim,
06:19 qui fait sa première visite de chef d'état à Gaza.
06:21 On est en octobre 2012.
06:24 Quelques semaines plus tard, novembre 2012, il y a eu la guerre de 7 jours entre Israël et le Hamas.
06:29 Et là aussi, petit pas de côté, le premier ministre égyptien avait visité Gaza pendant la guerre.
06:35 Donc le premier ministre égyptien de Mohamed Morsi, déchu et qui est mort en détention depuis.
06:41 Donc ça c'est la géographie qui parle.
06:42 C'est pour ça aussi l'Égypte a toujours un rôle, même sous Sisi qui est un ennemi des frères musulmans.
06:48 Donc tout ça, sachant que aussi le Qatar est le premier pourvoyeur de fonds pour l'administration de Gaza.
06:56 Le Qatar est le seul pays qui est un ambassadeur pour la reconstruction à Gaza.
07:00 Donc ça c'est le volet financier.
07:02 Il a le commandement politique chez lui, comme on l'a dit,
07:05 mais surtout il a l'oreille de la population gazaouie et l'oreille des Qassams, donc de l'aile militaire,
07:12 qui elle a le dernier mot vis-à-vis des otages.
07:15 Donc il a l'oreille des Israéliens, il a l'oreille des deux branches du Hamas,
07:21 et il a l'oreille des Américains, des Français, des Occidentaux qui l'ont remercié à tour de rôle.
07:26 Donc il joue le rôle d'ambulance entre cet acteur avec qui personne ne veut parler,
07:31 comme il l'a fait avec les talibans, pour que les choses avancent dans le bon sens.
07:35 - Voilà, il faut savoir parler à tous, vous en savez quelque chose.
07:37 - Exactement. - Merci beaucoup Wassim.

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