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En toute subjectivité, Anne Rosencher - L'obsession pour la JO ou la politique Potemkine
France Inter
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il y a 2 ans
C’est étrange ce sentiment que l’on a parfois, dans nos sociétés, de ne pas vivre à l’unisson de la même actualité.
Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/anne-rosencher-en-toute-subjectivite
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7h19, en toute subjectivité ce matin avec la directrice déléguée de la rédaction de L'Express,
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Anne Rosancher, donc, bonjour, ça je vous ai déjà salué ! Mais je vous resalue Anne !
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Re-bonjour !
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Vous nous parlez, Anne, d'une catégorie de Français qui ne vit qu'à l'heure des JO de Paris !
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Oui, c'est étrange ce sentiment que l'on a parfois dans nos sociétés de ne pas vivre
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à l'unisson de la même actualité.
00:22
L'éclatement de l'offre médiatique, la montée en puissance des réseaux sociaux
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qui entraînent les esprits dans des bulles d'affinité, tout cela conspire à un éclatement
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de nos préoccupations.
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Depuis le 7 octobre dernier, une partie des citoyens vit au rythme de l'actualité au
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Moyen-Orient, de ces répercussions en France, on vient de l'entendre dans le Zoom.
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D'autres ressentent cela de loin, ils sont parfois concentrés, voire concernés par
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des problèmes comme la crise du logement ou l'inflation.
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D'autres, enfin, se sont juste détournés de l'actualité qui ne les intéresse pas.
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Dans cette archipélisation des centres d'intérêt, un îlot traverse tous les événements en
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restant focalisé sur un unique souci, que les Jeux Olympiques de 2024 soient réussis.
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Ça m'avait frappé déjà lors des émeutes de juillet dernier, certains s'alarmaient
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des répercussions pour les JO.
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Ainsi le patron de l'Office du tourisme de Paris prévenait, si ces émeutes perdurent,
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ce ne sera pas bon pour l'image de la France à un an des Jeux Olympiques.
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Le premier adjoint de la mairie de Paris, lui, se disait confiant après tout.
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« D'ici les Jeux Olympiques, je suis persuadé qu'on retrouvera un climat social apaisé
01:30
! » Et je ne cite là que deux exemples parmi d'autres.
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La France paraît, plus que jamais, travailler par des failles tectoniques et les signes
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d'un déclassement s'accumulent.
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Mais certains restent focus sur les objectifs JO.
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Des émeutes à la crise des transports en passant par les punaises de lits, rien ne
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doit venir gâcher la fête, rien ne doit ternir l'image.
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Une obsession dont se moquait une récente une de Charlie Hebdo mettant en scène des
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personnages apeurés marchant dans les rues taguées de Croix-Gamée avec ce titre « Antisémitisme
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! Les Français inquiets ! Les murs de Paris seront-ils nettoyés à temps pour les JO ? »
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Ça ne va pas jusque-là, bien sûr !
02:09
Non, bien sûr, c'est une caricature.
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Au reste, je ne voudrais pas donner l'impression que je critique tous ceux qui attendent avec
02:15
joie ce grand événement sportif.
02:17
Je me mets néanmoins en garde contre la tentation de certains, notamment dans une petite partie
02:22
de l'élite politique ou économique, de croire que les JO sont une occasion de réparer
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la France par la fête.
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C'est la politique Potemkin.
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Tant que la vitrine tient, tout va.
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Ça me rappelle une des prophéties de feu les séillistes Philippe Muray.
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Il annonçait qu'après « Sapiens, Sapiens », on était en train d'assister à l'avènement
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de « Festivus Festivus ».
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Ce dernier, à ceci de particulier, écrivait Muray, qu'il ne fait plus aucun, mais vraiment
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aucun compromis avec le réel.
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Son sentiment de toute puissance infantile l'en dispense.
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J'ajouterais Nicolas que ça ne me dit rien qui vaille, car le réel se venge toujours.
02:57
Chers, merci et à jeudi prochain.
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