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  • il y a 2 ans

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Transcription
00:00 Il y a une question qu'on t'a beaucoup posée quand tu as annoncé ton départ forcément.
00:03 Ton époux Laurent Hollotte, on le connaît, il a présenté l'IJT bien bien avant toi.
00:08 Il a été longtemps directeur de l'Info-RTL, il a quitté RTL l'année dernière.
00:12 Beaucoup de gens t'ont posé la question, est-ce que ta décision était liée au départ de Laurent ?
00:16 Tu as répondu clairement non.
00:18 Cependant quand Laurent est parti, est-ce que toi tu t'es retrouvée dans une situation inconfortable ?
00:25 Oui mais deux secondes.
00:27 Mais oui, donc il est évident que Laurent est mon mari.
00:33 Depuis combien de temps maintenant que vous êtes mariés ?
00:35 On est mariés depuis 12 ans.
00:37 Non pas 12 ans, on est mariés depuis 10 ans.
00:42 On est ensemble depuis plus, mais on est mariés depuis 10 ans.
00:45 On a fêté nos 10 ans de mariage.
00:48 Donc effectivement quand il est parti, devoir revenir à la rédaction juste après, j'ai dû prendre un peu sur moi.
00:55 Mais ça a duré vraiment le temps de revenir.
00:59 Ça n'a pas du tout joué dans ta décision non plus ?
01:02 Non, mais par contre le fait que lui puisse ouvrir d'autres horizons dans sa vie professionnelle.
01:10 Moi j'avais déjà cette réflexion qui était en marche chez moi.
01:14 Et le fait que lui puisse ouvrir d'autres portes, je me suis dit,
01:18 en fait chez moi je me suis dit, il a de la chance de pouvoir écrire un nouveau chapitre.
01:24 Donc c'est sûr que ça a peut-être alimenté chez moi l'envie de tester d'autres trucs
01:30 et de me dire ma vie professionnelle ne s'arrête pas au journal télévisé.
01:34 Et quelque part c'est un accomplissement incroyable.
01:38 Je mesure vraiment la chance que c'est d'avoir présenté le journal.
01:41 Je ne veux pas passer pour une enfant gâtée.
01:43 C'est une chance inouïe.
01:45 Je sais qu'il y a peu de personnes qui font ce métier, que c'est un métier en vie.
01:49 Donc je mesure la chance que j'ai.
01:52 Mais je n'ai pas envie de m'asseoir sur ce rêve-là.
01:54 Je me dis, je vais avoir 40 ans.
01:56 C'est chouette dans une vie professionnelle de se mettre un peu en difficulté
02:01 et de se dire, mais au fond il y a peut-être plein d'autres choses que l'avenir me réserve.
02:05 Donc son départ a ouvert chez moi encore plus la possibilité de dire,
02:10 mais au fond si je veux faire autre chose, c'est peut-être maintenant que je dois le faire.
02:14 Clairement tu n'avais pas envie de mourir dans le fauteuil du présentateur du JT.
02:16 Non, non.
02:17 Comme beaucoup, mais ce n'était pas du tout ton délire.
02:19 Non, je ne me suis jamais vue éternelle dans ce poste-là.
02:25 Parce que j'ai envie d'apprendre.
02:29 En fait j'ai envie d'apprendre d'autres trucs.
02:31 Je ne pense pas que je suis arrivée au summum de ce que je savais faire dans le journal télévisé.
02:36 Mais j'ai vraiment envie de me dire, tiens qu'est-ce que je développe comme autre compétence ?
02:44 Qu'est-ce que j'apprends comme truc que je ne sais pas encore faire ?
02:47 Tu vas apprendre des études par exemple ?
02:49 Ça pourrait, ça pourrait. J'y ai pensé. Au mois de septembre, en fait, j'y ai pensé.
02:55 Et puis je me suis dit, comme je savais que ce changement-là allait arriver,
02:58 je me suis dit, ça va être tout en même temps.
03:01 Je suis assez perfectionniste, donc j'aime bien faire chaque chose bien.
03:06 Et j'avais envie de refermer ce chapitre correctement.
03:09 Et de ne pas tout mélanger.
03:11 Et donc d'avoir maintenant les mois devant moi,
03:14 pour à la fois travailler sur ce projet en préparation à RTL, sur des projets personnels,
03:18 et puis d'aller chercher exactement dans peut-être de nouvelles études,
03:21 ce dont j'ai le plus besoin à la rentrée prochaine.
03:24 Là concrètement, tu ne pourras plus faire de reportages pour RTL ?
03:27 Si.
03:28 Si tu peux continuer à en faire, ils peuvent t'envoyer sur des événements, des choses comme ça ?
03:31 Oui, ça pourrait tout à fait.
03:34 Et le rôle d'experte dans certaines matières pourrait aussi...
03:42 Je pourrais revenir sur le plateau pour d'autres choses aussi.
03:45 Donc c'est pas fermé à ces voeux-là.
03:48 Et on parlait de l'oréanologue, mais comment c'était pendant des années de travailler avec ton mari,
03:51 qui était en plus ton supérieur hiérarchique ?
03:54 Est-ce que c'était plus difficile que pour d'autres ?
03:57 Oui.
03:58 T'as des rapports différents forcément ?
04:00 En fait, au quotidien, je ne devais jamais vraiment travailler avec lui.
04:05 On n'était pas dans le même bureau, je n'avais jamais de...
04:08 Oui, mais c'est le chef de l'info.
04:10 Exactement. Alors je ne vais pas vous cacher que quand j'ai commencé à présenter le journal,
04:14 qui correspondait aussi au début de notre histoire,
04:17 ça n'a pas été facile pour moi,
04:20 parce que je devais accepter qu'on puisse penser,
04:27 je ne pouvais pas contrôler ce que les gens pensaient,
04:29 mais je devais accepter qu'on puisse penser évidemment que je devais mon poste
04:34 et le choix de me choisir comme joker
04:39 au fait qu'on était ensemble.
04:41 Donc j'ai dû affronter ça.
04:43 Je pense que ça m'a rendue plus forte,
04:45 parce que ça m'a poussée à devoir prouver à tout le monde
04:48 que je ne devais pas ce choix-là au fait que j'avais une relation avec Laurent.
04:53 J'ai dû prouver encore plus que c'était mes qualités professionnelles qui avaient été décisives.
05:00 Et puis ça nous a rendu fort aussi comme couple,
05:03 parce que oui, à cette époque-là, c'était pas confortable à la rédaction.
05:07 C'était un moment où on te regardait peut-être un peu de travers.
05:10 Oui, ça a duré un an et demi, un truc comme ça.
05:13 C'était pas confortable.
05:15 Franchement, je ne le recommande pas.
05:17 Je ne le recommande pas et dans ma vie,
05:19 je ne recommande, je ne choisis pas de qui on tombe amoureux.
05:23 Je ne pensais jamais que j'allais tomber amoureuse de mon patron
05:27 qui avait 15 ans de plus que moi,
05:30 qui avait déjà trois enfants et qui était séparé.
05:32 C'était pas mon projet de vie affective.
05:36 Mais voilà, c'est une belle histoire.
05:38 On a deux filles et on forme une chouette famille recomposée.
05:42 Et on a réussi à traverser toutes ces années où on travaillait dans la même rédaction,
05:46 mais où tout le monde a bien vu par nos qualités professionnelles
05:49 et parce qu'on a été, je pense, assez exemplaires sur la distance
05:54 qu'on pouvait mettre professionnellement entre nous deux.
06:00 Oui, il y avait un point d'honneur à ce qu'on soit vraiment exemplaires là-dedans.
06:05 Et donc, ça nous a rendu plus forts professionnellement et comme couple aussi.
06:11 Ça n'a pas été confortable au début.
06:13 Après, il y en a eu d'autres couples à RTL.
06:15 Bien sûr.
06:16 À travers les générations, il y a eu beaucoup d'autres couples.
06:19 Donc finalement, après les gens se sont...
06:22 Oui, ils sont passés à autre chose.
06:23 Voilà, ils se sont passés à autre chose.
06:25 Et puis surtout, ça n'a pas été qu'une amourette.
06:27 Du coup, à un moment, on est passé du step,
06:30 on a passé le step d'après du ragot.
06:33 Une fois que tout le monde avait intégré ça,
06:35 après on a coulé de longues années où professionnellement, ça s'est très bien passé.
06:40 Et donc, vous avez une belle petite famille.
06:42 Vous avez deux jolies petites filles qui sont grandes maintenant.
06:45 Théodora et Georgia, elles ont quoi ? 10 ans ? 7 ans ? 8 ans ?
06:49 Oui, Théodora va avoir 10 ans en février et Georgia en aura 8 en avril.
06:54 Elles sont trop grandes maintenant.
06:55 Elles sont trop grandes déjà ?
06:56 Non, ça passe vite.
06:58 L'enfance, c'est vraiment... ça passe trop vite.
07:01 Quand on est dedans, c'est prenant.
07:05 Il y a une forme d'aliénation à la petite enfance qui est fatigante.
07:09 Mais mon Dieu, qu'est-ce que ça passe vite.
07:11 Et quand je les vois tous les matins, je leur dis "mais c'est quand que vous avez grandi ?"
07:14 Arrêtez, Manon !
07:16 C'est trop mignon.
07:17 Mais on se souvient, tu l'as dit dans ton message à ROT Spectateur,
07:20 que tu les remercies d'avoir été là pour tout ce qui s'est passé dans ta vie professionnelle,
07:24 mais aussi personnelle.
07:26 On se souvient, il y a 6 ans de ça maintenant.
07:28 Théodora, malheureusement, vous avez découvert un cancer du rein.
07:33 Théodora qui avait à ce moment-là 2 ans et demi.
07:35 Tu t'es mise en retrait du métier, ce qui est tout à fait normal.
07:39 À ce moment-là, d'en parler publiquement, est-ce que ça t'a aidée ?
07:44 Ou pas forcément ?
07:46 Finalement, tu n'as pas réfléchi.
07:48 Tu as expliqué, tu t'es dit "peut-être que ça va aider aussi d'autres familles".
07:51 Ça ne m'a pas forcément aidée.
07:55 D'ailleurs, je n'en ai pas tellement parlé au moment même.
07:59 Comme je me mettais en retrait du journal, j'ai dû justifier.
08:04 Après, pendant son traitement, qui a duré plus ou moins un an, une petite année,
08:09 je n'en ai pas tellement parlé.
08:11 On nous a demandé de participer au Télévis, ça me semblait tout à fait normal de le faire.
08:15 On a témoigné pour le Télévis, ça a eu pas mal d'écho.
08:19 J'en suis heureuse, parce que je pense que c'était une bonne manière de sensibiliser à l'importance de soutenir la recherche.
08:29 Theodora a été clairement sauvée, parce que la recherche a fait des progrès ces 30 dernières années.
08:34 Le cancer qu'elle a eu, un effroblastome, si elle l'avait eu à 30 ans, ses chances de survie étaient faibles.
08:39 C'est vraiment un des cancers pédiatriques sur lesquels on a le plus progressé ces dernières années.
08:43 On a trouvé un traitement et la chimiothérapie adéquates pour la sauver.
08:48 Son histoire est exemplaire, elle permet de montrer l'exemple et l'importance de soutenir la recherche contre le cancer.
08:59 Donc ça me paraissait tout à fait normal d'en parler au moment du Télévis.
09:04 Après on m'a pas mal sollicité aussi quelques articles et tout ça.
09:08 Mais je n'ai jamais voulu non plus m'enfermer dans ce rôle.
09:12 Je ne me sens pas plus légitime ou porte-drapeau de la lutte contre le cancer que toutes les personnes qui le vivent au quotidien.
09:19 Et malheureusement ça touche toutes les familles au cancer.
09:22 Donc je n'ai jamais voulu non plus m'enfermer dans ce rôle-là de mère cancer.
09:25 Surtout que c'est un combat que j'ai vécu évidemment en première ligne avec ma fille.
09:30 Mais c'est ma fille qui a fait tout le travail, qui est l'héroïne.
09:35 Donc moi je ne veux pas non plus voler le rôle.
09:39 Moi j'étais là en soutien mais c'est ma fille qui était admirable.
09:43 Aujourd'hui elle va super bien Théodore Roy et sa petite sœur elle va super bien.
09:46 Parce que pour elle aussi c'était une période qui ne devait pas être facile.
09:49 C'était un bébé, c'était vraiment un bébé.
09:51 Il y avait besoin d'attention aussi.
09:53 Et ça, ça n'a pas changé avec les années.
09:55 Très vite après, on m'a souvent pris un peu pour une malade de dire ça,
09:59 mais je le pense encore plus intensément que jamais.
10:03 Cette période-là, cette année entre parenthèses où j'ai arrêté le journal,
10:08 où j'étais 100% dédiée à mes filles,
10:11 a été une année fondatrice et hyper lumineuse,
10:17 riche et c'était une année merveilleuse malgré le cancer.
10:24 Parce que j'ai eu la possibilité justement, et peu de mamans l'ont,
10:27 de me mettre à 100% avec mes filles.
10:30 Ma seconde, Georgia, qui venait de naître, aurait dû aller à la crèche
10:34 et moi j'aurais dû être au boulot toute la journée.
10:36 J'ai passé un an, hormis les jours où on était à l'hôpital,
10:39 une année avec mes deux filles à jouer par terre sur le tapis du salon,
10:45 à remettre la maison sans dessous de jeux, de bricolage, de balades,
10:51 de moments de fusion familiale.
10:53 Et en fait, ça a été une chance, malheureusement, que ce soit le cancer,
10:59 mais ça a été une chance inouïe de passer ces moments-là avec mes filles.
11:02 Et en fait, je dirais, le fait de pouvoir...
11:05 Ça n'a pas été difficile d'arrêter le journal et ça ne m'a pas manqué.
11:09 Et cette année-là, je me suis dit, en fait, c'est évident qu'un jour,
11:14 si je dois faire le deuil du journal télévisé, ce ne sera pas difficile pour moi
11:18 parce que je ne suis pas accrochée à l'antenne absolument.
11:23 Ça n'a pas été difficile de me mettre en reflète.
11:25 Est-ce que dans un monde idéal, tu pourrais être mère au foyer, simplement ?
11:29 J'aurais pu, sur les premières années de la vie de mes enfants, franchement, j'aurais pu.
11:37 Je crois que maintenant, je vois qu'elles ont grandi,
11:39 elles ont toujours autant besoin de moi.
11:41 Et le journal de 13 heures était une bénédiction parce que...
11:43 Pour les enfants.
11:44 Voilà. Je commençais tôt, mais je terminais tôt.
11:46 Et j'ai été chercher mes filles tous les jours à l'école
11:49 de toutes ces années de journal de 13 heures.
11:52 Donc, c'est une chance inouïe.
11:54 En fait, en arrêtant le journal, je risque de bousculer cet équilibre
11:58 qui est pourtant une chance.
12:00 Mais maintenant, je vois que les filles grandissent.
12:04 Et même si je suis convaincue qu'on a besoin de ces parents au quotidien,
12:08 nos enfants ont vite moins besoin de nous aussi.
12:12 Et donc, je pense que c'est aussi essentiel dans une vie de femme ou d'homme
12:16 de s'accomplir professionnellement et d'avoir d'autres choses
12:19 qui nous nourrissent intellectuellement.
12:21 Pas s'enfermer peut-être dans ce rôle de parent au foyer.
12:26 Même si j'ai énormément de respect pour ce rôle-là.
12:29 Et j'ai beaucoup de copines qui sont mères au foyer
12:31 et qui m'ont énormément inspirée dans la maman que je suis.
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