Collégienne marseillaise attaquée par des sangliers : « Il ne faut plus du tout les nourrir »

  • l’année dernière
Mercredi dernier, la jeune fille et son père, étaient à proximité d'une harde de sangliers quand la collégienne a été chargée.

L’histoire est aussi inédite que violente. Mercredi dernier, aux alentours de 20 heures, Giulia sort de son cours de tennis au club de Luminy avec son papa. Sur le retour - c’est une petite habitude - la collégienne, âgée de 10 ans, et son père font un crochet par la faculté juste à côté pour observer un spectacle toujours surprenant : la balade en liberté de sangliers sauvage. L'endroit est même connu pour la présence du mammifère qui n'est pas sans causer certains soucis pour le voisinage.

"On a l’habitude de les voir, raconte Giulia, on les observe juste depuis la fenêtre". Mais ce soir là, petit changement de programme. Giulia et son papa s'arrêtent à proximité des animaux sauvages. Sur le parking, une dame qu’elle a déjà vu donne à manger aux sangliers. "Il n’y avait rien de spécial, j’ai juste vu qu’il y avait beaucoup de petits parmi les sangliers", observe la collégienne sans se douter de la suite des événements.

Deux charges consécutives

À peine ouvre-t-elle la portière côté passager qu’elle remarque aussitôt le comportement agité des petits marcassins. Sans s'en apercevoir, elle se fait alors charger par un sanglier mâle qui la percute au niveau des jambes. L'instant d'après, autre charge : celle de la laie juste à côté. "Ça s’est passé en une fraction de seconde, je n’ai même pas eu le temps de m’en rendre compte, j’étais sous le choc", rembobine Giulia. D'autant que les stigmates de la charge sont conséquents.

Réfugiée dans l’habitacle de la voiture, elle voit aussitôt du sang au niveau des jambes. "Là, j’ai compris que j’avais été blessée. Mon père m’a aussitôt dit on va aux urgences". Sur le chemin, c’est l’affolement. Le papa passe un coup de fil à la maman pour lui raconter l'agression subie. "J’ai même cru qu’elle avait été mordue", souligne Genny, la maman, pas au bout de ses peines. À Saint-Joseph, deux plaies, l'une sous le genou, l'autre sur le tibia sont nettoyées et soignées. Pas de morsure apparentes mais les défenses des sangliers ont causé des entailles de près de 4 centimètres impossibles à suturer. "On nous a dit qu'il y aurait un risque d'infection", précise la maman contrainte depuis de changer les pansements chaque jour.

Une espèce sauvage

Du côté de Giulia, outre les deux jours de collèges manqué la semaine dernière, le choc de l'attaque a laissé des traces. "Plus jamais je n'irai voir les sangliers d'aussi près", assure-t-elle. "C'est même pour cette raison qu'on souhaite parler de cette histoire, poursuit Genny. C'est pour dire aux gens de faire très attention." Un conseil maintes fois répété par le Parc national des Calanques précisant que la rencontre avec un sanglier aux abords du site naturel n’est pas anormale en raison de l’adaptation de l’animal avec les milieux anthropiques.
"Les poubelles, les pelouses, les pièces d’eau, les réseaux d’arrosage et les zones cultivées constituent la garantie d’une nourriture et d’une alimentation en eau facile, particulièrement attractive lors des épisodes de sécheresse qui sévissent dans les calanques", indique-t-on. Sans s’avancer sur les raisons de la charge de l’animal mercredi dernier, le Parc rappelle que le sanglier est une espèce sauvage. Giulia peut en témoigner.

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Transcript
00:00 Je sortais du tennis à l'Uni, j'allais avec mon père voir des sangliers.
00:03 Quand je suis sortie, il y avait beaucoup de bébés.
00:06 Et il y a le père qui m'a foncé dessus par derrière, en courant,
00:09 qui m'a poussé d'à peu près un mètre.
00:11 Et après, il y a la mère qui est arrivée, qui m'a pris entre les jambes
00:15 et qui m'a montée et elle m'a ouvert le bas de la jambe.
00:17 Donc ça, c'est la première plaie qu'elle a au niveau du genou.
00:20 On voit le dîne qui est encore plein de sang.
00:22 [Musique]
00:40 Je sortais du tennis à l'Uni, j'allais avec mon père voir des sangliers.
00:44 Je vais souvent leur donner à manger le soir.
00:46 Il y a des personnes, ils sont une dizaine, qui viennent.
00:50 Ils les dressent, ils leur ont carrément donné des prénoms.
00:54 Et en fait, c'est eux qui les élèvent et c'est grâce à eux qui sont là
00:57 parce que c'est eux qui les nourrissent.
00:58 Moi, je leur donne à manger, ils me font rien, même quand il y a les bébés.
01:01 Et là, quand je suis sortie, il y avait beaucoup de bébés.
01:04 Et il y a le père qui m'a foncé dessus par derrière, en courant,
01:07 qui m'a poussé d'à peu près un mètre.
01:10 Et après, il y a la mère qui est arrivée, qui m'a pris entre les jambes
01:13 et qui m'a montée et elle m'a ouvert le bas de la jambe.
01:15 Je suis partie en courant, il y a un sanglier qui est venu et qui m'a couru après.
01:19 Et après, j'ai été dans la voiture et après, j'ai été à l'hôpital.
01:23 Un peu traumatisée, je n'ai même plus envie d'aller au tennis.
01:25 J'ai moins peur qu'avant, mais j'ai quand même encore beaucoup peur.
01:28 Donc ça, c'est la première plaie qu'elle a au niveau du genou.
01:31 On voit le dîne qui est encore plein de sang.
01:33 On la voit mieux là, plus profonde et bien large,
01:36 qui lui laissera une cicatrice à vie du coup, puisqu'on n'a pas pu refermer.
01:39 Une fois que ça s'est passé, son papa m'a appelée à Follet
01:41 parce qu'elle saignait énormément et il était un peu paniqué.
01:44 Donc du coup, je lui ai demandé d'aller directement aux urgences de Saint-Joseph.
01:48 Et moi, je les ai rejoints là-bas.
01:49 Et quand on est arrivés aux urgences, ils l'ont prise en charge immédiatement.
01:52 Et c'est là qu'ils nous ont annoncé qu'ils ne pouvaient pas refermer
01:55 et qu'il fallait que ça se ferme tout seul et que ça prendrait du temps.
01:57 Parce que c'est une plaie qui est faite par un animal sauvage.
01:59 Donc c'est une plaie qu'on appelle sale.
02:01 Et si on referme, ça risque de s'infecter à l'intérieur.
02:04 J'ai eu super peur et j'ai réalisé après coup que ça aurait pu être très, très grave.
02:07 Heureusement qu'elle n'est pas tombée par terre
02:09 et qu'ils n'ont pas fini un petit peu le travail qu'ils ont commencé.
02:11 Nous, on les voit tous les jours, les sangliers.
02:13 C'est devenu habituel de les voir.
02:15 Il n'y a pas une seule soirée où en descendant de Lumigny, on ne les croise pas.
02:18 Je n'ai jamais eu peur quand j'étais à côté.
02:20 Je n'ai jamais été impressionnée.
02:22 Et là, maintenant, je me rends compte qu'en fait,
02:25 ils peuvent être plus méchants que ce que je pensais, faire des dégâts et faire du mal.
02:28 Je pense qu'il ne faut plus du tout les nourrir
02:30 parce que je me dis que si on ne les nourrit plus, ils ne viendront plus.
02:32 Là, ils descendent un peu trop en ville, trop dans les jardins.
02:34 On les voit partout, on les voit dans la rue.
02:36 Avant, on ne les voyait qu'à Lumigny.
02:37 Maintenant, on les voit descendre plus bas et ça risque d'être de plus en plus dangereux.
02:40 [Musique]

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