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  • 19/09/2023
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin est arrivé lundi soir à Rome, où il prévoit de délivrer un message de "fermeté" face aux traversées clandestines de la Méditerranée, après l'afflux de migrants sur l'île italienne de Lampedusa.

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Transcription
00:00 Mathieu Croissando, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était donc à Rome pour s'entretenir avec son homologue italien, évidemment,
00:06 la situation a lampé l'ouza. Pour quels résultats ?
00:09 - Pas de grande déclaration, pas d'annonce, pas de communiqué à l'issue de ce dîner, sans doute parce que pas grand chose n'y a été décidé.
00:16 La preuve résumée en un tweet du ministre de l'Intérieur, à Rome, réunion de travail avec mon homologue italien Matteo Piantelosi.
00:23 La France se tient aux côtés de l'Italie pour lutter avec fermeté contre l'immigration irrégulière.
00:27 La solution ne peut être qu'européenne, nous y travaillons à la demande d'Emmanuel Macron.
00:31 On l'a connu un peu plus loquace pour faire son auto-promo, Gérald Darmanin.
00:34 Et ce tweet résume bien au fond la position du ministre de l'Intérieur qui se serait bien passé de cette crise à lampé d'ouza et qui se retrouve un peu coincé.
00:41 - Pourquoi coincé ?
00:42 - Il faut regarder les mots. "Fermeté", dit Gérald Darmanin. Alors on sait qu'il est pressé par le RN, Reconquête et LR qui l'adjurent de ne pas accueillir un seul migrant de lampé d'ouza sur notre territoire.
00:51 Le ministre de l'Intérieur a d'ailleurs répété hier que le message donné aux personnes qui viennent sur notre sol européen ne pouvait pas être qu'ils seront accueillis quoi qu'il arrive.
00:59 Et promettre qu'il ferait le tri entre ceux qui sont vraiment persécutés et les autres, soulignant par exemple que pour 60% d'entre eux, les migrants de lampé d'ouza venaient de Côte d'Ivoire, de Gambie ou de Guinée, où selon lui il n'y a pas de problème humanitaire.
01:12 Le problème c'est que ce mot de "fermeté", il avait déjà été employé, brandi par Gérald Darmanin, vous vous souvenez, il y a un an, lorsque la France s'était résolue à accueillir à Toulon,
01:20 un chien viking avec 234 migrants à son bord, or on se souvient, au bout d'une semaine, sur les 190 adultes et les 44 mineurs, c'était évanoui dans la nature,
01:31 parce que la justice avait décidé qu'on ne pouvait pas non plus contraindre les migrants à rester sur cette zone internationale que la France avait créée.
01:39 Donc pour la fermeté, on attend de voir. D'autant plus que Gérald Darmanin dit dans son tweet que la solution ne peut être qu'européenne,
01:44 or la France a soutenu, elle a même porté le mécanisme volontaire de solidarité pour répartir les migrants entre les pays.
01:51 Elle soutient aussi le pacte des migrations qui est en discussion à Bruxelles et qui prévoit d'accroître encore cette solidarité ou sinon de contraindre les pays à payer.
02:00 Donc tout ça ne tombe pas très bien pour Gérald Darmanin ?
02:03 Non, ça ne tombe pas très bien parce qu'il est en train, Gérald Darmanin, de préparer son projet de loi sur l'immigration, vous le savez,
02:09 sous le tir nourri de l'extrême droite et de la droite, dont il a besoin des voix à la droite pour faire passer ce texte,
02:15 et même sous la pression d'Elisabeth Borne qui ne peut pas l'encadrer et qui a dit ce week-end dans Le Parisien qu'elle lui avait confié la mission de trouver un accord
02:23 et qu'elle lui faisait confiance pour en trouver un. Elle l'a même répété deux fois dans l'interview, ce qui montre bien la pression.
02:28 Ça tombe mal aussi parce que Gérald Darmanin, au-delà de ce projet de loi immigration, joue sa crédibilité, sa crédibilité pour la suite, pour 2027, et on sait que ça l'intéresse.
02:36 Merci Mathieu.

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