[#Exclusif] Interview de Magali Wora, Manager Culturel
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00:00 Je suis Magali Wohra, je suis spécialiste des arts et de la culture, je suis spécialiste
00:12 du management d'artistes et généralement je suis connue pour faire des live pour expliquer
00:17 les notions de musique, qu'est-ce qui se passe dans la musique, les différents termes
00:22 que certaines personnes ne comprendraient pas.
00:25 Et là pour une fois j'ai fait un live pour un coup de gueule pour parler des dysfonctionnements
00:31 constatés avec la scène SSIMO et dont on vit cette réalité depuis 2019.
00:38 Moi je n'aime pas, il faut que je sois honnête, j'aime pas les live coup de gueule parce
00:45 que je me dis c'est trop d'émotion, on pourrait toujours prendre le temps de régler.
00:50 Mais j'ai vraiment pris beaucoup de temps, énormément de temps avant de faire ce live
00:57 coup de gueule et j'ai eu le sentiment qu'en fait ce n'est qu'en faisant ce live qu'on
01:01 m'écouterait.
01:02 Et d'ailleurs j'ai été reçu ce matin par l'administrateur provisoire de la scène
01:09 SS et le gérant de la scène SSIMO et donc d'une certaine manière j'ai été reçu
01:16 parce que j'ai fait ce coup de gueule en public.
01:18 Donc le coup de gueule était question du fait qu'après un certain nombre de dysfonctionnements,
01:28 on demandait en fait à ma mère de quitter la maison qu'elle occupe.
01:31 C'est une maison où je suis signataire et donc je suis propriétaire de cette maison
01:35 mais elle est à l'usage de ma mère qui est une veuve et donc on m'appelait pour
01:42 me dire que ma mère devait partir de ce lieu d'ici trois mois pour aller dans une maison
01:48 qu'on ne nous avait jamais remis.
01:52 S'il faut maintenant vous remettre dans le contexte, en 2019, nous avons procédé
01:58 au paiement d'une maison, c'est-à-dire nous avons donné une caution et nous avons
02:03 avancé environ 8 millions pour une maison en location vente d'une valeur de 32 500
02:10 euros et donc après avoir donné ces 8 millions, nous aurons dû rentrer en possession de
02:16 notre maison dès la fin de l'année 2019.
02:19 Ce n'a pas été le cas, c'est enchaîné des péripéties de prêts de maison en attendant
02:26 que nous ayons notre propre maison et donc vous pouvez bien imaginer ma surprise, ma
02:30 colère, mon désappointement lorsqu'on m'appelle pour me dire "vous avez un préavis
02:36 pour sortir de cette maison et pour aller dans une maison que vous avez réservée mais
02:41 qui n'est pas achevée".
02:42 Beaucoup de gens m'ont dit que je suis restée un peu trop calme, un peu trop patiente,
02:46 mais il faut savoir qu'il y a eu des démarches, des tentatives de négociation, des tentatives
02:51 de compréhension de ce qui se passait.
02:53 La première fois lorsqu'on nous a demandé, on a demandé à ma mère de rentrer dans
03:00 une maison de prêt, on n'a pas compris la démarche mais vous savez, lorsque vous
03:04 débutez et que c'est une nouvelle société, on se dit "on va donner le bénéfice du
03:10 doute".
03:11 Donc on va quand même donner leur chance à d'autres gabonais en fait de faire quelque
03:15 chose.
03:16 Et donc on nous a dit "on vous prête une maison en attendant d'avoir la vôtre".
03:19 On est rentré dans cette maison en se disant "on aura vraiment la nôtre pour en 2020".
03:24 Et ensuite lorsqu'on est revenu fin 2020 pour nous demander de partir dans une autre
03:30 maison, sachant que celle où on avait été vendu à quelqu'un, il y a déjà une incompréhension,
03:39 c'est-à-dire que vous vendez des maisons pendant que nous, on est en train d'attendre
03:42 la nôtre.
03:43 Donc vous avez vu qu'on a commencé à avoir des incompréhensions.
03:47 Mais moi je suis partisane de "il faut d'abord continuer de beaucoup discuter, négocier,
03:52 essayer de comprendre les deux parties avant de prendre une décision radicale".
03:55 Donc j'ai quand même pris la peine à ce moment-là de rencontrer la gestionnaire
04:00 de la CNSS à ce moment-là.
04:02 C'était une dame qui s'appelle Jocelyne Oyumi.
04:04 Donc je l'ai rencontrée.
04:07 C'est une dame avec qui on a eu un échange qui m'a semblé intelligente.
04:10 Elle s'est excusée du désagrément.
04:13 Elle s'est engagée à nous donner une deuxième maison en attendant toujours d'avoir notre
04:18 maison principale.
04:19 Et malheureusement, cette maison qu'elle voulait nous donner, elle n'était déjà
04:25 pas dans un bon état.
04:26 Nous avons exigé quand même qu'il y ait des réflexions.
04:28 Elle s'est engagée à les faire.
04:30 Ça n'a pas été fait.
04:31 Mais voilà, ma mère étant veuve, je ne pouvais pas laisser longtemps dans ces conditions
04:38 d'incertitude.
04:39 J'ai préféré donc qu'elle aille dans cette deuxième maison.
04:40 Donc c'est notre surprise d'avoir ce préavis.
04:45 D'autant qu'on a fait remonter le fait qu'on n'avait toujours pas notre maison,
04:49 qu'on avait des difficultés de livraison d'eau, des difficultés d'alimentation,
04:55 d'électricité, d'accès même à la cité.
04:57 On a fait remonter toutes ces informations-là.
05:00 Il semble qu'on parle de tout ça et personne ne nous entend.
05:03 Il semble qu'on dit qu'il y a des éléments et des dossiers qui ne sont pas bien clarifiés
05:07 et personne ne nous entend.
05:09 Donc du coup, pour moi, c'était un peu l'action presque ultime parce qu'en fait,
05:15 on avait décidé d'enclencher une démarche au niveau judiciaire en octobre.
05:21 On va certainement l'enclencher si nous n'avons pas de suite.
05:25 Mais avant octobre, il fallait quand même faire quelque chose pour pouvoir faire bouger
05:30 les lits.
05:31 En fait, on a payé en septembre 2019 et on aurait dû être livré en décembre 2019.
05:38 Donc vous imaginez un peu, je vais dire, le délire.
05:42 C'est-à-dire qu'on nous a dit septembre, octobre, novembre, décembre.
05:46 Donc on est un peu dans une marge de quatre mois.
05:48 Et surtout, on va voir la maison en question.
05:51 Effectivement, il y a des murs qui sont montés, il y a une toiture.
05:55 Le plafond est plutôt bien fait, mais il n'y a pas de fenêtres, il n'y a pas de
06:00 sanitaire, il n'y a pas de commodité.
06:02 Et on nous rassure.
06:04 Vous savez quand vous arrivez dans une maison et qu'elle est déjà faite comme ça et
06:06 qu'on vous dit qu'on va compléter les commodités, vous êtes rassuré.
06:09 Puisque les commodités, ce n'est pas le plus difficile dans ce genre de situation-là.
06:13 Donc on nous rassure que les commodités vont être mises très rapidement.
06:19 Et les commodités jusqu'à 2023, elles n'y sont toujours pas.
06:23 À l'heure actuelle où je vous parle, cette maison, rien n'a été ajouté.
06:27 Tout au contraire, je pense même qu'elles sont peut-être en train de se détériorer
06:33 parce que depuis le moment où nous avons signé jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons
06:35 vu aucun travailleur aller travailler sur ce site-là.
06:39 Elles ne sont pas abandonnées mais vu qu'elles ne sont pas entretenues et qu'il n'y a
06:47 pas un suivi, vous savez les matériaux se détériorent avec la pluie, la sécheresse,
06:52 etc.
06:53 Donc c'est dommage d'en arriver là mais on se retrouve à avoir demandé un bien,
07:00 ne pas l'avoir et c'est tout à fait désappointant.
07:04 Ce qui est encore plus dommage, c'est qu'en faisant mon coup de gueule hier, beaucoup
07:08 d'autres personnes ont dit qu'elles se trouvent dans la même situation.
07:11 Je ne parle pas des locataires de la cité Okolasi parce que dans la cité Okolasi, ma
07:17 mère n'est pas la seule dans ce cas-là, il y a encore d'autres personnes dans ce
07:20 cas-là.
07:21 Certes, il y a d'autres personnes dont la situation est mieux réglée mais il y en
07:25 a d'autres qui sont dans le cas de ma mère.
07:26 Mais on s'est rendu compte aussi qu'il y avait des plaintes chez les autres sociétés
07:31 qui vendaient des maisons en location vente.
07:33 J'ai vu en commentaire des plaintes par rapport à la SNLS, j'ai vu des plaintes
07:39 par rapport à la CNES, des gens qui allaient dans ce sens-là.
07:42 Donc, ça pousse à s'interroger sur le bon fonctionnement de ces sociétés finalement
07:50 et à demander un certain audit réel de ces sociétés-là afin qu'il n'y ait pas
07:57 d'autres victimes comme moi, pas juste à la CNES mais dans toutes ces sociétés qui
08:03 font ces services-là.
08:04 Ce que j'ai apprécié dans la démarche, c'est qu'ils ont répondu rapidement.
08:10 C'est-à-dire que dès que le live a commencé à faire un certain buzz, ils m'ont appelé
08:16 assez rapidement vers 19h pour me demander de me rencontrer le lendemain.
08:20 Ils auraient pu me demander de me rencontrer le lendemain en fin de journée, 17h mais
08:24 ils ont voulu me rencontrer très tôt le matin, histoire de déjà comprendre ce qui
08:30 se passe.
08:31 Je pense que la rencontre, c'était vraiment comprendre ce qui se passe.
08:35 Qu'est-ce qui a dysfonctionné ? Parce qu'il faut aussi savoir qu'entre le moment
08:39 où nous on a fait ce paiement et aujourd'hui, ce n'est pas les mêmes gestionnaires, ce
08:44 n'est pas les mêmes administrateurs.
08:46 Et eux, parfois, en tout cas les administrateurs actuels, ne sont que des personnes qui ont
08:52 trouvé ces situations en prenant les sociétés.
08:55 Donc, ils essaient de gérer de manière globale et générale mais parfois, il y a des cas
09:02 par cas qu'il faut traiter et qu'on ne peut pas traiter de manière globale.
09:06 Ce qui est justement le cas de ma mère.
09:09 Ils ont voulu savoir tout le détail, qu'est-ce qui s'est passé, comprendre depuis le début.
09:17 Parce que parfois, on leur dit que tout a été géré mais en fait, ça n'a pas été
09:21 géré et parfois, c'est mieux que la personne qui était là depuis le début jusqu'au
09:26 moment du problème explique d'elle-même ce qui s'est passé.
09:30 Donc, ça a été une très bonne rencontre.
09:32 Il faut que je sois honnête, ça a été une très bonne rencontre, une rencontre très
09:34 intelligente avec l'administrateur provisoire de la CNSS, M.
09:40 Christophe Ehi et aussi le gérant de la CNSS, Imo.
09:45 Ça a été une très bonne rencontre où on a pu mettre les bases pour trouver une solution.
09:51 Je ne peux pas dire qu'il y a déjà une solution cependant parce qu'il y a beaucoup
09:59 d'éléments qui demandent à interagir avec plusieurs autres personnes.
10:03 Il y a quand même des éléments en place, on comprend mieux la situation et ils se
10:09 sont engagés à revenir vers moi dans les jours à venir, on va dire dans la semaine,
10:15 certainement la semaine prochaine ou la semaine d'après avec des pistes de solution pour
10:21 régler ce problème-là afin que ma mère ne soit pas mise dehors mais pas que pour
10:25 moi, afin que toutes les personnes dans ma situation au niveau de la cité d'Okolasi
10:32 puissent avoir gain de cause.
10:34 Ce qui est important, c'est que nous devons maintenant garder tout ça à l'esprit,
10:38 que nous sommes dans une phase de transition, nous sommes dans une phase de changement de
10:41 mentalité et nous sommes aussi dans une phase où nous pouvons tout réaméliorer, tout
10:46 réagencer de manière intelligente et agréable.
10:50 Aujourd'hui, je parle de la CNSS Imo, ça pourrait être une autre société dans ce
10:55 cadre-là où je crie pour qu'il y ait un mieux-être.
11:00 Mais je ne suis pas la seule à demander un mieux-être pour les Gabonais, il y a aussi
11:05 des artistes qui demandent un mieux-être, il y a des artistes qui demandent une meilleure
11:10 considération de leur activité.
11:15 C'est vrai que les récriminations vont un peu dans tous les sens parce qu'on a un
11:20 peu des collectifs qui sortent de Paris d'autres et qui se réclament d'artistes, pas artistes
11:29 etc. mais nous devons comprendre que lorsque quelqu'un a été longtemps enfermé, a
11:38 été longtemps mis sous cap sans la possibilité de s'exprimer, le jour où on lui donne la
11:43 liberté, il faut pouvoir comprendre que ça va aller dans tous les sens.
11:47 Mais même si ça va dans tous les sens, il y a une vérité, c'est que nous, artistes,
11:52 nous opérateurs culturels, nous voulons aussi un mieux-être, un meilleur agencement de
11:58 notre secteur.
11:59 Il serait bien qu'à la longue, ce n'est peut-être pas ce qui va se passer maintenant,
12:04 mais il serait bien qu'à la longue, notre département ne soit pas fusionné avec le
12:10 sport et la jeunesse qui sont aussi, qui selon moi, sont des entités qui devraient être
12:15 à part et que nous, en tant qu'artistes, nous ayons notre département art et culture
12:21 bien spécifiquement et que dans notre département art et culture, nous puissions essayer d'améliorer
12:27 ce qui a déjà été mis en place.
12:29 Oui, il y a le statut de l'artiste qui avait été voté mais qui avait beaucoup d'incohérence.
12:33 Oui, il y a le droit d'auteur qui a commencé à être distribué mais toujours avec beaucoup
12:38 d'incohérence.
12:39 On parle de la CNSS, mais il faut aussi comprendre que les artistes ne cotisent pas, ce qui est
12:44 toujours encore un problème.
12:46 On parle de la CNAMGS, mais il faut savoir que quand les artistes s'enregistrent à
12:50 la CNAMGS, ils sont enregistrés comme des GEF, donc des Gabonais économiquement faibles,
12:56 ce qu'on n'est pas.
12:57 Parce qu'être artiste, c'est un métier.
12:59 Être opérateur culturel, c'est un métier où on gagne notre vie avec, donc on n'est
13:02 pas des GEF.
13:03 Donc, face à cette caméra, je pense que c'est ce que j'aimerais que l'on garde
13:08 à l'esprit.
13:09 C'est un temps de transition, c'est un temps de travail, c'est un temps de bonnes
13:12 habitudes, mais c'est aussi une opportunité pour nous tous de pouvoir mieux réagencer
13:16 tous les secteurs.
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13:22 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org