L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo
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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, très heureux de vous retrouver dans un instant.
00:00:05 Les débats de 120 minutes info, je vous présenterai également mes invités, mais d'abord il est quasiment 15h, c'est l'heure du grand journal de l'après-midi.
00:00:11 Avec vous Isabelle Piboulot, bonjour, et à la une de l'actualité cet après-midi.
00:00:15 En Seine-et-Marne, Elisabeth Borne s'est rendue dans le centre de soins de suite et de réadaptation au Coubert,
00:00:21 l'occasion d'échanger avec le personnel et les patients victimes d'accidents de la route,
00:00:26 avant l'annonce d'un changement symbolique, la dénomination "Domicile routier".
00:00:31 Bouquet de fleurs, bougies, les hommages à Jane Birkin se multiplient, son couple légendaire avec Serge Gainsbourg est encore dans les mémoires.
00:00:39 Depuis l'annonce du décès de l'artiste hier, plusieurs personnes se sont spontanément rendues rue de Verneuil dans le 7ème arrondissement de Paris,
00:00:46 où se trouve l'ancien domicile du chanteur décédé en 1991.
00:00:50 Et puis le mercure grimpe sur une grande partie de la planète, en Europe, mais aussi aux États-Unis.
00:00:56 La Californie notamment souffre de la chaleur. Un record de température a été battu hier dans la Vallée de la Mort.
00:01:03 À la une de l'actualité, la première ministre aux côtés des victimes des accidents de la route.
00:01:10 La chef du gouvernement s'est rendue dans un centre de soins de suite et de réadaptation en Seine-et-Marne,
00:01:16 avant de tenir un comité interministériel de la sécurité routière à 16h30 à Matignon.
00:01:22 Elisabeth Borne nous doit annoncer la création d'une qualification d'homicide routier.
00:01:27 "Moi j'entends les associations de victimes qui sont choquées qu'on parle d'homicide involontaire,
00:01:35 quand on a notamment un conducteur qui a pu boire de l'alcool ou prendre des stupéfiants avant de prendre la route.
00:01:42 Donc c'est en réponse à cette demande que l'homicide involontaire par conducteur va être requalifié en homicide routier.
00:01:51 Et donc c'est le dispositif, ça va supposer un changement législatif.
00:01:55 Il y a des propositions de loi, notamment de la majorité sur ce sujet, et je pense que ça pourra être voté très rapidement."
00:02:01 Homicide routier, une nouvelle dénomination pour tenter d'apaiser les proches de victimes d'accidents de la route
00:02:09 pour qui le terme d'homicide involontaire est dans certains cas inacceptable.
00:02:13 Beaucoup regrettent un changement uniquement sémantique.
00:02:16 Alors que va réellement apporter cette modification du code pénal ?
00:02:20 Les précisions de Noémie Schultz.
00:02:22 "Oui c'est la question, qu'est-ce que cette modification du code pénal va changer ?
00:02:26 Aujourd'hui, le fait de causer la mort au volant de sa voiture est un délit qualifié d'homicide involontaire
00:02:32 car il n'y a pas l'intention, la volonté de tuer.
00:02:36 Ce qui horrifie les proches de victimes, c'est l'emploi du terme involontaire
00:02:40 quand la personne à l'origine de l'accident avait pris de l'alcool ou de la drogue.
00:02:45 La loi en vigueur prend pourtant en compte ces comportements, ce sont des circonstances aggravantes.
00:02:49 La peine maximale encourue est de 10 ans de prison si vous avez par exemple eu un accident mortel
00:02:55 en ayant bu de l'alcool et fumé du cannabis.
00:02:57 Avec cette modification du code pénal, on ne dira plus homicide involontaire mais homicide routier,
00:03:02 on ne dira plus blessure involontaire mais blessure routière.
00:03:06 C'est un changement de dénomination, on va nommer les choses autrement pour mettre le doigt sur une réalité.
00:03:14 C'était une demande des associations de victimes d'accidents de la route,
00:03:18 mais certains comme Yannick Alenaud dont le fils a été tué par un chauffard
00:03:22 auraient voulu aller plus loin avec la création d'une nouvelle infraction pénale
00:03:26 qui ne serait plus classée dans la catégorie des homicides involontaires,
00:03:30 qui ne serait plus un délit mais bien un crime.
00:03:33 Et puis pour des spécialistes des violences routières, ça n'est pas le moyen le plus efficace de lutter.
00:03:37 Pour changer les comportements, multiplier les contrôles sur la route,
00:03:41 mieux assurer le suivi des personnes déjà condamnées pour des délits routiers
00:03:45 serait un meilleur moyen de faire chuter le nombre de morts et de blessés sur la route.
00:03:51 Dans le reste de l'actualité dans les Alpes de Haute-Provence,
00:03:55 le mystère autour du petit Émile reste entier.
00:03:57 L'enquête de flagrance sur la disparition du garçon de 2 ans et demi
00:04:01 a basculé sous le régime de l'enquête préliminaire.
00:04:04 Un changement purement automatique et transparent, précise le procureur de la République de Dînes-les-Bains.
00:04:10 Émile a disparu depuis le 8 juillet dans le Hamou du Haut-Vernay.
00:04:14 Dans l'actualité également, les Jeux Olympiques de 2024 approchent
00:04:18 et Paris se prépare une quarantaine de bateaux ont défilé tôt ce matin
00:04:23 sur la Seine entre le pont d'Austerlitz et le pont d'Yéna
00:04:26 pour tester manœuvres, distances, durées et captations vidéo
00:04:30 de la future cérémonie d'ouverture des JO.
00:04:33 A bord, des passagers munis de pancartes comme pour mimer les délégations.
00:04:37 Un défilé test qui s'est déroulé sans encombre.
00:04:40 Chanteuse, actrice, réalisatrice, Jane Birkin est décédée hier à son domicile parisien à l'âge de 76 ans.
00:04:48 Naturalisée française, l'artiste a l'accent britannique a conquis le cœur des Français.
00:04:54 De nombreux sont venus lui rendre hommage, Ruth Verneuil dans le 7e arrondissement de Paris
00:04:58 où nous retrouvons en direct Michael Dos Santos et Charles Pousseau.
00:05:02 Michael, l'émotion est encore vive devant l'ancienne adresse de Serge Gainsbourg.
00:05:06 Oui, beaucoup d'émotion ici devant le domicile de Jane Birkin,
00:05:14 ancien domicile de Jane Birkin et de Charles Gainsbourg.
00:05:18 Beaucoup d'émotion, des fans émus aux larmes.
00:05:21 Serge Gainsbourg, merci monsieur, qui m'interrompt en direct
00:05:24 mais qui me corrige, il a raison de le faire, Serge Gainsbourg et Jane Birkin
00:05:27 qui donc habitaient ici, Ruth Verneuil au numéro 5.
00:05:30 Il y a maintenant quelques années, des fans qui sont venus ici à déposer des fleurs,
00:05:35 parfois des mots également, sur papier, sur les murs.
00:05:39 On a pu échanger avec certains d'entre eux, je vous propose de les écouter.
00:05:42 Je suis très triste, très tristé, c'est pour ça que je suis venu voir la maison
00:05:48 et me recueillir avant de partir en vacances.
00:05:49 C'est un endroit qui est chargé de symbolisme et je voulais lui montrer.
00:05:53 Je me déplace une fois tous les 25 ans pour un artiste et encore,
00:05:57 mais Jane Birkin, ce n'était pas possible de ne pas venir.
00:06:01 Je la remercie pour ses chansons, la femme de chœur qualité et son humour.
00:06:09 J'avais fait un petit tableau avec des fleurs artificielles
00:06:13 et je l'ai laissé sur la table, mais c'est la vérité.
00:06:16 Je vais repasser et je vais le déposer là.
00:06:19 Voilà des fans venus de loin.
00:06:24 On a pu croiser également beaucoup de touristes de passage ici à Paris
00:06:29 et qui ont profité de l'occasion pour immortaliser le moment
00:06:32 devant la demeure de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin.
00:06:36 Des touristes, des amis, parfois des couples, parfois aussi des parents
00:06:41 qui n'ont pas hésité à montrer la demeure du couple.
00:06:44 Eux qui écoutaient les chansons des deux artistes
00:06:47 et qui en ont fait profiter, en tout cas à leurs enfants,
00:06:51 pour qu'ils connaissent deux artistes qui ont marqué toute une génération
00:06:55 et avec qui ils ont partagé des moments à travers leurs chansons.
00:06:58 Merci beaucoup, Miquel Dos Santos, et merci à Charles Pousseau
00:07:02 qui vous accompagne, Ruth Verneuil à Paris.
00:07:06 De nombreuses vagues de chaleur se font ressentir en ce moment dans le monde.
00:07:09 De 42 à 48 degrés en Europe, jusqu'à 53 degrés outre-Atlantique.
00:07:14 Ce week-end, des températures inédites ont été observées aux Etats-Unis.
00:07:17 En Californie notamment, un record de chaleur a été battu hier
00:07:21 dans la Vallée de la Mort.
00:07:23 Hélène Charpy.
00:07:24 55 degrés Celsius, c'est la température que la Vallée de la Mort en Californie
00:07:30 a officiellement atteint ce dimanche 16 juillet.
00:07:33 Il fait extrêmement chaud.
00:07:35 C'est comme rester devant la porte ouverte d'un four.
00:07:37 Il fait un petit peu chaud, mais c'est assez extraordinaire de voir ça pour un Français.
00:07:41 Un record selon les services de météo nationaux et les gardiens de la Vallée.
00:07:45 Le thermomètre derrière moi est en métal et il est placé au soleil.
00:07:49 Il mesure donc la température quelques degrés plus chaud que la réalité,
00:07:52 mais j'aime penser que c'est une représentation de ce que nous ressentons.
00:07:56 Il fait vraiment chaud.
00:07:58 La chaleur est oppressante selon les services météo,
00:08:03 mais malgré cette fournaise, les touristes et voyageurs du monde entier
00:08:07 sont fiers de prendre la pause devant le thermomètre.
00:08:10 Certains visiteurs sont inquiets de ce symptôme du dérèglement climatique.
00:08:16 Le phénomène n'est d'ailleurs pas nouveau dans la Vallée.
00:08:19 La Vallée de la Mort devient plus chaude chaque été.
00:08:24 Nous battons des records de chaleur et cela ne va faire qu'augmenter.
00:08:27 80 millions de personnes sont sous le coup d'une alerte aux hautes températures
00:08:32 aux Etats-Unis.
00:08:33 Le dôme de chaleur devrait rester au-dessus des états de l'ouest du pays
00:08:37 pour les prochains jours.
00:08:39 Les forces ukrainiennes ont attaqué le stratégique pont de Krimé,
00:08:43 des frappes à l'aide de drones navals, dans la nuit de dimanche à lundi.
00:08:47 Au moins deux civils ont été tués selon Moscou.
00:08:50 D'importants dégâts ont été causés sur la section routière de l'ouvrage
00:08:54 qui sert notamment à acheminer du matériel militaire à l'armée russe
00:08:57 qui combat en Ukraine.
00:09:00 Voilà pour l'essentiel à 15h. Prochain point de l'actualité à 16h.
00:09:04 Restez bien avec nous. Dans un instant, vous retrouverez 120 minutes info
00:09:07 avec vous, Michael Dorian.
00:09:09 Mais avant l'interview politique de la matinale,
00:09:11 Yoann Uzay recevait le ministre de la Santé, François Braun.
00:09:14 A tout de suite.
00:09:15 Bonjour François Braun.
00:09:18 Bonjour.
00:09:19 Merci d'être sur CNews ce matin.
00:09:20 Vous êtes ministre de la Santé et de la Prévention.
00:09:22 Beaucoup de sujets évidemment à aborder avec vous.
00:09:24 D'abord, première question, elle intéresse évidemment beaucoup les Français.
00:09:27 Pouvez-vous leur assurer ce matin que tous ceux qui auront besoin
00:09:31 d'être soignés cet été pourront l'être ?
00:09:33 Tout est mis en œuvre justement pour assurer aux Français
00:09:37 de pouvoir être soignés.
00:09:38 De pouvoir être soignés s'ils ont simplement besoin d'une consultation
00:09:43 auprès d'un médecin généraliste et également dans les situations d'urgence
00:09:47 pour qu'on puisse répondre à leurs problématiques.
00:09:49 Vous dites que tout est mis en œuvre.
00:09:51 Mais est-ce que ça signifie que vous en avez la certitude ?
00:09:53 Ce sera le cas ou pas ?
00:09:55 Écoutez, c'est le cas en ce qui concerne l'accès à un médecin.
00:09:59 Si vous avez un problème de santé qui n'est pas considéré comme urgent,
00:10:03 vous appelez votre médecin traitant.
00:10:05 Si vous êtes en vacances, bien sûr, il n'est pas sur place.
00:10:08 Sinon, nous mettons à disposition aujourd'hui, dans une heure,
00:10:11 une heure et demie, une cartographie disponible sur le site santé.fr
00:10:16 qui vous permettra depuis votre lieu de vacances de visualiser
00:10:19 les médecins qui sont disponibles pour prendre en charge
00:10:22 ce que l'on appelle les soins non programmés,
00:10:24 qui en fait, prend en charge des patients
00:10:26 qui ne sont pas des patients de leur patientèle.
00:10:28 Ça, c'est si vous avez besoin d'un médecin.
00:10:30 Ensuite, si vous avez quelque chose que vous considérez comme urgent,
00:10:33 bien sûr, toujours votre médecin traitant si vous êtes chez vous,
00:10:36 mais vous appelez le 15.
00:10:38 Vous faites le numéro du SAMU qui vous dira la meilleure solution
00:10:43 pour votre problème de santé.
00:10:44 J'ai bien compris ce que vous dites sur les médecins de ville.
00:10:46 Mais j'insiste parce que vous semblez avoir un doute sur les urgences.
00:10:49 J'ai l'impression que ce matin, vous avez un doute.
00:10:52 Vous ne savez pas si tous les services d'urgence vont tenir
00:10:54 et seront en capacité d'accueillir tous ceux qui s'y présenteront.
00:10:57 Je n'ai pas de doute sur les services d'urgence.
00:10:59 Les services d'urgence, ils doivent être destinés aux patients
00:11:03 qui en ont besoin et non pas à toutes ces petites pathologies
00:11:07 qui peuvent être prises en charge.
00:11:09 C'est pour cela que, effectivement, certains services d'urgence
00:11:11 ont ce que l'on appelle le rentré qui est régulé.
00:11:14 C'est-à-dire que par l'appel au 15, vous avez un médecin au téléphone
00:11:18 qui vous dira oui, il faut vraiment aller vers les urgences
00:11:21 ou oui, je vous envoie une ambulance, une équipe de réanimation
00:11:23 ou non, votre cas relève de la médecine générale
00:11:26 et voilà l'endroit où vous pouvez vous rendre.
00:11:28 Je crois que ce qui est important, c'est de ne pas mettre une pression
00:11:31 excessive sur nos services d'urgence parce qu'on sait que cette pression
00:11:34 excessive, elle va être délétère pour les gens qui y sont pris en charge,
00:11:37 mais bien répartir les patients au meilleur endroit, au meilleur moment.
00:11:41 Alors ce que vous nous décrivez là, ça s'appelle la régulation.
00:11:44 Vous dites qu'il n'y aura pas de fermeture de services d'urgence cet été.
00:11:47 Nous allons faire de la régulation, c'est-à-dire ne pourrons se rendre
00:11:50 aux urgences que des personnes qui effectivement auront un danger vital.
00:11:55 Mais c'est déjà une forme de fermeture.
00:11:57 Alors ce n'est pas un danger vital, c'est une pathologie grave,
00:12:01 potentielle ou réelle. Ce n'est pas uniquement le danger vital.
00:12:05 Pour le danger vital, nous avons les équipes de réanimation,
00:12:07 du SAMU qui interviennent et celles qui continuent à intervenir
00:12:10 sur tout le territoire national. Il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:12:13 Non, ce que je dis, c'est qu'il ne faut pas saturer nos services d'urgence
00:12:18 lorsque la pathologie que vous présentez ne nécessite pas d'aller aux urgences.
00:12:23 Vous savez, les urgences, c'est une grosse machine.
00:12:25 Ça fait des examens, ce sont des médecins qui sont spécialisés
00:12:28 dans des prises en charge complexes de pathologies graves.
00:12:31 Si vous avez un petit bobo, déjà il y a les conseils simples de l'été,
00:12:36 il y a toute la prévention, ne pas s'exposer au soleil, se protéger, etc.
00:12:41 Et puis si vous avez une petite brûlure sur le dos,
00:12:44 ce n'est peut-être pas la peine d'aller aux urgences, une brûlure du soleil.
00:12:48 Vous allez à la pharmacie, voir le pharmacien qui sera très bien vous conseiller.
00:12:51 Donc ce que vous dites, appelez le 15 avant d'aller aux urgences.
00:12:54 Votre ministère lance d'ailleurs une campagne de communication à ce sujet.
00:12:57 Est-ce que vous êtes certain cette fois qu'il y aura assez de régulateurs au SAMU
00:13:01 pour gérer le nombre d'appels qu'ils vont recevoir pendant l'été ?
00:13:05 Nous avons augmenté le nombre d'assistants de régulation médicale
00:13:08 qui sont les premières personnes que l'on a au téléphone quand on fait le 15,
00:13:12 justement pour que ce premier décroché soit très rapide.
00:13:15 Et ensuite ce professionnel de santé, ce nouveau professionnel,
00:13:18 orientera l'appel vers un médecin urgentiste, si la gravité est identifiée ou potentielle,
00:13:23 ou vers un médecin généraliste.
00:13:25 Vers le médecin urgentiste, vous l'aurez très vite.
00:13:27 Le médecin généraliste, ça peut attendre plusieurs minutes,
00:13:29 mais il y a déjà eu une évaluation de votre état de santé.
00:13:32 Alors la semaine dernière, dans le Figaro, le président de SAMU Urgences de France
00:13:36 disait n'avoir jamais connu une telle situation.
00:13:39 Vous semblez vous plutôt rassuré ce matin.
00:13:41 Lui disait pourtant, depuis l'an dernier, la situation s'est clairement dégradée.
00:13:45 Donc manifestement, les acteurs de terrain, François Braune,
00:13:48 ne vivent pas la même situation que vous.
00:13:50 Alors je me rends sur le terrain, très régulièrement,
00:13:53 encore cet après-midi, après-demain, je vais voir les endroits où il y a des problèmes,
00:13:58 je vais voir les endroits où ça fonctionne, parce qu'on a trouvé des solutions.
00:14:02 Les professionnels sont entièrement mobilisés.
00:14:05 La dégradation de notre système de santé, on l'hérite de dizaines d'années de pilotage.
00:14:10 Mais est-ce que cette situation s'est encore dégradée depuis l'année dernière ?
00:14:13 C'est ce que dit très clairement le président de SAMU Urgences de France.
00:14:16 Il dit ça s'est dégradé.
00:14:17 Très clairement, les remontées que j'ai de la part des agences régionales de santé,
00:14:22 de la part des professionnels que je vois sur le terrain,
00:14:24 me disent que la situation est plutôt stabilisée par rapport à ce qui s'est passé l'année dernière.
00:14:29 Nous avons pris des mesures l'année dernière,
00:14:31 qui pour la première fois ont fait diminuer le nombre de passages aux urgences de 5%.
00:14:36 Ça n'était jamais arrivé depuis 20 ans.
00:14:38 Toutes ces mesures que j'ai prises l'année dernière, je les remets sur la table,
00:14:42 nous les appliquons de nouveau,
00:14:44 et l'objectif est bien sûr d'éviter cette saturation de services d'urgence.
00:14:48 Et les Français aussi partagent ce constat, quelque part.
00:14:51 Les Français se disent, c'est vrai, on paye beaucoup d'impôts,
00:14:54 on attend un service public de qualité,
00:14:56 et quand on est malade, quand on veut aller aux urgences,
00:14:58 on attend parfois des heures et des heures avant d'être reçu,
00:15:01 ça ne fonctionne pas.
00:15:02 Est-ce que vous, ministre de la Santé, vous pouvez leur dire,
00:15:05 écoutez, on a un problème à l'hôpital en ce moment,
00:15:07 c'est vrai que ça ne fonctionne pas, ça fonctionne mal en tout cas,
00:15:09 mais dans X années, ça ira mieux.
00:15:12 Est-ce que vous avez une vision à long terme ?
00:15:14 Je ne peux pas laisser dire que ça fonctionne mal ou qu'on attend des heures.
00:15:17 Vous avez l'impression que les services hospitaliers fonctionnent bien en ce moment ?
00:15:21 Les services d'urgence, je connais bien, on ne peut pas m'enlever ça.
00:15:24 Quand vous avez une urgence, vous n'attendez pas.
00:15:27 Vous êtes pris en charge immédiatement d'un service d'urgence.
00:15:30 Si vous avez une entorse de cheville, vous allez peut-être attendre plusieurs heures.
00:15:34 D'accord, c'est trop, d'accord, on peut considérer que ce n'est pas normal,
00:15:37 mais je le redis, les services d'urgence ne sont pas faits pour cela.
00:15:41 Pour cela, pour une entorse de cheville, vous pouvez aller voir un médecin généraliste,
00:15:44 vous pouvez aller voir un kiné.
00:15:46 Les services d'urgence, quand vous avez un infarctus,
00:15:48 quand vous avez, on va parler aujourd'hui de sécurité routière,
00:15:51 quand vous avez un grave accident de la route,
00:15:53 ce qu'on appelle un traumatisme grave,
00:15:55 vous êtes pris en charge immédiatement.
00:15:57 Nous avons un système de santé qui est en difficulté,
00:16:00 comme dans tous les pays européens, comme dans tous les pays développés,
00:16:03 qui fonctionne.
00:16:04 Et puis j'aimerais quand même insister sur le fait que, où que vous soyez,
00:16:07 quelle que soit l'heure du jour et de la nuit,
00:16:10 en faisant le 15, vous avez un médecin au téléphone en quelques minutes.
00:16:13 Et ça, il faut le rappeler.
00:16:15 On va parler des médecins de ville à présent.
00:16:17 Est-ce que vous savez, à ce jour, combien de Français sont sans médecin traitant ?
00:16:21 6 millions à peu près de Français sont sans médecin traitant.
00:16:25 Ce qui est énorme.
00:16:27 Ce qui est énorme.
00:16:28 Parmi ces 6 millions, il y en a à peu près la moitié qui n'en veulent pas.
00:16:31 Vous êtes jeune, vous n'avez pas de problèmes de santé,
00:16:34 vous ne voyez pas l'intérêt d'avoir un médecin traitant.
00:16:36 Mais moi, ce qui me préoccupe parmi ces Français qui n'ont pas de médecin traitant,
00:16:40 ce sont ceux qui ont des pathologies déjà,
00:16:42 ce qu'on appelle des patients en infection de longue durée.
00:16:45 Les ALD.
00:16:46 Les ALD.
00:16:47 C'est donc le plan demandé par le président de la République
00:16:49 que j'ai lancé il y a deux mois pour rapprocher ces patients d'un médecin traitant.
00:16:54 Alors, qu'est-ce que nous avons fait ?
00:16:56 Avec la Caisse d'assurance maladie, la Sécurité sociale, que j'ai mise sur l'ouvrage,
00:17:01 tous ces patients ont déjà été contactés.
00:17:03 Tous.
00:17:04 Les 700 000.
00:17:05 Ils sont 700 000, ont été contactés.
00:17:07 Et nous commençons à leur trouver un médecin traitant.
00:17:10 Près de 55 000 en ont déjà récupéré un.
00:17:13 Nous continuons, nous accélérons ce rythme
00:17:15 pour qu'à la fin de l'année, l'immense majorité d'entre eux puissent avoir un médecin traitant.
00:17:19 Et pour ceux qui ne souffrent pas d'infection de longue durée,
00:17:22 ces Français qui n'ont pas de médecin traitant,
00:17:24 il faut lutter contre les déserts médicaux.
00:17:26 Comment lutter contre les déserts médicaux, François Brune ?
00:17:29 Est-ce qu'il faut, par exemple, obliger les jeunes diplômés
00:17:31 à aller s'installer pendant quelques années dans ces déserts médicaux ?
00:17:35 La contrainte à l'installation, puisque c'est ça,
00:17:38 et pour bien que les téléspectateurs comprennent, un médecin aujourd'hui,
00:17:42 quand il décide de travailler dans le service public hospitalier,
00:17:45 il n'a pas le choix.
00:17:46 Il va, où il y a de la place, dans un hôpital.
00:17:49 Mais quand il décide d'exercer en libéral,
00:17:52 il s'installe où il veut s'installer.
00:17:55 Contraindre les médecins à s'installer quelque part est contre-productif.
00:17:59 J'ai eu l'occasion d'en discuter largement à l'Assemblée.
00:18:02 C'est contre-productif parce que ça va diminuer, in fine, notre nombre de médecins.
00:18:06 Par contre, mettre des mesures pour que, déjà,
00:18:09 les jeunes médecins découvrent ces territoires sous-dotés
00:18:12 et aient envie de s'y installer.
00:18:14 C'est ce que je fais avec cette quatrième année de formation en médecine générale.
00:18:18 C'est ce que je fais avec des aides qui sont extrêmement ciblées,
00:18:22 qui sont centralisées pour faciliter l'installation.
00:18:25 C'est également ce qui est mis en place avec une politique de consultation avancée.
00:18:30 Et vous avez le sentiment que ça fonctionne ?
00:18:32 C'est en train de se mettre en place.
00:18:34 Et oui, ça fonctionne déjà.
00:18:35 On voit dans la Creuse cette association Médecins Solidaires
00:18:39 qui va remédicaliser un secteur où il n'y avait plus de médecins,
00:18:42 qui assure des consultations tous les jours.
00:18:44 Donc oui, toutes ces mesures qui ont été mises en évidence
00:18:48 par le Conseil national de la refondation en santé,
00:18:50 qu'a voulu le président de la République,
00:18:52 toutes ces mesures se mettent en place et ces mesures fonctionnent.
00:18:55 Vous allez recevoir aujourd'hui un rapport sur la médiation en santé
00:18:58 qui est une priorité du président de la République.
00:19:00 Est-ce que vous pouvez nous dire ce matin ce que contient ce rapport ?
00:19:03 La médiation en santé, c'est quelque chose qui est essentiel.
00:19:06 C'est pour ne laisser personne sur le bord du chemin de la santé.
00:19:09 En fait, il y a de nos concitoyens qui sont durablement éloignés du système de santé.
00:19:15 Il faut aller les rechercher.
00:19:17 J'ai vu ça dans les quartiers nord de Marseille, j'ai vu ça en région parisienne.
00:19:21 Et ces médiateurs en santé, qui peuvent être des professionnels,
00:19:25 et c'est ce que dit ce rapport, il faut pré-fonctionnaliser ce métier,
00:19:27 mais qui peuvent être aussi des volontaires qui s'engagent pour aider les autres,
00:19:31 un peu à l'image des sapeurs-pompiers qui sont professionnels
00:19:34 ou qui peuvent être volontaires avec un métier en plus.
00:19:36 C'est bien, c'est aller chercher les gens dans les immeubles, dans les quartiers,
00:19:41 les réhabituer à ce qu'est la santé.
00:19:43 Je pense en particulier au dépistage, par exemple, du cancer du sein chez la femme.
00:19:47 Aller réexpliquer qu'il faut le faire, les accompagner vers le soin.
00:19:50 C'est ça la médiation en santé.
00:19:52 Un pic de violence a été atteint en 2022 contre les soignants.
00:19:55 Des violences en augmentation de 23% par rapport à la moyenne des années précédentes.
00:19:59 C'est le chiffre du Conseil national de l'ordre du médecin.
00:20:02 Les pharmaciens aussi se plaignent de violences et d'incivilités récurrentes.
00:20:05 Quelle doit être la réponse selon vous ?
00:20:07 Plus de sécurité avec des policiers ou des vigiles ou une réponse pénale plus forte ?
00:20:11 Zéro tolérance. La réponse, c'est de zéro tolérance.
00:20:15 Je veux m'adresser là aux soignants qui malheureusement
00:20:18 prennent trop l'habitude de ces incivilités, comme on dit.
00:20:22 Vous leur dites porter plainte systématiquement ?
00:20:24 Oui, porter plainte systématiquement.
00:20:27 Les hôpitaux en particulier maintenant peuvent accompagner, bien sûr, aider, mais aussi porter plainte.
00:20:33 Est-ce qu'il faut une réponse pénale plus forte selon vous ?
00:20:35 Il faut déjà porter plainte.
00:20:37 Porter plainte pour que la justice puisse s'exprimer.
00:20:40 Ne pas tolérer la moindre violence.
00:20:42 Quand vous injuriez une infirmière, ce n'est pas une incivilité.
00:20:46 C'est de la violence et c'est inacceptable.
00:20:48 Et c'est suffisamment réprimé par la loi selon vous ?
00:20:50 La loi est suffisamment répressive dès lors qu'elle est saisie.
00:20:54 François Brun, vous serez cet après-midi à Matignon au comité interministériel de la sécurité routière.
00:20:58 Elisabeth Borne va annoncer la création d'un homicide routier.
00:21:02 À part le changement sémantique, qu'est-ce que cela va changer pour les personnes qui tuent quelqu'un sur la route ?
00:21:07 Le changement sémantique, comme vous dites, n'est pas du tout anodin.
00:21:11 Il est important pour les victimes ?
00:21:13 Il est important. Il faut correctement nommer les choses.
00:21:16 Et je crois qu'effectivement, quand on prend la voiture, qu'on a bu ou qu'on a pris de l'alcool,
00:21:22 on est inconscient de faire courir ce risque à soi-même et aux autres.
00:21:29 Et quelque part, c'est effectivement un homicide dès lors qu'on va tuer quelqu'un sur la route.
00:21:34 Il faut le reconnaître comme tel.
00:21:36 Les peines encourues sont déjà importantes. Il faut là aussi qu'elles soient appliquées.
00:21:41 Mais les associations disent que ça ne va pas faire changer les comportements.
00:21:45 Donc ça n'aura pas d'incidence sur la violence routière. C'est ce que disent les associations.
00:21:49 Je pense que c'est important de bien nommer les choses.
00:21:54 Nommer les choses, c'est déjà leur donner une réalité différente.
00:21:57 Et déjà, en tout cas, j'en suis certain que les responsables se rendent plus compte de ce qu'ils sont en train de faire.
00:22:03 Ce n'est pas un accident banal.
00:22:06 On donne la mort à quelqu'un et on se met dans une situation où on va la donner parce qu'on prend des risques.
00:22:13 Le problème de la drogue au volant est en train de devenir un véritable fléau.
00:22:16 Est-ce qu'on sait dans quelle mesure la consommation a augmenté depuis la crise sanitaire qui semble avoir amplifié ce problème ?
00:22:22 La question est plus complexe puisque chez les jeunes en particulier, la consommation d'alcool et de stupéfiants a diminué, paradoxalement,
00:22:31 avec d'autres conduites addictives sur lesquelles il faut là aussi lutter.
00:22:36 Mais en tout cas, pour les jeunes jusqu'à 25 ans, ces consommations addictives ont diminué.
00:22:41 François Braun, est-ce que vous êtes d'accord pour dire que la liberté de la presse est à la base de toute démocratie ?
00:22:46 Bien sûr.
00:22:47 Quand la ministre de la Culture attaque CNews, quand le ministre de l'Éducation nationale attaque de manière honteuse et diffamatoire CNews,
00:22:54 quand Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui mène une bataille contre CNews,
00:23:00 et son actionnaire va être nommé au comité des États généraux de la presse,
00:23:04 est-ce que ça ne pose pas selon vous un problème vis-à-vis de la liberté de la presse ?
00:23:08 J'entends votre réponse précédente, un problème démocratique, donc.
00:23:12 Vous savez, moi je suis ministre de la Santé et de la Prévention pour travailler.
00:23:19 Je pense qu'un ministre, il est là pour travailler dans son ministère, pas pour faire des commentaires en permanence.
00:23:24 Et je ne commenterai pas cette position.
00:23:27 Je dirais simplement que la liberté de la presse, c'est aussi la liberté de chacun, la liberté d'expression de tout à chacun.
00:23:34 Chacun dans notre pays, et c'est une chance, peut exprimer ce en quoi il pense, ce en quoi il croit.
00:23:41 C'est le cas aussi pour un ministre.
00:23:43 Et si vous avez accepté notre invitation ce matin, je suppose que c'est que vous considérez que CNews n'est pas un danger pour la démocratie,
00:23:49 et donc que vous désavouez le ministre de l'Éducation nationale.
00:23:52 Je ne désavoue pas le ministre de l'Éducation nationale, avec qui je travaille très bien sur des sujets...
00:23:57 Vous voulez le faire.
00:23:58 Non, sur des sujets que nous partageons, en particulier la santé des jeunes, la santé à l'école.
00:24:04 Simplement, je dis que je parle à tout le monde, je parle à tous nos concitoyens,
00:24:09 parce que nos concitoyens sont éloignés du soin pour trop nombreux d'entre eux.
00:24:13 Eh bien, je vous remercie François Braune d'avoir accepté notre invitation.
00:24:16 Merci beaucoup d'être venu sur CNews ce matin.
00:24:18 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour ce nouveau numéro de 120 minutes Info, avec cet après-midi, Gabriel Cluzel.
00:24:26 Bonjour Gabriel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, et puis Laura Lebar, psychanalyste.
00:24:31 Ravi de vous accueillir toutes les deux, je suis très bien entouré cet après-midi.
00:24:35 On sera rejoint dans un instant par Léon Defontaine, qui est porte-parole du Parti communiste.
00:24:41 Mais d'abord, je voudrais qu'on parle de cette polémique.
00:24:44 Entre eux, ce n'était déjà pas l'amour fou, c'est évident de le dire,
00:24:49 mais depuis ce week-end, la guerre semble clairement déclarée entre Jean-Luc Mélenchon et le CRIF,
00:24:53 le Conseil représentatif des institutions juives de France.
00:24:57 Hier, son président, Jonathan Arfis, en est pris au leader insoumis,
00:25:00 l'accusant de se compromettre loin du pacte républicain et d'être un allié du Rassemblement national.
00:25:06 Aussitôt, le principal intéressé a répondu sur Twitter, voici ce qu'il dit.
00:25:09 Le président du CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle du Veldiv par la police française
00:25:17 pour me prendre à partie, abjecte, l'extrême droite n'a plus de limites.
00:25:22 Une réaction d'abord sur cet échange plutôt virulent entre le président du CRIF et Jean-Luc Mélenchon.
00:25:31 Mélenchon n'est pas à son coup d'essai dans l'attaque.
00:25:35 Toujours la meilleure défense, c'est l'attaque.
00:25:38 Il n'était pas comme ça, je trouve qu'il a beaucoup évolué avec le temps.
00:25:41 Je vais donner un point de vue analytique.
00:25:43 Je pense qu'il a un savoir qui est limité.
00:25:45 Aujourd'hui, c'est de la provocation, on est face au président du CRIF, on parle d'extrême droite.
00:25:49 C'est que de la provoque et ça n'a pas de sens.
00:25:51 Encore une fois, c'est toujours le même système.
00:25:53 Je pense qu'à un moment donné, il manque de savoir et c'est dommage.
00:25:56 Parce que le Mélenchon qu'on avait avant était finalement plus intéressant que ce qu'on a aujourd'hui
00:26:00 où il est en permanence dans l'attaque.
00:26:02 Je pense qu'il arrive à une limite de lui-même et qu'il se perd tout simplement.
00:26:06 Parce qu'on arrive à dire quelque chose de pareil, c'est du niveau de quelqu'un qui a 5 ans.
00:26:09 On n'en est même pas à un politique.
00:26:12 Pour moi, ça paraît une aberration.
00:26:14 Gabriel Puzel ?
00:26:16 C'est quelque chose à la fois tragique et comique.
00:26:19 Parce que pour Jean-Luc Mélenchon, tout est d'extrême droite.
00:26:22 La tarte à la fraise sera bientôt d'extrême droite.
00:26:25 C'est dramatique parce que si tout est d'extrême droite, rien n'est d'extrême droite du reste.
00:26:30 À part Jean-Luc Mélenchon, on a l'impression que l'univers entier devient d'extrême droite.
00:26:36 C'est préoccupant comme champ sémantique.
00:26:39 C'est vrai qu'il n'est pas le seul à la France Insoumise à tenir ce genre de propos.
00:26:43 Mais là, c'est spécialement frappant parce que le président du CRIF est difficilement accusable
00:26:48 d'avoir eu des complaisances avec l'extrême droite.
00:26:51 Après, c'est assez révélateur d'une scission à gauche,
00:26:54 ce qui me paraît très important au-delà de Jean-Luc Mélenchon,
00:26:57 entre une gauche universelle qui ne reconnaît plus la gauche communautariste
00:27:05 avec une certaine complaisance pour ce communautarisme
00:27:11 qui est en train de se développer du côté et autour de Jean-Luc Mélenchon.
00:27:14 Vous avez raison de le dire, il n'était pas comme ça.
00:27:16 Donc on peut penser que c'est une stratégie, et même une stratégie assumée,
00:27:20 parce qu'il y va vraiment violemment.
00:27:23 Moi, je remarque qu'on pardonne beaucoup de choses à Jean-Luc Mélenchon dans ce domaine.
00:27:26 Vous vous souvenez, il avait fait une allusion à Mohamed Merah,
00:27:30 je ne sais pas si vous vous souvenez de cette affaire-là,
00:27:32 en laissant supposer que Mohamed Merah, c'était du complotisme.
00:27:39 Vous vous en souvenez de cette affaire ?
00:27:40 Oui.
00:27:41 Mais c'était terrible quand même comme déclaration.
00:27:43 C'est vrai.
00:27:44 Je ne savais pas qu'on l'avait pardonné à Jean-Luc Mélenchon.
00:27:46 Finalement, ça ne lui a pas collé à la peau.
00:27:48 Mais c'est vrai que c'est profondément dérangeant.
00:27:50 Vous avez raison d'insister aussi sur le fait que ces propos de Jean-Luc Mélenchon
00:27:54 semblent divisés au sein même de la gauche et au sein même de la nupèce.
00:27:59 Écoutez d'abord Manuel Bonpar, coordinateur de la France Insoumise,
00:28:01 c'était chez nos confrères d'LCI ce matin.
00:28:04 Et je trouve qu'utiliser une cérémonie comme celle-ci
00:28:07 pour s'en prendre à une organisation politique et à la France Insoumise de manière générale,
00:28:13 je trouve que c'est indigne.
00:28:15 Dans les moments d'hommage et dans les moments de commémoration,
00:28:18 je crois qu'il faut savoir faire un peu unité nationale.
00:28:22 Et j'aurais aimé que le président Ducriff ne se livre pas à ces attaques.
00:28:25 Je trouve qu'il a détourné en quelque sorte l'objet de cette journée.
00:28:28 Et je pense que c'est très regrettable.
00:28:29 Nous n'avons pas de leçons à recevoir dans la lutte contre le racisme,
00:28:32 contre l'antisémitisme.
00:28:34 Et encore une fois, franchement, j'aurais préféré que cette journée de commémoration,
00:28:38 d'hommage, elle soit effectivement consacrée à la commémoration et à l'hommage
00:28:42 et pas à des manœuvres politiciennes.
00:28:44 Voilà, Manuel Bompard qui lui semble prendre parti pour Jean-Luc Mélenchon.
00:28:49 Ce n'est pas le cas de Sandrine Rousseau, interrogée sur RMC. On l'écoute.
00:28:53 Je n'assumule pas du tout le crif à l'extrême droite.
00:28:56 Après, je pense qu'il y a à la fois le terme communautariste qui n'est pas bon.
00:29:01 Enfin, on ne peut pas utiliser ça alors qu'on sait que c'est vraiment le terme de la discrimination.
00:29:06 Mais ça vous choque ce tweet ?
00:29:07 Il y a de l'antisémitisme partout en France.
00:29:10 Est-ce que ça vous choque ce tweet de Jean-Luc Mélenchon ?
00:29:12 Je vous dis, je n'assimile pas le crif à l'extrême droite d'aucune manière.
00:29:17 On va souhaiter la bienvenue à Léon Defontaine, qui vient de nous rejoindre, porte-parole du Parti communiste.
00:29:22 Bonjour. Bonjour.
00:29:23 Merci d'être avec nous en direct cet après-midi pour réagir notamment à ces propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:29:29 à cet échange entre Jean-Luc Mélenchon et le président du CRIF, Yonathan Arfi.
00:29:33 D'abord, une réaction sur ce qu'on vient d'entendre,
00:29:37 des propos qui semblent divisés au sein même de la NUPES.
00:29:41 Oui, là, visiblement, on peut aujourd'hui avoir des désaccords avec Jean-Luc Mélenchon
00:29:47 sans être caricaturé, sans être qualifié de militant d'extrême droite.
00:29:51 Et je pense que sur la dernière période,
00:29:53 Jean-Luc Mélenchon a un peu trop souvent tendance à dire que tous ceux qui sont en désaccord avec lui
00:29:57 sont nécessairement d'extrême droite.
00:29:59 Donc je pense qu'on ferait mieux de prendre un peu de hauteur vis-à-vis de ce qui se passe
00:30:03 et de rappeler des fondamentaux.
00:30:05 Aujourd'hui, non, le CRIF n'est pas d'extrême droite.
00:30:07 Et oui, Jean-Luc Mélenchon fait partie de l'arc républicain.
00:30:10 Et je pense qu'on gagnerait à prendre un peu de hauteur.
00:30:12 Ça veut dire, à vous écouter, que Jean-Luc Mélenchon est de plus en plus difficile
00:30:15 à soutenir au sein même de la NUPES ?
00:30:17 Non, pas nécessairement.
00:30:19 Mais par contre, on a des désaccords.
00:30:20 Et en l'occurrence, là, il vient d'en exprimer un.
00:30:22 Et je pense que la manière de faire, au-delà du fond politique,
00:30:26 la manière de faire peut des fois sembler problématique.
00:30:29 Et en l'occurrence, c'est le cas.
00:30:31 Ça a déjà été le cas par le passé.
00:30:32 On l'a exprimé à de multiples reprises.
00:30:35 Et je pense qu'on gagnerait à gauche d'être un peu plus dans la mesure
00:30:38 sur certains propos.
00:30:40 Laura Lebar, vous souhaitez ajouter quelque chose ?
00:30:42 Je voudrais reprendre ce que disait Gabriel, qui était très intéressant tout à l'heure.
00:30:45 Finalement, Jean-Luc Mélenchon va sortir de son rôle politique,
00:30:51 à force d'agir comme ça,
00:30:53 parce que je pense que le rôle, à la base,
00:30:55 les gens qui l'ont mis là, c'est pour être soutenu,
00:30:57 c'est pour que ça serve à quelque chose.
00:30:59 Et là où je vous rejoins, c'est que finalement, ça sert à la cause.
00:31:01 Et c'est plus le fondamental qui va me déranger.
00:31:03 Comme je vous dis, avant, on avait quelqu'un qui servait à une cause.
00:31:06 Aujourd'hui, on a une personne qui est très narcissique,
00:31:08 qui est très égocentrée et qui ne fait qu'attaquer.
00:31:10 Est-ce que ça sert finalement la gauche ?
00:31:12 J'en suis pas certaine.
00:31:13 Est-ce qu'on peut recevoir un message derrière ça ?
00:31:15 J'en suis pas certaine.
00:31:16 Et c'est là où je rejoins ce que vous disiez tout à l'heure,
00:31:18 je trouvais très intéressant, c'est que le message ne passe plus en fait.
00:31:20 Le message ne passe plus pour ce qui est de Jean-Luc Mélenchon,
00:31:24 qui deviendrait peut-être, finalement, Gabriel Cluzel,
00:31:27 si on a une forme d'handicap pour la NUPES en tous les cas.
00:31:33 Oui, mais je constate quand même, alors je vous ai écouté avec attention,
00:31:36 qu'à gauche, même si vous vous désolidarisez des propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:31:41 vous restez cependant, vous ne remettez pas en cause,
00:31:45 vous restez au sein de la NUPES, vous ne remettez pas en cause cette NUPES.
00:31:48 Ça ne vous paraît pas être un argument suffisant.
00:31:51 Je remarque qu'à droite, on constate des outrances à l'extrême droite.
00:31:56 Eh bien, on somme les gens de droite de faire un cordon sanitaire,
00:32:00 de dire, attendez, vous ne pouvez pas vous allier avec ces gens qui ont tenu ces propos-ci.
00:32:07 Donc, c'est curieux qu'à gauche, ça ne se passe pas de la même façon.
00:32:10 Est-ce que vous n'êtes pas tenté de vous dire,
00:32:13 bon, maintenant, on ne peut plus faire chemin ensemble.
00:32:15 Ce n'est pas possible, des phrases aussi outrancières,
00:32:18 qui seraient ridicules si elles n'étaient pas graves.
00:32:20 On ne peut pas les soutenir.
00:32:22 Est-ce qu'à un moment, ça ne va pas craquer, cet attelage ?
00:32:24 Je pense qu'il faut remettre les choses dans leur contexte.
00:32:27 La NUPES, c'est quoi ?
00:32:28 C'est un accord électoral pour les élections législatives.
00:32:30 Aujourd'hui, il continue de persister et d'exister au sein de l'Assemblée nationale,
00:32:33 parce que des députés des quatre groupes de gauche,
00:32:36 aujourd'hui, se voient dans un intergroupe
00:32:38 et se coordonnent sur des propositions de loi communes,
00:32:41 sur des votes communs, sur des positions communes,
00:32:43 sur différents sujets, différents textes de loi.
00:32:46 En l'occurrence, Jean-Luc Mélenchon, ça ne vous aura pas échappé,
00:32:49 n'est pas député, n'est pas élu de la République.
00:32:51 Aujourd'hui, il ne le représente que lui-même.
00:32:53 Il ne représente en rien la NUPES.
00:32:54 Il ne vous aura pas échappé qu'il y a la France insoumise.
00:32:56 Tout à fait, mais il ne représente en aucun cas la NUPES,
00:32:58 il ne représente en aucun cas la gauche.
00:33:00 En l'occurrence, le Parti communiste français, Fabien Roussel,
00:33:03 moi, en tant que porte-parole, on a exprimé des fois,
00:33:06 lorsqu'on avait des accords, sans aucun problème.
00:33:08 Je pense que la NUPES n'est pas une famille politique unique,
00:33:11 c'est un accord de différentes forces de gauche.
00:33:13 Un accord électoral, comme vous venez de le rappeler.
00:33:15 C'est un accord électoral pour les élections législatives.
00:33:17 C'est une alliance qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui, selon vous ?
00:33:20 Elle a lieu d'être au sein de l'Assemblée nationale,
00:33:22 étant donné que cet accord s'est fait pour élire des députés.
00:33:24 Les députés, aujourd'hui, se retrouvent dans un intergroupe
00:33:26 qui s'appelle NUPES et on coordonne là-dessus.
00:33:29 D'ailleurs, lors de la réforme des retraites,
00:33:31 cet intergroupe a essayé de se coordonner tant bien que mal
00:33:34 pour combattre cette réforme libérale menée par Emmanuel Macron.
00:33:39 Alors, Yonatan Harfi qui persiste et signe,
00:33:41 il était l'invité de l'heure des pros ce matin.
00:33:42 Voici ce qu'il dit au sujet de Jean-Luc Mélenchon.
00:33:44 On l'écoute.
00:33:46 Dans ce combat-là contre l'extrême droite,
00:33:48 parce que c'est dans ce cadre-là que je l'ai dit,
00:33:50 dans ce combat-là contre l'extrême droite,
00:33:52 je suis convaincu que l'attitude de Jean-Luc Mélenchon,
00:33:54 par ses outrances, par son positionnement,
00:33:58 effectivement, en dehors du cadre républicain,
00:34:01 eh bien, affaiblit notre camp plutôt qu'il ne le renforce.
00:34:06 Au fond, pour éviter, au fond, il est devenu l'allié objectif
00:34:10 du Rassemblement national par ses outrances,
00:34:12 parce que, en se comportant ainsi, il donne le sentiment
00:34:15 que l'extrême droite deviendrait la réponse légitime
00:34:17 aux outrances de l'extrême gauche.
00:34:18 Jean-Luc Mélenchon, allié du Rassemblement national,
00:34:22 nous dit Jonathan Harfi.
00:34:24 Ce qu'il dit, finalement, c'est ce qu'on comprend.
00:34:26 Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui le meilleur ennemi
00:34:29 de l'extrême gauche, le meilleur ennemi d'une partie de la gauche.
00:34:33 Je pense que ces propos sont malheureux et un peu trop outranciers.
00:34:39 On gagnerait justement à reclarifier ce qui fait partie
00:34:43 de l'arc républicain et ce qui ne l'est pas.
00:34:45 Et en l'occurrence, dans la période très récente,
00:34:47 il y a un flou qui a été entretenu.
00:34:48 Moi, je ne fais pas partie de ceux qui jugent que Jean-Luc Mélenchon,
00:34:51 que la France insoumise, n'est pas dans l'arc républicain.
00:34:53 Ils en sont.
00:34:54 L'arc républicain, c'est justement celle de ceux qui sont capables
00:34:57 aujourd'hui de défendre les principes républicains,
00:34:59 les valeurs républicaines.
00:35:00 Et en l'occurrence, même si on le fait de manière différente,
00:35:03 même si on a de nombreux désaccords, mais c'est le propre
00:35:05 de toute démocratie, je pense que malgré tout,
00:35:08 ils défendent aujourd'hui les valeurs et les principes républicains
00:35:12 à leur façon, des fois peut-être de manière malheureuse,
00:35:14 je vous l'accorde, mais en l'occurrence, ils en sont.
00:35:17 Et je pense qu'on aurait besoin, justement, pour contrer
00:35:19 l'extrême droite, d'éviter de rajouter du flou à ce sujet.
00:35:22 Et c'est pour ces désaccords avec Jean-Luc Mélenchon
00:35:24 que vous présentez vous-même une liste aux élections européennes ?
00:35:27 Non, ce n'est pas tellement par désaccords, c'est plus par un projet
00:35:30 politique qui peut être un peu différent, notamment sur la question
00:35:33 des élections européennes, ça ne nous aura pas échappé.
00:35:35 Aujourd'hui, on a une partie de la population qui s'éloigne
00:35:40 petit à petit de la politique et de la gauche parce qu'elle ne se sent
00:35:42 plus représentée par la gauche. Et nous, ce qu'on souhaitait faire
00:35:44 avec la campagne de Fabien Roussel en 2022 et ce qu'on souhaitera faire
00:35:47 durant la campagne électorale de l'année prochaine lors des échéances
00:35:51 européennes, c'est justement aller rechercher cet électorat aujourd'hui
00:35:54 qui ne se sent plus représenté par la gauche.
00:35:56 Celles et ceux, finalement, qui ont été les premières victimes
00:35:58 de la mondialisation des traités européens de libre-échange
00:36:03 tels qu'ils ont été constitués. Et nous, on pense qu'on a besoin
00:36:05 de porter une voix à gauche singulière qui, justement, s'est toujours
00:36:08 élevé contre les traités européens, que ce soit Maastricht ou le traité
00:36:11 de Lisbonne. En l'occurrence, ça a été le cas du Parti communiste français.
00:36:13 Et nous continuerons justement de porter cette position-là
00:36:16 lors des élections de 2024. J'ai eu l'honneur d'être nommé
00:36:19 chef de file du Parti communiste pour ces échéances.
00:36:21 Et en s'affranchissant de la NUPES, c'est ce qu'on comprend.
00:36:23 Oui, mais de toute façon, ça a été clair dès le départ.
00:36:26 Vous savez, moi, j'ai participé à la rédaction du programme
00:36:28 de la NUPES aux discussions. S'il y a bien un sujet, il y en a plusieurs,
00:36:31 mais il y a bien un sujet sur lequel nous sommes écharpés,
00:36:33 sur la question européenne. La différence entre Europe Écologie-Les Verts
00:36:36 et le Parti communiste français sur la question européenne
00:36:38 n'ont rien à voir. Et ce n'est pas un problème.
00:36:40 On a des accords de fond sur la construction européenne.
00:36:43 Eux, ils sont pour davantage d'intégration. Nous, non.
00:36:45 Et on défendra deux projets différents. Et ce n'est pas dramatique.
00:36:48 Et d'ailleurs, à l'époque, même lors de la construction du programme,
00:36:51 on avait mis noir sur blanc dans le programme que l'accord de la NUPES
00:36:55 ne prévalait pas un accord pour les élections européennes.
00:36:57 Vous dites que ce n'est pas un problème. Ça peut l'être à l'Assemblée nationale
00:36:59 à l'heure actuelle.
00:37:01 Le fait de partir...
00:37:03 Non, le fait d'avoir des accords au sein même du groupe.
00:37:06 Il y a des accords sur certains sujets, sur certains textes de loi,
00:37:08 mais on a toujours été clair là-dessus.
00:37:10 Typiquement, il y a eu un texte de loi sur le réinvestissement
00:37:13 et la rénovation des centrales nucléaires.
00:37:16 Bon, le Parti communiste français a toujours été clair là-dessus.
00:37:18 Nous défendons l'énergie nucléaire. Nous défendons l'énergie nucléaire
00:37:20 pilotée par le public. Nous sommes la seule force de la NUPES à défendre.
00:37:23 Nous avons voté de manière différente des autres groupes de la NUPES.
00:37:27 Et ça n'a pas fait exploser l'interview pour autant.
00:37:29 Laura Lebarre.
00:37:31 Alors moi j'ai une question à vous poser. Je ne suis pas politique, mais je suis analyste.
00:37:33 Est-ce que vous ne croyez pas que finalement les personnes, pour reprendre ce que disait Gabriel tout à l'heure,
00:37:36 sont moins impliquées dans votre parti parce que justement vos méthodes ne se remettent pas en cause ?
00:37:41 C'est-à-dire que vous soutenez des choses sans vraiment incriminer.
00:37:45 On est toujours entre deux, on est toujours dans l'incrimination de l'autre.
00:37:47 Et finalement, je trouve, alors encore une fois, je suis assez neutre,
00:37:51 mais je trouve que finalement on reçoit mal vos messages.
00:37:53 On a plus l'impression de chamaillerie et d'accusation
00:37:56 plutôt que d'un message fort qui passe.
00:37:59 Et c'est là où je suis assez en accord avec ce qui a été dit.
00:38:01 Est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a un peu de ça aussi ?
00:38:03 Je pense qu'il y a deux choses dans ce que vous dites.
00:38:05 Premièrement, nous au Parti Communiste, on porte une manière de faire la politique peut-être un peu différente.
00:38:10 C'est qu'aujourd'hui, on a le droit à la surenchère, de l'outrance, de la recherche de la polémique à tout prix, etc.
00:38:14 Et nous, en tout cas, on souhaite que la politique prenne un peu de hauteur
00:38:18 par rapport à ces petites phrases, à ces petits mots.
00:38:20 Et c'est ce qui nous a peut-être démarqué d'ailleurs à gauche
00:38:23 et sur l'échec et politique durant la campagne de Fabien Roussel.
00:38:26 Deuxième chose, et je pense que là je vous rejoins totalement,
00:38:30 c'est que nous avons une voix singulière à porter
00:38:32 et on mériterait de pouvoir la clamer de manière plus forte.
00:38:36 Et c'est ce que nous allons faire en 2024.
00:38:39 Aujourd'hui, il n'y aura plus de chamaillerie à gauche.
00:38:42 En tout cas, ça ne deviendra pas de nous.
00:38:44 En parlant de surenchère, autre polémique au sein de la NUPES,
00:38:46 la promotion vendredi du PDG de Total, Patrick Pouyanné,
00:38:50 est levé au grade d'officier de la Légion d'honneur.
00:38:53 De quoi faire grincer des dents du côté de la gauche.
00:38:56 Écoutez à nouveau Sandrine Rousseau qui était interrogée sur ce sujet.
00:39:00 Pouyanné est un coupable d'écocide.
00:39:03 Cet homme est responsable d'écocide dans le monde.
00:39:07 Il fait des oléoducs chauffés qui traversent l'Ouganda et la Tanzanie.
00:39:12 Il fait 400 puits de pétrole dont un tiers sont dans des réserves naturelles.
00:39:17 C'est 100 000 fois dans le monde, un tiers en France.
00:39:19 Cet homme est dangereux.
00:39:20 Non seulement je lui retire la Légion d'honneur,
00:39:23 mais en plus je regarde comment l'inculper pour écocide.
00:39:27 En parlant de surenchère, de propos excessifs,
00:39:30 on évoquait Jean-Luc Mélenchon tout à l'heure.
00:39:32 Votre avis sur le cas Sandrine Rousseau ?
00:39:35 Sur ces propos-là ?
00:39:37 Sur ces propos-là d'abord et puis d'une manière plus générale.
00:39:40 Je partage en partie les propos de Mme Rousseau.
00:39:44 L'outrance revient du fait d'avoir donné la Légion d'honneur à M. Pouyanné.
00:39:48 La Légion d'honneur est octroyée aux personnes qui ont servi la nation française.
00:39:53 En l'occurrence, Pouyanné fait tout le contraire.
00:39:55 On ne l'a pas octroyée la Légion d'honneur vendredi.
00:39:57 Il l'avait déjà, il était chevalier.
00:39:59 Et là, il a été élevé au rang d'officier.
00:40:03 Mais l'un comme l'autre sont profondément scandaleux, je pense.
00:40:06 Je ne vois pas en quoi Pouyanné a servi la nation française.
00:40:08 Je pense qu'il fait tout le contraire.
00:40:09 Rappelez-vous, M. Pouyanné, c'est celui qui a augmenté son salaire de 51 % en octobre dernier.
00:40:13 Alors même que les prix à la pompe continuaient d'augmenter,
00:40:16 que les familles peinaient à faire leur plein d'essence,
00:40:19 que les travailleurs, notamment les aides à domicile,
00:40:22 finalement, perdaient de l'argent parce que le prix de l'essence a augmenté.
00:40:24 Et pendant ce contexte-là, M. Pouyanné, patron de Total Énergie,
00:40:28 a augmenté son salaire de 51 %.
00:40:30 C'est profondément indécent.
00:40:31 Il y a évidemment tout ce qu'a dit Mme Brousseau sur l'impact sur l'environnement,
00:40:36 mais même sur la question sociale.
00:40:37 Il est aujourd'hui l'icône des injustices sociales dans notre pays, je pense, sérieusement, sincèrement.
00:40:42 Et je pense que c'est désacraliser la Légion d'honneur que lui avoir apporté.
00:40:49 Finalement, on voit que la Légion d'honneur n'est plus qu'une forme de boy's band d'amis d'Emmanuel Macron
00:40:55 à qui on octroie, à qui il octroie ses amis.
00:40:58 Je pense que c'est malheureux.
00:40:59 Et quand elle dit qu'il est coupable d'écocide, vous partagez ?
00:41:02 Je pense qu'aujourd'hui, il est responsable,
00:41:04 notamment avec cette histoire d'oléoduc en Ouganda, d'un crime social en premier lieu,
00:41:08 parce qu'il y a quand même 100 000 personnes qui ont été déplacées pour installer cet oléoduc.
00:41:14 C'est autant d'écoles qui ont été détruites pour installer cet oléoduc.
00:41:17 Je pense que c'est dramatique, déjà d'un point de vue social
00:41:19 et d'un point de vue environnemental également, pour les raisons qu'elle a évoquées.
00:41:22 Gabrielle Cluzel, vous êtes choquée par cette promotion de Patrick Pouyanné ?
00:41:26 Je suis surtout effrayée par ses postures de Torquemada, voyez,
00:41:29 parce que choisir un homme comme ça en bouc émissaire et décréter qu'il est coupable d'écocide,
00:41:36 c'est une accusation extrêmement grave.
00:41:40 Ecocide, ça arrive avec féminicide, on a l'impression qu'il a tué quelqu'un.
00:41:44 Je trouve que c'est extrêmement fort comme accusation,
00:41:48 sachant que Total, déjà, ce n'est pas que lui,
00:41:50 et qu'il a fait rayonner la France à travers Total.
00:41:53 Alors moi, je suis d'accord sur un plan, c'est que je trouve que la Légion d'honneur,
00:41:56 elle devrait être réservée aux soldats qui meurent pour la France
00:42:01 ou aux pompiers qui meurent dans le cadre d'incendies
00:42:05 et qu'il y a un mélange de genres.
00:42:07 Pas forcément des chefs d'entreprise.
00:42:09 Exactement, mais que je sache, quand Nicolas Hulot a été fait commandeur de la Légion d'honneur,
00:42:14 il n'y a pas eu beaucoup d'écolos pour s'élever contre cette promotion.
00:42:17 Alors depuis, comme il a quelques casseroles, il y a eu quelques protestations,
00:42:21 mais pas à l'époque.
00:42:23 François de Rugy, je ne sais pas, on peut discuter de ses mérites également.
00:42:26 Donc là, il y a une focalisation sur un homme qui, par ailleurs,
00:42:30 sur le plan du nucléaire, est plus proche de vous que de Sandrine Rousseau.
00:42:34 Pardon, vous venez de nous dire que vous êtes pour le nucléaire.
00:42:38 Moi, je l'ai écouté parler du nucléaire.
00:42:40 La position qui est plus proche de la vôtre que celle de Sandrine Rousseau.
00:42:43 Mais Total Energy investit massivement pour promouvoir les énergies fossiles,
00:42:48 ce que n'est pas l'énergie nucléaire.
00:42:49 Total Energy a participé, et M. Pouyanné en tête, aux raquettes d'EDF,
00:42:54 vous vous rappelez, en octobre dernier,
00:42:56 où ils achetaient pour quasiment rien l'électricité à EDF,
00:43:00 qu'ils revendaient ensuite aux particuliers trois à quatre fois plus cher
00:43:02 et qu'ils devaient même revendre à EDF.
00:43:04 Il a participé à ce raquette monumental.
00:43:06 Et non, il ne sert pas l'énergie nucléaire, il sert ses intérêts privés.
00:43:10 Et c'est malheureux de le voir.
00:43:12 Je crois surtout qu'il a fortement déplu au mouvement écolo
00:43:15 parce qu'il a dénoncé une forme d'imposture des énergies renouvelables
00:43:19 qui, par leur caractère intermittent, ne pouvaient pas satisfaire sans le nucléaire.
00:43:26 Malheureusement, M. Pouyanné.
00:43:28 Je crois que vous gagneriez à avoir une vision moins manichéenne du monde.
00:43:33 Toute la gauche gagnerait.
00:43:35 Je suis tout à fait d'accord avec vous, Gabriel.
00:43:37 En fait, moi aussi, je suis sous le même choc, mais pour d'autres raisons.
00:43:40 Là, vous évoquez l'argent, vous évoquez l'écosystème,
00:43:43 vous évoquez plein de choses sans preuve, avec des accusations.
00:43:46 Par contre, quand on a une réponse complètement dingue,
00:43:49 comme en première partie, sur la CRIF, là par contre, ce n'est pas grave.
00:43:52 Donc finalement, je suis assez en accord que là, ça va un peu loin,
00:43:55 que vous gagneriez complètement à vous solidariser et à présenter un programme
00:43:58 plutôt que d'être tout le temps dans l'accusation.
00:44:00 Je suis complètement d'accord là-dessus.
00:44:02 On va marquer une courte pause.
00:44:04 On va revenir dans un instant sur le déplacement d'Elisabeth Borne.
00:44:08 Elisabeth Borne annonce cet après-midi la création d'un nouveau délit,
00:44:12 celui d'homicide routier.
00:44:14 Il doit remplacer le terme d'homicide volontaire
00:44:18 pour les responsables d'accidents mortels de la route
00:44:20 sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.
00:44:22 Mais ce changement de dénomination va-t-il ?
00:44:24 Va-t-il réellement changer quelque chose ?
00:44:27 On va voir ça dans un instant.
00:44:30 Juste un mot sur ce qui était dit à propos de Patrick Pouyanné.
00:44:35 On me dit que vous avez parlé de Raquette.
00:44:37 Oui, de Raquette, notamment vis-à-vis d'EDF, vis-à-vis de Total Énergie,
00:44:41 de lui en tant que président de Total Énergie,
00:44:43 qui a justement acheté l'électricité.
00:44:45 Alors voilà, je n'avais pas effectivement totalement entendu
00:44:49 lorsque vous avez parlé de Raquette.
00:44:51 Ce sont des propos qu'on ne peut évidemment cautionner sur ce plateau.
00:44:54 On marque une courte pause, on revient pour la suite de 120 minutes info.
00:44:56 Restez avec nous en direct sur CNews.
00:44:58 De retour sur le plateau de 120 minutes info,
00:45:04 toujours en direct sur CNews.
00:45:06 On va poursuivre nos débats dans un instant,
00:45:08 juste après le journal de 16h.
00:45:10 C'est avec Isabelle Piboulot. Rebonjour Isabelle.
00:45:13 Bonjour Mickaël, bonjour à tous dans les Alpes de Haute-Provence.
00:45:17 Aucune nouvelle du petit Émile, disparu le 8 juillet.
00:45:21 Le garçon de 2 ans et demi a disparu dans le Hameau du Haut-Verné.
00:45:25 L'enquête ouverte a basculé sous le régime de l'enquête préliminaire.
00:45:29 Les précisions de notre envoyée spéciale Stéphanie Rouquier.
00:45:32 Après huit jours d'enquête en flagrance,
00:45:35 le procureur de Digne a effectivement ouvert une enquête préliminaire
00:45:38 pour recherche des causes de disparition inquiétantes.
00:45:41 Une procédure classique, automatique, après huit jours.
00:45:44 Sachez que jeudi dernier, les recherches sur le terrain
00:45:47 par les gendarmes et les militaires se sont arrêtées.
00:45:50 Au total, ils ont passé au peigne fin 97 hectares.
00:45:53 A noter que l'enquête judiciaire, elle, se poursuit.
00:45:57 Et c'est un travail considérable qui sera extrêmement long.
00:46:00 Les enquêteurs analysent tous les prélèvements relevés
00:46:03 lors des ratissages judiciaires.
00:46:05 Ils analysent aussi et recoupent toutes les auditions réalisées.
00:46:08 Celle des habitants et de tous les membres de la famille d'Émile.
00:46:12 Ce week-end, de nouvelles auditions ont eu lieu.
00:46:15 Des personnes qui n'avaient pas pu être entendues par les enquêteurs avant.
00:46:18 Mais le procureur de Digne a indiqué que pour l'heure,
00:46:21 il n'y a aucune piste, aucun indice.
00:46:24 A ce stade, toutes les hypothèses restent encore ouvertes.
00:46:27 Elle était l'anglaise préférée des Français.
00:46:31 Jane Birkin, 76 ans, est décédée hier à son domicile parisien.
00:46:35 Actrice, chanteuse, réalisatrice, l'artiste franco-britannique
00:46:39 qui a su séduire les Français.
00:46:42 Nombreux sont venus lui rendre hommage rue de Verneuil,
00:46:44 dans le 7e arrondissement de Paris.
00:46:46 L'émotion est encore vive devant l'ancienne adresse de Serge Gainsbourg.
00:46:49 Je suis très triste.
00:46:52 C'est pour ça que je suis venu voir la maison
00:46:55 et me recueillir avant de partir en vacances.
00:46:57 C'est un endroit chargé de symbolisme.
00:46:59 Je voulais lui montrer.
00:47:01 Je me déplace une fois tous les 25 ans pour un artiste.
00:47:04 Mais Jane Birkin, ce n'était pas possible de ne pas se dire.
00:47:08 Je la remercie pour ses chansons,
00:47:11 la femme de chœur qualité et son humour.
00:47:15 J'avais fait un petit tableau avec des fleurs artificielles
00:47:20 et je l'ai laissé sur la table.
00:47:22 Mais c'est la vérité.
00:47:24 Je vais repasser et je vais le déposer là.
00:47:26 Dans l'actualité internationale, 52,2 degrés Celsius
00:47:31 ont été relevés hier en Chine.
00:47:33 Un record de température pour une mi-juillet.
00:47:36 La température a franchi dans la région du Xinjiang,
00:47:39 à l'ouest du pays.
00:47:41 Le précédent record pour cette station remontait à juillet 2017
00:47:44 avec 50,6 degrés.
00:47:46 La Chine subit une vague de chaleur,
00:47:49 mais elle n'est pas la seule.
00:47:51 En France, les Alpes-Maritimes sont toujours placées
00:47:54 en vigilance orange canicule.
00:47:56 Demain, l'Hexagone devra faire face à un épisode de chaleur
00:47:59 particulièrement intense.
00:48:01 Christophe Béchut s'est exprimé sur le sujet.
00:48:03 Il est ministre de la Cohésion des Territoires.
00:48:06 Comme vous le savez, nous attendons demain
00:48:09 le premier épisode de vagues de chaleur intenses sur la France,
00:48:12 particulièrement concentrées dans le sud et dans le sud-est.
00:48:16 À 16h, je réunirai en visio
00:48:20 les préfets des 22 départements qui sont concernés
00:48:24 et qui sont sur la carte qui est derrière moi,
00:48:26 en orange ou en rouge, pour faire avec eux le point
00:48:29 sur la mise en œuvre du plan de gestion des vagues de chaleur
00:48:33 qui a été présenté au milieu du mois de juin.
00:48:35 - Un mot de sport.
00:48:37 Les coureurs du Tour de France ont de repos aujourd'hui.
00:48:40 Prochaine étape demain pour un contre-la-montre
00:48:42 pour leur statu quo en tête du classement général.
00:48:45 Jonas Wingegard conserve toujours 10 secondes d'avance
00:48:48 sur Tadej Bogacar.
00:48:50 Marie de Crème.
00:48:53 ...
00:48:57 - Vous regardez votre programme
00:48:59 avec la machine à café Groupe Saint-Huisson.
00:49:02 - Ils ne se sont jamais quittés.
00:49:04 Deux semaines de course, plus de 2600 km dans les cuisses
00:49:08 et seulement 10 petites secondes d'écart.
00:49:10 À six jours de l'arrivée à Paris,
00:49:12 Wingegard et Bogacar ne se sont toujours pas mis d'accord
00:49:15 et ce n'est pas faute d'avoir essayé.
00:49:17 - La différence entre les deux est vraiment minimale.
00:49:20 Maintenant, ils se bataillent au niveau physique, tactique
00:49:23 et peut-être aussi un peu psychologique.
00:49:26 Les deux sont tellement bien, tellement costauds
00:49:29 qu'on va s'amuser encore pendant une semaine.
00:49:32 - Le match entre les deux leaders provoque des scènes mémorables.
00:49:35 Le Slovene qui harcèle, le maillot jaune qui suit.
00:49:38 Bogacar et Wingegard se neutralisent,
00:49:40 même leurs équipes semblent se valoir.
00:49:42 Après 15 étapes dictées par ce combat des chefs
00:49:45 et la journée de repos de ce lundi,
00:49:47 les deux rivaux vont devoir se prononcer dans cette dernière semaine.
00:49:50 - Le chrono demain, la lose mercredi.
00:50:13 Les deux prochaines journées pèseront en effet très lourds
00:50:16 pour la victoire finale.
00:50:18 Les Alpes ne sont pas finies, le suspense non plus.
00:50:21 - Prochain point sur l'actualité, à 17h,
00:50:33 la suite de 120 minutes info présentée par Michael Dorian.
00:50:36 - Merci beaucoup Isabelle et à tout à l'heure
00:50:39 la suite de 120 minutes info avec Gabriel Cluzel,
00:50:42 Laura Lebar et Léon Desfontaines.
00:50:45 Elisabeth Borne annonce la création d'un nouveau délit,
00:50:48 celui d'homicide routier.
00:50:49 Il doit remplacer le terme d'homicide involontaire
00:50:52 pour qualifier les accidents mortels sur la route
00:50:54 commis sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants.
00:50:58 Une requalification attendue par les familles de victimes
00:51:01 qui fait écho aux affaires d'Antoine Allénaud
00:51:03 ou encore de Pierre Palmade.
00:51:05 Mais concrètement, cela va-t-il vraiment changer quelque chose ?
00:51:08 Elément de réponse, Noémie Schultz.
00:51:12 - Oui, c'est la question.
00:51:13 Qu'est-ce que cette modification du code pénal va changer ?
00:51:16 Aujourd'hui, le fait de causer la mort au volant de sa voiture
00:51:19 est un délit qualifié d'homicide involontaire
00:51:22 car il n'y a pas l'intention, la volonté de tuer.
00:51:25 Et ce qui horrifie les proches de victimes,
00:51:28 c'est l'emploi du terme involontaire
00:51:30 quand la personne à l'origine de l'accident
00:51:32 avait pris de l'alcool ou de la drogue.
00:51:34 La loi en vigueur prend pourtant en compte ces comportements.
00:51:37 Ce sont des circonstances aggravantes.
00:51:39 La peine maximale encourue est de 10 ans de prison
00:51:42 si vous avez par exemple eu un accident mortel
00:51:44 en ayant bu de l'alcool et fumé du cannabis.
00:51:47 Avec cette modification du code pénal,
00:51:49 on ne dira plus homicide involontaire mais homicide routier,
00:51:52 on ne dira plus blessure involontaire mais blessure routière.
00:51:55 C'est un changement de dénomination.
00:51:58 On va nommer les choses autrement
00:52:00 pour mettre le doigt sur une réalité.
00:52:03 C'était une demande des associations de victimes d'accidents de la route.
00:52:07 Mais certains, comme Yannick Alenaud
00:52:09 dont le fils a été tué par un chauffard,
00:52:11 auraient voulu aller plus loin
00:52:13 avec la création d'une nouvelle infraction pénale
00:52:16 qui ne serait plus classée dans la catégorie des homicides involontaires,
00:52:20 qui ne serait plus un délit mais bien un crime.
00:52:23 Et puis pour des spécialistes des violences routières,
00:52:25 ce n'est pas le moyen le plus efficace de lutter.
00:52:27 Pour changer les comportements,
00:52:29 multiplier les contrôles sur la route,
00:52:31 mieux assurer le suivi des personnes
00:52:33 déjà condamnées pour des délits routiers
00:52:35 serait un meilleur moyen de faire chuter
00:52:37 le nombre de morts et de blessés sur la route.
00:52:41 - Et avec nous pour en parler,
00:52:43 j'accueille Pierre Lagache,
00:52:44 vice-président de la Ligue contre les violences routières.
00:52:47 Bonjour, merci d'être avec nous en direct
00:52:49 cet après-midi sur CNews.
00:52:51 C'est vrai qu'il y avait une vraie attente des familles de victimes
00:52:54 pour que familles qui n'acceptaient plus que ces accidents
00:52:57 puissent être qualifiées d'homicides involontaires.
00:53:00 - Oui, la sémantique est importante
00:53:03 pour accompagner de nombreuses victimes
00:53:05 au niveau de notre association.
00:53:07 On sait que dans des conditions
00:53:09 où on se retrouve face à des délinquants de la route
00:53:11 avec des comportements extrêmement déviants,
00:53:14 la notion d'involontaire passe très mal.
00:53:17 Elle n'est pas comprise
00:53:19 et finalement elle dessert l'idée de justice.
00:53:23 Je sais que certains juristes
00:53:26 peuvent être assez critiques
00:53:28 par rapport à cette évolution du vocabulaire,
00:53:30 mais il faut vraiment avoir en tête
00:53:32 que quand on est victime de la route,
00:53:34 les mots ont leur importance.
00:53:36 Le choix des mots peut avoir des conséquences importantes
00:53:39 dans le chemin vers la résilience.
00:53:42 Cette évolution du vocabulaire
00:53:44 est plutôt une avancée positive,
00:53:47 mais ça n'est qu'une avancée en termes de vocabulaire.
00:53:51 Il y a encore bien d'autres choses
00:53:54 qui sont attendues par les familles de victimes,
00:53:57 notamment sur l'application des peines
00:53:59 qui sont jugées assez largement aujourd'hui
00:54:01 comme trop laxistes
00:54:03 et renvoyant de fait
00:54:06 à un sentiment d'impunité,
00:54:08 de banalisation de la violence routière
00:54:11 qui passe mal aussi au niveau des victimes.
00:54:14 Laura Lebar, Pierre Lagache nous dit
00:54:16 que le changement de dénomination est important,
00:54:20 le changement de sémantique,
00:54:22 alors que finalement l'infraction reste la même.
00:54:24 Pour le moment, on n'a pas avancé
00:54:26 sur le changement de peine.
00:54:28 Ce changement de démonomination est important
00:54:31 pour les familles de victimes ?
00:54:33 Il est important d'un point de vue psychologique,
00:54:35 mais je voudrais aller plus loin.
00:54:37 Quelqu'un qui décide de se droguer,
00:54:39 de prendre un antidépresseur,
00:54:41 de la même façon que le premier pays
00:54:43 d'antidépresseurs, de prendre de l'alcool,
00:54:45 a pris la décision de conduire.
00:54:47 La peine doit être plus importante.
00:54:49 En tant que thérapeute, je suis assez agacée
00:54:51 quand je vois souvent lors d'instructions judiciaires
00:54:54 que les gens ont pris des stupéfiants.
00:54:56 Ça atténue la peine.
00:54:58 C'est aussi quelque chose qui m'agace un peu.
00:55:00 J'aimerais que les peines soient plutôt aggravantes
00:55:02 que de diminuer l'ampleur.
00:55:04 On a pris de la drogue, de l'alcool
00:55:06 ou un antidépresseur.
00:55:08 Là-dessus, je suis plutôt du genre tolérance zéro
00:55:10 parce qu'on fait le choix de se droguer,
00:55:12 de boire, et c'est un choix conscient.
00:55:14 Pour ce qui est du terme "domicile involontaire"
00:55:17 qui n'existera plus dans ces cas,
00:55:19 on imagine que pour les familles de victimes
00:55:21 qui sont en train d'avancer au niveau du deuil,
00:55:24 les choses peuvent aider en tous les cas.
00:55:27 Ça peut aider, mais si la peine est toujours la même,
00:55:29 finalement c'est l'arbre qui cache la forêt.
00:55:31 Ça ne sert à rien, c'est un écran de fumée.
00:55:33 Ce qu'il faut, c'est que la peine aille avec la dénomination.
00:55:36 Il faut aller plus loin qu'une simple requalification,
00:55:39 selon vous, Léon Desfontaines ?
00:55:41 Il y a la requalification, mais il y a surtout
00:55:43 ce qui demande les associations des victimes.
00:55:45 Je pense que c'est les premières concernées,
00:55:47 en tout cas celles qui connaissent le plus le sujet,
00:55:49 qui le maîtrisent, et ce qu'elles disent
00:55:51 doit être écouté par le gouvernement,
00:55:53 et qui doit être écouté par les associations.
00:55:55 Je pense qu'il faut insister davantage sur le suivi
00:55:57 des personnes qui ont déjà été condamnées,
00:55:59 parce que ce sont des personnes qui peuvent récidiver,
00:56:01 et donc il y a davantage de suivi qui puisse être fait
00:56:03 en cette matière-là, et qu'il puisse y avoir
00:56:05 davantage de contrôle sur la route.
00:56:07 Et aussi, j'ajouterais, mais ce que d'autres associations
00:56:09 le disent également, sur la question de la prévention,
00:56:11 et qu'il y ait plus d'intervention,
00:56:13 notamment dans les établissements scolaires,
00:56:15 parce que je pense que c'est le moment où
00:56:17 on est en train de passer le permis de conduire,
00:56:19 en tout cas où beaucoup se projettent dans la conduite,
00:56:21 il faut insister davantage.
00:56:23 Et en effet, là, en l'occurrence, un simple changement
00:56:25 de dénomination, même si il était demandé
00:56:27 par les associations, et qui est cerf-salutaire,
00:56:29 est bien insuffisant pour répondre
00:56:31 à l'ampleur de ce sujet.
00:56:33 - Gabrielle Cluzel, il y a la reconstruction psychologique
00:56:35 dont parlait Pierre Lagage,
00:56:37 dont parlait Laura Lebar.
00:56:39 À l'instant, il faut aller, selon vous, plus loin également ?
00:56:41 - Oui, alors, déjà pour revenir
00:56:43 sur les mots, moi, de fait, je comprends
00:56:45 que les familles soient heurtées par ce mot
00:56:47 d'involontaire, parce que, comme vous l'avez dit,
00:56:49 c'est pas une volonté quand on prend de la drogue,
00:56:51 de l'alcool au volant,
00:56:53 ou des médicaments.
00:56:55 Mais néanmoins, je comprends aussi les réticences
00:56:57 des juristes, parce que c'est évidemment pas
00:56:59 tout à fait la même chose que d'aller
00:57:01 prendre un couteau pour aller tuer une voisine
00:57:03 qu'on a identifiée et qu'on a décidé d'assassiner.
00:57:05 C'est là que le mot de volontaire
00:57:07 n'a pas la même signification.
00:57:09 Je crois qu'il faut aussi
00:57:11 entendre les réticences des juristes.
00:57:13 Il a été décidé
00:57:15 de plaire,
00:57:17 c'est peut-être une bonne chose,
00:57:19 je n'en sais rien, de plaire
00:57:21 aux familles en décidant
00:57:23 de changer sa dénomination.
00:57:25 Mais, de fait, est-ce que c'est pas un miroir aux alouettes
00:57:27 si derrière, il n'y a pas
00:57:29 une peine aggravée ?
00:57:31 On demeure dans le champ sémantique.
00:57:33 Donc, d'un côté, il y a une réaction
00:57:35 un petit peu émotionnelle pour
00:57:37 finalement apaiser les victimes,
00:57:39 mais de l'autre,
00:57:41 sur le fond, il n'y a pas
00:57:43 réellement d'avancée. Le champ sémantique
00:57:45 ne peut pas tout faire.
00:57:47 Et je crois que c'est toujours un peu dangereux
00:57:49 tout ce qui relève de la législation
00:57:51 post-buzz médiatique,
00:57:53 si j'ose dire.
00:57:55 On sort de l'affaire Palmade,
00:57:57 je crois que le temps de la justice
00:57:59 et de la législation doit être
00:58:01 extrêmement froid.
00:58:03 Rapidement, Laura Lebar, avant de redonner la parole à Pierre Lagache.
00:58:05 Je vais différencier volontaire de préméditation.
00:58:07 Et c'est là que peut-être
00:58:09 la notion pour moi me choque un petit peu.
00:58:11 Oui, si je bois et que je prends ma voiture,
00:58:13 je ne fais pas de différence avec un voyou qui agresse
00:58:15 quelqu'un dans la rue et qui va le tuer de façon volontaire
00:58:17 pour avoir son sac à main. Je ne fais aucune différence.
00:58:19 Là où je vous rejoins, par contre, s'il y a préméditation,
00:58:21 là on est encore dans
00:58:23 autre chose. Mais quelqu'un qui prend le volant
00:58:25 en ayant bu, en étant
00:58:27 se droguant, il y a forcément
00:58:29 "Ah bah à moi ça n'arrive pas". Il y a quand même
00:58:31 une volonté de se dire "Si je fais du mal,
00:58:33 ce n'est pas grave". On est quand même
00:58:35 des êtres conscients. On ne peut pas dire que ce soit
00:58:37 complètement involontaire. Sinon, je ne prends pas
00:58:39 ma bouteille d'alcool. Il y a le fait de se dire
00:58:41 qu'effectivement, lorsqu'on prend le volant et qu'on
00:58:43 a consommé de l'alcool ou des
00:58:45 stupéfiants, on se retrouve
00:58:47 avec une arme entre les mains.
00:58:49 Il y a l'effet de ce que vous direz. C'est logique. Il y a sans préméditation
00:58:51 mais il y a quand même une volonté. Loin de moi, l'idée
00:58:53 de défendre les gens qui prennent
00:58:55 le volant en étant drogués. Soyons très clair.
00:58:57 Et je comprends infiniment la douleur des parents.
00:58:59 Mais simplement concevez que ce n'est
00:59:01 pas pareil que de viser
00:59:03 une personne qui est préméditation ou pas
00:59:05 et avec l'intention
00:59:07 de la tuer et prendre
00:59:09 le volant avec ce
00:59:11 comportement absolument irresponsable.
00:59:13 Mais ce n'est quand même pas la même
00:59:15 qualification. Je vous demande simplement de
00:59:17 voir ces deux cas pour comprendre les
00:59:19 réticences des juristes.
00:59:21 Un mot d'ailleurs Pierre Lagache sur ce qui vient d'être
00:59:23 dit à l'instant sur ce plateau.
00:59:25 Écoutez, moi je partage globalement
00:59:27 ce qui vient d'être exprimé.
00:59:29 L'évolution du vocabulaire ne règle
00:59:33 rien en matière de sécurité routière.
00:59:35 C'est une évolution qui va
00:59:37 aider les familles
00:59:39 de victimes à mieux accepter
00:59:41 finalement les décisions de justice.
00:59:43 Parce que le vocabulaire leur semblera mieux
00:59:45 adapté à ce qu'elles ressentent.
00:59:47 Donc ça n'a pas d'autre objectif. Mais le problème
00:59:49 reste entier si
00:59:51 au niveau de l'application des peines et
00:59:53 notamment sur les questions de récidive, les choses
00:59:55 n'évoluent pas. Et je crains que dans les annonces
00:59:57 qui vont nous être faites dans le cadre du
00:59:59 comité interministériel de la sécurité routière,
01:00:01 nous soyons déçus
01:00:03 de ce point de vue là.
01:00:05 Puisque à ma connaissance,
01:00:07 il n'y a pas d'évolution très claire
01:00:09 sur le fait de renforcer
01:00:11 les sanctions sans
01:00:13 rentrer dans la surenchère.
01:00:15 Aujourd'hui,
01:00:17 l'homicide involontaire en matière
01:00:19 routière peut être sanctionné
01:00:21 de 10 ans de prison
01:00:23 jusqu'à 150 000 euros d'amende.
01:00:25 Donc ça n'est pas rien. Mais ce qu'on constate
01:00:27 sur le terrain, c'est que ces peines
01:00:29 sont jamais
01:00:31 prononcées, y compris dans des cas
01:00:33 extrêmement extrêmes. Et on voit
01:00:35 beaucoup, beaucoup trop
01:00:37 d'aménagements de peines
01:00:39 avec des sorties prématurées,
01:00:41 des récupérations de permis dans des délais
01:00:43 assez rapprochés. Donc les
01:00:45 victimes ne comprennent
01:00:47 pas. Mais plus grave,
01:00:49 ça renvoie à une forme
01:00:51 de laxisme
01:00:53 qui finalement banalise
01:00:55 cette violence routière. L'enjeu
01:00:57 est de sortir de cette banalisation
01:00:59 parce que les faits sont bien évidemment
01:01:01 très graves et les sanctions
01:01:03 doivent être à la hauteur.
01:01:05 Pourquoi est-ce qu'il semble aussi difficile
01:01:07 de changer la loi de ce côté-là ?
01:01:09 Écoutez,
01:01:11 il y a sans doute des
01:01:13 freins au sein de l'appareil
01:01:15 judiciaire
01:01:17 et puis
01:01:19 une capacité à imaginer des nouveaux
01:01:21 dispositifs un peu en panne
01:01:23 au niveau de la politique nationale
01:01:25 de sécurité routière. Aujourd'hui, vous avez
01:01:27 les étirotesses anti-démarrage, par exemple.
01:01:29 Ils sont très peu développés.
01:01:31 Et pourtant, on sait que sur la question de l'alcool
01:01:33 au volant, c'est une solution
01:01:35 qui est tout à fait intéressante.
01:01:37 On peut aussi, grâce à des nouvelles
01:01:39 technologies, imaginer,
01:01:41 notamment pour les récidivistes, des systèmes
01:01:43 de suivi assez pointus
01:01:45 qui permettent de vérifier que ces délinquants
01:01:47 de la route, à un moment donné, ont
01:01:49 véritablement été contraints à changer
01:01:51 de comportement. Donc c'est là, si vous voulez,
01:01:53 où l'exercice est un peu
01:01:55 court au niveau de l'État.
01:01:57 Pourtant, ce CISR
01:01:59 porte
01:02:01 beaucoup sur la question
01:02:03 de l'homicide routier, mais je rappelle que
01:02:05 il y a un enjeu de sécurité routière dans ce pays.
01:02:07 Il y a un engagement de l'État
01:02:09 qui est de diviser par deux
01:02:11 sur la décennie 2020-
01:02:13 2030
01:02:15 la mortalité et les blessés graves
01:02:17 sur la route. Nous n'en prenons pas le chemin
01:02:19 et nous craignons
01:02:21 que les propositions qui vont être
01:02:23 présentées dans le cadre de ce
01:02:25 CISR soient très largement
01:02:27 insuffisantes par rapport à cet
01:02:29 enjeu qui vise à inverser une tendance
01:02:31 qui est plutôt à la stagnation du nombre de morts
01:02:33 sur nos routes. - Alors, autre
01:02:35 question, Pierre Lagache, qui sera certainement évoquée
01:02:37 dans ses propositions d'Elisabeth Borne
01:02:39 tout à l'heure. Faut-il fixer un
01:02:41 âge limite pour la conduite ? Et si oui,
01:02:43 lequel ? Le 3 juillet dernier,
01:02:45 à Saint-Malo, un automobiliste de
01:02:47 81 ans était impliqué
01:02:49 pour la deuxième fois en trois mois dans un accident
01:02:51 mortel. Il a été mis en examen
01:02:53 pour homicide involontaire avec retrait
01:02:55 de permis. Les seniors au volant
01:02:57 sont-ils plus dangereux que les autres
01:02:59 automobilistes ? C'est un sujet de
01:03:01 Viviane Hervier.
01:03:03 - Les statistiques sont formelles.
01:03:05 Les plus de 65 ans sont la
01:03:07 catégorie de la population qui cause
01:03:09 le moins de décès sur les routes.
01:03:11 Ils sont impliqués dans un peu plus de 16%
01:03:13 des accidents mortels,
01:03:15 contre 19% pour les 18-24 ans,
01:03:17 22% pour les 25 à 34 ans,
01:03:19 21% pour les 35-49 ans.
01:03:21 Ce constat s'explique,
01:03:23 les seniors sont expérimentés,
01:03:25 ils conduisent moins vite,
01:03:27 parcourent moins de kilomètres et
01:03:29 évitent de conduire la nuit. Pourtant,
01:03:31 l'idée de leur faire passer un test d'aptitude
01:03:33 à partir d'un certain âge est
01:03:35 régulièrement évoquée.
01:03:37 - Demander aux seniors de passer ce genre de visite médicale,
01:03:39 c'est aussi protéger les seniors
01:03:41 eux-mêmes. Parce que c'est pas que protéger
01:03:43 les autres usagers de la route, c'est aussi protéger les seniors
01:03:45 qui, parfois, n'ont pas forcément
01:03:47 conscience d'avoir perdu l'acuité visuelle,
01:03:49 du réflexe.
01:03:51 - Effectuer des stages de remise à niveau
01:03:53 ou tester ses aptitudes
01:03:55 auprès des professionnels de la conduite,
01:03:57 cela se fait déjà,
01:03:59 mais toujours sur la base du volontariat.
01:04:01 - Ça se passe comme ça avec des médecins
01:04:03 qui, aujourd'hui,
01:04:05 envoient dans les écoles de conduite
01:04:07 des personnes qui ont
01:04:09 fait
01:04:11 des AVC
01:04:13 ou des problèmes cardiaques.
01:04:15 De là à envoyer
01:04:17 tous les seniors
01:04:19 en contrôle médical,
01:04:21 je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
01:04:23 - Remettre en question le principe du
01:04:25 permis de conduire à vie est un sujet sensible.
01:04:27 Conduire reste pour beaucoup
01:04:29 synonyme de liberté, d'autonomie
01:04:31 et d'indépendance.
01:04:33 - Alors, faut-il fixer un âge limite
01:04:35 pour conduire ?
01:04:37 Gabrielle Cluzel, on se pose la question.
01:04:39 - Moi, je trouve que ce serait
01:04:41 extrêmement violent.
01:04:43 Et puis, ce serait mal connaître le grand âge
01:04:45 parce qu'en réalité,
01:04:47 il n'y a que des cas particuliers.
01:04:49 Une personne de 80 ans
01:04:51 n'est pas du tout l'équivalent de son voisin
01:04:53 de 80 ans. Je crois que c'est une autonomie
01:04:55 qui leur appartient et qui
01:04:57 est parfois nécessaire, notamment à la campagne.
01:04:59 Ils sont très isolés, s'ils n'ont plus
01:05:01 cette autonomie, ils ne peuvent rien faire.
01:05:03 Je remarque que beau nombre de personnes âgées,
01:05:05 d'elles-mêmes, renoncent à conduire
01:05:07 quand elles se sentent
01:05:09 en incapacité. D'ailleurs, les chiffres
01:05:11 sont quand même parlants.
01:05:13 - Bien sûr.
01:05:15 - Des accidents n'est pas de leur fait.
01:05:17 - On peut se poser la question...
01:05:19 - Puiser de cette façon-là des personnes âgées,
01:05:21 il le vivrait comme une forme d'atteinte à leur dignité.
01:05:23 Comme une espèce de mise sous tutelle
01:05:25 des transports. C'est très violent.
01:05:27 - Comme une sorte de senior bashing, finalement.
01:05:29 Est-ce qu'on peut aussi se demander
01:05:31 pourquoi est-ce qu'on stigmatise
01:05:33 les personnes âgées alors qu'on vient de le voir ?
01:05:35 Et Gabrielle l'a rappelé, les 65 ans
01:05:37 et plus sont finalement
01:05:39 les moins concernés par les accidents
01:05:41 routiers mortels.
01:05:43 Léon Desfontaines.
01:05:45 - Je pense que ce serait une très mauvaise idée
01:05:47 parce qu'en fait on viendrait aussi assigner à résidence
01:05:49 des personnes âgées alors même que justement
01:05:51 elles auraient besoin déjà d'avoir accès à la santé
01:05:53 pour certains d'entre elles, d'avoir accès à des soins.
01:05:55 Donc en fait il y a tout un tas de sujets qui se posent derrière.
01:05:57 Par contre, en effet, qu'une personne
01:05:59 âgée qui estime d'elle-même
01:06:01 qu'elle a de plus en plus de mal
01:06:03 à conduire parce que sa vue baisse
01:06:05 ou parce que ses réflexes diminuent,
01:06:07 il peut être envisagé par contre de mettre en place
01:06:09 des structures qui lui permettent de pouvoir se déplacer.
01:06:11 Voilà.
01:06:13 De pouvoir mettre notamment
01:06:15 des ambulanciers, ça existe, mais de pouvoir y investir davantage
01:06:17 et davantage proposer ça
01:06:19 aux seniors qui finalement aujourd'hui
01:06:21 certains prennent la voiture en sachant personnellement
01:06:23 qu'ils ont davantage de mal à conduire
01:06:25 mais qu'ils n'ont pas le choix parce que pour aller voir les petits-enfants,
01:06:27 pour aller les soigner, pour aller voir le médecin généraliste
01:06:29 du coin, pour aller faire ses courses, etc.
01:06:31 C'est devenu indispensable. Et donc il y a, je pense,
01:06:33 une réflexion à avoir par contre sur la mobilité des seniors
01:06:35 qui doit être posée au-delà même
01:06:37 de la question de la voiture.
01:06:39 Posons-le en positif plutôt qu'en négatif.
01:06:41 Laura ?
01:06:43 Encore une fois, je vais revenir à des systèmes américains que je connais
01:06:45 où tous les 5 ans on passe des tests
01:06:47 de vue, des tests psychomoteurs pour voir si on a en capacité
01:06:49 et il n'y a pas que les personnes âgées,
01:06:51 il y a aussi des personnes qui ont des troubles dyslexiques,
01:06:53 dyspraxiques, où c'est compliqué de conduire
01:06:55 et on va les rééduquer, on va leur donner des soins
01:06:57 qui vont les aider ou alors outiller la voiture.
01:06:59 Et c'est peut-être vers ça qu'il faut aller
01:07:01 plutôt que de stigmatiser. Effectivement, je rejoins ce que dit Gabriel,
01:07:03 on a des personnes âgées qui doivent aller chez le médecin,
01:07:05 je suis d'accord avec lui aussi, qui ne peuvent surtout pas être isolées
01:07:07 et ce n'est pas eux qui font le maximum d'accidents
01:07:09 puisqu'il y a une réactivation de mémoire
01:07:11 qui va être beaucoup plus forte quand on est âgé.
01:07:13 Donc en plus, ils ont plus de réflexes, contrairement à ce qu'on croit.
01:07:15 C'est vrai que ça c'est une autre question. Faut-il
01:07:17 limiter l'âge de la conduite ?
01:07:19 Visiblement, vous avez l'air tous
01:07:21 contre sur ce plateau, mais faut-il alors
01:07:23 faire passer des tests d'aptitude
01:07:25 aux personnes âgées ? Ça c'est encore autre chose.
01:07:27 Pierre Lagache, est-ce que vous avez un
01:07:29 avis sur cette question ?
01:07:31 Oui, oui, tout à fait.
01:07:33 Tout d'abord, il faut rappeler
01:07:35 que ça a été dit,
01:07:37 les premières victimes de la route
01:07:39 sont les jeunes. Sur la classe
01:07:41 18-24 ans, c'est 9% d'une
01:07:43 classe d'âge et c'est 17% des morts.
01:07:45 Donc, il peut
01:07:47 paraître assez étonnant
01:07:49 quand on a un accident qui implique
01:07:51 un senior, qu'il y ait tout de suite une stigmatisation
01:07:53 alors que quand il s'agit
01:07:55 d'un jeune, finalement, on trouverait ça
01:07:57 plus normal d'une certaine façon
01:07:59 alors que quoi de plus insupportable
01:08:01 qu'un jeune qui perd la vie sur la route.
01:08:03 Donc ça, c'est une première chose.
01:08:05 Le réflexe souvent, c'est de
01:08:07 proposer un
01:08:09 contrôle médical
01:08:11 systématique. C'est vrai que ça a été fait dans d'autres
01:08:13 pays. Aujourd'hui, aucune
01:08:15 étude sérieuse ne démontre
01:08:17 l'efficacité de ce système.
01:08:19 Donc on est dans un dispositif, si
01:08:21 vous voulez, qui est quand même
01:08:23 relativement lourd,
01:08:25 des visites médicales obligatoires
01:08:27 avec des moyens importants
01:08:29 qui sont déployés pour des résultats
01:08:31 qui ne sont pas du tout probants.
01:08:33 Ça a été notamment le cas en Allemagne
01:08:35 où les choses ont été mises en place
01:08:37 et n'ont pas finalement amélioré la situation.
01:08:39 Donc pour autant,
01:08:41 il y a un vrai sujet parce que la population
01:08:43 vieillit,
01:08:45 on a des problèmes de mobilité, ça a été dit sur votre
01:08:47 plateau et c'est important aussi d'intégrer
01:08:49 cet aspect des choses.
01:08:51 Donc il y a sans doute là aussi sur ce sujet
01:08:53 une politique
01:08:55 un peu nouvelle à imaginer
01:08:57 qui
01:08:59 permet d'accompagner finalement
01:09:01 les personnes âgées vers
01:09:03 une étape
01:09:05 de leur vie
01:09:07 qui sera effectivement
01:09:09 ne plus conduire un véhicule
01:09:11 mais il faut savoir que notamment en milieu rural,
01:09:13 ça crée
01:09:15 des difficultés importantes, ça peut créer
01:09:17 une désociabilisation
01:09:19 importante, donc d'où la nécessité
01:09:21 de cet accompagnement avec
01:09:23 notamment le fait de proposer
01:09:25 des solutions alternatives
01:09:27 aux déplacements, on a le covoiturage,
01:09:29 on a le transport à la demande mais
01:09:31 tous ces systèmes là ne sont pas forcément très
01:09:33 accessibles aux seniors
01:09:35 parce qu'ils ont parfois un problème
01:09:37 avec la technologie, donc il y a
01:09:39 vraiment une politique globale à imaginer
01:09:41 sur le sujet. - Et on va en reparler dans un instant,
01:09:43 merci beaucoup Pierre Lagache, on va
01:09:45 suivre bien évidemment avec attention cette
01:09:47 prise de parole d'Elisabeth Borne
01:09:49 aux alentours de 16h30
01:09:51 et ses propositions attendues sur
01:09:53 le sujet de la sécurité routière, prise de parole
01:09:55 à suivre en direct sur CNews.
01:09:57 Restez avec nous, on marque une courte
01:09:59 pause et on se retrouve toujours
01:10:01 en compagnie de Gabriel Cluzel, de Laura Lebar
01:10:03 et de Léon Desfontaines.
01:10:05 A tout de suite sur CNews.
01:10:07 C'est la question que tout le monde se pose en ce moment,
01:10:13 la machine à café dans l'ascenseur,
01:10:15 va-t-il s'exprimer et si oui,
01:10:17 quand, quand va-t-il le faire et surtout
01:10:19 va-t-il remanier ou pas son gouvernement ?
01:10:21 Il sait bien sûr, Emmanuel Macron, le président
01:10:23 de la République, il faut dire que son agenda
01:10:25 est particulièrement chargé,
01:10:27 entre un sommet à Bruxelles, un déplacement
01:10:29 autour des Jeux Olympiques et une tournée
01:10:31 en Océanie et pourtant, il est
01:10:33 attendu, notamment sur le bilan
01:10:35 des 100 jours d'apaisement qu'il avait
01:10:37 promis. Les précisions de Régine Delfour.
01:10:39 Emmanuel Macron
01:10:41 qui n'a pas pris la parole le 14
01:10:43 juillet devrait s'exprimer cette semaine,
01:10:45 il devrait revenir sur
01:10:47 les émeutes qui ont émaillé après
01:10:49 la mort du jeune Nahel et puis
01:10:51 sur les perspectives des 4 prochaines
01:10:53 années de son mandat mais pour l'heure,
01:10:55 une seule question agite
01:10:57 la majorité et le gouvernement.
01:10:59 Y aura-t-il un
01:11:01 remaniement cette semaine ? Ce qu'on
01:11:03 sait, c'est qu'Emmanuel Macron
01:11:05 recevra mardi soir
01:11:07 l'ensemble des membres du gouvernement
01:11:09 et leurs conjoints autour
01:11:11 d'un dîner à l'Elysée. Il s'agit
01:11:13 d'un rendez-vous traditionnel
01:11:15 avant la pause estivale. Alors, pour
01:11:17 certains, le chef de l'Etat ne peut pas
01:11:19 inviter les membres du gouvernement à
01:11:21 un événement festif puis procéder
01:11:23 ensuite à un remaniement.
01:11:25 Pour d'autres, cela ne ferme pas
01:11:27 la porte à un remaniement technique
01:11:29 autour de quelques ministres.
01:11:31 Emmanuel Macron a en effet plusieurs
01:11:33 possibilités. Attendre tout bonnement
01:11:35 la rentrée le mois de septembre avant
01:11:37 de procéder à un remaniement
01:11:39 managérial, effectuer un simple
01:11:41 remaniement, c'est-à-dire quelques-uns
01:11:43 justement décident de changer quelques
01:11:45 ministres au sein du gouvernement.
01:11:47 Quant à l'hypothèse de changer
01:11:49 de Premier ministre,
01:11:51 cette option semble s'écarter
01:11:53 puisqu'un nouveau directeur
01:11:55 de cabinet a été nommé
01:11:57 à Matignon. Il s'agit de
01:11:59 Jean-Denis Combrexcel.
01:12:01 Avec cette nomination,
01:12:03 Élisabeth Borne semble
01:12:05 bien destinée à rester.
01:12:07 - Élisabeth Borne qui doit
01:12:09 s'exprimer d'une minute à l'autre sur le sujet
01:12:11 de la sécurité routière. On suivra
01:12:13 cette conférence de presse en direct sur
01:12:15 CNews, mais d'abord on va accueillir William
01:12:17 T. Politologue qui est avec nous en direct
01:12:19 cet après-midi. Bonjour William, ravi
01:12:21 de vous accueillir. On a
01:12:23 donc appris tout à l'heure que Jean-Denis
01:12:25 Combrexcel était nommé nouveau
01:12:27 directeur de cabinet d'Élisabeth Borne.
01:12:29 Un nouveau signe de maintien
01:12:31 de la Première ministre à son poste après son interview
01:12:33 d'il y a quelques jours dans Le Parisien.
01:12:35 - Oui, tout indique
01:12:37 qu'Élisabeth Borne devrait rester à Matignon
01:12:39 pour au moins plusieurs raisons.
01:12:41 La première, c'est qu'il n'y a pas de remplaçant idéal
01:12:43 pour Élisabeth Borne. L'objectif
01:12:45 qui a été fixé au début des 100 jours annoncés
01:12:47 par Emmanuel Macron, c'était d'élargir la majorité.
01:12:49 Seulement, pour élargir la majorité,
01:12:51 il n'y a qu'un seul partenaire disponible, ce sont
01:12:53 les Républicains. Or,
01:12:55 pour avoir une majorité absolue à l'Assemblée nationale,
01:12:57 il faudrait que tous les Républicains soutiennent
01:12:59 le futur Premier ministre et que
01:13:01 l'aile gauche de la majorité de Renaissance
01:13:03 soutiennent cet éventuel Premier ministre.
01:13:05 Ce qu'on comprend, c'est qu'en cas de nomination
01:13:07 d'un Premier ministre venant des Républicains,
01:13:09 une partie de l'aile gauche, entre 10
01:13:11 et 50 députés de Renaissance,
01:13:13 lâcherait, comme ceux du modem,
01:13:15 le futur Premier ministre. Donc, ça veut dire
01:13:17 qu'Emmanuel Macron, s'il nomme un Premier ministre de droite,
01:13:19 il perdrait à gauche
01:13:21 ce qu'il gagnerait à droite. Donc, il n'y a pas de
01:13:23 personnalité capable de pouvoir élagir la majorité.
01:13:25 L'autre point, c'est que le contexte
01:13:27 que nous traversons, notamment marqué par les émeutes,
01:13:29 ne permet pas de changer Élisabeth Borne
01:13:31 pour le moment, dans la mesure où ça
01:13:33 indiquerait qu'elle a été affaiblie
01:13:35 et que l'action gouvernementale n'a pas été bonne
01:13:37 dans la gestion des émeutes. Or, Emmanuel Macron
01:13:39 a toujours voulu être le maître des horloges
01:13:41 et ne pas vouloir changer de Premier ministre,
01:13:43 de changer de politique, sous la pression populaire
01:13:45 ou sous une pression médiatique.
01:13:47 Pour l'instant, Élisabeth Borne
01:13:49 semble rester à Matignon. Peut-être
01:13:51 que c'est une opération qui devra être renouvelée,
01:13:53 au moins jusqu'aux élections européennes, voire même jusqu'aux Jeux olympiques.
01:13:55 Pourquoi est-ce qu'Emmanuel Macron reste
01:13:59 silencieux ? C'est la question
01:14:01 qu'on se pose en ce moment, alors qu'on attendait
01:14:03 une prise de parole du Président
01:14:05 de la République qui avait donné rendez-vous
01:14:07 aux Français le 14 juillet.
01:14:09 Nous sommes, quoi, aujourd'hui le 17 ?
01:14:11 Gabriel Cluzel, le Président,
01:14:13 est toujours absent. Et sur
01:14:15 cette question du remaniement, on sait que la majorité
01:14:17 s'impatiente particulièrement.
01:14:19 Disons que c'est très intriguant parce que c'est plutôt
01:14:21 quelqu'un de bavard. Emmanuel, ça veut dire le verbe,
01:14:23 vous savez, et ça lui allait plutôt bien.
01:14:25 Il parle beaucoup, ça lui a même été
01:14:27 reproché. On a même dit à un moment,
01:14:29 il convoque les Français tous les quatre matins,
01:14:31 ça commence à bien faire. Et là, il y a quand même
01:14:33 cette séquence des émeutes qui a fortement
01:14:35 choqué la France.
01:14:37 Il y a cette attente de
01:14:39 remaniement, il y a cette issue des 100 jours
01:14:41 qu'il a lui-même, c'est un peu un showstrap
01:14:43 dans lequel il s'est lui-même enfermé.
01:14:45 Je crois que ça a été bricolé un peu vite
01:14:47 sur un coin de table, mais
01:14:49 après, ça oblige, si j'ose dire.
01:14:51 Et finalement, c'est le
01:14:53 grand silence, donc c'est vrai que c'est très
01:14:55 surprenant. Maintenant, je rejoins l'analyse
01:14:57 de votre politologue, Elisabeth Baird, c'est quand même la première ministre
01:14:59 par défaut. Vous savez, Churchill disait de la démocratie,
01:15:01 la démocratie, c'est le pire des régimes
01:15:03 à l'exclusion de tous les autres. Peut-être qu'Elisabeth Baird,
01:15:05 c'est la pire des premières ministres à l'exclusion
01:15:07 de tous les autres. Pour le moment, il n'y a pas
01:15:09 d'autres castings. Maintenant, il y a vraiment des ministres
01:15:11 qui sont extrêmement
01:15:13 contestés, chahutés,
01:15:15 démonétisés.
01:15:17 Et ça va être quand même compliqué
01:15:19 de les laisser,
01:15:21 je pense notamment au ministre de l'Éducation.
01:15:23 Donc c'est vrai que faire durer l'attelage
01:15:25 sans remaniement
01:15:27 à minima, ça va être quand même compliqué.
01:15:29 Léon Desfontaines,
01:15:31 Elisabeth Baird serait la meilleure candidate
01:15:33 finalement pour lui succéder ?
01:15:35 Je ne sais pas. En fait, ce qu'on a besoin
01:15:37 de remaniement, ce n'est pas forcément un remaniement
01:15:39 gouvernemental, c'est un remaniement de la politique du gouvernement.
01:15:41 Aujourd'hui, on est dans un contexte
01:15:43 de diminution du pouvoir d'achat des Françaises
01:15:45 et des Français, de recul
01:15:47 des services publics, d'austérité
01:15:49 et on a un gouvernement,
01:15:51 et Mme Borne en tête, qui finalement
01:15:53 ne fait que continuer d'appliquer
01:15:55 les mêmes directives de la part de l'Union européenne,
01:15:57 des politiques austéritaires
01:15:59 et des reculs
01:16:01 du droit du travail sur le territoire français.
01:16:03 Donc aujourd'hui, on a besoin,
01:16:05 en fait, un jeu de chaises médicales ne suffira pas
01:16:07 pour changer le quotidien des Français.
01:16:09 Alors on part tout de suite à l'hôtel de Matignon
01:16:11 où Elisabeth Borne est accompagnée
01:16:13 du garde des Sceaux et du ministre de l'Intérieur.
01:16:15 Elle va s'exprimer tout de suite.
01:16:17 Parler de sécurité routière, c'est évoquer
01:16:19 la vie quotidienne de nos concitoyens,
01:16:21 ceux qui prennent la route chaque jour
01:16:23 ou ceux qui apprennent à conduire.
01:16:25 C'est aussi parler des piétons,
01:16:27 des cyclistes,
01:16:29 de la capacité des différents modes de transport
01:16:31 à cohabiter.
01:16:33 Mais malheureusement,
01:16:35 parler de sécurité routière, ce n'est pas que cela.
01:16:37 C'est aussi évoquer
01:16:39 des accidents, des drames
01:16:41 qui peuvent briser la vie de familles entières.
01:16:43 En 2022,
01:16:45 3 267 personnes
01:16:47 ont perdu la vie dans un accident
01:16:49 de la route et plus de 16 000
01:16:51 ont été grièvement blessées.
01:16:53 Je visitais tout à l'heure
01:16:55 avec le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
01:16:57 et le ministre de la Santé François Braune
01:16:59 l'établissement de soins
01:17:01 de suite et de réadaptation de Coubert
01:17:03 qui prend en charge des victimes
01:17:05 d'accidents de la route.
01:17:07 J'y ai rencontré des soignants
01:17:09 au dévouement remarquable et je veux
01:17:11 à nouveau les saluer et les remercier.
01:17:13 J'ai pu parler
01:17:15 avec des patients au courage
01:17:17 exceptionnel, malgré les douleurs,
01:17:19 malgré les blessures,
01:17:21 malgré le handicap parfois.
01:17:23 Ces drames nous obligent,
01:17:25 ils nous poussent à continuer
01:17:27 à prévenir, à continuer
01:17:29 à agir. C'est tout le sens
01:17:31 du comité interministériel de la sécurité
01:17:33 routière que j'ai réuni aujourd'hui.
01:17:35 Pour prendre des mesures,
01:17:37 nous devons d'abord poser un
01:17:39 diagnostic sur la situation.
01:17:41 Depuis 10 ans, les chiffres
01:17:43 de la sécurité routière sont assez
01:17:45 stables, même si l'on peut noter que
01:17:47 le premier semestre 2023
01:17:49 marque une forte inflexion avec
01:17:51 une baisse de la mortalité sur la route
01:17:53 de 11% par rapport au
01:17:55 premier semestre 2022.
01:17:57 C'est un des meilleurs résultats de l'histoire
01:17:59 de la sécurité routière.
01:18:01 Nous pouvons le saluer, mais nous devons
01:18:03 aussi en comprendre les raisons
01:18:05 et prendre en compte les évolutions
01:18:07 des types d'accidents,
01:18:09 en particulier depuis le dernier
01:18:11 comité interministériel de sécurité routière
01:18:13 en 2018.
01:18:15 J'en vois une principale, il y a
01:18:17 moins de victimes en voiture, mais
01:18:19 nettement plus en vélo ou en trottinette
01:18:21 électrique. Ces dernières
01:18:23 représentent désormais 8% des décès
01:18:25 et 20% des blessés graves.
01:18:27 Cela doit nous interpeller
01:18:29 et nous pousser à faire évoluer nos
01:18:31 réponses en matière de sécurité routière.
01:18:33 Notre ambition,
01:18:35 c'est une politique publique de sécurité
01:18:37 routière qui garantit la sécurité
01:18:39 de chacun et qui n'oppose pas
01:18:41 les usagers entre eux.
01:18:43 Notre volonté, avec le ministre
01:18:45 de l'Intérieur Gérald Darmanin et l'ensemble
01:18:47 des ministères concernés,
01:18:49 c'est de réduire le nombre d'accidents,
01:18:51 de sanctionner plus durement les comportements
01:18:53 dangereux et de mieux accompagner
01:18:55 les victimes.
01:18:57 Pour y parvenir, je tiens à saluer
01:18:59 le travail du Conseil national de la
01:19:01 sécurité routière, sur lequel ce
01:19:03 comité interministériel s'appuie largement.
01:19:05 Je veux également
01:19:07 remercier la déléguée interministérielle
01:19:09 à la sécurité routière, Florence Guillaume,
01:19:11 et son équipe, pour leur engagement
01:19:13 sans faille.
01:19:15 Je laisserai au ministre le soin de détailler
01:19:17 nos décisions, mais je voulais en quelques mots
01:19:19 revenir sur les grandes orientations de ce comité
01:19:21 interministériel.
01:19:23 Notre premier objectif, c'est
01:19:25 d'améliorer l'éducation routière des plus
01:19:27 jeunes, qui utilisent souvent le vélo
01:19:29 ou la trottinette, avec une
01:19:31 connaissance parcellaire du code de la route.
01:19:33 Nous allons donc
01:19:35 améliorer la formation au collège,
01:19:37 que cela soit pour sécuriser l'usage
01:19:39 du vélo, ou pour renforcer
01:19:41 l'attestation scolaire de sécurité
01:19:43 routière nécessaire.
01:19:45 J'ajoute que ces mesures du comité
01:19:47 interministériel de la sécurité routière
01:19:49 viennent en complément de notre action
01:19:51 pour faciliter le passage
01:19:53 du code et du permis.
01:19:55 Une proposition de loi portée par
01:19:57 la majorité a été récemment
01:19:59 adoptée en ce sens,
01:20:01 et j'ai annoncé il y a quelques semaines
01:20:03 l'abaissement de l'âge de la conduite à 17 ans.
01:20:05 Cette mesure
01:20:07 va faciliter l'émancipation des jeunes,
01:20:09 leur accès aux études
01:20:11 et à l'emploi, notamment dans la ruralité.
01:20:13 C'est aussi
01:20:15 une décision que nous avons prise en responsabilité.
01:20:17 Dans les pays voisins
01:20:19 où l'on peut d'ores et déjà conduire à 17 ans,
01:20:21 il n'y a pas de surmortalité
01:20:23 sur la route par rapport aux pays où l'âge de
01:20:25 conduite est fixé à 18 ans.
01:20:27 Deuxième
01:20:29 orientation de ce comité interministériel,
01:20:31 nous voulons soutenir
01:20:33 l'engagement autour de la sécurité routière.
01:20:35 Nous allons renforcer
01:20:37 les moyens des associations qui sont
01:20:39 des partenaires essentiels des pouvoirs publics,
01:20:41 en particulier pour la prévention.
01:20:43 Nous mènerons un travail
01:20:45 étroit avec les employeurs
01:20:47 concernant les trajets domicile-travail.
01:20:49 Et nous allons également rendre
01:20:51 nos infrastructures plus sûres.
01:20:53 Troisième axe de notre action,
01:20:55 nous devons simplifier la vie
01:20:57 des usagers sur les routes.
01:20:59 Cela vaut pour les démarches d'immatriculation,
01:21:01 pour la dématérialisation du permis
01:21:03 de conduire, pour la consultation
01:21:05 du solde des points ou pour les assurances
01:21:07 des véhicules.
01:21:09 Ensuite, et c'est la quatrième
01:21:11 orientation de ce comité interministériel,
01:21:13 nous voulons mieux détecter,
01:21:15 évaluer et suivre
01:21:17 les inaptitudes à la conduite.
01:21:19 Aujourd'hui, des médecins agréés
01:21:21 peuvent évaluer l'aptitude
01:21:23 à la conduite, mais seulement
01:21:25 à la suite d'une démarche volontaire.
01:21:27 Nous allons donc permettre
01:21:29 la suspension du permis,
01:21:31 le temps d'une vérification médicale
01:21:33 et l'aptitude à la conduite,
01:21:35 dès lors qu'une infraction aura un problème
01:21:37 médical pour origine présumée.
01:21:39 De plus,
01:21:41 et c'était au cœur de notre réunion de cet après-midi,
01:21:43 nous souhaitons prendre
01:21:45 des mesures plus fermes encore
01:21:47 contre les comportements les plus dangereux.
01:21:49 Ce comité interministériel
01:21:51 est celui de la mobilisation
01:21:53 contre les drogues. Tout comme l'alcool,
01:21:55 les stupéfiants sont un fléau
01:21:57 sur les routes et dans un accident
01:21:59 mortel sur cinq, le conducteur
01:22:01 est positif aux stupéfiants.
01:22:03 Nous devons donc être
01:22:05 intraitables avec les consommateurs de drogues
01:22:07 et sanctionner plus sévèrement
01:22:09 les conduites addictives au volant.
01:22:11 C'est pourquoi nous allons rendre automatique
01:22:13 la suspension du permis
01:22:15 en cas de conduite sous l'emprise de stupéfiants.
01:22:17 D'autres
01:22:19 mesures ont été décidées, notamment pour
01:22:21 les conducteurs sous l'emprise de stupéfiants
01:22:23 et qui ont en outre consommé de l'alcool
01:22:25 et je laisserai le ministre de l'Intérieur
01:22:27 Gérald Darmanin les présenter dans un instant.
01:22:29 En outre,
01:22:31 nous voulons renforcer les sanctions
01:22:33 en cas de grand excès de vitesse,
01:22:35 car il reste la première cause
01:22:37 d'accidents sur les routes françaises.
01:22:39 J'ajoute que le garde des Sceaux
01:22:41 Eric Dupond-Moretti adressera
01:22:43 une circulaire dans les jours qui viennent
01:22:45 pour rappeler aux procureurs la nécessité
01:22:47 d'une réponse pénale forte
01:22:49 en matière de sécurité routière.
01:22:51 Si nous devons être
01:22:53 fermes contre les comportements les plus dangereux,
01:22:55 nous devons aussi avoir
01:22:57 des sanctions proportionnées,
01:22:59 justes et acceptables contre les petits
01:23:01 excès de vitesse, c'est-à-dire moins de 5 km.
01:23:03 Il n'y aura plus
01:23:05 de retrait de points dans ces situations.
01:23:07 Cela ne doit évidemment pas
01:23:09 se faire au détriment de la sécurité.
01:23:11 Cette mesure fera l'objet d'un
01:23:13 suivi rigoureux.
01:23:15 Enfin, dernière orientation de ce
01:23:17 comité interministériel,
01:23:19 nous devons protéger davantage
01:23:21 les usagers vulnérables et mieux accompagner
01:23:23 les victimes.
01:23:25 Après un accident grave, certaines familles
01:23:27 ne se sentent pas suffisamment accompagnées.
01:23:29 Nous ne pouvons pas
01:23:31 l'accepter et nous devons faire mieux.
01:23:33 Nous allons mettre en place un
01:23:35 accompagnement dédié pour les familles de victimes
01:23:37 dans chaque département,
01:23:39 par l'intermédiaire des comités locaux d'aide aux victimes,
01:23:41 le garde des Sceaux y reviendra.
01:23:43 Et par ailleurs, je sais que l'appellation
01:23:45 d'homicide dit involontaire
01:23:47 choque à raison
01:23:49 les familles des victimes,
01:23:51 plus encore quand le conducteur fautif
01:23:53 est en prise de l'alcool ou de stupéfiants.
01:23:55 Aussi, je vous annonce que
01:23:57 nous allons créer une qualification spécifique
01:23:59 d'homicide routier.
01:24:01 Tout conducteur qui tue
01:24:03 une personne sur la route et serait
01:24:05 aujourd'hui poursuivi pour homicide
01:24:07 involontaire sera poursuivi
01:24:09 demain pour homicide routier.
01:24:11 Cette dénomination s'appliquera
01:24:13 que le conducteur ait consommé ou non
01:24:15 de l'alcool ou des stupéfiants.
01:24:17 Le ministre de la Justice,
01:24:19 Eric Dupond-Moretti, y reviendra.
01:24:21 Ce changement permet de mieux
01:24:23 rendre compte de la réalité des accidents
01:24:25 et de ce que vivent
01:24:27 les victimes et leurs familles.
01:24:29 En outre, pour
01:24:31 permettre aux victimes d'accident d'avoir
01:24:33 accès aux dernières technologies de soins
01:24:35 et de rééducation, nous allons
01:24:37 reconduire les moyens du Fonds de Modernisation
01:24:39 et d'Investissement en Santé
01:24:41 de 26 millions d'euros et veiller
01:24:43 à l'équilibre de ces investissements
01:24:45 pour qu'ils maillent tout le territoire.
01:24:47 Mesdames et Messieurs,
01:24:49 je viens de vous faire part d'une série de mesures.
01:24:51 Je souhaite que notre ambition
01:24:53 s'applique dans tous les territoires,
01:24:55 dans l'Hexagone
01:24:57 comme dans les Outre-mer.
01:24:59 Aujourd'hui, nous ne prenons pas suffisamment en compte
01:25:01 les spécificités des comportements routiers
01:25:03 dans les territoires ultramarins.
01:25:05 Je pense par exemple à la prééminence
01:25:07 des accidents liés aux deux roues motorisées.
01:25:09 Des mesures spécifiques
01:25:11 seront donc prises pour les Outre-mer,
01:25:13 par exemple le lancement de campagnes
01:25:15 de prévention dédiées.
01:25:17 Mesdames et Messieurs,
01:25:19 les mesures décidées lors de ce
01:25:21 Comité interministériel de la sécurité routière
01:25:23 exigent une mobilisation de tous les acteurs.
01:25:25 Elles vont permettre
01:25:27 plus de fermeté contre
01:25:29 ceux qui mettent la vie des autres en danger
01:25:31 sur la route, notamment en consommant
01:25:33 des stupéfiants.
01:25:35 Elles vont renforcer nos dispositifs
01:25:37 de prévention et offrir
01:25:39 un meilleur accompagnement aux victimes
01:25:41 et à leurs familles.
01:25:43 Des routes plus sûres, moins d'accidents
01:25:45 et une meilleure cohabitation
01:25:47 entre ceux qui roulent, ceux qui pédalent
01:25:49 et ceux qui marchent, voilà nos objectifs.
01:25:51 Alors avec le ministre
01:25:53 de l'Intérieur Gérald Darmanin et l'ensemble
01:25:55 du gouvernement, nous sommes engagés
01:25:57 pour la sécurité de nos routes et pour
01:25:59 l'accompagnement des victimes et de leurs proches.
01:26:01 Je vous remercie
01:26:03 et je vais passer la parole à Gérald Darmanin.
01:26:05 Merci Madame la Première Ministre.
01:26:09 Voilà les mots d'Elisabeth Borne.
01:26:11 Depuis matinon, la Première
01:26:13 Ministre s'est exprimée sur ce
01:26:15 sujet des violences
01:26:17 routières. On est toujours avec Pierre Lagache
01:26:19 qui est toujours en
01:26:21 ligne avec nous. Merci
01:26:23 d'être resté pour
01:26:25 débriefer ces propos et ces
01:26:27 annonces de notre Première Ministre
01:26:29 qui souhaite réduire le nombre d'accidents,
01:26:31 sanctionner plus fermement
01:26:33 les auteurs d'accidents et, je la cite,
01:26:35 plus d'accompagnement pour les
01:26:37 victimes. Votre réaction
01:26:39 d'abord après les propos d'Elisabeth Borne.
01:26:41 Écoutez,
01:26:43 pas vraiment de surprise.
01:26:45 Je crois que ce Comité
01:26:47 Interministériel de la Sécurité routière s'inscrit
01:26:49 dans le droit fil de la politique qui est
01:26:51 menée maintenant depuis 2019
01:26:53 dans ce pays, c'est-à-dire une politique
01:26:55 de la sécurité routière qui est
01:26:57 pour le moins
01:26:59 en état léthargique.
01:27:01 Beaucoup d'incohérences
01:27:05 parce qu'on nous
01:27:07 annonce d'une part qu'on va
01:27:09 renforcer les sanctions
01:27:11 auprès
01:27:13 des délinquants de la route et en même temps
01:27:15 on va assouplir
01:27:17 finalement le dispositif
01:27:19 du permis à point.
01:27:21 Elisabeth Borne
01:27:23 a mentionné au départ
01:27:25 que la plupart des
01:27:27 mesures qui étaient proposées
01:27:29 émanaient du
01:27:31 Conseil National de la Sécurité routière.
01:27:33 En tout cas, s'il y en a une qui n'émane pas
01:27:35 du Conseil National de la Sécurité routière, c'est bien
01:27:37 l'affaiblissement du permis à point
01:27:39 parce que nous savons
01:27:41 aujourd'hui que plus de la moitié
01:27:43 des accidents
01:27:45 graves, donc avec mortalité,
01:27:47 impliquent des petits excès de vitesse.
01:27:49 Elisabeth Borne qui a également confirmé
01:27:51 ce qu'elle avait annoncé
01:27:53 précédemment, à savoir l'abaissement
01:27:55 de l'âge du permis de conduire à 17 ans.
01:27:57 Oui, ça n'est pas
01:27:59 non plus une préconisation
01:28:01 du Conseil National de la Sécurité routière.
01:28:03 Il y a eu beaucoup de réserves
01:28:05 mises sur cette mesure,
01:28:07 y compris
01:28:09 dans le secteur des professions
01:28:11 qui enseignent la conduite.
01:28:13 C'est une décision hasardeuse
01:28:17 de ramener le permis de conduire
01:28:19 à 17 ans.
01:28:21 On sait que ce sont des âges
01:28:23 très sensibles.
01:28:25 La question de la maturité est très importante
01:28:27 et d'ailleurs les chiffres sont là.
01:28:29 Sur 9%
01:28:31 de la classe d'âge,
01:28:33 18-24 ans,
01:28:35 c'est 9% de la classe d'âge
01:28:37 et c'est 17%
01:28:39 des morts. On voit bien qu'il faut
01:28:41 quand même, sur ce type de mesure,
01:28:43 faire preuve de prudence.
01:28:45 Difficile d'imaginer que le permis à 17 ans
01:28:47 soit une bonne mesure en matière de sécurité routière.
01:28:49 Merci beaucoup Pierre Lagache d'avoir été avec nous.
01:28:51 Je rappelle que vous êtes vice-président de la Ligue
01:28:53 Contre les violences routières.
01:28:55 On termine avec un tout autre
01:28:57 sujet. On gardera en mémoire
01:28:59 sa voix, son accent inimitable
01:29:01 et bien sûr sa beauté. Jane Birkin nous a quittés
01:29:03 hier à l'âge de 76 ans.
01:29:05 On va en parler avec Fabien Lequeuvre
01:29:07 qui nous a rejoint, spécialiste de la chanson
01:29:09 française. Bonjour Fabien. - Bonjour.
01:29:11 - Merci d'être avec nous sur ce plateau.
01:29:13 Depuis hier, de nombreux hommages lui sont
01:29:15 rendus, notamment rue de Verneuil
01:29:17 à Paris où Jane Birkin a vécu durant plus
01:29:19 de 10 ans, aux côtés de
01:29:21 Serge Gainsbourg. Fabien, on réalise aujourd'hui
01:29:23 de par ses hommages
01:29:25 l'attachement très fort des Français
01:29:27 pour Jane Birkin. - Ah oui, complètement.
01:29:29 Et surtout l'attachement à une certaine époque.
01:29:31 C'est-à-dire les 60's, la fin des 60's
01:29:33 et les 70's pleinement, bien sûr.
01:29:35 Et puis il y a une chose dont on n'a pas
01:29:37 parlé encore dans tous ces hommages
01:29:39 depuis 48 heures, c'est-à-dire
01:29:41 que c'est l'importance qu'elle a eue
01:29:43 par rapport à l'érotisme dans la
01:29:45 chanson, pour ne pas dire le sexe.
01:29:47 - Jane Birkin transformée par Serge Gainsbourg
01:29:49 en véritable symbole. - Elle a été totalement
01:29:51 métamorphosée et on a osé
01:29:53 créer des soupirs comme ça dans des chansons
01:29:55 à partir de 1969, bien
01:29:57 avant la vague du film
01:29:59 "Emmanuel" qui arrivera en 1974, bien après.
01:30:01 Et je parlais avec un grand photographe
01:30:03 spécialiste de mode et d'érotisme
01:30:05 qui est Christophe Mourtet, par exemple,
01:30:07 qui pleurait cette
01:30:09 égérie, en tout cas,
01:30:11 qui a permis cette forme de libération aujourd'hui
01:30:13 de la femme dans la société,
01:30:15 de l'existence d'un positionnement
01:30:17 avec cette espèce d'audace qu'elle avait
01:30:19 de se déshabiller, tout ça sous les caméras
01:30:21 de grands photographes comme
01:30:23 Gainsbourg lui-même a photographié
01:30:25 plus souvent Birkin et tant d'autres.
01:30:27 Et en même temps, cette
01:30:29 genu comme ça, pour arriver avec
01:30:31 cette légèreté, elle a eu un rôle
01:30:33 considérable, justement, même dans la chanson.
01:30:35 Elle a ouvert après les textes de Mylène Farmer
01:30:37 bien des années plus tard, qui avait
01:30:39 des doubles sens, etc. Tout ça fait
01:30:41 dans une espèce de candeur au départ
01:30:43 avec Birkin et ça, il faut le rappeler,
01:30:45 elle a libéré cette forme d'érotisme en France.
01:30:47 - C'est une symbole à travers la musique
01:30:49 que Serge Gainsbourg lui écrivait, avec des
01:30:51 titres très équivoques, Fabien.
01:30:53 - Bien sûr, parce que c'était, que ce soit
01:30:55 "Je t'aime moins non plus", que ce soit, voilà,
01:30:57 c'est des titres, encore une fois de plus,
01:30:59 très particuliers.
01:31:01 Elle était...
01:31:03 Gainsbourg lui soufflait, en tout cas,
01:31:05 toute cette inspiration
01:31:07 qu'elle interprétait
01:31:09 avec brio. Il faut dire que Gainsbourg
01:31:11 avait déjà osé, avec Bardot,
01:31:13 faire ce double langage, cette double
01:31:15 lecture, parfois avec certaines chansons
01:31:17 de France Gall aussi, avec les chansons
01:31:19 qu'il a faites, notamment je pense à "La gadoue" pour Pétulaclar,
01:31:21 mais avec Birkin, il s'est totalement
01:31:23 lâché avec ce grand double
01:31:25 sens et ce sexe
01:31:27 en chansons, parce qu'on oublie de le rappeler.
01:31:29 Personne n'ose le dire, mais c'est ça.
01:31:31 C'est ce qui a créé ce mouvement pop,
01:31:33 libéral, de cette fin
01:31:35 des décennies 60, début 70.
01:31:37 - Merci beaucoup Fabien Lecoeuf,
01:31:39 qu'on retrouve tout l'été sur CNews.
01:31:41 - Absolument, avec vos prénoms en chansons.
01:31:43 - Vos prénoms en chansons. - Parce qu'on ne sait pas qui a commencé,
01:31:45 si c'est la chanson ou le prénom, c'est comme l'œuf et la poule.
01:31:47 On ne sait pas qui est le premier, mais c'est un peu ça.
01:31:49 - Fabien Lecoeuf, merci d'avoir été avec nous.
01:31:51 Merci à Gabrielle Cluzel, directrice de la rédaction
01:31:53 de Boulevard Voltaire.
01:31:55 Merci à Laura Lebar, psychanalyste.
01:31:57 Et puis Léon Desfontaines, merci à vous d'être
01:31:59 passés nous voir, porte-parole du Parti
01:32:01 communiste. On marque une pause et on revient
01:32:03 dans un instant pour passer le relais
01:32:05 à Punchline, évidemment, sur CNews.
01:32:07 Restez avec nous.
01:32:09 ♪ ♪ ♪