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00:01:25 Bonsoir à tous, bienvenue dans Zone Interdite.
00:01:27 Nous sommes dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, à Bobigny.
00:01:31 Derrière moi, des hommes et des femmes tentent de résoudre des affaires, de démanteler des trafics, d'identifier des criminels.
00:01:37 Ici, dans l'une des régions les plus inégalitaires de France, 30% de la population à moins de 20 ans,
00:01:42 les faits divers se succèdent et la violence se radicalise.
00:01:45 En fait, plus la politique se veut sécuritaire et plus la réalité du terrain semble difficile.
00:01:49 Alors, comment travaillent les hommes de la PJ ? Quel est leur quotidien ?
00:01:52 Ont-ils les moyens de leur mission ? Et quelles sont leurs motivations ?
00:01:55 Zone Interdite s'est immergée trois mois au cœur du département le plus chaud de France.
00:02:00 C'est un document de Sébastien Giraudon pour Tony Comiti Production.
00:02:03 *Musique*
00:02:08 *Hôtel de police de Bobigny, lundi, 10h du matin.*
00:02:12 *Musique*
00:02:14 Dans le couloir de la police judiciaire, Julia, 23 ans, vient porter plainte.
00:02:19 Originaire d'Afrique de l'Ouest, cette jeune femme a été agressée la veille au soir en rendant visite à une amie.
00:02:25 *Musique*
00:02:48 Avec l'aide d'une interprète, elle raconte son agression à Lionel de la section enquête et recherche.
00:02:54 Alors qu'elle marche dans la rue, un individu lui arrache son sac à main.
00:02:58 Mais Julia poursuit son agresseur, ce qui l'entraîne jusqu'à un squat.
00:03:02 *Musique*
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00:03:33 *Musique*
00:03:43 *Musique*
00:04:05 *Musique*
00:04:27 Après trois heures d'audition, Lionel et son chef de groupe, Jean-Manuel, vont retourner sur les lieux du viol.
00:04:33 *Musique*
00:05:01 Ils se lancent dans cette rue. Il est 23h, Julia se fait arracher son sac à main.
00:05:06 La jeune femme se lance à la poursuite du voleur en pleine nuit. Elle veut récupérer son sac.
00:05:12 *Musique*
00:05:21 La course poursuite entraîne Julia très loin, dans la cité des poètes, à Pierrefitte.
00:05:27 Elle ne connaît pas ce quartier. Pour la police, c'est l'une des cités les plus sensibles de Seine-Saint-Denis.
00:05:33 En cours de démolition, elle a des allures de ville fantôme.
00:05:38 Julia finit par rattraper le voleur. Il est 23h15.
00:05:43 *Bruits de pas*
00:06:01 - On fait quoi ? - Seb ?
00:06:03 - On fait quoi, là ?
00:06:05 Un jeune homme sort de l'immeuble. L'arrivée des policiers semble le déranger.
00:06:09 - Ok. - On fait quoi, là ?
00:06:11 - Hein ? - On fait quoi ?
00:06:13 - On fait quoi ? - Bah, on avance, on bouge.
00:06:17 - On fait quoi, là ? - On fait quoi, on fait quoi ? Et toi, tu fais quoi ?
00:06:21 *Bruits de pas*
00:06:24 Les enquêteurs tombent nez à nez avec une dizaine de squatteurs.
00:06:28 *Bruits de pas*
00:06:31 - On fait quoi, là ? - Attends.
00:06:33 - Cassez-vous, là ! Cassez-vous ! - Je vais à la police.
00:06:36 - On s'en va parler avec la police. - Non, non, allez. Laisse-moi faire mon boulot.
00:06:40 La tension monte.
00:06:42 - Tout à coup, il saute. - Les jeunes deviennent très menaçants.
00:06:45 Ici, c'est leur territoire.
00:06:48 Regardez attentivement ce jeune homme, à gauche de l'écran.
00:06:52 Dans sa main, une bombe de gaz lacrymogène.
00:06:55 Pour l'instant, il se tient à l'écart.
00:06:58 - Il a pas la vache. - Sentez, sentez.
00:07:00 - 1 seconde. - Chut. - Bon, c'est où ?
00:07:02 - 1 seconde. - Chut. - Bon, c'est où ?
00:07:04 - Sentez, sentez. - C'est quoi, là ?
00:07:06 Jean-Manuel tente malgré tout de rejoindre le lieu du viol.
00:07:10 Mais pour les squatteurs, pas question de laisser la police monter dans cet ascenseur.
00:07:14 - T'as laissé sortir.
00:07:16 L'homme à la bombe lacrymogène revient à la charge.
00:07:19 Lionel, ici à gauche de l'écran, s'interpose.
00:07:22 Et ça va dégénérer.
00:07:24 - T'as laissé sortir. - T'as laissé sortir, là !
00:07:26 - Non, c'est vous qui l'avez mis. - Non, non, zut !
00:07:28 Après cette agression au gaz lacrymogène...
00:07:31 - Qui c'est qui s'amuse à gazer comme ça ?
00:07:33 ...le violateur s'éparpille.
00:07:35 Complètement aveuglé, Lionel est cloué sur place.
00:07:38 - Oh, hey ! Tu arrêtes un peu, toi, d'accord ?
00:07:43 On est là... Hey, on est là 2 minutes, OK ?
00:07:46 La gonzesse, là, on est là pour elle, d'accord ?
00:07:48 Elle est pas là pour nous, hein.
00:07:50 Allez, venez. Hey, Lionel, viens.
00:07:53 Lionel, attends, on reviendra après.
00:07:56 - Attends ! - Hé, t'étonnes un peu, toi.
00:07:59 Jean-Manuel, le chef de groupe, opte pour la prudence.
00:08:02 Il décide de se replier.
00:08:04 - Bon, allez, va jouer, va jouer.
00:08:06 Hey, oh, hey, t'as pas à nous dire ce qu'on a à faire, t'as compris ?
00:08:11 Tu nous dis pas ce qu'on a à faire, toi.
00:08:13 D'accord ? Ouais, mais ferme-la.
00:08:16 Toi aussi, tu fermes...
00:08:18 Allez, molo.
00:08:20 Arrête ton cirque, toi. Arrête ton cirque.
00:08:24 Arrête ton cirque.
00:08:26 Les jeunes ne vont pas s'arrêter là.
00:08:28 Ils sont déterminés à en découdre.
00:08:31 Après les gaz lacrymogènes, les jets de pierre.
00:08:34 - Ferme ta gueule. Tu fais ça, on va revenir.
00:08:36 Alors arrête ça tout de suite. - Arrête ça tout de suite.
00:08:39 - Allez. - Vas-y, on tue.
00:08:41 - Laisse-les.
00:08:45 Ultime provocation, les jeunes dansent devant les forces de l'ordre,
00:08:49 bombes lacrymogènes à la main.
00:08:51 - Hé, c'est un squat, hein.
00:08:53 C'est un squat, hein.
00:08:55 En se repliant, les policiers pensent avoir évité le pire.
00:08:59 - Qu'est-ce que tu veux faire, toi, avec ta batte, là ?
00:09:02 Qu'est-ce que tu veux faire avec ta batte ?
00:09:04 Mais l'un des jeunes revient à la charge.
00:09:06 Une batte de baseball à la main.
00:09:08 - Qu'est-ce que tu veux faire avec ta batte ?
00:09:12 - Touche-moi ça ! - Allez, tu recules.
00:09:14 - Touche-moi ça ! - Allez, allez.
00:09:16 - Hé, lâche-nous, lâche-nous la grappe, toi.
00:09:18 Lionel garde son sang-froid.
00:09:20 Il met juste la main sur son arme.
00:09:22 Un geste qui fait enfin reculer le jeune homme.
00:09:27 - Lâche-nous la grappe, toi.
00:09:29 - Oh !
00:09:31 - Allez.
00:09:35 Pour rejoindre leur voiture, les policiers n'ont qu'une issue.
00:09:44 Suivre ce long couloir bordé de palissades.
00:09:47 Plus que 200 m à parcourir,
00:09:49 mais les pierres se remettent à pleuvoir.
00:09:52 - Oh, mes putes !
00:09:54 Arrêtez, coupe-moi toutes les photos à la tête !
00:09:56 - Attention, attention.
00:09:58 - On va voir, on va voir, t'inquiète.
00:10:00 - Attention, attention !
00:10:06 - Ne cours pas, ne cours pas.
00:10:08 Arrête de filmer, arrête de filmer.
00:10:11 - Ça va, y a pas de bobos ?
00:10:25 - C'est bon, là, ils viendront plus, là.
00:10:27 Mais nous, on va revenir.
00:10:30 - C'est difficile d'inquiéter dans ces positions ?
00:10:32 - Bah, c'est... Non, c'est habituel, mais bon...
00:10:35 Là, le problème, c'est que comme on ne savait pas d'où on allait,
00:10:37 on vient un peu au pif.
00:10:39 Dans ces cas-là, faut pas chercher à tenir tête bêtement.
00:10:41 Par contre, on va revenir, mais quand on va revenir,
00:10:43 on va se donner les moyens.
00:10:45 Après, ils iront dire que c'est nous qui cherchons.
00:10:47 - Quel bonheur.
00:10:49 - Et inattendu, comme comité d'accueil ?
00:10:53 - Ouais, inattendu, pas trop, en fait.
00:10:56 - La police leur fait plus peur, la justice leur fait plus peur.
00:10:59 - Dans toutes les cités, maintenant, c'est pareil.
00:11:03 C'est... C'est difficile d'y rentrer.
00:11:05 Même pour faire la moindre acte de procédure,
00:11:08 faut montrer pas de blanche, quasiment.
00:11:10 C'est presque à nous de nous excuser de venir, quoi.
00:11:13 - Non, mais là, ils défendent un territoire,
00:11:15 comme c'est des bâtiments qui sont...
00:11:17 - Des affectés ou... - Des bâtiments qui sont affectés.
00:11:19 Ça doit être un centre de trafic en tout genre, hein.
00:11:22 C'est un squat, hein, Tony puis les moins,
00:11:24 donc pour eux, ils ont peut-être pas envie qu'on mette notre nez dedans.
00:11:27 Bon, ben, voilà. Mais bon...
00:11:29 - J'avais même pas eu le temps de dire
00:11:31 que c'était pour venir en aide à une victime...
00:11:33 - Ah, mais ça, ils ont aussi, on leur a dit.
00:11:35 - Oui, eux, ils s'en fichent complètement.
00:11:37 - Ben, là, c'est pas leur problème.
00:11:39 - Bon, y a pas de victime, hein.
00:11:41 Y a que des ennemis, hein.
00:11:43 - Ils connaissent même la personne qui l'a violée.
00:11:46 Tout au long de la scène, Julia s'est tenue en retrait.
00:11:49 Paralysée.
00:11:52 - It was there?
00:11:54 - Yes, it's here.
00:11:56 - It's the one who raped you?
00:11:58 - Yes, he know me now.
00:12:00 - He know me.
00:12:02 - Ben, c'est celui qui s'est tenu à l'écart, là.
00:12:04 - Il avait un sigle sur son blouson bleu.
00:12:10 - Ah, d'accord, OK, ça marche.
00:12:12 - OK, that's good.
00:12:14 - Tout à l'heure, lorsqu'ils étaient dans le hall d'immeubles,
00:12:17 Julia a reconnu son violeur.
00:12:20 Elle s'est retrouvée nez à nez avec lui.
00:12:23 Mais sur le coup, effrayée, elle n'a pas osé intervenir.
00:12:27 Des riverains qui ont assisté à la scène
00:12:34 viennent témoigner de l'insécurité grandissante dans le quartier.
00:12:37 - C'est pas facile, hein.
00:12:39 - Nous, on a des enfants, vous voyez?
00:12:41 On a peur de demain pour nos enfants.
00:12:43 - C'est clair, c'est clair.
00:12:45 - C'est comme ça.
00:12:47 - Habiter à Paris, faut payer cher.
00:12:49 - Ouais, Paris, c'est trop cher.
00:12:51 - Combien de fois j'ai vu les gens être tabassés?
00:12:53 - Mais la plupart, si vous poursuivez les gars,
00:12:57 ils habitent pas là.
00:12:59 Ils habitent pas là.
00:13:01 Ils viennent se cacher ici, mais ils habitent pas là.
00:13:04 Ils viennent faire leur truc ici, mais ils habitent pas là.
00:13:07 Le lendemain, c'est un vrai plan de bataille qui est mis sur pied.
00:13:13 - On arrive par là, on va se répartir très, très vite.
00:13:16 Pour investir cette place-là,
00:13:18 faut couper cette partie de la cité avec la partie qui est à droite.
00:13:21 On fige, on est pas dans le volet de Manot.
00:13:24 - Faut pas couvrir les rues là-dedans.
00:13:26 En fait, ils ont cassé plein de portes à l'intérieur
00:13:28 de communication des immeubles. Ils passent de l'un à l'autre.
00:13:30 En général, ils font un guet-apens, ils te bloquent là
00:13:32 et ils te balancent des pierres depuis le haut.
00:13:34 - Ça va aller très, très vite. C'est-à-dire, on va être vite reniflé.
00:13:36 Donc, en gros, faut couper cet accès.
00:13:38 De toute façon, c'est que personne nous arrive dans le dos.
00:13:42 - Le 93, c'est un département qui est, par essence,
00:13:45 un département compliqué où on doit constamment
00:13:47 prendre des précautions lorsqu'on trahit.
00:13:49 Mais c'est un département dans lequel
00:13:51 il n'y a pas de zone de non-droit.
00:13:53 Vous allez voir que ça va parfaitement se passer cet après-midi.
00:13:55 Simplement, on était dans une configuration avec la victime
00:13:58 qui n'était pas prévue et c'est pour ça qu'on a regrossé chemin.
00:14:01 - Mon groupe, avec moi !
00:14:04 Pour ne pas tomber dans le même guet-apens que la veille,
00:14:07 150 hommes sont mobilisés.
00:14:09 Objectif, identifier la bande et retrouver le violeur.
00:14:18 Tous les bâtiments squattés sont fouillés.
00:14:26 Chaque étage est sécurisé.
00:14:30 - Pas bien, tu t'y sotte pas.
00:14:31 Chaque appartement visité.
00:14:33 Pour l'instant, pas de squatteurs.
00:14:36 Mais les policiers font tout de même une surprenante découverte.
00:14:40 - C'est des petits chiens, des petits pitbulls.
00:14:46 - Attrape-le, attrape-le !
00:14:48 - Oh, putain de merde !
00:14:50 Pour développer leur agressivité,
00:14:52 ces petits pitbulls sont élevés dans le noir
00:14:54 et souvent battus et affamés.
00:14:56 Leurs propriétaires les font ensuite participer
00:14:58 à des combats de chiens clandestins
00:15:00 ou les revendent, entre 600 et 700 euros.
00:15:03 Les policiers ont interpellé 5 des jeunes squatteurs de la veille.
00:15:07 Parmi eux se trouve peut-être le violeur de Julia.
00:15:10 Elle n'en reconnaît aucun.
00:15:12 - Non.
00:15:13 - Non, ça fait bien.
00:15:14 Sauf celui-ci.
00:15:16 C'est l'un des caillasseurs de la veille.
00:15:20 Il passera devant le juge dès le lendemain.
00:15:23 La cité est sécurisée.
00:15:31 Les enquêteurs vont enfin pouvoir travailler
00:15:33 sur la scène de crime.
00:15:35 Là où s'est déroulé le viol de Julia.
00:15:39 - Alors, la chaise, elle s'est battue avec lui,
00:15:56 donc elle l'a tenue, elle a essayé de le frapper avec.
00:15:59 - Tu sais si son sang est dans cette pièce ?
00:16:02 - Non, parce qu'il n'y avait pas de lumière.
00:16:04 - Elle a été frappée où et elle a été violée où ?
00:16:07 - Elle peut te dire exactement ?
00:16:09 - Elle s'est passée ici et elle s'est couchée là.
00:16:11 - Donc c'est dès 16h.
00:16:13 - 16h.
00:16:14 - OK.
00:16:15 - Tu es sûr ? - Oui.
00:16:16 - Il a attendu là et il a dit "couche-toi là".
00:16:18 Les policiers, déjà en possession de l'empreinte génétique du suspect,
00:16:21 traquent le moindre indice.
00:16:23 - OK. Donc là, je les ai.
00:16:25 - Tu vois où est le bâton qu'il a utilisé ?
00:16:28 - Il l'a utilisé aussi.
00:16:32 - OK. Ne touche pas.
00:16:34 Ils espèrent trouver des empreintes digitales.
00:16:38 Peut-être sur ce pommeau de douche.
00:16:41 Ou sur ce téléphone portable.
00:16:46 - Celui du violeur apparemment, parce que quand ils sont à Chicorée là-bas,
00:16:51 il a regardé dans son sac et elle dit qu'elle l'a vu une fois,
00:16:54 et que ça appartient...
00:16:57 - De se retrouver ici à 23h, 23h30, dans un lieu comme ça,
00:17:01 à mon avis, je n'aurais pas aimé être à sa place.
00:17:05 Vraiment pas aimé être à sa place.
00:17:07 Heureusement, les courageuses, elles ont un certain courage physique,
00:17:10 mais bon, qu'est-ce qu'on peut faire contre un gars qui a plus de force qu'elle ?
00:17:15 - Je ne peux jamais l'oublier.
00:17:19 Si je vois un homme me tuer, je ne suis pas effrayée.
00:17:23 - Merci.
00:17:25 - Allez, allez, allez.
00:17:27 - Merci, maman.
00:17:30 - Merci.
00:17:33 - Merci.
00:17:36 - Ce matin, Jean-Manuel apprend une mauvaise nouvelle.
00:17:39 On ne pourra pas mettre un nom sur le violeur.
00:17:42 Son profil génétique n'est pas répertorié dans le fichier.
00:17:46 Mais il reste un mince espoir.
00:17:48 S'il y a des empreintes digitales sur le portable ou sur le pommeau de douche,
00:17:52 elles pourraient tout de même conduire au criminel.
00:17:56 Placées dans une étuve avec un récipient de colle,
00:18:00 les objets sont soumis à des conditions de température et d'humidité bien particulières.
00:18:04 La colle s'évapore et se dépose sur les surfaces des objets...
00:18:08 - Ça prend, ça commence à monter légèrement.
00:18:10 - ...faisant apparaître la moindre empreinte digitale.
00:18:13 Une heure plus tard, verdict.
00:18:18 - Vraiment des traces fragmentaires, là également.
00:18:22 C'est vraiment super léger.
00:18:24 - C'est vraiment fragmentaire.
00:18:26 - Là, on n'a rien, c'est inexploitable, ça aussi, là aussi.
00:18:29 Non.
00:18:31 On a un résultat négatif.
00:18:33 - Pas de traces exploitables.
00:18:35 - Donc là, on n'a rien.
00:18:36 Quand même, on joue le malchance.
00:18:38 - Jean Renel, je viens d'effectuer avec Barbara les recherches.
00:18:46 - J'espère qu'une nouvelle est annoncée.
00:18:48 - Malheureusement, non.
00:18:49 - Oh, zut.
00:18:50 - On n'a rien.
00:18:51 - Pas du tout.
00:18:52 - On n'a rien que du fragmentaire sur le pommeau de douche
00:18:54 et sur le téléphone portable, j'ai rien.
00:18:56 Voilà.
00:18:57 - En tout cas, je te remercie.
00:18:58 - Je te fais le rapport et je te reconstitue les scélés par la suite.
00:19:00 - Ouais, mais t'es gentil. Merci encore.
00:19:01 - Allez.
00:19:02 - OK.
00:19:03 - Bon.
00:19:04 - Oui, oui, oui.
00:19:06 Mais avec le temps, les enquêtes de ce type finissent souvent par être élucidées.
00:19:12 En région parisienne, près de 2 auteurs de viols sur 3 sont interpellés.
00:19:19 Des bandes comme celles qui ont agressé Julia et les policiers,
00:19:27 il en existe plusieurs dans le 93.
00:19:31 En Seine-Saint-Denis, ces bandes se disputent souvent le marché de la drogue.
00:19:35 Pour en contrôler la vente, les trafiquants n'hésitent pas à s'entretuer.
00:19:40 Comme ce soir-là, à la cité des Beaudotes, à Sevran.
00:19:45 Un sanglant règlement de compte vient d'avoir lieu.
00:19:47 Bilan 1 mort et 2 blessés graves.
00:19:50 - On voit du sang, tu vois.
00:19:52 Il y a tout juste une heure, 2 hommes à scooter, cagoulés
00:19:55 et équipés de gilets pare-bas, se sont faits frapper.
00:19:58 Les 2 voleurs cagoulés et équipés de gilets pare-bas l'ont ouvert le feu.
00:20:02 Leur cible, 2 trafiquants d'une bande rivale qui se trouvaient dans cette voiture.
00:20:06 - 14 impacts, calibre de type 9 mm.
00:20:09 - C'est du calibre 11. - Non.
00:20:11 - C'est pour les sangliers, voilà.
00:20:14 Voici les armes utilisées par les tueurs.
00:20:16 Un pistolet mitrailleur de l'armée tchécoslovaque, une arme de guerre.
00:20:21 Mais aussi un fusil à pompe, à canoncier.
00:20:24 - Il y a du sang dessus, déjà.
00:20:26 Les enquêteurs doivent les décharger, une opération délicate.
00:20:29 - Alors n'oublie pas qu'il y a une cartouche en vrai.
00:20:32 - Je vais faire comme ça.
00:20:34 - Fais gaffe parce que parfois, ils sont faits pour tirer directement au chargeur.
00:20:37 - Écoute... - Et en se courant vers le bas.
00:20:40 - Écoute, je n'arrive pas à baisser l'auger de chargement.
00:20:43 - Il suffit que l'arme soit fait rouler dessus ou je sais pas quoi,
00:20:46 ou qu'il y ait un dysfonctionnement.
00:20:48 - Fais ça pour pas percuter.
00:20:50 - J'ai arrêté de jouer avec ce truc.
00:20:54 - Je veux pas... - Il nous fait tous flipper, là.
00:20:56 - Je veux pas... Et le levier de déblocage, il est où, là-dessus ?
00:20:59 - Arrête de jouer avec cette pompe, je te dis.
00:21:02 - Putain, la vache !
00:21:06 - T'as peur ?
00:21:08 Malgré leurs armes de guerre et leur puissance de feu,
00:21:11 les motards ont raté leur cible.
00:21:13 Les occupants de la voiture, qui ont essuyé les tirs,
00:21:15 ne sont que légèrement blessés.
00:21:17 Les rescapés décident alors de régler leur compte
00:21:19 à ceux qui ont tenté en vain de les assassiner.
00:21:22 Ils se servent de leur voiture comme d'une arme
00:21:24 pour percuter le scooter.
00:21:26 Les 2 motards, grièvement blessés dans leur chute,
00:21:29 tentent de s'enfuir de la cité à pied.
00:21:31 Mais ils sont rattrapés par des jeunes du quartier et lynchés.
00:21:35 - Je sais pas si c'est le conducteur ou le passager qui était là.
00:21:40 Enfin, l'un des 2 a atterri ici.
00:21:42 L'un des 2 sera achevé dans un déluge de violence
00:21:45 avec cet énorme bloc de béton.
00:21:47 - C'est de la barbarie, c'est... Voilà.
00:21:51 - Je regarde juste le poids qu'il fait. Franchement, c'est commissaire.
00:21:54 L'homme décèdera quelques jours plus tard.
00:21:56 - C'est de plus en plus violent.
00:21:58 - Faut dire que les enjeux d'économie souterraine du stupéfiants
00:22:01 sont tellement grands qu'on s'achemine petit à petit
00:22:05 vers s'il se passe aux Etats-Unis, je pense.
00:22:07 Ce genre de règlement de compte meurtrier
00:22:12 sur fond de trafic de drogue
00:22:14 fait partie du quotidien de certaines cités de Seine-Saint-Denis.
00:22:19 Selon la police, la plus violente de toutes,
00:22:22 c'est le clos Saint-Lazare, à St'in.
00:22:24 La dernière tuerie en date remonte à 2007.
00:22:36 4 meurtres en 3 mois, une année noire.
00:22:39 Un cauchemar pour les hommes de la PJ du 93.
00:22:42 Depuis, le calme semblait être revenu sur la cité.
00:22:47 Et pourtant...
00:22:49 Fabrice est policier à la section criminelle.
00:22:52 Il connaît bien le clos Saint-Lazare.
00:22:55 - Le cortège des homicides qui accompagne le trafic de stupes,
00:22:59 c'est vraiment la particularité du clos.
00:23:01 C'est-à-dire que dans d'autres endroits, effectivement,
00:23:03 il y aura du trafic, mais il n'y a pas ce cortège de violence
00:23:07 où les gars, ils vont pas se tuer...
00:23:09 Voilà, il y aura peut-être des mises à l'amende,
00:23:12 mais pas des homicides, des assassinats
00:23:14 avec des vrais commandos armés, des gars préparés.
00:23:18 C'est vraiment le clos, quoi.
00:23:20 - La grande crainte de cet enquêteur,
00:23:23 que la guerre des gangs recommence dans le 93.
00:23:26 Et le policier a raison d'être inquiet,
00:23:28 car aujourd'hui, un habitant du clos Saint-Lazare
00:23:30 connu des services de police s'est fait tirer dessus.
00:23:33 - Chacune des rues de cette cité, il y a un black and white.
00:23:35 Le clos Saint-Lazare est connu pour ça, quoi,
00:23:37 même dans d'autres cités, souvent, ils en parlent,
00:23:39 ils disent "ouais, au clos, c'est des fous, quoi".
00:23:43 - Les agresseurs n'ont pas hésité à ouvrir le feu sur leur cible,
00:23:47 alors que l'homme était accompagné d'une femme de sa famille.
00:23:51 - On a rien touché.
00:23:53 - Il est au volant, lui, il est comment, lui ?
00:23:55 - Il est au volant.
00:23:56 - En fait, il a une première balle qui lui pénètre
00:23:58 la corde de la piste gauche, qui ressort.
00:24:00 Une deuxième, même inclinaison, bas en haut, en fait.
00:24:03 Sa main gauche perforée, elle ressort.
00:24:05 - Et sa jambe aussi.
00:24:06 - Des bas en haut, pareil, donc c'est rien.
00:24:08 - Le scénario, un règlement de compte.
00:24:11 La voiture est arrêtée au feu rouge.
00:24:13 Un des 2 hommes descend d'un scooter et tire à 5 reprises,
00:24:16 à bout portant.
00:24:18 L'homme est grièvement blessé,
00:24:25 les pompiers vont tenter de le sauver.
00:24:28 La victime gît par terre, encore consciente.
00:24:31 - Les pompiers ont commencé à faire des pansements sur la victime.
00:24:34 Y a une clignote grise, c'est pointé,
00:24:36 qui a ralenti au niveau de la voiture.
00:24:38 La victime a tourné la tête, elle a semblablement reconnu,
00:24:40 il a sorti directement, "je vais vous tuer, je vais vous tuer".
00:24:43 - Ils ont pas noté la plaque, les pompiers ?
00:24:45 - Non, ils ont eu juste le temps de tourner,
00:24:47 voir la clé où elle se barrait directement.
00:24:49 Ils savent que c'est une clé haute 2, type grise,
00:24:51 mais sans plus d'informations.
00:24:52 - Et donc c'est la victime qui a dit "je vais vous tuer, je vais vous tuer" ?
00:24:54 - C'est la victime qui l'aura dit.
00:24:55 - Y a une garde hôpitale qui a été demandée.
00:24:57 - Oui, c'est moi, je me suis dit,
00:24:58 si y a quelqu'un qui veut aller le finir là-bas...
00:25:00 - Y a de grandes chances que ça...
00:25:01 que le Clos Saint-Lazare, qu'il redémarre.
00:25:03 - 5 coups de feu ont claqué.
00:25:06 Au moment des faits,
00:25:07 il y a plusieurs voitures bloquées au feu rouge
00:25:09 et des témoins sur les trottoirs.
00:25:11 Et pourtant, personne n'a rien vu.
00:25:13 - Personne veut parler ou personne n'a rien vu.
00:25:16 - Les policiers espèrent que la passagère de la victime
00:25:19 pourra leur donner quelques indications.
00:25:22 - J'ai 2 tensions, j'ai plus de jambes.
00:25:26 - Asseyez-vous.
00:25:27 Encore sous le choc, le moindre bruit l'a fait sursauter.
00:25:31 - Excusez-moi, je suis...
00:25:33 - Le feu est rouge, vous êtes arrêtée.
00:25:36 - Voilà.
00:25:37 - Ensuite ?
00:25:38 - D'un seul coup, j'entendais "boum".
00:25:41 "Boum" assourdissant, c'est...
00:25:43 J'ai rien compris.
00:25:45 - D'accord.
00:25:46 - Et ça pleuvait, ça pleuvait les coups.
00:25:49 - Les coups de feu, vous dire.
00:25:50 - Les coups de feu, oui, les coups de feu.
00:25:52 Il faut que je me concentre.
00:25:54 J'ai vu le pistolet gris.
00:25:56 Je peux pas vous dire si la main, elle est noire, elle est blanche.
00:25:58 - On va reprendre parce que là,
00:25:59 il nous manque des morceaux.
00:26:01 Vous inquiétez pas, c'est pas grave.
00:26:03 Ça va aller ?
00:26:05 - Oui.
00:26:06 - Alors, vous, vous avez entendu au moins trois coups de feu ?
00:26:10 - Mais j'ai l'impression que plus, parce que ça s'arrêtait pas.
00:26:13 - Oui, au moins, c'est plus de trois.
00:26:15 - Peut-être plus.
00:26:16 Trois parce que ça fait "trois, boum, boum, boum".
00:26:18 - Exactement.
00:26:19 - Ça va vite.
00:26:20 Mais moi, pour moi, je sais pas, c'est le traumatisme ou quoi,
00:26:23 j'entendais plus.
00:26:24 Et je crois que j'ai vu le pistolet au dernier coup.
00:26:27 - C'est plat comme ça ?
00:26:28 - Voilà, plat comme ça.
00:26:30 - D'accord.
00:26:31 - Plat comme ça.
00:26:32 Jusque là, je ne savais même pas si c'était ce que j'ai assisté.
00:26:35 Si c'est vrai, si c'est faux, si c'est quoi, ça ?
00:26:39 - Il a des ennemis, d'après vous, ou pas ?
00:26:41 Il a des problèmes ?
00:26:42 - Ça, madame.
00:26:43 - Vous savez pas ?
00:26:44 - Vous savez pas ?
00:26:45 - Vous lui demandez à lui ?
00:26:46 - On lui demandera, mais je suis obligée de vous poser la question.
00:26:47 - Je ne sais pas du tout.
00:26:48 Je ne sais pas du tout.
00:26:49 - D'accord.
00:26:50 - Je m'occupe de ma petite famille, mes enfants, mon travail.
00:26:53 Moi, Laura, je sais pas.
00:26:57 - C'est sûr qu'il doit avoir des ennemis pour lui tirer comme ça.
00:27:00 Sur les lieux de la fusillade, la police scientifique est présente.
00:27:05 A priori, rien de très probant pour le moment.
00:27:08 - Ouais, on est sûr du 9 mm du léger, ouais.
00:27:11 - C'est bon ?
00:27:14 - Ouais, c'est bon.
00:27:15 Moi, je pense que le mec, il voulait lui donner une licence, c'est tout.
00:27:17 Il ne voulait pas le buter.
00:27:18 L'enquête semble piétiner lorsque tout à coup,
00:27:21 une jeune femme et un jeune homme arrivent sur les lieux du drame.
00:27:24 Ils connaissent la victime et veulent récupérer les affaires restées dans la voiture.
00:27:29 - C'est la propriétaire.
00:27:31 - Est-ce que c'est possible que je récupère les trucs qu'il y a dans la voiture demain ?
00:27:33 - Demain, vous pourrez.
00:27:34 - Vous m'appelez demain, c'est ça ?
00:27:35 - Ouais, demain à la 1re heure.
00:27:36 - Je peux avoir mon pardonné, en tout cas ?
00:27:38 - Par rapport à vous, vous êtes qui ?
00:27:40 - D'accord, OK.
00:27:41 Patrick, stagiaire à la crime, est surpris par le sang-froid et le calme de la jeune femme.
00:27:45 - C'est un truc de ouf.
00:27:46 - Il vient de se faire tirer dessus et comme si de rien n'était.
00:27:48 Normal, quoi.
00:27:50 Le truc normal.
00:27:52 - Le mec, je le connais pas, mais bon...
00:27:53 - C'est excellent, quand même.
00:27:54 - Tu vois, t'as des femmes qui sont habituées à plus ou moins certaines choses, hein, mais non...
00:27:58 Ici, le problème, ce sont les règlements de compte.
00:28:01 Nicolas fait une petite mise au point avant de les laisser partir.
00:28:05 - Par contre, pas de représailles.
00:28:06 Hein ? Non, mais attends, regarde-moi, regarde-moi.
00:28:08 Hein ? Là, il est à l'hôpital, il est au bloc.
00:28:12 OK ?
00:28:13 Si vous savez qui c'est, vous balancez les noms, les gars.
00:28:16 Faites pas les cons, on va pas repartir...
00:28:18 - C'est pas comme ça, monsieur.
00:28:19 - Je sais très bien que c'est comme ça, mais on va pas repartir...
00:28:21 Écoute, on va pas repartir à l'ancienne époque des...
00:28:23 Et...
00:28:24 Et toute la compagnie.
00:28:26 Ça, il faut arrêter, maintenant, les connards. D'accord ?
00:28:28 Non, mais regarde-moi. Regarde-moi dans les yeux.
00:28:30 Essaye. Laisse-le. Pour l'instant, il est au bloc.
00:28:32 C'est juste les jambes.
00:28:33 - C'est juste les jambes. Ils ont pas voulu la battre. OK ?
00:28:36 Alors, je sais pas s'il y a un message qui a voulu être passé, mais pas de représailles.
00:28:38 Si vous savez qui c'est, les gars, vous nous dites.
00:28:40 - Non, je sais pas qui c'est.
00:28:42 - C'est pertinemment que s'il y a un match-retour, c'est vous qu'on va aller trouver.
00:28:44 Arrêtez pas de vous foutre dans la merde, les gars.
00:28:46 Bon, allez. Bon courage.
00:28:49 Les êtres chers et les proches essayent toujours plus ou moins de se faire justice.
00:29:01 C'est toujours le risque à... C'est toujours le risque.
00:29:05 Aucun témoin direct de la fusillade ne veut parler.
00:29:10 Pour les policiers, c'est le début de l'enquête de voisinage.
00:29:13 Dans les immeubles qui surplombent la scène de crime...
00:29:17 Peut-être que quelqu'un aura vu ou aperçu quelque chose.
00:29:22 - C'est la police, madame. On arrive.
00:29:24 Allez-y, monsieur. Allez-y, allez-y. Je vous tiens à la porte.
00:29:26 - Bonjour, monsieur. - Bonjour.
00:29:29 - Bonjour, madame.
00:29:30 - On fait une enquête de voisinage, donc on essaie de voir si des gens ont vu quelque chose.
00:29:33 - La police du 10e ? - Oui.
00:29:34 - C'est quoi, c'est la police ?
00:29:36 - On est de la section criminelle de Bobigny ?
00:29:37 - Ils viennent t'arrêter ?
00:29:38 - Non, absolument pas. C'était pour savoir si vous aviez vu ou entendu quelque chose.
00:29:41 - Oh, non, rien du tout.
00:29:42 - D'accord.
00:29:43 C'est la police judiciaire. Face au carrefour, il y a eu une fusillade.
00:29:46 - Non, ils sont pas morts. Ne vous inquiétez pas.
00:29:47 Bon, en tout cas, je vous remercie pour votre gentillesse. Au revoir.
00:29:49 - Bonjour, madame. - Bonjour.
00:29:50 - C'est la police judiciaire.
00:29:51 - Mais vous avez vu les faits ou pas, non ?
00:29:53 - Non.
00:29:54 - Il y a quelqu'un qui parle français ?
00:29:58 - Non.
00:29:59 - Votre prénom, s'il vous plaît.
00:30:00 - C'est joli, je le défine.
00:30:02 - Colange gardien.
00:30:03 - You speak English ?
00:30:04 - Did you hear "shotgun" ? No ? Shotgun, coup de feu.
00:30:08 - OK.
00:30:09 - Merci, monsieur. Au revoir.
00:30:11 - Vous, concernant, vous avez rien entendu ou vu de particulier ?
00:30:13 - Rien du tout.
00:30:14 - D'accord.
00:30:15 Personne n'a rien vu, mais certains ont des histoires à raconter.
00:30:17 - Moi, j'ai été agressée. On m'a cassé le nez, ici, en bas, à 12h, un samedi.
00:30:22 J'ai un de mes neveux qui s'est fait agresser il y a pas très longtemps.
00:30:25 On lui a cassé le canal lacrymal, il a été au casin et tout.
00:30:28 Mon autre neveu, lui, c'était pour le voler une bande.
00:30:31 On lui a cassé le nez à la gare de Stapir, vite.
00:30:34 Mais j'ai mon fils qui a été agressé 5 fois et racketté.
00:30:38 - Nicolas retrouve une ancienne connaissance.
00:30:43 - Ah, Mme Lechenadec, je vous avais pas reconnue.
00:30:45 Mais en tout cas, c'est bien, vous avez l'air un petit peu mieux
00:30:47 que les dernières fois qu'on s'est vues, ouais.
00:30:49 - Une dame qu'il a eu à entendre dans une affaire tragique.
00:30:52 - Vous voyez cette plaque en hommage à Jean-Jacques Lechenadec
00:30:54 du tribunal d'agression de 7 novembre 2005 ?
00:30:57 Mon mari a été frappé au visage.
00:30:59 - Vous n'avez aucune idée de la raison pour laquelle il s'est fait agresser ?
00:31:01 - Non, je sais pas pourquoi.
00:31:03 Et donc, mon mari avec son ami, ils étaient restés là.
00:31:06 Puis il y a un jeune qui est passé devant eux.
00:31:08 Il leur a demandé qu'est-ce qu'il voulait
00:31:10 et qu'est-ce qui pourrait lui rester là.
00:31:12 Puis il l'a frappé volément et il s'est recouru au sol.
00:31:16 Il a tombé dans le coma et après, il a...
00:31:20 Ça s'est fini. 3 jours après, il était mort.
00:31:23 Finalement, l'agresseur a été arrêté.
00:31:25 Il a pris 5 ans de prison pour ce qu'il a fait.
00:31:27 Bon, c'est tout ça qui m'a...
00:31:29 Qui m'a choquée que prendre que 5 ans de prison
00:31:31 pour la vie d'un homme, c'est un grand choc.
00:31:34 On a l'impression qu'ici, c'est la jeune, quoi.
00:31:37 - Au revoir, merci. Au revoir.
00:31:40 On n'a aucun élément qui nous permette éventuellement
00:31:44 de remonter sur le véhicule utilisé par les auteurs
00:31:46 et de les identifier, donc...
00:31:48 Bon, dans le cas de voisinage, pour l'instant, rien de négatif.
00:31:50 - Aucun témoignage direct.
00:31:52 La victime, toujours à l'hôpital,
00:31:54 ne veut rien dire des hommes qui auraient pu lui en vouloir.
00:31:57 Seul espoir, c'est amis de la victime et ses souvenirs.
00:32:02 - Il vous a pas dit qui avait commis cet acte?
00:32:05 Ou qui... Enfin, s'il avait des soupçons éventuels sur...
00:32:07 - L'homme a dit qu'il savait pas...
00:32:09 (brouhaha)
00:32:12 - Qu'est-ce qui peut avoir conduit
00:32:14 la personne à vouloir abattre?
00:32:16 - Bah, je sais pas, le mec, il s'est...
00:32:18 Depuis sa sortie de prison,
00:32:20 il est toujours avec ses enfants.
00:32:22 Il sort pas les 3.
00:32:24 Je veux dire, c'est un étranger.
00:32:26 Il a pas de nid.
00:32:28 Euh... Je veux dire, il a jamais eu de menace.
00:32:31 Donc je sais pas d'où ça peut venir.
00:32:34 Elle est catégorique.
00:32:36 Son ami n'a plus rien à voir
00:32:38 avec le milieu des trafiquants de drogue.
00:32:40 Nicolas essaye de lui faire comprendre
00:32:43 que garder le silence pourrait bien lui apporter
00:32:45 de graves ennuis.
00:32:47 - L'issue aurait pu être beaucoup plus dramatique.
00:32:49 C'est pas anodin.
00:32:51 - Non, bah, je vais faire de la caméra.
00:32:53 Ne vous inquiétez pas, c'est pas parce que vous me voyez
00:32:55 calme comme ça que...
00:32:57 - C'est vrai qu'on vous trouve un petit peu calme.
00:32:59 Vous êtes habitués... Je dis pas que c'est un voyou.
00:33:01 Il l'a été. J'essaie pas de vous mettre la pression.
00:33:03 J'essaie pas de vous faire de la peine.
00:33:05 - Non! - Non, mais je vous le dis.
00:33:07 Après, je sais pas, vous avez 2 enfants.
00:33:09 Vous êtes jeunes. Vos enfants sont jeunes.
00:33:11 Je sais pas s'ils ont envie de grandir sans...
00:33:13 Après, on peut peut-être même penser
00:33:15 que vous êtes la cible de représailles.
00:33:17 - Avec ma mère, j'aurais pu être là avec les enfants.
00:33:19 - Vous avez pas de dommages collatéraux, votre mère, par exemple.
00:33:21 - C'est ça, c'est ça... - Je sais pas si réellement...
00:33:23 Vous êtes pas informés de ce qui se passe.
00:33:25 Si elle veut pas vous en parler.
00:33:27 Maintenant, si vraiment vous savez quoi que ce soit,
00:33:29 vous me ferez un téléphone, il est disponible.
00:33:31 - C'est parce qu'on a répondu à la télé.
00:33:33 - La police, elle fait quoi?
00:33:35 - Si personne parle, vous voulez qu'on fasse quoi?
00:33:37 - Les enquêteurs vont tenter de faire parler la voiture.
00:33:40 Direction la fourrière.
00:33:42 - Retrouver éventuellement une ougie,
00:33:46 effectivement, ça peut permettre aux balisticiens
00:33:48 ensuite de faire éventuellement un rapprochement
00:33:50 avec d'autres affaires et éventuellement déboucher
00:33:52 sur quelque chose d'intéressant pour l'enquête.
00:33:54 Les balles retrouvées dans le véhicule
00:33:56 pourraient donner des indications sur l'arme utilisée.
00:33:59 L'ami de la victime doit assister à la perquisition.
00:34:06 C'est la loi.
00:34:08 - En l'instant, on est d'accord, t'as vu aucun point utile?
00:34:10 - Non, y en a un derrière, mais sous le siège.
00:34:12 - Je pense qu'il est passé comme ça.
00:34:16 L'une des balles a traversé le siège conducteur.
00:34:19 Elle est allée se loger dans la console centrale.
00:34:22 Pour récupérer le projectile,
00:34:24 les policiers doivent la démonter.
00:34:27 - Derrière l'air-conditionné.
00:34:30 - Ouais, OK.
00:34:32 Et pour la première fois depuis le début de l'enquête,
00:34:34 ils vont tomber sur un élément intéressant.
00:34:36 - Il y aurait une arme, à fond.
00:34:38 - Tu la vois? - Ouais, il y en a une,
00:34:40 mais pour l'attraper, ça va pas être...
00:34:42 - Tiens, tiens, tiens.
00:34:44 - Ça me pète la gueule, ça.
00:34:46 - Mademoiselle, vous pouvez venir un instant?
00:34:49 Y a un calibre dedans, donc... - Ah bon?
00:34:51 - Oui, y a un calibre, ouais. - Non.
00:34:53 - Si, si, y a un calibre. - Non, allez, je vais pas.
00:34:55 - Si, si, y a un calibre. - Je peux voir?
00:34:57 - Oui, bien sûr, vous êtes là pour ça.
00:34:59 Il va la sortir, mon collègue, et vous allez voir.
00:35:01 - De l'autre côté? - Ouais, ouais, ouais.
00:35:03 OK? Il va la sortir, restez là.
00:35:05 Il va la sortir. - Ah, derrière ça?
00:35:07 - Ouais, derrière ça. - Il est là.
00:35:09 - J'imagine que c'est pas à vous.
00:35:13 - Je vais faire quoi avec ça?
00:35:15 - En sachant qu'Amanéli, il va s'expliquer là-dessus.
00:35:17 - Ah bah, je pense aussi. - Voilà.
00:35:19 - Déjà, il va m'entendre, déjà.
00:35:21 - Ça replace un peu l'affaire dans son contexte.
00:35:23 Ce qu'on disait déjà auparavant,
00:35:25 on pensait que c'était certainement lié à un règlement de compte
00:35:28 et que... et la victime et les auteurs
00:35:30 gravitaient dans un certain milieu,
00:35:32 notamment tout ce qui concerne le trafic de stupéfiants.
00:35:35 - Exception faite de l'arme retrouvée dans la voiture,
00:35:38 les enquêteurs ont récupéré 2 balles provenant de la fusillade.
00:35:41 Il faut maintenant les faire analyser.
00:35:44 Direction quai de l'Horloge à Paris.
00:35:51 Au laboratoire technique et scientifique
00:35:54 de la préfecture de police,
00:35:56 Dominique, expert en balistique,
00:35:58 doit vérifier si l'arme de la fusillade
00:36:00 a déjà été utilisée sur un autre crime.
00:36:03 Cela permettrait peut-être aux enquêteurs
00:36:05 de remonter jusqu'au tireur.
00:36:07 - Le projet qui, lui, est expulsé de l'arme
00:36:10 par l'intermédiaire du canon,
00:36:12 il faut savoir que le canon est rayé à l'intérieur.
00:36:15 Donc le métal, qui est quand même un métal malléable,
00:36:18 va imprimer les rayures du canon.
00:36:20 Ça y est, un peu l'empreinte digitale du canon.
00:36:23 - Ainsi, chaque canon laisse sa signature
00:36:26 sur chaque balle tirée.
00:36:28 2e étape, l'analyse des douilles
00:36:32 récupérées sur les lieux de la fusillade.
00:36:35 - Donc en l'occurrence, c'est une percussion ronde,
00:36:38 donc circulaire, et le dessin est rond, circulaire.
00:36:42 - En recoupant toutes ces informations,
00:36:46 l'expert obtient la carte d'identité de l'arme utilisée.
00:36:49 Ici, c'est un pistolet de marque chinoise.
00:36:52 - Donc, photo de l'arme...
00:36:55 Chinoise.
00:36:56 Le Norinco peut être une des armes
00:36:59 qui a percuté et tiré les balles dans cette affaire.
00:37:02 C'est une arme classée en 1re catégorie,
00:37:04 donc c'est une arme de guerre.
00:37:06 - Une information capitale,
00:37:08 mais cela ne suffira pas pour remonter jusqu'au criminel.
00:37:11 L'enquête du Clos Saint-Lazare n'avance pas très vite.
00:37:15 Pour l'instant, les policiers tiennent une bonne piste.
00:37:19 Depuis plusieurs mois,
00:37:27 une équipe de cambrioleurs nargue la police.
00:37:30 Cette nuit, ils ont encore frappé.
00:37:36 - Bijoutier, on est d'accord.
00:37:39 Patrick est un flic à l'ancienne.
00:37:41 A quelques mois de la retraite, il n'en revient toujours pas.
00:37:44 Il pensait pourtant avoir tout vu en matière de cambriolage.
00:37:48 - Bonjour.
00:37:49 - C'est l'arme de vidéosurveillance,
00:37:50 et c'est déclenché à 3h du matin.
00:37:52 - C'est ou des montres, hein.
00:37:53 Et que des montures, ça aussi.
00:37:55 - Or diamant ?
00:37:56 - Or diamant, ouais.
00:37:57 En sachant que là, quand il y a des prises sur ces colliers-là,
00:37:59 c'est 3 000 euros.
00:38:00 - Ils sont pas rentrés dans la bijouterie, alors ?
00:38:02 - Non.
00:38:03 - Et les rayons montres ?
00:38:05 - Tous les rayons montres, c'est des grandes marques, ces 2-là.
00:38:07 Ces 2-là, c'est de très grandes marques.
00:38:08 Ca vaut entre 3 et 5 000 euros, la montre.
00:38:10 - Ah oui ?
00:38:11 - Le Gucci, le Boussin, ça vaut entre 500 et 800.
00:38:14 - Ouais ?
00:38:15 Bon, je peux pas, mais bon...
00:38:16 Mais j'ai l'honneur, mais bon.
00:38:17 - Avec des panneaux petits, faisons tout vider.
00:38:19 - D'accord.
00:38:20 Pendant la nuit, les cambrioleurs ont fait main basse
00:38:23 sur les montres les plus luxueuses et les bijoux les plus chers,
00:38:26 laissant sur place la pacotille.
00:38:28 Pour réussir leur invraisemblable fric-frac,
00:38:32 les cambriolesurs sont descendus sous terre.
00:38:34 Ils sont passés par le sous-sol et ont défoncé le plafond de la cave.
00:38:38 - T'as vu comment ils ont défoncé ?
00:38:39 - C'est quand même super gonflé, quand même.
00:38:41 Ça change autant de moyenne à date, quand même, qu'il y a.
00:38:44 - C'est moi qui l'ai coulé.
00:38:45 - Ils sont quand même hyper gonflés, quand même.
00:38:47 Sérieux, hein ?
00:38:48 - J'ai coulé 15 cm extra.
00:38:49 - Regardez un peu.
00:38:50 C'est un vol à quoi.
00:38:51 Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Agnès.
00:38:53 - Vous voulez qu'on aille voir les caves ?
00:38:55 - Ah oui, aller voir les caves.
00:38:56 - Il y a pas de lumière dans la cave ?
00:38:59 - Non.
00:39:00 - C'est sûr qu'il y a des surprises.
00:39:02 - Donc, ça emmène d'abord au...
00:39:04 - Oui, c'est ça.
00:39:06 - A l'origine, c'est un sous-pérail à charbon.
00:39:09 - Ah, c'est ça ?
00:39:10 - Tu vois ce que je veux dire ?
00:39:11 Parce que, toi, quand tu vois la forme comme ça,
00:39:13 et puis ce bac-là, c'est qu'avant,
00:39:14 les gens, ils se faisaient charger du charbon
00:39:17 et on déversait le charbon par là.
00:39:19 Ils ont repéré, c'est obligé, c'est pas possible.
00:39:21 - Ah oui, et puis ça, c'est des super coins.
00:39:22 - Ah, ils sont venus quand même avec du matériel, hein ?
00:39:24 Ils ont pas rigolé ?
00:39:26 Parce que si, c'est du matériel de prouve.
00:39:28 - Oui, ils pensent pas que c'était sur place.
00:39:30 Ils pensent pas que c'était dans la cave.
00:39:31 - C'est un vérin hydraulique.
00:39:33 - Et on se demandait, ça fait du bruit quand il...
00:39:35 - Le vérin hydraulique, non.
00:39:37 Ils ont forcé la dalle
00:39:40 avec un système d'été et de vérins.
00:39:42 C'est un truc très professionnel.
00:39:45 Et ça a dû faire un minimum de bruit, juste à l'impact.
00:39:47 Il y en a un qui a accédé en haut
00:39:49 et puis qui a forcé les vitrines extérieures
00:39:52 et qui a vidé toutes les vitrines extérieures.
00:39:54 Vu l'intérieur, le passage, ça...
00:39:56 - C'est un enfant.
00:39:58 - Oui, c'est un ado qui est passé.
00:40:00 Ils avaient prévu la dalle de soutien et tout.
00:40:03 Ouh là, hache !
00:40:05 Ah oui, tu vois, ils avaient bien...
00:40:07 C'est du matos de chantier professionnel.
00:40:09 Les mecs, ils sont venus avec le matos.
00:40:11 C'est pas du gamin de cité qui s'amusa, ça.
00:40:14 - Là, si c'est une équipe de pro,
00:40:16 vous avez certainement pas retrouvé beaucoup de poids, c'est...
00:40:19 - Il faut rester positif.
00:40:21 Si je fais autrement, je travaille plus.
00:40:23 Hein ?
00:40:25 - Oui. - Je vous reconfie.
00:40:27 On n'a pas tout perdu, malheureusement.
00:40:29 - C'est du pro, ça.
00:40:31 - C'est du pro.
00:40:33 L'alarme de la bijouterie a pourtant bien fonctionné,
00:40:36 mais le quartier n'a pas été réveillé,
00:40:38 car c'est une alarme silencieuse
00:40:40 qui alerte la gérante discrètement à son domicile.
00:40:43 La dame s'est bien déplacée, mais elle n'a rien vu de suspect.
00:40:46 - Est-ce qu'on entendait quelque chose, à l'extérieur ?
00:40:48 - Rien. - Je vais la matraquer dans la main.
00:40:50 - Extérieurement, extérieurement.
00:40:52 - Rien, pas un bruit.
00:40:54 - Aucun bruit, rien du tout ?
00:40:56 - Pendant 1 heure, on est comme ça.
00:40:58 - Vous êtes restées 1 heure ?
00:41:00 - On est, on va dire, 30 à 40 minutes sans problème.
00:41:02 De 3 heures à 4 heures.
00:41:04 Entre 3 heures et 4 heures du matin,
00:41:06 les cambrioleurs étaient encore en pleine action,
00:41:08 derrière le rideau de fer.
00:41:10 - Alors, on registre la caméra ?
00:41:12 - Ouais, on registre. On n'a rien visionné.
00:41:14 - On va regarder ça.
00:41:16 (Bruit de caméra)
00:41:18 (Bruit de caméra)
00:41:24 Grâce aux caméras de vidéosurveillance,
00:41:30 le policier espère enfin pouvoir identifier les voleurs.
00:41:33 - Je le crains le pire, il ne semble pas en voir, dedans.
00:41:37 - Merci. - Oh là là là là.
00:41:39 - Putain de merde. - Je crains le pire.
00:41:41 - Je sais pas, ouais. - D'accord.
00:41:45 - Pas de vidéo.
00:41:47 Pas cette.
00:41:51 Ça va pas nous faciliter le boulot, mais bon, voilà.
00:41:54 Cette nuit-là, les cambrioleurs ont eu de la chance.
00:42:00 Mais 10 jours plus tard, la brigade de répression du banditisme
00:42:03 arrêtera les voyous alors qu'ils dévalisaient une autre bijouterie
00:42:06 dans le centre de Paris.
00:42:09 (Bruit de fusil)
00:42:11 À l'hôtel de police, un événement va relancer l'enquête
00:42:18 sur la fusillade du clos Saint-Lazare.
00:42:20 Un corbeau a glissé dans la boîte aux lettres
00:42:24 de la PJ des Révélations.
00:42:26 Une lettre anonyme.
00:42:28 - Vous avez vos stylos, c'est bon ? - Ouais.
00:42:30 - Monsieur le commissaire. - Ouais, c'était pas mal.
00:42:32 On y va.
00:42:34 - Monsieur le commissaire.
00:42:36 - Mardi 16 mars vers 12h45,
00:42:39 virgule, à la hauteur du supermarché.
00:42:42 - J'ai été témoin...
00:42:46 - Témoin de l'agression d'un conducteur...
00:42:48 - ... d'agression...
00:42:50 - ... par un homme casqué qui a tiré...
00:42:52 - L'auteur de la lettre affirme avoir été témoin de la fusillade
00:42:55 et livre au policier le numéro de la plaque d'immatriculation
00:42:58 du scooter des tueurs.
00:43:00 - Immatriculée. J'espère que ce renseignement vous sera utile.
00:43:05 Selon la plaque, le propriétaire du scooter serait donc un jeune homme
00:43:08 d'une vingtaine d'années.
00:43:10 Mais pour les enquêteurs, la piste est plus que douteuse.
00:43:13 - Tu prends la précaution de te cacher le visage,
00:43:15 de mettre des gants, de t'habiller en noir,
00:43:17 d'opérer très rapidement, de te sauver,
00:43:19 d'être pas filmé, d'être quasiment pas vu.
00:43:21 Et tu veux utiliser ton scooter immatriculé à ton nom.
00:43:24 Le jeune homme vit encore chez ses parents.
00:43:31 Il est absent.
00:43:33 - Bonjour, monsieur.
00:43:35 - On pourrait vous parler 2 petites secondes ?
00:43:37 - Bien.
00:43:39 Les parents, eux, ne semblent pas très étonnés de voir arriver la police.
00:43:43 - Il a un véhicule, votre fils, ou pas, monsieur ? Une moto ?
00:43:46 - Non, il n'a pas de moto. - Et qu'est-ce qui se passe ?
00:43:48 - Il aurait une moto à son nom.
00:43:50 - Nous, on enquête sur une affaire criminelle dans laquelle une moto est impliquée.
00:43:52 - Il en a des trucs, mon fils, en ce moment.
00:43:55 - On lui a volé des documents ?
00:43:57 - Papiers d'identité, ils ont permis de conduire.
00:44:00 - Et après, la police ? - Ils ont fait des ouvertures de compte,
00:44:04 par exemple, à Finance.
00:44:06 Ils ont fait à SFR, Free, des locations de voitures.
00:44:11 Enfin, on n'est pas au bout de nos peines, ça continue.
00:44:14 C'est un gros sac de... Ça, je peux vous le dire.
00:44:17 Comme les enquêteurs s'y attendaient, le jeune homme s'est fait voler son identité.
00:44:21 - C'est effectivement victime encore d'une usurpation.
00:44:23 On le tient au courant. Au revoir, madame.
00:44:25 - Au revoir. - L'auteur des coups de feu se serait donc servi de ses papiers
00:44:28 pour acheter le scooter.
00:44:30 - C'est une piste qui s'éteint un peu, quoi.
00:44:32 Après, reste à savoir comment le véhicule a été matriculé,
00:44:34 quels sont les documents précis qui ont été fournis au moment de l'immatriculation
00:44:37 pour voir éventuellement qui a pu faire cette manœuvre frauduleuse, quoi.
00:44:41 - Faux papiers, armes de guerre, expédition punitive,
00:44:45 les trafiquants de drogue des cités s'organisent maintenant
00:44:48 comme de vraies petites mafias.
00:44:50 - On sait à la base, voilà, que les affaires,
00:44:52 mais c'est pas spécifique à la Seine-Saint-Denis,
00:44:54 les règlements de compte contre malfaiteurs, c'est difficile à élucider, quoi.
00:44:57 Que ce soit en Corse, à Marseille ou dans d'autres coins de la France,
00:45:01 c'est comme ça, quoi.
00:45:03 C'est des affaires un peu plus compliquées à résoudre.
00:45:07 Mais c'est pas spécifique à la Seine-Saint-Denis et à Bobigny, quoi.
00:45:11 - Fabrice et la section criminelle sont inquiets.
00:45:14 Ils redoutent que le blessé du Clos Saint-Lazare cherche à se venger
00:45:18 et que la guerre entre les bandes recommence.
00:45:22 (musique)
00:45:25 Il est 21h30 lorsque les pompiers d'Épinay-sur-Seine
00:45:40 reçoivent un appel d'urgence.
00:45:42 (cris de panique)
00:45:45 - Madame, calmez-vous, là.
00:45:48 - Monsieur, s'il vous plaît, mon mari a été fait coup de couteau dans la gorge.
00:45:51 Au bout du fil, une voix de femme épouvantée.
00:45:54 Elle appelle au secours. Son mari vient d'être agressé en pleine rue.
00:45:57 - S'il vous plaît, monsieur, on arrive à mourir.
00:45:59 - Madame, passez-moi quelqu'un.
00:46:01 - C'est grave, monsieur. - D'accord, ce que vous voulez faire.
00:46:04 - En fait, il y a eu une dispute au coup de couteau.
00:46:07 Le mec, il sent grave. Je sais pas s'il va tenir le coup.
00:46:10 - Bon, les pompiers sont partis. - Mais il faut faire vite, monsieur.
00:46:13 David et Brahim de la section criminelle partent sur les lieux.
00:46:17 - Brahim ?
00:46:19 Les policiers reconstituent très rapidement le scénario.
00:46:22 Une querelle au sein d'une même famille.
00:46:25 - 1,40 m.
00:46:27 Un homme a pris la fuite après avoir égorgé le mari de sa sœur.
00:46:30 La victime est entre la vie et la mort.
00:46:33 Les coups de couteau ont été donnés sous les yeux des enfants de la famille.
00:46:37 - Qu'est-ce que c'est que ce sac ? - C'est un sac à dos de tout être trouvé.
00:46:40 Ce serait le sac à dos d'un des enfants qui était présent.
00:46:45 - Faut que j'aille voir s'il y a du sang, hein.
00:46:47 - On le prend et à l'issue, on le place là-dessus.
00:46:50 Alors, le coup serait produit, où se trouvent mes collègues, devant le passage piéton,
00:46:54 où il y a le cavalier n°2 de l'identité judiciaire.
00:46:57 Et la victime se serait réfugiée vers la station de bus
00:47:02 où il y avait des personnes qui attendaient.
00:47:05 - Pour échapper à l'oppure.
00:47:07 - L'oppure qui se serait enfuie par la rue.
00:47:11 Qui se puise là-bas, à l'autre côté.
00:47:15 A 2 pas de la scène de crime, les policiers retrouvent la voiture de la victime,
00:47:20 les 4 pneus crevés par des coups de couteau.
00:47:23 - L'auteur présumé, avant de blesser son beau-frère,
00:47:31 aurait crevé les pneus de cette voiture,
00:47:34 qui appartient aussi à des membres de sa famille,
00:47:37 avant de se reprendre à son beau-frère.
00:47:41 La traque commence.
00:47:43 Alain, le patron de la section criminelle, pense tenir une bonne piste.
00:47:47 D'après la famille de l'agresseur, l'homme se cacherait peut-être,
00:47:51 avec une femme, dans un hôtel.
00:47:53 - Aux dernières nouvelles, là.
00:47:55 Elle a loué une chambre dans l'hôtel sur Blanc-Ménil.
00:47:58 Donc là, il y a un discours qui est autour.
00:48:00 Ils interviennent pas pour l'instant, tant qu'on arrive pas.
00:48:02 Donc moi, je propose, là, qu'on aille à Blanc-Ménil.
00:48:04 Et on va aller faire le point avec les collègues qui sont sur place.
00:48:07 - Salut, bon courage. Ciao.
00:48:10 Depuis tout à l'heure, il est en contact avec la famille.
00:48:13 Il a son téléphone portable.
00:48:15 Il a même 2 téléphones portables.
00:48:17 Et on a fait des géolocalisations sur ses téléphones,
00:48:20 à savoir quels bornes accrochent ses téléphones.
00:48:24 Donc on connaît son cheminement.
00:48:26 On sait qu'il est passé par la Courneuve, le parc départemental.
00:48:31 Puis voilà, aux dernières nouvelles,
00:48:33 il y aurait une chambre dans l'hôtel du Blanc-Ménil,
00:48:36 qui aurait été louée par sa maîtresse.
00:48:42 Donc il est peut-être là-bas.
00:48:45 - Brahim et Alain, de l'APJ du 93,
00:48:54 retrouvent leurs collègues en planque devant l'hôtel.
00:48:56 - Bonsoir. - Bonsoir.
00:48:58 - Ouais, on sait que lui, il est censé être là
00:49:03 par le biais du veilleur de nuit,
00:49:05 qui dit qu'en gros, ça colle.
00:49:07 Le couple est arrivé.
00:49:09 - Alors qu'il n'a même pas 30 ans,
00:49:27 le jeune homme aurait plus de 50 faits à son actif.
00:49:34 - L'homme pourrait être dangereux.
00:49:36 Son arrestation risque d'être compliquée.
00:49:39 - Les enquêteurs ont des doutes
00:49:52 concernant l'identité de l'homme qui accompagne la femme.
00:49:55 Est-ce bien la personne recherchée?
00:49:57 Les policiers vérifient
00:49:59 en visionnant les enregistrements des caméras de vidéosurveillance.
00:50:02 - Il faut qu'on soit sûr, hein, Luc?
00:50:04 - Ouais. - Parce que là, moi, j'engage du monde, là.
00:50:07 J'ai 80 bonhommes qui vont arriver.
00:50:09 - Attendez, on va essayer de voir la qualité de la réception.
00:50:12 - C'est la 0-2, la caméra 2. - Ouais.
00:50:15 - Bonne pioche, c'est bien le suspect qui dort à l'hôtel.
00:50:18 Il est arrivé tout à l'heure au bras d'une femme.
00:50:21 - Est-ce qu'il y a une sortie de secours au fond du couloir?
00:50:24 - Ouais, il y a une sortie de secours, mais c'est filmé, en fait.
00:50:27 C'est-à-dire, s'il sort, je peux voir qu'il est bien sorti.
00:50:30 - Il est bien sorti.
00:50:32 Il est 2 h du matin.
00:50:34 Les policiers ne vont pas intervenir tout de suite.
00:50:37 - Est-ce que je peux faire un café, moi? - Non, non, c'est bon.
00:50:40 - Moi aussi, un café, non.
00:50:42 - Grâce à lui, nous allons tenir le coup.
00:50:44 - J'ai le pouvoir de mener cette enquête à Pierre.
00:50:46 - À 6 h 10, au maximum, on vous laisse tranquille, hein?
00:50:49 La chambre d'hôtel est considérée comme un domicile privé.
00:50:52 Les policiers ne peuvent pas y pénétrer avant 6 h du matin,
00:50:56 l'horaire légal pour intervenir.
00:50:59 En attendant, ils fixent les écrans de contrôle.
00:51:03 À l'APJ non plus, on ne s'endort pas.
00:51:10 Un témoin capital est entendu.
00:51:12 Il a assisté à toute la scène.
00:51:14 C'est même lui qui a prodigué les 1ers soins sur la victime
00:51:20 en écoutant les conseils des pompiers.
00:51:22 - Madame, passez-moi quelqu'un.
00:51:24 - En fait, il y a eu une dispute au coup de couteau.
00:51:26 Le mec, il saigne grave.
00:51:28 - Je sais pas si il va tenir le coup.
00:51:30 - C'est grave, très grave, monsieur.
00:51:32 - D'accord, ce que vous allez faire,
00:51:34 vous allez prendre un petit bout de crampon, d'accord?
00:51:37 Et vous allez l'appuyer sur sa gorge.
00:51:39 - D'accord. - D'accord?
00:51:41 - Et vous appuyez pour que ça saigne.
00:51:43 - D'accord, c'est compris.
00:51:45 - En fait, il s'est levé, il est tombé, il pissait du sang.
00:51:48 - Il s'est couvert, donc je me suis rapproché de la victime.
00:51:50 - Voilà, il y avait sa femme à mon côté, en train de pleurer.
00:51:53 Il y avait ses enfants qui étaient traumatisés.
00:51:56 - C'est là que vous avez appris que c'était le père des enfants, etc.?
00:51:59 - C'est là que j'ai compris que...
00:52:01 - Vous m'avez raconté qu'en fait, ils proviennent du...
00:52:03 Ils traversent, la femme vient se réfugier à côté de vous,
00:52:05 avec les enfants, OK?
00:52:07 Et eux, ils continuent devant, sur les voies de bus.
00:52:09 Et c'est là, là, ça commence à se battre.
00:52:11 Est-ce que c'est l'auteur, le porteur du couteau
00:52:13 qui va au contact des autres?
00:52:15 Ou est-ce que c'est les autres qui viennent?
00:52:17 - C'est l'auteur avec un couteau.
00:52:19 - Là, en fait, il s'est acharné sur lui, là.
00:52:21 - Sur lui, ouais. - Ouais, OK.
00:52:23 - Il a pris le coup du couteau, soit au dos, soit...
00:52:25 - Le dos. - En fait, il voulait l'atteindre,
00:52:27 à ce moment-là. - Et c'est là qu'elle a...
00:52:29 - Il a planté, il a piqué, il a fait quoi?
00:52:31 - La gorge. La lame est rentrée complètement, en fait.
00:52:33 - D'accord. Ça, vous l'avez vu, la lame...
00:52:35 - Complètement.
00:52:37 - Du couteau, elle s'est écroulée au sol, la victime?
00:52:39 - Ouais, après, ça a commencé à sortir comme si...
00:52:41 C'est un rebellion, en fait.
00:52:43 - Il a éjecté les dessins, à sortir de l'orifice.
00:52:45 - Et c'est là qu'il a pris la fuite,
00:52:47 et il a été poursuivi par un...
00:52:49 - Ouais.
00:52:51 - Également présent au moment du drame,
00:52:53 un proche de la victime est lui aussi auditionné.
00:52:55 Il est terriblement choqué.
00:52:57 Il cherche ses mots et des explications
00:52:59 qu'il ne trouve pas.
00:53:01 - Pourquoi il s'en est pris à ton frère?
00:53:03 - Je peux pas... Je peux pas exprimer
00:53:05 ce qu'il s'est passé.
00:53:07 Le cousin, je sais pas, il est devenu fou,
00:53:09 et franchement,
00:53:11 je sais pas comment je dois vous dire.
00:53:13 Il a piqué un câble,
00:53:15 il a commencé à attaquer tout le monde,
00:53:17 il a menacé tout le monde.
00:53:19 Il faut l'éclaironter tout le monde.
00:53:21 - C'est pas l'alcool qui l'a rendu comme ça?
00:53:23 - Il boit tout le jour.
00:53:25 Il a pas d'argent et tout.
00:53:27 Il gratte tout le temps.
00:53:29 - C'est vraiment l'exemple flagrant, en fait,
00:53:35 du manque de respect de la vie humaine, tout simplement.
00:53:37 Les gens sont dans une telle détresse,
00:53:39 dans un tel alcoolisme,
00:53:41 des fois, c'est les stupéfiants,
00:53:43 et ça enlève complètement,
00:53:45 en fait, la raison par rapport
00:53:47 à ce qu'est la vie et la mort, tout simplement.
00:53:49 Donc, qu'il y ait des enfants,
00:53:51 qu'il y en ait pas, finalement, ça n'a aucune importance.
00:53:53 Les choses doivent se passer, elles se passent,
00:53:55 et puis les gens ne se posent pas plus de questions que ça.
00:53:57 - Je pense pas que je vais dormir.
00:53:59 Je vais faire une nuit blanche,
00:54:01 et je vais enchaîner demain.
00:54:03 J'ai un café, je dois ouvrir à 6h du matin.
00:54:05 Il est 3h.
00:54:07 Je vais juste prendre une douche,
00:54:09 et...
00:54:11 On va essayer d'oublier ce qu'il s'est passé
00:54:13 ce soir.
00:54:15 - C'est tout le coup.
00:54:19 - On va aller d'un bord.
00:54:21 - Et j'y vais.
00:54:23 A l'hôtel, rien à signaler.
00:54:25 Le suspect n'a pas quitté sa chambre.
00:54:27 - Pour l'instant, tout est calme.
00:54:31 - Pour l'instant, tout le monde dort.
00:54:33 Sauf nous.
00:54:35 5h30 du matin,
00:54:37 les renforts arrivent.
00:54:39 Une dizaine d'hommes de la BRI,
00:54:41 la brigade de recherche et d'intervention.
00:54:43 Des policiers préparés spécialement
00:54:45 pour les interpellations périlleuses.
00:54:47 - La 2e porte, c'est la chambre.
00:54:49 - La 2e porte, elle se tourne.
00:54:51 - Avant l'intervention, le veilleur de nuit
00:54:53 décrit la chambre aux policiers.
00:54:55 - Vous avez une chaînette, il y a quelque chose qui...
00:54:57 - Non, il y a plus de chaînette.
00:54:59 Avant, il y avait une chaînette,
00:55:01 mais là, il y a plus de chaînette.
00:55:03 - Par contre, la 2e, elle se pousse ou elle se tire?
00:55:05 - La 1re, elle se pousse, la 3e, elle se tire.
00:55:07 - 6h moins 5.
00:55:09 - Les policiers font leur préparation
00:55:11 avant de passer à l'action.
00:55:13 - Voilà, faut se méfier juste, il y a pas d'arme.
00:55:15 - Vous êtes en liaison, vous, radio?
00:55:17 - Police! Police!
00:55:37 - Faut que je tire.
00:55:39 - Bouge pas! Bouge pas!
00:55:43 - Montre tes mains! Montre tes mains!
00:55:45 - Montre tes mains!
00:55:47 - Y a des armes?
00:55:49 L'homme dormait tout habillé.
00:55:51 Il avait bloqué la porte d'entrée
00:55:53 à l'aide de cette chaise et de cette table de nuit.
00:55:55 - Vous êtes passé en garde à vue.
00:55:57 - A partir de maintenant. Vous avez fait une bêtise tout à l'heure.
00:55:59 - J'ai fait quoi, comme bêtise?
00:56:01 - Bon, bah, vous êtes passé en garde à vue
00:56:03 pour une tentative d'homicide volontaire.
00:56:05 Vous avez cherché à tuer quelqu'un, monsieur.
00:56:07 D'accord?
00:56:09 Ça vous dit quelque chose ou pas, monsieur?
00:56:11 Allô? Je vous parle.
00:56:13 Est-ce que ça vous rappelle quelque chose?
00:56:15 Monsieur?
00:56:19 Vous avez des droits dans le cadre de cette garde à vue.
00:56:21 Vous voulez un médecin?
00:56:23 Vous voulez faire prévenir quelqu'un? Vous voulez un avocat?
00:56:25 - Vous avez une baise d'identité, mademoiselle?
00:56:29 - Non, j'ai rien sur moi.
00:56:31 - C'est bon, ma parente, mademoiselle.
00:56:33 - Vous êtes plus des mecs.
00:56:35 - On a rien à voir, monsieur.
00:56:37 - T'as caché quelque chose ou pas dans cette chambre?
00:56:39 T'es sûr?
00:56:41 Déjà, je te dis, tu commences mal, déjà.
00:56:43 Tu sais pourquoi tu commences mal?
00:56:45 Parce que tout à l'heure, je te demandais
00:56:47 est-ce que t'as fait une connerie tout à l'heure ou pas?
00:56:49 Tu m'as dit que non. Tu m'as dit que tu savais pas pourquoi
00:56:51 tu es passé en garde à vue. Et j'aime pas qu'on se foute de ma gueule.
00:56:53 C'est moi qui vais t'auditionner. C'est moi qui vais t'auditionner
00:56:55 pendant 2 jours. D'accord?
00:56:57 Donc réfléchis bien à ce que t'as fait tout à l'heure.
00:56:59 OK?
00:57:01 T'as compris ou pas?
00:57:03 Hé, on a plein de témoins.
00:57:05 T'as compris ou pas?
00:57:07 Les témoins, ils racontent pas des conneries.
00:57:09 Donc réfléchis bien.
00:57:11 D'accord? On ne prend pas pour un con.
00:57:13 C'est toi qui vas perdre.
00:57:15 Donc, si tu veux pas perdre
00:57:17 beaucoup, dis la vérité.
00:57:19 Quoi qu'il en soit, voilà, tu vas y aller.
00:57:21 - Voilà, je sais.
00:57:23 - Donc maintenant, si tu veux minimiser cette période,
00:57:25 la réduire, eh ben, dis la vérité.
00:57:27 T'as compris ou t'as pas compris?
00:57:29 - Non, on va être clair à l'heure.
00:57:31 - Ouais? D'accord.
00:57:33 On en parlera tout à l'heure.
00:57:35 D'accord? C'est normal. On en parlera tout à l'heure.
00:57:37 OK? Mais voilà, je retends de ta bouche
00:57:39 la vérité.
00:57:41 Et pas des bovards.
00:57:43 Vous avez déjà fait de la garde à vue ou pas?
00:57:45 Combien de fois?
00:57:47 D'accord, tellement de fois que vous vous en souvenez plus,
00:57:49 c'est ça?
00:57:51 Pendant que s'accompagne
00:57:53 l'aide à se chausser,
00:57:55 l'homme tente de lui faire passer un message
00:57:57 en lui murmurant deux mots à l'oreille.
00:57:59 - Bon ben, on passe du coup, t'es quoi?
00:58:01 - Je suis en train de taper.
00:58:03 - Surveille ta boîte aux lettres.
00:58:05 C'est les seuls moments où elle dit ça.
00:58:07 - C'est pourquoi il m'a envoyé les lettres au cas où tu m'en faisais?
00:58:09 - C'est bon, il faut baisser le ton.
00:58:11 Il faut baisser le ton, il faut pas parler.
00:58:13 - Vous parlez doucement aussi, d'accord?
00:58:15 - De toute façon, vous allez venir avec nous, vous aussi.
00:58:17 - Comment? - Vous allez venir avec nous, vous aussi.
00:58:19 Non, mais il faut être tranquille.
00:58:21 Il a fait une bêtise, il faut qu'il assume, c'est tout.
00:58:23 Voilà, on vient pas comme ça gratuitement.
00:58:25 Si on est là, c'est pour quelque chose de sérieux.
00:58:27 Voilà, on vient pas faire chier les gens le matin
00:58:29 comme ça gratuitement.
00:58:31 Voilà, c'est ça qu'il faut se dire.
00:58:33 Donc s'il a fait une connerie, il faut qu'il assume.
00:58:35 Pour Brahim, la garde à vue du suspect s'annonce complexe.
00:58:47 - 50 faits à son actif,
00:58:49 donc ça veut dire 50 gardes à vue.
00:58:51 C'est une personne qui est rodée
00:58:53 aux techniques policières,
00:58:55 qui connaît la musique.
00:58:57 L'interrogatoire n'a pas encore commencé,
00:59:09 que déjà le suspect pose ses conditions.
00:59:11 - Merci, les gars.
00:59:15 Le rapport de force s'installe.
00:59:17 - Si tu veux vraiment qu'on commence au 24,
00:59:19 c'est à toi de faire le rapport.
00:59:21 - Mais je fume pas !
00:59:23 Je vais pas te la sortir.
00:59:25 Tu t'as sorti où, la cigarette ?
00:59:27 T'as pas de cigarette dans ta fouille ?
00:59:29 - Elle est dans la poche de ma copine.
00:59:31 Il y a 1000 paquets dedans.
00:59:33 - Ah bon ? Eh ben je te la sortirai, d'accord ?
00:59:35 Là, tu attends, OK ?
00:59:37 Attends un instant !
00:59:41 T'avais pas fait affaire à tes conneries.
00:59:43 Tu crois que moi, je suis réveillé depuis quelle heure ?
00:59:45 Depuis quelle heure ?
00:59:47 Depuis hier ! J'ai pas dormi cette nuit.
00:59:49 D'accord ? Alors, toi, si t'as pas eu ta clope,
00:59:51 respecte-moi un petit peu, là, au lieu d'aller faire tes conneries
00:59:53 à épinés sur scène, hein,
00:59:55 et faire mobiliser des policiers pendant toute la nuit.
00:59:57 - J'ai pas voulu. - Hein ? Alors maintenant, respecte.
00:59:59 - J'ai pas voulu. - T'as pas quoi ?
01:00:01 - J'ai pas voulu. - T'as pas voulu quoi ?
01:00:03 - J'ai pas voulu, moi, tout ça. Moi, je suis choqué, là, pour l'instant.
01:00:05 - Et alors ? T'es choqué.
01:00:07 Moi, je suis pas choqué. J'ai pas dormi de la nuit.
01:00:09 - Moi, je demande juste à quoi remettre mes idées en place.
01:00:11 - Et alors ? Tu veux fumer ? Eh ben, tu fumeras pas.
01:00:13 C'est moi qui décide.
01:00:15 D'accord ? Voilà.
01:00:17 - Brahim a mis les choses au point.
01:00:19 Le gardien a vu comment ça craquait.
01:00:21 - J'ai réfléchi, je suis un gérant téléphonique.
01:00:23 - Je suis le lieu de...
01:00:27 - Mais sois un bonhomme, arrête de chialer, putain !
01:00:29 Tu connais très bien la musique, arrête de me la jouer à l'envers.
01:00:31 - Je suis pas chaud pour l'instant, mon gars.
01:00:33 Je vais être froid. - Pourquoi tu veux me sortir ?
01:00:35 Je sais que tu veux me dire que ta tête, elle est chamboulée, c'est ça ?
01:00:37 - Non, c'est vraiment pas question de ça. - Pourquoi ?
01:00:39 - Pour moi, en propre défense, pour l'instant,
01:00:41 je vais pas réfléchir. - D'accord.
01:00:43 OK, d'accord. C'est ton droit.
01:00:45 C'est ça, parce que je t'ai dit non pour la clope,
01:00:47 ça y est, tu veux me faire ton chantage ?
01:00:49 - Je fais pas de chantage, mon gars. - Si, c'est du chantage
01:00:51 que tu me fais. - Je fais pas de chantage.
01:00:53 - Si, c'en est. Parce que je veux pas te laisser fumer
01:00:55 une clope, ça y est, tu veux pas me montrer,
01:00:57 tu veux pas me voir, tu veux pas parler ? - Non, gars, ouais,
01:00:59 franchement, je... - À cause de la clope, alors ?
01:01:01 - Non, c'est pas question de ça. - À cause de quoi ?
01:01:03 - Bah, je dis rien d'autre.
01:01:05 - OK.
01:01:07 - Ce petit jeu-là, c'est toi qui vas perdre, je te le dis tout de suite.
01:01:09 Parce que moi, tous les mecs qui sont assis
01:01:11 là, face à moi, ils me disent tous
01:01:13 "ouais, mais vous avez une dent contre moi,
01:01:15 vous m'en voulez, c'est pour ça..." Non, du tout !
01:01:17 - On peut pas le stéréotyper non plus, tu vois.
01:01:19 - Non, c'est... Je vais me permettre de te cataloguer
01:01:21 parce que, en effet, j'ai vu
01:01:23 ton palmarès.
01:01:25 Le nombre de fois que t'as eu affaire à la police, c'est impressionnant.
01:01:27 T'es un habitué des commissariats ou pas ?
01:01:29 - Non. - Ah bon ? Tu me soutiens au contraire ?
01:01:31 Tu veux que je te ressorte
01:01:33 toutes les conneries que t'as faites, déjà ?
01:01:35 - Je suis pas tous les jours en garde à vue.
01:01:37 - J'ai pas dit que tu l'étais tous les jours.
01:01:39 Mais tu ne l'as pas été qu'une, deux, trois, quatre
01:01:41 ou dix fois, tu l'as été largement plus
01:01:43 de dix fois. Et ça, c'est que
01:01:45 pour les conneries pour lesquelles
01:01:47 tu t'es fait pincer.
01:01:49 - Dans un bureau voisin,
01:01:51 la petite amie du suspect
01:01:53 est entendue.
01:01:55 - Il a été
01:01:57 interpellé pour des faits... Tentatives
01:01:59 d'homicide volontaire. Il m'a dit "involontaire"
01:02:01 c'est une tentative d'homicide volontaire.
01:02:03 Les faits pour lesquels il a été interpellé.
01:02:05 Êtes-vous surprisée ?
01:02:07 Ça ne vous inquiète pas plus
01:02:11 de... de voir
01:02:13 du sang sur sa cuisse ? Vous...
01:02:15 Vous ne lui posez même pas la question ?
01:02:17 - Bah non, c'est un mec, donc en même temps,
01:02:19 je devrais faire attention à ça.
01:02:21 - Vous lui avez bien fait attention, puisque vous le précisez, là.
01:02:23 - Oui, parce que je l'ai vu sur un pantalon blanc
01:02:25 en même temps que le rouge, ça se voit.
01:02:27 - La première heure d'audition n'aura servi
01:02:29 à rien. Le jeune homme ne veut pas se livrer.
01:02:31 Il va retourner réfléchir en cellule.
01:02:33 Mais avant cela, Brahim doit
01:02:35 impérativement récupérer le pantalon du jeune homme.
01:02:37 - Tire tes lacets.
01:02:39 Taché de sang, le vêtement représente
01:02:41 une pièce à conviction.
01:02:43 - Tes pompes et ton pantalon, je le veux.
01:02:45 Je vais l'analyser, après je te le rendrai.
01:02:47 Tiens, vas-y, mets ça.
01:02:49 - Je peux pas... - Mais non, mets ça, tu vas pas...
01:02:51 En caleçon. Mets ça, je t'ai dit.
01:02:53 Mets-le... Mais tu vas cailler en bas.
01:02:55 - Demande à moi de le...
01:02:57 Je lui demanderai...
01:02:59 Je vais lui dire de t'en ramener un, d'accord ?
01:03:01 Mais en attendant, mets ça, s'il te plaît.
01:03:03 Pourquoi tu veux pas le mettre ?
01:03:05 Tu veux descendre comme ça en caleçon ?
01:03:07 Mets ton pantalon, tu sais pourquoi je veux le garder ?
01:03:09 C'est pas pour te faire chier. Pourquoi je veux le garder ?
01:03:11 Allô, je te parle.
01:03:13 Pourquoi tu te m'as pleuré ?
01:03:15 (Il s'échauffe.)
01:03:17 - Hé, garçon, ressaisis-toi, là. OK ?
01:03:31 Ressaisis-toi.
01:03:33 Ton pantalon, si je te le prends,
01:03:35 c'est parce qu'il y a des taches dessus, d'accord ?
01:03:37 Et ces taches-là, elles m'intéressent.
01:03:39 T'as compris ou pas ?
01:03:41 T'as pigé ?
01:03:43 C'est pour ça que tu pleures ?
01:03:45 Il veut pas mettre la combine.
01:03:49 Mets ça, ça va te protéger, au moins.
01:03:51 Ta maman, je vais lui dire de te ramener un pantalon.
01:03:53 - Mais tu t'es pas mis dessus, moi.
01:03:55 - Tu mets juste le bas.
01:03:57 - Tu fais un nœud, hein.
01:03:59 - Tiens.
01:04:01 Mais je vais lui dire, à ta mère.
01:04:03 Bien sûr que je vais lui dire.
01:04:05 Hé, j'ai une parole, moi.
01:04:07 Ça va, toi ? Ouais, ouais, ouais.
01:04:09 On va pas dormir de nuit, quoi.
01:04:11 C'est vrai, hein, quand je te dis qu'on a pas dormi de la nuit...
01:04:13 On a pas dormi de la nuit.
01:04:15 Tu crois que ça me fait plaisir, moi, de...
01:04:17 - Je suis dormi. - Hein ?
01:04:19 Eh ben, en attendant, on sait qu'on t'a trouvé.
01:04:21 On t'a trouvé dans un pieu, bien accompagné.
01:04:23 - Pourquoi il fait ça ?
01:04:25 Il avait arrêté toutes ces conneries.
01:04:27 Il a pas dû qu'il fasse pièce.
01:04:29 - Il est connu sur énormément d'affaires.
01:04:33 Il a 5 pages de fichiers chez nous.
01:04:35 Avec des violences avec armes,
01:04:37 y compris avec armes de poing, etc., etc.
01:04:39 - Il avait arrêté.
01:04:41 Il a tranché.
01:04:43 - Je sais pas, peut-être qu'il s'est arrêté,
01:04:45 ça fait un petit moment, etc.,
01:04:47 donc c'est peut-être une surprise.
01:04:49 C'est pour ça que j'insiste un petit peu.
01:04:51 Si vous êtes réellement surprise...
01:04:53 - C'est horrible, je te jure.
01:04:55 Il s'est vraiment calmé.
01:04:57 - Bah, rajoute-toi, qu'il a, le roux.
01:04:59 - Ouais, je vais le passer à la...
01:05:01 - C'est bon, c'est bon, allez, d'accord.
01:05:03 Aucun aveu pour l'instant.
01:05:05 Quant à la jeune femme, elle ne sait rien du coup de couteau.
01:05:07 Elle s'est passé de ce qu'elle sait
01:05:09 de ce qui s'est passé tout à l'heure ou quoi ?
01:05:11 - Non, mais j'y viens pour l'instant.
01:05:13 - D'accord.
01:05:15 - Il se voit comme d'habitude, "T'es là, on va à l'hôtel, OK."
01:05:17 - Début de vie.
01:05:19 - Il a pas trouvé plus stressé que ça.
01:05:21 Donc ils vont à l'hôtel et puis terminé.
01:05:23 Puis là, d'un coup, il se fait interpeller.
01:05:25 Pour longtemps, tentative d'homicide.
01:05:27 Je comprends pas trop quoi.
01:05:29 - D'accord.
01:05:31 - On va voir déjà un peu ce qu'il en est.
01:05:33 - 8h du matin, cela fait 23h d'affilée
01:05:35 Il est épuisé.
01:05:37 - Allez, à toute.
01:05:39 - Allô, maman ?
01:05:41 Viens me chercher au commissariat de communisme, s'il te plaît.
01:05:43 Ouais.
01:05:45 L'autre, il a failli tuer son beau-frère.
01:05:47 Ils sont venus à la maison.
01:05:49 Ils sont venus à la maison.
01:05:51 Mais je me suis dit
01:05:53 qu'il fallait bien que je passe devant la dernière lue
01:05:55 avec lui, ça va pas ou quoi ?
01:05:57 J'ai dit, je fais rien là-dedans
01:05:59 sauf que j'étais avec lui
01:06:01 donc il va m'emmener en même temps.
01:06:03 - C'est pas grave, je vais te le dire.
01:06:05 - Je vais te le dire.
01:06:07 - Il va m'emmener en même temps.
01:06:09 C'est beau, c'est beau, t'es contente maintenant
01:06:13 on en aura plus jamais parlé de lui.
01:06:15 C'est beau, t'es contente, ça y est, c'est beau.
01:06:17 Il va prendre du pige là, ça y est, c'est beau.
01:06:19 C'est beau, c'est beau.
01:06:21 S'il te plaît, viens me chercher.
01:06:23 C'est tout, tout de suite.
01:06:25 Elle le déteste.
01:06:29 - Pour quelle raison ?
01:06:31 - Parce qu'il m'a déjà frappée et puis voilà, elle a pas accepté.
01:06:33 - Alors comment vous vous sentez ?
01:06:35 - Choquée.
01:06:37 Parce que ça arrive pas tous les jours quand ça vient nous chercher au réveil.
01:06:39 Et perdu.
01:06:43 Parce que
01:06:45 j'avais prévu ma vie avec lui
01:06:47 et puis voilà, ça part en fumée.
01:06:49 En l'espace d'une journée.
01:06:51 - Mais vous vous rendez compte que ce qu'il a fait c'est quand même
01:06:55 hyper grave ?
01:06:57 - Je sais. Là vraiment, je sais pas comment je vais faire.
01:06:59 - Vous aimez ce garçon ?
01:07:03 - Oui, beaucoup.
01:07:05 Beaucoup, beaucoup.
01:07:07 Au bout d'un an et demi déjà, on avait prévu de prendre un appartement,
01:07:09 un enfant et puis...
01:07:13 Oh non, c'est foutu.
01:07:17 Plus qu'à recommencer à zéro.
01:07:19 Quelle vie, putain de merde.
01:07:21 Quelle vie.
01:07:23 - Je suis désolé.
01:07:25 - Je suis désolé.
01:07:27 - Je suis désolé.
01:07:29 - Je suis désolé.
01:07:31 - Je suis désolé.
01:07:33 - Je suis désolé.
01:07:35 - Je suis désolé.
01:07:37 - T'es un clandestin, ta carte de séjour.
01:07:39 - Ça va, David ?
01:07:41 - T'as la carte de séjour, tu l'as renouvelée ?
01:07:43 - Salut les gars.
01:07:45 - Tu vas bien ?
01:07:47 9h du matin. Il faut accélérer la procédure
01:07:49 car ce soir, le suspect doit passer devant le juge.
01:07:51 - Il faut pas perdre de temps parce que pour ce soir,
01:07:55 il faut qu'il soit déclaré.
01:07:57 Eh les gars, on a besoin de vous, la France a besoin de vous.
01:07:59 UMJ, Jean Verdier pour le mis en cause.
01:08:01 OK ? Merci les gars.
01:08:03 - Merci.
01:08:05 - Eh, c'est chaud. Cette semaine, c'est chaud.
01:08:07 Il reste encore aux policiers
01:08:11 un nombre impressionnant de tâches administratives
01:08:13 à accomplir.
01:08:15 Chaque pièce à conviction doit être placée sous scellée.
01:08:19 Il faut aussi rechercher l'arme du crime,
01:08:21 rédiger les procès verbaux relatant toutes les auditions,
01:08:23 toutes les investigations menées depuis le début de l'enquête.
01:08:25 La moindre erreur,
01:08:31 le juge peut être arrêté.
01:08:33 La moindre erreur peut démolir toute la procédure
01:08:35 et entraîner la remise en liberté du prévenu.
01:08:37 - On a plein de trucs à faire.
01:08:39 - Vas-y, on va le faire, t'inquiète pas.
01:08:41 Franchement, Soka, perds pas de temps avec le rapport.
01:08:43 Tu veux que je te donne un...
01:08:45 - J'ai tout fait cette nuit, je suis à jour.
01:08:47 - Oh, t'es dingue, t'es parée.
01:08:49 Vous avez pas dormi du tout ?
01:08:51 - Si, si, j'ai dormi 3 heures sur un canapé.
01:08:53 (sonnerie)
01:08:55 - Allô ? Qui c'est, le médecin qui t'a accordé que 101 ?
01:08:57 Mauvaise nouvelle pour l'enquête,
01:08:59 la victime, grièvement blessée,
01:09:01 est trop faible pour témoigner.
01:09:03 - Le médecin, il a donné que 5 à 10 minutes à Fred
01:09:05 pour pouvoir l'auditionner.
01:09:07 - Il me fera un PV...
01:09:09 - Voilà, et il va faire retour au service,
01:09:11 il va rapporter avec lui le certificat médical.
01:09:13 Une nuit sans sommeil,
01:09:15 3 mois qu'on en a ras les baskets,
01:09:17 voilà, il faut tenir le coup, c'est le 93, c'est comme ça.
01:09:19 (sonnerie)
01:09:21 On y est, on a choisi, on y est, et puis on y reste.
01:09:23 Oui, allô ?
01:09:25 - Cela fait 7 heures
01:09:27 que le suspect est enfermé dans sa cellule.
01:09:29 - Il est pas mort, t'inquiète pas,
01:09:31 c'est bon, il est en salle de réveil.
01:09:33 Pour détendre l'atmosphère et montrer qu'il est de bonne volonté,
01:09:37 Brahim lui offre cette fameuse cigarette,
01:09:39 tant attendue.
01:09:41 - C'est bizarre, tu vois,
01:09:43 c'est un peu flou pour moi, tout ce qui s'est passé hier.
01:09:45 Je sais que c'est pas bien, je sais que c'est grave.
01:09:47 - Qu'est-ce que t'as fait hier ?
01:09:49 - Je me suis battu avec mon bouffe.
01:09:51 - Et alors, qu'est-ce que tu as fait ?
01:09:53 - Une interdiction à la bouche, tu vois.
01:09:55 Je me suis retrouvé par terre,
01:09:57 et j'ai essayé de me défendre comme j'ai pu.
01:09:59 Mais je m'en prends.
01:10:01 Non, je te prends, je te prends.
01:10:03 Donc voilà, tu vois.
01:10:05 Je me suis démené comme j'ai pu,
01:10:07 j'ai pas fait... ça allait très très vite.
01:10:09 - Tu t'es défendu avec quelque chose, avec un objet ?
01:10:11 - Je sais plus.
01:10:17 - Ah bon ?
01:10:19 Tu dois faire un effort à ce sujet,
01:10:23 parce que tu te souviens de pas mal de choses intéressantes.
01:10:25 Et...
01:10:27 sur la chose la plus importante...
01:10:29 - Ecoute, là, je résiste 10 ans.
01:10:31 - Non, il était pas mort.
01:10:33 Pourquoi tu penses que tu résistes 10 ans ?
01:10:35 - Je trouve pas la femme du procès à moi,
01:10:37 et que femme dire "il est mort" ?
01:10:39 - Non, tu me crois ou tu me crois pas ?
01:10:41 Si je te dis qu'il est pas mort, c'est ma parole de volontaire.
01:10:43 Si il était mort, ce serait pas une tentative,
01:10:45 ce serait un homicide volontaire.
01:10:47 Non ?
01:10:49 - J'ai travaillé avec la qualification de défense.
01:10:51 - Tu peux changer, tu connais bien la musique.
01:10:53 - Tu me crois pas ?
01:10:55 - Soka ?
01:10:57 C'est Brian, tu peux venir à mon bureau, c'est ta maman.
01:10:59 C'est un mec qui gère le dossier, je lui ai rien dit.
01:11:01 Je lui ai juste demandé de venir à mon bureau.
01:11:03 Demande-lui. - Bonjour.
01:11:05 - Il a une question à te poser. - À moi ?
01:11:07 - Oui. - Le quoi, lui ?
01:11:09 - Le mec ? - Ouais.
01:11:11 - Je vais le poser chez moi. - Donne-lui le nom.
01:11:13 - La victime ? - Oui.
01:11:15 - Je lui dis ? - Ouais, tu peux lui dire.
01:11:17 Ouais, vas-y, tu peux lui dire.
01:11:19 Il me croit pas, je lui dis ce qu'il a raté, il me croit pas.
01:11:21 - Pour l'instant, son état est stable.
01:11:23 Et ces gens ne sont plus en danger.
01:11:25 - Ça te convient ?
01:11:29 Tu me crois maintenant ou tu me crois pas ?
01:11:31 Cette affaire-là, ça te fera peut-être un coup d'arrêt
01:11:33 à toutes tes conneries, et puis ça t'aidera peut-être
01:11:35 à te remettre dans le droit chemin et d'arrêter de faire tes conneries.
01:11:37 Et puis c'est tout.
01:11:39 - J'ai compris, je vais dire bon.
01:11:41 - Voilà, tant mieux, mais voilà.
01:11:43 T'as fait ça peut-être sur le coup de la colère, etc.
01:11:45 Tue ton esprit, OK ?
01:11:47 Et puis toi, il faut continuer, t'as tout l'avenir devant toi.
01:11:49 T'as encore jeu.
01:11:51 Brahim a réussi à mettre le suspect en confiance.
01:11:53 La situation commence à se débloquer.
01:11:55 L'interrogatoire peut commencer.
01:11:57 Durant l'audition,
01:11:59 l'homme reconnaît bien s'être battu avec son beau-frère.
01:12:01 Mais selon lui,
01:12:03 il ne s'agit pas d'une attaque préméditée.
01:12:05 C'est dans la confusion de la bagarre,
01:12:07 pour se défendre,
01:12:09 qu'il aurait donné un coup de couteau.
01:12:17 Après avoir passé la journée à l'hôpital,
01:12:19 au chevet de son mari,
01:12:21 la femme de la victime est auditionnée.
01:12:23 - J'avais vraiment du sang partout.
01:12:25 Je sais ce que mon manteau, il est...
01:12:27 J'en avais sur la fille aussi,
01:12:29 de toute façon, du sang.
01:12:31 Elle a été témoin de la bagarre entre son mari et son frère.
01:12:33 Son témoignage est essentiel.
01:12:35 Mais sujet à caution, car elle est jugée partie.
01:12:37 - Moi, je t'en ai d'après, j'ai pas vu la bagarre.
01:12:39 Je vous assure, moi, j'étais encore même sur la chaussée,
01:12:41 en train de ramasser mes affaires.
01:12:43 - Il y a du monde dans la remise, toi, si vous savez, madame.
01:12:45 - Si vous soyez tiré, allez, on te revoit.
01:12:47 - C'est même pas si je vous dis la vérité.
01:12:49 - Vous êtes sûre de vous, parce qu'il y a des témoignages
01:12:51 qui disent que vous étiez là-bas.
01:12:53 - C'est là où j'ai ce tournant,
01:12:55 mais j'ai pas pu voir cette scène, monsieur.
01:12:57 - Est-ce que vous saviez que l'auteur des faits, c'était votre frère à ce moment-là ?
01:12:59 - Je vous jure, je savais pas.
01:13:01 Sur les faits, cette femme très choquée
01:13:03 n'apporte rien de nouveau.
01:13:05 En revanche, elle révèle l'origine de la dispute.
01:13:07 - Vous avez remis une heure 15,
01:13:09 vous avez mis une heure 20,
01:13:11 je me suis disputé avec mon frère.
01:13:13 - Il y a un endroit où vous étiez stationné, un véhicule.
01:13:15 Sur quoi portez votre dispute ?
01:13:17 - J'ai eu besoin de l'argent.
01:13:19 J'avais acheté le pneu avec,
01:13:21 je lui ai dit que j'allais le rembourser, voilà.
01:13:23 - Suite à l'achat, vous m'avez dit de ?
01:13:25 - J'ai acheté 4 pneus à part, mais non.
01:13:27 - 4 pneus ? Ah, d'accord.
01:13:29 D'où les pneus ?
01:13:31 - Voilà, c'est pour ça qu'il les avait pris.
01:13:33 - L'achat de quel montant ?
01:13:35 - C'était environ 600 euros.
01:13:37 - Environ...
01:13:39 Environ 600 euros.
01:13:41 - Des coups de couteau pour une simple dette de 600 euros.
01:13:45 La garde à vue touche à sa fin.
01:13:49 Ce soir, le jeune homme est conduit en prison.
01:13:55 Et c'est à ce moment-là que, pour la 1re fois,
01:13:57 il semble prendre conscience de la gravité de son acte.
01:14:01 - Des fois, ça se passe trop vite, on peut pas...
01:14:03 C'est pas prémédité ou quoi, mais...
01:14:07 Voilà.
01:14:09 C'est regrettable.
01:14:11 Surtout pour la personne.
01:14:13 Voilà, quoi.
01:14:15 - La victime, vous voulez dire ? - Oui.
01:14:17 - Vous avez peur, ce soir ?
01:14:19 - Très peur.
01:14:21 ...
01:14:47 - 4 ans, j'ai pas bougé de tout le bonnet.
01:14:49 - C'est pas une connerie.
01:14:51 - La plus grosse ou toute meuf.
01:14:53 - Quand tu sors d'ici, change d'air.
01:14:55 - Oui, surtout ça, c'était fini, de toute façon.
01:14:57 - Oui, normalement.
01:14:59 - La vraie vie, c'est quoi ?
01:15:01 Tu rentres chez toi, t'as une image.
01:15:03 T'as 5h, hop, préparation à manger,
01:15:05 petit film, petit DVD,
01:15:07 tu vas rigoler avec ta femme.
01:15:09 Dégouté de ce qui s'est passé.
01:15:11 Dégouté de moi.
01:15:13 Dégouté.
01:15:15 - Si les juges retiennent la qualification
01:15:17 de tentative d'homicide volontaire,
01:15:19 le jeune homme risque 30 ans de prison.
01:15:21 Vendredi, 15h30.
01:15:23 La section criminelle est alertée.
01:15:25 - Il y a peut-être un homicide.
01:15:27 - Un homme vient de se constituer prisonnier
01:15:29 dans un commissariat.
01:15:31 Il s'accuse du meurtre de sa femme.
01:15:33 - C'est des personnes qui se rendent ?
01:15:35 - Il arrive au commissariat en disant
01:15:37 qu'il a tué sa femme il y a 3 jours.
01:15:39 Il amène les gars sur place pour les constater.
01:15:41 S'il le dit, ça va être revoi.
01:15:43 - Il y a des gens qui se rendent ?
01:15:45 - S'il le dit, ça va être revoi.
01:15:47 - Lui, il dit qu'il a tué depuis 3 jours.
01:15:49 - L'homme dit avoir gardé le corps
01:15:51 de sa femme dans leur appartement.
01:15:53 Une patrouille est allée vérifier sur place.
01:15:55 - Le mec me dit que sa femme est morte.
01:15:57 C'était une enquête d'essai qu'on avait eue.
01:15:59 On m'a dit qu'on allait faire un petit cas de décès.
01:16:01 Il dit que les pompiers ne sont pas venus.
01:16:03 Je lui ai demandé où sa femme était.
01:16:05 Elle me dit qu'elle était dans la baraque.
01:16:07 Elle est gentille, mais elle commençait à pleurer.
01:16:09 Elle m'énervait.
01:16:11 Elle ne savait plus de parler, de me critiquer.
01:16:13 Je lui ai mis la main sur la bouche.
01:16:15 Ça a duré un petit bout de temps.
01:16:17 Depuis, elle ne s'est pas relevé.
01:16:19 - D'accord.
01:16:21 - La femme était dans la cuisine, allongée.
01:16:23 - On est prêts ?
01:16:25 - J'ai un C4.
01:16:27 - D'accord. 15h30, on prend la saison.
01:16:29 On arrive avec l'IG.
01:16:31 - Les affaires reprennent.
01:16:33 ...
01:16:35 - La personne a déjà été passée en garde à vue
01:16:37 par le commissaire local.
01:16:39 On va reprendre la garde à vue derrière.
01:16:41 On a en théorie 48 heures pour faire le maximum
01:16:43 de procédures, de PV, de recherches
01:16:45 pour définir les circonstances de l'homicide.
01:16:47 ...
01:16:49 - Bonjour.
01:16:51 - Bonjour.
01:16:53 - Les policiers du commissariat local
01:16:55 passent le relais à la police judiciaire.
01:16:57 - Tu es rentré quand même à un point ou un point,
01:16:59 parce que je me suis dit, il y a peut-être
01:17:01 quelqu'un qui m'attend dedans.
01:17:03 - Il n'y a pas d'animal ?
01:17:05 - Non, il y a un poisson rouge.
01:17:07 - J'ai compris, oui. Un chat ou un chien.
01:17:09 ...
01:17:11 ...
01:17:13 ...
01:17:15 - On va se faire plusieurs points de vue.
01:17:17 - La tête, elle est en milieu.
01:17:19 - C'est un peu comme ça.
01:17:21 - C'est un peu comme ça.
01:17:23 - C'est un peu comme ça.
01:17:25 - C'est un peu comme ça.
01:17:27 - C'est un peu comme ça.
01:17:29 - C'est un peu comme ça.
01:17:31 - C'est un peu comme ça.
01:17:33 - C'est un peu comme ça.
01:17:35 - C'est un peu comme ça.
01:17:37 - C'est un peu comme ça.
01:17:39 - C'est un peu comme ça.
01:17:41 - C'est un peu comme ça.
01:17:43 - C'est un peu comme ça.
01:17:45 - C'est un peu comme ça.
01:17:47 - C'est un peu comme ça.
01:17:49 - C'est un peu comme ça.
01:17:51 - C'est un peu comme ça.
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01:18:01 - C'est un peu comme ça.
01:18:03 - C'est un peu comme ça.
01:18:05 - C'est un peu comme ça.
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01:19:45 - C'est un peu comme ça.
01:19:47 - C'est un peu comme ça.
01:19:49 - C'est un peu comme ça.
01:19:51 - C'est un peu comme ça.
01:19:53 - C'est un peu comme ça.
01:19:55 - C'est un peu comme ça.
01:19:57 - C'est un peu comme ça.
01:19:59 - C'est un peu comme ça.
01:20:01 - C'est un peu comme ça.
01:20:03 - C'est un peu comme ça.
01:20:05 - C'est un peu comme ça.
01:20:07 - C'est un peu comme ça.
01:20:09 - C'est un peu comme ça.
01:20:11 - C'est un peu comme ça.
01:20:13 - C'est un peu comme ça.
01:20:15 - C'est un peu comme ça.
01:20:17 - C'est un peu comme ça.
01:20:19 - C'est un peu comme ça.
01:20:21 - C'est un peu comme ça.
01:20:23 - C'est un peu comme ça.
01:20:25 - C'est un peu comme ça.
01:20:27 - C'est un peu comme ça.
01:20:29 - C'est un peu comme ça.
01:20:31 - C'est un peu comme ça.
01:20:33 - C'est un peu comme ça.
01:20:35 - On est vendredi.
01:20:37 - Plus de 48 heures.
01:20:39 - Et 3-4 jours, c'est possible.
01:20:41 - Oui, d'accord.
01:20:43 - Reste maintenant aux enquêteurs
01:20:45 à trouver le mobile du crime.
01:20:47 - Ce qu'on va déterminer,
01:20:49 est-ce que c'est un crime passionnel,
01:20:51 est-ce qu'il y avait une volonté de tuer,
01:20:53 est-ce que c'est accidentel,
01:20:55 une question de jalousie,
01:20:57 de problèmes conjugaux.
01:20:59 On va essayer de déterminer tout ça.
01:21:01 - L'homme qui s'est accusé
01:21:03 apparemment, il n'a rien à cacher.
01:21:05 Pour lui, le drame
01:21:09 ne serait qu'une banale dispute de couple
01:21:11 qui aurait dégénéré.
01:21:13 Il n'aurait pas voulu tuer sa femme,
01:21:15 mais seulement la faire taire
01:21:17 en lui plaquant la main sur la bouche.
01:21:19 Il précise aussi avoir vécu
01:21:23 au côté du corps de sa femme pendant 3 jours,
01:21:25 le temps pour lui de prendre une décision.
01:21:27 - Je pense qu'à ce moment de courage
01:21:29 où je suis allé à la police,
01:21:31 m'a enlevé un poids.
01:21:33 Je pensais pas le vivre, ça.
01:21:35 J'adore beaucoup vivre et...
01:21:37 Et voilà.
01:21:39 Donc cette situation,
01:21:41 je le voyais toujours à la télé.
01:21:43 Et...
01:21:45 C'est une fiction.
01:21:47 Même si des fois, ça raconte des histoires vécues.
01:21:49 Là, je vis en direct.
01:21:51 Je regrette mon acte
01:21:53 et je regrette que ça se soit passé,
01:21:55 que ma femme soit morte
01:21:57 et que ma vie ait basculée
01:21:59 parce que je me dis...
01:22:01 C'était pas ça, mon but dans la vie,
01:22:03 que j'aille en prison
01:22:05 et que je passe ma vie.
01:22:07 C'était pas ça.
01:22:09 Je pense que je vais être emprisonné
01:22:11 pour, je sais pas,
01:22:13 j'imagine une vingtaine d'années minimum.
01:22:15 Après, moi, je vais faire des comptes
01:22:17 de 20 ans plus tard
01:22:19 si j'existe encore.
01:22:21 Voilà. On se fait un peu dans sa tête
01:22:23 une histoire.
01:22:25 Après, je me dis que c'est ma vie
01:22:27 et si je dois payer ça, bien, je le paierai.
01:22:29 - Les policiers
01:22:31 auraient obtenu des aveux complets.
01:22:33 L'affaire paraît évidente.
01:22:35 Mais un élément nouveau apparaît.
01:22:37 Il y aurait peut-être une complice.
01:22:39 Une femme que l'homme serait allé visiter
01:22:41 quelques heures après le drame.
01:22:43 - Quelle est la relation que vous avez avec...
01:22:45 (Bip)
01:22:47 - Euh, bah, on était amoureux, en fait.
01:22:49 - Donc, c'était... Vous êtes sa maîtresse, quoi.
01:22:51 - Oui, voilà. - Voilà.
01:22:53 On parle des mots, quoi.
01:22:55 - J'avais besoin de vous voir
01:22:57 au service à Bobigny.
01:22:59 Euh...
01:23:01 Vous savez un petit peu
01:23:03 de ce qu'il en retourne ou pas ?
01:23:05 - Euh, ça m'est mort, ça.
01:23:07 - Oui. Quand est-ce que vous l'avez appris, ça ?
01:23:09 - Je l'ai appris hier soir.
01:23:11 - Hier soir ? C'est lui qui vous en a fait part ?
01:23:13 - Oui.
01:23:15 - D'accord. Qu'est-ce qu'il vous a dit, exactement ?
01:23:17 - Euh, il m'a dit que...
01:23:19 qu'il allait commencer à l'insulter,
01:23:21 à crier, à tout se tomber dessus
01:23:23 et...
01:23:25 et à l'étranger. Enfin, bref...
01:23:27 Je sais pas exactement ce qui s'est passé, mais...
01:23:31 - Bah, écoutez, demain,
01:23:33 vous allez venir nous voir à Bobigny.
01:23:35 - Oui. - Eh bah, c'est parfait.
01:23:37 - Demain, l'audition de cette femme sera capitale.
01:23:39 Les policiers devront déterminer
01:23:41 si les 2 amants auraient pu préméditer le meurtre.
01:23:43 - On se retrouve avec
01:23:45 un monsieur ayant une maîtresse
01:23:47 et qui a tué sa femme,
01:23:49 donc on peut penser à beaucoup de choses.
01:23:51 Une pour se débarrasser
01:23:53 de sa femme
01:23:55 et puis partir vivre avec l'autre.
01:23:57 Une dispute de couple
01:23:59 qui se passe mal.
01:24:01 Disons que là, on a une conjoncture d'événements
01:24:03 qui font que ça va assez vite,
01:24:05 ça semble facile, mais faut pas justement
01:24:07 tomber dans la facilité et se dire
01:24:09 "ça y est, tout est fait".
01:24:11 Il n'y a jamais de la vie facile.
01:24:13 Jamais.
01:24:15 - Après avoir passé l'appartement
01:24:17 au peigne fin pendant 5 heures,
01:24:19 le corps de la victime est emmené
01:24:21 à la morgue.
01:24:23 - A priori, l'autopsie, ça sera demain.
01:24:25 - D'accord.
01:24:27 Le lendemain, l'autopsie confirmera
01:24:35 que la femme est bien décédée par étouffement.
01:24:37 - Tout est là, tout ce qui en amène, c'est là.
01:24:41 - Il y a tout ça aussi.
01:24:43 - La seule chose qui compte, c'est que pour des mesures d'hygiène,
01:24:45 quand on va faire l'électricité,
01:24:47 on va être sous-scellé pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.
01:24:49 L'appartement va rester inoccupé pendant de longs mois.
01:24:51 Alors les policiers doivent vider
01:24:53 la nourriture des placards et du frigo.
01:24:55 Une mission extrêmement simple,
01:24:57 banale a priori,
01:24:59 qui va se révéler un peu plus compliquée que prévue.
01:25:01 - Tu veux des poissons ?
01:25:03 Non, c'est pas une blague.
01:25:07 C'est la dame en pitié, là,
01:25:09 elle avait des poissons, ils vont couper l'électricité
01:25:11 puisque l'appartement va être sous-scellé.
01:25:13 Et il y a des poissons, donc il faut trouver quelqu'un
01:25:15 qui va trouver des poissons.
01:25:17 C'est quoi ? C'est des poissons ?
01:25:19 Je sais pas, avec des écailles.
01:25:21 Il y en a 4 dans un aquarium.
01:25:23 N'ayant pas trouvé preneur parmi leurs collègues,
01:25:25 les policiers partent à la recherche d'une famille d'adoption.
01:25:27 - Bonsoir, madame. C'est le service de police.
01:25:29 Auriez-vous un aquarium, madame ?
01:25:31 Bonsoir, madame. Vous auriez un aquarium, madame ?
01:25:37 - Oui, mais en même temps, je sais pas.
01:25:41 - On a des poissons, on vous les donne si vous voulez.
01:25:43 Vous voulez les prendre, ça vous intéresse ?
01:25:45 OK, on va aller vous les chercher, alors.
01:25:47 Merci, il y en a 4, d'accord ?
01:25:49 C'est 4 poissons, genre des poissons rouges.
01:25:51 On va vous les chercher, madame.
01:25:53 - Au revoir. - Au revoir.
01:25:55 Mission accomplie. On a trouvé une famille d'accueil
01:25:57 pour les poissons.
01:25:59 C'est fabuleux.
01:26:01 J'aurais tout fait dans ce métier. J'aurais été à la pêche
01:26:03 sur l'aquarium. C'est incroyable.
01:26:05 Tu vas pas dans la salle de bain, récupère de l'eau
01:26:07 où tu veux, je sais pas.
01:26:09 - C'est une épuisette, il y a pas d'épuisette.
01:26:11 - Ouais, une épuisette.
01:26:13 - Des fois que j'ai une interpellation de poissons,
01:26:15 elle fait...
01:26:17 - C'est ma carrière, je vais être l'amour poisson.
01:26:19 - Je vais essayer d'attraper son frère.
01:26:25 - T'es une machine. - T'as vu ça ?
01:26:27 - Ah, le con !
01:26:29 - T'as enlevé une embuscade.
01:26:31 - Ouais.
01:26:33 Le poisson est joueur.
01:26:35 Bon, ils sont tous là ?
01:26:39 - Ils sont tous là.
01:26:41 Après, la brigade cynophile...
01:26:43 La brigade de pêche.
01:26:45 La brigade aquariophile.
01:26:47 - Il lui a dit que le corps était chez lui.
01:26:59 - Il y avait déjà eu un truc de violence entre eux ?
01:27:01 - Oui, il y a eu plein de violence.
01:27:03 - Il y a combien de temps, à peu près ?
01:27:05 - Il dit qu'il y a ponctuellement de la violence dans le couple.
01:27:07 Le lendemain, c'est Jean-Manuel qui est chargé d'interroger l'ami du suspect.
01:27:12 Avec une question, est-elle complice ?
01:27:15 - Je vais aller la chercher de recherche.
01:27:20 - Donc il est arrivé vers 23h30, on va dire.
01:27:26 - Comment ?
01:27:28 - Il a dit qu'il y avait un fantôme. - Un fantôme ?
01:27:30 - Il a dit qu'on s'est battus, et...
01:27:34 Je pensais qu'il disait "je m'en veux beaucoup de ne pas être tué avec mon fantôme".
01:27:41 Et je lui ai demandé...
01:27:44 "Elle est morte ?"
01:27:47 - Qu'est-ce qui vous fait poser la question ?
01:27:50 "Elle est morte ?"
01:27:52 Parce que mettre la main sur la bouche de quelqu'un, on n'en meurt pas.
01:27:55 C'est pas un élément déterminant.
01:27:58 C'est pas en disant "je l'ai empêché de crier" qu'on peut lui poser la question.
01:28:01 - Oui mais parce qu'il était tellement bouleversé de ça que je me suis dit...
01:28:07 "Si il est si bouleversé, peut-être que..."
01:28:10 J'arrive pas à le croire, en fait.
01:28:13 J'avais l'impression d'être dans un film, et...
01:28:17 Il m'a truqué de par ailleurs, et j'avais...
01:28:20 Je tremblais de peur.
01:28:22 Et après il m'a dit "il faut que j'aille au commissariat".
01:28:25 Je lui ai dit "prends les mains, tu vas y aller".
01:28:31 "C'est quelqu'un d'exceptionnel."
01:28:34 "C'est pas juste."
01:28:39 "C'est pas juste qu'il lui arrive."
01:28:42 "Je vais t'enlever la tête, va faire quoi ?"
01:28:45 - Ah voilà, il faut... Parce que...
01:28:48 Quand on dit "c'est pas juste", si vous dites ça à certaines personnes...
01:28:52 Imaginez qu'en cours d'assises vous soyez amené à témoigner.
01:28:55 "Madame, vous dites que c'est pas juste."
01:28:58 "Mais pensez-vous que ce qui est arrivé à *** est juste ?"
01:29:01 - Bah... - Vous voyez ?
01:29:04 Disons qu'il a pas le profil du gars qui mérite de se retrouver en prison pour un meurtre.
01:29:13 C'est typique.
01:29:15 Au domicile, vous avez des gens qui n'ont aucun profil judiciaire, rien du tout.
01:29:19 C'est vraiment la fraction caractéristique.
01:29:22 Allez, let's go.
01:29:24 - Et qu'est-ce qui va se passer ? Il va rester combien de temps en prison ?
01:29:29 - En prison ? Combien de temps il va rester ?
01:29:32 - Il va pas avoir de minimum ?
01:29:35 - Non, maximum.
01:29:37 Pourtant, il se prendra 5 ans.
01:29:40 Pourtant, il se prendra 8.
01:29:42 Et puis il va sortir au bout de 4.
01:29:44 Les 4 à côté d'aujourd'hui.
01:29:46 Non mais attendez, je vous dis...
01:29:49 C'est théorique, ce que je vous dis.
01:29:52 Allez.
01:29:54 Détendez-vous, c'est théorique, ce que je vous dis.
01:29:57 - Donc moi, j'aurais bien aimé qu'elle ait un petit mot pour la victime.
01:30:04 Parce que souvent, on a tendance un peu trop à les oublier, les victimes.
01:30:08 - Même l'homme ne semble pas se rendre compte de la gravité de l'acte dont il s'accuse.
01:30:13 Pour lui, la disparition de sa femme serait en fait un concours de circonstances.
01:30:18 Il pense ne pas mériter la prison.
01:30:21 - Ce soir, tu es ici encore ?
01:30:23 - Je sais, mais il y a encore du champ.
01:30:25 Il y a une liberté conditionnelle.
01:30:27 - Ouais, non, ne rêve pas.
01:30:28 - Il vaut mieux avoir une bonne surprise qu'une mauvaise surprise.
01:30:30 Donc ne rêve pas, parce qu'à mon avis, vu les faits, il y a peu de chances qu'ils te remettent dehors.
01:30:33 Il y a la mort d'une personne humaine, en général, les gens ne ressortent pas.
01:30:37 - Vraiment, je sais pas quoi en penser.
01:30:42 C'est vraiment l'indifférence générale.
01:30:46 - Il a vécu trois jours aux côtés du cadavre de sa femme, qui est Jean-Charles, sœur de la cuisine.
01:30:52 Il a continué à se balader dans son appartement.
01:30:57 Ouais, c'est spécial.
01:30:59 T'as une pauvre femme qui était face contre terre, là.
01:31:03 Et puis une femme qui était brillante.
01:31:05 Il dit qu'il regrette pourquoi ? Parce qu'il va passer sa vie derrière les barreaux.
01:31:08 Qu'il regrette finalement d'avoir coupé le fil sur lequel il était.
01:31:10 Donc c'est un petit peu égoïste.
01:31:12 Il regrette pour lui.
01:31:14 Moi, j'ai pas tellement entendu dire "je regrette pour ***".
01:31:17 Je pense que quand il va être déféré, qu'il va se retrouver derrière les barreaux,
01:31:21 je pense qu'il va avoir du temps pour cogiter tout ça.
01:31:23 Et là, il risque de prendre conscience un petit peu d'un retour les pieds sur terre.
01:31:28 - J'ai beaucoup réfléchi cette nuit en pensant à mon acte, aux choses qui vont peut-être être différentes.
01:31:38 Je pense à ma famille, à comment retrouver de l'énergie.
01:31:44 Je sais que mes souffrances ou mes pleurs ou mon mal-être ne sera pas fini.
01:31:49 Parce que je peux pas changer les choses.
01:31:51 Et c'est mon grand regret de ne pas pouvoir changer les choses.
01:31:54 Je vois ça un peu comme un accident, comme une fatalité.
01:31:57 C'est comme si j'avais vécu des années de ma vie heureux,
01:32:00 aimé croquer la vie à pleines dents.
01:32:02 Et là, paf !
01:32:06 C'est quelque chose, sûrement, qui devait être dans ma vie.
01:32:10 - Quelques jours plus tard, sa maîtresse sera complètement innocentée.
01:32:16 Quant à lui, s'il est reconnu coupable, il risque la prison à perpétuité.
01:32:22 - Jean-Manuel Brême, bonsoir. - Bonsoir.
01:32:34 - Merci de nous recevoir dans votre bureau.
01:32:37 C'est un choix personnel de travailler dans le département le plus chaud,
01:32:41 le plus difficile, réputé le plus difficile de France ?
01:32:44 - Oui, c'est un choix personnel.
01:32:47 À savoir que quand j'ai fait mon école d'inspecteur,
01:32:50 il y a maintenant quelques années, au niveau des choix de poste,
01:32:53 quel que soit mon classement, je me suis choisi à Seine-Saint-Denis.
01:32:56 Parce que je pense que c'est quand même un département très formateur.
01:33:00 On apprend bien son boulot.
01:33:02 Ensuite, on peut aller n'importe où.
01:33:04 On arrive à naviguer sans aucune difficulté.
01:33:07 - Et vous, Brême, c'est un choix aussi ?
01:33:09 - Oui, tout à fait. Au départ, ça le fait pendant un mois, deux mois, une année.
01:33:13 Après, à force, c'est vrai qu'être réveillé en pleine nuit
01:33:17 pour une affaire criminelle, c'est un peu désactére.
01:33:20 - On tire un peu sur la corde à cette période.
01:33:22 - C'est un choix. Donc on y est, on y reste.
01:33:25 J'y serai encore pour quelques années.
01:33:27 - Qu'est-ce qui a changé en quelques années ?
01:33:29 La forme de délinquance ? Est-ce que les délinquants eux-mêmes n'ont pas le même profil ?
01:33:33 - Ah oui, la délinquance, elle a nettement rajeuni.
01:33:36 Maintenant, vous avez des gamins de 12-13 ans qui sont totalement guéris à la délinquance.
01:33:41 Peut-être par l'exemple du plus grand.
01:33:43 Et même une anecdote, ça m'est déjà arrivé d'entendre des délinquants de 17-19 ans dire
01:33:49 "Mais les jeunes de 12-13 ans maintenant, ils ne nous respectent plus, ils ne respectent plus rien."
01:33:54 C'est comme des électrons libres. Ils sont immaitrisables.
01:33:58 D'ailleurs, dans le reportage, à un moment donné, l'individu le dit de façon très crue.
01:34:05 La police, il n'en a rien à faire. Il le dit dans d'autres termes, mais il n'en a rien à faire.
01:34:09 - Mais est-ce que cette mauvaise image générale du policier, vous en souffrez, vous ?
01:34:13 - On en souffre.
01:34:14 - Quand vous intervenez comme ça dans le quartier ?
01:34:16 - Malheureusement, oui, on en souffre. Forcément.
01:34:18 On est les premiers déjà à critiquer nos collègues qui donnent le mauvais exemple,
01:34:25 qui sont "borderline", comme on dit.
01:34:28 On est les premiers à vouloir faire le ménage.
01:34:31 Ne croyez pas qu'on reste indifférent à ce genre de problème.
01:34:36 Je pense que la meilleure lessive doit se faire en interne.
01:34:39 C'est à nous d'être vigilants pour ce genre de choses.
01:34:42 Ne serait-ce que même sur une intervention, vous avez parfois des collègues qui sont un peu plus nerveux
01:34:47 et qui ont un peu moins sans froid, ils engagent tout le dispositif.
01:34:51 Quand vous avez une intervention sur 3 ou 4 personnes, si vous avez une qui dérape,
01:34:57 elle va entraîner les 3 autres dans ce dérapage.
01:34:59 - Vous avez toujours ça en tête ?
01:35:01 - Toujours.
01:35:02 - Je repense à cette séquence assez forte au début du document.
01:35:04 Vous vous rendez dans la cité des poètes, c'est cette cité en démolition à Pyrrhite.
01:35:07 Vous n'êtes pas passé loin du drame, quand même.
01:35:10 - Non, mais c'est sûr, oui, tout à fait.
01:35:11 - Avec le recul, comment vous analysez ce moment vécu ?
01:35:14 - L'expérience doit servir à ça aussi.
01:35:16 C'est-à-dire qu'en fait, on garde son calme jusqu'au maximum.
01:35:21 Si l'individu avec sa batte de baseball avait dû s'approcher de nous et venir au contact...
01:35:27 - Vous auriez tiré ?
01:35:28 - Non, tirer non.
01:35:29 Tirer non, puisqu'on a d'autres moyens d'intervention.
01:35:32 Moi, j'avais un bâton télescopique de défense.
01:35:34 Même si ce n'est pas adapté à une batte de baseball, puisque la batte est une arme longue,
01:35:40 moi, j'avais plutôt pour intervenir sur des armes courtes.
01:35:43 - Comment vos femmes et vos compagnes vivent votre métier ?
01:35:47 - Alors, il y a une règle d'or.
01:35:49 Je ne sais pas ce qui se passe chez lui, mais chez moi, il y a une règle d'or.
01:35:53 Quand je me lève le matin à 6h, ma femme ne sait jamais pourquoi.
01:35:55 Je ne lui dis jamais pourquoi.
01:35:57 - Oui, mais alors elle apprend à vivre comme ça sans poser de questions.
01:35:59 - Tout à fait.
01:36:00 - Donc, elle vit la part au ventre, de temps en temps.
01:36:03 - Oui.
01:36:04 - Mais ce n'est pas une vie, ça.
01:36:05 - A votre avis, pourquoi il y a beaucoup de divorces dans la police ?
01:36:08 - C'est une réalité, vraiment.
01:36:09 - Vraiment, vraiment, vraiment.
01:36:11 - Et puis, on a...
01:36:13 - Non, pour ma part, je ne briefe pas ma femme sur les affaires sur lesquelles on intervient.
01:36:18 Mais quand on va frapper à la porte le matin, à 6h du matin,
01:36:22 qu'on doit pénétrer dans un domicile, on ne sait pas ce qu'il y a derrière.
01:36:26 C'est les seules fois où, je veux dire, on peut craindre.
01:36:28 Sinon, la majeure partie des fois, on intervient avec des renforts,
01:36:31 soit des renforts locaux ou quand on sait qu'on a affaire à un grand bandit,
01:36:35 on fait appel à la BRI ou aux RAID.
01:36:37 Je veux dire, on se préserve.
01:36:39 On essaie de préserver notre famille aussi.
01:36:41 - Vous interpellez à un moment dans le reportage un jeune homme,
01:36:44 c'est plus à Épinay, mais dans un hôtel en tout cas.
01:36:46 - Oui.
01:36:47 - Une intervention qui est assez musclée.
01:36:48 - Oui, tout à fait.
01:36:49 - Et ce jeune homme a une cinquantaine de faits à son actif.
01:36:51 Est-ce que c'est courant ou pas d'être face à des jeunes hommes
01:36:55 qui ont une vingtaine, trentaine, quarantaine de faits à leur actif
01:36:58 et qui sont toujours en liberté ?
01:36:59 - Oui, malheureusement, oui, c'est courant.
01:37:01 C'est une monnaie courante.
01:37:02 On appelle ça des clients, les personnes qu'on a en garde à vue.
01:37:06 La majorité de nos clients, on tape à le maresse long comme le brin.
01:37:10 - Mais c'est pas décourageant ?
01:37:12 - La frustration, c'est souvent effectivement quand il y a certaines personnes
01:37:16 qui sont défirées en face et on est très surpris de la suite judiciaire
01:37:22 qui est donnée et en fait, on pense à la victime suivante.
01:37:26 En fait, voilà, c'est ça qu'on pense.
01:37:30 - Est-ce que vous regrettez d'une part, dans le département
01:37:32 dans lequel vous travaillez, la police de proximité
01:37:34 qui faisait quand même un travail au quotidien aussi,
01:37:36 d'échange, de connaissance avec la population,
01:37:38 là on en revient, le mot est déguisé,
01:37:40 puisque ça s'appelle les UTEC, les unités territoriales de quartier,
01:37:43 mais enfin l'idée c'est bien de revenir aussi à un contact permanent avec la population.
01:37:47 Vous pensiez aussi que ça manquait et qu'il fallait y revenir ou pas ?
01:37:50 - Écoutez, moi je sais que quand j'ai commencé en commissariat en Seine-Saint-Denis,
01:37:53 il y a pas très longtemps, il y a quelques années quand même,
01:37:56 il y avait ce qu'on appelait des îlotiers.
01:37:58 L'îlotier faisait de la police de proximité.
01:38:00 Le problème c'est que souvent il y a des liens qui se sont défaits,
01:38:06 parce que ceux qui avaient des liens je dirais "trop proches" avec la police,
01:38:10 - Ils se sont mal vus.
01:38:11 - Ils se sont très mal vus et il y a une pression malheureusement qui est faite sur eux,
01:38:14 et à un moment donné ça les fait réfléchir.
01:38:16 - Et regagner cette confiance avec les jeunes justement de certaines cités,
01:38:20 vous avez la solution ?
01:38:22 - Bah nous on aimerait bien, sincèrement, on aimerait bien.
01:38:25 - On aimerait tous ?
01:38:26 - On aimerait bien, parce qu'il faut pas se leurrer.
01:38:28 Quand on a ces jeunes, un par un, dans notre bureau,
01:38:31 - Il y a un dialogue.
01:38:32 - Il y a un dialogue qui se crée.
01:38:34 Souvent c'est l'effet de groupe qui fait que souvent on fanfaronne par rapport à son copain,
01:38:39 on veut pas montrer qu'on se laisse impressionner par la police,
01:38:42 mais quand vous commencez à discuter,
01:38:44 vous avez pendant 48 heures ces gars en garde à vue,
01:38:47 les rapports sont pas les mêmes.
01:38:50 - Quelle forme de sanctions vous prenez alors, pour les jeunes et les mineurs notamment ?
01:38:53 - C'est peut-être des US que je vais dire,
01:38:54 mais pour certains qui ne veulent pas jouer le jeu de la scolarisation,
01:38:59 on les fait travailler.
01:39:01 Tout ce qui est graffiti, on leur fait nettoyer.
01:39:05 Tout ce que faisaient avant les gens...
01:39:09 - Des travaux d'intérêt général alors ?
01:39:10 - Voilà, c'est ça.
01:39:11 Mais moi je pense que la prison n'est pas forcément ce qui est important.
01:39:14 Le mineur, à mon avis, sa place elle est pas forcément en prison,
01:39:16 sauf pour les plus durs.
01:39:17 - Bien sûr.
01:39:18 - Parce que la prison, on a beau le dire, mais c'est vrai,
01:39:21 c'est quand même le terreau de la délinquance.
01:39:23 C'est-à-dire qu'un jeune qui va en prison...
01:39:26 - Il ressort souvent en prison.
01:39:27 - Il ressort aguerri, plus aguerri que quand il est rentré.
01:39:30 - Pour résumer, plus d'un policier sur deux divorce,
01:39:33 vous êtes confronté à une grande violence,
01:39:35 vous dormez peu, vous enchaînez des affaires lourdes,
01:39:39 et vous continuez à aimer votre métier.
01:39:43 - Heureusement.
01:39:44 - Oui.
01:39:45 - C'est ce qui fait le charme de notre métier, tous les jours.
01:39:47 - Ce qui vous motive...
01:39:48 - On sait pas de quoi sera faite notre journée,
01:39:50 donc c'est ce qui fait que c'est intéressant.
01:39:52 Ca nous change du train-train quotidien.
01:39:54 - Vous vous sentez utile ?
01:39:56 - Pour la société, oui.
01:39:57 On se sent très utile, surtout pour les victimes,
01:39:59 les familles des victimes qui cherchent à savoir
01:40:02 qui a apporté préjudice à l'un de leurs proches.
01:40:05 Donc, si, si, on se sent très utile.
01:40:07 En tout cas, on l'espère.
01:40:09 - Merci pour votre sincérité et votre témoignage précieux.
01:40:12 Et puis bon courage pour les prochaines missions
01:40:14 et puis pour vos vies de famille, surtout.
01:40:17 - Merci.
01:40:18 - Merci.
01:40:19 - Maintenant, direction le bureau du patron de la PJ.
01:40:22 Nous allons lui demander comment, ici,
01:40:23 on s'attaque au problème numéro 1.
01:40:25 - Monsieur Descombe, bonjour.
01:40:27 - Bonjour Madame.
01:40:28 - Merci de nous recevoir.
01:40:29 Vous êtes le commissaire divisionnaire de la PJ.
01:40:31 Le nerf de la guerre, aujourd'hui, c'est le trafic des stupéfiants.
01:40:33 - Oui.
01:40:34 - Ici, particulièrement, on peut dire, clairement.
01:40:35 - Oui, très clairement.
01:40:36 Le trafic des stupéfiants gangrène le département
01:40:39 et c'est vraiment l'objet d'une lutte continue
01:40:42 de tous les services de police,
01:40:44 puisqu'il a généré une économie parallèle que l'on combat.
01:40:47 - On a l'impression que cette économie souterraine
01:40:49 est devenue tellement grande,
01:40:50 les enjeux sont tellement importants.
01:40:52 Ça représente beaucoup d'argent.
01:40:53 Vous avez une idée de l'économie générée par ces trafics ?
01:40:56 - Il y a quelques chiffres qui sont révélateurs.
01:40:58 Le plus intéressant, c'est de savoir
01:41:01 combien génère le fait de tenir un hall.
01:41:04 C'est-à-dire que dans une cité un peu importante...
01:41:06 - Un hall d'immeuble.
01:41:07 - Un hall d'immeuble...
01:41:08 - Ou tourne un business.
01:41:09 - ... génère un chiffre d'affaires environ de 10 000 euros par jour.
01:41:12 - Par jour ?
01:41:13 - C'est une somme très importante.
01:41:15 Ce chiffre est complètement avéré dans nos enquêtes,
01:41:18 reconnue par des dealers qui ont été interpellés.
01:41:20 On est donc sur cette importance-là, 10 000 euros par jour.
01:41:24 - Justement, on est dans le département le plus criminogène.
01:41:26 Comment avez-vous vu la délinquance évoluer ?
01:41:28 - C'est un département paradoxal.
01:41:30 C'est un département qui a vocation à être riche.
01:41:33 Vous avez deux aéroports internationaux.
01:41:35 Roissy, c'est 110 000 personnes
01:41:38 qui travaillent tous les jours à Roissy.
01:41:40 C'est un bassin d'emploi énorme.
01:41:42 Le Bourget pareil.
01:41:43 C'est une industrie cinématographique importante.
01:41:46 Il y a énormément de créations d'entreprises,
01:41:48 de petites entreprises dans le département.
01:41:50 C'est un département qui n'a pas la perception qu'en ont les gens.
01:41:53 C'est-à-dire un département pauvre,
01:41:55 avec une criminalité importante.
01:41:57 - C'est le cas, parce qu'il est inégalitaire, peut-être.
01:41:59 - C'est un département inégalitaire,
01:42:00 mais c'est un département qui est en souffrance, très clairement.
01:42:03 On produit énormément d'intégration.
01:42:05 Il y a énormément de jeunes des cités qui s'en sortent
01:42:07 et qui font des métiers qui les nourrissent
01:42:09 et qui vont nourrir leur famille.
01:42:11 Mais ce département produit aussi une partie...
01:42:14 - Une grande misère, avec beaucoup de gens qui...
01:42:16 - Une misère avec des jeunes qui ne trouvent pas leur place.
01:42:19 Et nous, on veut vraiment essayer de casser les trafics
01:42:22 pour faire en sorte que ces jeunes sentent
01:42:25 que ce n'est pas dans la délinquance qu'ils vont trouver leur voie,
01:42:28 mais plutôt dans un effort pour essayer de faire autre chose qu'être délinquant.
01:42:33 - Et on a bon espoir, quand même, à l'avenir,
01:42:34 de les casser ces réseaux ?
01:42:35 Ou est-ce qu'ils sont de plus en plus solides,
01:42:37 de plus en plus organisés ?
01:42:38 - Honnêtement, c'est une question qu'il faudrait poser
01:42:40 particulièrement à des sociologues.
01:42:41 Nous, on a le nez dans le guidon et on essaie tous les jours
01:42:44 de casser des réseaux en essayant de faire en sorte
01:42:47 que la situation s'arrange.
01:42:49 Alors, il y a 5000 gamins du 93 chaque année
01:42:53 sortent du système scolaire sans rien et sans aucune formation.
01:42:58 Ces gamins, si on arrive à les remettre à l'école,
01:43:00 on a peut-être des chances qu'ils s'en sortent, quoi.
01:43:02 Parce que dans la délinquance, ils ne s'en sortiront pas.
01:43:04 - Merci de nous avoir reçus et bon courage à vous.
01:43:06 - Merci beaucoup.
01:43:07 - Merci à vous de nous avoir suivis.
01:43:08 On vous donne rendez-vous dans 15 jours
01:43:10 pour un nouveau Zone Interdite.
01:43:11 En attendant, Bernard de la Villardière,
01:43:13 enquête exclusive.
01:43:14 A très bientôt sur M6.
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01:43:32 [Bruit de la vagues]