- 03/07/2023
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00:00:00 Guillaume, tu interviens peut-être sur la partie économique ou alors...
00:00:06 Oui, très rapidement, j'ai la volonté de participer dans la salle.
00:00:10 Je m'appelle Guillaume Lavette, je suis militant à France Nature Environnement
00:00:16 et je participe depuis un an auprès des débats publics sur le projet de PR2
00:00:26 et depuis le début de ce débat public, je participe à toutes les réunions et aux groupes d'experts.
00:00:34 Donc là, ce soir, je fais une petite "a la carta" parce qu'il y a une réunion justement sur les coûts à Lille
00:00:41 dans le cadre de ce débat public, mais je me suis dit que ça valait le coup de retrouver de Lille,
00:00:47 de changer un peu de contexte.
00:00:49 Donc voilà, je vais essayer de ne pas parler dans le vide.
00:00:53 Le gouvernement aujourd'hui nous propose, depuis le fameux discours de Belfort du président de la République,
00:00:59 un programme de développement de 6 réacteurs nucléaires, +8 éventuellement,
00:01:05 un programme de développement qui est chiffré à 51,7 milliards d'euros.
00:01:12 C'est un chiffre déjà conséquent.
00:01:17 Et donc nous, dans les organisations environnementales et écologistes, on a l'habitude d'aller déconstruire
00:01:25 ces données qui sont proposées par les maîtres d'ouvrage et les acteurs publics.
00:01:32 Et en 2007, lors d'un débat public sur le projet de PR2 de Flamanville, sur les réacteurs qui ne fonctionnent toujours pas,
00:01:40 un ami qui a été très engagé dans la création des NERCOP, Michel Frémont,
00:01:45 a fait une étude qui envisageait ce qu'on pouvait faire à l'époque avec 3 milliards d'euros.
00:01:53 Cette étude est encore publique et c'est dans cet esprit-là, aujourd'hui,
00:01:58 que l'on aborde la proposition du gouvernement.
00:02:04 Donc 50 milliards d'euros, vous avez vu, à partir des chiffres que compose Denis,
00:02:11 ça permettrait de développer en masse d'autres énergies, je reviendrai.
00:02:18 Mais surtout, ce qui m'apparaît comme particulièrement choquant,
00:02:23 c'est que l'État et le maître d'ouvrage mentent sur les données avancées.
00:02:31 Et ça, il est aisé de le comprendre, dans un esprit purement économique.
00:02:37 C'est que le nucléaire représente des immobilisations au capital considérables.
00:02:42 Or, aujourd'hui, qu'on le regrette ou pas, on est dans une économie de marché,
00:02:48 une économie financiarisée, et il est en principe interdit,
00:02:52 en particulier dans le cadre de l'Union Européenne,
00:02:54 à un État de financer directement un outil de production.
00:02:59 Et donc, un grand acteur comme EDF est bien obligé de se financer.
00:03:04 Or, on est aujourd'hui en face d'un dossier du maître d'ouvrage,
00:03:09 on a un exemplaire là, derrière Denis,
00:03:12 qui annonce un taux de rentabilité de 7%.
00:03:16 7% que dépenserait EDF pour rembourser ses actionnaires.
00:03:25 Or, une observation très subtile des logiques de marché,
00:03:30 Amène a considéré aujourd'hui que les investisseurs n'engagent pas leur argent à moins de 15% dans l'industrie.
00:03:38 L'énergie étant un secteur très spécifique, les investisseurs admettent 12% de rentabilité.
00:03:48 Et par ailleurs, ce qu'on peut observer, c'est que le financement d'une centrale nucléaire est extrêmement complexe,
00:03:56 puisque en fonction des travaux réalisés, les investisseurs considèrent qu'il y a plus ou moins de risques.
00:04:05 Aujourd'hui, aux États-Unis, ou on a un exemple aussi en Europe, en République tchèque,
00:04:12 les financiers demandent des taux d'intérêt,
00:04:16 on a tous encore l'idée de l'argent auprès d'une banque,
00:04:19 on voit à peu près ce que ça veut dire, pour le circuit primaire de l'ordre de 28%.
00:04:24 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:04:26 Ça veut dire que concrètement, aujourd'hui, dans le monde, en 2023,
00:04:31 le nucléaire est très difficilement finançable au regard des règles économiques.
00:04:39 Et ça, on l'observe partout dans le monde,
00:04:41 puisque même si on pouvait voir un nuage de points dans le document projeté par Denis,
00:04:47 les États-Unis sont passés en dessous du seuil des 100 réacteurs.
00:04:51 Il y a 20 ans, ils n'en construisent absolument pas.
00:04:56 Pourquoi ? Les Américains sont plutôt des gens plus rationnels, plutôt riches,
00:05:01 mais ils considèrent que ce mode de production n'est absolument pas efficace sur un plan strictement financier.
00:05:10 Et même les SMR, la Nouvelle-Marode des produits clairs,
00:05:15 ce sont des tout petits réacteurs nucléaires qui ressemblent peu au bout à ce qu'on trouve dans les SMR nucléaires
00:05:21 ou dans un porte-avions comme le porte-avions de Charles de Gaulle français.
00:05:29 Même là-dessus, dans la presse économique américaine, les gens ne veulent pas les financer
00:05:34 parce que le retour sur investissement est trop faible.
00:05:38 Et ça, il est aisé de le comprendre, une trop grande immobilisation en capital,
00:05:44 une trop longue durée de construction et des risques qui sont non nuls.
00:05:51 Des risques de deux natures principaux.
00:05:53 Ce sont des défaillances de fonctionnement, vous en avez tous et toutes entendu parler.
00:05:58 Au cours de l'année qui vient de se passer, le parc nucléaire français n'était pas disponible.
00:06:03 On a eu un nombre d'arrêts qui est même allé au-delà de la moitié des réacteurs qui étaient en carafes.
00:06:10 Donc le risque, et enfin le risque accidentel qui est non nul.
00:06:16 Et ça, ça pose vraiment des questions parce que quand on regarde le plan de financement,
00:06:22 c'est page 62 du document qui est derrière moi,
00:06:24 le plan de financement des EPR2 qui voudrait construire à Panlier s'étale jusqu'en 2119.
00:06:33 Donc on est face à des scénarios que vous pouvez considérer comme pharaoniques,
00:06:41 puisque vous allez voir n'importe quel banquier et vous lui dites "ok, vous me prêtez ça, je vous rembourse en 80 ans".
00:06:47 Normalement, le banquier a une syncope.
00:06:50 Et ce qui est vrai pour des gens simples comme nous, l'est aussi pour des entreprises.
00:06:59 Donc comme l'indique une publication qui s'appelle World Industry Report Status,
00:07:05 c'est une association d'experts internationaux, le nucléaire s'effondre aujourd'hui au niveau international.
00:07:10 Il y a moins de 10% de l'électricité dans le monde qui est produite par des centrales nucléaires.
00:07:18 Alors bien sûr, les français en sont les meilleurs et les plus intelligents que les autres.
00:07:21 Donc d'aucun prétendant d'autre pays que l'on n'y rêve face à cette tendance internationale.
00:07:27 Mais malheureusement, ce n'est pas le cas.
00:07:30 Parce que d'un côté, et là on est bien placé en tant que normand pour le voir,
00:07:36 nous ne sommes plus capables de construire des centrales nucléaires.
00:07:39 Ce qui pouvait être le cas dans les années 60 ou 70 n'est plus réalisable aujourd'hui,
00:07:48 ne serait-ce que pour des problèmes de contrôle technique.
00:07:51 Je ne sais pas si parmi vous, il y a des gens qui travaillent dans l'industrie,
00:07:54 mais il y a quelque chose de très important de veiller à chaque étape de la construction,
00:08:01 de la fabrication d'un équipement s'il correspond bien au cahier d'écharpe.
00:08:06 Et là, il y a une carence majeure des industriels qui, à force d'avoir licencié,
00:08:12 à force de s'éparer d'ingénieurs de manière anticipée, ont perdu des savoir-faire
00:08:20 qui avaient permis la réussite du parc nucléaire.
00:08:24 Je n'ai jamais dit que le parc nucléaire n'avait pas fonctionné.
00:08:27 Mais par exemple, construire une cuve de réacteur nucléaire, en France, on ne sait plus le faire.
00:08:33 Pour ça, j'en parlais de corrosion.
00:08:35 Alors, les corrosions sont sous contrainte.
00:08:40 C'est un phénomène très particulier.
00:08:43 Je pourrais y revenir après, si vous voulez, au regard de ce que j'en sais.
00:08:49 Mais là encore, c'est comme pour le principe de Carnot.
00:08:56 Qu'on le veuille ou pas, s'il y a des lois dans ce monde, c'est les lois de la physique.
00:09:02 Et l'industrie nucléaire a pensé qu'elle était au-dessus des lois.
00:09:09 Et ce qui se passe avec les fameuses CSC aujourd'hui, c'est qu'ils n'ont pas tenu compte de ces lois.
00:09:18 Et enfin, si je reviens au cœur de mon intervention, je ne suis pas trop long.
00:09:24 On va laisser parler.
00:09:26 Dernière chose, c'est la mobilité en puissance des renouvelables.
00:09:29 J'entends bien, Mme le Monsieur, qu'il y ait des réticences locales par rapport au déploiement d'énergies renouvelables.
00:09:37 Mais mettez-vous à la place de M. BNP ou Mme Créguillonnet.
00:09:42 Dans les renouvelables, on investit des centaines de millions d'euros au milieu des décennies
00:09:50 pour des rendements qui sont de l'ordre de 20 % quand on est un investisseur.
00:09:55 Donc le nucléaire est totalement hors jeu.
00:09:59 C'est pas une façon de dire qu'on n'est pas capable de faire des centrales. C'est une question d'argent.
00:10:05 Alors là, j'ai dit précédemment, Mme, qu'on n'était plus capable de faire des centrales.
00:10:10 Je suis parti à un second argument.
00:10:13 C'est que ceux qui développent des installations de production des énergies renouvelables,
00:10:26 pour des raisons très capitalistes, je ne dis pas le contraire,
00:10:30 c'est un rendement quasiment immédiat, garanti,
00:10:35 avec une sécurité technique qui amène de la sécurité financière et surtout de la visibilité.
00:10:43 Et donc on a un développement considérable de ces énergies renouvelables
00:10:52 avec des pays qui sont pourtant peu industriels.
00:10:56 Excusez-moi, j'adore le Portugal, mais le Portugal n'est pas un pays de grande tradition industrielle en Europe.
00:11:03 Et aujourd'hui, c'est un des leaders mondiaux en termes de production d'énergie.
00:11:10 Alors ça peut être...
00:11:11 - Un champ d'énergie en quoi ? Sous quelle forme ?
00:11:13 - D'électricité.
00:11:14 - Oui, mais avec quoi ?
00:11:15 - Avec des éoliennes. C'est de l'éolienne.
00:11:17 Le Portugal, leur transition énergétique, c'est essentiellement de l'éolienne.
00:11:22 Si vous connaissez le Portugal, c'est dans les grandes plaines d'Algarve au sud du pays.
00:11:26 Et bien sûr, au sud du pays, beaucoup de photovoltaïques.
00:11:30 Qui s'y retrouve en dernier? Parce que là, il faut des fois poser les chiffres.
00:11:36 Aujourd'hui, dans le dossier du maître d'ouvrage, l'État nous annonce que le mégawatt-heure EPR, c'est entre 3500 et 4500 euros.
00:11:49 OK. Moi, je le garde. Je suis très généreux.
00:11:53 Aujourd'hui, les projets de mes copains de WPD en mer du Nord, sur le lien offshore, c'est 1000 euros le mégawatt-heure.
00:12:04 On est, dès aujourd'hui, dans un rapport de 1 à 5 sur... 1 à 3.
00:12:13 - Excusez-moi. Je ne suis pas un atelier, je suis professeur de l'histoire.
00:12:16 - C'est son problème.
00:12:18 - C'est le problème.
00:12:20 - Donc, on est capable, aujourd'hui, pour un prix 3 fois moins, de mettre en œuvre une production d'énergie qui, en dernier recours, va ménager ce qu'on est tous, c'est-à-dire l'usager.
00:12:36 Parce qu'avant tout, on est des usagers d'électricité.
00:12:39 Et je pense que, comme moi, comme tout le monde, on voit les factures exploser pour deux raisons principales.
00:12:50 Enfin, trois raisons principales.
00:12:52 On a l'équipe production, les coûts de maintenance des centrales nucléaires explosent littéralement.
00:12:58 Rien que le grand carrelage, vous avez peut-être entendu parler, c'était déjà 50 milliards.
00:13:03 50 milliards, c'est l'endettement de l'EDF.
00:13:07 Si on veut comparer...
00:13:09 - C'est bien aussi...
00:13:11 - Oui, mais à ce jour, c'est encore une entreprise privée.
00:13:14 - C'est quand même un marché, hein.
00:13:16 - Oui, mais ils ont quand même déboncé.
00:13:18 J'ai pu constater à Paluel les boulots qu'ils ont faits.
00:13:22 C'est colossal. Je ne dis pas qu'ils n'ont rien fait, mais ça leur a coûté bon nombre.
00:13:26 - Attention, vous allez être nombreux sur Paluel, comme vous le dites, c'est aussi dû à Fogima.
00:13:31 - Non, non.
00:13:33 - Et Guz, c'est une...
00:13:35 - Paluel a démarré en 82.
00:13:38 C'est un peu vieil. Je ne pense pas que vous venez en R16, monsieur.
00:13:41 Et si vous veniez en R16, je pense que vous auriez fait quelques petites ramas dessus.
00:13:45 - En 82, je serais déjà en nucléaire.
00:13:47 - Oui, peut-être, mais une centrale nucléaire, ça a l'âge d'une R16.
00:13:50 Regardons ces objets technologiques.
00:13:52 Donc, beaucoup moins cher, retour sur investissement.
00:13:55 Le problème, c'est où on met ces renouvelables.
00:13:58 Il y a un frère en jeu, mais il est à fond de la merde.
00:14:01 - Il m'a envoyé des taux, et moi, je les mets.
00:14:03 - Voilà.
00:14:04 - C'est...
00:14:05 - Non, mais je vous entends, et je sais qu'il y a des gens qui font n'importe quoi,
00:14:11 qui vont grincer la patte des mers en disant "file-moi 2-3 hectares".
00:14:16 Mais il y a des élus malhonnêtes, il y a des promoteurs d'énergie renouvelable malhonnêtes et incompétents,
00:14:23 mais ce n'est pas pour ça qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain.
00:14:27 - J'ai déjà été trompé.
00:14:28 Alors, juste deux petites précisions par rapport à ce qu'on a vu au début.
00:14:31 La première, c'est que l'État français veut nationaliser EDF parce qu'il explique justement ce problème de rentabilité,
00:14:38 c'est-à-dire que, effectivement, les entreprises privées ne vont pas être trop d'accord pour absorber les coûts,
00:14:45 qui sont quand même très importants.
00:14:47 Voilà.
00:14:49 Alors, oui, j'ai une deuxième, mais j'ai perdu le fil.
00:14:52 Donc, ce que je voudrais surtout, c'est qu'on puisse échanger.
00:14:56 Donc, par rapport à ce qui a été dit, vous avez peut-être des précisions à noter sur le coût, sur tout ça ?
00:15:06 - Moi, j'ai fait 40 ans de nucléaire, c'était que de la maintenance sans arrêt de compte.
00:15:11 Pour l'entreprise.
00:15:13 - Et la maintenance ?
00:15:14 - C'était pour un pur éthique.
00:15:15 - Non, mais sur quoi la maintenance ?
00:15:18 - La maintenance sur quoi ?
00:15:20 - Tout ce qui est dépaché du terrain d'ordre au minimum.
00:15:23 - D'accord.
00:15:24 - Mais par rapport au quoi ? Tout ce qui est secondaire, sur tout ça ?
00:15:28 - La secondaire, elle était mercredi.
00:15:30 - Ah bon ? D'accord.
00:15:31 - Donc, il y avait des précautions avant ?
00:15:33 - Pour le nucléaire, moi, j'ai dit que ça serait sans problème.
00:15:39 Ça serait le secondaire le plus ouvert, tout le monde parlait.
00:15:42 Avec l'airis, évidemment.
00:15:44 - Il y avait quand même pas mal de sécurité pour vous.
00:15:46 - Oui.
00:15:47 Tout le monde ne va pas être loin comme ça, comme dans la mouasse.
00:15:50 - Non, mais les incidents de contamination au secondaire...
00:15:53 - Oui, mais c'est une dernière pompe, ça m'est arrivé aussi.
00:15:55 - Oui, mais aujourd'hui, ça peut monter des sas.
00:15:57 - Oui.
00:15:58 - Le beau séance à souplesse, quand on s'arrange une pompe,
00:16:04 si elle est contaminée, on n'a pas le bon sens.
00:16:06 - Oui, mais aujourd'hui, ça peut les monter.
00:16:07 - Oui.
00:16:08 - C'est ça le drame.
00:16:09 - Oui, c'est ça.
00:16:10 - Vous le savez.
00:16:11 Moi, j'étais rassuré.
00:16:12 Mais aujourd'hui, tu as des gamins, le DMP...
00:16:13 - Non, mais ça, ça m'est arrivé aussi.
00:16:15 Moi, j'ai travaillé avec des chars d'AZ, des paparazzis,
00:16:17 il y avait 40, 50 enfants, qui sont allés là-dedans.
00:16:20 Parce que maintenant, il y a des jeunes de 20, 25 ans,
00:16:22 c'est pas pour leur approcher.
00:16:23 C'est tout pareil.
00:16:24 - Ah oui, c'est tout pareil.
00:16:25 - Donc autrement dit, est-ce que, oui ou non,
00:16:28 il y a une perte, aujourd'hui, comme le disait Guillaume,
00:16:30 de la séance ?
00:16:31 - Oui, ça c'est sûr.
00:16:32 - Ça, je suis là pour parler.
00:16:34 - Tu veux dire que le problème, c'est que,
00:16:36 soit toi, tu es à travers les chars de temps,
00:16:39 moi, j'ai travaillé aussi.
00:16:41 Et il y a, comment on dit, à une époque,
00:16:46 qu'à sa vie, tuteur à des jeunes,
00:16:48 pour leur apprendre en deux ans.
00:16:50 C'est fini, depuis des années, on n'accouple plus aux jeunes.
00:16:54 C'est fini, quoi.
00:16:57 - Et les jeunes, il reste plus.
00:17:00 - Tu voulais dire ?
00:17:01 - Oui, je voulais profiter, justement,
00:17:03 parce que moi, ça fait des décennies
00:17:05 qu'on est dans des règles publiques,
00:17:07 où on est convaincu que le nucléaire,
00:17:09 c'est une chose qui ne nous convient pas
00:17:11 pour des raisons sociales, économiques, environnementales.
00:17:14 - Et monsieur Poulibé ?
00:17:16 - Ce que j'aimerais, surtout, puisque vous êtes là,
00:17:19 en général, dans ces réunions-là,
00:17:21 les seules personnes qui contredit,
00:17:23 c'est parce que les éoliennes ne sont pas belles,
00:17:25 comme vous l'avez dit.
00:17:26 - Ah oui, oui, oui, je suis là pour...
00:17:28 - Monsieur Javier, je voudrais que vous preniez 5 minutes
00:17:30 pour nous expliquer quelle est la pire chose
00:17:33 que vous pouvez faire aujourd'hui.
00:17:35 - Et bien, on a dit le nucléaire, déjà.
00:17:37 Vous avez 56 réacteurs en France, je suis d'accord.
00:17:40 Ils ne servent pas qu'à la France.
00:17:42 Le nombre est approfondi.
00:17:44 Donc c'est aussi un gain d'argent pour la France.
00:17:47 - On en achète aussi.
00:17:49 - On en achète aussi, mais on en a pas beaucoup.
00:17:51 - Vous avez une encore ?
00:17:53 - Non, mais ça va trop tard.
00:17:55 - Il y a quand même un problème.
00:17:57 - Qu'est-ce qu'il y a dans le nucléaire ?
00:17:59 - Attendez, on va s'écouter, quand même.
00:18:01 Parce que, voilà, pour moi, c'est intéressant
00:18:03 que des gens aussi puissent s'exprimer
00:18:05 avec des opinions différentes.
00:18:07 - Allez-y, vous.
00:18:09 - Si vous voulez, le problème de ce nucléaire en sécurité,
00:18:15 il est extrêmement important.
00:18:18 Vous avez une centrale nucléaire,
00:18:20 c'est à peu près 150 km de tuyaux,
00:18:23 c'est à peu près 30 000 vannes, etc.
00:18:26 C'est à peu près 5 000 appareils
00:18:28 qui sont branchés dessus.
00:18:30 Comment voulez-vous assurer,
00:18:32 comme le font les gens d'EDF,
00:18:34 qu'il n'y a pas de problème à attendre
00:18:37 que tout a été pensé, etc.
00:18:39 Ça n'a pas été pensé globalement.
00:18:42 On a lancé des choses au fur et à mesure.
00:18:45 On les a lancées, on les a fait marcher.
00:18:48 Ça posait un problème, je pense,
00:18:50 quand on a vu cette tour de refroidissement.
00:18:53 Là, à ce niveau-là, il y a beaucoup de problèmes en ce moment.
00:18:56 C'est-à-dire qu'il y a des colmatages
00:18:58 de tuyaux à l'intérieur, des tours d'aération,
00:19:01 parce qu'on utilise, alors, du bord,
00:19:04 enfin, il y a du bord qui est mis,
00:19:07 du produit chemin, etc.
00:19:09 - Le bord, c'est uniquement dans le crémeux.
00:19:11 C'est uniquement dans le sac du crémeux, le bord.
00:19:13 - Oui, justement.
00:19:14 Et quand il y a des évacuations,
00:19:16 des excès de chaleur,
00:19:18 les tuyaux sont affectés par ça.
00:19:20 L'eau qui repart en tant que vapeur,
00:19:23 on essaie de la purger de ces éléments.
00:19:26 - Il y a des gros fustes qui se passent
00:19:28 au niveau de la plage à bois.
00:19:30 - Oui. Alors, un autre problème,
00:19:32 quand on rencontre ce genre de problèmes,
00:19:35 on rencontre...
00:19:37 Alors, on essaie de baigner ces problèmes-là
00:19:39 en introduisant d'autres produits chimiques
00:19:41 pour neutraliser les problèmes,
00:19:43 mais on crée d'autres problèmes.
00:19:45 En fin de compte, on a petit à petit
00:19:47 un nombre de problèmes très importants
00:19:50 et de produits chimiques qui se déversent,
00:19:52 qui sont des vrais problèmes
00:19:56 et auxquels les ingénieurs n'ont pas pensé
00:19:59 dès l'origine.
00:20:00 En fin de compte, on a fait décoller un avion,
00:20:03 on ne sait pas trop comment on va marcher
00:20:06 après l'atterrissage, mais on...
00:20:08 - Parce qu'il n'y a pas de piste.
00:20:10 - Et on veut une piste.
00:20:12 - Pour le rechercher, c'est-à-dire...
00:20:14 - C'est clair, ça a eu 10 ans, 20 ans,
00:20:16 maintenant on est arrivé sur 40 ans,
00:20:18 on rencontre d'autres problèmes.
00:20:20 - Attendez, il y a un problème.
00:20:22 Si tout à l'heure, tu parlais du problème
00:20:25 qu'il fallait 40 minutes pour le switcher.
00:20:31 - Pour le switcher.
00:20:33 - Oui, c'est ça.
00:20:34 Et que pour le nucléaire, c'était quasi immédiat.
00:20:36 En réalité, ce n'est pas tout à fait ça.
00:20:38 Le nucléaire, il monte en charge doucement.
00:20:41 Il a été prévu à l'origine, je le sais,
00:20:43 parce que quand j'étais à la clé de Panuel et de Panvy,
00:20:48 je déjeunais avec un collègue d'EDF
00:20:51 qu'on a fini par se connaître,
00:20:53 et il était chargé de la sécurité.
00:20:58 C'était un corbeillis qui avait fait des diplômes
00:21:07 longs comme le bras,
00:21:09 et qui avait la connaissance de son métier.
00:21:13 Donc il disait au calculette de son groupe
00:21:17 qu'il voulait faire des modifications de sécurité.
00:21:21 Ces modifications de sécurité lui étaient refusées
00:21:24 en disant "mais tu rigoles, c'est trop cher".
00:21:27 Alors il a dit à son collègue "tu me l'écris".
00:21:31 "Ah non, non, je te l'écris normalement".
00:21:33 - Il n'y a aucun verbal, mais tout ce qui est écrit,
00:21:35 personne ne veut le lécher.
00:21:36 - Personne ne veut.
00:21:37 Alors parler des travailleurs du nucléaire,
00:21:41 on en a connu.
00:21:44 Il y a un scaphandrier qui est mort il y a quelques années.
00:21:49 Il est mort parce qu'il devait rester quelques minutes
00:21:54 dans la piscine, et il devait y avoir un vibreur,
00:21:58 mais quand on travaille on n'entend pas forcément ces trucs-là.
00:22:01 - C'est un tondeur.
00:22:02 - Il devait y avoir des flashes rouges dans l'eau.
00:22:06 Alors qu'est-ce qu'ils avaient utilisé ?
00:22:08 Ils avaient utilisé une rallonge,
00:22:11 une simple rallonge de ménage,
00:22:13 avec le reste qui était dans la piscine.
00:22:16 Et il y a un type, un ouvrier qui passait dans le couloir,
00:22:20 qui dit "chic, j'ai justement besoin d'un truc comme ça".
00:22:23 Il l'a dégraffé, il ne pensait pas à mal,
00:22:25 et il l'a emmené.
00:22:26 Et l'autre, il est resté trop longtemps dans la piscine.
00:22:28 Tu te souviens du gars d'hier ?
00:22:30 Il est mort.
00:22:31 Et évidemment, ce ne sont pas des employés de DFC,
00:22:35 ce sont des sous-tentants.
00:22:36 - C'est des passagers.
00:22:37 - C'est des gens bénévoles.
00:22:38 - Comme ça, ils ont perdu le...
00:22:40 - Et ils avaient des dosimètres.
00:22:42 Alors, quand ils avaient une surcharge en dose,
00:22:46 on les faisait travailler dans d'autres branches d'activité,
00:22:50 chimiques et autres.
00:22:51 Bon, ces gens-là, qu'est-ce qu'ils faisaient ?
00:22:55 Ils avaient besoin de fric,
00:22:57 ils gagnaient beaucoup sur les déplacements,
00:22:59 ils allaient d'une centrale à l'autre,
00:23:01 ils ne mettaient pas leur dosimètre.
00:23:03 - On n'a plus le prix maintenant.
00:23:06 - Ah, pas maintenant ?
00:23:07 - Oui, je pense pas.
00:23:08 - A l'époque, c'était plus cher.
00:23:10 - Celui qu'on avait connu, il faisait ça.
00:23:12 Il voulait gagner du fric.
00:23:14 Oui, maintenant, on fait le bien, ça se voit.
00:23:16 Mais ces gens-là, donc, étaient des victimes, effectivement.
00:23:22 Mais il y avait de leur faute.
00:23:23 Et moi, je le vois aussi au niveau chimique,
00:23:25 des gens qui prennent des doses parce qu'eux,
00:23:29 parce qu'ils ont besoin de bouffer,
00:23:31 parce qu'ils préfèrent prendre un risque personnel
00:23:35 pour que leur famille puisse avoir une...
00:23:37 - Moi, je vais vous dire,
00:23:38 moi, j'ai commencé à chaud dans les Ardennes, en 78-80.
00:23:42 Et dans ce temps-là, c'était pour le safimo,
00:23:44 c'était le stylo au dosimètre.
00:23:46 Donc, je faisais de 0 à 200.
00:23:48 Moi, je sortais en fin de journée,
00:23:50 la lèvre, la pression, elle était plus de 200.
00:23:54 Donc, ça, c'était...
00:23:56 - Et c'est le truc du pré-summe.
00:23:58 C'est ça qui a un jus avec le duper,
00:23:59 parce que moi, j'interviens au pré-digresse.
00:24:01 Moi, c'est le truc qui me réveille le plus.
00:24:03 C'est que vous, monsieur,
00:24:04 j'espère que vous êtes en bonne santé,
00:24:06 rien de plus inégalitaire que l'irradiation.
00:24:09 Parce que ça se trouve, vous avez des copains,
00:24:11 des collègues de votre génération
00:24:14 qui ont développé des patouilles.
00:24:16 Et ça, on peut pas le prévoir.
00:24:18 - Moi, je m'excuse,
00:24:19 je connais des collègues de mon entreprise.
00:24:21 Je connais son marco,
00:24:23 ils ont pris de l'effort que d'autres.
00:24:25 Malheureusement, ils en avaient trois,
00:24:26 ils sont tous décédés.
00:24:27 - Ben oui, moi, j'ai connu des gens
00:24:29 qui étaient...
00:24:30 qui restent à Bredouane ou à Miroir.
00:24:33 - Ben oui, Benin, Miroir, toute sa compagnie est morte.
00:24:36 - Oui ?
00:24:37 - Oui, et lui, il a des nodules au poumon.
00:24:39 Bon, mais le gros problème,
00:24:41 dans la centrale, il y a quand même...
00:24:43 Bon, il faut parler dans la sécurité de la centrale.
00:24:46 Il y a des émissions de la centrale,
00:24:48 de produits radioactifs.
00:24:49 Il y a donc le tritium.
00:24:53 C'est de l'hydrogène radioactif,
00:24:55 c'est de l'eau...
00:24:57 Oui, c'est de l'hydrogène radioactif, c'est du H3.
00:24:59 Alors, il a tendance à devenir du H2
00:25:01 pour se débarrasser de la radioactivité excédentaire.
00:25:06 Et seulement, c'est une émission de rayons bêta.
00:25:10 C'est-à-dire que c'est une...
00:25:12 C'est une émission pas très importante.
00:25:15 Autrement dit, vous avez une flaque d'eau truciée sur une plage,
00:25:19 un gamin peut courir dessus,
00:25:20 ça ne pénétrera pas sa peau, il sera...
00:25:22 - Mais il faut bien arrêter le...
00:25:25 - Mais il reste puir.
00:25:28 - C'est une lingère.
00:25:29 - Vous avez...
00:25:31 Ça monte, ça part dans l'atmosphère,
00:25:33 ça redescend et il le respire.
00:25:36 Et à ce moment-là, on a des radicaux libres dans le corps.
00:25:40 Les cellules du corps, elles sont invides d'eau.
00:25:44 Donc elles vont s'attraper de l'eau truciée.
00:25:47 L'eau truciée, elle dure dans le corps...
00:25:50 Alors, la durée de vie du tritium,
00:25:52 la demi-vie du tritium, c'est 10 ans et demi.
00:25:55 Mais dans le corps, elle reste à peu près 500 jours,
00:25:59 un peu plus de 500 jours.
00:26:01 Quand elle se trouve, elle va sur un radical libre,
00:26:06 le H qui se balade va se positionner à l'intérieur du corps
00:26:11 dans une cellule.
00:26:14 Une cellule, ça fait à peu près 3 microns.
00:26:16 Quand on dit que la radicalité de l'état, elle est douce,
00:26:20 c'est-à-dire qu'elle est peu puissante,
00:26:23 elle va se déposer à 1,5 micron de sa force.
00:26:28 Donc si vous avez cet hydrogène qui s'est fixé dans une cellule,
00:26:33 la cellule, c'est comme un sac de plage, si vous voulez.
00:26:36 L'ADN à l'intérieur de la cellule,
00:26:38 c'est comme si vous mettiez un chapiteau de cire
00:26:40 qu'elle intermite dans un sac de plage.
00:26:43 Donc vous le pressez comme il est pas permis.
00:26:46 C'est ce qui se passe.
00:26:47 L'ADN fait à peu près 1,5 m pour 1,5 micron,
00:26:51 c'est-à-dire à peu près 3 microns de capacité de la cellule.
00:26:59 Autrement dit, l'hydrogène qui se trouve à l'intérieur de la cellule,
00:27:03 quand il va déposer sa charge, il la dépose à l'intérieur de la cellule
00:27:07 et il coupe l'ADN parce que là, il est assez puissant pour ça.
00:27:11 Et quand il coupe l'ADN, qu'est-ce qui se passe ?
00:27:14 En général, le corps est très bien fait, il se répare assez facilement.
00:27:19 Dans à peu près 70% des cas.
00:27:21 Dans 30% des cas, il ne se répare pas bien.
00:27:24 Alors ça peut donner lieu à des mutations,
00:27:26 ça peut donner lieu à des tas de choses de ce genre-là.
00:27:30 Autrement dit, on n'est pas égaux.
00:27:33 Et celui qui s'est attrapé une dose,
00:27:36 il était dans la mauvaise cellule,
00:27:38 et lui peut être dans un mauvais état,
00:27:40 il est physiquement vieux, il est fatigué, etc.
00:27:44 Et ça peut déclencher ou des mutations ou des cancers.
00:27:47 Et quand ça démarre...
00:27:49 Alors c'est pour ça que ces histoires de doses dont on nous parle,
00:27:52 en Europe, ça c'est une chose sur laquelle je tenais à insister.
00:27:57 On vous dit, par exemple à Fukushima, avant la catastrophe,
00:28:03 c'était 500 Bq, c'est des unités de radioactivité,
00:28:09 bon, 500 Bq par kilo ou par litre de poisson, etc.
00:28:16 De 500 kg, dès qu'on a eu la catastrophe, c'est passé à 6000.
00:28:20 Autrement dit, en toute simile, vous pouviez bouffer, c'était bien.
00:28:23 Avant, à 500, ça commençait à devenir mauvais.
00:28:27 Alors, qu'est-ce que faisaient les gens qui étaient affectés par ce truc-là ?
00:28:33 Ils mélangeaient du mauvais et du bon.
00:28:36 Quand c'était du mauvais, vous savez, vous pouviez courir sur une nappe de charbon allumée,
00:28:43 il y a des clubs de cadres qui testent leur virilité avec ça,
00:28:49 ils font 10 m sur une croix, c'est un truc petit,
00:28:52 ils se brûlent un peu l'été mais pas beaucoup.
00:28:54 Mais vous en prenez un et vous le bouffez, qu'est-ce qui se passe ?
00:28:58 - On le saute. - Ben voilà.
00:29:00 Et bien c'est la même chose.
00:29:01 Autrement dit, quand on vous parle de doses,
00:29:04 on exclut ce genre de problème, et cependant, ce genre de problème, il est là.
00:29:09 Et quand on regarde les taux de cancer à proximité de centrales nucléaires,
00:29:16 on revient à ce que vous avez dit.
00:29:19 - Sophie, tu voulais dire quelque chose par rapport à ça, la notion de risque, de déchet ?
00:29:24 - Oui, il y a beaucoup de choses qui ont été dites,
00:29:26 mais on peut passer, oui, oui, refaire une petite présentation.
00:29:30 - Alors, je tiens à rappeler qu'on était invité à cette réunion des gens d'EDF et d'EFRTE,
00:29:36 qui ne sont donc pas venus.
00:29:39 Et donc Normand Biénergie aussi, ils ne sont pas venus.
00:29:43 Moi, j'attendais à ce qu'effectivement, il y ait des gens qui expliquent aussi,
00:29:47 bien évidemment, l'intérêt de la relance du programme électronique nucléaire.
00:29:53 Moi, je m'attendais à ce que ces gens soient présents, et je trouve que c'était intéressant.
00:29:57 Mais manifestement, voilà, ils ne sont pas venus.
00:30:01 Je le regrette. Je pense que certains en trouvent le regret aussi.
00:30:05 J'en suis évidemment tout à fait désolé, et j'aurais préféré qu'ils soient là.
00:30:11 Donc voilà.
00:30:13 - Le débat public général n'est pas remarquable par son aspect démocratique,
00:30:19 quel que soit le débat public.
00:30:21 - Mais voilà, ça permet aussi à tout le monde de pouvoir s'exprimer.
00:30:25 - Il y a eu beaucoup de débats publics.
00:30:27 - Donc c'est bon, là, je te passe ça ?
00:30:29 - Alors, avant de recommencer, moi, je vais vous faire un petit focus sur les déchets et les risques
00:30:34 qui, moi, à mon avis, sont deux thèmes qui pourraient disqualifier le nucléaire.
00:30:39 Et donc, je veux bien que tu reviennes, celle d'avant.
00:30:42 Avant de démarrer, voilà, je voudrais rappeler que quand on prend la quantité d'énergie produite dans le monde,
00:30:48 l'énergie pour les transports, pour se chauffer, pour cuisiner,
00:30:53 nos besoins à nous, mais aussi les besoins des entreprises.
00:30:56 Sur 100% d'énergie, il y a à peu près 20%, tu as dit un peu plus tout à l'heure,
00:31:01 1%, 20% d'énergie électrique.
00:31:05 Sur cette énergie électrique, ces 20%, on retrouve à peu près 2% d'électricité produite par le nucléaire.
00:31:14 Alors, j'ai trouvé 2 et 4%, mais en général, je...
00:31:17 Voilà, j'ai pu, dans les documents que j'ai consultés, j'ai trouvé que c'était autour de 2%.
00:31:22 Ce qui veut dire que, pour fabriquer ces 2% d'électricité d'origine nucléaire,
00:31:29 on a besoin d'environ 450 réacteurs au niveau mondial.
00:31:32 Tu as dit un petit peu moins tout à l'heure, mais...
00:31:34 - 438. - 438.
00:31:36 Si réellement le nucléaire est une solution d'avenir, pour le climat, par exemple,
00:31:43 on devrait augmenter cette part d'électricité dans l'énergie mondiale
00:31:48 et la faire passer, par exemple, à 50%, voire 100%.
00:31:52 Mais à ce moment-là, on voit bien que ce n'est pas possible,
00:31:55 parce que s'il faut 438 réacteurs pour fabriquer 2% de l'énergie mondiale,
00:32:01 combien en faudrait-il pour ne serait-ce que monter à 50% d'électricité nucléaire ?
00:32:09 On voit bien que ce n'est pas possible pour 2 raisons.
00:32:12 1, les gisements d'uranium ne seraient pas suffisants,
00:32:16 et 2, on voit bien le risque que ça fait peser, moi j'ai envie de dire, sur le vivant général.
00:32:22 En ce qui concerne les déchets, contrairement à une idée reçue,
00:32:27 le nucléaire produit beaucoup de déchets et de pollution.
00:32:30 Quand on prend tout le cycle du nucléaire, c'est-à-dire de l'extraction de l'uranium,
00:32:34 à sa mise en décharge.
00:32:36 Il y a différentes sortes de déchets, ça va de déchets, des pièces qu'on a changées,
00:32:42 des gants, du matériel des travailleurs, des dravats, etc.
00:32:46 C'est aussi le traitement du combustible usé.
00:32:49 Une partie de ce combustible usé est retraitée, enrichie, réutilisée, mais une seule fois.
00:32:55 Après, ça devient les déchets ultimes, c'est-à-dire ces déchets qu'il faut mettre en attente dans les piscines
00:33:03 pour en baisser le taux de radioactivité, puis ils sont vitrifiés et stockés.
00:33:08 Les centres de stockage, il y a Soulen dans l'Aube,
00:33:13 la Hague chez nous dans le Cotentin, en Normandie,
00:33:16 Cadarache dans les Bouches-du-Rhône, Marcoule dans le Gard,
00:33:20 non, Marcoule c'est en Ardèche, et Pierre-Lade dans le Gard.
00:33:24 Alors, comme ces centres de stockage de déchets,
00:33:30 on l'a là-dessus, de déchets arrivent à saturation,
00:33:35 l'ANDRA, qui est l'organisme officiel qui s'occupe de cette partie-là,
00:33:41 donc de la gestion des déchets, a envisagé de construire,
00:33:45 alors on ne dit plus un décharge, on dit un laboratoire, c'est mieux,
00:33:49 un laboratoire à Burg, c'est une région qui se situe entre la Haute-Marne et la Meuse,
00:33:56 à chaque de ces deux départements.
00:33:58 Donc, il est prévu d'y entreposer à peu près 100 000 m3 de déchets
00:34:03 de haute et moyenne activité, dans 300 km de galeries, à 500 m sous terre.
00:34:10 Le coût estimé de 25 à 35 milliards, et 270 hectares d'impactés en surface.
00:34:20 Les risques, alors des incendies souterrains,
00:34:27 ce que Serge a expliqué avec la production d'hydrogène extrêmement inflammable,
00:34:32 et quand c'est évidemment, vous verrez la photo après,
00:34:36 tout ça c'est conditionné dans ce qu'il appelle des colis,
00:34:39 dans des espèces de grands couloirs, 500 m de profondeur.
00:34:43 Les risques de dégagement de chaleur obligent à avoir une ventilation permanente,
00:34:50 une ventilation permanente de toutes ces canalisations,
00:34:55 où sont stockés les déchets.
00:34:58 Imaginons qu'une panne peut arriver, une coupure de courant,
00:35:01 une panne, un ventilateur.
00:35:04 A chaque état, de toute façon, les risques d'incident, voire d'accident, on les retrouve.
00:35:10 Il y a des rejets en surface, alors des fumées, des poussières, de la radioactivité,
00:35:15 des menaces sur l'isoterraine, et puis c'est au côté de la réversibilité.
00:35:20 Quand des déchets vont être stockés à 500 m de profondeur,
00:35:25 et qu'on sait que c'est quasiment des petites bombes à retardement
00:35:29 avec ce dégagement d'hydrogène, donc là vous voyez ça là,
00:35:33 est-ce qu'on va pouvoir réellement récupérer ces déchets,
00:35:38 le côté irréversible de la récupération de ces déchets ?
00:35:42 Vas-y, tu peux passer.
00:35:44 Les nuisances de ce centre d'entreposage des déchets d'allure,
00:35:48 évidemment déforestation, la forêt du Boileau-Jus va...
00:35:54 Ils ne peuvent pas rentrer par-dessus, c'est bon ?
00:35:58 Ils vont replanter les paysages, mais là ils vont rouler une place de 2000 maraîchers.
00:36:06 Il y a quand même une forêt avec tout son écosystème qui est détruite,
00:36:09 même si vous replantez, il faut quand même des années, des années, des années pour vendre.
00:36:13 L'artificialisation des sols, et là j'attire votre attention,
00:36:16 le gouvernement français s'est engagé par la loi à un programme
00:36:20 de zéro artificialisation des sols, excepté pour le nucléaire, quand même.
00:36:26 Déviation de route départementale, un afflux de poids lourd conséquent pour amener les déchets,
00:36:32 construction d'un énorme transformateur électrique,
00:36:35 et puis des dégagements dans l'atmosphère, comme je disais, des fumées, des poussières, etc.
00:36:40 En ce qui concerne la sûreté, malgré les mesures de sécurité prises,
00:36:45 évidemment, bien des mesures de sécurité prises, fort heureusement,
00:36:48 l'accident est toujours possible.
00:36:50 Donc là je passe vite, puisque de néant à paris, 1979-1986,
00:36:54 comme Tchernobyl, Three Mile Island et Fukushima.
00:36:58 Mais il y a des incidents en France aussi.
00:37:00 Moi je voudrais attirer votre attention sur cette tempête de 1999,
00:37:04 on a frôlé la catastrophe à la centrale du Blany, près de Bordeaux.
00:37:09 L'enceinte, la digue, la digue n'a pas pu retenir le débordement de la Garonne,
00:37:16 les... comment ça s'appelle ?
00:37:20 Les barres de contrôle.
00:37:21 Les barres de contrôle, enfin bref.
00:37:22 A chaque niveau, à chaque étape de mise en sécurité,
00:37:26 il y a des choses qui ont fonctionné, mais il y a eu des défaillances,
00:37:30 et on a été à deux doigts, de doigt pour doigt réchauffé,
00:37:34 et à deux doigts de la fusion du réacteur.
00:37:37 On a failli faire évacuer tout Bordeaux.
00:37:39 Voilà, c'est ça, c'est les pontes d'anéantition en eau qui étaient...
00:37:43 Les pontes d'aquanisme.
00:37:44 Et ce qui aurait été vraiment dommage,
00:37:46 puisqu'on aurait peut-être eu un problème pour ensuite trouver du vin rouge.
00:37:50 C'est quand même vraiment dommage.
00:37:52 Il y aurait été fluo.
00:37:54 Alors il y a aussi, dans les incidents des fruits de fuite,
00:37:57 le tritium, donc Serge en a parlé,
00:37:59 a tricastin, mais aussi au bûcher et à crevassé.
00:38:03 Donc ça, le tritium, c'est un élément extrêmement dangereux pour la santé humaine,
00:38:09 quand on le retrouve dans des quantités largement dépassant les doses.
00:38:14 Et encore une fois, on attire votre attention sur le fait qu'une dose,
00:38:17 ça ne veut pas dire grand-chose, puisqu'on peut, en cas d'accident,
00:38:20 vous avez vu, Serge vous l'a expliqué à Fukushima,
00:38:22 on peut très bien relever le niveau des doses.
00:38:25 Il n'empêche que ce sont des éléments extrêmement dangereux pour le vivant,
00:38:30 la santé humaine et le vivant en général.
00:38:32 Donc, là encore, la sûreté, comment dire,
00:38:38 il y a des failles dans le système.
00:38:40 Vous parliez, Monsieur, de la maintenance.
00:38:42 Aujourd'hui, 80% des travaux de maintenance sont faits par des sous-traitants.
00:38:46 Il y a environ 160 000 sous-traitants en France.
00:38:49 On parle d'une perte de compétence.
00:38:51 Alors ce n'est pas parce que le travail est confié à des sous-traitants,
00:38:54 c'est parce que c'est les impératifs de rentabilité,
00:38:58 des délais toujours de plus en plus courts,
00:39:01 ont diminué, mais que ce soit le personnel d'EDF qui a perdu aussi en compétence,
00:39:06 que ce soit, vous l'avez bien souligné, par le manque de formation,
00:39:10 le manque de transmission des anciens aux jeunes qui arrivent pour travailler,
00:39:15 le bilan de tout ça, c'est une perte de compétence.
00:39:18 Et donc, ça fait un petit peu peur quand il s'agit de la sécurité de la santé.
00:39:22 Comme pour un arrêt de tranche sur Primeval, il y a 2 000 personnes d'EDF.
00:39:26 Quand on arrête de tranche, on est 5 000.
00:39:29 Il y a 3 000 sous-traitants.
00:39:31 Regardez, c'est 2015, quand ils ont foutu le feu à un condenseur.
00:39:36 Ils n'ont pas inertié à l'arbre.
00:39:39 Moi, je prends des histoires, mais à force de bosser à la climatologie,
00:39:44 je fais 25 ans que je m'occupe du nucléaire,
00:39:46 il y a des opérations de métallurgie qu'on sait faire depuis un siècle.
00:39:50 Ils ont voulu découper des éléments.
00:39:52 On sait que quand on est dans un tel environnement,
00:39:55 il faut mettre un gaz particulier, sinon ça prend feu.
00:39:58 - En plus, c'est la parole qui a fait le feu. - Oui, mais c'est un feu de métal.
00:40:01 - Je suis génie. - Ah, ben oui.
00:40:03 - C'est moi en propriété. - D'accord. Vous êtes un peu diversus.
00:40:06 - Non, non, Heimdall. - Heimdall.
00:40:08 Donc, quand j'ai vu les rapports, c'était les pieds nickelés.
00:40:16 Et je connais bien les inspecteurs de l'ASN, mais on n'en croyait pas.
00:40:21 C'est qu'une série de petites défaillances, de petites incompétences.
00:40:25 Machin, je veux gagner du temps.
00:40:27 Le nucléaire, c'est génial, mais j'ai un petit garçon de 7 ans.
00:40:31 Il est super génial. Je lui donnerai jamais une formule.
00:40:34 Si ça pouvait faire... J'ai l'impression qu'on est face à des belles machines.
00:40:39 Moi aussi, je suis fasciné. J'adore la technique nucléaire.
00:40:42 Mais c'est tellement tendu, et ça demande de la compétence,
00:40:46 du self-control et autres.
00:40:48 J'ai l'impression que c'est plus du tout adapté à notre société
00:40:52 et à la génération qu'on connaît.
00:40:54 - Il y a aussi des délais très courts.
00:40:56 J'ai toujours suivi mon mari.
00:40:58 Mais je me rappelle, il y a 30 ans, on partait sur un marelle tranche,
00:41:05 on partait 4-5 mois. Maintenant, c'est 3 semaines.
00:41:09 - Voilà. - Ça, c'est vrai.
00:41:11 - C'est la vie. - C'est les risques qu'il y a pour le nucléaire.
00:41:14 - Moi, je suis pour le nucléaire. - Avec tout ce qu'on vient de voir.
00:41:17 - Qui a vraiment été brûlé.
00:41:19 - Moi, j'ai été brûlé à Lyon 131 pour ma thyroïde il y a plus de 30 ans.
00:41:25 J'ai été contaminé.
00:41:27 - Alors, pourquoi il y a des pour le nucléaire ?
00:41:30 C'est toi la question.
00:41:32 - Parce que c'est dogmatique, philosophique.
00:41:35 - Parce qu'on est nés avec. Il faut dire ça.
00:41:38 - Il ne faut toujours pas être retenu à la question que j'ai posée tout à l'heure.
00:41:42 - Ah oui, c'est vrai. - Essayez de nous convaincre que...
00:41:45 - Ah non, chacun son opinion.
00:41:47 - Moi, je suis pour les européens.
00:41:50 - Excusez-moi, les copains, je pose...
00:41:53 - Je termine ? - Oui, je termine.
00:41:55 - Je termine et puis je peux lancer des pistes pour le débat.
00:42:02 - On n'a pas le temps.
00:42:04 - Donc, la corrosion sous contrainte, je ne m'y reviens pas.
00:42:07 Et ça, c'est général. Dans tous les réacteurs, dans les 56 réacteurs,
00:42:10 on a ce problème de corrosion sous contrainte. C'est un vrai expliqué.
00:42:13 Et enfin, je terminerai avec le couvert de la cuve de Flamandville.
00:42:17 La SN a demandé qu'il soit remplacé avant 2024.
00:42:21 Moi, ce qui me dit, je pense que le PR Flamandville ne le débarrera jamais.
00:42:25 - Ah non, ça, c'est sûr. - C'est clair.
00:42:27 - Donc, on a mis 20 milliards là-dedans. Il n'y a plus de raison de retard.
00:42:32 Est-ce que vous vous rendez compte que cet argent que l'on investit
00:42:36 depuis des dizaines d'années dans le nucléaire à fond perdu,
00:42:41 c'est une menace sur le vivant ?
00:42:44 Le nucléaire, c'est aussi la société du secret, du silence.
00:42:49 C'est aussi un état, comment dire, policier.
00:42:52 Est-ce que vous ne pensez pas que, pour cet argent qui est investi,
00:42:55 on n'aurait pas eu intérêt à développer d'autres façons plus respectueuses
00:43:00 pour fabriquer du courant ? Et je terminerai avec ça.
00:43:03 - L'isolation est inacceptable.
00:43:06 Il faut qu'on étudie de quelle énergie on a besoin,
00:43:11 de quoi on a besoin et comment on la produit, où on la produit, avec quoi, qui.
00:43:16 Une fois qu'on a établi ça, on voit la sobriété énergétique.
00:43:20 Ça veut dire quoi ? On économise, on fait des économies.
00:43:23 Et il y a des gisements possibles.
00:43:26 Je sois, par exemple, d'une association comme les 7 villes du Cotentin.
00:43:29 Il y a quelques années, elle a fait tout un travail en disant...
00:43:33 Parce que le PR, au départ de Flamanville, c'était 3 milliards et demi.
00:43:36 Avec ces 3 milliards et demi, voilà ce qu'on pourrait faire.
00:43:39 Mais des tas de choses qu'on pourrait faire, développer autrement.
00:43:43 Alors, on a parlé d'éoliennes, mais il n'y a pas que les éoliennes.
00:43:46 Alors maintenant, juste pour les éoliennes, et je terminerai là-dessus.
00:43:49 Vous dites effectivement, les éoliennes.
00:43:51 Alors, des gens disent, ça fait du bruit, c'est gênant, c'est pas beau, c'est pas bon.
00:43:54 Aucune manière de produire de l'énergie n'est complètement satisfaisante.
00:44:00 Il y aura toujours des inconvénients.
00:44:02 Mais on est bien obligés d'avoir des néantions.
00:44:04 On est obligés.
00:44:05 Donc, essayons d'aller au moins pire, j'ai envie de dire.
00:44:09 Quand on voit tous les défauts du nucléaire, que ce soit le gouffre financier,
00:44:13 la menace sur le vivant, nos vies, nos santé, le développement des cancers,
00:44:18 la menace des incidents, des accidents, les surdoses, les fuites...
00:44:23 - Et maintenant, les menaces du nucléaire...
00:44:25 - Il va peut-être mieux avoir quelques éoliennes.
00:44:27 Il va peut-être mieux avoir quelques éoliennes dans le paysage.
00:44:30 - Ça peut être un conflit.
00:44:33 - Justement, juste un petit moment.
00:44:38 Juste un petit moment.
00:44:40 Merci beaucoup, Sophie.
00:44:42 On parle beaucoup d'éoliennes, mais il y a aussi une technologie
00:44:44 qui est très intéressante, ce sont les hydroliennes.
00:44:47 - Mais il y a bien 7 millions...
00:44:49 - Il y a beaucoup de choses.
00:44:50 Mais moi, ce que je voulais dire, c'est...
00:44:52 L'une des raisons, à mon avis, pour répondre à la question
00:44:54 pour laquelle les Français sont majoritairement pour le nucléaire,
00:44:59 c'est parce qu'on a cette culture-là.
00:45:02 - Mais il y a des gens qui en ont l'air, même.
00:45:04 - Voilà. Et je pense que c'est aussi le souci.
00:45:07 C'est ce que je disais au Paris-Normandie.
00:45:10 Quand tout le monde pense pareil, plus personne ne pense vraiment.
00:45:15 C'est-à-dire que...
00:45:17 Et puis, d'autre part, quand on mobilise les crédits de recherche,
00:45:20 tous les crédits de recherche, quand on les mobilise pour le nucléaire,
00:45:23 ça veut dire que ces crédits de recherche, on ne les met pas ailleurs.
00:45:26 - On les siphonne. - Voilà.
00:45:28 - On ne peut pas en faire une. - Et pour moi, c'est la raison.
00:45:31 Par exemple, j'ai vu des documents d'EDF sur le coût de l'éolien
00:45:35 par rapport au nucléaire, et je vois des surcoûts.
00:45:38 C'est-à-dire que j'ai quand même l'impression, dans ce débat,
00:45:41 et après tout, qu'on soit pour la sortie du nucléaire
00:45:44 ou pour la reprise du programme électronucléaire,
00:45:47 je trouve qu'il y a beaucoup de mauvaise foi, de part et d'autre.
00:45:50 Mais en fait, je trouve que Sophie a bien résumé,
00:45:53 il faut regarder, je trouve, le risque qui est inhérent à une technologie.
00:45:57 Et en tout cas, moi, mon sentiment, je voudrais juste là-dessus,
00:46:00 puis je terminerai, je demanderai à Sarah d'intervenir sur d'autres aspects,
00:46:04 sur peut-être la construction d'une nouvelle histoire.
00:46:07 Mais j'ai quand même l'impression qu'avec le nucléaire,
00:46:10 on ressemble un petit peu à Icard avec des ailes en 5 qui s'approchent du soleil.
00:46:14 Et quand j'entends des gens nous parler de fusion, etc.,
00:46:17 quand on voit toute l'énergie qu'il y a besoin,
00:46:20 quand on entend parler de thorium, alors qu'il faut déjà une centrale
00:46:23 pour amorcer tout ça, enfin bon, bref, il faut une énergie considérable,
00:46:26 voilà. J'ai aussi l'impression, quand je regarde les programmes électronucléaires
00:46:31 aujourd'hui, que c'est des faits d'État qui ne sont pas toujours très démocratiques.
00:46:35 La Chine, par exemple, ils vont se lancer dedans.
00:46:37 Mais je ne sais pas qui disait, c'est quoi Sophie, par rapport au fait,
00:46:40 c'est de l'énergie qui vient du militaire aussi.
00:46:42 C'est-à-dire que c'est pareil, c'est une logique un peu antidémocratique.
00:46:46 Est-ce qu'en France, on a débattu de la question de l'eau et de l'air ?
00:46:50 Jamais. Ça a été posé, effectivement, par de Gaulle après la guerre.
00:46:55 Et il y avait ce besoin d'indépendance énergétique.
00:46:59 Non, non, non, c'était pour avoir une bombe atomique.
00:47:02 Oui, oui, je suis d'accord.
00:47:03 Il y a un gros bobard.
00:47:04 Non, mais je suis d'accord sur le commencement.
00:47:07 Mais après, ça a été quand même le besoin d'être indépendant sur le plan énergétique.
00:47:12 Dans le premier temps, je suis d'accord.
00:47:13 Et de badigeonner.
00:47:14 Voilà. Non, non, non, mais c'est une industrie qui vient du militaire.
00:47:18 Ça, c'est clair. En tout cas, moi, je pense qu'il y a un aspect culturel,
00:47:24 et effectivement, ce n'est pas simple de faire la bascule.
00:47:28 Mais il semblerait que les autres pays, on est quand même un des rares pays au monde,
00:47:33 avec la Chine et l'Inde, à continuer de fabriquer les centrales.
00:47:37 La question qu'il va falloir se poser, c'est pourquoi les autres, ils arrêtent ?
00:47:40 Il y a une autre question. Il y a un rapport d'Allemagne.
00:47:43 Oui.
00:47:44 Il y a encore des rapports de l'UPR.
00:47:45 Oui, il y a encore des rapports de l'UPR.
00:47:47 C'est un plan de fond.
00:47:49 Je pense que la Chine, c'est quelque chose de transitoire.
00:47:53 Malgré le fait que c'est une grosse fabrication qu'ils font actuellement,
00:47:58 ils ont fait un énorme programme d'énergie renouvelable. Enorme.
00:48:02 Avec quoi ? Avec l'éolien ?
00:48:06 L'éolien, le solaire.
00:48:08 L'éolien, le solaire. Et tout un cocktail de solutions.
00:48:12 C'est leur avenir, ils le bâtissent.
00:48:15 La Chine.
00:48:16 Ils le bâtissent sur le rouge.
00:48:17 Sur le baril de Troyes d'Or.
00:48:18 Et ils le disent bien, le nucléaire est transitoire.
00:48:22 Et là, c'est une autre chose.
00:48:24 Je suis d'accord.
00:48:25 Mais Macron n'est pas au courant de ça.
00:48:27 Ah non, mais Macron, c'est autre chose.
00:48:30 Alors, je suis d'accord avec ce que vous disiez tout à l'heure.
00:48:33 Le nucléaire est apparu en France.
00:48:37 Il est apparu lorsque de Gaulle a fait son petit caca nerveux et a voulu s'abombrer.
00:48:43 Voilà.
00:48:44 Et Julio Curi, en juillet 1945, avec son organisme, le CEA, a fait la conception de sa bombe et de ce qui lui a permetté.
00:49:01 Ce qu'il voulait, c'était du plutonium.
00:49:04 Le plutonium qui est un déchet d'une centrale nucléaire.
00:49:07 Voilà.
00:49:08 C'est l'objet de la centrale.
00:49:11 Bravo. Compliment. C'est rare quand j'entends ça, mais compliment, monsieur.
00:49:14 Je suis physicien.
00:49:15 C'est fait de quoi que vous parlez ?
00:49:17 C'est énorme.
00:49:19 Tout découle de ça.
00:49:21 Et tout découle de ça.
00:49:22 Et le militaire est la mère... Enfin, c'est plutôt l'inverse.
00:49:27 Le civil, c'est la mère du militaire.
00:49:30 Pourquoi les Iraniens disent qu'ils veulent des centrales civiles ?
00:49:35 Parce que le déchet du plutonium leur permettra d'avoir des bombes.
00:49:41 Et parce que le plutonium est quelque chose qui... Je vais prendre une mauvaise image, une rancide.
00:49:48 Comme le beurre que vous collez dans un frigo, laissez-le un mois là-dedans, vous essayez de le remanger, ce n'est pas très bon.
00:49:55 C'est pareil.
00:49:56 Le plutonium, au fur et à mesure qu'on le guérit, il fabrique des sous-produits, par exemple l'anilicium 149,
00:50:05 qui est un produit qui le rend beaucoup moins fissible.
00:50:08 Donc, il devient impropre à la consommation.
00:50:11 Donc, quand vous mettez du plutonium dans des bombes atomiques ou à l'hydrogène,
00:50:16 ces bombes, au bout de 4 à 5 ans, il faut retirer le plutonium qui est dedans, le balancer en décharge, et ça part comme ça.
00:50:24 C'est ce qui se fait à l'usine de Vailleduc à côté du Jardin.
00:50:27 Voilà, exactement.
00:50:28 C'est là où il faut que la centrale...
00:50:30 Et il faut le renouveler. Et ça permet de renouveler.
00:50:33 Alors, on a dit que la France a choisi le nucléaire.
00:50:38 Jamais elle n'a choisi. De Gaulle a pris le sabot.
00:50:43 De Gaulle à cause de son catamaran.
00:50:45 Et ensuite, Pompidou était en train de mourir.
00:50:49 Et on lui a arraché des signatures sur son lit de mort.
00:50:52 Et on a... Le programme électronucléaire français a démarré de là, sans la moindre consultation populaire.
00:51:00 Ensuite, on a fait croire aux Français, on a choisi le nucléaire.
00:51:04 Parce que qu'est-ce qu'on s'est dit ?
00:51:06 Le nucléaire, il fabrique du plutonium pour la bombe,
00:51:11 mais on en chauffe les petits oiseaux avec les deux tiers du nucléaire,
00:51:15 mais on chauffait les oiseaux avec tout le reste.
00:51:18 On s'est dit, au fond, si on faisait de l'électricité,
00:51:21 puisque dans une brouilleur on peut la mettre sur le gaz,
00:51:24 on peut la mettre sur toute sorte de... le "sulfur", etc.,
00:51:30 on va faire le nucléaire civil.
00:51:33 Ok. Mais le nucléaire civil, alors le problème...
00:51:38 Moi je ne vais pas... Au niveau sécurité, il y a une paroi à l'intérieur du centre de primaire,
00:51:45 vous avez une paroi, et la paroi, elle est mince, elle est très mince.
00:51:50 C'est les plaques d'acier qui sont soudées, les reflets, etc.
00:51:55 Ces plaques d'acier sont minces, et elles sont bombardées par des flux de neutrons.
00:52:01 Alors là, je peux vous dire que des flux de neutrons sur une enveloppe métallique,
00:52:09 elles changent la nature du métal.
00:52:11 Et c'est la raison pour laquelle le type avec qui je déjeunais à chaque fois quand j'allais à la clé,
00:52:18 il disait qu'il y avait un surveillant, me disait "J'ai été l'un des créateurs de Fessenheim".
00:52:25 Et on avait fixé la date de fin de vie de Fessenheim à 25 ans.
00:52:33 Elle était portée à 40, ça a marché, parce qu'il prenait des précautions.
00:52:37 Il dit "Parce que le bombardement neutronique sur la cuve est un bombardement qui change la cristallographie du métal,
00:52:43 d'ailleurs le métal devient plus dur et plus cassant".
00:52:47 Entre-dans dit, s'il y avait des mouvements dans le sol, ce qui est un peu le cas,
00:52:51 il y a eu du côté de Fessenheim, au Moyen-Âge, fin du Moyen-Âge, un petit tremblement de terre,
00:52:59 et il y a eu des milliers de morts dans le secteur, jusqu'à là.
00:53:06 Donc, c'est pas neutre.
00:53:08 Et donc, ça s'appelle en physique la fluence, ce fluide neutron.
00:53:12 Donc, on faisait fonctionner les réacteurs nucléaires, ce qu'on veut dire en base,
00:53:19 c'est-à-dire au minimum, de façon continue.
00:53:23 Donc, en fait, quand on dit qu'un réacteur nucléaire va démarrer à la seconde, etc.,
00:53:27 premièrement, il n'attrape pas sa pleine puissance à toute vitesse, c'est pas vrai.
00:53:31 Il met du temps en aucun régime.
00:53:33 Parce qu'on dit que le travail en base, si on arrose de neutrons une surface métallique
00:53:41 et qu'on la fait varier, alors on la fatigue énormément, beaucoup plus.
00:53:45 Et là, on ne maîtrise plus rien.
00:53:47 En base, on arrive encore à contrôler à combien la crystallographie est abîmée
00:53:53 au fur et à mesure du temps.
00:53:55 Et on peut calculer, sauf que quand on a une vieille bagnole qu'on fait rouler,
00:54:00 on finit par gagner pas mal d'argent quand elle roule, même si elle pollue un peu,
00:54:04 parce qu'on a pas... on fait l'économie d'une vieille 203 ou 204 plutôt,
00:54:10 qui roulait comme ça.
00:54:12 Je connais quelqu'un qui a fait 750 000 km,
00:54:14 mais il gagnait de l'argent par rapport à ceux qui roulaient avec des voitures plus jeunes, etc.
00:54:18 Et puis, si elle était fichue, il la laissait au bord de la route,
00:54:22 il y a un gars qui venait la chercher pour la mettre sur une décharge,
00:54:29 et puis c'est tout, il s'en rachetait une autre, et puis c'était fini.
00:54:33 Une centrale, c'est pas pareil.
00:54:35 Alors, là, il y a un problème.
00:54:38 Et on nous parle maintenant de MOX.
00:54:41 Alors, il y a un rapport qui vient de sortir, j'ai lu...
00:54:45 - MOX, c'est combustible.
00:54:47 - C'est un combustible à base de 7% de plutonium,
00:54:50 et de... parce qu'il faut savoir comment...
00:54:53 Oui, on considère, oui, un des gros mensonges d'EDF,
00:54:58 c'est de considérer que l'uranium 238, l'uranium appauvri,
00:55:03 quand on fait une extraction d'uranium,
00:55:07 on cherche de l'uranium 235, parce que c'est celui qui est fissible.
00:55:12 Et on a un petit peu de 235,
00:55:15 et on a beaucoup de 238, qui lui n'est pas fissible, c'est de l'uranium appauvri.
00:55:22 Cet uranium appauvri, si on le mettait avec du plutonium,
00:55:27 eh bien, on arrive à faire un combustible avec ça.
00:55:31 C'est ce qu'on appelle le MOX.
00:55:33 Alors, EDF, dans ses calculs, et c'est là où il y a le tricher,
00:55:37 il parle du cycle du combustible, c'est ce qu'on renouvelle continuellement.
00:55:41 Mais à chaque fois, on peut recycler le MOX, jamais !
00:55:45 Et aujourd'hui, il y a un document qui est sorti par l'Anclis,
00:55:48 l'Anclis qui est le chapeau de toutes les...
00:55:52 les comités de surveillance un petit peu des centrales nucléaires.
00:55:57 Il y en a une par centrale, et donc l'Anclis rassemble tout ça.
00:56:03 Le rapport de l'Anclis, là, a rayé le mot de l'EDF sur la couverture.
00:56:09 Cycle, il met un point d'interrogation.
00:56:12 C'est pas un cycle, c'est une fois.
00:56:14 Comme on avait dit tout à l'heure, une fois.
00:56:17 Alors, qu'est-ce qu'il fait, ce MOX, quand il fonctionne ?
00:56:23 Il est censé faire économiser, on recycle, on considère donc
00:56:26 que l'uranium-238, au lieu d'être un déchet, est une ressource future.
00:56:32 Donc, dans les bilans des opérations nucléaires,
00:56:37 on le met dans des actifs, alors que ça devrait être un déchet.
00:56:43 Et ils disent, ils prétendent pouvoir le recycler,
00:56:48 en réalité, jamais ils ne l'ont fait, et on les met en doute
00:56:52 quant à la possibilité de le faire.
00:56:54 Ils ont pas... je sais pas si vous vous souvenez,
00:56:56 mais pendant quelques années, on a parlé de...
00:57:01 comment dirais-je... de résoudre le problème des déchets,
00:57:04 ceux à très longue vie, 24 000 ans pour le plutonium,
00:57:08 et puis parfois 200, 300 000 ans, pour certains.
00:57:11 Pour certains, on a donc des déchets qui sont quand même bien gênants.
00:57:14 Ben, on va les bombarder sous un certain angle,
00:57:19 et puis on va modifier les déchets en question
00:57:22 et les transformer en déchets qui partiront en quelques années.
00:57:25 C'est parfait, ça. Ça s'appelle la transmutation.
00:57:28 Et il y a un prix au même de physique français,
00:57:30 Georges Charpad, qui est mort maintenant,
00:57:32 qui a plus qu'une colère monstrueuse quand il a entendu
00:57:35 les élections etc., de se dire que les gens
00:57:38 qui ont fait Polytechnique et les mines,
00:57:41 donc qui sont des ingénieurs, c'est pas des physiciens,
00:57:45 c'est pas des théoriciens, mais ils connaissent
00:57:47 quand même suffisamment les choses. Ils mentent.
00:57:50 Quand ils ont fait ça, eh bien, ils ont raconté
00:57:54 que la transmutation était possible.
00:57:56 Oui, elle est possible. Vous tirez sur un noyau nucléaire,
00:58:01 un isotope qui est gênant, vous le tirez sur un certain angle,
00:58:05 vous le faites éclater, vous transformez en quelque chose
00:58:08 de moins dangereux. Ah oui, pour ça, il faut que
00:58:11 le canon soit stable et que la cible soit stable.
00:58:14 Et il a toute la physique contre lui.
00:58:17 Il a M. Heisenberg, qui est un atomiste,
00:58:22 enfin, un savant plutôt, qui travaillait
00:58:27 sur la métallique quantique dans les années 30
00:58:31 et qui a eu son prix Nobel parce qu'il a prouvé,
00:58:34 il a prouvé que vous avez une impossibilité
00:58:39 d'avoir la connaissance de la trajectoire d'un électron
00:58:43 et de sa vitesse de façon concomitante,
00:58:47 ce qui vous permettrait de maîtriser la trajectoire.
00:58:50 C'est pas possible parce que vous avez une conjugaison,
00:58:54 on va l'appeler une conjugaison. Les quantités conjugées
00:58:56 sont des quantités qui agissent l'une sur l'autre.
00:58:58 Eh bien, position et masse et vitesse
00:59:02 sont reliés dans une équation qu'Heisenberg avait calculée
00:59:08 et qui fait que quand on a une précision sur l'un,
00:59:11 vous avez une imprécision totale sur l'autre.
00:59:14 Ce qui fait que c'est ce qu'on appelle le mouvement Brownien,
00:59:17 c'est-à-dire que tout bouge dans tous les sens.
00:59:19 Donc le canon va bouger dans tous les sens
00:59:21 et la cible suffit. Aller tirer sur l'angle voulu,
00:59:25 ce n'est pas possible.
00:59:27 - Alors comment s'est-il qu'il lance des bombards pareils ?
00:59:30 - Ils ont lancé parce que...
00:59:32 - Ils ont réussi au CERN, l'accélérateur de particules
00:59:35 qui est sous jeu d'air, une grande installation.
00:59:37 Ils ont réussi sur des trucs qui font quelques micro-grammes.
00:59:40 Ils réussissent une fois sur 500 au vu de la variabilité.
00:59:44 - Oui, parce que c'est le hasard qui fait qu'ils arrivent.
00:59:47 - En fait, ils sont toujours là-dessus, les ingénieurs.
00:59:51 - C'est un bon sens.
00:59:54 Ça contredit les principes...
00:59:57 Eisendel disait bien, ce n'est pas dû à la précision
01:00:00 des instruments de mesure,
01:00:02 et ce qui fait que dans 200 ans, on saura mieux,
01:00:04 c'est dans la théorie.
01:00:06 Quand l'un est fixé, l'autre ne l'est pas.
01:00:09 Et ce n'est pas possible.
01:00:11 - La France est en situation monopolistique.
01:00:15 Et donc on déroge au cadre européen
01:00:18 qui est basé sur la concurrence, qu'on le veuille ou pas.
01:00:21 Et donc la Commission européenne à l'époque
01:00:24 a présenté un choix à la France.
01:00:28 Soit vous cassez EDF
01:00:32 et vous créez un tissu économique concurrentiel,
01:00:36 selon des modéralités totalement idéologiques à la compte.
01:00:39 Soit vous permettez à des acteurs de marché
01:00:45 d'accéder à la production.
01:00:48 Et c'est là, vous trouverez ça sur le site de l'Assemblée nationale de mesures,
01:00:52 il y a eu un député qui s'appelait M. Chansor,
01:00:55 qui à l'époque a fait une commission parlementaire
01:00:59 et qui a pondu le fameux rapport Chansor en 2009,
01:01:04 toujours sur le site de l'Assemblée nationale,
01:01:06 et ils ont inventé l'AREN.
01:01:09 Le problème, c'est qu'à l'époque,
01:01:11 je travaille déjà avec...
01:01:13 Bon, dans ce milieu-là,
01:01:15 c'est que l'industrie nucléaire a cru,
01:01:18 parce que pour moi, ils ne sont pas malins,
01:01:20 que c'était une opportunité qui allait leur garantir
01:01:23 des revenus dans le temps.
01:01:25 L'AREN a été fixé historiquement à 42,9 €.
01:01:32 Ils y ont cru.
01:01:35 Et tout le lobby nucléaire a soutenu ce dispositif.
01:01:39 Les seuls, à l'époque, qui étaient contre l'AREN,
01:01:43 ce qui est mes copains de flux d'énergie dont on parle,
01:01:47 donc des syndicats,
01:01:48 nous, à FNE, dès cette époque-là,
01:01:51 on disait qu'elle était sous-évaluée.
01:01:53 Et si vous regardez les médias depuis trois ans,
01:01:56 et notamment M. Probiot lors de la même audition
01:01:59 qu'évoquait Denis,
01:02:00 ils n'arrivent pas à dire que l'AREN est trop bas.
01:02:03 Ils sont tombés dans leur propre piège,
01:02:07 parce qu'on a eu un refus dogmatique
01:02:11 de correspondre au modèle européen,
01:02:16 sachant que la solution que les Allemands ont trouvée,
01:02:20 les Allemands ne sont pas cons,
01:02:22 ce qu'ils ont fait pour diversifier leur tissu économique,
01:02:24 c'est qu'ils ont fait rentrer les collectivités locales
01:02:27 dans les entreprises d'énergie.
01:02:29 Et donc, en Allemagne, depuis 25 ans,
01:02:32 on a ce qu'on appelle des CEN,
01:02:34 des sociétés d'économie mixte,
01:02:35 qui sont tenues tout plus ou moins par 25 %,
01:02:39 voire 30 % par les deux grosses entreprises,
01:02:42 c'est-à-dire ARDF, EON et RWE,
01:02:45 et le reste, c'est les collectivités locales.
01:02:48 Qu'est-ce que c'est l'avantage là-dedans ?
01:02:50 C'est que, dans le matière d'énergie, c'est comme la guerre.
01:02:53 La guerre, il ne faut pas la confier à des médecins,
01:02:54 il faut faire de la merde.
01:02:55 L'énergie, il ne faut pas la confier trop à des ingénieurs,
01:02:58 parce qu'ils rentrent dans leur délire
01:03:00 et ils sont dans leur illusion.
01:03:02 Le modèle qui a permis cette évolution
01:03:05 vertueuse du système allemand,
01:03:06 c'est la création d'acteurs économiques
01:03:09 sous le contrôle des élus locaux.
01:03:12 Et qui dit contrôle des élus locaux,
01:03:13 puisque ces élus sont élus,
01:03:15 c'est que les électeurs viennent se rappeler au bon souvenir
01:03:19 avec un impératif qu'on a tous en tant qu'être humain,
01:03:23 c'est que l'électricité soit sûre, disponible,
01:03:26 bonne fréquence, bon voltage, un vrai métier,
01:03:28 c'est énormément de compétences,
01:03:31 des prix à bon marché,
01:03:32 et qu'on sache d'où on vient,
01:03:35 où on est et où on va.
01:03:36 On n'a pas du tout cette transparence en France.
01:03:40 Et donc là, on sort de 20 ans de conneries
01:03:44 alors que les autres ont réussi à changer de bord.
01:03:48 Et aujourd'hui, Macron et ceux qui l'entourent
01:03:52 veulent changer de politique.
01:03:54 Si ce n'est que, je pense qu'ils ne sont pas sincères
01:03:57 avec nous tous,
01:04:00 parce que moi je crois que le programme nucléaire
01:04:02 qu'il présente, il ne sera jamais fait.
01:04:04 Il a une seule vocation,
01:04:07 elle est très politicienne et très administrative.
01:04:10 Depuis 15 jours, l'État français a acquis
01:04:13 près de 100% du capital de Belgique.
01:04:15 La Commission européenne a ce jour bloqué
01:04:19 en disant qu'un État, une entité politique
01:04:22 ne peut pas posséder le capital
01:04:25 d'un groupe industriel.
01:04:27 Et donc, en ce moment,
01:04:31 on a des négociations entre l'État et Bruxelles.
01:04:34 L'État dit "on a besoin de ce financement public
01:04:37 pour financer un programme industriel".
01:04:39 C'est le fameux programme de perte.
01:04:41 Mais la finalité, en dernier recours,
01:04:45 de cette stratégie de l'État aujourd'hui,
01:04:47 parce qu'ils savent très bien que le nucléaire,
01:04:49 on ne sait plus, c'est repasser sous contrôle
01:04:52 public complètement EDF.
01:04:55 Le problème, c'est que ça ne répond pas
01:04:58 à la réglementation européenne et qu'aujourd'hui,
01:05:00 Bruxelles bloque.
01:05:02 Et qu'on est une fois de plus dans une impasse.
01:05:06 On perd du temps en parlant trop de nucléaire.
01:05:09 Alors que le problème qui se pose,
01:05:12 notamment à nos lycées,
01:05:14 on parlait des boulangers tout à l'heure,
01:05:16 c'est comment, dans 6 mois,
01:05:18 je paie ma facture d'électricité.
01:05:20 Les autres problèmes, excusez-moi,
01:05:22 c'est embêter l'Égypte.
01:05:25 C'est des trucs un peu farfelus.
01:05:28 En France, on a une tendance à jamais
01:05:30 poser en face les vrais problèmes
01:05:33 et à prendre les bonnes décisions.
01:05:35 Et on s'acharne dans des erreurs.
01:05:38 On crée de la souffrance,
01:05:40 on crée de la précarité énergétique.
01:05:42 Il y a un mot qu'on n'a pas prononcé ce soir,
01:05:44 c'est qu'on a peut-être le plus beau parc nucléaire d'Europe.
01:05:46 On est le premier pays d'Europe
01:05:48 avec des ménages en précarité énergétique.
01:05:50 Je suis professeur à Elbeuf,
01:05:52 dans un lycée où j'ai 40% de mes élèves
01:05:54 qui sont boursiers.
01:05:56 Écoutez, j'ai des élèves
01:05:58 qui ne bouffent pas tous les jours à Elbeuf,
01:06:00 ils sont très précarisés,
01:06:02 vous connaissez sans doute.
01:06:04 Et il y a des gens qui ne se chauffent pas les ailes,
01:06:06 ils sont contents de venir au lycée parce que...
01:06:08 Parce que c'est libéralisé.
01:06:10 Vous ne dites pas les termes.
01:06:12 L'Europe demande à la France
01:06:14 de vendre les centrales nucléaires.
01:06:16 Mais aucun président de la République
01:06:18 ne va oser le faire.
01:06:20 Mais dans un modèle d'économie de marché
01:06:22 sous contrôle des élus,
01:06:24 comme le modèle allemand d'Allemagne,
01:06:26 c'est un modèle précarité énergétique.
01:06:28 C'est un modèle très bien.
01:06:30 - Juste, je voudrais compléter sur un point
01:06:32 par rapport à ça. Il y a aussi le problème
01:06:34 du transport du courant.
01:06:36 Et en fait, on a fait un choix aussi.
01:06:38 Moi, je suis dans la commission des énergies
01:06:40 renouvelables du département,
01:06:42 au titre de l'association
01:06:44 des élus d'Emergeur.
01:06:46 Eh bien,
01:06:48 l'implantation des éoliennes
01:06:50 ne se fait pas n'importe comment.
01:06:52 Elle se fait aux endroits
01:06:54 où il y a les grandes autoroutes
01:06:56 de distribution d'électricité.
01:06:58 Parce qu'il faut absolument raccorder
01:07:00 la production des éoliennes.
01:07:02 Et donc là,
01:07:04 tu abordes un point intéressant,
01:07:06 c'est le rôle des collectivités.
01:07:08 C'est-à-dire qu'il y a deux modèles.
01:07:10 Ou bien on fait de la production de courant
01:07:12 à côté de chez nous, et on la distribue
01:07:14 à côté de chez nous. Ou bien on le met
01:07:16 sur les grandes autoroutes de la distribution
01:07:18 d'électricité, comme c'est conçu aujourd'hui.
01:07:20 Et là, effectivement, le nucléaire
01:07:22 aussi s'inscrit dans cette logique
01:07:24 de transport du courant. Il y a besoin
01:07:26 de beaucoup d'électricité, on a besoin
01:07:28 de centraliser toute la production
01:07:30 et toute la distribution. Et aujourd'hui,
01:07:32 c'est aussi ça le problème. Il y a deux modèles.
01:07:34 C'est dommage, il y a quelqu'un qui aurait pu être là
01:07:36 ce soir, il vous en aurait parlé.
01:07:38 L'électricité, c'est pas comme du blé.
01:07:40 On ne peut pas produire local, manger local.
01:07:42 Justement, c'est pas tout à fait exact.
01:07:44 C'est un réseau.
01:07:46 C'est pas un malhonnêt, c'est mon copain qui est monté.
01:07:48 C'est une commune en autonomie énergétique.
01:07:50 - Ah oui, c'est ça la vraie question.
01:07:52 - Oui, il y a des égazistes,
01:07:54 mais relativement municipaux.
01:07:56 - Il n'y a pas de bonne pour les autres alors.
01:07:58 - Non, non, pas du tout.
01:08:00 - Et les gens s'y retrouvent. Vous allez chez
01:08:02 l'hubert Wulfranc, que je connais bien, le maire de Saint-Etienne-du-Rouvray.
01:08:04 Vous voyez tous,
01:08:06 comment ça s'appelle ?
01:08:08 Le Château Blanc. Le Château Blanc,
01:08:10 avant, c'était des grippes.
01:08:12 Donc des radiateurs électriques.
01:08:14 Les loyers étaient très bas.
01:08:16 Mais un des aspects de la précarité sociale,
01:08:18 c'est une commune où il y a quand même énormément de précarité,
01:08:20 c'est les factures d'électricité.
01:08:22 Depuis que Hubert, M. Wulfranc, député aujourd'hui,
01:08:24 a fait construire ces chaufferies bois,
01:08:26 les factures
01:08:28 d'énergie et d'électricité,
01:08:30 en particulier pour les familles du
01:08:32 Château Blanc, des gens qui ne vivent pas
01:08:34 dans un confort
01:08:36 dont nous, on peut disposer,
01:08:38 elle a été divisée
01:08:40 par trois. Et Saint-Etienne
01:08:42 est toute connue.
01:08:44 - Là, vous sortez
01:08:46 de l'arène,
01:08:48 vous dites la France, maintenant, on reprend le contrôle
01:08:50 des centrales, on produit en France
01:08:52 et on livre la France.
01:08:54 Et on sort du marché d'électricité.
01:08:56 - Oui, mais là, ça ne marche pas bien.
01:08:58 - On a trop besoin, parce qu'on a besoin
01:09:00 d'électricité.
01:09:02 - Vous ne parlez pas au même moment.
01:09:04 - C'est comme on le fait tout le temps.
01:09:06 - Je sais.
01:09:08 - Là, ils ont tout saucissonné.
01:09:10 RTE, tout ça, comme le ferroviaire.
01:09:12 - Je vais leur tourner en tête en pleurs un peu,
01:09:14 parce qu'il y a peut-être des obligations.
01:09:16 - Oui, moi aussi.
01:09:18 - Donc, est-ce que...
01:09:20 - Bah oui. - Je le redis,
01:09:22 je regrette qu'on n'ait pas eu la présence
01:09:24 de personnes de RTE.
01:09:26 - Vous êtes au bouton de l'État, vous, mais...
01:09:28 - Ou de EDF.
01:09:30 Voilà, mais c'était un moment
01:09:32 d'échange aussi. Moi, j'étais très content
01:09:34 d'entendre des gens de Saint-Éloi
01:09:36 qui avaient travaillé aussi dans le nucléaire.
01:09:38 C'est aussi très intéressant d'avoir ce retour.
01:09:40 Moi, j'ai un ex-beau-frère qui a aussi travaillé
01:09:42 dans le nucléaire en tant que soudeur.
01:09:44 Et on lui a dit, "Si tu veux continuer
01:09:46 "de travailler pour éviter d'avoir des poussières
01:09:48 "dans tes dents, il va falloir que tu t'arraches
01:09:50 "les dents." Il avait les dents forreuses.
01:09:52 Et donc, c'était un soudeur.
01:09:54 Donc, voilà, moi, ce que je trouve
01:09:56 très curieux,
01:09:58 c'est que, finalement, nous,
01:10:00 il y a beaucoup de Français qui sont pour le nucléaire
01:10:02 parce qu'ils appuient sur un bouton,
01:10:04 mais ils voient pas derrière le risque, ils voient pas le danger.
01:10:06 Tous ces techniciens que, quotidien,
01:10:08 sont exposés, justement, à une technologie
01:10:10 qui est extrêmement dangereuse.
01:10:12 Donc, moi, c'est ça qui me gêne un peu.
01:10:14 Et puis, la question des déchets.
01:10:16 Moi, c'est vrai que
01:10:18 si on veut relancer, moi, je proposerais
01:10:20 bien à Saint-Éloi, par exemple,
01:10:22 qu'on mette les déchets
01:10:24 juste à côté de chez vous, par exemple,
01:10:26 puisqu'il y a un bassin.
01:10:28 Il y a un bassin. Donc, voilà.
01:10:30 Moi, il y a une hypocrisie
01:10:32 aujourd'hui par rapport à cette question des déchets.
01:10:34 C'est bien chez les autres, je le disais,
01:10:36 je crois, un an et demi, plus qu'il l'a dit.
01:10:38 Mais, voilà. À ce moment-là,
01:10:40 OK, très bien, les déchets, OK.
01:10:42 À ce moment-là, on va les enfouir juste à côté de chez nous.
01:10:44 Donc, un, voilà, c'est ça.
01:10:46 On appuie sur des boutons.
01:10:48 On connaît pas la réalité des gens qui travaillent en nucléaire
01:10:50 parce que, voilà, on s'en fout. C'est loin de nous.
01:10:52 Donc, par rapport à ça,
01:10:54 je voulais dire, si on a une catastrophe en France,
01:10:56 moi, ça m'intrigue quand même,
01:10:58 ça me pose question.
01:11:00 Est-ce qu'on est des Japonais ? Est-ce qu'on est des Russes ?
01:11:02 Qui va aller
01:11:04 sur les intervenir ?
01:11:06 Moi, je suis un peu inquiet.
01:11:08 Je dois vous dire, j'ai eu une conversation un jour
01:11:10 avec des pompiers qui m'ont dit
01:11:12 "On va pas y aller, on est quand même pas fous."
01:11:14 Moi, je ne sais pas.
01:11:16 S'il y a un incident de type...
01:11:18 J'espère surtout pas, évidemment, vous imaginez,
01:11:20 c'est vraiment...
01:11:22 Mais s'il y a un incident grave,
01:11:24 avec une explosion,
01:11:26 qui va intervenir dessus, sachant que les gens qui intervenent
01:11:28 savent qu'ils vont y passer ?
01:11:30 Est-ce que vous croyez qu'on a la même mentalité
01:11:32 que les Russes, que les Japonais ?
01:11:34 Ou que les Chinois ? Moi, je crois pas.
01:11:36 Est-ce que donc cette technologie,
01:11:38 aujourd'hui, elle est faite pour la catastrophe ?
01:11:40 En tout cas,
01:11:42 pour réparer la catastrophe.
01:11:44 Elle est trop dépendante du facteur humain.
01:11:46 Voilà.
01:11:48 Le préfet, il va dire que ça... il n'y a pas de problème.
01:11:50 Regardez, on est en France,
01:11:52 je suis d'accord.
01:11:54 On vous dit quoi ? "Chopez vos maisons électriques,
01:11:56 roulez électrique,
01:11:58 faites-nous électrique."
01:12:00 Alors, je veux bien être gentille, mais voilà pour vous dire...
01:12:02 - On va donner un peu la voix.
01:12:04 - Alors, regardez, la semaine dernière,
01:12:06 on a vu que le gouvernement, je sais pas qui,
01:12:08 il a même fait preuve des gazinières.
01:12:10 - Oui, oui !
01:12:12 Lucas, pour cuisiner, parce que ça donne de l'asthme aux enfants.
01:12:14 On va où, là ?
01:12:16 - Non mais, le nombre de traités...
01:12:18 - Parce que l'autre, il est le mignon, là, qu'on a au gouvernement.
01:12:20 - Les gens, ils ont l'expression,
01:12:22 les traités ont le droit de parler.
01:12:24 - Oui.
01:12:26 - Mais pour faire chauffer une omelette,
01:12:28 le gars, c'est quand même le moins mal.
01:12:30 - Mais, attendez, attendez.
01:12:32 Juste, je voulais...
01:12:34 - Je crois qu'il y a Jean-Michel qui veut...
01:12:36 - Oui, pardon. Je me rappelle de ce que disait Sophie tout à l'heure
01:12:40 par rapport à ce que représente le nucléaire
01:12:42 sur la totalité de la consommation énergétique.
01:12:44 Moi, quand Paris Normandie m'a posé une question,
01:12:48 moi, j'ai dit clairement, je vois pas comment
01:12:50 on va s'affranchir du carbone.
01:12:52 Que ce soit sous toutes les formes.
01:12:54 Bon, même si le bois est armonisable,
01:12:56 ça génère du CO2, d'accord ?
01:12:58 Voilà, on a besoin de rouler.
01:13:00 On va pas mettre des camions de 7,5 tonnes
01:13:02 avec de l'électrique.
01:13:04 - Non, je crois pas.
01:13:06 - Je crois pas du tout, d'accord ?
01:13:08 Donc, la question aussi qui est posée
01:13:10 au travers de cette discussion sur l'énergie,
01:13:12 c'est comment, aujourd'hui, on piège le carbone ?
01:13:14 Et est-ce qu'on...
01:13:16 Voilà, c'est-à-dire, peut-être être résilient
01:13:18 en se disant, d'accord, le carbone agit
01:13:20 sur le réchauffement climatique,
01:13:22 on le sait tous, par le CO2, par le méthane, etc.
01:13:24 Il y a pas de problème.
01:13:26 Mais à un moment donné, c'est de se dire,
01:13:28 ok, de toute façon,
01:13:30 on ne pourra pas passer
01:13:32 au tout électrique.
01:13:34 Que ce soit des éoliennes, des hydrauliennes,
01:13:36 de l'éolienne marine ou du sol,
01:13:38 enfin, peu importe, mais on n'y arrivera pas.
01:13:40 Donc, c'est cette question
01:13:42 du piégeage du carbone.
01:13:44 Voilà, et sachant qu'en plus,
01:13:46 on a besoin, aujourd'hui,
01:13:48 d'ajuster la production électrique,
01:13:50 y compris par les centrales, souvent,
01:13:52 par des centrales, gaz, charbon,
01:13:54 on n'en a plus beaucoup,
01:13:56 mais on a besoin d'ajuster le niveau de production,
01:13:58 puisque, comme on le disait tout à l'heure,
01:14:00 même si le pilotage est possible avec le nucléaire,
01:14:02 les pics de consommation,
01:14:04 il faut quand même les absorber.
01:14:06 Et ça, on ne peut pas le faire
01:14:08 forcément avec le nucléaire.
01:14:10 - Les gens sont très obéissants,
01:14:12 parce qu'on est toujours dans le machin vert, là.
01:14:14 Apparemment, les gens ne chauffent plus,
01:14:16 ils font plus rien.
01:14:18 - Les co-workers, c'est ça, les co-workers.
01:14:20 Tous les jours, ils en parlent à la télé.
01:14:22 - Mais, moi, c'est une vraie question.
01:14:24 C'est une question du carbone
01:14:26 et du piégeant du carbone.
01:14:28 Au cœur du cernardion, il y a...
01:14:30 - Comment faire pour...
01:14:32 - Au cœur du cernardion, il y a ce qu'on appelle la désagrégation.
01:14:34 Alors, ne pas confondre avec la métallisation.
01:14:36 Je vais vous faire une misère de l'automne,
01:14:38 vous allez voir, c'est rigolo.
01:14:40 Le métal, sa formule, c'est CH4.
01:14:42 Et donc,
01:14:44 ce que les Allemands s'affairent,
01:14:46 qui sont moins que nous,
01:14:48 c'est que tu prends un atome de carbone,
01:14:50 tu prends 4 atomes d'hydrogène
01:14:52 et tu as du métal,
01:14:54 et tu peux faire chauffer tes œufs dans ta gazouillère.
01:14:56 Donc, le cuisinier est content.
01:14:58 Et donc,
01:15:00 ce que EDF,
01:15:02 parce que j'aime pas EDF en nucléaire, mais il y a plein de bons ingénieurs,
01:15:04 ce qu'ils essaient au Havre
01:15:06 avec Air Liquide,
01:15:08 avec un peu Exxon,
01:15:10 c'est qu'on ne fait pas du stockage de carbone,
01:15:12 on récupère du carbone.
01:15:14 On a un industriel, là,
01:15:16 qui développe
01:15:18 à Lillebold
01:15:20 une installation de production d'hydrogène électrique.
01:15:22 Et on va avoir
01:15:24 une unité,
01:15:26 et on va faire notre premier,
01:15:28 dans 4 ans, selon le plan de charge,
01:15:30 si l'activité tourne bien,
01:15:32 on aura notre premier métal de synthèse
01:15:34 sur le couloir de la Chimie
01:15:36 en Normandie.
01:15:38 Et ça, moi, c'est super content,
01:15:40 parce que j'ai des anciens élèves qui sont à l'INSA,
01:15:42 ça va faire bosser des ingénieurs.
01:15:44 Ces usines, elles vont pas tourner toutes seules,
01:15:46 elles vont être chez nous,
01:15:48 elles sont pas délocalisables,
01:15:50 bon, c'est pas la peine de les envoyer en Chine,
01:15:52 on va péter au schnuck les oies.
01:15:54 Et on a des solutions techniques,
01:15:56 parce que ce qui est génial avec le gaz,
01:15:58 c'est que, quel que soit l'origine du gaz,
01:16:00 les gens de GRD le disent bien,
01:16:02 on a un super beau réseau en France de canalisation de gaz
01:16:04 qui est sur les livres,
01:16:06 et on réinjecte tout ça, on compte faire un peu de métallisation,
01:16:08 certains exploitants agricoles,
01:16:10 ça leur donne un complément de revenu intéressant,
01:16:12 ça permet de pérenniser une exploitation.
01:16:14 On fait de la canalisation,
01:16:16 on garde du gaz "naturel"
01:16:18 qui peut être importé,
01:16:20 et on a des solutions techniques aujourd'hui,
01:16:22 il serait temps de conçoire qu'en France,
01:16:24 on a des idées,
01:16:26 et c'est avec les idées qu'on va se chauffer par demain,
01:16:28 et pas tant des matières premières.
01:16:30 Il faut être innovant,
01:16:32 pour moi l'énergie c'est un secteur d'optimisme,
01:16:34 parce que ça peut ramener de la démocratie,
01:16:36 ça peut ramener de la technique,
01:16:38 et de toute manière il y aura toujours besoin
01:16:40 de gens qui bossent dans la mienne.
01:16:42 - Un mot de conclusion ?
01:16:44 - Je ne sais pas si ça doit être une conclusion,
01:16:46 mais au moins pour réfléchir,
01:16:48 tout le monde connaît la fameuse phrase
01:16:50 "que la terre ne nous appartient pas et on l'emprunte",
01:16:52 et je voulais relier ça à nos enfants.
01:16:54 Voilà, on l'emprunte à nos enfants,
01:16:56 et même plus par rapport à ce que je vais dire par la suite.
01:16:58 Pour rebondir sur Burr,
01:17:02 il n'y a pas que tout ce qu'on a dit,
01:17:04 il y a le fait que pour un langage,
01:17:06 selon les scientifiques,
01:17:08 ce n'est pas pour 10 ans, 20 ans,
01:17:10 comme les gisements d'Uranium,
01:17:12 c'est pour au moins 100 000 ans.
01:17:14 C'est sûrement même plusieurs centaines de milliers d'années.
01:17:18 Et donc, je veux dire,
01:17:20 comment aujourd'hui des gens
01:17:22 qui ont fait autant d'études
01:17:24 peuvent nous enlinguer dans une histoire pareille ?
01:17:26 - Non, ce ne sont pas les gens qui ont fait des études,
01:17:28 c'est les politiques qui ont fait ça.
01:17:30 Parce que les gens qui ont fait des études,
01:17:32 les géologues,
01:17:34 c'est à insister sur le fait qu'il y a eu des...
01:17:36 - Oui, mais il y a quand même des gens
01:17:38 qui ont fait, qui défendent ces thèses-là.
01:17:40 Je vais finir.
01:17:42 - Mais c'est le fini, à ma sens.
01:17:44 C'est la fin.
01:17:46 - Ce que ça peut se dire,
01:17:48 c'est que sur des centaines,
01:17:50 sur au moins 100 000 ans, voire plus,
01:17:52 on va engager les générations à venir,
01:17:54 c'est quand même faire fi,
01:17:56 comment dire,
01:17:58 des connaissances
01:18:00 qui peuvent évoluer entre aujourd'hui
01:18:02 et les mieux-périodes, voire des milliers d'années à venir,
01:18:04 que ça soit
01:18:06 sur une croyance
01:18:08 en l'homme et à ce qu'il est
01:18:10 capable de transformer.
01:18:12 Et je crois que c'est philosophique, mais c'est important
01:18:14 de dire que ce terme
01:18:16 est un peu passage et que
01:18:18 on ne devrait pas s'engager
01:18:20 sur autant que
01:18:22 devant un tribunal, si les juges
01:18:24 étaient un peu éclairés, rien que sur ce
01:18:26 principe-là devrait dire "lure,
01:18:28 c'est fini".
01:18:30 - Je vais vous remercier, on va s'arrêter là pour ce soir.
01:18:32 En tout cas, moi, j'ai trouvé
01:18:34 ça intéressant. Je regrette, évidemment,
01:18:36 qu'il n'y ait pas beaucoup d'habitants de la
01:18:38 commune qui soient présents
01:18:40 à ce débat.
01:18:42 A la fois, je voulais, au travers de ce débat,
01:18:44 qu'il y ait l'expression aussi
01:18:46 de personnes qu'on n'entend pas
01:18:48 et qui sont plutôt pour une sortie
01:18:50 nucléaire. Je ne dis pas qu'ils sont antinucléaires,
01:18:52 mais qu'il y a une alternative.
01:18:54 C'est possible, bien sûr,
01:18:56 mais qu'il y a des alternatives et qu'elles existent.
01:18:58 Voilà. Après, on est face
01:19:00 à un choix. Ce que je regrette
01:19:02 là encore, c'est que
01:19:04 ce débat n'aille pas jusqu'à
01:19:06 ce qu'on puisse s'exprimer collectivement,
01:19:08 par exemple, au travers
01:19:10 d'un référendum,
01:19:12 d'un vote, je ne sais pas
01:19:14 de quelle nature, mais en tout cas,
01:19:16 je suis certain que
01:19:18 dans cette société, comme le disait
01:19:20 Chantal Joannot, il n'y a pas
01:19:22 de consensus sur
01:19:24 le nucléaire. C'est faux. On veut
01:19:26 nous faire croire qu'il y a un consensus. Ce
01:19:28 consensus n'existe pas.
01:19:30 Il n'a jamais existé.
01:19:32 [SILENCE]
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