00:00 qui revient tout juste du Canada. Il a lutté là-bas contre les gigantesques feux de forêt qui sévissent depuis plusieurs semaines,
00:05 moins d'un an après avoir combattu les incendies de l'été dernier chez nous en Gironde.
00:09 François Castin, chef des centres de la Teste et du Pila et notre invité Marie Rouarch.
00:14 Bonjour François Castin.
00:15 Bonjour.
00:15 Et merci d'être avec nous à votre retour en France et donc en Gironde.
00:19 Comment s'est passé votre retour d'ailleurs après ces moments de lutte au Canada ?
00:25 Le retour est vraiment très récent puisque je suis rentré hier soir à 20h.
00:29 Donc j'ai le plaisir d'être parmi vous ce matin. Donc on a repris un avion à fretter spécialement et donc
00:35 le retour s'est fait tout simplement.
00:37 Ce retour il se fait alors que les fumées de ces incendies sont arrivées jusqu'au-dessus de la Gironde cette semaine.
00:43 Où est-ce que vous étiez vous précisément pendant ces trois semaines de mission au Canada ?
00:48 Effectivement, trois semaines de mission, donc un détachement de 109 sapeurs-pompiers
00:53 constitué d'unités
00:55 d'intervention et de la sécurité civile de nos gens de leur trou et puis de sapeurs-pompiers des différents 10 dont celui de la Gironde,
01:02 dont je fais partie.
01:04 Donc nous avons été scindés en plusieurs groupes.
01:08 Pour ma part dans le premier groupe j'étais donc sur le village de la Dorée.
01:13 Donc on a combattu le premier feu de 1400 hectares avant de rejoindre les autres
01:17 l'ancienneté du groupe où nous étions donc les 109 personnes au camp de Pascagama
01:24 donc au Québec. Alors ce sont des feux gigantesques, les proportions, on parle de millions d'hectares touchés évidemment,
01:32 ça n'a aucune mesure avec ce qui a pu se passer ici. Qu'est-ce que vous avez vécu là-bas ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
01:38 Alors ce qui s'est passé en fait c'est
01:40 des séries d'orages qui ont mis le feu à la forêt québécoise puisque donc comme je le redis nous étions au Québec.
01:47 Pour notre part donc on a traité un premier feu de 1400 hectares ce qui pour eux est un petit feu mais qui pour nous
01:53 commence à être véritablement dimensionnant et puis ensuite avant de combattre deux autres feux
01:58 donc du côté de la région de Pascagama,
02:01 un de 2400 hectares qui est en phase d'être éteint et l'autre qui
02:06 à notre arrivée faisait 12 000 hectares et qui aujourd'hui en est à peu près à 25 000 hectares.
02:11 Alors on sait que les pompiers girondins ont
02:13 évidemment été très marqués, j'imagine que c'est votre cas aussi par ce qui s'est passé chez nous l'an dernier. En quoi c'est différent ce qui se
02:19 passe aujourd'hui au Canada ?
02:21 En quoi c'est différent ? Pour nous ce qui est différent c'est vraiment le nombre de feux et la taille de ces feux.
02:29 Mais après il faut rapprocher ça à la taille de ce pays.
02:31 Je rappelle que le Québec fait partie du Canada mais le Québec c'est quand même trois fois la surface de la France donc il faut quand même
02:38 s'en relativiser, se rendre compte de l'échelle
02:41 véritablement de ce pays. Avec des techniques de lutte contre le feu qui sont différentes ?
02:47 Complètement différents. Donc on part effectivement avec notre objectif de sapeurs-pompiers français et de notre connaissance des techniques.
02:54 Et puis effectivement on a eu la chance d'être binommés donc de travailler avec ces sapeurs-pompiers québécois
03:00 qui nous ont permis de comprendre leurs techniques. Effectivement ils ne vont pas au contact des flammes
03:07 autrement que par les canadaires et ce type de moyens.
03:12 Alors que nous on va les combattre avec nos camions.
03:15 Au contraire, eux ils accompagnent davantage le feu. Au début c'est un petit peu compliqué à comprendre en tant que français
03:22 mais ensuite on comprend parfaitement au regard de la taille du massif, au regard
03:27 du peu de pistes dont ils disposent
03:31 que effectivement ce massif là est très très compliqué d'accès, notamment par une végétation qui est très dense.
03:38 Et donc il fallait en utiliser davantage des pick-up pour se rendre sur
03:43 ce qu'on appelle les chantiers, donc sur les feux, et des hélicoptères.
03:47 Donc puisqu'on disposait de cinq hélicoptères pour se rendre sur les feux.
03:50 France Bleu Gironde, il est 7h48,
03:53 François Castin, capitaine des sapeurs-pompiers des centres de la Teste de Buche et du Pila Sur Mer, revient du Canada et il répond à Marie Roarch.
03:58 Vous le disiez, c'est un contexte différent, ce n'est pas la même végétation, ce ne sont pas les mêmes techniques.
04:03 J'imagine que c'est très enrichissant aussi en tant que pompier de voir différentes techniques, différentes façons d'affronter les flammes.
04:11 Oui bien sûr, professionnellement c'était une véritable opportunité.
04:14 J'espère pouvoir rapporter des choses et les mettre à profit de notre structure, donc du SDIS de la Gironde.
04:21 Je pense à différentes applications
04:24 qui ont permetté de nous diriger sur les feux, je pense à différentes
04:28 moyens de
04:31 techniques d'attaque, tout simplement des feux sans rentrer trop dans la technique justement.
04:35 Oui justement, tout le monde ne peut pas connaître évidemment les différentes techniques des sapeurs-pompiers.
04:39 Est-ce que ça vous fait peur de voir des feux de cette échelle-là
04:44 participer à la lutte contre les flammes dans des secteurs aussi vastes, des faits aussi vastes ?
04:49 Alors peur non, parce que c'est notre métier et puis c'est notre raison d'être.
04:54 Ce qui est frappant c'est quand même que ça commence début juin, puisque les feux sont partis début juin,
05:01 il semblerait que la saison au niveau du Canada soit
05:06 rallongée également pour aller jusqu'à fin septembre très certainement.
05:09 Donc effectivement ça c'est la multiplicité, ce qui fait que le Canada a demandé effectivement
05:14 d'accepter l'aide de la France.
05:17 Est-ce que la solidarité internationale a beaucoup joué aussi l'été dernier en Gironde ?
05:21 C'était quelque chose d'essentiel dans ces contextes-là ?
05:23 Oui tout à fait, bien sûr, sans cette aide internationale, voire extra-départementale et internationale,
05:30 effectivement on aurait été largement plus en difficulté qu'on en a été.
05:33 Est-ce que vous du coup, vu les circonstances, vous disiez la saison a commencé très tôt alors au Québec au mois de juin, ça vous fait
05:39 appréhender cette saison qui débute aussi ici chez nous ?
05:42 Je rentre tout juste du Canada, j'ai cru comprendre qu'il y avait un petit peu plus
05:45 dernièrement ici, donc on espère que ça va au moins retarder dans le temps notre saison Feu de Forêt.
05:51 Merci beaucoup capitaine François Castin
05:54 d'avoir été avec nous ce matin de retour du Québec. Vous avez donc participé à cette lutte contre les gigantesques
05:59 des gigantesques feux de forêt qui sévissent depuis le mois.
