SMART BOURSE - Emission du mercredi 28 juin

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Mercredi 28 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Olivier de Berranger (Directeur Général Délégué de la Gestion d'actifs, La Financière de l'Echiquier) , Stéphane Prévost (Directeur général, La Financière Responsable) , Alexandre Hezez (Stratégiste, Richelieu Gestion) et Carmine de Franco (Responsable de la Recherche, Ossiam)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonsoir à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous
00:11 bourse deux fois par jour en direct sur Bsmart. A midi et demi, tout d'abord une
00:14 demi-heure pour prendre le pouls de la séance boursière à la mi-journée avant
00:18 la grande édition du soir. Une heure cette fois-ci pour revenir sur les
00:21 actualités politiques, économiques et surtout financières dans Smart Bourse.
00:25 Je vous rappelle que vous pouvez retrouver l'émission Smart Bourse en
00:28 replay sur bsmart.fr mais également nous écouter en podcast sur toutes les
00:32 plateformes de podcast. Et au sommaire de cette édition, nous reviendrons bien
00:36 sûr sur les prises de parole des quatre grands banquiers centraux à Sintra dans
00:41 le cadre du forum économique annuel de la BCE.
00:43 Jérôme Powell, président de la Fed, Christine Lagarde, présidente de la BCE,
00:46 Andrew Bailey, gouverneur de la BOE et Kazuo Ueda, le gouverneur de la BOJ,
00:51 ont participé ensemble à la même table ronde pour marteler et détailler leur
00:55 stratégie de politique monétaire. On a notamment vu Jérôme Powell rappeler
01:00 que le risque d'en faire trop peu reste à ses yeux prédominant aujourd'hui,
01:04 notamment face à un marché du travail qui peine encore à montrer des signes de
01:07 détente. Jérôme Powell qui a rappelé que deux
01:10 hausses de taux pouvaient encore être prévisibles cette année dont une dès le
01:14 mois de juillet. Christine Lagarde a de son côté rappelé que la BCE sera aussi
01:19 persistante dans son resserrement monétaire que l'inflation pour atteindre
01:23 l'objectif fixé de 2% alors que lui était justement posé la question d'une
01:28 potentielle révision à la hausse de cet objectif face à la difficulté annoncée
01:31 par de nombreux économistes de revenir sur ce niveau cible. Nous reviendrons donc
01:35 dans un instant sur les stratégies de banque centrale avec nos invités en
01:39 plateau. Nous commenterons également les éléments macro qui nourrissent les
01:42 marchés cette semaine. Les indicateurs en provenance d'Europe montrent un recul de
01:46 l'activité sur le vieux continent tandis que les indicateurs en provenance des
01:50 Etats-Unis montrent plutôt une solidité de l'économie américaine. Parmi les
01:53 statistiques publiées aujourd'hui dont vous aurez d'ailleurs le résumé complet
01:57 dans un instant, on note que l'indicateur de confiance des consommateurs en France
02:01 ressort en progression au mois de juin passant de 83 points au mois de mai pour
02:06 85 points donc au mois de juin. En revanche en zone euro la croissance des
02:10 prêts bancaires aux entreprises et aux ménages ralentit une nouvelle fois.
02:14 Celle-ci passe d'une croissance de 4,6% au mois d'avril à 4% au mois de mai
02:18 conséquence directe de la hausse des taux de la BCE. Et enfin dans la dernière
02:22 partie de Smart Bourse dans Marché Athème nous reviendrons sur les méthodes
02:26 de rating ESG qui font face à la réglementation progressive du secteur
02:30 mais aussi parfois à l'incompréhension du grand public.
02:33 Nous décrypterons les enjeux autour de ces ratings ESG avec Carmine De Franco
02:36 responsable de la recherche chez OCIAM. On se retrouve tout de suite dans Smart Bourse.
02:41 [Générique]
02:51 Et nous commençons tout de suite avec Tendance mon ami, le résumé complet de
02:54 l'actualité boursière du jour proposée par Alex Nguyen. Alex, des places
02:57 européennes qui évoluent actuellement dans le vert.
03:00 Oui aux Etats-Unis en revanche le Nasdaq est à la peine sous l'effet des
03:03 fabricants des puces américains sous pression. D'après le Wall Street Journal
03:08 les Etats-Unis envisagent de nouvelles restrictions sur les exportations de
03:13 puces d'intelligence artificielle vers la Chine.
03:16 Advance Micro Devices et Nvidia reculent. A contrario ASML et STMicro en
03:22 profitent. A Wall Street, Lordstan Motors creuse ses pertes après avoir atteint
03:27 hier un plus bas historique en séance. Pour rappel le constructeur de pick-up
03:32 électrique a déposé hier une demande de mise en faillite cumulée à sa mise en
03:37 vente. Claque boursière pour General Mills
03:39 depuis le début de l'année. Le titre a désormais perdu plus de 8%
03:44 l'entreprise américaine spécialisée dans le domaine agroalimentaire table sur
03:49 un bénéfice annuel largement inférieur aux attentes. Le groupe est confronté à un
03:54 ralentissement de la demande en raison de prix plus élevés. Et puis on
03:58 surveille aussi le secteur bancaire alors que les résultats des stress test
04:02 de la Fed seront publiés aujourd'hui. On revient sur ce forum de la BCO
04:06 dont on parlait en introduction. A Sintra, Jerome Powell n'exclut pas au moins une
04:10 hausse de taux lors des prochaines réunions. Oui il a réaffirmé que la
04:13 plupart des membres de la Fed prévoient encore deux hausses de taux cette année
04:18 et il n'a pas exclu un relèvement supplémentaire en juillet. Et puis
04:21 Christine Lagarde souligne ne pas voir encore suffisamment de signes indiquant
04:25 que l'inflation sous-jacente a franchi un cap et qu'elle est sur une trajectoire
04:29 descendante. En zone euro à présent le crédit aux entreprises et aux ménages a
04:33 encore ralenti Alex. Oui selon les données de la BCE elle est impactée par
04:36 la hausse des taux d'intérêt et la récession du secteur manufacturier.
04:40 Plus exactement en mai elle a ralenti à 4%. La croissance du crédit aux ménages
04:45 est ressortie à 2,1%. La croissance de la masse monétaire y a pour sa part
04:50 ralenti à 1,4% ce qui est inférieur aux prévisions de croissance. En Italie la
04:56 baisse de l'inflation globale et de l'inflation de base en juin se traduit
05:00 par une détente des rendements obligataires. Les chiffres préliminaires
05:03 de l'inflation italienne montrent un ralentissement à 6,7 en juin.
05:07 Et enfin le Japon est en passe de prendre des mesures pour soutenir sa
05:11 devise Alix. Et oui ce mercredi les autorités japonaises ont mis en garde
05:15 contre la faiblesse persistante du Yen. Elles affirment être prêtes à prendre
05:20 des mesures appropriées en cas de baisse excessive de la monnaie nippone.
05:24 Masato Kanda s'est adressé à la presse après la chute de la monnaie japonaise
05:28 tombait à un nouveau creux de sept mois face au dollar. Et s'agissant des devises
05:34 toujours on note par ailleurs que le dollar australien est en fort recul alors
05:37 que l'inflation a décéléré en Australie. Voilà donc tendance mon ami le
05:42 résumé complet de l'actualité boursière du jour proposé par Alix Nguyen.
05:55 Et c'est parti pour Planète Marché une quarantaine de minutes ensemble pour
05:59 décrypter l'actualité politique économique et surtout financière dans
06:02 Smart Bourse. Pour évoquer ces actualités ce soir nous avons le plaisir
06:07 d'être tout d'abord avec Olivier de Béranger. Bonsoir Olivier de Béranger.
06:10 Bonsoir Nicolas. Vous êtes directeur général délégué mais aussi directeur de
06:13 la gestion d'actifs à la financière de l'échiquier. A vos côtés nous avons le
06:16 plaisir d'accueillir également Stéphane Prévost. Bonsoir Stéphane Prévost.
06:19 Bonsoir. Vous êtes directeur général de la financière responsable et nous avons
06:22 le plaisir d'accueillir également Alexandre Eze. Bonsoir Alexandre Eze.
06:25 Bonsoir Nicolas. Vous êtes directeur des investissements chez Richelieu gestion.
06:29 On va commencer évidemment par évoquer les stratégies des banques centrales
06:32 avec vous peut-être Olivier de Béranger. Bon j'ai envie de dire rien de nouveau
06:35 sous le soleil si ce n'est que le message est martelé encore martelé
06:38 encore et toujours martelé par les banquiers centraux de dire attention nous
06:41 restons dans un environnement de taux élevé à venir et ce quoi que veuillent
06:47 en penser les marchés. S'il faut décrypter un petit peu ces prises de
06:51 parole aujourd'hui mais même les jours précédents des différents banquiers
06:54 centraux. Oui je crois que les banquiers centraux et spécialement les banquiers
06:57 centraux européens américains sont un peu agacés par le le manque d'impact
07:03 qu'ont leurs discours sur les marchés et c'est vrai depuis le début de l'année
07:06 si vous regardez ce à quoi on s'attendait sur les toits américains
07:10 européens en début d'année on a systématiquement été en dessous de ce
07:15 qui s'est réalisé. Là on attend une hausse des taux en
07:19 juillet et à la Fed et à la BCE puis et monsieur Powell et madame Lagarde nous
07:24 en promettent au moins une autre si ce n'est trois dans le cadre de la BCE.
07:28 Oui parce que la juillet est globalement actée de part et d'autre de l'Atlantique.
07:31 Oui elle est actée de part et d'autre de l'Atlantique mais on voit que les
07:35 marchés anticipent dès 2024 des baisses de taux importantes que ce soit aux
07:40 Etats-Unis de l'ordre de plus de 100 points de base sur l'année 2024 et
07:44 même en Europe à partir de mars 2024. Et ça ça agace les banquiers ?
07:49 Ça les agace et ils ne cessent de répéter non on s'approche
07:53 évidemment de la fin du mouvement haussier on a assisté quand même à un
07:56 des plus gros mouvements haussiers des taux de banque centrale, des taux
07:59 directeurs depuis depuis longtemps mais probablement qu'il y aura un plateau et
08:03 ce plateau le marché sous-estime la durée de ce plateau et je pense que la
08:07 vérité est probablement entre les deux c'est à dire que oui il y aura une hausse
08:11 des taux de la Fed en juillet mais une deuxième en septembre je doute un peu
08:15 il faudrait vraiment que les chiffres de l'inflation ne baissent pas et si vous
08:20 regardez un peu la composante de l'inflation américaine ça vient
08:22 essentiellement aujourd'hui du secteur des logements, les loyers
08:26 constitués dans les prix de tous les mois et là normalement
08:31 on s'attend plutôt à une baisse donc il n'est pas impossible qu'en juillet août
08:35 on ait une inflation glissante aux Etats-Unis qui se rapproche de 3%
08:38 on a des taux à 5 si il y a une hausse des taux on sera à 5,25 une inflation à 3 ça
08:43 paraît tout à fait raisonnable et ça paraît tout à fait captif pour
08:48 diminuer les investissements. Pour autant 3 c'est pas 2 et les banquiers
08:52 centraux nous disent qu'ils resteront effectivement durs vis-à-vis de
08:57 l'économie et notamment de leur politique monétaire tant qu'ils n'ont
09:00 pas atteint un objectif de 2% comment expliquer cet optimisme un peu des
09:04 marchés sur le fait que l'environnement de taux élevés qu'on connaît
09:08 aujourd'hui ne restera pas si longtemps ?
09:10 Alors je rappelle que le 2 c'est un schiste un peu divin, mythique, il n'y a
09:15 aucune étude économétrique ou économique qui montre que 2 c'est mieux que 2,5
09:20 que 1,75 donc c'est un objectif essentiellement porté par la Banque
09:25 Centrale Européenne, un peu moins par la Fed qui dit proche de 2 mais enfin on sent
09:28 bien que 2,5 ça ne les gênerait pas tant que ça donc en fait si on est à 3 aux
09:32 Etats-Unis à la rentrée on est quand même très proche des taux acceptables
09:36 pour la Fed. Là on a un problème c'est en Europe
09:38 puisqu'il y a une sorte d'engagement d'atteindre ce 2 qui avec des taux à 4
09:44 au mois de juillet ça va mettre un petit peu de temps pour revenir donc on a une
09:49 fois de plus on a une situation où l'Europe est un peu en retard elle a été
09:52 en retard pour le stig de remonter des taux, rappelez-vous que la première hausse
09:56 des taux de la BCE date de il y a un peu plus de dix mois, c'est le temps de
10:00 l'année dernière alors que la Fed avait commencé bien avant.
10:03 Avec peut-être des impacts sur la croissance qu'on commentera dans un
10:06 instant Stéphane Prévost peut-être votre scénario vous aussi sur cette
10:10 inflation effectivement toujours persistante mais qui décélère que ce
10:13 soit aux Etats-Unis ou en Europe est-ce qu'on peut espérer qu'une inflation à
10:18 3% dans quelques mois aux Etats-Unis laisse, permette à la Fed de donner un
10:24 peu de respiration à l'économie si tant est qu'elle en ait besoin puisqu'en fait
10:27 on voit qu'elle resserre sa politique monétaire mais l'économie résiste.
10:31 Notre scénario est effectivement qu'on atteint cette zone des 3% en fin
10:37 d'année aux Etats-Unis. Fin d'année 2023 ? Oui fin 2023 en Europe ça prendra
10:43 peut-être un petit peu plus de temps donc on est complètement, il y a les
10:47 effets de base qui sont très favorables mais il y a aussi une baisse des prix des
10:51 intrants des matières premières, il y a un certain nombre de facteurs
10:53 explicatifs qui permettent d'avoir cet objectif et on voit bien que
10:59 les actions menées par les banques centrales sont en train de payer à ce
11:04 niveau là et que ça fonctionne donc aujourd'hui le message, les différents
11:09 messages qui nous arrivent de Sintra ne font que conforter en fait la
11:14 position et le discours des banques centrales qui ont donné cette
11:16 visibilité au marché alors par contre moi je crois pas du tout à les baisses
11:20 de taux l'année prochaine. D'accord. Je pense que les taux vont rester
11:23 durablement élevés, c'est assez surprenant d'avoir ça au
11:28 niveau de certains membres du consensus, certaines parties du
11:33 consensus, c'est pas du tout nous ce que l'on pense, ce qu'on
11:37 cherche plutôt à voir c'est le potentiel de rebond de la croissance
11:41 que l'on peut avoir derrière ou à quel niveau la croissance va se
11:47 stabiliser après 2024. Visiblement des différents travaux et on n'est pas sûr
11:54 d'avoir une récession en 2024. En 2024. En 2024. Ça arriverait peut-être fin d'année 2024
12:00 aux Etats-Unis mais c'est pas complètement acquis et ce
12:04 serait pas forcément d'ailleurs dramatique parce que si la récession est
12:07 pas très profonde la Fed aura les moyens de faire ce qu'il faut derrière et
12:12 aujourd'hui moi je suis un petit peu marqué, vous dites que les marchés
12:17 actions ne faisaient pas grand chose, effectivement mais on est dans un
12:21 trading range depuis quelques mois et en fait on était revenu sur le bas du
12:25 trading range en Europe et aujourd'hui on a un peu d'upside là-dessus.
12:30 Alors je pense que les deux moteurs qu'il faut, les deux points
12:33 qu'il faut avoir en tête d'ici la fin de l'année c'est effectivement qu'il y ait
12:36 des confirmations de ce ralentissement de l'inflation en Europe comme aux
12:40 Etats-Unis. A priori aujourd'hui ce scénario semble le plus probable et
12:46 puis il faut voir qu'avec cette inflation aujourd'hui on va avoir
12:51 mécaniquement pour les entreprises qui ont des capacités à préserver leurs
12:55 marges et qui ont une capacité à les capter de la croissance, on risque même
12:59 d'avoir des effets d'amélioration, des résultats sur les
13:03 rentabilités qu'on peut avoir en fin d'année. C'est à dire que même sur les
13:07 BPA, la progression des BPA, on peut avoir un petit peu de potentiel au deuxième semestre
13:12 par rapport aux points actuels sur le marché. Alors je vous parle pas
13:16 de +10, +15% mais si je prends 2024 par exemple le consensus qui est avec une
13:22 progression des BPA de 7% ça nous donne à peu près un upside de 5 à 6% sur les
13:27 niveaux actuels à peu près sur tous les marchés que ce soit le S&P, les
13:30 marchés européens ou même le CAC 40. Vous prenez le CAC, on est aujourd'hui à 7200,
13:35 enfin avec la hausse d'aujourd'hui on n'est plus à 7250 mais on peut viser 7550 à la fin de l'année.
13:40 - On est à 7280 exactement. - Voilà et ça, ces scénarios là, c'est avec une progression qu'on a dans les
13:45 indices de 4% des BPA. - D'accord. Pour autant, sur la saison des
13:51 résultats qui arrive, qui va commencer dans quelques jours, on est plus sur une
13:53 attente de -6% des bénéfices. - Oui, parce qu'on voit encore le ralentissement qui est lié
13:58 au ralentissement notamment dans l'industrie parce qu'en fait les
14:01 services sont plutôt bien tenus et le ralentissement s'est fait sur les
14:03 cycliques et notamment sur l'industrie et sur les services il est un peu
14:07 moins marqué, ça c'est le premier point et le deuxième point c'est qu'on a
14:13 quand même aussi des messages des management des sociétés qui sont
14:16 plutôt assez positifs et assez confiants notamment sur la deuxième partie de
14:20 l'année. - D'accord. - Donc ce qui va compter c'est vraiment cette
14:24 capacité dans la sélection de valeur d'aller chercher cette qualité
14:28 d'exécution du management et donc il est clair que le fonds
14:34 macroéconomique est pas forcément aujourd'hui très... il est plutôt
14:40 laborieux, il est plutôt ennuyant on va dire, parce qu'on va être coincé entre 0,5 et 1,5
14:44 de croissance sur toutes les zones sauf les émergents et puis la Chine.
14:48 - Bien sûr. - Mais c'est là où en tant que stock picker on peut aller
14:54 exercer notre sélection. - Là-dessus et après effectivement on écoutera
14:58 Alexandre Ezez sur le sujet mais on a évoqué la stratégie des banques
15:02 centrales, j'ai envie de dire votre prévision économique qui n'exclut pas
15:06 une récession même légère voire technique aux Etats-Unis en 2024, la
15:11 résistance qu'on peut voir dans les indicateurs économiques éloigne ce
15:16 spectre dans le temps mais ne l'éloigne pas dans sa probabilité, c'est ce qu'il
15:19 faut comprendre. - Oui, alors au-delà de 2024 c'est compliqué. - Bien sûr.
15:25 - On n'a pas les réponses. - Mais ça reste un scénario. - Là-dessus ça reste un
15:29 scénario possible mais aujourd'hui pas d'une ampleur dramatique dans ce cas.
15:34 Et en fait on voit bien les données statistiques qu'on a eu hier aux
15:39 Etats-Unis, on en parlera peut-être tout à l'heure, mais montrent bien une certaine
15:43 stabilisation sur les sur les niveaux actuels, on est plutôt à peu près
15:47 rassurés sur les commandes de biens durables, même l'immobilier a repris un
15:50 petit peu et puis on voit bien que côté du marché de l'emploi, comme vous le
15:55 disiez tout à l'heure, ça tient encore assez bien. Alors peut-être que ça peut
15:59 ralentir un petit peu plus tard dans les prochains trimestres mais pour
16:01 l'instant l'économie américaine elle est quand même assez résiliente.
16:05 - Alexandre Ezeh, beaucoup de sujets ouverts dans cette émission, on va
16:09 commencer peut-être par les stratégies des banquiers centraux, quels sont vos
16:13 scénarios, est-ce que vous êtes en phase avec ce que semble pricer le marché ou
16:15 plutôt avec ce que vous entendez des gouverneurs de banque centrale ?
16:18 - Alors de toute manière il va y avoir une vraie différence entre l'action et
16:22 le discours. Les banquiers centraux c'est avant tout aussi de la rhétorique pour
16:26 éviter de faire parfois plus pour que les marchés le prennent en compte.
16:31 - Pour que les marchés fassent un peu aussi à leur place, c'est ça qu'il faut dire ?
16:34 - Le roi dans cet exercice c'était Mario Draghi, il annonce l'OMT, donc le plan
16:39 d'urgence pour les états, notamment pour l'Italie, il n'a jamais eu besoin de le
16:41 faire, il avait fait refluer l'esprit d'italien de manière très conséquente
16:45 sans avoir eu à débourser un euro. Donc la rhétorique c'est vraiment important.
16:49 Bon la Fed est quand même très au fait dans cet exercice. Ce qui est certain c'est
16:55 qu'aux Etats-Unis, on l'a rappelé, la désinflation est en train de se mettre en
16:59 place. Est-ce qu'il faut aller plus loin ? En fait l'enjeu de la banque centrale
17:03 américaine, et je pense que tout va partir de la banque centrale américaine
17:06 parce que le jour où elle arrête de monter ses taux, ça libère les
17:10 autres banques centrales, ça va libérer l'Europe parce qu'elle va pouvoir
17:12 continuer à monter ses taux tout en faisant monter son euro.
17:15 Elle a du mal quand même à faire monter son euro. Si la banque centrale américaine fait en
17:19 même temps, finalement ça n'a pas d'impact. Il faut absolument qu'elle fasse
17:21 monter son euro. Ça va débloquer la banque centrale du Japon qui, elle, est dans
17:26 une situation où il va falloir qu'elle soit en complémentarité, il va falloir
17:30 qu'elle sorte de cette politique accommodante. Elle est en train de créer
17:32 des bulles sur ses actifs, etc. Elle a des taux réels très négatifs alors que
17:36 l'inflation est en train de monter et que la croissance économique est bonne. C'est
17:38 très dangereux. Donc il faut qu'elle se débloque aussi.
17:41 - Et donc la stratégie de la BOJ serait à mettre en regard du fait que la Fed n'a pas
17:46 encore terminé sa hausse de taux ? - Bien sûr, de toute manière elle doit le faire
17:49 mais elle ne peut pas effectivement être... C'est une grande banque centrale, elle
17:52 détient énormément d'actifs obligataires et elle ne peut pas être
17:55 aussi, encore plus restrictive parce que là ça aurait un impact. Donc il faut
17:59 qu'il y ait une complémentarité. Et puis la troisième, l'autre banque centrale qui
18:02 est aussi importante, c'est la banque centrale de Chine où là on est dans
18:04 l'inverse du Japon, c'est à dire que pour l'instant elle ne peut pas être assez
18:07 accommodante. Je rappelle que l'inflation en Chine c'est zéro.
18:09 - Bien sûr. - Elle ne peut pas être assez accommodante parce que déjà qu'elle a son yuan
18:13 qui baisse, si elle mettait des baisses de taux, alors là ça partirait
18:17 complètement dans les limbes. Donc elle doit attendre la Fed.
18:21 - Et ça pareil, ça viendrait expliquer le soutien "léger" à son économie ?
18:27 - De loin, si il y a un soutien, en tout cas des baisses de taux, en fait on va avoir
18:31 une dépréciation du yuan qui serait pas tenable. Donc en fait le point
18:36 central c'est la Fed. Donc il faut regarder quasiment que la Fed. Après pour
18:39 nous on va regarder l'euro et l'euro on a un vrai sujet. C'est pour ça que
18:42 en Europe on va avoir une vraie problématique sur la fin de l'année
18:45 par rapport à une banque centrale qui n'arrive pas à gérer une mission qui est
18:49 la seule mission que Christine Lagarde a rappelée, notamment lors du G7 au Japon.
18:53 Nous on n'a qu'une seule mission, c'est l'inflation. La Fed, elle a le plan
18:57 d'emploi et l'inflation, la croissance économique. Nous on n'a que ça, c'est un
19:00 peu des ayatollahs de l'inflation. Donc ça s'explique. Et donc la Fed veut quoi ?
19:04 La Fed, contrairement à Bernanke qui était le pro de la déflation, Powell lui
19:09 se veut le pro de l'inflation et il n'a qu'une seule référence historique.
19:13 Bernanke avait le Japon, c'est les années 70. Et l'erreur des années 70 c'est quoi ?
19:17 D'avoir monté ses taux trop haut, l'inflation rebaissant avec une
19:20 récession économique arrivant, on rebaisse les taux et puis on fait un peu
19:24 le yo-yo sur dix ans et à chaque fois il y a eu des vagues d'inflation et à chaque
19:27 fois que la croissance économique est repartie, ça a recréé de l'inflation
19:29 qui était ingérable jusqu'à l'épisode Volcker où il a fallu monter ses taux à
19:32 16-17 %. Donc c'est absolument ce qu'il ne faut pas faire. Donc il faut faire quoi ?
19:36 Il faut monter ses taux le plus haut possible mais sans avoir à les
19:40 rebaisser. C'est-à-dire que quand le marché price des baisses de taux l'année
19:44 prochaine, en fait il price aussi une ou deux hausses de taux supplémentaires
19:48 cette année. Et en fait il ne faut absolument, toute sa stratégie c'est ne pas avoir à
19:53 faire de baisse des taux qui serait un très mauvais signal.
19:55 Donc c'est pour ça que pour moi en tout cas il va monter une fois, avoir un
19:59 discours très restrictif en disant "attention les marchés vous y croyez pas"
20:02 etc. Et puis garder ses taux jusqu'à effectivement, je pense qu'il y a un
20:06 point central l'année prochaine, c'est les élections présidentielles
20:08 américaines. Le plafond de la dette il a été reculé jusqu'aux élections.
20:12 Enfin tout est fait pour que jusqu'aux élections ça se passe bien et puis
20:15 après elles ne viennent que pour. Donc la stratégie c'est de repousser au maximum
20:19 le pic de hausse des taux de la Fed. C'est ce qu'il faut comprendre. Pour ne jamais
20:23 l'atteindre effectivement et rester sur un plateau. Et pour les marchés,
20:26 les baisses de taux seraient très négatives. Ça voudrait dire
20:29 si la Fed baisse ses taux, c'est pas que l'inflation est revenue à une situation
20:32 où à moins de 1%. Ce ne sera pas le cas. Mais ce serait que la raison sera un vrai
20:38 problème économique comme on a eu un moment pour les banques régionales. Donc
20:41 ce serait un très mauvais signal. Donc il faut absolument que ça, que les taux restent
20:45 à ce niveau là 5,25, 5,25, 5,50 la fourchette. Et puis c'est assez restrictif. Les taux réels,
20:51 alors c'est un peu compliqué, les taux réels sont à peu près à 2%. Donc c'est
20:54 assez restrictif parce que si on est bien au dessus du taux de croissance
20:57 potentielle, et donc il y aura une croissance molle et c'est absolument ce
21:01 que veut la Fed. Quand on y étudie la croissance macro-économique, en un
21:06 milieu c'est mou, mais c'est le cas idéal. C'est à dire qu'on ne veut
21:10 surtout pas de surchauffe comme en 2022. Et évidemment surtout pas de grosses
21:13 récessions. Donc c'est être dans une situation ce qu'on appelle de boucle d'or,
21:17 la soupe ni trop froide ni trop chaude. Et c'est absolument ça. L'Europe elle, c'est
21:22 beaucoup plus compliqué et il y a de quoi s'inquiéter.
21:25 - Alors juste avant de passer à l'Europe, un petit mot quand même du coup si on est
21:28 dans cet exercice de rhétorique, de communication, quel signal ça envoie une
21:31 Fed qui marque une pause et qui juste après prévoit déjà de rehausser ses
21:36 taux en juillet. C'est dire attention la pause est de courte durée mais
21:40 globalement il faut s'attendre à ce qu'on reste restrictif c'est ça ?
21:43 - Ça veut dire qu'on est capable de le faire. Parce que la crainte quand même, je parlais
21:47 des années 70, c'est une autre vague. Parce qu'à chaque fois si
21:51 l'économie repart trop fort, justement il y a eu une petite crainte
21:55 quand on voit l'immobilier repartir, on se dit mince c'est pas assez, c'est pas
21:58 assez, l'inflation va repartir, on a encore un surchauffe. C'est que le
22:02 marché ait peur d'une hausse des taux. Parce que franchement le cas le plus
22:06 dramatique ça sera que, on voit bien là finalement on est dans une fenêtre, c'est
22:09 super on a les inflations, on est à l'inverse de ce qu'on a vu en juin l'année
22:13 dernière où on voit les des inflations un peu hautes puis elles étaient encore
22:16 plus hautes etc. Là les surprises elles sont à la baisse. C'est un peu à chaque
22:19 fois ça rassure. Le jour où ça commence à remonter, là on aura peur et
22:24 la banque centrale dira mais ne vous inquiétez pas moi je vais monter mes
22:26 taux. Et donc il faut absolument ce plateau, il va se faire à chaque fois
22:30 avec la fête qui va dire mais si l'inflation remonte je monte mes taux.
22:33 Je suis prêt. Surtout par OBC, c'est l'erreur des années 70, après avec 10
22:38 ans d'une situation pour les marchés, pour l'économie qui a été perdue.
22:44 Un mot sur l'Europe toujours avec vous Alexandre Ezeh avant de repasser la
22:47 parole à Olivier de Béranger. Alors effectivement la croissance de l'Union
22:52 Européenne n'est pas dans le mandat de la BCE mais il faut quand même qu'elle le
22:54 prenne en compte. Jamais, elle ne le prendra jamais en compte.
22:57 En fait on est passé avec l'ère Christine Lagarde, on est revenu et puis
23:02 cette inflation qui est en train de revenir, on est repassé à l'ère
23:06 Trichet d'une certaine manière. Je rappelle Jean-Claude Trichet, il a monté ses
23:10 taux parce que c'était vraiment, oui des notes précommites, il y a de l'inflation
23:13 on monte ses taux. Et là c'est un peu pareil et elle l'a dit et elle l'a
23:17 martelé, il n'y aura pas de baisse des taux avant que l'inflation soit au-dessus de 2%.
23:20 Pour qu'en Europe ça soit de 2% il faut attendre au moins 2025.
23:24 Parce qu'il y a un effet retard, il y a une inflation des salaires qui est en
23:27 train de se mettre en place, il y a une spirale pris-salaire et là on est
23:32 dans une situation où nous on vise au moins deux hausses de taux encore cette
23:35 année, donc juillet et septembre pour arriver à 4% quand même. Et c'est pas dit
23:39 que ça ne continue pas encore. Alors évidemment ça va impacter la
23:43 croissance mais en fait c'est assez amusant, c'est une anecdote mais je
23:46 lisais des journaux des années 70 et 74 et en fait quand il y a eu l'inflation
23:52 le moyen c'est de baisser la consommation, il n'y a qu'un seul moyen, il faut
23:56 taper sur la consommation, qu'elle soit des ménages ou des entreprises.
23:59 Donc évidemment que le sujet c'est de ralentir la croissance et la
24:03 hausse des taux de toute manière ça doit être une solution. Après que c'est
24:07 une solution pérenne, ça c'est encore autre chose, mais là le retard, la
24:11 crédibilité c'est compliqué pour la Banque Centrale, il faut qu'elle reprenne
24:14 la main sur sa crédibilité, elle est beaucoup moins crédible que la Fed.
24:17 Olivier de Beranger, donc il y a effectivement un sujet confiance des marchés, on reboucle
24:21 sur la question initiale finalement qu'était la confiance des marchés,
24:23 alors vos scénarios dans ce contexte actuel, si on prend en compte
24:26 effectivement les sujets croissants, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe ?
24:29 Peut-être pour conclure ce que vient de dire Alexandre, j'ai un petit bémol sur ce qui vient d'être dit,
24:33 ce qui est important c'est pas l'inflation, c'est pas le fait que
24:37 parce que le baril de pétrole a explosé à cause de la guerre ou parce qu'il y a
24:40 eu le Covid et qu'il y a eu une réouverture qui a créé une hausse de prix,
24:44 ce qui est important pour une Banque Centrale c'est l'ancrage des attentes
24:47 d'inflation, c'est est-ce qu'elle est crédible en faisant croire et persuader
24:53 le consommateur, l'investisseur, l'entrepreneur que les taux d'inflation
24:59 vont revenir à la normale à un moment ou un autre, et là pour l'instant l'exercice
25:02 il est réussi. Pour la Fed ? Pour la Banque Centrale.
25:06 Si on regarde les points morts d'inflation en zone euro, ils sont à 2,5,
25:09 c'est pas 2,5, c'est proche des fameux 2% midi.
25:13 Donc ça veut dire que le marché et les intervenants économiques y croient
25:17 contrairement aux années 70 où ils n'y croyaient pas du tout jusqu'à ce que
25:21 Volcker y aille à coups de 200 points de base toutes les six semaines.
25:25 Donc là pour l'instant c'est réussi. La difficulté effectivement ce serait de
25:30 faire une baisse des taux qui doivent être annulées six mois après, ça ce
25:33 serait un drame parce que ça voudrait dire que les ancrages d'inflation seraient plus
25:37 stables puisqu'on se dirait "les banques centrales finalement elles ne maîtrisent
25:41 rien, elles se sont trompées" et ainsi de suite. Mais quand on reboucle ça
25:46 avec la croissance et puis pour revenir à ce qui a été dit tout à
25:49 l'heure sur les BPA, je rappelle que la meilleure explication sur long terme de
25:54 la croissance des résultats des entreprises c'est la croissance nominale,
25:58 c'est croissance plus inflation. Donc on va avoir une inflation moyenne en zone
26:02 euro autour de 4%, 4,5 même cette année, si on fait 1% de
26:07 croissance, normalement les chiffres d'affaires prennent tous 6% et donc s'il
26:11 n'y a pas trop de pression sur les marges... - S'ils ont réussi effectivement à passer
26:14 les prix et à conserver leurs marges, c'est tout le sujet. - Oui, c'est quand même en moyenne,
26:18 c'est pas simple, mais en moyenne il y a des secteurs qui vont
26:20 réussir à le faire. On voit qu'il y a des secteurs très cycliques comme la chimie
26:23 qui étaient mal couverts sur le prix des matières premières et de l'énergie
26:27 qui n'ont pas réussi à le faire, on voit qu'il y a d'autres entreprises qui ont
26:30 réussi à le faire. Donc on va... je dirais que c'est peut-être pas une mauvaise
26:33 nouvelle pour nous stockpiqueurs parce qu'on va revenir un petit peu dans le
26:36 entreprise par entreprise et plus par grande masse et entreprise soumise à des
26:43 aléas macroéconomiques. - Avec un défi quand même, c'est que quand il a fallu
26:48 passer les premières hausses de prix, finalement tous les secteurs ont pu le
26:50 faire, là maintenant il va vraiment falloir sélectionner effectivement, regarder
26:53 quels secteurs vont pouvoir le faire et conserver leurs marges, mais après bon...
26:57 - Sauf que les intrants sont plutôt en train de baisser, l'énergie est au plus bas,
27:02 sauf que le prix des transports qui était astronomique est revenu au prix
27:07 pré-covid, donc finalement ceux qui ont pu passer des hausses de prix, ils ont
27:14 peut-être bloqué des niveaux de marge exceptionnels pour les trois prochaines
27:17 années, c'est quand même ça aussi qu'il faut voir. Il faudra regarder entreprise
27:21 par entreprise. - Et la variable salaire dans tout ça ? - Alors la variable salaire... - Qui est justement le niveau d'inquiétude quand même...
27:26 - De Christine Lagarde. Si on regarde les Etats-Unis, on voit que ça se calme sur les hausses salaires
27:29 très nettement depuis le début de l'année, c'est toujours un peu tendu sur le
27:33 dernier quartil, c'est-à-dire tout ce qui est hôtellerie, restauration, services,
27:37 on a toujours des hausses de salaire qui sont entre 5 et 7% donc
27:42 plutôt élevées, mais les quartils supérieurs ils sont entre 2 et 3, donc ils
27:46 sont un peu supérieurs à ce qu'il y avait en moyenne avant, mais ils sont pas sur
27:50 des niveaux de stress. En Europe c'est un peu différent, puisque comme on est
27:53 toujours retardé par rapport à tout, c'est cette année que je pense les
27:56 salariés vont être les plus agressifs sur les demandes d'augmentation de
28:01 salaire, donc comme on est toujours un peu late cyclical par rapport aux
28:04 Etats-Unis, on va avoir ces discussions difficiles. Il y a certains pays comme la
28:09 France qui ont mis des primes exceptionnelles qui peuvent permettre de
28:12 couvrir une partie de ce choc d'inflation, mais on voit en Allemagne les
28:16 discussions vont pas être simples.
28:19 Après les hausses de salaire sur les 15 dernières années en Europe, quand on
28:22 avait une inflation entre 0 et 1%, c'est 2,5% par an, donc si on est à 4% avec une
28:26 inflation à 4% en moyenne, en termes réels c'est une perte de pouvoir d'achat
28:31 pour les salariés, donc c'est plutôt bon pour les marges.
28:35 Stéphane Prévost, tout a été dit, c'est ce qu'il faut comprendre.
28:38 Je suis assez d'accord avec ça, la boucle prix-salaire c'est un élément à
28:42 surveiller, mais aujourd'hui il n'y a pas d'indication d'emballement en Europe
28:46 continentale pour l'instant sur le sujet. Je mets à part le UK, parce qu'il y a
28:50 des éléments structurels qui font que là il y a un vrai sujet,
28:55 il y a un vrai problème qui se pose, mais pour l'instant sur l'Europe on n'a pas
28:59 encore d'éléments d'inquiétude par rapport à ça, donc je pense que le fond
29:04 est plutôt intéressant.
29:06 Alors un mot peut-être de la saison des résultats qui va
29:08 sourire aux Etats-Unis, on peut recommencer avec vous Olivier de Béranger et faire le
29:11 tour. Qu'attendre de cette saison ? Stéphane Prévost, on a déjà dit un mot
29:15 tout à l'heure, alors effectivement on a des bénéfices qui sont attendus en
29:18 baisse de l'ordre de 6% si je dis pas de bêtises, puisque plus on
29:21 s'approche de la saison des résultats, plus on se rend compte que les
29:24 analystes redeviennent de plus en plus optimistes, même si j'entendais un
29:28 invité nous dire qu'on est plutôt actuellement dans la saison des
29:30 warnings avant que la saison des résultats commence, mais qu'attendez-vous
29:33 de cette saison des résultats ? Finalement ça va valider encore l'idée
29:37 que l'économie américaine résiste bien.
29:39 Probablement, on verra, mais ce qui est particulier c'est que les indices
29:44 boursiers ne sont pas forcément tirés par les entreprises qui ont la dynamique
29:47 bénéficiaire la plus forte. Ce que je veux dire par là c'est que je pense que
29:51 ce sujet a été évoqué maintes fois ici, mais il y a une concentration des indices
29:55 qui est énorme. Si vous prenez les 15 premières valeurs en Europe, du
29:59 stock 600, ça explique 45% de la hausse depuis le début de l'année. Aux Etats-Unis,
30:03 ça explique 105% de la hausse et en Asie, hors Japon, ça explique 125% de la hausse.
30:10 Donc en fait la hausse des marchés elle est concentrée sur 15 boîtes, quelle que
30:13 soit la région du monde. Donc c'est un risque pour les indices, mais ça ne veut pas
30:18 dire que c'est un risque pour les autres actions qui n'ont pas eu
30:21 cette extension de multiples que les grandes sociétés ont eu depuis le
30:24 début de l'année, ces 15 titans par zone géographique.
30:28 Donc il y aura de la place pour faire son marché. Après la difficulté c'est
30:35 qu'on voit bien que la qualité des résultats, et je parlais des cycliques et
30:38 de la chimie tout à l'heure, est surtout dû au management des entreprises, à la
30:42 couverture de l'énergie, des intrants, des matières premières.
30:46 Et ça c'est effectivement quand les résultats tombent qu'on voit qui a été
30:50 découvert et qui ne l'était pas.
30:52 Donc il n'y a pas qu'un sujet, effectivement, activité, mais il y a toujours un sujet
30:56 gestion de cet environnement complexe et parfois incertain, notamment en matière
31:00 d'intrants et de matières premières.
31:01 Absolument, et ce qui est vrai aussi c'est que le secteur
31:03 manufacturier a déjà plutôt pris le choc, donc on s'attend plutôt à pas de
31:08 mauvaise surprise. C'est plutôt le secteur des services qui caracolait
31:12 un peu en haut des indices, où là ça va être un peu plus compliqué, à cause
31:16 quand même des hausses de salaire dont on a parlé tout à l'heure.
31:20 Mais alors comment, quand on est stock picker et qu'on a les 15 valeurs qui font
31:24 la tendance d'un indice et qu'on a une saison des résultats qui arrive, qu'on
31:27 attend effectivement de voir si certains titres ou en tout cas certaines
31:30 entreprises ont suffisamment bien performé, comment est-ce qu'on gère ça
31:33 sachant que, effectivement, est-ce qu'on va le revoir dans le cours de la
31:38 valeur du titre en question, est-ce que ça va porter une dynamique supplémentaire ?
31:40 On peut se poser la question.
31:41 Ce qui est vrai, c'est que sur le premier trimestre, le price action, c'est-à-dire la réaction des entreprises à la
31:48 publication de leurs propres résultats, est un peu décevant. C'est-à-dire que si
31:51 vous ratiez le consensus, c'était -10, -15 minimum le tarif et quand vous
31:58 faisiez juste le consensus, c'était entre -3 et -5. Il fallait vraiment,
32:01 pour avoir une dynamique de prix d'action en hausse après votre publication,
32:05 il fallait vraiment battre le consensus de manière assez nette.
32:09 Pourquoi ? C'est parce que les flux sont concentrés sur ces valeurs les plus
32:15 importantes. Il y a bien un moment où ça va s'arrêter puisque la hausse de 15%,
32:19 entre 12 et 15% des indices depuis le début de l'année, elle est due à ces 15
32:23 titres et elle est due à des extensions de PE, c'est-à-dire on paye plus cher un
32:27 euro de BPA qu'en début d'année. Donc il y a quand même un moment où ça pourrait
32:31 s'arrêter et redonner un peu plus d'espace au stock picking. Mais pour
32:35 l'instant, 2022 n'était pas une très bonne année pour le stock picking.
32:40 2023, on va dire que c'est moyen en ce début d'année.
32:42 Alors même qu'en début d'année, c'était l'année des stock pickers,
32:45 Stéphane Prévost, quelle attente de cette saison des résultats ?
32:49 Et comment on navigue dans ce marché où on peut avoir toutes les
32:53 meilleures idées du monde ? Quand la thématique intelligence
32:55 artificielle arrive, ça bénéficie à 15 sociétés dont on estime que demain
32:59 potentiellement elles pourraient en tirer un bénéfice.
33:01 En fait, quand on est stock picker, par nature, on va s'éloigner de l'indice.
33:05 Donc on aura quelques valeurs qui peuvent être effectivement bien
33:10 identifiées par le marché parce qu'il y a un track record du management qui
33:15 délivre des résultats de façon régulière. Donc une stratégie bien mise en oeuvre.
33:19 Je pense à LVMH ou ce type de valeurs qui sont présents dans beaucoup de
33:25 portefeuilles de qualité, mais alors avec des pondérations qui peuvent être très
33:28 différentes. Et le reste du portefeuille, si vous voulez, quand même, sur l'Europe,
33:34 nous on a à peu près 30-35 valeurs. C'est le calibrage que l'on a sur les
33:37 portefeuilles. On a un overlap avec l'indice qui est relativement faible.
33:41 Mais c'est vrai qu'en ce début d'année particulièrement, on a réussi
33:48 nous à avoir une performance qui était à peu près égale à celle des indices.
33:53 Ce qui pour nous est un petit peu décevant compte tenu de la qualité de
33:59 la sélection de valeurs. Et on pense vraiment que c'est sur le deuxième
34:02 semestre où cette exécution va payer. Et très exactement pour les raisons
34:07 qu'Olivier a indiquées, des flux plutôt concentrés et un marché qui avait besoin
34:13 d'être quand même assez rassuré. Des intervenants qui étaient quand même
34:17 très pessimistes en début d'année, il faut le dire. Il y avait vraiment un excès
34:21 de pessimisme notamment sur les cycliques. On parlait vraiment de probabilité de
34:25 récession beaucoup plus forte. Et les risques ne se sont pas matérialisés.
34:29 Au contraire, le fonds et le cadre global finalement a été plutôt
34:36 plus positif que ce qu'on pouvait penser. Mais il faut dire aussi qu'on sortait
34:39 d'une période où le discours des banques centrales avait quand même été
34:42 très changeant, très volatile. Et vous vous souvenez, un été on nous dit que
34:47 l'inflation est temporaire. Ensuite elle n'est pas très temporelle.
34:50 Ça a duré plus qu'un été.
34:51 Il a fallu restaurer quand même pour les opérateurs cette confiance dans le discours des
34:57 banquiers centraux qui avait quand même été mis en aile en 2022.
35:03 Ça veut dire que quand on est stockpiqueur, on ne peut pas totalement mener une stratégie de
35:08 gestion en s'affranchissant des méga caps si on veut aller chercher de la performance
35:11 et bénéficier quand même de certaines tendances.
35:13 En fait, la structure de l'alpha, on va aller la chercher compte tenu de la configuration
35:17 que l'on a au niveau des différentes économies. Parce que les champions
35:22 européens vers lesquels, ou les pépites vers lesquels on souhaite aller,
35:26 leur marché est mondial.
35:28 Donc on va s'attacher à regarder un petit peu la sensibilité géographique des différents
35:34 business. Mais on va aller chercher quand même aussi dans ce qu'on appelle la qualité
35:40 du management, c'est-à-dire la capacité à mettre en oeuvre la stratégie.
35:43 Derrière, ça se traduit en liaison avec le scénario macroéconomique, peut-être par un
35:47 pied défensif du portefeuille.
35:49 Quand je dis défensif, c'est vraiment protéger quel que soit le cycle économique au niveau
35:53 du chiffre d'affaires. Un pied peut-être plus résilient et un autre pied du portefeuille,
35:58 trois piliers, si vous voulez, un tiers, un tiers, un tiers.
36:01 Et on va piloter le poids de chacun de ces piliers en fonction de ce que nous dit l'économie
36:07 et les résultats des entreprises.
36:08 Et aujourd'hui, on est plutôt en train d'augmenter légèrement le poids des cycliques
36:14 pour les raisons qu'on a évoquées, des impacts qu'on va avoir de la baisse des impôts et des
36:19 coûts et du pricing power qu'on va avoir, qui vont être plus favorables sur le deuxième
36:23 semestre.
36:24 Mais on garde quand même une partie du portefeuille défensive et résilient parce qu'on sait
36:29 très bien que l'économie américaine ne sera pas à 2,5% l'année prochaine et que
36:33 le ralentissement chinois aussi pèse pour les valeurs exportatrices en Europe.
36:38 Donc, on a besoin de gagner en visibilité pour remettre derrière plus de risques dans
36:43 la capacité du portefeuille à générer de l'alpha.
36:46 Alexandre Ezeh, question peut-être un petit peu provocatrice, mais quand on fait de la
36:50 gestion active, ça a encore du sens de regarder les indices ?
36:53 Effectivement, le sujet c'est qu'évidemment qu'il faut regarder les indices parce que
36:58 c'est ce que nos clients regardent et que les entreprises institutionnelles et les trackers
37:02 qui sont quand même maintenant une grande partie, les trackers font de l'indiciel passif.
37:07 Donc, évidemment, mais c'est vrai que quand vous regardez le S&P, si 25-30% c'est les
37:12 GAFAM, il faut quand même avoir une idée sur les GAFAM.
37:14 Si vous regardez l'euro-stock, c'est les Granola, donc les GlaxoSwiss, etc.
37:20 Enfin bref, c'est 25-30% et puis quand vous regardez le CAC, c'est les fameux Call,
37:24 Kering, VMH, L'Oréal et Hermès.
37:27 Donc, il faut avoir cette idée-là.
37:29 C'est vrai que j'ai en face de moi des stock-pickers, donc ils s'éloignent de ces valeurs-là.
37:35 Ils vont plus vers des plus petites valeurs et donc l'indice les intéresse moins en
37:39 tout cas, mais ils se comparent par rapport effectivement aux indices et je dirais même
37:43 à l'indice des trackers.
37:44 C'est ça qui est le plus compliqué dans nos métiers.
37:46 Parce que finalement, entre un tracker avec des frais très faibles et de la gestion active,
37:51 il faut quand même qu'à un moment la différence se fasse.
37:53 Donc, il n'y a pas le choix de s'éloigner et en termes de poids, c'est-à-dire que les
37:57 poids sont devenus tellement importants que vous ne pouvez pas avoir des valeurs à 8-10%
38:01 dans votre portefeuille.
38:02 Donc, vous vous diversifiez et c'est de plus en plus compliqué de faire la gestion active.
38:05 Alors, il y a différentes manières de le faire.
38:07 Il y a soit effectivement faire du picking, aller voir les entreprises et d'y croire
38:10 des projets à long terme.
38:11 Donc, vous faites un peu fi parfois de l'économie actuelle, même si ça peut changer la vision
38:17 d'une entreprise.
38:18 Et puis, il y a la deuxième chose, c'est essayer en termes sectoriels.
38:23 Vous parliez de l'intelligence artificielle, évidemment que c'est un game changer très
38:28 fort pour les secteurs.
38:30 Et là, ça vous oriente peut-être vers d'autres entreprises que vous n'auriez pas regardées
38:34 forcément en stock picking, mais qui effectivement vont faire de la croissance de manière plus
38:39 importante grâce à un changement stratégique ou à une révolution technologique.
38:45 Donc, la gestion active, elle doit être à côté de la gestion passive de toute manière.
38:49 Il n'y a pas d'opposition.
38:54 Ce sont des modes de pensée complètement différents.
38:57 Et donc, dans un portefeuille à long terme, des modes d'actifs purement sur les actions
39:01 ou en allocation d'actifs où vous gérez des obligations du cash en termes géographiques,
39:07 là, vous orientez vers une diversification et c'est aussi la gestion active que vous
39:11 pouvez effectuer.
39:12 Et alors justement, sur ce que vous pouvez regarder sur les marchés, ce qui vous interpelle,
39:16 ce qui vous alerte, comment est-ce qu'on aborde le sujet obligation dans une stratégie
39:21 de gestion ? Est-ce qu'on peut s'en passer aujourd'hui au vu des niveaux de performance
39:25 que ça peut offrir, notamment quand on parle d'events smooth grade ?
39:28 Alors, on ne peut pas s'en passer parce qu'on ne peut pas avoir que de l'action en portefeuille.
39:32 Bien sûr.
39:33 Et c'est la même duration, effectivement, et la même sensibilité à la volatilité.
39:37 Donc, le tort, c'est à un moment d'avoir appelé, mais tout c'est la réglementation,
39:41 la nuit, c'est d'appeler des fonds prudents obligataires, alors que c'était des profils
39:45 obligataires et pas des profils prudents.
39:47 Donc, effectivement, 2022, ça a été un peu la claque pour tout le monde où les clients
39:51 se sont rendus compte que sur des profils prudents, vous pouviez perdre 15 %, ce qui
39:55 était...
39:56 Mais ce qui est assez incroyable maintenant, c'est qu'enfin, alors la douche a été quand
39:59 même très froide, mais enfin, vous pouvez construire des portefeuilles à moyen terme
40:03 avec des actions et à côté des obligations qui vont permettre d'avoir une vraie diversification
40:08 avec des niveaux de rentabilité qui sont certes, malgré tout ce qu'on peut lire, plus
40:12 importants sur les actions, mais avec des niveaux de rentabilité entre 4 et 6, 7 % pour
40:18 les plus risqués sur l'obligataire.
40:19 Une visibilité, c'est ça qui est incroyable.
40:21 C'est important cette précision, c'est-à-dire qu'on voit de la performance revenir sur
40:24 l'obligataire, mais ce n'est pas pour autant que ça devient un concurrent en termes de
40:27 performance des marchés actions, c'est ça ?
40:28 Ben oui, c'est ce qu'on essaye de vendre actuellement.
40:30 Je vois des articles dans l'Efti en disant les actions, mais non, les actions, il y a
40:33 une rentabilité, il y a la croissance quand même.
40:35 Enfin, je veux dire, c'est l'obligataire, vous avez 5 % à vie si ça ne fait pas défaut.
40:41 Donc, il y a d'un côté, vous avez le côté sur les actions optimistes, il faut que ça
40:44 fasse de la croissance, et l'obligation, quand vous faites de l'allocation d'actifs, l'obligation,
40:48 vous avez le côté optimiste pourvu que ça ne fasse pas défaut.
40:50 Donc, c'est deux raisonnements complètement différents et on voit que même avec ces
40:53 raisonnements, c'est complémentaire.
40:54 La seule chose, c'est qu'avant l'obligataire, les gens en avaient, mais ça versait du 1
40:59 ou 2 %, donc il n'y avait pas de place au risque, en tout cas au défaut, etc.
41:04 Et là, ça vous verse finalement du 4, 5, 6 %, avec une visibilité qui vous permet
41:09 d'avoir un matelas, comme il y a très longtemps, quand j'ai commencé en années 90, on gérait
41:14 en CCPI, donc vous savez, avec des matelas où on pouvait prendre du risque, ce qui
41:18 était impossible depuis 10 ans.
41:20 Enfin, on peut mettre des stratégies à long terme avec ces couvertures et donc, pour
41:24 le client, en tout cas pour la gestion diversifiée, c'est assez fantastique.
41:28 Il nous reste un tout petit peu plus de deux minutes, Olivier de Béranger, en une minute.
41:33 Quels sont les sujets dont on n'a pas parlé, qui vous alertent, que vous regardez sur les
41:38 marchés en ce moment ?
41:39 Peut-être juste pour confirmer le point d'Alexandre, le marché obligataire et particulièrement
41:43 le marché des obligations privées, des obligations d'entreprise et même du high yield, offre
41:49 une qualité de gisement pour un rendement attendu qui est vraiment intéressant.
41:53 On a eu des années avec des taux à zéro, voire négatifs, ou des taux à 1 ou 2%, comme
41:57 disait Alexandre, en prenant beaucoup de risques et de durations et de signatures.
42:01 Là, vous avez sur le marché, le haut du double B en Europe, à 5 ans, vous avez 6-7% de rendement.
42:09 6-7% de rendement à 5 ans, c'est quand même un placement qui commence à être très intéressant.
42:13 Ce qu'on peut faire, c'est construire des portefeuilles mieux diversifiés, avec du portage.
42:19 C'est-à-dire que le simple fait qu'il ne se passe rien est une bonne nouvelle, ce qui
42:23 n'était pas le cas dans le passé.
42:26 Et puis, même si vous trompez sur le timing, ce portage vous permet de corriger vos erreurs.
42:32 Je vais vous donner un exemple.
42:33 On est passé très positif sur le crédit high yield il y a exactement un an, le 1er
42:36 juillet de l'année dernière, ce qui était plutôt une erreur tactique puisque les taux
42:40 de crédit ont monté plus fort, plus vite, que les spread de crédit se sont écartés.
42:44 Mais un an après, vous avez un total return de 6% sur le high yield, de 4% sur des obligations
42:49 hybrides et de 2,5% sur l'investment grade.
42:51 C'est-à-dire que vous avez fait mieux que vos assurances vie en euros, quelle que soit
42:54 la date.
42:56 Donc, prendre en compte les fonds obligataires à échéance.
42:58 Les fonds obligataires à échéance, portefeuilles diversifiés, compte du high yield ou de l'investment
43:03 grade dans leur composition.
43:05 Et ce qui change énormément, c'est que vous pouvez parquer du cash sans que ça vous coûte
43:09 de l'argent et ça c'est quand même plutôt une bonne nouvelle.
43:11 C'est game changer.
43:12 Stéphane Prévost, on va finir avec vous.
43:14 Qu'est-ce que vous regardez, qu'est-ce qu'on n'a pas évoqué, que vous regardez spécifiquement
43:17 dans le marché ?
43:18 Pour la financière responsable, il y a un sujet qu'on n'a pas évoqué.
43:20 On a parlé beaucoup de finances, on a parlé de stratégie.
43:23 On n'a pas parlé de responsable.
43:24 Je vous rappelle qu'au 30 juin, pour les fonds qui sont articles 9 et articles 8, vous avez
43:28 des obligations de publication, de nouveaux formats de reporting.
43:32 Bien sûr.
43:33 Ils doivent expliquer aux clients la notion d'investissement durable pour les fonds articles
43:37 9 et puis la prise en compte du principe de double matérialité à partir des principales
43:43 incidences négatives, des valeurs que vous avez mis en portefeuille et des incidences
43:47 positives.
43:48 Et donc les reporting extra financiers sont très attendus par les législateurs, notamment
43:54 puisqu'on était sur la base déclarative.
43:56 Donc là, je pense que les clients vont avoir beaucoup de choses à lire et beaucoup de
44:01 choses intéressantes à regarder dans le travail et les contributions des différents opérateurs
44:05 pour les différences d'assets managers, pour la finance durable.
44:09 Donc là, il y a un virage important qui s'annonce dans les deux jours à venir.
44:13 On n'aurait pas pu imaginer une meilleure transition pour la partie suivante de Smart
44:18 Bourse qui s'intéresse justement à la réglementation et au rating ESG.
44:22 Merci beaucoup Olivier de Bérenger, directeur général délégué et directeur de la gestion
44:25 d'actifs à la financière de l'échec.
44:26 Merci Stéphane Prévost, directeur général de la finance responsable.
44:30 Merci Alexandre Ezey, directeur des investissements chez Richelieu Gestion.
44:33 Quant à nous, on se retrouve tout de suite dans Marché Athème.
44:36 Et nous enchaînons à présent avec Marché Athème, le dernier quart d'heure thématique
44:50 de Smart Bourse.
44:51 Nous allons tenter de comprendre ensemble les enjeux autour des ratings ESG, notamment
44:57 face à cette réglementation justement du secteur.
45:00 Pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Bourse, Carmine
45:04 De Franco.
45:05 Bonsoir Carmine De Franco.
45:06 Bonsoir Nicolas.
45:07 Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse, vous êtes responsable de la recherche chez
45:10 OCIAM.
45:11 On va peut-être redéfinir ce dont on parle pour que tout le monde comprenne bien de quoi
45:15 parle-t-on et à quoi servent les ratings ESG.
45:19 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui sur le marché, on trouve une grande variété de
45:24 ce qu'on appelle de rating ESG.
45:25 Mais fondamentalement un rating ESG c'est une simplification d'une analyse souvent
45:31 très complexe, très fine, qui touche à des éléments extra-financiers dans la vie
45:36 d'une entreprise.
45:37 Par exemple, les impacts que peuvent avoir ces activités sur l'environnement et les
45:43 impacts que l'environnement peut avoir sur l'activité de l'entreprise.
45:47 Le social, notamment par exemple les relations avec les employés, les stakeholders et aussi
45:51 la gouvernance.
45:52 Comment l'entreprise se porte et comment cette stratégie peut être exécutée.
45:56 Est-ce qu'il y a des problématiques de conflit d'intérêt, ce genre de choses.
45:59 Donc toutes ces analyses souvent sont synthétisées dans un rating simple, facile à appréhender.
46:04 Un petit peu ce qu'on peut voir aujourd'hui par exemple dans les produits au supermarché.
46:08 Vous avez des ratings, des labels qui vous disent un produit qui est bon, un produit
46:11 qui n'est pas bon.
46:12 De la même chose.
46:13 Avec une note de A et F.
46:14 Effectivement.
46:15 Sous l'immobilier, vous avez pareil sur la consommation et la performance énergétique.
46:20 Et donc pour les entreprises, on voit depuis quelques années des ratings qui de certaine
46:25 manière ressemblent aussi aux ratings de crédit obligataire.
46:28 Donc qui vous donne un petit peu l'idée de la performance des entreprises.
46:32 Donc l'idée c'est de rendre lisible finalement vis-à-vis des investisseurs et du grand public
46:37 des stratégies ESG des entreprises.
46:39 Et donc ces entreprises font elles-mêmes appel à des entreprises qui vont donner des
46:43 notations.
46:44 Mais là chacun a un peu sa méthodologie.
46:46 C'est ça ?
46:47 Disons qu'il y a une étape dans telle manière.
46:49 Ça veut dire que les entreprises veulent quelque part capturer des flux des investisseurs.
46:54 Parce qu'on rappelle qu'aujourd'hui, selon des études récentes, il y a 2,7 trillions
47:00 de dollars investis dans des stratégies ESG.
47:02 Il y a beaucoup d'argent en jeu.
47:04 Les régulateurs, notamment la Commission européenne, poussent à ce que les investisseurs
47:07 aillent dans cette direction.
47:08 Donc du coup les entreprises font tout pour avoir une bonne note.
47:11 Parce que ça, normalement, ça drive, ça pilote des flux d'investissement.
47:14 Et donc du coup ils sont obligés, la réglementation aussi, depuis quelques temps, les oblige
47:18 aussi à reporter certains critères.
47:21 Néanmoins, chaque entreprise, chaque secteur, n'est pas impacté de la même manière par
47:25 les mêmes facteurs ESG.
47:27 Comment on les rassemble pour arriver à une notation unique ?
47:30 Est-ce que cette notation représente un petit peu ce que l'investisseur peut s'attendre ?
47:33 Est-ce qu'elles sont comparables en Europe plutôt qu'aux Etats-Unis ?
47:36 Une large cap plutôt qu'une petite entreprise ?
47:39 Quelque part, il y a beaucoup de débats sur cette capacité d'une notation agrégée
47:44 à traduire un sentiment des investisseurs au concernement des thèmes de durabilité.
47:49 Et là, pour le coup, la Commission européenne a émis une proposition pour réglementer ce secteur.
47:54 Tout à fait.
47:55 C'est assez récent, ça date d'une dizaine de jours.
47:57 C'est le dernier endroit dans lequel la Commission européenne n'a pas encore réglementé.
48:01 Vous avez parlé tout à l'heure en plateau des reportings financiers pour les fonds,
48:05 la disclosure et donc la transparence pour les entreprises.
48:08 Il reste ce petit parti de l'architecture de la finance durable qui est les agents de notation.
48:13 Aujourd'hui, des investisseurs comme des asset managers utilisent ces ratings
48:17 pour construire des propres portefeuilles.
48:19 Sauf qu'à la différence des agences de notation de crédit qui sont très strictement régulées,
48:24 il y a des murailles de chine entre les différentes activités, pour l'instant aujourd'hui,
48:27 ils ne le sont pas.
48:28 Ce qui fait qu'il peut y avoir soit un problème de conflit d'intérêts.
48:31 Je vous fais un exemple très basique.
48:33 Si à la fois vous êtes une agence de notation OEG, vous donnez un crédit OEG,
48:38 mais en plus vous faites un service d'advisory pour l'entreprise.
48:43 Parce que vous pouvez avoir plusieurs activités.
48:45 Ou alors vous construisez des indices, vous pouvez pousser ou pas une entreprise à être dans l'indice.
48:49 C'est problématique.
48:50 Ça c'est le premier point.
48:51 Et le deuxième point c'est justement cette comparabilité.
48:54 Encore un exemple, il y a eu des études, des recherches qui ont été faites depuis l'année dernière,
48:59 dans lesquelles on peut montrer que parmi les trois agences de rating crédit,
49:04 il y a une très forte corrélation entre les notations qu'on peut mettre sur les applications.
49:09 Que vous prenez S&P, Fitch ou Moody's, grosso modo on arrive à peu près au même résultat.
49:14 On peut se dire que la méthodologie est similaire.
49:16 Ou en tout cas qu'on capture le même objectif qui est celui de risque de défaut.
49:20 Sous l'OEG ce n'est pas le cas.
49:21 Que vous prenez différents providers, vous pouvez avoir une entreprise qui est très bien notée chez le provider A,
49:26 très mal notée chez le provider B.
49:29 Or ça peut s'expliquer, néanmoins du point de vue de l'investisseur et du client final,
49:33 notamment un client particulier, c'est assez difficile.
49:36 Puisqu'il va se poser la question "Pourquoi telle entreprise est dans mon fond vert, dans mon fond OEG,
49:40 alors que je ne crois pas qu'elle soit aussi OEG que ça devrait l'être ?"
49:45 Et avec souvent des scandales, ce n'est pas forcément des scandales,
49:49 mais des incompréhensions sur certaines entreprises.
49:53 Tout à fait. L'exemple typique qu'on lit souvent, qu'on voit toujours, c'est par exemple l'exemple de Tesla.
49:58 Or on peut expliquer très bien pourquoi Tesla, typiquement, se retrouve avec une notation OEG
50:02 qui n'est pas aussi bonne de ce qu'on pourrait imaginer pour une entreprise aussi disruptrice
50:06 qui apporte une solution importante au problème de la mobilité green.
50:11 Mais dans ESG, il y a S et G aussi.
50:14 Il y a les OEG qui sont importants.
50:15 Néanmoins, c'est aussi important que l'investisseur puisse être confortable
50:19 avec le fait qu'une entreprise comme Tesla, dans l'imaginaire collectif,
50:23 c'est plutôt une entreprise qui apporte une solution, donc elle devrait être plutôt bien notée.
50:26 Or ce n'est pas le cas chez la plupart des providers de données.
50:30 Et donc il y a ce mise à lignement entre l'attente et la réalité.
50:33 Et donc c'est pour ça que c'est important que ces méthodologies soient transparentes, claires,
50:38 pour que l'investisseur puisse faire la part des choses.
50:40 Qu'est-ce qu'on essaie de mesurer ? Est-ce qu'on veut mesurer une solution
50:43 ou est-ce qu'on veut mesurer une qualité globale de durabilité ?
50:46 On a vu ça avec des entreprises dans le tabac, qui ont à peu près la même problématique.
50:53 Quelles sont les propositions de la Commission européenne ?
50:56 Il y en a plusieurs. J'en retiendrai deux qui, à mon avis, semblent être assez importantes
51:02 et qui peuvent avoir un impact important dans notre secteur.
51:07 La première, c'est que les agents de notation devraient être régulés par l'ESMA,
51:12 qui est l'autorité européenne, un peu comme les agents de notation crédit.
51:16 Donc finalement, on ne pourra pas construire des stratégies, des fonds,
51:20 ou faire du conseil avec des ratings pour lesquels un régulateur n'a pas regardé dedans.
51:25 Donc ça, c'est le premier point, c'est très important.
51:27 Ça a été plutôt bien accueilli par le secteur, donc je pense que c'est une mesure qui peut aller assez loin.
51:32 Donc toute agence de notation devra être régulée ou ne pourra plus exercer ?
51:35 Le détail étant, toute agence de notation, un peu comme les providers d'indices,
51:39 toute agence de notation qui veut s'adresser à un public européen,
51:42 les banques, les assureurs, les asset managers, devra être régulée par l'ESMA.
51:46 Or, compte tenu de l'importance du continent européen dans la finance mondiale,
51:50 cela veut dire que toutes les grandes maisons d'agence de notation vont devoir être régulées par l'Union européenne.
51:57 Donc ça, c'est le premier point qui est assez consensuel.
51:59 Et le deuxième point, et c'est celui, à mon avis, qui va causer un petit peu plus de débat,
52:04 c'est que la Commission européenne a proposé de séparer de manière très nette l'activité de notation OEG avec d'autres activités.
52:12 Les indices, l'advisory ou alors les ratings crédits.
52:17 Parce que vous imaginez, si vous faites à la fois le rating d'une obligation et le rating OEG,
52:22 il peut y avoir potentiellement des conflits d'intérêt.
52:25 Cette séparation pourrait être accueillie de manière pas forcément froide de la part des acteurs,
52:32 puisqu'aujourd'hui on voit de plus en plus de concentrations, notamment chez les anglo-saxons.
52:37 Aujourd'hui en Europe, on est dominé par des agences de notation anglo-saxonnes.
52:41 Et ça a aussi un impact sur la perception du rating OEG qui n'est pas le même en Europe.
52:46 Et donc ça, ce sont les deux points qui sont les plus importants de la proposition européenne.
52:51 Il y a eu des réactions, justement, vous mentionnez effectivement que le premier point avait été plutôt bien accueilli.
52:55 Le deuxième point, il y a eu des réactions aussi peut-être du marché sur ce sujet-là ?
52:59 Le marché s'inquiète essentiellement pour une raison d'oligopole et de coût.
53:04 Parce que quand on parle de gros efforts de réglementation,
53:08 c'est typiquement les grandes agences qui vont pouvoir faire l'effort de mettre tout en place.
53:12 Et pour les plus petites, c'est plus difficile.
53:14 Donc on ne voudrait pas se retrouver comme on est aujourd'hui dans le cas du crédit,
53:17 où fondamentalement vous avez trois agences de notation.
53:19 Ce sont des acteurs mineurs, mais ce sont les trois qui tout le monde regarde.
53:23 Une crainte que le quoi ? Le poids réglementaire ne vienne favoriser que les grandes structures ?
53:27 Celles qui ont les moyens de pouvoir implémenter, parce que ce sont des coûts de compléhense très importants,
53:31 ça demande aussi une capacité à pouvoir adresser ces demandes de réglementation
53:36 qui ne sont pas pour une petite entreprise, c'est beaucoup plus difficile.
53:39 Donc ça c'est le premier point.
53:40 Donc c'est lié aussi à un problème de coût.
53:42 Le coût de la data, on sait que ça devient de plus en plus important.
53:46 Et le deuxième point, c'est lié beaucoup plus aux méthodologies.
53:50 Ce qui fait que quand vous avez très peu d'acteurs,
53:52 et que ces acteurs vont devoir converger d'un point de vue méthodologique,
53:56 d'une certaine manière, et si ces acteurs ne sont pas européens,
54:00 donc ils vont apporter une éthique, une culture, une approche anglo-saxonne.
54:04 Ce qui froisse un petit peu les acteurs européens,
54:07 puisqu'on n'a pas du tout la même vision dans les sujets de durabilité.
54:10 Et d'ailleurs, vous l'avez sans doute vu, il y a quelques jours,
54:14 l'ISSB, qui est un système de réglementation et du standard de reporting,
54:19 avec une approche très anglo-saxonne, a publié ces recommandations,
54:24 qui vont être probablement accueillies, qui sont très différentes
54:26 de ce qui a été mis à l'avant par la Commission européenne, par FRAG.
54:29 Donc c'est un sujet assez...
54:31 Parce que là, il y a même un enjeu, j'ai envie de dire, de soft power.
54:36 C'est-à-dire, quelles sont les normes comptables qu'on utilisera demain
54:39 pour calculer la note ESG des entreprises ?
54:41 Est-ce qu'on se basera sur un système européen ou sur un système anglo-saxon ?
54:45 Et il faudra que le système devienne global pour être fonctionnel,
54:48 donc il faudra bien qu'on choisisse entre l'un et l'autre, c'est ça ?
54:50 Aujourd'hui, les investisseurs investissent sur le marché américain,
54:53 sur le marché émergent, sur le marché européen.
54:54 Donc ils ont besoin d'une certaine comparabilité.
54:56 Or, si vous avez des normes qui mettent en avant la matérialité financière,
55:00 en gros, qu'est-ce qui peut avoir un impact sous le business du point de vue ESG ?
55:05 Qu'est-ce qui peut coûter de l'argent en termes de coûts légaux,
55:08 des coûts environnementaux ?
55:09 Et d'autre part, vous avez pour les entreprises européennes
55:11 la double matérialité, donc la matérialité financière,
55:14 mais aussi les impacts que l'entreprise va avoir
55:16 sous l'environnement, par exemple, sur le social.
55:18 Du coup, vous n'allez pas forcément avoir une base comparable,
55:21 et donc une entreprise européenne, toute chose par ailleurs,
55:24 pourrait se retrouver désavantagée, puisqu'il va devoir coter
55:27 avec un multiple plus faible.
55:29 D'accord, parce qu'il y aura cette double matérialité,
55:31 qui est pour le coup une avancée phénoménale.
55:33 C'est une avancée importante, parce que du coup,
55:35 les investisseurs, ce qu'ils veulent, c'est une entreprise
55:37 qui sait maîtriser ses risques E&G,
55:39 et donc du coup, qui puisse protéger un petit peu la valeur,
55:43 mais qu'elle soit aussi capable de pouvoir apporter sa contribution
55:47 au grand changement auquel on s'attend,
55:50 avec la transition bas carbone, une société poulie juste.
55:53 Et donc ça, c'est ce qu'ils veulent, investisseurs.
55:55 Or, si les entreprises européennes le font,
55:57 mais celles, disons, américaines, ne le font pas,
56:00 on peut y parier que, par exemple, le multiple américain
56:02 sera plus élevé que le multiple européen.
56:04 Parce que la proposition récente de l'ISSB,
56:06 si je caricature, dites-moi si je me trompe,
56:08 n'intègre simplement le coût financier d'un risque climatique
56:12 sur l'activité de l'entreprise, mais pas du tout l'impact
56:14 de l'entreprise sur l'environnement.
56:16 Exactement.
56:17 Le risque climatique et autres, évidemment,
56:19 ça pourra être étendu dans le temps,
56:22 mais effectivement, c'est combien ça peut coûter
56:24 en termes de chiffre d'affaires, en termes de réputation,
56:27 ces aspects-là, mais le fait que l'entreprise,
56:30 par ses propres activités, puisse avoir un impact négatif
56:33 sur son environnement, sur le social,
56:35 cela ne sera pas pris en compte.
56:37 En tout cas, pas à l'heure actuelle.
56:38 Pas à l'heure actuelle.
56:39 Et compte tenu de la situation aux Etats-Unis,
56:41 je ne crois pas que ce soit un sujet à bref échéance.
56:45 On aurait encore beaucoup de questions,
56:47 mais on va s'arrêter là.
56:48 Merci beaucoup, Carmine De Franco,
56:49 d'être venue détailler un petit peu les enjeux
56:51 en matière de rating ESG et de réglementation,
56:53 en Europe, mais pas qu'aux Etats-Unis,
56:55 ou en tout cas dans le monde anglo-saxon également.
56:57 Je rappelle que vous êtes responsable
56:58 de la recherche chez OCIAM.
56:59 Merci beaucoup.
57:00 Merci à vous également de nous avoir suivis.
57:02 Je vous rappelle que vous pouvez retrouver Smart Bourse
57:04 en replay sur bsmart.fr, mais aussi en podcast
57:07 sur toutes les plateformes de podcast.
57:09 Et quant à moi, je vous donne rendez-vous
57:11 demain à midi et demi en direct
57:12 pour un nouveau numéro de Smart Bourse.
57:14 ♪ ♪ ♪

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