Avec Alexis Poulin et Elisabeth Lévy
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-06-28##
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-06-28##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:05 - Il est 8h47, bien des questions après ce qui s'est passé à Nanterre hier.
00:12 Je rappelle que cette nuit du coup, il y a eu des incidents, des tirs de mortier du côté de Nanterre,
00:17 mais également dans plusieurs villes de la région parisienne et dans d'autres villes en France.
00:23 Une vingtaine d'interpellations tout à l'heure étaient signalées.
00:27 Alors, il y a une question qui se pose, est-ce qu'il faut mieux encadrer les conditions d'utilisation d'armes à feu par les policiers,
00:34 notamment lors de ces interpellations, quand il y a des refus d'obtempérer ?
00:39 Là, il y a eu la version des policiers, une version qui a été en partie démentie par cette vidéo,
00:46 qui a été filmée par une passante, Alexis Poulin, Elisabeth Lévy et vous au 0826 300 300.
00:54 Avec vous, Elisabeth Lévy, qu'est-ce que vous inspire cette...
00:59 - Honnêtement, d'abord, je ne crois pas que ce soit le problème, parce que je crois que ces conditions sont très bien définies.
01:04 - Alors, elles sont déjà définies.
01:06 - Et après, elles sont respectées ou elles ne sont pas respectées, c'est aux enquêtes de le déterminer,
01:10 d'un quel part, si vous voulez, vous ne pourrez jamais éliminer la faute humaine d'un quelconque processus humain,
01:16 si vous voulez, il y a des règles et elles ne sont pas toujours respectées.
01:20 Donc, là-dessus, je ne crois pas qu'il faille encore faire de nouvelles règles,
01:26 ça devient pur, cette histoire, on change des règles qu'on ne respecte pas.
01:29 Mais moi, je voulais dire quand même qu'il y a une chose qui me frappe, deux choses qui me frappent.
01:34 La première, c'est qu'en fait, on nous dit que des quartiers se sont embrasés.
01:41 Et je constate qu'en fait, dans ce pays, chacun choisit ses victimes.
01:45 Parce que sur quelle base se sont embrasés ces quartiers ? Sur des bases ethniques.
01:49 C'est-à-dire, la victime, parce que, excusez-moi, il y a des gens qui meurent tous les jours
01:53 dans des conditions tout à fait déplorables, des fois un accident, un attentat,
01:58 donc si vous voulez, chacun choisit ses victimes.
02:01 La France est incapable, en quelque sorte, si vous voulez, d'honorer les mêmes gens en même temps.
02:05 Ça, ça me frappe. Aujourd'hui, vous avez des quartiers, vous avez la gauche, si vous voulez,
02:09 qui fait génuflexion devant Mahel, et une partie de la droite qui dit "attention, c'était un délinquant".
02:16 Et demain, vous aurez des victimes d'attentats qui seront des faits divers pour les uns,
02:21 et des faits de société pour les autres. On n'a plus un récit commun.
02:24 Et voilà, c'est ça qui me frappe le plus.
02:26 - Alexé Poulain ? - Oui.
02:28 - Moi, au-delà de l'émoi que provoque la mort de ce jeune suite à un contrôle,
02:32 il y a une question à laquelle on ne répond pas, et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure
02:37 de la justice, qui devra faire une enquête et savoir, dans quel cas un contrôle routier
02:42 se fait avec un pistolet sur la tempe. Quelque chose a dû se passer avant.
02:48 Je ne pense pas qu'un policier sorte son arme uniquement pour un contrôle.
02:52 Donc, il y a vraiment beaucoup de zones d'ombre. En réalité, on voit uniquement la scène
02:56 où le policier tire, et on voit évidemment qu'il tire à bout portant.
02:59 Donc, il est conscient, peut-être panique-t-il, mais il sait qu'en tirant à cette distance-là,
03:03 le risque de tuer est énorme. Mais pour la question de pourquoi l'arme est-elle sortie
03:08 de son étui, c'est quand même assez rare de voir une scène comme ça.
03:12 Je crois qu'aujourd'hui, on n'a aucune réponse par rapport à ça.
03:15 Ensuite, sur les émeutes, j'en parlais dans mon édito aussi, on voit bien que depuis 2005,
03:21 il n'y a pas grand-chose qui a changé en réalité sur la volatilité des quartiers,
03:27 à partir du moment où une bavure policière se fait jour.
03:31 On voit bien que la réponse, c'est quoi ? Des unités de CRS 8, etc.
03:36 On a vu des scènes hier incroyables, des cols brûlés.
03:39 C'est le bien commun, encore une fois, qui est détruit.
03:41 Et la question posée à nous tous, c'est bien sûr, quelle sécurité,
03:47 quel encadrement d'utilisation de l'arme à feu, comme vient de le dire Elisabeth,
03:51 et surtout, comment on en arrive à des extrêmes pareils, systématiquement,
03:57 avec ce principe de dire, voilà, on ne cherche pas à...
04:00 C'est une tragédie, on voit bien qu'il y a des torts, évidemment,
04:04 le policier n'a pas tiré à bout portant, mais pourquoi on en arrive là ?
04:08 C'est une vraie question, il y a une violence, un vrai monde qui nous inquiète dans la société.
04:11 - Vous avez parfaitement raison, Alexis, de dire qu'il faudrait savoir ce qui s'est passé avant,
04:16 même si l'image là... - Mais ce n'est pas anodin, un policier qui sort son arme, en fait.
04:21 - Non, vous avez raison, la seule question qui se pose, c'est de savoir si le policier était en danger.
04:26 Le sentiment qu'on a quand on regarde cette terrible scène, évidemment,
04:30 il faut adresser nos condoléances à la famille, parce qu'on avait pas l'air d'être un dangereux bandit, effectivement.
04:38 On a l'impression que c'est de panique, en fait.
04:43 Et, évidemment, il faut aussi savoir que ces gens, de part et d'autre,
04:47 ont une histoire, déjà, qui se joue depuis bien avant eux, dans la tête.
04:51 C'est-à-dire, les policiers ont l'habitude de se faire agresser, foncer dessus, etc.
04:58 Et les autres, ils voient les flics souvent comme des ennemis.
05:02 Donc, si vous voulez, vous avez aussi tout ça, vous avez deux imaginaires, et probablement, deux réactions de panique.
05:09 - Julien est avec nous au 0826-300-300. Bonjour, Julien.
05:14 - Oui, bonjour. - Bonjour.
05:16 Votre réaction, justement, sur les règles lors des interpellations dans le cas de refus d'obtempérer.
05:23 Il y en a un quasiment toutes les minutes, toutes les 20 secondes, on disait même.
05:28 Ça me semble beaucoup, mais bon, il y en a, en fait.
05:31 - Oui, vous savez, il y en a à peu près, c'est ça, toutes les 20 secondes.
05:35 En bref, c'est une catastrophe. Je voulais revenir sur plusieurs choses.
05:38 Déjà, pour ce qui est de l'emploi des armes concernant les refus d'obtempérer.
05:41 En fait, c'est déjà encadré. On a deux articles pour ça.
05:44 C'est la légitime défense, qui est un petit peu vieux comme article.
05:48 C'est un article qui est sorti il y a quelques années, c'est le 435, qui est rien du Code de la sécurité intérieure.
05:53 Qu'est-ce qu'il dit, cet article ?
05:55 Il dit que quand un conducteur tente de prendre la fuite et qu'il est prouvé par A+B que ce conducteur est dangereux pour les usagers,
06:04 le policier a le droit de faire usage de son arme.
06:06 Et c'est là le problème avec cet article, vous savez.
06:08 Depuis qu'il est sorti, cet article, il est fou.
06:11 Qu'est-ce que c'est, en fait, un individu qui, dans sa fuite, est dangereux ?
06:14 Est-ce que c'est un individu qui a percuté des personnes ?
06:16 Est-ce que c'est un individu qui prend tous les risques pour refuser de tempérer ?
06:19 Parce que c'est ça ce qui s'est passé.
06:21 Vous connaissez bien, vous êtes policier, Julien, c'est ça ?
06:24 Oui, bien sûr, je suis policier.
06:26 Et en fait, tous les jours, mes collègues sont face à des refus d'op,
06:30 où les personnes prennent tous les risques pour n'importe quoi.
06:33 Pour un permis de conduire, pour une état d'ivresse, pour des trucs,
06:36 pour une boulette de shit dans leur poche.
06:39 Et ils vont peut-être écraser les familles ou écraser mes collègues,
06:42 parce qu'ils n'ont pas leur permis.
06:45 Ce que mes collègues ont vécu hier, c'est ce qui s'est passé.
06:48 - Je peux vous poser une question ? - Oui, bien sûr.
06:51 C'est vraiment intéressant, cet article, j'avoue à ma grande honte que je l'ignorais,
06:57 mais est-ce que vous, vous considérez que ce sont les règles qu'il faut changer ?
07:02 Vous venez de nous dire que c'est des situations difficiles à apprécier, ça va très vite.
07:08 - Évidemment, déjà vous avez une seconde, et encore une seconde,
07:12 vous avez une fraction de seconde pour prendre cette décision-là.
07:14 Moi, vous savez, sur un refus d'op tempéré, j'ai eu une collègue qui a fini au tapis.
07:18 La seule solution, vous savez la situation était similaire,
07:22 c'est-à-dire qu'on avait un individu à bord d'une grosse cylindrée,
07:25 comme ce jeune homme, qui a percuté une majeure de police, de 50 ans.
07:31 Ça fracturait plusieurs mois de fauteuil roulant.
07:34 Donc qu'est-ce qu'il faut attendre ? Est-ce qu'on fait usage de l'arme
07:36 pour pouvoir préserver nos collègues et des victimes qui ont rien demandé ?
07:39 Ou est-ce qu'il faut faire usage de l'arme et tuer après des jeunes qui font n'importe quoi ?
07:44 Voilà, c'est ça le souci.
07:45 Et en fait, ce qu'on ne veut pas dans ce pays, et ça va durer depuis quelques années,
07:48 c'est quand même bien dommage que depuis 2005 rien ne change,
07:51 c'est qu'à chaque fois qu'on a un mort d'un côté, on a après des semaines et des semaines des meutes.
07:56 Et c'est ce qui va se passer, je vous le dis, c'est ce qui va se passer.
07:59 Avec les réseaux sociaux, ça va être terrible.
08:01 - Oui, oui, parce qu'il y a... - "Ce qu'un côté est terrible"
08:03 - Oui, oui, parce qu'il y a cette vidéo qui montre quand même que le policier tire immédiatement
08:10 et tire sur le jeune homme alors qu'il est...
08:12 - Mais il faut pas non plus tirer quand le véhicule sera à 20 mètres,
08:18 et qu'il prenne la balle dans la nuque.
08:20 - Oui, mais est-ce qu'il doit tirer à ce point-là, en fait, à bout portant sur le jeune ?
08:23 Est-ce que c'est difficile dans ces conditions ?
08:25 Parce qu'il pourrait essayer de viser les jambes, etc.
08:28 - Non, non, non, non, il peut pas.
08:30 Tout de suite, avec trois tiers dans l'année, vous essayez pas de viser les jambes, déjà,
08:34 ça sert strictement à rien, vous allez jamais arrêter un véhicule avec ça.
08:37 D'accord ? Les effets, les balles que vous avez, les 9 mm COP,
08:41 ne retrouveront jamais dans un véhicule en mouvement, et encore moins dans un pneumatique.
08:46 D'accord ? Si vous tirez, c'est pour arrêter le véhicule, c'est pour sauver votre vie.
08:49 Après, on verra ce que dit l'enquête.
08:51 - Là, quand il tire, il tire pour tuer, hein, parce que comme il est à bout portant...
08:55 - Oui, vous savez, j'ai des collègues qui ont chuté exactement au même endroit,
08:59 ils ont fini sous la roue arrière. Voilà.
09:01 Donc je vous dis, comment on fait ?
09:03 Alors que c'est bien beau de voir... Je parle pas de vous, hein, bien évidemment,
09:07 mais les journalistes qui disent "Ah, j'aurais fait ça, j'aurais fait ça",
09:09 mettez-vous un peu sur le terrain, prenez un gilet pare-balles,
09:12 et montrez-moi avec une arme à feu ce que vous feriez en l'espace d'une seconde.
09:15 Elle est là, toute la difficulté.
09:17 Avec l'adrénaline, avec la situation que vous aviez auparavant,
09:20 parce qu'il a commis comme un refus d'obtempérer,
09:22 et il a pris tous les risques pour éviter mes collègues,
09:24 et qu'il prend l'individu avec quand même une arme à feu sur la tempe,
09:28 qui de normalement constitué, ne s'arrête pas.
09:30 Je vous le dis. Il n'y a qu'en France, on se pose quand même la question,
09:33 que quand il y a des gens qui prennent tous les risques pour éviter la police,
09:36 et qui montent dans la rue à faire des policiers, on ne tire pas.
09:38 C'est ça le souci, en fait, au fond, le fond de façon est politique.
09:41 - Merci, Julien, pour ce témoignage.
09:44 On va continuer d'en parler chez Valérie Expert,
09:47 tout à l'heure en Jean-Jacques Bourdin,
09:49 et puis André Bercoff est dans les vrais voix ce soir, bien sûr,
09:52 parce que c'est grave ce qui s'est passé,
09:56 compte tenu de la situation et de ce qui peut se passer maintenant, bien sûr.
10:00 On l'a dit, merci à vous, Élisabeth Lévy, Alexis Poulin.
10:03 Allez, je n'oublie pas, on est un petit peu en retard,
10:05 mais je n'oublie pas non plus notre gagnant, notre gagnante,
10:08 c'est Daniel, pour le séjour à Port Aventura.
10:12 Bonjour, Daniel. - Bonjour.
10:14 - Vous nous appelez de Toulouse, je crois.
10:16 - Oui, enfin, des environs. - Des environs, ben voilà.
10:19 Bon, ça vous fait plaisir, j'imagine.
10:22 - Je suis super contente, je ne donne jamais rien d'habitude.
10:25 Ce matin, je dis, ce matin, je dis, je vais essayer, et puis voilà.
10:30 - Vous avez vu, 17e appel, c'est tombé sur vous.
10:34 Très bien, bonne nouvelle. Vous partirez avec qui, ma chère Danielle ?
10:37 - Bien écoutez, mon fils et ses enfants, voilà.
10:41 En plus, ce casque, c'est super.
10:43 - C'est parfait.
10:45 Pour votre petit séjour à Port Aventura World, vous allez bien vous amuser.
10:48 Merci, bonne journée, bel été à vous, ma chère Danielle.
10:52 Et continuez d'écouter Sud Radio, évidemment.
10:55 - Toujours, toujours, merci.
10:57 - Merci pour votre fidélité. Dans un instant, un point sur les derniers titres de l'actualité.
11:01 Sudre.