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  • 19/06/2023

Chaque jour, Romain Desarbres et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 Midi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00 - Midi 13h, Romain Desarbres.
00:02 - Richard Ferrand, l'ancien président de l'Assemblée Nationale, dit ce matin dans le Figaro,
00:06 quand on lui demande s'il regrette qu'Emmanuel Macron ne puisse pas se présenter en 2027, donc pour un troisième mandat.
00:13 Il répond ceci, "Notre Constitution en dispose ainsi".
00:17 Bon, c'est ainsi, je poursuis.
00:19 "Cependant, à titre personnel", dit Richard Ferrand,
00:22 "je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire".
00:27 Et Richard Ferrand, de citer parmi ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire, pour reprendre son expression,
00:33 il cite "la limitation du mandat présidentiel dans le temps".
00:37 Je cite tout, parce qu'ensuite, Richard Ferrand a écrit un message sur Twitter pour expliquer qu'il y avait des journalistes qui n'avaient rien compris à sa pensée.
00:44 Donc je cite, je vous lis mot à mot ce qu'il a dit.
00:49 Arnaud Benedetti, bonjour.
00:51 - Bonjour.
00:52 - Arnaud, vous êtes avec nous ?
00:54 - Oui, je vous entends très bien.
00:57 - Ouh, je vous entends mal, Arnaud Benedetti.
00:59 - Vous savez ce qu'on va...
01:00 - Allô ?
01:01 - Oui, voilà, je vous entends mieux, ça y est.
01:03 - Voilà, je vous entends.
01:04 - Professeur associé à la Sorbonne, rédacteur en chef de la revue parlementaire.
01:07 Bon, Richard Ferrand estime que tout le monde n'a pas bien compris ce qu'il voulait dire.
01:11 Alors vous, qui êtes politologue, dites-nous ce qu'il propose exactement.
01:15 Vous avez lu l'interview.
01:16 - Bah écoutez, je crois que monsieur Ferrand semble rétro-pédaler par rapport à l'interview qu'il a donnée au Figaro.
01:25 Parce que quand on lit littéralement, d'une certaine manière, ses propos,
01:31 il regrette qu'un troisième mandat ne soit pas possible pour un président de la République déjà deux fois élu.
01:39 Ce qui est assez étonnant, finalement, dans cette déclaration, qui n'est pas nouvelle.
01:43 Je rappelle que Jean-Pierre Raffarin, lui-même, soutien du président de la République, avait tenu des propos similaires voici quelques temps.
01:52 Ce qui est un peu, finalement, surprenant dans ces déclarations, c'est que ça ne correspond pas fondamentalement, me semble-t-il, à l'état de l'opinion publique.
02:02 On est aujourd'hui avec une opinion publique qui demande plus d'horizontalité, qui demande plus de parlementarisation du régime.
02:10 On l'a vu notamment lors de la réforme des retraites.
02:14 Et on a finalement un camp présidentiel, un parti présidentiel, qui, lui, in fine, propose, d'une certaine manière, une hyper-présidentialisation du régime.
02:25 Donc il y a un hiatus qui semble s'installer entre, in fine, aujourd'hui, le pouvoir, dans sa pratique aussi du pouvoir, et une grande partie de l'opinion publique.
02:35 Quand on lit les propos de M. Ferrand, alors s'agit-il d'un ballon sombre qui est envoyé ?
02:41 A-t-il fait cette déclaration en accord avec le président de la République ?
02:45 Il y a des tas de questions qui, bien évidemment, se posent suite à cet entretien.
02:49 Mais, en tout cas, clairement, les propos de Richard Ferrand, à partir d'un regret qui est exprimé, d'une certaine manière, préconisent la possibilité d'un troisième mandat,
03:00 qui me paraît, de toute façon, dans l'état actuel des choses, quelque chose d'assez impossible, parce qu'il faudrait une réforme de la Constitution.
03:07 Et aujourd'hui, au regard de ce que l'on sait de l'équation parlementaire, cette réforme de la Constitution paraît, à ce stade, assez impossible.
03:15 Mais c'est vrai, quand on lit cette interview, franchement, on se pince, parce que Richard Ferrand, ancien président de l'Assemblée Nationale,
03:21 proche du président de la République, en pleine page, enfin, trois quarts de page dans le Figaro aujourd'hui, il sait ce qu'il dit.
03:29 Il dit "je le regrette à titre personnel". Bon, c'est l'ancien président de l'Assemblée Nationale, c'est pas non plus un kidam.
03:35 Alors, il a ensuite tweeté, parce qu'effectivement, il rétropédale après, il dit "consternant de voir s'agiter réseaux sociaux et médias paresseux sur une proposition stupide que je ne fais pas".
03:44 Bon, soi-disant, la presse n'a pas compris, enfin, la presse a très bien compris ce qu'il voulait dire.
03:49 - Ce que vous dites, c'est un ballon son, c'est-à-dire qu'il le dit, il joue une petite musique, et puis il voit comment ça réagit ?
03:56 - Oui, on peut, en tout cas, interpréter comme cela ses propos. Moi, il me semble que, si vous voulez, aujourd'hui, Richard Ferrand, il a un agenda politique aussi.
04:07 Richard Ferrand a été battu aux dernières élections législatives, il faut s'en souvenir, et il fait partie des noms que l'on cite régulièrement,
04:15 alors à tort ou à raison, l'avenir nous dira, comme un potentiel successeur à Madame Borne, si Madame Borne devait quitter Matignon.
04:23 Est-ce que c'est un moyen pour lui de se positionner dans cette course à Matignon qui semble avoir déjà commencé ?
04:30 Ça aussi, c'est, en tout cas, une interprétation que l'on peut avoir, ce qui est sûr aujourd'hui, et ça, ça me paraît le plus important.
04:38 Ce qui est très étonnant dans ses propos, c'est quand il parle de souveraineté populaire. Je ne vois pas en quoi, si vous voulez, on restaure la souveraineté populaire
04:46 en permettant à un président de la République de pouvoir faire un troisième mandat, en ne limitant plus, finalement, à la possibilité de faire des mandats.
04:55 La véritable souveraineté populaire, c'est d'en revenir au peuple quand il y a une question majeure. C'est ce qu'on n'a pas fait, finalement, l'exécutif, lors de la réforme des retraites.
05:02 Paul est retraité. Vous nous appelez de Saint-Brévin-Lépin. On a beaucoup parlé de Saint-Brévin-Lépin. Paul, bonjour.
05:10 Oui, bonjour.
05:12 Merci, Paul, d'être en direct avec nous. Vous dites, pour moi, le président est un humain. Il a fait certaines erreurs, mais contrairement à d'autres, il se bouge.
05:22 Donc, vous êtes plutôt... Qu'est-ce que vous en pensez de cette proposition de Richard Ferrand ?
05:28 Bon, c'est comme dans tout. Il y a du très bon et peut-être du moins bon. Je ne discute pas au point de vue politique.
05:37 Moi, je vois une chose, qui est ceci. Que ce soit M. Macron ou un autre, que ce soit le nom, il y aura toujours des difficultés à faire, à rabattre.
05:48 Donc, ce qu'il y a, c'est que là, on a quand même eu deux mandats, d'accord, mais pourquoi pas un troisième mandat, si la personne a des compétences comme la personne Macron en question,
06:00 ou que ça aurait été même quelqu'un d'autre, que ce soit de la gauche, je dis bien, ou de la droite. Pour moi, je ne suis ni plus pour l'un, ni plus pour l'autre.
06:10 L'essentiel pour la France, c'est d'avoir quelqu'un d'intelligent, qui sait construire une route, qui sait mener le pays,
06:22 que quelqu'un comme... Je ne voudrais pas jeter la pierre à M. Hollande, mais ce qu'il y a, c'est qu'il n'a rien fait pendant son quinquennat.
06:31 Donc, il nous a coûté plus cher qu'autre chose, par rapport aux autres présidents antérieurs.
06:36 Maintenant, on ne va pas revenir en marge arrière, parce qu'il faut quand même évoluer, mais on peut faire évoluer aussi cette situation de présidence.
06:45 Maintenant, rien n'empêche que, si ce n'est pas cette fois-ci, d'avoir M. Macron qui se représente, disons, après l'autre quinquennat.
06:54 Si c'est quelqu'un d'autre, comme Bonneau, le maire, ou même de la gauche ou de la droite, ça met entièrement égal.
07:02 Ce qu'il y a, c'est qu'on ait un président qui sache parler au peuple, et que, bien entendu, le gros malheur dans l'histoire à l'heure actuelle,
07:13 et ça, j'ai remarqué, je ne suis rien contre l'écologie, parce que je suis aussi écologiste, mais à ma manière, je fais attention également.
07:21 Mais quand on en vient au stade où on commence à vouloir casser du policier, je regrette infiniment, il n'y a plus de respect.
07:30 Dans les écoles, il n'y a plus de respect. Donc, il faut de l'ordre. Alors, dès qu'on parle qu'il faut de l'ordre, à ce moment-là, on dit que ça devient une dictature.
07:39 Donc, alors que ceux qui disent que c'est une dictature, ils aillent dans certains pays dont je ne citerai pas le nom, pour ne pas avoir moins d'envie.
07:49 - Mais c'est un petit côté dictatorial de se représenter indéfiniment et de changer la Constitution pour l'adapter.
07:57 Merci beaucoup, Paul, de nous avoir appelé de Saint-Brévin-les-Pins. Arnaud Benedetti était avec nous également.
08:03 Vous êtes encore là, Arnaud Benedetti ? - Tout à fait.
08:06 - Merci beaucoup d'être venu dans Europe 1 Midi, d'avoir commenté cette déclaration de Richard Ferrand.
08:14 A bientôt, Arnaud Benedetti. - Merci à vous.
08:16 - A bientôt. 12h42, Karim Mokadem, invité exceptionnel d'Europe 1 Midi.
08:22 Dans un instant, vice-président stratégique et électrique du groupe Airbus. Il est en charge de l'électrification des avions. A tout de suite.

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