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  • 27/05/2023

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00:00 *Musique*
00:06 Bonjour Yann Brossat.
00:07 Bonjour.
00:07 L'Assemblée Générale de Total Énergie s'est tenue hier à Paris dans une ambiance houleuse.
00:11 Il y a eu même des échauffourées avec les forces de l'ordre,
00:14 des activistes du climat se sont massés devant la salle où les actionnaires étaient réunis.
00:19 Ils ont eu même parfois un peu de mal à entrer dans la salle.
00:21 Mais finalement, la stratégie de Total a été votée à 89%.
00:26 Tout ça pour ça ?
00:28 En tout cas, je pense que cette initiative était bienvenue.
00:31 Je parle de la mobilisation sociale qui a eu lieu devant parce qu'elle a servi de révélateur.
00:36 Et on voit à quel point ces actionnaires qui décident de tout,
00:39 qui décident du sort, de la stratégie d'une entreprise aussi puissante que celle-là,
00:45 au fond, sont complètement à côté de la plaque, n'entendent rien,
00:48 ne comprennent rien aux enjeux contemporains.
00:51 Et donc je pense que c'était une initiative peut-être un peu provocatrice,
00:54 mais en tout cas tout à fait bienvenue.
00:56 Et utile.
00:57 Oui, utile.
00:58 Et j'en profite d'ailleurs pour dire ma solidarité à ceux d'entre eux qui ont été malmenés.
01:02 Je pense en particulier à Manon Aubry, députée européenne.
01:06 Et je trouve que tout ça, tout ce déploiement de violence de la part de ces actionnaires,
01:11 Elle a été insultée par un actionnaire de Total.
01:13 Absolument. Et finalement assez révélateur.
01:15 Appeler à empêcher la tenue d'une Assemblée Générale,
01:17 puisque c'était le mot d'ordre en réalité des ONG,
01:20 le début de la violence ne vient pas de là quand on veut attenter à la liberté de réunion
01:24 qui est consacrée par les textes, y compris européens.
01:27 Vous savez, Néla Latrousse, la plus grande des violences,
01:30 c'est de voir le PDG de Total payer 6 millions d'euros,
01:34 6 millions d'euros annuels, toucher 1 million d'euros de dividendes,
01:38 s'augmenter entre 2020 et 2021 de 50%,
01:42 Tout ça est flotté par ces actionnaires.
01:43 D'accord, alors même que dans le même temps vous avez autant de Français qui crèvent la dalle.
01:47 La véritable violence, celle dont souffrent beaucoup de Français,
01:51 c'est celle-là, c'est cette injustice sociale.
01:53 Ça mérite d'empêcher la tenue d'une Assemblée Générale ?
01:56 Si jamais l'Assemblée Générale ne s'était pas tenue,
01:59 honnêtement, personne n'aurait particulièrement souffert.
02:02 Au contraire, et si ça avait permis que ces gens-là réfléchissent un petit peu
02:06 aux décisions qu'ils prennent, aux décisions désastreuses sur le plan environnemental,
02:11 ça n'aurait pas été un mal.
02:13 Et donc non, je pense qu'il faut réfléchir de manière plus profonde
02:17 au rôle que ces actionnaires occupent dans notre société.
02:21 Et à ce titre, est-ce que vous saluez les mots par exemple d'Elisabeth Borne
02:24 ou sur ce plateau hier d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique,
02:28 qui trouve que Total ne va pas assez vite dans cette transition ?
02:31 Toujours des mots, c'est quand même le problème qu'on a avec ce gouvernement.
02:34 C'est quand même la première ministre de la France qui trouve que
02:36 la première entreprise de France en l'occurrence ne va pas assez vite sur le climat.
02:39 Il y a eu-t-il de l'action des militants qui sont dans leur rôle ?
02:42 Ils sont dans leur rôle.
02:43 Quand il s'agit du monde du travail, on les force, on les oblige,
02:49 on les condamne à travailler deux ans de plus.
02:52 Et quand ce sont des actionnaires qui se gavent et qui polluent comme ceux de Total,
02:55 on leur demande de bien vouloir changer de comportement.
02:58 Vous avez deux poids, deux mesures.
03:00 Qu'est-ce que vous comprenez de la déclaration de cet exécutif ?
03:02 C'est la contrainte pour les petits et c'est l'incitation pour les gros.
03:05 Et d'ailleurs, ils ne suivent jamais les incitations.
03:08 Elisabeth Borne se donne bonne conscience en disant que c'est à Total de faire des efforts.
03:11 Oui, bien sûr, elle se donne bonne conscience et elle ne fait rien de concret
03:14 qui permettrait de changer la donne.
03:15 D'ailleurs, Total touche des aides publiques qui sont absolument considérables.
03:20 Crédit Impôt Recherche.
03:21 Oui, plein d'aides publiques.
03:23 Et donc, ça pose une question.
03:25 Est-ce qu'on continue à verser des aides publiques à des entreprises qui se conduisent aussi mal ?
03:30 Est-ce qu'il n'est pas temps de conditionner les aides publiques aux entreprises ?
03:34 On aide les entreprises qui font le choix des bons salaires,
03:37 de la protection de l'environnement et on arrête de donner de l'argent public
03:41 à des entreprises qui polluent et qui se comportent très mal avec leurs salariés.
03:46 Vous êtes presque d'accord avec le PDG de Total Energy, Patrick Pouyanné,
03:49 quand il dit la transition écologique, c'est l'affaire des États.
03:53 Et il dit que les États, actuellement, subventionnent les énergies fossiles l'an dernier.
03:56 Les États demandent aux pays producteurs de pétrole de ne pas en produire moins
04:00 pour que les prix restent élevés.
04:02 Les États demandent aux énergéticiens de sécuriser l'approvisionnement de pétrole et de gaz.
04:07 Dans ce cas-là, s'il est d'accord avec moi, qu'il rende les aides publiques dont il bénéficie.
04:11 Mais pour vous, il y a une hypocrisie, pardon, je reviens là-dessus,
04:13 il y a une hypocrisie du pouvoir public de l'an dernier, par exemple,
04:16 500 milliards d'euros distribués en Europe aux énergies fossiles
04:19 et en même temps dire aux pétroliers "c'est à vous de faire la transition".
04:23 Oui, bien sûr qu'il y a une forme d'hypocrisie et il y aurait besoin de revoir totalement
04:28 le fonctionnement de nos aides publiques, arrêter de verser des millions d'euros,
04:32 des dizaines de millions d'euros à des entreprises qui polluent
04:35 et qui se comportent mal sur le plan social.
04:37 Aujourd'hui, on avait tout à l'heure le ministre de la Transition écologique,
04:40 Christophe Béchut, dans notre studio, parce que la France accueille des négociations
04:44 pour essayer de limiter le plastique, la pollution au plastique.
04:47 Vous saluez le fait que la France ait une position centrale dans ces négociations,
04:52 c'est une sorte de COP anti-plastique.
04:54 Oui, c'est une bonne chose et l'idée à terme de limiter au maximum l'usage du plastique
04:59 est évidemment une perspective à laquelle on ne peut que souscrire.
05:02 Et à ce titre, la ville de Paris fait figure presque d'exemple à un an des JO,
05:06 on reviendra dans un instant sur l'organisation des Jeux Olympiques,
05:09 la ville de Paris qui annonce un objectif zéro plastique pour l'an prochain.
05:13 C'est vraiment le but de donner l'exemple quand on est dans la ville de Paris
05:17 et qu'on accueille les Jeux Olympiques ?
05:19 Oui, absolument, et ça fait d'ailleurs un certain temps que la ville de Paris
05:22 s'est engagée dans cette démarche et les Jeux Olympiques doivent être un accélérateur
05:26 de cette démarche vertueuse et la ville de Paris est de ce point de vue très allante et tant mieux.
05:30 Ça se manifeste comment concrètement ?
05:32 Ça se manifeste par des dispositifs qui sont pris, notamment dans nos cantines scolaires,
05:37 dans la restauration collective, qui visent à limiter au maximum l'usage du plastique,
05:40 mais ce sont des dispositions qui ont été prises il y a un certain temps déjà.
05:43 Vous avez aussi embarqué par exemple les commerçants,
05:45 il y a toute une stratégie pour éviter la vente de bouteilles en plastique,
05:49 c'est-à-dire qu'il va falloir aussi embarquer les commerçants en leur disant
05:51 "ben non, installez plutôt des fontaines pour recharger des gourdes plutôt que de vendre des bouteilles".
05:55 C'est-à-dire, c'est leur dire aussi, renoncez un petit peu à une partie de votre chiffre d'affaires.
05:58 Oui bien sûr, mais en tout cas je sens plutôt les commerçants partant dans cette initiative
06:03 et les échos que nous avons sont plutôt positifs.
06:06 Sur les Jeux de Paris 2024, le gouvernement prépare le désengorgement des centres d'hébergement franciliens
06:13 avant ces Jeux, mais aussi avant un autre rendez-vous sportif qui arrive à la rentrée,
06:16 qui est la Coupe du monde de rugby.
06:18 Instructions ont été envoyées au préfet de préparer des salles d'accueil dans d'autres régions.
06:21 Est-ce que pour vous, vous dites finalement, c'est une bonne nouvelle,
06:24 j'ai presque envie de paraphraser Michel Rocard,
06:26 est-ce que vous dites "Paris ne peut pas accueillir toute la misère de France" ?
06:29 Mais tel que c'est organisé, excusez-moi de vous le dire, c'est n'importe quoi.
06:32 Emmanuel Macron, quand il a été élu président de la République, a dit "avec moi il n'y aura pas de SDF".
06:37 La réalité, c'est qu'il y a toujours des SDF, il ne les a pas logés mais il les promène.
06:42 Et vous avez aujourd'hui une initiative qui consiste à demander à des SDF qui sont à Paris
06:47 de partir en province, de vider du coup des centres d'hébergement qui étaient en province
06:51 pour les remplacer par des SDF parisiens. La belle affaire !
06:54 L'argument de dire "ils seront mieux traités en région parce qu'il y aura un accompagnement plus personnalisé,
06:58 il n'y aura pas l'effet de masse", vous n'y croyez pas du tout.
07:01 Si vous n'augmentez pas globalement les capacités d'hébergement, vous ne réglez rien.
07:07 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de place dans ces centres en région ?
07:09 Si, il y a de la place, sauf qu'ils remplacent des gens qui étaient déjà là.
07:12 Vous avez vu ce qui s'est passé à Rennes, où on a demandé à des familles de partir,
07:16 où on a chassé des familles pour les remplacer par des familles qui venaient de Paris.
07:19 Il y a une pauvre gamine de 14 ans qui devait passer son brevet et qui n'a pas pu le passer
07:23 parce qu'elle a été chassée de son centre d'hébergement.
07:25 Qu'est-ce que c'est que ça ? Qu'est-ce que c'est que cette politique ?
07:27 Bien sûr qu'on a besoin de réfléchir à une meilleure répartition géographique des places d'hébergement.
07:32 C'est un objectif auquel je souscris.
07:34 Mais ça s'organise.
07:35 Ça s'organise à la fois avec les élus locaux qui vont accueillir des centres d'hébergement,
07:39 ne pas les mettre devant le fait accompli.
07:41 Et deuxièmement, ça suppose un accompagnement social des personnes concernées.
07:45 Parce que vous avez des personnes sans-abri, moi j'en vois dans les centres d'hébergement,
07:48 qui ont un travail, qui ont des enfants scolarisés.
07:51 Et de l'hébergement d'urgence à la mairie de Paris, pour nos auditeurs.
07:54 Bien sûr, mais vous avez des gens qui travaillent.
07:56 Vous avez des gens qui ont une famille avec des gosses scolarisés.
08:00 Donc vous ne pouvez pas les déménager du jour au lendemain.
08:02 Les sans-abri, ce ne sont pas des baluchons qu'on balote d'un bout à l'autre de la France.
08:06 Ça se travaille. C'est un travail sérieux.
08:08 Et donc on ne peut pas le faire en prévenant les gens la veille pour le lendemain
08:12 et en leur disant qu'ils vont atterrir à l'autre bout du pays.
08:15 L'impact des jeux sur les sans-abri, sur le logement également,
08:18 sur les meubles touristiques, sur les étudiants aussi.
08:21 On va en parler avec vous Yann Brossat dans un tout petit instant.
08:23 D'abord le Fil info à 9h moins 20, c'est avec Sophie Echelle.
08:26 La maman d'Eya est actuellement en route pour la rejoindre au Danemark.
08:30 C'est là qu'a été retrouvée la petite fille de 10 ans hier.
08:33 Elle avait été enlevée par son père et un complice jeudi en Isère.
08:36 Les deux hommes ont été interpellés.
08:38 Ils seront remis à la justice française dans les prochains jours.
08:41 Pas d'impôt sur la fortune vert pour financer la transition écologique.
08:45 Elisabeth Born s'y oppose lors d'un déplacement en Côte d'Or hier.
08:48 La Première ministre a insisté sur le fait qu'il fallait réorienter nos ressources et nos financements.
08:53 Elle affirme avoir demandé à ses ministres de dégager 5% de leur budget
08:57 pour être injecté dans la transition écologique.
08:59 L'entreprise alsacienne Caddy, basée à Dettvillers dans le Barin,
09:03 annonce l'arrêt de sa production de chariots en plastique
09:05 pour se concentrer sur les chariots en métal.
09:08 Ceux-ci ont l'avantage d'être recyclables.
09:10 Et puis attention, ça bouchonne encore sur les routes aujourd'hui.
09:12 Bison Futé prévoit un trafic chargé en ce début de week-end prolongé de la Pentecôte.
09:16 Tout le pays est classé orange dans le sens des départs
09:19 et ça coince déjà sur l'autoroute A7 au sud de Valence.
09:22 Toujours avec Yann Brossat, porte-parole du Parti Communiste et mairin de Jointe-Paris
09:35 en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés.
09:39 Yann Brossat, est-ce que Paris saura loger tout le monde l'an prochain pendant les Jeux ?
09:43 Je pense qu'on sera capable de le faire, oui.
09:45 Les étudiants, les personnes qui ont besoin d'hébergement d'urgence,
09:48 tous les touristes, les délégations ?
09:49 Oui, en tout cas, Paris s'organise pour le faire
09:51 et je ne pense pas que nous aurons des difficultés à atteindre cet objectif.
09:55 Est-ce qu'il y aura des règles particulières pour les particuliers
09:58 qui veulent par exemple mettre leur appartement sur du meublé touristique,
10:02 du Airbnb pour citer la plateforme dont le nom revient le plus fréquemment ?
10:06 Il y a déjà des règles qui s'appliquent en matière de location touristique à Paris
10:10 et ces règles continueront à s'appliquer pendant la période des JO.
10:13 Et les règles, elles permettent quand même un certain nombre de choses.
10:16 Vous avez le droit…
10:17 Parce que vous pouvez nuiter ?
10:18 Oui, exactement. Vous avez le droit de louer votre résidence principale,
10:21 le lieu où vous habitez, jusqu'à 120 jours par an sur une plateforme de location touristique.
10:25 Il n'y a pas de plafond de rémunération, si j'ose dire.
10:28 Non, il n'y a pas de plafond de rémunération, mais il y a un plafond de nombre de jours.
10:34 Donc, en l'occurrence, concrètement…
10:36 Si on veut mettre son logement à 1 000 euros la nuit, on peut pendant les JO ?
10:38 Oui, si vous partez en vacances pendant la période des JO,
10:40 vous avez tout à fait la possibilité de louer votre logement
10:43 et du coup de mettre un peu de beurre dans les épinards.
10:46 Et quel regard vous portez là-dessus ?
10:47 Même un peu plus qu'un peu de beurre au vu des tarifs que vous évoquez.
10:49 Ce n'est pas indécent d'aller jusqu'à ce type de chiffre ?
10:53 On peut considérer que c'est indécent.
10:56 Après, surtout, la réalité, c'est que la ville de Paris n'a pas la possibilité
11:00 d'encadrer le prix de ses locations touristiques.
11:03 On a maintenant un encadrement des loyers, c'est autre chose,
11:06 mais pour ce qui concerne les locations touristiques, nous n'avons pas de marge de manœuvre.
11:09 Orange, vous comptez serrer la vis aux professionnels qui font du meublé touristique ?
11:15 Le principe à Paris, il est simple.
11:17 Il y aura des zones qui seront exclues ?
11:19 Oui, le principe que nous appliquons à Paris, il est simple
11:22 et il s'applique maintenant depuis de nombreuses années.
11:24 Nous avons décidé de réguler le phénomène Airbnb.
11:27 Pourquoi ? Parce que nous avons constaté que dans un certain nombre de quartiers,
11:31 ils se sont envahis par ces locations touristiques
11:33 et qu'un certain nombre de propriétaires transformaient leurs logements
11:36 toute l'année en meublés touristiques.
11:38 Ça devenait une machine à cage dédiée à des touristes.
11:40 Et donc, c'est des logements en moins pour loger des Parisiens
11:43 dans une ville où il y a déjà une forte tension immobilière.
11:46 Donc, nous, ce que nous avons décidé, effectivement,
11:48 c'est de limiter au maximum la transformation de logements en meublés touristiques.
11:52 Et dans le cadre de notre futur plan local d'urbanisme au mois de juin,
11:56 nous allons totalement proscrire la création de nouveaux meublés touristiques,
12:00 donc des logements qui ne sont dédiés qu'à ça,
12:03 dans un certain nombre de quartiers qui sont très concernés,
12:06 je pense aux Marais ou je pense par exemple à Montmartre,
12:09 qui sont les quartiers très touristiques de Paris.
12:11 Vous aviez dû voir ce débat à l'Assemblée nationale autour d'une proposition de loi
12:13 qui devait être débattue en juin, qui finalement est repoussée en octobre
12:16 pour encadrer alors encore davantage le meublé touristique
12:19 avec la co-rédactrice de ce texte qui dit
12:22 "mais en fait, 128 T, c'est énorme, ça n'existe pas un résident
12:25 qui n'est pas chez lui pendant 4 mois, quasiment,
12:29 il faut réduire ce plafond de 128 T ?
12:32 Le plafond de 128 T, qui s'applique sur les résidences principales,
12:36 il est fixé par la loi.
12:38 Et effectivement, moi je serais favorable à ce qu'on aille en dessous,
12:41 parce que c'est vrai que des gens qui sont 4 mois par an en vacances
12:44 et qui ont la possibilité de louer leur résidence 4 mois par an,
12:47 c'est quand même relativement rare.
12:49 Vous vous donnez une limite à combien ?
12:50 C'est pas l'État.
12:51 À 60 ou 90, parce que ce que je vois aussi dans l'essentiel
12:55 des grandes villes touristiques du monde,
12:57 je pense à Barcelone, je pense à New York,
12:59 c'est qu'on est plutôt à 60 ou à 90 qu'à 120.
13:03 Et donc je pense effectivement qu'il faudrait abaisser cette durée maximale.
13:06 Ça fait partie d'ailleurs des propositions qui ont été faites par ces parlementaires.
13:10 Est-ce que vous avez le chiffre du nombre de meublés touristiques à Paris ?
13:13 Oui, il y a environ 40 000 logements qui sont loués
13:16 sur des plateformes de location touristique.
13:18 Mais tout confondu, y compris des logements
13:21 dont c'est pas l'activité principale, je veux dire.
13:23 Exactement.
13:24 Donc ce ne sont pas forcément des logements qui sont sortis du parc ?
13:27 C'est ça. Vous avez à la fois de la location occasionnelle,
13:29 celle qui ne nous pose pas de problème,
13:31 et puis vous avez de la location professionnelle
13:33 qui elle pose problème parce qu'il y en a de la location professionnelle.
13:36 C'est difficile à dire parce que beaucoup de ces locations
13:39 sont en réalité illégales.
13:40 Certains sont d'ailleurs rattrapés par la patrouille
13:42 parce que nous effectuons des contrôles.
13:44 Ils peuvent être condamnés jusqu'à 50 000 euros
13:47 par logement loué illégalement.
13:49 Mais vous donner le chiffre, c'est évidemment compliqué.
13:52 L'encadrement des loyers, c'est aussi une mesure emblématique
13:55 de l'action de votre municipalité.
13:58 Est-ce que vous avez une idée du nombre de propriétaires
14:01 qui ne jouent pas le jeu ?
14:02 Est-ce qu'on peut encore estimer le nombre de loyers
14:06 qui sont trop chers ?
14:07 Oui, on le sait.
14:08 Vous avez l'encadrement des loyers à Paris
14:10 qui s'applique depuis 2019.
14:12 Vous avez environ un tiers des propriétaires
14:14 qui dépassent l'encadrement des loyers.
14:16 Très massivement d'ailleurs, sur les petites surfaces,
14:19 donc sur les studios et sur les deux pièces.
14:21 C'est énorme.
14:22 C'est énorme et c'est une forme de double peine
14:24 pour des locataires, je pense à ceux qui vivent
14:27 dans ces petites surfaces, qui d'une part vivent
14:30 dans des logements exigus et qui en plus de ça,
14:33 payent souvent des loyers extrêmement chers.
14:35 Ça se manifeste comment ?
14:36 C'est des propriétaires qui ajoutent des options ?
14:38 Puisque le loyer est encadré, mais on peut l'augmenter
14:41 un petit peu en disant qu'on a une belle vue,
14:43 en disant qu'on est dans un quartier touriste.
14:44 Ce sont pour une bonne part des propriétaires
14:46 qui n'appliquent pas l'encadrement des loyers
14:48 et ne le justifient d'aucune manière.
14:49 C'est la raison pour laquelle j'ai demandé
14:51 depuis le début du mois de janvier,
14:53 donc depuis janvier 2023, que la ville de Paris
14:56 ait la possibilité d'effectuer des contrôles
14:58 et de sanctionner les propriétaires
15:00 qui dépassent l'encadrement des loyers.
15:01 C'est hyper important parce que le loyer,
15:04 c'est le premier prélèvement auquel on est soumis
15:07 quand on est parisien, mais ça vaut pour
15:09 beaucoup d'autres métropoles aussi.
15:11 C'est ce qui coûte le plus cher.
15:13 C'est le premier poste de dépense des ménages
15:15 et dans une ville comme la nôtre,
15:16 on a deux tiers d'habitants qui sont des locataires.
15:18 Donc agir pour le pouvoir d'achat des habitants,
15:21 c'est d'abord leur permettre de ne plus être abusés
15:24 par des loyers qui sont trop chers.
15:25 Est-ce qu'on sait si ce sont de gros dépassements
15:28 qui sont constatés ?
15:29 C'est-à-dire, quand on parle d'un tiers de logement
15:31 qui dépasse, c'est quoi ?
15:32 On est sur de la centaine, plusieurs centaines d'euros ?
15:35 Le dépassement moyen que nous constatons
15:37 depuis le début du mois de janvier,
15:38 c'est 159 euros par mois.
15:40 C'est-à-dire que vous avez des propriétaires
15:43 qui, lorsqu'ils abusent...
15:44 2000 euros par an.
15:45 Exactement, c'est considérable.
15:46 Et donc, ce que nous avons décidé de faire,
15:48 c'est de mettre en place une plateforme
15:50 sur le site de la Ville de Paris
15:52 qui vous permet de signaler votre loyer abusif.
15:55 Et ensuite, c'est la Ville de Paris
15:56 qui fait l'ensemble des démarches.
15:58 Et depuis le début du mois de janvier,
15:59 nous avons plus de 770 locataires
16:01 qui nous ont signalé leur loyer abusif.
16:03 Et nous avons d'ores et déjà obtenu,
16:06 pour 11 d'entre eux,
16:07 le remboursement des loyers trop perçus
16:10 et la révision du bail.
16:11 Donc, ça produit des résultats concrets.
16:13 Et je le dis d'ailleurs à ceux qui nous écoutent
16:15 et qui sont parfois soumis à des loyers abusifs,
16:17 faites-le, n'hésitez pas.
16:19 La démarche est évidemment gratuite.
16:21 Et c'est la Ville de Paris
16:22 qui fera tout ce qui vous permettra
16:24 d'avoir un loyer conforme à l'encadrement des loyers
16:26 et de mettre un terme à ces abus.
16:27 Sur le logement, toujours,
16:28 il y a ce bras de fer avec votre opposition municipale,
16:31 la droite, emmenée par Achida Datti,
16:33 maire les Républicains du 7e,
16:34 vous accuse de faire fuir les classes moyennes,
16:36 de préempter des mètres carrés
16:37 pour du logement social,
16:38 et au final de faire de Paris
16:40 une ville réservée soit pour les aidés,
16:43 les plus aidés, dit-elle,
16:44 soit pour les plus aisés.
16:45 Est-ce que vous faites fuir les classes moyennes de Paris ?
16:47 Est-ce que c'est l'objectif de l'Amérique de Paris ?
16:48 D'abord, la droite parisienne oublie une chose,
16:50 c'est que Paris est très massivement
16:52 constituée de classes moyennes,
16:53 puisque 70% des Parisiens,
16:55 au vu de leurs revenus,
16:56 sont éligibles au logement social.
16:58 Et elle oublie une deuxième chose,
16:59 c'est que le logement social,
17:00 c'est le logement qui loge les infirmières,
17:02 les assistantes maternelles,
17:04 les caissières, les policiers,
17:06 bref, des tas de gens
17:07 dont on a besoin pour faire tourner cette ville.
17:09 Donc quand nous produisons
17:10 des logements sociaux supplémentaires,
17:11 nous logeons précisément
17:13 ces catégories qui font tourner la ville
17:15 et qui ont le droit d'y vivre.
17:16 Et je suis très fier
17:17 que Paris ait doublé son taux de logement social
17:19 en 20 ans.
17:20 Nous sommes passés de 13% de logements sociaux
17:22 à 25% de logements sociaux.
17:24 Et si nous ne l'avions pas fait,
17:25 toutes ces catégories-là
17:26 auraient été obligées de partir.
17:27 Et vous augmentez la taxe foncière de 50%,
17:29 est-ce que ce n'est pas là aussi le risque
17:31 de ne laisser que les plus riches
17:34 propriétaires à Paris ?
17:36 D'abord, la taxe foncière,
17:38 elle ne s'applique qu'aux propriétaires.
17:40 Seul un tiers des Parisiens
17:42 sont concernés par cette augmentation
17:43 de la taxe foncière.
17:44 Et deuxièmement,
17:45 Paris partait d'une taxe foncière
17:46 qui était extrêmement basse.
17:48 Et donc, même avec l'augmentation
17:49 de la taxe foncière
17:50 à laquelle nous avons décidé
17:51 de procéder au mois de novembre,
17:53 la taxe foncière parisienne
17:55 sera beaucoup, beaucoup,
17:57 beaucoup moins élevée
17:59 qu'elle n'est dans les autres grandes villes.
18:01 C'est vrai, mais si nous ne le faisions pas,
18:03 ça aurait supposé de remettre en cause
18:05 un certain nombre de services publics.
18:06 Ça aurait supposé, par exemple,
18:08 de remettre en cause la cantine
18:10 à 13 centimes d'euros
18:12 pour les enfants les plus bonnestes.
18:14 Moi, je suis plutôt fier qu'à Paris,
18:16 les enfants dont les parents ont des petits revenus
18:18 puissent avoir la cantine à 13 centimes d'euros.
18:20 Et je préfère qu'on demande un petit effort supplémentaire
18:22 aux propriétaires,
18:24 plutôt que de remettre en cause cette acquise sociale.
18:26 - Merci à vous.
18:28 maire adjoint de Paris, invité de France Info.

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